Samedi 15 et dimanche 16 octobre Week-end Schubert/Korngold | Samedi 15 et dimanche 16 octobre 15 et | Samedi Schubert/Korngold Week-end Week-end Schubert/Korngold

À presque un siècle d’intervalle, Vienne accueillit en son sein deux jeunes compositeurs particulièrement prometteurs. En 1808, c’est , tout juste admis dans le chœur de la ville, qui arrive pour étudier au Konvikt, établissement renommé ; au début du XXe siècle, c’est Korngold qui devient, sur la recommandation de Mahler, l’élève d’Alexander von Zemlinsky. L’un comme l’autre ont dix ans environ – ils sont tous deux nés en 97 : 1797 pour Schubert, 1897 pour Korngold.

Ces apparentes similitudes cachent cependant deux parcours tout à fait différents. Schubert rencontra en effet durant sa vie un succès limité, faisant profiter de sa musique le cercle relativement restreint des happy few qui gravitaient autour de lui. À sa mort, en 1828, une très grande partie de son œuvre restait à éditer et à découvrir ; compositeurs (Schumann et Brahms, notamment) et musicologues se passèrent le flambeau tout au long du XIXe siècle, aboutissant finalement pour le centenaire de sa naissance à une première édition de l’œuvre complète. Les travaux d’Otto Erich Deutsch et les intégrales au disque (telle celle de Dietrich Fischer-Dieskau pour les lieder) continuèrent au XXe siècle de faire découvrir des contrées méconnues ou ignorées. Korngold, lui, connut les pleins feux du succès dès son plus jeune âge – il faut dire que, contrairement à Schubert le fils d’instituteur, il naquit plus ou moins dans le milieu de la musique classique : son père était un éminent critique, connu notamment pour sa prise de position des premières heures en faveur de Mahler. Lorsque l’enfant de dix ans joua à ce dernier une cantate de sa composition, le musicien fut suffisamment impressionné pour utiliser le terme de « génie ». Le successeur de Mahler à la tête de l’Opéra de Vienne, Felix Weingartner, était d’ailleurs du même avis, puisqu’il fit jouer en 1910 Der Schneemann, ballet que Korngold avait composé à l’âge de onze ans. Dès lors les triomphes se succédèrent ; et si, en regard d’un Schönberg par exemple, Korngold finit par faire figure de passéiste, il continua à obtenir la faveur du public par son activité de compositeur de musiques de films à Hollywood dès la fin des années 1930. Une période d’oubli, après sa mort en 1957, affecta ses œuvres ; il jouit depuis la fin des années 1990 d’un regain d’intérêt, même si sa popularité actuelle n’a bien sûr rien à voir avec celle, immense, de Schubert. Les Français ont ainsi attendu 2009 pour découvrir sur scène l’une de ses plus grandes partitions, l’opéra Die tote Stadt, créé en 1920.

Voici donc l’occasion d’entendre en concert des œuvres très rares, qui viennent répondre à des partitions dont nous sommes considérablement plus familiers, tels les quintettes ou le Trio op. 100 de Schubert. Par-delà toutes leurs différences, les deux compositeurs partageaient un semblable amour des petites formations : l’un comme l’autre n’ont jamais cessé d’y revenir, se constituant petit à petit un corpus non négligeable. Pour Schubert, ce sont entre autres deux grands trios, deux quintettes, un octuor et un grand nombre de quatuors à cordes, dont plusieurs chefs-d’œuvre. Pour Korngold, outre les pièces interprétées durant ce week-end, un trio, un sextuor, trois quatuors. Jamais la composition de pièces de grandes dimensions (symphonies pour Schubert, opéras, pièces symphoniques et musiques de films pour Korngold) ne les empêcha de creuser ce sillon aimé de la musique de chambre. Il fut au contraire pour chacun des deux compositeurs une réponse nécessaire au monde symphonique, un moyen de se retrouver soi-même dans des œuvres plus intimes : il y a là de quoi se réjouir.

2 Sommaire

Samedi 15 octobre,5 16Hp.

Samedi 15 octobre,9 20Hp.

Dimanche 16 octobre, 16H22 p.

3 samedi 15 octobre – 16h

Franz Schubert Mouvement de trio pour piano et cordes « Notturno » D. 897

Erich Korngold Sonate pour violon et piano op. 6 entracte

Franz Schubert Trio pour piano et cordes n° 2 D. 929

Renaud Capuçon, violon Gautier Capuçon, violoncelle Jérôme Ducros, piano Frank Braley, piano

Coproduction Céleste Productions - Les Grands Solistes, Salle Pleyel.

Fin du concert vers 17h50.

4 Franz Schubert (1797-1828) Mouvement de trio pour piano et cordes en mi bémol majeur « Notturno » D. 897 op. 148

Composition : date incertaine. Publication : 1845, Diabelli, Vienne. Durée : environ 9 minutes.

En 1845 – plus de quinze ans après la mort de Schubert – parut chez Diabelli à Vienne une partition écrite pour piano, violon et violoncelle auquel l’éditeur attribua le numéro d’opus posthume 148 et le surnom quelque peu commercial de « nocturne ». Les conditions d’écriture de celle-ci restent inconnues : certains en font remonter la composition à 1825 ou 1826, à la suite d’un séjour à Gmunden avec le baryton Johann Michael Vogl ; d’autres considèrent qu’il aurait pu être écrit pour un concert en trio prévu en janvier 1827 et finalement donné en duo (pour lequel Schubert composa la Fantaisie pour piano et violon en do majeur). Une hypothèse plus plausible consiste peut-être à voir en cette pièce isolée une esquisse contemporaine du Trio op. 99, comme le suggèrent le jeu des tonalités (mi bémol et mi majeur), que l’on retrouve à l’identique dans l’Andante de ce dernier, et le profil du thème initial, proche du premier mouvement du Trio.

Deux éléments thématiques se partagent la vedette. Le premier, en mi bémol majeur, déroule un thème détendu de cordes en tierces sur les accords alanguis d’un piano qui se prend pour une harpe. Deux variations de couleur instrumentale mènent à l’éclat du mi majeur, sorte de ton napolitain par enharmonie ; les notes pointées donnent à ce passage tout son caractère. Chacune des deux parties se voit par la suite récapitulée dans des tonalités et dispositions différentes, avant la dernière reprise du thème initial, qui joue le rôle d’une très douce coda. Notons que les deux instruments à cordes sont traités de façon très fondue, sans indépendance aucune : une écriture bien peu familière du Schubert de la maturité.

5 Erich Wolfgang Korngold (1897-1957) Sonate pour violon et piano en ré majeur op. 6

Ben moderato, ma con passione Scherzo. Allegro molto (con fuoco) – Trio. Moderato cantabile – Scherzo Adagio. Mit tiefer Empfindung Finale. Allegretto quasi andante (con grazia)

Composition : 1913. Dédicace : à Artur Schnabel et Karl Flesch. Création : le 21 octobre 1913, à Berlin, par les dédicataires de l’œuvre. Publication : 1913, Schott, Mayence. Durée : environ 33 minutes.

Contrairement aux pièces de Schubert jouées cet après-midi, la Sonate pour violon et piano de Korngold est une œuvre de jeunesse. Le compositeur, que l’on surnomme le « nouveau Mozart » (il partage d’ailleurs un prénom avec cet autre enfant prodige), n’a en effet que seize ans. Mais il a déjà attiré l’attention de tout ce que le monde musical, notamment viennois, compte de musiciens de premier plan et de distingués critiques. Il vient ainsi de donner le jour à la Sinfonietta op. 5, avec laquelle il éveille chez Richard Strauss, alors au faîte de sa gloire, un sentiment de profond respect mêlé d’étonnement. Voici l’aîné qui loue avec enthousiasme « une fermeté de style, un sens souverain de la forme, une expression toute personnelle et un discours harmonique » dont n’auraient pas à pâlir les plus grands compositeurs vivants. De ces qualités, la Sonate donne une nouvelle illustration ; son cadre instrumental réduit (par rapport à la Sinfonietta, écrite pour grand orchestre) ne signifie en rien qu’elle est une œuvre légère ou facile.

Pensée pour le grand pianiste Artur Schnabel – qui joua comme on le sait un rôle de premier plan dans la défense de la musique pour piano de Schubert, jusqu’alors quasiment ignorée –, cette Sonate aux amples proportions est nourrie de mélodies aux rythmiques complexes et de contrepoints touffus. Le mouvement initial en témoigne dès les premières minutes. Adoptant la dorénavant plus que traditionnelle forme sonate, il laisse s’épanouir un langage profondément expressionniste où les capacités techniques et musicales de chacun des instrumentistes sont exploitées à plein. Prêtez bien l’oreille au premier thème : son contour mélodique (élan vers l’aigu animé d’un rythme noire-croche-noire) nourrira de nombreux passages de la Sonate – à commencer par la fin de l’exposition de ce Ben moderato.

Les tendances à l’inquiétude dont faisait preuve le développement central se voient confirmées dans le Scherzo qui suit, avec son thème brusque (variation rythmique de la cellule thématique originelle présentée par le premier mouvement) et ses groupes fusées. L’on croirait parfois y entendre un Chostakovitch, avec ses sonorités d’eau-forte ; des passages incroyablement modernes (un misterioso en hémioles d’accords de piano) cohabitent avec une écriture beaucoup plus traditionnelle, notamment dans le trio, où l’on pourrait presque penser à Fauré cette fois.

6 samedi 15 octobre | 16H

L’Adagio suivant revient à une tonalité très élargie en retravaillant le matériau thématique du premier mouvement dans un contexte particulièrement chargé harmoniquement ; l’atmosphère s’adoucit progressivement.

Pour finir, l’Allegretto prend des airs plus simples ; essentiellement léger, il ne comporte qu’une zone de turbulences en son centre, avant une fugue aux contours nets. Les textures peu à peu étoffées débouchent finalement sur le thème principal, bientôt varié ; et l’œuvre s’achève dans le calme.

Franz Schubert Trio pour piano et cordes n° 2 en mi bémol majeur D. 929 op. 100

Allegro Andante con moto Scherzando Allegro moderato

Composition : novembre 1827. Création : au plus tard le 26 mars 1828. Publication : automne 1828, Probst, Leipzig. Durée : environ 43 minutes.

Schubert vint au trio de façon assez tardive : si l’on excepte le mouvement solitaire qui prit le nom de Sonatensatz D. 28, composé à l’été 1812, on ne trouve pas chez lui d’œuvre pour piano, violon et violoncelle avant les dernières années de sa vie – alors qu’il avait déjà derrière lui la quasi-totalité de ses symphonies et quatorze quatuors à cordes. Outre le « Notturno » précédemment évoqué, il n’écrivit que deux pièces pour cet effectif : le Trio en si bémol majeur op. 99 et le Trio en mi bémol majeur op. 100. Par ces deux œuvres conjointes, Schubert se plaçait dans la lignée de Mozart, qui composa le premier trio avec piano « moderne » en 1786, et de Beethoven, qui illustra le genre avec génie (Haydn étant resté tributaire de l’ancienne conception du trio, positionnant les cordes très en retrait, dans les quarante-cinq pièces qu’il consacra à l’effectif). Schumann plaçait d’ailleurs ce Trio op. 100 sur le même pied que ceux de Beethoven en si bémol et en ré ; il lui consacra un long article enthousiaste dans la Neue Zeitschrift für Musik en 1835.

On ne peut qu’adhérer à son point de vue en écoutant cette œuvre aussi inspirée qu’épanouie. Ainsi l’Allegro initial, en mi bémol majeur, fait preuve d’une inspiration jaillissante tant dans le contour de ses thèmes (le premier ouvert sur un puissant unisson et bien vite animé en petits éclats mélodiques passant d’un instrument à l’autre, le deuxième, en si mineur, fait de notes piquées dont Brigitte Massin souligne « l’inquiétude et l’angoisse » diffuses, le troisième issu du premier) que dans son écriture instrumentale, où l’on retrouve notamment le piano des grands recueils. Anachroniquement popularisé

7 par Stanley Kubrick dans son Barry Lyndon, l’Andante con moto suivant est un diamant noir. Scansion funèbre du piano, en une marche immobile qui évoque la figure du Wanderer, ce voyageur qui n’est nulle part chez lui, centrale chez Schubert ; thème superbe de déploration contenue, d’abord fredonné par le violoncelle puis repris au piano ; équilibre de la forme, avec juste ce qu’il faut de passages plus lumineux ou impétueux pour souligner la déréliction profonde du morceau. Le Scherzo, avec son traditionnel trio enchâssé, cherche à corriger cette impression ; mais çà et là surgissent des inflexions plus sombres, tels des bancs de brouillard. Le finale résout in extremis les tensions dans une construction formelle très libre, qui intègre notamment le thème du mouvement lent sur un nouvel accompagnement pianistique. À l’écoute de ces majestueux quatre mouvements, l’on se prend à regretter que le prolifique Schubert, mort l’année suivante, n’ait pas eu le temps d’explorer plus avant le genre…

Angèle Leroy

8 samedi 15 octobre – 20h

Erich Korngold Cinq Lieder op. 38 Suite pour deux violons, violoncelle et piano main gauche op. 23 entracte

Franz Schubert Lieder : Ganymed – Die Forelle – Gretchen am Spinnrade – An Silvia – Erlkönig Quintette pour piano et cordes « La Truite » D. 667

Renaud Capuçon, violon , violon Gérard Caussé, alto Gautier Capuçon, violoncelle Frank Braley, piano Jérôme Ducros, piano Alois Posch, contrebasse Angelika Kirchschlager, mezzo-soprano

Coproduction Céleste Productions - Les Grands Solistes, Salle Pleyel.

Fin du concert vers 22h.

9 Erich Wolfgang Korngold (1897-1957) Fünf Lieder [Cinq Lieder] op. 38

Glückwunsch [Vœux de bonheur] Der Kranke [Le malade] Alt-spanisch [Ancienne chanson espagnole] Old Englisch [Ancienne chanson anglaise] My Mistress’ Eyes [Les yeux de ma maîtresse]

Composition : 1948. Création : le 19 février 1950, à Vienne, par Rosette Anday au chant et le compositeur au piano. Durée : environ 7 minutes.

Composés aux États-Unis et créés à Vienne, les Fünf Lieder op. 38 constituent à bien des égards un symbole du double parcours de compositeur de Korngold. Ils sont en effet dépositaires de la conception germanique du lied, où Korngold est un héritier lointain de Schubert et après lui de Schumann, Brahms ou Mahler ; les deux premiers lieder du recueil recourent d’ailleurs à des poètes que n’avaient pas dédaignés les prédécesseurs du compositeur : Der Kranke est d’Eichendorff, Glückwunsch de Richard Dehmel, un écrivain aimé de Strauss, Reger ou Webern. Pour autant, ces cinq morceaux intègrent également l’expérience américaine. Tous – sauf le dernier, d’après Shakespeare – sont en effet issus de musiques de films composées pour Hollywood dans les années précédentes : Juarez et The Private Lives of Elizabeth and Essex, qui datent tous deux de 1939, inspirent Der Kranke et Old Englisch (sur un texte anonyme) ; Alt-spanisch emprunte, via le film The Sea Hawk (1940), son matériau à un lied inédit de 1911, Das Mädchen ; Glückwunsch reprend le motif principal du film Devotion (1943).

10 samedi 15 octobre | 20H

Suite pour deux violons, violoncelle et piano main gauche op. 23

Prélude et fugue Valse Groteske Lied Rondo-finale

Composition : 1930. Création : le 21 octobre 1930, à Vienne, par Paul Wittgenstein et les membres du Quatuor Rosé. Publication : 1930, Schott, Mayence. Durée : environ 37 minutes.

En 1923, Korngold s’était vu passer commande d’un Concerto pour la main gauche par Paul Wittgenstein. Ce dernier avait en effet perdu son bras droit durant la Première Guerre mondiale ; désireux de poursuivre sa carrière, il sollicita plusieurs compositeurs afin de se constituer un répertoire. Ravel, avec son plus que fameux Concerto, mais aussi Britten, Hindemith, Prokofiev ou Strauss se prêtèrent au jeu. Korngold, qui malgré ses vingt-six ans comptait parmi les personnalités musicales de tout premier plan en terres germaniques, fut l’un des premiers que le pianiste approcha ; et ce dernier fut tellement enthousiasmé de l’œuvre produite (ce qui n’était pas toujours le cas) qu’il lui demanda quelques années plus tard une œuvre de musique de chambre. Ce sera la Suite pour deux violons, violoncelle et piano main gauche, aussi séduisante qu’inhabituelle.

C’est au pianiste seul que revient l’honneur d’ouvrir cette Suite moderne, collection de pièces de caractère qui ne dédaigne pas de tirer sa révérence aux préludes et fugues baroques. D’allure improvisée, son Prélude se développe par variation et expansion, à la manière d’une cadence de concerto ; il en a d’ailleurs également l’allure fière. Une courte intervention des cordes mène à la Fugue, dont le thème, très chromatique et hérissé de dissonances, est donné par le violoncelle dans l’extrême grave de sa tessiture. La fin du mouvement rapproche les deux éléments : prélude au piano, thème de la fugue en réponse aux cordes. La Valse viennoise suivante est toute d’hésitation, et ses sonorités blanches sont bien plus acides qu’enveloppantes ; de temps en temps, quelques touches caressantes viennent rendre ce souvenir plus mélancolique encore : on y entend l’écho d’un autre temps, définitivement révolu. Le Groteske est une sorte de danse paysanne brusque à la Bartók, répétitive, parfois presque bégayante avec ses mouvements perpétuels à différentes vitesses superposées ; bourdon de quintes à vide au piano, pizzicati de cordes dans une nuance fortissimo ou attaques avec le bois de l’archet pour plus de rapidité, harmoniques naturels sont quelques- uns des procédés qui attirent l’oreille au fil de la partition. Le Trio qui forme le centre de ce mouvement convoque quant à lui un langage profondément postromantique, au lyrisme presque déchirant. Le Lied du quatrième mouvement réutilise – comme chez Schubert dans son Quintette « La Truite », – le thème d’une pièce pour chant et piano composée à la même époque et publiée dans les Drei Lieder op. 22. Sa sensualité caressante et crépusculaire débouche bientôt sur un rondo joyeux dont le thème, noté semplice, est donné par le violoncelle. Au fil des différentes transformations, et en passant par une reprise du thème du Groteske, l’enthousiasme va crescendo jusqu’à l’accelerando final.

11 Franz Schubert (1797-1828) Ganymed [Ganymède] D. 544 Composition : mars 1817.

Die Forelle [La Truite] D. 550 Composition : fin 1816-juillet 1817.

Gretchen am Spinnrade [Marguerite au rouet] D. 118 Composition : 1814.

An Silvia [À Sylvia] D. 891 Composition : juillet 1826.

Erlkönig [Le Roi des aulnes] D. 328 Composition : 1818.

Durée : environ 14 minutes.

Il est d’usage de considérer – en toute logique – les lieder comme faisant partie de la musique vocale ; mais ils ont aussi beaucoup à voir avec la musique de chambre. Chez Schubert, ils s’épanouissent dans le même cadre intime et amical ; à l’opposé des pièces pour orchestre, ils signent la réunion de deux (ou quelques) musiciens, investis dans une relation directe, sans le truchement d’un quelconque chef. Petits par leur durée et leurs proportions, ils sont souvent bien grands par leur inspiration : les cinq pièces interprétées ce soir devraient suffire à en donner la preuve. L’apparente simplicité d’An Silvia (elle aussi sur un texte de Shakespeare) ou de Die Forelle répond à la tension de Gretchen am Spinnrade, chef-d’œuvre de prime jeunesse (Schubert n’a que dix-sept ans), et de la mortelle chevauchée d’Erlkönig. Ganymed, quant à lui, oscille entre la douceur et le ravissement, dans une construction par paliers d’une très belle efficacité.

Quintette pour piano et cordes en la majeur « La Truite » D. 667 op. 114

Allegro vivace Andante Scherzo. Presto Thème et variations. Andantino Finale. Allegro giusto

Composition : 1819. Pas de création publique du vivant du compositeur. Création privée probable fin 1819. Publication : 1829, Czerny, Vienne. Durée : environ 40 minutes.

12 samedi 15 octobre | 20H

La composition du Quintette « La Truite » est commencée lors d’un séjour estival dans la petite ville autrichienne de Steyr, où Schubert fit la connaissance de Sylvester Paumgartner, riche propriétaire minier et distingué violoncelliste. Celui-ci, enthousiasmé par les talents de compositeur de Schubert – qu’il avait entendu accompagner le célèbre baryton Johann Vogl dans ses propres lieder – lui commanda une œuvre de musique de chambre ; le lied Die Forelle, qu’affectionnait particulièrement l’instrumentiste, y trouva sa place comme thème des variations du quatrième mouvement, ce qui valut au quintette son surnom « La Truite ». Le rôle de Paumgartner dans la genèse de cette œuvre explique aussi sans doute le choix d’un effectif tout à fait particulier : Schubert ne joint pas en effet au pianiste les ressources d’un quatuor à cordes traditionnel (une formation à cinq dont nous sommes familiers mais qui se développera surtout à partir de l’exemple schumannien), mais d’un ensemble composé d’un violon, un alto, un violoncelle et une contrebasse. Ce faisant, il déplace le centre de gravité de son quatuor, ce qui lui permet de libérer le violoncelle de son rôle de basse harmonique : la contrebasse assumant désormais cette charge, voici notre violoncelliste libre de chanter comme il l’entend.

Œuvre lumineuse, le Quintette partage avec le lied qui nourrit son quatrième mouvement un visage souriant ; et il choisit de transformer la tonalité de ré bémol de celui-ci en une tonalité « à dièses » : ré majeur. Le premier mouvement, quant à lui, utilise (conformément à la tradition) le ton voisin de la majeur, « tonalité claire du bonheur et de la bonne humeur » (Brigitte Massin) : le geste phatique des cinq instrumentistes sur lequel s’ouvre le Quintette l’affirme sans ambages. Un temps d’allure suspendue, le premier thème s’enhardit bientôt sur un moteur de croches puis de triolets ; le second thème, qui rappelle la contemporaine Sonate pour piano en la majeur, est donné par un piano sautillant sur basses d’Alberti et confirme l’alacrité ambiante. Le développement nuancera cette atmosphère avec des présentations mélodiques plus mystérieuses et une gestion du temps plus étale, une caractéristique profondément schubertienne. Fondu, le second mouvement organise son discours en deux pans symétriques, dessinant un cheminement tonal assez particulier : fa majeur, fa dièse mineur, sol majeur, puis la bémol majeur, la mineur et enfin fa majeur à nouveau. Centre des cinq mouvements de la partition, le Scherzo est une danse énergique faite de notes rapides, d’accents sur le temps fort, de jeux de questions- réponses. Un Andantino vient répondre à l’Andante qui précédait ce morceau vif et léger : c’est le fameux thème et variations sur le lied composé en 1817. Il évite l’assombrissement qui correspondait à la troisième strophe du poème dans la version originale ; au contraire, tous les instruments tour à tour rivalisent de fraîcheur et de bonhomie, le violoncelle (à tout seigneur tout honneur) se voyant réserver la mélodie de la dernière variation. Le Finale complète la symétrie architecturale en revenant à un tempo soutenu et au caractère de la danse ; ses allures parfois paysannes, un peu rudes, ne l’empêchent pas de charmer l’auditeur.

Angèle Leroy

13 Erich Korngold Cinq Lieder op. 38

1. Glückwunsch Félicitations

Ich wünsche dir Glück. Je vous souhaite du bonheur. Ich bring’ dir die Sonne in meinem Blick. Je vous apporte le soleil dans mon regard. Ich fühle dein Herz in meiner Brust; Je sens votre cœur battre dans ma poitrine ; Es wünscht dir mehr als eitel Lust. Il vous souhaite plus que le simple plaisir. Es fühlt und wünscht: die Sonne scheint, Il ressent et espère : que le soleil brille, Auch wenn dein Blick zu brechen meint. Même quand vos yeux pensent à se fermer dans la mort. Es wünscht dir Blicke so sehnsuchtslos, Il souhaite que vos yeux soient libres de toute nostalgie, Als trügest du die Welt im Schoß. Comme si vous transportiez le monde en votre sein. Es wünscht dir Blicke so voll Begehren, Il souhaite que vos yeux soient pleins de désir, Als sei die Erde neu zu gebären. Comme si la terre était sur le point de naître à nouveau. Es wünscht dir Blicke voll der Kraft, Il souhaite que vos yeux soient pleins de la force Die aus Winter sich Frühling schafft. Qui crée le printemps à partir de l’hiver. Und täglich leuchte durch dein Haus Et puisse votre maison être éclairée chaque jour Aller Liebe Blumenstrauß! Par le rayonnement du bouquet de l’amour !

Richard Dehmel

2. Der Kranke Le Malade

Soll ich dich denn nun verlassen, Dois-je te quitter maintenant, Erde, heit’res Vaterhaus? Terre, heureuse maison familiale ? Herzlich Lieben, mutig Hassen, L’amour par le cœur, la haine par l’esprit, Ist denn alles, alles aus? Est-ce que tout cela est fini ?

Vor dem Fenster durch die Linden Par la fenêtre, à travers les tilleuls, Spielt es wie ein linder Gruß. Résonne comme un doux salut. Lüfte, wollt ihr mir verkünden, Airs, voulez-vous m’annoncer Daß ich bald hinunter muß? Que je dois bientôt descendre ?

Liebe ferne blaue Hügel, Chères lointaines collines bleues, Stiller Fluß im Talesgrün, Calme rivière dans le vert de la vallée, Ach, wie oft wünscht ich mir Flügel, Ô, si souvent j’ai souhaité avoir des ailes Über euch hinweg zu zieh’n! Pour voler au-dessus de vous !

Da sich jetzt die Flügel dehnen, Maintenant que les ailes s’étendent Schaur’ ich in mich selbst zurück Je tremble en me retournant sur moi-même Und ein unbeschreiblich Sehnen Et un désir indescriptible Zieht mich zu der Welt zurück. Me ramène à la terre.

Josef Karl Benedikt von Eichendorff 14 samedi 15 octobre | 20H

3. Alt-Spanisch Ancien Espagnol

Steht ein Mädchen an dem Fenster, Une jeune fille se tient à sa fenêtre, In die Ferne schweift ihr Blick. Le regard errant au loin. Blaß die Wangen, schwer ihr Herze, Avec des joues pâles et le cœur lourd, Singt sie von entschwundnem Glück: Elle chante son bonheur disparu : „Mein Lieb kehrt nicht zurück!“ « Mon amour ne revient pas ! »

Der Abend dämmert sacht, Le soir tombe doucement, Ein Stern ersehnt die Nacht. Une étoile aspire à la nuit. Und im Winde klinget leise Et dans le vent s’élève doucement Eine bange Traummusik. La timide musique des rêves. Wie ein Echo tönt die Weise: Comme un écho résonne le chant : „Mein Lieb kehrt nicht zurück!“ « Mon amour ne revient pas ! »

Howard Koch

4. Old English Ancien Anglais

Now hark, all you gallants! Your ears I would tease Écoutez, vous autres galants ! Je vais taquiner vos oreilles With a song of Lord Essex in the fight at Cadiz! En chantant Lord Essex dans la bataille de Cadix ! How he scuppered them Spaniards and hacked out Comment il a saboté ces Espagnols et provoqué leur fiel, their spleen, For the glory of England and Elizabeth, our queen! Pour la gloire de l’Angleterre et d’Elizabeth, notre reine !

We’ve rounded the port, boys, the cannons they roar, Nous avons encerclé le port, mes garçons, les canons hurlent, The sea’s full of corpses and Spain is no more! La mer est pleine de cadavres et l’Espagne n’est plus ! They bobbed on the tide, boys, the fat and the lean, Ils flottaient sur la mer, les garçons, les gras comme For the glory of England and Elizabeth, our queen! les maigres, Pour la gloire de l’Angleterre et d’Elizabeth, notre reine ! Anonyme

Pour le confort des artistes et du public, merci de manipuler ce document avec précaution et d’attendre la fin de la pièce avant de tourner la page. 5. My Mistress’ Eyes Les Yeux de ma maîtresse

My mistress’ eyes are nothing like the sun; Les yeux de ma maîtresse n’ont rien de l’éclat du soleil. Coral is far more red, than her lips red; Le corail est beaucoup plus rouge que le rouge de ses lèvres ; If snow be white, why then her breasts are dun; Si la neige est blanche, certes sa gorge est brune. If hairs be wires, black wires grow on her head. S’il faut pour cheveux des fils d’or, des fils noirs poussent sur sa tête. I have seen roses damask’d, red and white, J’ai vu des roses de Damas, rouges et blanches, But no such roses see I in her cheeks; Mais je n’ai pas vu sur ses joues de roses pareilles : And in some perfumes is there more delight Et certains parfums ont plus de charme que l’haleine Than in the breath that from my mistress reeks. Qui s’exhale de ma maîtresse. I love to hear her speak, yet well I know J’aime à l’entendre parler, et pourtant je sais bien That music hath a far more pleasing sound; Que la musique est beaucoup plus harmonieuse. I grant I never saw a goddess go, – J’accorde que je n’ai jamais vu marcher une déesse : My mistress, when she walks, treads on the ground: Ma maîtresse, en se promenant, reste pied à terre. And yet, by heaven, I think my love as rare  Et cependant, par le ciel ! Je trouve ma bien-aimée aussi gracieuse As any she belied with false compare.  Que toutes les donzelles calomniées par une fausse comparaison. William Shakespeare

16 samedi 15 octobre | 20H

Franz Schubert Lieder

Ganymed Ganymède

Wie im Morgenglanze Comme dans la lumière matinale Du rings mich anglühst, Tu resplendis autour de moi, Frühling, Geliebter! Bien-aimé printemps ! Mit tausendfacher Liebeswonne Avec quelle précieuse félicité, mille fois, Sich an mein Herze drängt À mon cœur se presse Deiner ewigen Wärme Heilig Gefühl, La chaleur éternelle des sentiments sacrés Unendliche Schöne! Et de l’infinie beauté !

Daß ich dich fassen möcht’ Comme je voudrais te serrer In diesen Arm! Dans ces bras!

Ach, an deinem Busen Ah, en ton sein Lieg’ ich, und schmachte, Je m’étends et me languis, Und deine Blumen, dein Gras Et tes fleurs, ton herbe, Drängen sich an mein Herz. Se pressent sur mon cœur. Du kühlst den brennenden Tu apaises l’incandescente Durst meines Busens, Soif de ma poitrine, Lieblicher Morgenwind! Douce brise matinale ! Ruft drein die Nachtigall Le chant pur du rossignol m’appelle Liebend nach mir aus dem Nebeltal. Affectueusement de la vallée brumeuse.

Ich komm’, ich komme! Je viens, je viens! Ach, wohin, wohin? Mais où ? Où donc ?

Hinauf! strebt’s hinauf. En haut, en haut je voudrais tant ! Es schweben die Wolken Les nuages planent Abwärts, die Wolken En bas, les nuages Neigen sich der sehnenden Liebe. S’inclinent vers mon ardent amour. Mir! Mir! Vers moi ! Vers moi ! In eurem Schosse Dans ton giron, Aufwärts! Plus haut ! Umfangend umfangen! Enlaçant, enlacé ! Aufwärts an deinen Busen, Plus haut en ton sein, Alliebender Vater! Père, universel amour !

Johann Wolfgang von Goethe

Pour le confort des artistes et du public, merci de manipuler ce document avec précaution et d’attendre la fin de la pièce avant de tourner la page. Die Forelle La Truite

In einem Bächlein helle, Dans l’eau claire d’un ruisseau, Da schoß in froher Eil Capricieuse et enjouée, Die launische Forelle Une truite en toute hâte Vorüber wie ein Pfeil. Comme une flèche filait.

Ich stand an dem Gestade Je me trouvais sur la rive Und sah in süßer Ruh Et me plaisais à contempler Des muntern Fischleins Bade La baignade du poisson Im klaren Bächlein zu. Dans l’eau claire du ruisseau.

Ein Fischer mit der Rute Un pêcheur avec sa ligne Wohl an dem Ufer stand, Se tenait au bord de l’eau. Und sah’s mit kaltem Blute, Avec sang-froid il regardait Wie sich das Fischlein wand. Le poisson virevolter.

So lang dem Wasser Helle, Tant que l’eau pure, me dis-je, So dacht ich, nicht gebricht, Ne sera pas troublée, So fängt er die Forelle Il ne pourra avec sa ligne Mit seiner Angel nicht. Capturer ce petit poisson.

Doch endlich ward dem Diebe Mais le voleur finit par trouver Die Zeit zu lang. Er macht Le temps long. Il se met, perfide, Das Bächlein tückisch trübe, À troubler la surface de l’eau. Und eh ich es gedacht, Et, avant que je ne m’en aperçoive,

So zuckte seine Rute, Le bout de sa ligne tressaille. Das Fischlein zappelt dran, La truite bondit, elle se débat, Und ich mit regem Blute Et mon sang s’échauffe Sah die Betrogene an. À la vue du poisson pris au piège.

Christian Friedrich Daniel Schubart

18 samedi 15 octobre | 20H

Gretchen Am Spinnrade Marguerite au rouet

Meine Ruh’ ist hin, Ma paix s’en est allée, Mein Herz ist schwer, Mon cœur est lourd, Ich finde sie nimmer Jamais ne la retrouverai, Und nimmermehr. Ô non jamais !

Wo ich ihn nicht hab Où il n’est pas, Ist mir das Grab, Là est ma tombe, Die ganze Welt Le monde entier Ist mir vergällt. M’est étranger.

Mein armer Kopf Ma pauvre tête Ist mir verrückt, N’a plus de raison, Mein armer Sinn Mon pauvre esprit Ist mir zerstückt. Est en charpie.

Nach ihm nur schau ich C’est lui, et lui seul, Zum Fenster hinaus, Que mes yeux cherchent, Nach ihm nur geh ich C’est pour lui, et lui seul, Aus dem Haus. Qu’il me faut sortir.

Sein hoher Gang, Son port altier, Sein’ edle Gestalt, Sa belle allure, Seine Mundes Lächeln, Le sourire de ses lèvres, Seiner Augen Gewalt, Le pouvoir de ses yeux,

Und seiner Rede Le flot magique Zauberfluß, De ses paroles, Sein Händedruck, La pression de ses mains, Und ach, sein Kuß! Ah, ses baisers !

Mein Busen drängt sich Mon sein se gonfle Nach ihm hin. À sa pensée, Ach dürft ich fassen Que ne puis-je l’enlacer, Und halten ihn, Le retenir,

Und küssen ihn, Et l’embrasser So wie ich wollt, Tout à ma guise, An seinen Küssen Dussé-je mourir Vergehen sollt! De ses baisers !

Johann Wolfgang von Goethe

Pour le confort des artistes et du public, merci de manipuler ce document avec précaution et d’attendre la fin de la pièce avant de tourner la page. An Silvia À Silvia

Was ist Silvia, saget an, Qui est cette Silvia, dites-moi, Daß sie die weite Flur preist? Que la nature entière vante ? Schön und zart seh’ ich sie nah’n, Je la vois s’approcher, belle et tendre ; Auf Himmelsgunst und Spur weist, Signe de la faveur céleste, Daß ihr alles untertan. Tout et tous lui sont assujettis.

Ist sie schön und gut dazu? Est-elle aussi bonne que belle ? Reiz labt wie milde Kindheit; Charmants sont ses doux traits d’enfant : Ihrem Aug’ eilt Amor zu, Amour vers ses beaux yeux se hâte, Dort heilt er seine Blindheit, Trouve remède à son aveuglement Und verweilt in süßer Ruh’. Et s’attarde en un doux repos.

Darum Silvia, tön’, o Sang, Que nos chants rendent donc honneur Der holden Silvia Ehren; À Silvia, à la gracieuse Silvia ; Jeden Reiz besiegt sie lang, Elle surpasse en attrait Den Erde kann gewähren: Tout ce que peut offrir cette terre : Kränze ihr und Saitenklang! Couronnons-la de mélodieux accents !

William Shakespeare Traduction en allemand de Eduard von Bauernfeld

Erlkönig Le Roi des Aulnes

Wer reitet so spät durch Nacht und Wind? Qui donc chevauche si tard dans la nuit et le vent ? Es ist der Vater mit seinem Kind; C’est le père qui chevauche, avec lui son enfant. Er hat den Knaben wohl in dem Arm, Il porte le garçon au creux de ses bras. Er faßt ihn sicher, er hält ihn warm. Il le tient fermement, il le tient bien au chaud.

„Mein Sohn, was birgst du so bang dein Gesicht?“ « Mon fils, pourquoi caches-tu ton visage anxieux ? » „Siehst, Vater, du den Erlkönig nicht? « Père, ne vois-tu pas le Roi des Aulnes, là-bas, Den Erlenkönig mit Kron und Schweif?“ Le Roi des Aulnes avec sa couronne et sa traîne ? » „Mein Sohn, es ist ein Nebelstreif.“ « Mon fils, mon fils, ce n’est qu’un banc de brume. »

Du liebes Kind, komm, geh mit mir! Viens, cher enfant, viens avec moi ! Gar schöne Spiele spiel ich mit dir; Je connais mille jeux agréables, Manch bunte Blumen sind an dem Strand, Mille fleurs colorées t’attendent sur la rive, Meine Mutter hat manch gülden Gewand. Ma mère a mille habits, tous cousus de fil d’or.

20 samedi 15 octobre | 20H

„Mein Vater, mein Vater, und hörest du nicht, « Père, Père, n’entends-tu pas, Was Erlenkönig mir leise verspricht?“ Ce que le Roi des Aulnes à voix basse me promet ? » „Sei ruhig, bleibe ruhig, mein Kind: « Calme-toi, mon enfant, calme-toi, In dürren Blättern säuselt der Wind.“ Ce n’est que le vent qui souffle dans les feuilles. »

Willst, feiner Knabe, du mit mir gehn? Veux-tu, charmant garçon, veux-tu me suivre chez moi ? Meine Töchter sollen dich warten schön; Mes filles comme un roi te recevront, Meine Töchter führen den nächtlichen Reihn Mes filles mèneront la ronde de la nuit Und wiegen und tanzen und singen dich ein. Et danseront, et chanteront et te berceront.

„Mein Vater, mein Vater, und siehst du nicht dort « Père, Père, ne vois-tu pas Erlkönigs Töchter am düstern Ort?“ Les filles du Roi des Aulnes en ce sinistre lieu ? » „Mein Sohn, mein Sohn, ich seh es genau: « Mon fils, mon fils, je le vois bien, Es scheinen die alten Weiden so grau.“ Ce ne sont que les saules et leur reflet grisâtre. »

Ich liebe dich, mich reizt deine schöne Gestalt; Je t’aime, ta noble figure me plaît Und bist du nicht willig, so brauch ich Gewalt. Et si tu ne consens, j’userai de la force. „Mein Vater, mein Vater, jetzt faßt er mich an! « Père, Père, voilà qu’il saisit mon bras, Erlkönig hat mir ein Leids getan!“ Le Roi des Aulnes me fait violence. »

Dem Vater grauset’s, er reitet geschwind, Le père est pris d’effroi, il force son cheval, Er hält in Armen das ächzende Kind, Et dans ses bras il tient l’enfant tout gémissant, Erreicht den Hof mit Müh’ und Not: Avec peine il parvient jusques à son domaine In seinen Armen das Kind war tot. Et l’enfant dans ses bras, l’enfant est mort.

Johann Wolfgang von Goethe

Pour le confort des artistes et du public, merci de manipuler ce document avec précaution et d’attendre la fin de la pièce avant de tourner la page. dimanche 16 octobre – 16h

Erich Korngold Quintette pour deux violons, alto, violoncelle et piano op. 15 entracte

Franz Schubert Quintette pour deux violons, alto et deux violoncelles D. 956

Renaud Capuçon, violon Aki Saulière, violon Béatrice Muthelet, alto Gautier Capuçon, violoncelle Alina Ibragimova, violon Gérard Caussé, alto Yan Levionnois, violoncelle Frank Braley, piano

Coproduction Céleste Productions - Les Grands Solistes, Salle Pleyel.

Fin du concert vers 17h30.

22 dimanche 16 octobre | 16H

Erich Wolfgang Korngold (1897-1957) Quintette pour deux violons, alto, violoncelle et piano en mi majeur op. 15

Mäßiges Zeitmaß, mit schwungvoll blühendem Ausdruck Adagio. Mit größter Ruhe, stets äußerst gebunden und ausdrucksvoll Finale. Gemesse, beinahe pathetisch

Composition : 1921. Dédicace : « Bildhauer Gustinus Ambrosi gewidmet ». Création : le 16 février 1923, à Hambourg, par le Quatuor Bandler et le compositeur au piano. Publication : 1924, Schott, Mayence. Durée : environ 34 minutes.

La composition du Quintette avec piano suit d’assez près la création en décembre 1920 du grand succès de Korngold sur les planches, son opéra Die tote Stadt [La Ville morte]. L’œuvre de musique de chambre partage avec ce dernier un certain nombre de traits stylistiques ; son atmosphère passionnée trouve parfaitement sa place dans ce véhicule romantique qu’est le quintette avec piano, un effectif auquel Schumann ou Brahms donnèrent ses lettres de noblesse. Il compense sa relative brièveté (plus de trente minutes tout de même, mais seulement trois mouvements) par un discours d’une grande richesse thématique et rythmique, exigeant des instrumentistes – et particulièrement du pianiste, dont la partie est volontiers virtuose – une technique solide.

Le premier mouvement s’ouvre sur un trait typiquement korngoldien, une figure d’arpège ascendant pleine d’ardeur ; c’est elle qui forme le premier thème de cette forme sonate en mi majeur. Jessica Duchen en loue les « rythmes aériens et dansants ainsi que la richesse des textures ». Il est vrai que la « pâte » sonore est aussi variée que typée, grâce aux effets de tessiture, aux glissandos et trilles (écoutez le passage noté « fantastisch, geheimnisvoll » où le piano joue des triples trilles sur accords de quartes…), aux modes de jeu des cordes (harmoniques notamment) : un son parfois quasi orchestral qui témoigne de l’habileté profonde du compositeur. Les variations qui forment l’Adagio suivant sont l’occasion de nuancer plus encore le trait, de l’apparente simplicité du thème à la quiétude finale en passant par des couleurs fantomatiques (variation 5 avec glissandos et accords très aigus du piano, harmoniques et jeu sur la touche des cordes) ou des vêtures proprement magiques. Le thème, assez suspensif, provient du lied Mond so gehst du wieder auf, composé en 1920 et publié dans le cycle Lieder des Abschieds. Après l’accord final de ré majeur avec quarte et sixte ajoutées, l’on revient en mi majeur pour le Finale, mais avec un petit détour du côté d’un do dièse mineur noté pathetisch. Utilisant une logique de dérivation thématique, ce mouvement enthousiasmant prend souvent des airs tziganes, ne dédaigne pas l’emphase (le terme est noté sur la partition) et se plaît à une écriture particulièrement virtuose.

23 Franz Schubert (1797-1828) Quintette pour deux violons, alto et deux violoncelles en ut majeur D. 956 op. 163

Allegro ma non troppo Adagio Scherzo. Presto Allegretto

Composition : achevée en septembre 1828. Pas de création du vivant du compositeur. Création probable en 1850 au Musikverein de Vienne. Publication : 1853, Spina, Vienne. Durée : environ 32 minutes.

La formation choisie par Schubert (deux violons, un alto et deux violoncelles) pour ce quintette est assez rare, et rien ne permet de savoir s’il fut influencé par quelque autre partition ; peut-être a-t-il eu connaissance de certains quintettes d’Onslow, qui jouit à l’époque (et pour quelques décennies encore) d’une grande popularité dans les pays germaniques ? Brahms, lui, se souviendra de cette écriture, où deux parties graves équilibrent les deux violons, dans la première version que ce qui deviendra le Quintette avec piano op. 34. Ici, la présence du second violoncelle (un instrument que Schubert affectionne, comme le montrent ses deux Trios D. 899 et D. 929) confère à l’œuvre un côté orchestral en élargissant les tessitures ; elle permet notamment de conserver des basses solides lors des passages mélodiques du premier violoncelle (c’était déjà le cas avec l’utilisation de la contrebasse dans le Quintette « La Truite » neuf ans plus tôt), mais elle participe également, par ses effets sonores, au lyrisme et au romantisme profonds de l’œuvre.

Le premier mouvement, en ut majeur, commence comme à la dérobée, étoffant peu à peu ses textures jusqu’à donner enfin le thème (aux deux violoncelles) accompagné de figures très mobiles de croches et de triolets. Les violoncelles conservent la prééminence mélodique pour le second thème qui, dans une ambiguïté toute romantique, ne cesse d’hésiter entre mi bémol et sol majeur ; l’accompagnement s’y fait d’une grande délicatesse (motifs staccato en légers rebonds et pizzicati). L’exposition s’achève avec l’arrivée surprenante d’un motif de marche, présenté de façon homorythmique par les cinq instruments, qui forme le matériau principal du développement, qu’il soit traité de façon lyrique ou dramatique. L’Adagio qui suit est d’une beauté et d’une poésie extraordinaires. Un thème élégiaque chanté en trio (deuxième violon, alto, premier violoncelle) se voit légèrement contrepointé à la fois dans le grave (pizzicati du second violoncelle) et dans l’aigu (figures pointées du premier violon). L’atmosphère recueillie est violemment assombrie par l’épisode central, empli de tremblements, d’hémioles et de figures rythmiques haletantes. C’est dans le solide Scherzo que l’aspect orchestral de l’écriture de Schubert se fait le plus sentir ; les doubles cordes aux sonorités de cuivres, l’énergie conquérante, les tournures affirmatives veulent en faire un chant triomphal, mais le trio en ré bémol aux accents de requiem rend plus qu’explicite le côté tragique

24 dimanche 16 octobre | 16H

que les dissonances et les répétitions laissaient deviner. L’esprit populaire irrigue également le premier thème du finale, aux rythmes obstinés hérissés d’accents (anacrouse du premier violon, contretemps de l’accompagnement) ; il est opposé à deux passages plus lyriques, l’un aux couleurs de violon et violoncelle, l’autre à nouveau aux deux violoncelles, hésitant entre majeur et mineur. La coda, fondée sur le premier thème entonné fortississimo, s’emballe, d’abord più allegro puis più presto, et l’œuvre se clôt sur un unisson général : do appoggiaturé par ré bémol.

Angèle Leroy

25 Renaud Capuçon John Nelson et Wolfgang Sawallisch. Berlioz/Saint-Saëns/Milhaud/Ravel avec Né à Chambéry en 1976, Renaud Renaud Capuçon est notamment la Deutsche Kammerphilharmonie de Capuçon est admis à 14 ans au invité dans les festivals de Saint-Denis, Brême dirigée par Daniel Harding, des Conservatoire de Paris (CNSMDP) Berlin, Jérusalem, Verbier, Lugano, œuvres de chambre de Ravel avec son et suit l’enseignement de Gérard Poulet Aix-en-Provence et de Strasbourg. On frère Gautier et Frank Braley au piano, et Veda Reynolds. Il travaille ensuite peut l’entendre régulièrement dans le L’Arbre des Songes de Dutilleux avec avec Thomas Brandis à Berlin, puis cadre de la série des Grands Solistes, l’Orchestre Philharmonique de Radio auprès d’Isaac Stern. En 1992, il obtient au Théâtre des Champs-Élysées et à la France dirigé par Myung-Whun Chung, un premier prix de musique de chambre Salle Pleyel (intégrale de la musique La Truite de Schubert, les concertos de et, en 1993, un premier prix de violon au de chambre de Brahms pendant deux Mendelssohn et de Schumann avec le Conservatoire de Paris ; en 1995, saisons consécutives). Il s’est également Mahler Chamber Orchestra et Daniel il obtient un prix de l’Académie des produit au Festival de Saint-Denis Harding, les sonates, trios et quatuors Arts de Berlin. De 1998 à 2000, Claudio avec Gautier Capuçon et Frank Braley, de Brahms avec Nicholas Angelich et Abbado le choisit comme Konzertmeister dans un programme original mêlant le son frère Gautier au violoncelle ainsi de l’Orchestre des Jeunes Gustav Quintette pour clarinette (Paul Meyer) qu’un album, Inventions pour violon et Mahler, ce qui lui permet de parfaire son de Mozart, et la Symphonie n° 7 de violoncelle, paru en novembre 2006. Le éducation musicale avec Pierre Boulez, Bruckner transcrite pour un ensemble Double Concerto de Brahms avec Gautier Seiji Ozawa, Daniel Barenboïm et Franz de chambre. Parallèlement à sa Capuçon et l’Orchestre des Jeunes Welser-Moest. Élu « Rising Star 2000 » carrière de soliste, Renaud Capuçon Gustav Mahler dirigé par Myung-Whun et « nouveau talent de l’année » aux continue à se produire en tant que Chung est sorti en 2007. Sont également Victoires de la Musique 2000, Renaud chambriste avec des partenaires comme parus un disque de concertos de Mozart Capuçon est depuis régulièrement le Martha Argerich, Daniel Barenboim, avec l’Orchestre de Chambre d’Écosse, soliste de prestigieuses formations Hélène Grimaud, Maria João Pires, Louis Langrée et l’altiste Antoine comme les Berliner Philharmoniker, les Nicholas Angelich, Frank Braley, Yefim Tamestit, ainsi qu’un enregistrement de orchestres symphoniques de Berlin, Bronfman, Myung-Whun Chung, Stephen concertos pour violon de Korngold. Son Hambourg, Montréal, Jérusalem, Kovacevich, Jean-Yves Thibaudet, Katia dernier disque, l’intégrale des sonates Birmingham et Bordeaux, les orchestres et Marielle Labèque, Vadim Repin, Paul pour violon et piano de Beethoven avec nationaux de Lille, Lyon et du Capitole Meyer, Truls Mork, Gautier Capuçon Frank Braley, est paru début 2011 chez de Toulouse, l’Orchestre Philharmonique et Yuri Bashmet. En janvier 2011, il Virgin Classics. Renaud Capuçon joue sur de Radio France, l’Orchestre National de a interprété l’intégrale des sonates le Guarneri del Gesù « Panette » (1737) France, l’Orchestre de Paris, l’Ensemble pour violon et piano de Beethoven qui a appartenu à Isaac Stern. Orchestral de Paris, l’Orchestre au Théâtre des Champs-Élysées aux Royal de Copenhague, l’Orchestre côtés de Frank Braley, dans la série des Alina Ibragimova Philharmonique de la Scala de Milan Grands Solistes. On a également pu Née en Russie en 1985, Alina Ibragimova et de l’Accademia di Santa Cecilia de l’entendre au Festival de Saint-Denis a étudié à l’Académie Gnessine de Rome ou l’Orchestre Symphonique de en juin dernier dans un programme Moscou et à l’École Yehudi Menuhin en Boston, sous la direction de Christoph consacré à Fauré aux côtés de son frère Angleterre, ainsi qu’au Royal College of von Dohnányi, Myung-Whun Chung, Gautier, de Gérard Caussé et de Michel Music de Londres. Elle a compté parmi Charles Dutoit, Christian Arming, Dalberto. En 1995, il crée son propre ses professeurs Natasha Boyarsky, Semyon Bychkov, Christoph Eschenbach, festival à Chambéry. Sa discographie Gordan Nikolitch et Christian Tetzlaff. Kurt Masur, Iván Fischer, Hans Graf, comprend le Quintette de Schumann Interprète du Baroque comme de la Daniel Harding, , Gunther avec Maria João Pires chez Deutsche musique d’aujourd’hui, jouant à la Herbig, Armin Jordan, Philippe Jordan, Grammophon, puis chez Virgin Classics, fois sur des instruments modernes et Emmanuel Krivine, Marc Minkowski, dont il est artiste exclusif, un disque anciens, Alina Ibragimova s’est produite

26 Biographies

avec le London Symphony Orchestra, Aki Saulière soliste à part entière. Il obtient la l’Orchestre Symphonique de la BBC, le Aki Saulière a débuté ses études en reconnaissance internationale au milieu Konzerthausorchester Berlin, l’Orchestre France avec Marie-Claude Theuveny, puis des années 1970 comme membre Symphonique de la Radio de Stuttgart et à la Guildhall School of Music and Drama de l’Ensemble intercontemporain. le Philharmonia Orchestra, ainsi qu’avec de Londres, avec David Takeno, où elle Il joue en soliste avec la plupart des les chefs Sir Charles Mackerras, Sir John a obtenu son diplôme avec mention. grands orchestres internationaux, Eliot Gardiner, Sir Mark Elder, Richard Elle a également effectué un cycle de dans un répertoire très large allant du Hickox, Walter Weller, Carlo Rizzi, Osmo perfectionnement au Mozarteum de Baroque jusqu’à Bruch, Berlioz, Bartók, Vänskä, Yannick Nézet-Séguin, Edward Salzbourg et deux ans à l’Académie Stravinski, Britten, Walton et Martinu, Gardner et Gianandrea Noseda. En tant Karajan de la Philharmonie de Berlin. en passant par Mozart, selon lui le que soliste, elle a joué aux côtés de la Elle a complété sa formation musicale premier à avoir compris le rôle d’arbitre Kremerata Baltica à Paris, Salzbourg et avec Yuko Mori et György Kurtág. Elle de l’alto. Il se consacre également au Verbier, et a effectué une tournée avec s’est produite dans des formations telles développement du répertoire de son l’ensemble Britten Sinfonia et l’Orchestre que le London Symphony Orchestra, instrument et plus de 20 concertos lui de Chambre d’Australie. En récital, on la Camerata de Salzbourg, les Berliner ont été dédiés, dont ceux de Philippe a pu l’entendre au Wigmore Hall (où Philharmoniker… Elle est fondatrice de Hersant, Michaël Levinas, Pascal Dusapin elle a récemment interprété, avec son l’Ensemble de Kyoto et de l’Ensemble et Hugues Dufourt. Récemment, il a partenaire habituel Cédric Tiberghien, de Chambre de Nagaokakyo. Membre du créé en Europe Dritter Doppelgesang, l’intégrale des sonates pour violon et Quatuor Capuçon et de Musique Oblique, double concerto pour alto et clarinette piano de Beethoven), au Concertgebouw elle est la première violoniste française de Wolfgang Rihm (avec Michel Portal d’Amsterdam, au Mozarteum de à intégrer le Chamber Orchestra of et l’Orchestre National de France). De Salzbourg, au Musikverein de Vienne, Europe, avec lequel elle tourne trois mois 2002 à 2004, il est directeur artistique au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles et par an sous la baguette de chefs tels que de l’Orchestre de Chambre National aux festivals de Salzbourg, de Verbier, Claudio Abbado, Nikolaus Harnoncourt, de Toulouse, avec lequel il se produit de la Mitteldeutsche Rundfunk (MDR), Frans Brüggen… Depuis son retour en comme soliste et comme chef. Il a joué de la Ville de Londres, de Lockenhaus, France en 1998, elle est régulièrement avec l’Orchestre National de France, de Manchester et d’Aldeburgh. invitée par Renaud Capuçon dans des l’Orchestre de la Suisse Romande, Parmi ses prochains engagements, festivals tels que Deauville, Bel Air, l’Orchestre National de Lille, l’Orchestre mentionnons ses débuts à Carnegie Tautavel… Par ailleurs, elle se produit Philharmonique de Montpellier, Hall et un concert avec l’Orchestra of régulièrement au Japon en musique de l’Orchestre Philharmonique du the Age of Enlightenment dirigé par chambre. Elle est assistante de Yuko Luxembourg, l’Orchestre Symphonique Vladimir Jurowski. Alina Ibragimova Mori au Chicago College of Music. Elle de São Paulo et l’Orchestre du Capitole enregistre pour Hyperion Records, est également directrice artistique de La de Toulouse. Répondant à l’invitation de chez qui elle a sorti de nombreux Loingtaine, un espace de création situé Maria João Pires, au sein de la Fondation disques, dont les Sonates et partitas de près de Fontainebleau, où elle organise Caja Duero, il s’engage en créant et Bach, des concertos de Hartmann et des concerts et des masterclasses tout dirigeant la Camerata de la Fondation Roslavets, ainsi qu’un disque consacré à au long de l’année. Caja Duero, composée de jeunes Szymanowski avec Cédric Tiberghien. Elle musiciens à Salamanque. Ce travail a été membre du « BBC New Generation Gérard Caussé se veut être une approche expérimentale Artists Scheme ». Elle s’est vue remettre Gérard Caussé est salué dans le monde de tous les répertoires. Gérard Caussé le Prix Borletti-Buitoni et a remporté un entier comme l’un des grands virtuoses joue et enregistre régulièrement avec Classical BRIT. Elle joue sur un violon de son instrument et, depuis William Gidon Kremer, Maxim Vengerov, Franz Pietro Guarneri de Venise (1738) fourni Primrose, il est l’un des rares qui ont su Peter Zimmerman, Renaud Capuçon, aimablement par Georg von Opel. rendre à l’alto sa liberté d’instrument Augustin Dumay, Maria João Pires,

27 François-René Duchâble, Frank Braley, l’entendre en tant que premier alto invité Gautier Capuçon Nicholas Angelich, Jean-Philippe Collard, avec des orchestres comme la Deutsche « Nouveau talent de l’année » aux Michel Portal, Paul Meyer, Emmanuel Kammerphilharmonie ou l’Orchestre Victoires de la musique 2001, Gautier Pahud, Gautier Capuçon. Sa discographie du Gewandhaus de Leipzig. Elle fait en Capuçon a obtenu en 2000 un prix de compte plus de 35 disques pour des outre partie des membres fondateurs violoncelle au Conservatoire de Paris labels comme EMI, Erato, Philips, de l’Orchestre du Festival de Lucerne, (CNSMDP) dans la classe de Philippe Teldec, Virgin Classics, Harmonia créé par Claudio Abbado. En tant que Müller, ainsi qu’un prix de musique Mundi et Deutsche Grammophon. musicienne de chambre, Béatrice de chambre. Il a également suivi des Ses derniers enregistrements comportent Muthelet est fréquemment à l’affiche de masterclasses à Vienne avec Heinrich le Quintette « La Truite » de Schubert festivals aussi prestigieux que le Festival Schiff et a remporté de nombreuses pour Virgin Classics, un disque d’œuvres d’Aix-en-Provence, le Festival de Bel-Air, distinctions : premier prix de l’Académie de Hindemith et Levinas pour Aeon, le Festival de Saint-Denis, le Verbier Internationale de Musique Ravel, un disque consacré aux œuvres de Festival, le Festival de Berlin, le Festival deuxième prix au Concours International Bloch avec l’Orchestre de la Suisse de Heimbach, le Festival de Lucerne, le de Violoncelle de Christchurch en Romande, ainsi qu’un enregistrement Festival d’Édimbourg, la Schubertiade Nouvelle-Zélande et premier grand du Cyprès blanc, concerto de Hugues de Schwarzenberg, le Festival de Delft prix du Concours International André- Dufourt qu’il a créé en 2004 au festival ou le Festival de Pise. Ses principaux Navarra. Parallèlement, Gautier Musica de Strasbourg, avec l’Orchestre partenaires se nomment Lars Vogt, Capuçon a parfait son expérience au Philharmonique de Luxembourg Hélène Grimaud, Bruno Canino, Sarah sein de l’Orchestre des Jeunes de (Timpani). Gérard Caussé est titulaire Chang, Joshua Bell, Viktoria Mullova, la Communauté Européenne avec d’une classe d’alto au Conservatoire Isabelle van Keulen, Kolja Blacher, Gérard Bernard Haitink, puis de l’Orchestre de Paris (CNSMDP). Il est directeur Caussé, Wolfram Christ, Emmanuel des Jeunes Gustav Mahler avec Kent du festival de musique Florilegio Pahud, Paul Meyer, Steven Isserlis, Nagano, Daniele Gatti, Pierre Boulez, (Salamanque). Il joue un alto Clemens Hagen et Alois Posch. Avec le Seiji Ozawa et Claudio Abbado. Depuis, Gasparo da Salo (1560). quatuor à cordes qu’elle a créé en 2001 il s’est produit en tant que soliste avec avec Renaud Capuçon, Gautier Capuçon l’Orchestre de Paris, l’Orchestre National Béatrice Muthelet et Aki Saulière, Béatrice Muthelet a de France (sous la direction de Tugan Béatrice Muthelet a commencé la notamment enregistré le Quintette pour Sokhiev), l’Orchestre Philharmonique musique en étudiant le violon au clarinette de Brahms chez EMI, aux côtés de Radio France, l’Ensemble Orchestral Conservatoire de Versailles. Ce n’est du clarinettiste Paul Meyer, ainsi que de Paris, les orchestres de chambre qu’à l’âge de 19 ans, après avoir passé Le Carnaval des animaux et le Septuor de Vienne et de Zurich, l’Orchestre quelque temps à travailler avec Haïm de Saint-Saëns pour Virgin Classics. Elle de la Radio Bavaroise, l’Orchestre Taub en Israël, qu’elle a décidé de se a également participé à l’enregistrement Philharmonique de Munich (Paavo Järvi), consacrer à l’alto. Une bourse lui a alors du Quintette à cordes en sol de Mozart l’Orchestre des Jeunes Gustav Mahler, permis d’aller parfaire sa formation et de la Symphonie de chambre op. 9 le Deutsches Symphonie-Orchester à New York, où elle est devenue de Schönberg avec Christian Tetzlaff Berlin, l’Orchestre Symphonique de l’unique altiste de la classe de Pinchas et Boris Pergamenchikov (EMI). Depuis Malmö, l’Orchestre de l’Accademia di Zukerman à la Manhattan School of 2007, le quatuor s’est produit à la Salle Santa Cecilia de Rome et le Chamber Music. De retour en Europe, elle est Pleyel (dans le cadre de la série des Orchestra of Europe (Myung-Whun entrée à l’Académie Karajan des Berliner Grands Solistes en octobre 2009), à Chung), l’Academy of St Martin-in- Philharmoniker, dont elle a fait partie la Schubertiade de Schwarzenberg, the-Fields, l’Orchestre de Chambre jusqu’en 1999. Elle est actuellement au Musikverein de Vienne et au d’Écosse, les orchestres de la BBC premier alto du Mahler Chamber Concertgebouw d’Amsterdam. d’Écosse et du Pays-de-Galles ainsi Orchestra et l’on peut régulièrement que les orchestres symphoniques de

28 Biographies

Houston, Detroit et Philadelphie (Charles et quatuors de Brahms avec Renaud International de Musique Française Note Dutoit). Il est régulièrement invité par Capuçon et Nicholas Angelich (« Preis et Bien, lauréat de la Fondation Raynaud- de nombreux festivals : Saint-Denis, La der Deutschen Schallplattenkritik », Zurfluh, il a remporté le Prix Palazetto Roque-d’Anthéron, Bergen, Jérusalem, « Diapason d’Or » et « Choc » du Bru Zane et le Prix de la « personnalité Mostly Mozart de Londres, Édimbourg, Monde de la musique), ainsi que les la plus remarquable » au Concours Berlin, Rheingau, Schwarzenberg, trios de Schubert avec Frank Braley Rostropovitch de Paris en 2009. Yan Lockenhaus, Brescia, Spolète, Stresa, les et Renaud Capuçon. Il a également Levionnois s’est produit en soliste dans Canaries, Saint-Sébastien, Tokyo, Davos, enregistré un récital avec la pianiste les concertos de Haydn, Schumann, Gstaad, Verbier, Lucerne et Lugano. Gabriela Montero (Mendelssohn/ Dvorák, Lalo, Elgar, Chostakovitch Passionné de musique de chambre, il Prokofiev/Rachmaninov), programmé (n° 1 et 2), Tchaïkovski (Variations a pour partenaires son frère Renaud, dans la série des Grands Solistes en Rococo) et Saint-Saëns (Concerto n° 1), Nicholas Angelich, Martha Argerich, 2009. Ses dernières parutions : des avec notamment l’Orchestre National Gabriela Montero, Daniel Barenboim, concertos pour violoncelle de Dvorák et du Capitole de Toulouse, l’Orchestre de Yuri Bashmet, Frank Braley, Gérard Herbert avec l’Orchestre de la Radio de Bordeaux, le Prague Symphony Chamber Caussé, Sarah Chang, Myung-Whun Francfort dirigé par Paavo Järvi et un Orchestra, l’ensemble Les Dissonances, Chung, Michel Dalberto, Hélène Grimaud, disque Tchaïkovski/Prokofiev enregistré ainsi qu’avec l’ensemble de violoncelles Stephen Kovacevich, Katia et Marielle aux côtés de l’Orchestre du Théâtre de l’Orchestre de Paris. Il se produit Labèque, Viktoria Mullova, Paul Meyer, Mariinsky de Saint-Pétersbourg sous également dans Messagesquisse de Mikhail Pletnev, Vadim Repin, Antoine la direction de Valery Gergiev. Gautier Pierre Boulez et en récital au Wigmore Tamestit, Jean-Yves Thibaudet, Maxim Capuçon est lauréat de la Fondation Hall de Londres. Il a participé aux Vengerov, Lilya Zilberstein, Nikolaj d’entreprise Natexis Banques Populaires, festivals de Bel-Air, Auvers-sur-Oise, Znaider ou encore le Quatuor Ysaÿe. En d’une bourse Lavoisier du ministère des Cordes sur Ciel, Deauville, La Roque- 2010/2011, il se produit notamment en Affaires étrangères et du Borletti-Buitoni d’Anthéron, aux Rencontres Musicales de récital au Théâtre des Champs-Élysées Trust. Il joue un Matteo Goffriler de 1701 Santander, au Festival Pablo Casals de dans la série des Grands Solistes aux et un violoncelle de Joseph Contreras de Prades et aux Folles Journées de Nantes. côtés du pianiste Jean-Yves Thibaudet, 1746 prêté par la BSI. En musique de chambre, il a joué avec et on peut l’entendre au Festival de Augustin Dumay, Svetlin Roussev, Gérard Saint-Denis avec Renaud Capuçon, Yan Levionnois Caussé, Frank Braley, David Guerrier, Gérard Caussé et Michel Dalberto dans Né en 1990, Yan Levionnois a débuté le Zakhar Bron, Nelson Goerner, le Quatuor un programme consacré à Fauré. Sa violoncelle avec son père, violoncelle Ebène, Renaud Capuçon, Nicholas discographie comprend les trios de solo de l’Orchestre Philharmonique de Angelich. En 2010/2011, il a été l’invité Haydn et Mendelssohn avec Martha Radio France, puis a étudié avec Xavier de l’Orchestre de Bretagne (Haydn), de Argerich et Renaud Capuçon, le Richard et Marc Coppey. Il a été reçu en l’Orchestre de Toulouse (Dutilleux), du Trio n° 2 de Chostakovitch avec Martha 2006 dans la classe de Philippe Muller Cape Town Symphony et du London Argerich et Maxim Vengerov. D’autres au Conservatoire de Paris (CNSMDP), Philharmonic Orchestra ainsi que de enregistrements sont parus chez Virgin où il a obtenu un premier prix en 2009. différents festivals. Il a été sélectionné Classics : la musique de chambre de Il a bénéficié des conseils de Natalia pour participer au programme « Déclic » Ravel, des duos avec son frère, les Shakovskaïa, Natalia Gutman, Gary de CulturesFrance, et s’est produit dans concertos de Haydn avec le Mahler Hoffman, Jean-Guihen Queyras. Premier ce cadre en Amérique Centrale. Il joue un Chamber Orchestra et Daniel Harding grand prix du Concours International violoncelle de Patrick Robin de 2005. (« Diapason d’Or » et « Choc » du Monde André-Navarra 2008, premier grand de la musique), la musique de chambre prix du Concours Rostropovitch de Alois Posch de Saint-Saëns, dont le Carnaval des Londres 2009, deuxième grand prix Alois Posch est l’un des plus grands animaux, La Truite de Schubert, les trios et prix d’interprétation du Concours contrebassistes d’orchestre européens.

29 Ayant commencé à étudier le violon et À Villarceaux, il suit les masterclasses de leur concert a été enregistré par Erato. le piano à l’âge de dix ans, c’est à quinze Christian Zacharias. En 1994, il obtient Depuis 2007, il entame une collaboration ans qu’il découvre que la contrebasse le deuxième prix et le prix spécial pour privilégiée avec Philippe Jaroussky. est l’instrument qui lui convient le la meilleure interprétation de la pièce Des concerts de mélodies françaises mieux. Il entre alors à l’École Supérieure imposée (Incises, de Pierre Boulez, créée sont prévus avec lui à travers le monde de Musique et d’Art dramatique de lors de l’épreuve finale) au er1 Concours sur les prochaines saisons. Sur France Graz, où il étudie l’instrument auprès International de Piano Umberto Micheli, Musique, il est régulièrement invité de Johannes Auersperg. Après avoir organisé par Maurizio Pollini, qui siège aux émissions L’Atelier du musicien remporté de nombreux prix et gagné au jury présidé par Luciano Berio. Dès (Jean-Pierre Derrien) et La règle du de multiples concours pour jeunes lors, les concerts se succèdent : au « je » (Martine Kaufmann). Parmi les musiciens, il est engagé en 1977 à Festival de Montpellier, à l’Orangerie œuvres qu’il donne souvent en récital, l’Orchestre Philharmonique de Vienne, de Sceaux, à La Roque-d’Anthéron, la transcription pour deux mains à l’âge de dix-huit ans. Soliste de au Festival de Pâques de Deauville, au de la Fantaisie D. 940 pour piano à l’Orchestre Philharmonique et de Théâtre du Châtelet, au Théâtre des quatre mains de Schubert a reçu un l’Opéra de Vienne, il y dirige également Champs-Élysées, à la Salle Pleyel, à accueil enthousiaste du public et de la section des basses. Depuis 1993, Radio France, au Théâtre du Capitole, la critique. Elle figure d’ailleurs sur il enseigne à l’École Supérieure de au Concertgebouw d’Amsterdam, ainsi un disque consacré aux fantaisies de Musique et d’Art dramatique de Vienne qu’à Londres, Genève, Rome, Berlin, Schubert (Ligia Digital) qui a obtenu et est professeur invité du Mozarteum New York, Tokyo… On a pu l’entendre le Diapason d’or de l’année 2001. de Salzbourg. Il se produit également en soliste aux côtés d’orchestres La partition de cette transcription est fréquemment en tant que soliste et tels que l’Orchestre Philharmonique parue en septembre 2004 aux éditions en musique de chambre, notamment de Johannesburg, La Chambre Billaudot. Après avoir été créé à Minsk, dans le cadre de projets menés par Philharmonique, l’Orchestre National le Trio pour deux violoncelles et piano le violoniste letton Gidon Kremer – il de Lyon, l’Orchestre de Chambre de qu’il a composé en 2006 a été repris participe ainsi régulièrement au Festival Lausanne, l’Orchestre National de au festival Les Vacances de Monsieur de Lockenhaus, dirigé par ce dernier. Lille, l’Ensemble Orchestral de Paris, Haydn de Jérôme Pernoo en 2006 et Il a joué et enregistré pour les labels l’Orchestre Français des Jeunes aux Rencontres artistiques de Bel-Air Decca, EMI, Deutsche Gramophon, Sony ou l’Orchestre Philharmonique de de Renaud Capuçon en 2007. Il est et Philips. Parmi les enregistrements Rotterdam, avec des chefs tels que Alain édité chez Billaudot dans la collection qu’il a réalisés avec Gidon Kremer, Altinoglu, Paul Meyer, James Judd, de Gautier Capuçon. Trois disques sont mentionnons une version pour formation Emmanuel Krivine, Marc Minkowski, parus en 2008 : l’œuvre pour piano et de chambre d’œuvres d’Astor Piazzolla. Christopher Hogwood… Très attaché orchestre de Fauré avec l’Orchestre à la musique de chambre, il joue aux de Bretagne dirigé par Moshe Atzmon Jérôme Ducros côtés d’Augustin Dumay, Michel Portal, (Quartz), un récital avec Renaud Né en 1974, Jérôme Ducros étudie Michel Dalberto, Nicholas Angelich, Capuçon (Virgin Classics) et l’œuvre de le piano avec Françoise Thinat au Frank Braley, Paul Meyer, Gérard Caussé, Beethoven pour piano et violoncelle Conservatoire d’Orléans, puis avec Tabea Zimmermann, Jean-Guihen avec Jérôme Pernoo. Jérôme Ducros Gérard Frémy et Cyril Huvé au Queyras, Henri Demarquette, Renaud et vient de sortir un disque consacré Conservatoire de Paris (CNSMDP), Gautier Capuçon, le Quintette Moraguès, aux mélodies françaises avec Philippe où il obtient un premier prix de piano le Quatuor Parisii ou Jérôme Pernoo, Jaroussky, Renaud et Gautier Capuçon, en 1993. Il poursuit ses études en avec qui il forme un duo depuis 1995. et Emmanuel Pahud (Virgin Classics). troisième cycle auprès de Gérard Il s’est produit avec la soprano Dawn Frémy, et travaille également avec Leon Upshaw à Londres, New York, Salzbourg Fleisher, György Sebök, Davitt Moroney… et au Théâtre des Champs-Élysées, où

30 Biographies

Frank Braley l’Orchestre National de France, au l’œuvre pour piano de Richard Strauss, Frank Braley a étudié au Conservatoire Japon et en Chine avec l’Orchestre des sonates de Beethoven (« Clair de de Paris (CNSMDP), où a suivi les cours National du Capitole de Toulouse, lune », « Appassionata » et op. 110), un de Pascal Devoyon, Christian Ivaldi et en Italie avec l’Orchestre Français récital Gershwin et le Double Concerto Jacques Rouvier avant d’y obtenir des des Jeunes et l’Orchestra di Padova de Poulenc (Prix Caecilia en Belgique premiers prix de Piano et de musique e del Veneto. Il a joué au Festival de et « Diapason d’Or ») ; il a participé à de chambre. En 1991, il a remporté le Tanglewood (États-Unis) avec l’Orchestre l’enregistrement de l’intégrale Schumann premier grand prix et le prix du public du Symphonique de Boston dirigé par par Éric Le Sage ; chez Naïve : un DVD Concours Reine Élisabeth de Belgique. Hans Graf et, en 2003, a participé à Liszt/Debussy/Gershwin (« Choc » du Régulièrement invité au Japon, aux l’inauguration de la nouvelle salle de Monde de la musique) ; chez Virgin États-Unis, au Canada et dans toute Carnegie Hall, le Zankel Hall, à New York, Classics, il a enregistré la musique de l’Europe, Frank Braley est partenaire avec l’Ensemble intercontemporain. chambre de Ravel, Le Carnaval des de formations telles que l’Orchestre de En récital, il a joué à Paris, Londres, animaux de Saint-Saëns (« Choc » du Paris, l’Orchestre National de France, Amsterdam, Bruxelles, Hanovre, Ferrare, Monde de la musique et « Recording of l’Orchestre Philharmonique de Radio et en duo avec Renaud Capuçon à the Month » de Gramophone), La Truite France, l’Ensemble Orchestral de Paris, Amsterdam, Athènes, Birmingham, et les trios de Schubert avec Renaud les orchestres de Bordeaux, Lille, Bruxelles, Rome, Florence, Trieste, New et Gautier Capuçon, et les Danses Montpellier et Toulouse, l’Orchestre York, Washington, Paris et Vienne. En hongroises de Brahms avec Nicholas National de Belgique, l’Orchestre musique de chambre, il a également Angelich. Philharmonique de Liège, l’Orchestre eu pour partenaires Renaud et Gautier du Gewandhaus de Leipzig, l’Orchestre Capuçon, Maria João Pires, Augustin Angelika Kirchschlager Philharmonique de Londres, l’Orchestre Dumay, Paul Meyer, Gérard Caussé, Née à Salzbourg, Angelika Kirchschlager de la BBC du Pays-de-Galles, l’Orchestre Éric Le Sage, Emmanuel Pahud, Mischa a étudié le piano au Mozarteum. Après Royal National d’Écosse, les orchestres Maisky et Yuri Bashmet. En janvier 2011, avoir obtenu son diplôme du Musisches de la Suisse Romande et de la Suisse il a interprété l’intégrale des sonates Gymnasium de Salzbourg, elle a intégré Italienne, l’Orchestre de la Radio de pour violon et piano de Beethoven l’Académie de Musique de Vienne en Berlin, l’Orchestre Philharmonique de au Théâtre des Champs-Élysées aux 1984 où elle a étudié le chant avec le Rotterdam, l’Orchestre Symphonique côtés de Renaud Capuçon, dans la professeur Gerhard Kahry et le baryton de Göteborg, l’Orchestre Royal série des Grands Solistes – intégrale viennois Walter Berry. Elle mène de Copenhague, les orchestres qu’il a également enregistrée chez depuis une carrière internationale, symphoniques de Boston, Baltimore et Virgin Classics, toujours avec Renaud partageant son temps entre les récitals Seattle, l’Orchestre Philharmonique de Capuçon ; le disque est paru début et l’opéra en Europe, en Amérique du Los Angeles… Il a joué sous la baguette 2011. Outre son activité régulière de Nord et en Extrême-Orient. Elle est de Jean-Claude Casadesus, Stéphane soliste, il se passionne pour des projets reconnue comme l’une des plus grandes Denève, Charles Dutoit, Armin Jordan, originaux : il a notamment participé à interprètes de Richard Strauss et de Hans Graf, Gunther Herbig, Christopher une intégrale des sonates pour piano Mozart, et a montré les diverses facettes Hogwood, Eliahu Inbal, Marek Janowski, de Beethoven donnée en 2004 au de sa voix dans des opéras tels que Emmanuel Krivine, Louis Langrée, Festival de La Roque-d’Anthéron ainsi Pelléas et Mélisande, Le Choix de Sophie Kurt Masur, Paul McCreesh, Sir Yehudi que dans plusieurs villes françaises, à de Nicholas Maw et Le Viol de Lucrèce Menuhin, John Nelson, Michel Plasson, Rome et au Brésil et, en 2005, à Bilbao, de Britten. Récitaliste saluée et grande Yutaka Sado, Michael Schonwandt, Lisbonne et Tokyo. Sa discographie concertiste, son répertoire s’étend de Antonio Pappano et Walter Weller. comprend : chez Harmonia Mundi, Bach, Berlioz, Brahms, Debussy, Dvorák, Frank Braley a effectué des tournées la Sonate D. 959 et les Klavierstücke Korngold, Mahler, Mendelssohn et Ravel dans le monde entier : en Chine avec D. 946 de Schubert (« Diapason d’Or »), à Rossini, Schubert, Schumann, Weill et

31 Wolf. De nombreux chefs ont compté Gand, avec l’Academy of St. Martin dans sa carrière, parmi lesquels Riccardo in the Fields à Bonn, Luxembourg, Muti, Seiji Ozawa, Claudio Abbado, Sir Cagliari, Gênes, Sankt Pölten, à la Colin Davis, Kurt Masur, Kent Nagano, Schubertiade de Schwarzenberg, à la Donald Runnicles et Sir Simon Rattle. Frauenkirche de Dresde, ainsi qu’avec Elle est régulièrement invitée à La Scala l’Orchestre Symphonique de Bamberg à de Milan, au Metropolitan Opera de Bad Kissingen et au Festival de Verbier. New York, à l’Opéra de San Francisco, Fin 2010, elle est retournée à l’opéra au Covent Garden de Londres, à l’Opéra pour chanter le rôle d’Orlofsky dans Bastille, à la Staatsoper de Vienne, à La Chauve-souris de Johann Strauss la Bayerische Staatsoper de Munich, à à Vienne. Début 2011, elle a fait ses la Deutsche Oper de Berlin, à la Salle débuts dans le rôle-titre du Viol de Pleyel et à la Cité de la musique, à la Lucrèce au Theater an der Wien. En Philharmonie de Berlin, au Festival de 2011/2012, elle interprète notamment Salzbourg, au Carnegie Hall et à l’Avery le rôle de Jenny Hill dans Grandeur et Fisher Hall de New York, au Boston Décadence de la ville de Mahagonny Symphony Hall ainsi qu’au Wigmore de Weill à la Staatsoper de Vienne. Hall et au Barbican Centre de Londres. Angelika Kirchschlager a enregistré de La saison dernière, elle a donné des nombreux disques (des lieder d’Hugo concerts de gala à la Volksoper de Wolf, un récital d’extraits d’opérettes Vienne, des récitals, accompagnée par avec Simon Keenlyside, des airs de Julius Drake et Malcolm Martineau, Haendel, Les Noces de Figaro sous la au Wigmore Hall de Londres, où elle direction de René Jacobs ainsi que son a également interprété le Spanisches premier disque, très remarqué, de lieder Liederbuch de Wolf aux côtés de Ian d’Alma et Gustav Mahler et de Korngold) Bostridge, ainsi qu’un concert avec le et DVD (Giulio Cesare de Haendel au Quatuor Belcea. Elle a chanté Les Sept Festival de Glyndebourne, Le Chevalier Péchés capitaux de Weill au Theater an à la rose au Festival de Salzbourg et der Wien avec l’Orchestre Symphonique Le Choix de Sophie au Covent Garden de la Radio de Berlin, a effectué une de Londres). Elle a remporté plusieurs tournée avec un programme de lieder prix, dont le prix ECHO Klassik 2010 du : 1027391, 1027392, 1027393 1027392, : 1027391, | Licences REPRO | Imprimeur FRANCE Imprimeur la galiote de Schubert aux côtés de l’Orchestre « meilleur enregistrement de mélodies » de Chambre de Bâle (Bâle, Paris, Aix- pour son album Robert Schumann:

en-Provence, Hong Kong et Vienne) et a Lieder accompagné par Helmut Deutsch. Salle Pleyel donné des récitals avec Helmut Deutsch Angelika Kirchschlager enseigne au Président : Laurent Bayle à Tokyo, à La Scala de Milan et au Mozarteum de Salzbourg et, depuis 2011, Notes de programme Musée d’Orsay à Paris. En concert, elle a à l’Université de Graz. Éditeur : Hugues de Saint Simon également chanté à Leeds, Manchester, Rédacteur en chef : Pascal Huynh Rédactrice : Gaëlle Plasseraud Graphiste : Ariane Fermont Stagiaires : Christophe Candoni, Carolina Guevara de la Reza.

Les partenaires média de la Salle Pleyel PUB 19x23 BELL.indd 1 Production CélesteProductions-LesGrandsSolistes. edvard GriegSonaten°2 César FranckSonate Franz SchubertSonatinaenlamineur joshua Bell jeudi 10mai|20H | jeremydenk 01 425613 martha argerich|Lilya Zilberstein |mischa maisky martha a rgerich et sesinvités Lugano àParis dimanCHe 12F Samedi 11Février,20H

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