Un projet porté par l’association Salicorne

Dès sa fondation en 2004, l’association « Salicorne », basée à Sougraigne, s’est intéressée aux fours verriers dits de « Salines » dans le cadre d’un vaste projet de mise en valeur du patrimoine local. Cette association se compose de partenaires publics : Les sites verriers Les communes de Arques, , Camps-sur-Agly, , Cubières, , Rennes-les-Bains, Serres et Sougraigne ainsi que de partenaires privés . Elle a pour objectif le développement touristique, économique et culturel du Domaine de « L’Eau Salée » des Hautes-Corbières qui occupe plus de 600 hectares situés sur la commune de Sougraigne. Le site est géré par l’O.N.F.

Les origines du verre : Deux siècles d’activité Une histoire vieille Les composants du verre Des implantations Le seigneur de Bellissens permet ainsi aux Les Gentilshommes de plus de 5000 ans verriers de s’installer à Camps, dans la forêt La silice multiples verriers : un statut original La silice représente 60% de la composition du verre de l’Avetouse avant 1700. La production dont elle est l’élément fondamental. Les Égyptiens sont les premiers à fabriquer du verre moulé sur noyau Les gentilshommes verriers ont exercé leur s’y poursuit par intermittence jusqu’aux L’appartenance des Gentilshommes verriers On la rencontre à l’état de quartz, de grès ou de sable. art dans cette région pendant plus de deux environs de 1750. à la noblesse est confirmée par une charte Il peut y avoir un apport indésirable, mais inévitable, Les produits finis d’argile, voici plus de 5000 ans. Ils produisent des objets de luxe en d’oxyde de fer. Il donne au verre une teinte verdâtre, siècles, de 1550 environ aux années 1765/70. En 1723, les gentilshommes verriers du roi Charles VII en 1445. Ils ont l’exclusivité peu appréciée. verre plein et obtiennent aussi des récipients de petite taille. Ce sont sont autorisés par la marquise de Rébé, de la production du verre, il leur est interdit de l’atelier verrier de Salines les Phéniciens qui vont diffuser la fabrication du verre vers l’Occident Lors de leur installation, le pays est dépeuplé, « seigneuresse » d’Arques, à construire une d’en divulguer les secrets de fabrication. Le fondant ils trouvent en quantité le bois nécessaire à verrerie à proximité du ruisseau dit « rèc Il faut atteindre une température supérieure Les segments gorgés de soude donnent à la plante sa couleur rougeâtre. à 1700 degrés pour obtenir la fusion de la silice. Le verre produit était soufflé et parfois et les pays riverains de la Méditerranée. la fabrication du verre. d’en Pascalet ». Son activité est, semble- Moqués par la noblesse classique car ils sont L’utilisation de fondants ramène cette température également soufflé puis moulé, incolore ou t-il, de courte durée puisqu’un certain peu fortunés, ils jouissent tout de même des à 1400 degrés et permet d’allonger la durée pendant laquelle la pâte vitreuse reste assez malléable bleu vert. L’invention de la canne à souffler, en Italie, durant la deuxième moitié Un grand chemin, de nos jours ignoré, Peyre, subdélégué de (chargé privilèges accordés à cet ordre : exemption pour être façonnée. relie le Roussillon au Carcassès. Il permet d’informer régulièrement l’Intendant du de certains impôts, port de l’épée… du premier siècle avant notre ère est une découverte majeure dont Les analyses d’échantillons prélevés autour du four ont Le flaconnage demeure la production l’acheminement de la soude, nécessaire à la Languedoc à Montpellier), affirme, vers montré que la soude était le fondant utilisé e majeure avec la fabrication de fioles, l’usage se maintient jusqu’au XIX siècle. Il s’agit d’une longue tige fabrication du verre, depuis le littoral de la 1730, que les bois de la marquise sont Les Gentilshommes verriers ayant travaillé à Sougraigne. Elle était obtenue à partir des cendres de diverses plantes dont la salicorne, connues bouteilles et mesures languedociennes. creuse que le verrier utilise pour prélever dans le creuset une masse Méditerranée, et le transport des produits anéantis… dans les Corbières appartiennent à la grande sous le nom salicors, elles viennent sur les terrains fabriqués vers les lieux de consommation. famille des « de Robert », dont l’activité salifères bordant les étangs du Languedoc Vestige du creuset retrouvé sur le site lors des fouilles archéologiques. de verre en fusion. Il lui donne sa forme en s’aidant d’un moule. L’atelier semble également fournir quelques s’exerce des Pyrénées aux Cévennes. et du Roussillon. Une fois séchée, la plante était brûlée dans des fours creusés à même le sol. verres à tige creuse et des perles. L’archevêque de , seigneur de Des contrats Parmi les sites les plus connus, on peut citer Au fur et à mesure de la combustion, la cendre était Ensuite intervient la phase du soufflage, Fourtou, introduit les verriers sur son ceux du Mas d’Azil et de la Montagne Noire. remuée avec des pelles jusqu’à ce qu’il se forme Déchets de production (coups de ciseaux) retrouvés sur le site. d’exploitation détaillés Le creuset L’usage de soude végétale et l’importation territoire au milieu du XVIe siècle. Leur une pierre de soude. opération qui consiste à introduire de probables lingots de verre brut indiquent activité se maintient jusqu’aux années Des contrats passés devant notaires Certains verriers associent à leur patronyme Four à salicors, commune de (11) Le verre brisé ou groisil C’est dans des récipients que le marché de la verrerie de Salines est de l’air dans la masse vitreuse en 1650 puis décline, probablement faute de détaillent les conditions que doivent le nom d’une terre de peu de valeur. Ainsi les Il est utilisé pour faciliter le démarrage de la fusion comparables à celui-ci, mais certainement moins local et réduit qu’il soufflant par la bouche dans la canne combustible. respecter les preneurs. À Sougraigne par « de Robert de la Chardonnière » prétendent du verre. Avant son introduction dans le creuset, de plus petite taille, que le Missègre il pouvait être transformé en masse vitreuse compacte verre est produit. n’y paraît. Il se fait l’écho de productions Le creuset présenté ici est exemple, ils doivent payer chaque année être seigneurs d’une terre recouverte de d’aspect verdâtre appelé groisil. e creuse. En cours d’opération, l’objet est exposé au musée du verre standardisées, typiques du XVII siècle, Vers 1650, le marquis de Montesquieu, au seigneur la somme de trente livres et lui chardons ; leurs cousins « de Robert de la de Sorèze (81). Les creusets, de taille variable, plusieurs fois réintroduit dans le four Alet-les-Bains témoins d’une longue tradition qui semble Roquetailladeseigneur de Sougraigne, fait construire la livrer « deux douzaines de flacons et cavettes Bartassière » sont seigneurs d’une terre où La chaux sont fabriqués en argile La chaux était aussi nécessaire à la fabrication réfractaire pour supporter de hautes températures. se prolonger sur les premières décennies du pour maintenir la masse visqueuse. verrerie dite du Bourrasset sur ses terres, (bouteilles) suivant la mesure des caisses du abondent les fourrés et les taillis… du verre. Il s’agit d’un agent stabilisant permettant Sous l’effet de la chaleur, ils peuvent parfois éclater XVIIIe siècle, tout du moins dans la région l’ l’activité des maîtresA verriers s’y exerce baron, mais encore huit douzaines de verres au verre de ne pas se dissoudre. Elle devait être en laissant échapper le verre qu’ils contiennent. u d fabriquée sur place ou bien contenue dans la matière des Hautes-Corbières. jusqu’en 1765. e Véraza fins, quatre douzaines de verres communs,Valmigère six Ils ont pour associés les « de Verbizier » et les Des accidents de ce genre ne sont pas rares si l’on Conilhac-de-la-Montagne contenant la silice. en juge par les nombreux fragments de creusets garafons, et demie douzaine de flascons ». « de Granier ». découverts lors du dégagement du four. Il arrivait que Les périodes de repos alternent avec celles leurs débris soient pilés et réutilisés pour fabriquer D118 de nouveaux creusets. L’écoulement Feste-et-Saint-André de production, permettant aux taillis de se Pour entretenir le foyer, un vaste secteur Saint-André reconstituer. Elles sont mises à profit pour boisé leur est alloué, à l’intérieur duquel les Groisil trouvé sur le site. des produits finis La Cazal migrer vers de nouveaux sites situés sur les chênes, destinés aux charpentiers et aux La Tuilerie Peyrolles L’extrait d’acte ci-dessous est une recon- seigneuries de Camps etLuc-sur- d’Arques. menuisiers doivent être préservés. Fragment de goulot retrouvé sur le site. naissance de dette entre un maître verrier Illustration extraite de l’Encyclopédie et un habitant de Camps, probablement de D’Alembert et Diderot – XVIIIe siècle Tableau chronologique colporteur, écoulant les produits de la le Réalsesse Un procédé immuable et secret Arques Les principaux sites de production du Bas Languedoc verrerie. Il récupère aussi le verre brisé pour sont éparpillés depuis les contreforts pyrénéens Il n’existe aucun document donnant avec précision les recettes utilisées le revendre au verrier, qui le transformera en Serres ➍ jusqu’aux Cévennes. pour produire le verre puisque les gentilshommes verriers étaient tenus groisil. « Lan mil sept cens vingt et cinq et le vingt et Coustaussala Sals Les principaux sites de production de garder le secret de fabrication... quatrième jour du mois de décembre (...) aux Couiza des Hautes-Corbières verreries du rec de pasqualet d’arques (...) a XIVe siècle Rennes-le-Château Site attesté sur la commune de Jonquières. Pas de verre sans bois été en personne Jean bounis de Camps lequel XVIe siècle de gred a dit devoir et etre tenu payer a noble 2 sites dans la vallée du Lauquet (l’un à Font-Alzène, commune de Pour porter les fours à des températures tant seulement du grand Bourrasset sans dol jean françois derobert sieur de la chardoniere Rennes-les-Bains la Caunette-sur-Lauquet ; l’autre à Rieunette, commune de Ladern). Fragment de fond de bouteille retrouvé sur le site. Fourtou de fusion des composants, d’importantes ni fraude à peine de tous dépens dommages et desdittes verreries présent et acceptant la ➊ Seigneurie de Fourtou quantités de bois sont nécessaires. intérêts et que le bois de chêne sera réservé en somme de trois cens quarante-trois livres un Sougraigne Milieu du XVIe siècle : quel endroit que ce soit …. tout lequel boit sera sol derivant de tous prets en marchandise la Sals Un site probable aux limites des seigneuries de Fourtou et d’Auriac. Dans les contrats par lesquels les seigneurs coupé par le dit sieur rentier à un pam et demi receue jusques acejourdhuy par le dit bounes Site attesté de 1550 à 1700 aux Violes. accordent aux gentilshommes verriers sur terre afin de conserver le bois le mieux qu’il dudit sieur de la Chardonnière, laquelle ➊ ➋ Seigneurie de Sougraigne l’autorisation de construire une verrerie sera possible » somme il promet et sera tenu la payer aud Divers sites verriers ont fonctionné autour de la verrerie du Bourrasset figurent les clauses fixant l’utilisation du bois sieur de la Chardonnière de jour en jour et sans la entre 1650 et 1770. B la au milieu duquel la verrerie est installée. En Les maîtres verriers utilisent aussi quantité préjudice de cinq quintaux nonante huit livres nq u e ➋ ➌ Seigneurie de Camps 1689 le seigneur de Montesquieu délimite de bois mort que les paysans nécessiteux verre rompu (...) » Plusieurs verreries ont travaillé à des époques différentes. la zone boisée dans laquelle « le dit sieur de ramassent dans les forêts et taillis environ- Celle du Fregoula fonctionne au XVIIe siècle tandis que la verrerie de la Bétouze est active de la fin du XVIIe au milieu du XVIIIe siècle. Robert prendra le bois à lui nécessaire pour faire nants et viennent échanger contre quelques Bugarach travailler ladite verrerie depuis le rèc de corne pièces de monnaie. On ne trouve nulle trace ➌ Cubières- ➍ Seigneurie d’Arques l’ du côté de cers tout le long du rèc et de ce trafic puisqu’il ne fait l’objet d’aucun A g sur-Cinoble Une verrerie a été construite en 1723, active pendant 6 ans. Pech de Bugarach ly même le long du rèc du Bourrasset », il précise contrat, il peut cependant représenter un 1230 M La dernière manifestation verrière dans le secteur se situe vers 1770 Localisation des principaux sites verriers à Saint-Louis-et-Parahou (dite verrerie de Saint-Louis) et son activité « que le dit sieur de Robert pourra prendre du apport appréciable, les fours étant de gros du « département verrier » de Fourtou Camps-sur-l’Agly fut de courte durée. bois mort et arbres vieux de fageas (de hêtre) consommateurs de bois.

Gorges de Galamus

Communauté de Communes du Pays de Couiza Tél. : 04 68 69 69 80 n Fax : 04 68 69 00 00 ECLA point info tourisme de Rennes-les-Bains [email protected] n www.paysdecouiza.fr Tél. : 04 68 69 82 94 n [email protected] Office de Tourisme du Pays de Couiza www.renneslesbains.org Tél. : 04 68 69 69 85 n Fax : 04 68 69 00 00 Mairie de Sougraigne

Textes et illustrations graphiques : Pierre Bascou (Association Salicorne), Isabelle Commandré (UMR 7299, Université de Marseille, Association G.R.A.L.), Franck Martin (Université Montpellier III, Association G.R.A.L.) [email protected] n www.paysdecouiza.com Tél. : 04 68 69 84 55 n [email protected] Crédits photographiques : Pierre Bascou, Isabelle Commandré, Christine Durand (UMR 7299, Centre Camille Jullian, Université Aix-Marseille), Mathieu Girard, Franck Martin, Francis Poudou et Jean-Louis Socquet-Juglard n Conception graphique : Gérard Lefort n Impression : Décorbières l’atelier verrier de Salines : un site archéologique

remarquable Les bénévoles sur le chantier

Missègre D’une galerie souterraine La campagne de fouilles archéologiques La restauration et la protection cachée sous la végétation… Roquetaillade Alet-les-Bains L’archéologie du verre est une discipline état de conservation, il est, à ce jour, le seul Le site verrier en plein essor sur le territoire national et le four de verriers aussi bien conservé dans le Terroles pourtour du bassin méditerranéen présente Sud-Ouest de la , ce qui est confirmé l’ A de nombreux sites verriers. par les différents spécialistes venus sur les u de Sougraigne d e Véraza Valmigère lieux. Conilhac-de-la-Montagne Le site de Sougraigne apporte sa contribu- Dans les documents anciens, il est connu sous le nom de verrerie tion à une meilleure connaissance de l’art Les démarches faites et les autorisa- de la verrerie. tions obtenues par l’association Salicorne D118 du Bourrasset. Il s’est surtout developpé autour d’un vaste bâtiment Feste-et-Saint-André abritant les familles des gentilhommes verriers, pendant plus d’un (maître d’ouvrage), Isabelle Commandré et Au fur et à mesure des travaux de déga- Franck Martin, archéologues du verre de Saint-André siècle (1650/1765). Les fours sont dispersés dans les environs. Dans une zone de reboisement spontané Cette campagne de fouilles La Cazal où se mêlent hêtres, saules, buis, noisetiers gement du four, il devient évident que ce l’association GRAL de Lavérune (34) dirigent La Serpent La Tuilerie Peyrolles archéologiques n’aurait pu avoir lieu Luc-sur-Aude et ronces, les vestiges d’un four sont dissimulés dernier a une importance archéologique les fouilles du 23 mai au 6 juin 2010. sans la participation massive sous la végétation. certaine. Par sa taille exceptionnelle et son et spontanée des adhérents et des amis de Salicorne. Antugnac Cassaignes Les fouilles ont permis le Réalsesse Montazel Arques de dégager un ensemble comprenant : Serres Couiza Coustaussala Sals un four de fusion Les fouilles terminées, dans lequel était produite la matière vitreuse. la nécessité de restaurer et protéger Rennes-le-château Bien conservé, ce four de plus de 6 mètres de longueur possède un système de double les fours s’est imposée Des fouilles sauvages ont mis en évidence sole : l’existence d’une galerie souterraine l’une à carnaux, supportant le brasier ; Rennes-les-Bains Bourrasset l’autre pleine, sur laquelle reposent les Fourtou dont l’entrée était partiellement dégagée. creusets. Il s’agit d’un dispositif rare et peu étudié qui Sougraigne méritait toute l’attention des archéologues. la Sals La Prade La campagne de fouilles a fragilisé les fours. Fontaine Il est urgent de les consolider la B de l’Eau Salée et de les restaurer pour ensuite les mettre la Salines nq u Avec le soutien de l’O.N.F, gestionnaire à l’abri des intempéries. e Pas del Capelan des lieux et de la Communauté de Communes Les bénévoles sont, une fois encore, du Pays de Couiza, l’association Salicorne mis à contribution. décide, dans un premier temps, de tout mettre Ils ont fait du bon travail comme en témoigne Bugarach en œuvre pour sauvegarder ce four, précieux la restauration de la bouche à feu. témoignage d’une activité économique des l’A e gly XVII et XVIII siècles. Bâtiment Four Cubières-sur-Cinoble Camps-sur-l’Agly

La présence de clapiers facilite le repérage des sites verriers. La dernière intervention est à mettre Malheureusement victimes de fouilles sauvages, on les reconnaît à la …à la découverte d’un four verrier à l’actif d’entreprises locales. présence de fragments de verre, de briques vitrifiées ou de morceauxGorges de Galamus Désormais, les fours de Salines sont à l’abri des intempéries et leur accès protégé. de creusets. Le secteur sécurisé, l’exploration du site un deuxième four est entreprise. La halle évoque un bâtiment quadrangulaire A proximité du Bourrasset se trouve la fontaine salée, source Moins important mais en bon état de conservation, d’environ 120 m² qui, à l’origine, de la Sals. Elle a attiré les hommes dès la plus haute Antiquité, La galerie aboutissant à l’alandier est dégagée. il est situé à quelques mètres à l’est du four de fusion. enserrait et protégeait les deux structures Étant en très mauvais état dans sa partie Intégrée seulement pour partie dans la halle, cette structure de chauffe secondaire a probablement S de chauffe. si bien que, lors des fouilles, des tessons de céramique de l’Âge du terminale, il est nécessaire de la restaurer. connu une vocation de chambre de recuisson destinée à faire progressivement descendre E O Bronze (2200-750 av. J.-C.) ont été recueillis sur le site de Salines. Ce travail est réalisé sous les conseils avisés de en température les pièces soufflées et éviter N Marcel Floutié, expert dans le maniement de la ainsi les chocs thermiques. pierre. Emprise reconnue de la halle Emprise supposée de la halle Le foyer et le cendrier permettent désormais Trou d'évent (four de fusion et four de recuit) l’accès vers la structure interne du four. 0 6 m

Topographique générale : M. Seguin, I. Commandré, F. Martin - Relevé des vestiges et D.A.O. : I. Commandré, F. Martin (Association G.R.A.L.)

Association Salicorne Le site de Sougraigne constitue l’un des relais Adresse postale : Mairie 11 190 Sougraigne et pôles verriers languedociens fédérés Tél. : 04 68 69 82 94 n [email protected] au sein d’une fédération des Routes du Verre Association G.R.A.L. www.salicorne-en-aude.fr qui regroupe, à ce jour, les associations suivantes : Château de Lavérune n Salle archéologique Visites guidées (en FR uniquement) 34 880 Lavérune n Tél. : 06 18 91 75 45 « La Route du Verre » à Saint-Amans-Soult (81) Point d’accueil touristique de Rennes-les-Bains [email protected] « Les Amis de Sorèze » à Sorèze (81) Tél. : 04 68 69 82 94 « Association pour le Patrimoine des Arts et de Fédération des Routes du Verre la Culture autour du Verre» à Palau-del-Vidre (66) Textes et illustrations graphiques : Pierre Bascou (Association Salicorne), Isabelle Commandré (UMR 7299, Université de Marseille, Association G.R.A.L.), Franck Martin (Université Montpellier III, Association G.R.A.L.) Office de Tourisme du Pays de Couiza 22 bvd de la Méditerranée n 81 240 Saint-Amans-Soult n n « Salicorne » à Sougraigne (11) Crédits photographiques : Pierre Bascou, Isabelle Commandré, Christine Durand (UMR 7299, Centre Camille Jullian, Université Aix-Marseille), Mathieu Girard, Franck Martin, Francis Poudou et Jean-Louis Socquet-Juglard Conception graphique : Gérard Lefort Impression : Décorbières Tél. : 04 68 69 69 85 et le « Musée du Verre » à Carmaux (81) Espace atelier des compagnons verriers dans les Pyrénées-Orientales

Le fonctionnement des fours verriers Pour tout renseignement : Horizon Sud - François BRILLIARD Souffleur à la canne Tél. 04 68 22 63 34

Le four de fusion

➊ Entrée Images d’autrefois du cendrier Elle permet l’accès au foyer pour en évacuer les cendres. ❷ La bouche à feu Le four est en partie enterré, La bouche à feu constitue l’orifice qui afin de réduire au maximum permettait l’alimentation du foyer. les pertes de chaleur au contact Vue intérieure de l’air ambiant. Au-dessus on aperçoit : du foyer Les campagnes d’activité de - la sole du laboratoire - Au premier plan : La sole à l’atelier avaient lieu pendant - une partie de la face intérieure la saison froide (octobre à mai). du laboratoire. Cette gravure extraite d’un carnaux Photo prise avant les fouilles La bouche à feu vue de l’extérieur, après restauration ouvrage de John Mandeville Le foyer - Au fond : La bouche à feu dégagée (Premier tiers du XVe siècle) est à l’extrémité du cendrier - En haut : L’ampoule foyère représente une verrerie fores- et l’évent tière en activité. Au premier plan : le cendrier, S - Remarquer l’aspect L’orientation ouest-est du four favorise un meilleur appel d’air vaste galerie permettant E O Le grand four est protégé par l’évacuation des cendres. vitrifié des pierres en rapport avec les vents dominants (Marin et Cers). la halle. de la partie voûtée. N Au deuxième plan : le foyer ou La vitrification résulte Au centre se trouve le four de alandier, soutenu par des arches. de l’écoulement de verre Le four de fusion fusion ; les creusets étant répartis Au fond du foyer : on distingue s’échappant de creusets ayant éclaté sous l’effet se compose d’un cendrier de part et d’autre. les matériaux obstruant la bouche à feu. de la chaleur. ➌ La sole

Sur la gauche, on peut aper- Photo prise avant les fouilles Photo prise pendant les fouilles du laboratoire The travels of Sir John Mandeville cevoir le four de recuit accolé, (British Library, Londres, Add. Ms 24.189, folio 16) C’est à ce niveau que reposaient de dimensions inférieures. les creusets dans lesquels le verre était fabriqué. C’est à l’intérieur de ce dernier que les objets fabri- et d’une partie chauffe La sole est vitrifée à l’exception qués sont ramenés à la température ambiante. Coupe d’un four de fusion appelée alandier de l’emplacement des creusets À l’arrière, les ouvriers s’affairent autour des produits dont on distingue le négatif de nécessaires à la fabrication du verre. leur forme circulaire. Évacuation Détail de la sole Photo prise pendant les fouilles de la fumée à carnaux ❷ La sole à carnaux est une ❸ plateforme supportant le brasier. ❹  Ouvreau Les carnaux sont les orifices percés dans la sole permettant ❹ Vestiges la ventilation du foyer. Gentilshommes Laboratoire du parement interne Photo prise pendant les fouilles du laboratoire Verriers en activité Creuset ➊  La sole était abritée par une coupole Sole du de briques partiellement vitrifiées

Ampoule foyère laboratoire sous l’effet de la chaleur à laquelle On remarque : ou alandier Trou d’event elles étaient soumises. Les ouvreaux permettant l’accès Le deuxième four est recouvert Les ouvreaux, ouvertures pratiquées aux creusets situés sur les parois dans la coupole, permettaient au Bouche d’une sole et son évent. verrier de prélever dans l’un des du four. à feu Détail Il ne comprend ni galerie de l’intérieur ni cendrier. creusets la quantité de verre qu’il Des cannes à souffler, des moules, voulait travailler. des ciseaux et un flacon brisé, de l’alandier Photo prise pendant les fouilles visibles à même le sol. Cendrier Ce sommet voûté percé d’un trou circulaire est appelé trou d’évent. Emprise reconnue de la halle Emprise supposée de la halle Sole Il permet la circulation de l’air (Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, dernier tiers du XVIIIe siècle) Accès intermédiaire chaud en direction de la sole du Trou d'évent (four de fusion et four de recuit) au cendrier à carneaux laboratoire et des creusets. 0 6 m Photo prise pendant les fouilles Topographie générale : M. Seguin, I. Commandré et F. Marti - Relevé des vestiges et D.A.O. : I. Commandré et F. Martin (Association G.R.A.L.)

Avertissement pédagogique Gestion du site Cet atelier verrier se situe dans son cadre naturel. Ce site est géré par l’ONF (Office National des Forêts), Autrefois, les gentilhommes verriers installaient en partenariat avec la Communauté de Communes Message de protection du site leurs ateliers au milieu des bois. La forêt permet du Pays de Couiza et l’association Salicorne. La pose d’une grille autour du site verrier s’imposait pour d’évoquer plus commodément leur activité. Gestes éco-responsables éviter des dégradations pouvant provenir, soit d’actes Vous êtes dans un milieu méditerranéen Aidez-nous à maintenir le site dans un parfait état malveillants, soit de la présence, à proximité, d’animaux très sensible aux dégradations et au feu. de propreté en déposant vos déchets dans les poubelles

Textes et illustrations graphiques : Pierre Bascou (Association Salicorne), Isabelle Commandré (UMR 7299, Université de Marseille, Association G.R.A.L.), Franck Martin (Université Montpellier III, Association G.R.A.L.) sauvages ou domestiques risquant de dégrader le site. Soyer prudents et respectez la nature, merci ! situées à proximité du parking. Merci ! Crédits photographiques : Pierre Bascou, Isabelle Commandré, Christine Durand (UMR 7299, Centre Camille Jullian, Université Aix-Marseille), Mathieu Girard, Franck Martin, Francis Poudou et Jean-Louis Socquet-Juglard n Conception graphique : Gérard Lefort n Impression : Décorbières