Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement d’

Nos réf. : 2021-022 S3IC : 037.03537 , le 21/01/2021 Affaire suivie par : Olivier DURAND DREAL Occitanie - UID 65/32 - Subdivision du Courriel : [email protected] Téléphone : 05.62.61.47.60

RAPPORT DE L’INSPECTION DES INSTALLATIONS CLASSÉES

Objet : Installations classées – Demande d’enregistrement en date du 10 juillet 2020 de la société ROGER MARTIN Plateforme d’exploitation d’une centrale de production d’enrobé à chaud à GIMONT.

Réf : demande d’enregistrement du 10 juillet 2020, complétée par la transmission de l’exploitant du 9 septembre 2020 et du dossier d’enregistrement complété du 29 septembre 2020.

1 - CONTEXTE L’entreprise ROGER MARTIN a déposé le 10 juillet 2020, un dossier d’enregistrement, complété les 9 et 29 septembre 2020, qui constitue une demande d’enregistrement concernant la création d’une plateforme destinée à l’exploitation d’une centrale d’enrobé à chaud sur le territoire de la commune de GIMONT. Ce dossier a été jugé complet et régulier le 6 octobre 2020. La procédure d’enregistrement est instruite selon les dispositions des articles R. 512-46-1 à R. 512 46- 24 du code de l’environnement. Conformément aux dispositions de l’article R. 512-46-16 du code susvisé, le bureau du droit de l’environnement de la préfecture du Gers a transmis le 31 décembre 2020 à l’inspection des installations classées le registre de consultation mis à disposition du public dans le cadre de la présente demande d’enregistrement ainsi que l’avis du conseil municipal de GIMONT, les conseils municipaux des communes de et ESCORNEBOEUF se trouvant dans un rayon de 1 km du projet n’ont pas délibéré.

2 - RENSEIGNEMENTS GÉNÉRAUX

2.1 - Le demandeur • Raison sociale : ROGER MARTIN ; • Siège social : 4, Avenue JEAN BERTIN – BP 77 971, 21 000 DIJON ; • Adresse du site : Zone d’activité La Fourcade, 32 200 GIMONT ; • Statut juridique : Société par Actions Simplifiée ; • N° de SIRET : 391 338 449 00013 ; • Code APE : 4312B (Travaux de terrassement spécialisés ou de grande masse) ; • Nom et qualité du demandeur : Thierry HUGON, Directeur de travaux Agence Grands Travaux • Interlocuteur pour le dossier : Delphine LOIRET GAINIER, Responsable QSE Agence Grands Travaux.

19, Place de l’Ancien Foirail – 32000 AUCH – Tél. 05 62.61 47 58 1/8 http://www. gers .gouv.fr 2.2 - L’historique du site et présentation du demandeur

2.2.1 - Historique du site L’entreprise ROGER MARTIN envisage la création d’une plateforme destinée à l’exploitation d’une centrale d’enrobé qui permettra la fourniture des matériaux nécessaires aux enrobés du projet de la déviation de GIMONT. Le site retenu pour l’implantation de la centrale est proche du raccordement Est de la déviation sur la commune de GIMONT, au sein de la zone d’activité de La Fourcade. Le terrain d’accueil de la plateforme est une réserve foncière de la société Latécoère voisine qui était exploitée jusqu’à présent comme terrain agricole et cultivée pour la production de céréales (blé).

2.2.2 - Présentation du demandeur L’entreprise ROGER MARTIN est une PME indépendante des grands groupes nationaux. Les 40 agences et filiales du groupe ROGER MARTIN couvrent quasiment toutes les activités du secteur des Travaux Publics : routes, voiries et réseaux divers (VRD), terrassement, carrières, béton prêt à l’emploi, génie civil, assainissement, électricité, fabrication d’enrobés, d’émulsion, d’asphalte. L’agence Grands Travaux de l’Entreprise ROGER MARTIN réalise plus particulièrement des chantiers de terrassement au niveau national (en tant que pilote et mandataire) pour un chiffre d’affaires annuel de l’ordre de 27 millions d’euros. Elle a participé à de nombreux chantiers : • Routiers (RCEA, RN19, RN20, RN88, RD438) ; • Autoroutiers (A432 – contournement de Satolas, A31, A39, A43, A19, A20, A75, A89, A304) ; • Ferroviaires (LGV Méditerranée lot 19, LGV Est Européenne lots 11B, 23A, 23B, LGV Rhin- Rhône lots OPC1, OPA1, TOARC A1/A2, LGV SEA lot 7,LGV BPL TOARC A) ; • Centres d’enfouissement techniques, plateformes logistiques, retenues collinaires, etc. Pour ce faire, la société ROGER MARTIN possède notamment des unités de production industrielles telles que : • une centrale de malaxage (graves) ; • une centrale d’asphalte ; • une centrale à béton ; • deux centrales d’enrobage fixe et une centrale mobile.

3 - OBJET DE LA DEMANDE

3.1 - Le projet L’entreprise Roger Martin envisage la création d’une plateforme destinée à l’exploitation d’une centrale d’enrobé temporaire. Cette centrale permettra la fourniture des matériaux nécessaires aux enrobés du projet de la déviation de Gimont. Cette plateforme sera constituée : • d’une centrale de production d’enrobé à chaud d’une capacité de 4500 tonnes par jour (rubrique 2521 de la nomenclature des ICPE sous le régime de l’enregistrement) objet de la présente demande d’enregistrement ; • de 8 cuves de stockage de GPL de 3.2 t chacune, soit un total de 25.6 t (rubrique 4718 de la nomenclature des ICPE sous le régime de la déclaration), la déclaration sera réalisée par l’exploitant ultérieurement. • de 2 cuves de bitumes de 110 m³ chacune (125 t), plus un stock indépendant d’émulsion de bitume de 48 m³ (50 t) soit au total 300 t (rubrique 4801 de la nomenclature des ICPE sous le régime de la déclaration), la déclaration sera réalisée par l’exploitant ultérieurement ; • de 2 groupes électrogènes d’une puissance totale maximale de 1.5 MW (rubrique 2910 de la nomenclature des ICPE sous le régime de la déclaration), la déclaration sera réalisée par l’exploitant ultérieurement ; • d’une station de transit, regroupement ou tri de produits minéraux d’une superficie maximale de 9 900 m² (rubrique 2517 de la nomenclature des ICPE sous le régime de la déclaration), la déclaration sera réalisée par l’exploitant ultérieurement ; La production d’enrobé, mélange de matériaux (granulats, filler) avec un liant (bitume), sera réalisé par une centrale mobile d’enrobage à chaud continu de type RF 500 HIGHWAY de la marque MARINI-ERMONT. Le RF Highway est un poste d’enrobage continu pour la réalisation de moyens et

2/8 grands chantiers. La technologie mise en œuvre permet de recycler jusqu’à 50 % d’agrégats. La plage de production de l’usine mobile est de 220 à 450 t/h. Il sera produit de 95 à 105 000 tonnes d’enrobés, avec une production moyenne de 2 500 à 3 000 t/j et une production maximale de 4 500 t/j. Environ 100 000 tonnes de granulats seront nécessaires à la réalisation du chantier et auront transité par l’aire de tri et transit de matériaux minéraux. La quantité maximale stockée sur la plateforme au même moment sera de 80 à 85 000 tonnes. 3.2 - Le site d’implantation Le projet de la plateforme est envisagé sur une surface voisine de 2.5 ha, le site retenu pour l’implantation de la centrale est proche du raccordement Est de la déviation sur la commune de Gimont, au sein de la zone d’activité de La Fourcade.

3.3 - Usage futur du site Compte tenu que les installations sont exploitées sur un site nouveau, en application des dispositions de l’article R. 512-46-4 5° du code de l’environnement, le dossier d’enregistrement comporte la proposition du pétitionnaire concernant l’usage futur du site, en outre la plateforme sera récupérée en l’état par le propriétaire actuel, la société LATÉCOÈRE, pour y effectuer une extension de son site actuel. La société LATÉCOÈRE, actuel propriétaire du terrain d’assiette du projet s’est prononcé par courrier daté du 23 juin 2020 et demande au pétitionnaire lors dans le cadre d’une remise en état de procéder aux actions suivantes : • d’évacuer tous les déchets banaux ou dangereux résiduels, de les évacuer en filières autorisées et de nettoyer la totalité du site (bâtiments et aires extérieures) ; • de nettoyer les dispositifs de traitement des eaux pluviales ; • de procéder à la dépollution du sol et des eaux souterraines éventuellement polluées. Monsieur le Maire de la commune de GIMONT s’est également prononcé par courrier daté du 19 juin 2020 et demande au pétitionnaire, dans le cadre d’une cessation d’activité et d’une remise en état du site, de procéder aux mêmes actions que celles demandées par la société LATÉCOÈRE complétées par les deux actions suivantes : • les interdictions et limitations d’accès au site ; • le maintien en état de fonctionner des utilités après consignation des équipements non concernés par la sécurité du site. La mise à l’arrêt définitif et la remise en état devront être réalisées selon les dispositions des articles R. 512-46-25 à R. 512-46-27 du Code de l’environnement.

3/8 4 - INSTALLATIONS CLASSÉES ET RÉGIME L’établissement relève du régime de l’enregistrement prévu et défini aux articles L. 511-2 et L. 512-7 du code de l’environnement. Les activités projetées sur l’installation sont réglementées par les rubriques listées dans le tableau suivant :

N° de Éléments Portée de la Installations et activités concernées Régime rubrique caractéristiques demande

Centrale d’enrobage au bitume de matériaux routiers : Production Demande 2521-1 E 1. à chaud maximale : 4 500 t/j d’enregistrement Station de transit, regroupement ou tri de produits minéraux ou de déchets non dangereux inertes autres que La superficie de l’aire ceux visés par d’autres rubriques. de transit est Déclaration 2517-2 D La superficie de l’aire de transit étant : comprise entre séparée 2. Supérieure à 5 000 m², mais inférieure ou égale à 9 700 m² et 9 900 m² 10 000 m² Houille, coke, lignite, charbon de bois, goudron, asphalte, Total : 300 t. brais et matières bitumineuses. 2 cuves de bitumes La quantité susceptible d’être présente dans l’installation de 110 m³ chacune Déclaration 4801-2 étant : (125 t) + stock D séparée 2. Supérieure ou égale à 50 t mais inférieure à 500 t indépendant d’émulsion de bitume de 48 m³ (50 t) Gaz inflammables liquéfiés de catégorie 1 et 2 (y compris GPL) et gaz naturel […] Total : 25.6 t La quantité totale susceptible d’être présente dans les Déclaration 4718-2-b GPL (propane) : DC installations (*) […] étant : séparée stockage de 8 × 3.2 t 2. Pour les autres installations b. Supérieure ou égale à 6 t mais inférieure à 50 t Combustion à l’exclusion des activités visées par les rubriques 2770, 2771, 2971 ou 2931 et des installations classées au titre de la rubrique 3110 ou au titre d’autres rubriques de la nomenclature pour lesquelles la combustion participe à la fusion, la cuisson ou au Puissance totale Déclaration 2910-A-2 traitement, en mélange avec les gaz de combustion, des DC matières entrantes. maximale de 1.5 MW séparée A. Lorsque sont consommés exclusivement, seuls ou en mélange, du gaz naturel, des gaz de pétrole liquéfiés, du biométhane, si la puissance thermique nominale est : 2. Supérieure ou égale à 1 MW, mais inférieure à 20 MW Station de transit de produits minéraux pulvérulents non ensachés tels que ciments, plâtres, chaux, sables fillérisés ou de déchets non dangereux inertes pulvérulents. 75 m³ de sables 2516 NC / La capacité de transit étant fillérisés 2. Supérieure à 5 000 m ³, mais inférieure ou égale à 25 000 m ³ (D) Stations-service : installations, ouvertes ou non au public, où les carburants sont transférés de réservoirs de stockage fixes dans les réservoirs à carburant de véhicules. 1435 75 m³ annuel NC / Le volume annuel de carburant liquide distribué étant : 2. Supérieur à 100 m³ d’essence ou 500 m³ au total, mais inférieur ou égal à 20 000 m³ Produits pétroliers spécifiques et carburants de 5t de GNR substitution : essences et naphtas ; kérosènes (carburants au maximum d’aviation compris) ; gazoles […]. 4734 (GE + alimentation NC / 2. Pour les autres stockages : chargeur) c) Supérieure ou égale à 50 t au total, mais inférieure à 100 t d’essence et inférieure à 500 t au total Régime : E (enregistrement), DC (déclaration avec contrôle périodique), D (déclaration), NC (non classé). Portée de la demande : concerne les installations repérées demande d’enregistrement.

5 - CONSULTATION DES CONSEILS MUNICIPAUX Les communes d’ESCORNEBOEUF, GIMONT et GISCARO sont comprises dans un rayon d’un kilomètre autour du périmètre de l’installation concernée. Conformément aux dispositions de

4/8 l’article R.512-46-11 du code de l’environnement, le conseil municipal de la commune de GIMONT a été consulté le 25 novembre 2020 et a rendu un avis favorable. Les conseils municipaux des communes d’ESCORNEBOEUF et GISCARO n’ont pas rendu d’avis dans le délai de 15 jours suivant la fin de la consultation du public.

6 - OBSERVATIONS DU PUBLIC La demande a été mise en consultation du public à la mairie de GIMONT, du lundi 9 novembre 2020 au jeudi 10 décembre 2020. Les avis au public ont été publiés par voie de presse dans « Le Petit Journal du Gers » (édition n°836 du 23 au 29 octobre 2020) et dans « La Dépêche du Midi » du 26 octobre 2020. La demande a été mise en ligne sur le site internet de la préfecture du Gers : http://www.gers.gouv.fr/Politiques-publiques/Environnement/ICPE-Installations-classees-pour-la- protection-de-l-environnement/Procedures-reglementaires/Enregistrements. Une observation a été portée sur le registre mis à disposition du public et transmise par courriel à la préfecture du Gers en date du 10 décembre 2020. Cette observation a été émise par la société LE JAMBON D’AUCH voisine, elle est reprise ci-dessous : « 1) Le projet, me semble-t-il, recycle dans sa très grande majorité les particules de poussière. Combien en restera-t-il non traitées et diffusées dans l’air ? Quelle typologie ? Hydrocarbure ? 2) Pour un chantier comme celui-ci, sauriez-vous quantifier la fréquence de camion circulant sur l’installation ? Ceci dans le but d’appréhender au mieux les particules de poussière générées par le trafic et très difficilement captables. Ces questions ont le même objectif, de se rendre compte ou pas de la possibilité de venir contaminer notre installation agroalimentaire (rejet d’eau : dossier classé), nos produits ou contribuer à obstruer nos échangeurs de groupe froid et donc augmenter le risque de rupture de la chaîne du froid. » Par courriel daté du 17 décembre 2020, l’inspection des installations classées a apporté les éléments de réponses suivants : La centrale d’enrobage est potentiellement à l’origine d’émission de rejets atmosphériques. Les rejets issus de la centrale d’enrobage sont canalisés dans une cheminée et évacués à l’atmosphère après passage dans un dépoussiéreur. Les rejets notamment en poussières en sortie du dépoussiéreur seront surveillés dans le cadre de campagne de mesurage avec des valeurs limites de rejets imposées. L’installation sera équipée d’un opacimètre fixe qui permettra de contrôler en continu la concentration des poussières, la périodicité de surveillance des rejets est fixée par l’article 9.1 de l’AM du 09/04/2019. Concernant l’envol de poussières, l’exploitant sera soumis aux dispositions de l’arrêté ministériel du 9 avril 2019 relatif aux centrales d’enrobage soumises à enregistrement et aux dispositions de l’arrêté ministériel du 30/06/1997 relatif aux stations de transit, regroupement ou tri de produits minéraux soumises à déclaration. Article 2.4 de l’arrêté ministériel du 9 avril 2019 : Envol de poussières. L’exploitant adopte les dispositions suivantes : - les voies de circulation et aires de stationnement des véhicules sont aménagées (formes de pente, revêtement, etc.), et convenablement nettoyées ; - les véhicules sortant de l’installation n’entraînent pas de dépôt de poussière ou de boue sur les voies de circulation ; - les surfaces où cela est possible sont engazonnées ou végétalisées ; - des écrans de végétation sont mis en place, si cela est possible. L’exploitant a prévu de recycler les poussières collectées au niveau du dépoussiéreur en les renvoyant dans le malaxeur dont les rejets sont envoyés vers le dépoussiéreur. Un recyclage des poussières est donc prévu notamment des grosses particules qui n’ont pas été bien mélangées, ce recyclage se fait en circuit fermé. Les particules les plus fines sont, elles, collectées au niveau des filtres du dépoussiéreur. Un dé-colmatage automatique permet de récupérer ces fines et de les renvoyer vers le malaxeur ou les évacuer en tant que déchets. Les centrales d’enrobage sont potentiellement émettrices des polluants listés à l’article 6.7 de l’AM du 09/04/2019, qui seront contrôlés à fréquence déterminée par l’article 9.1 susmentionné.

5/8 Concernant les nuisances engendrées par le trafic routier, dans le dossier de demande d’enregistrement le pétitionnaire estime qu’environ 100 000 t de granulats seront nécessaires pour la réalisation de ce chantier. On peut estimer que 4 000 rotations poids-lourds devraient être nécessaires pour acheminer ces matériaux. Ces poids lourds ont l’obligation de ne pas être source d’empoussièrement des voies de circulation, pour cela ils sont équipés de bâches au niveau de leur remorque. Pour alimenter la plateforme de stockage des matériaux minéraux, ils devront rentrer par la RN124 en faisant le tour du rond-point situé à proximité des locaux de la société LE JAMBON D’AUCH et emprunter l’entrée Nord de l’installation. Pour alimenter le chantier, un accès direct est prévu au Sud-Est de l’installation. L’exploitant a estimé la durée des travaux entre 6 mois et un an. Les travaux doivent se dérouler par campagne, au total 95 à 105 000 t d’enrobés seront nécessaires avec une production moyenne estimée entre 2 500 et 3 000 t/j.

7 - ANALYSE DE L’INSPECTION DES INSTALLATIONS CLASSÉES

7.1 - Justification de l’absence de basculement La plateforme destinée à l’exploitation d’une centrale de production d’enrobé à chaud, qui sera implantée sur le territoire de la commune de GIMONT par l’entreprise ROGER MARTIN, sera exploitée en dehors de toutes zones protégées, notamment d’une zone Natura 2000, et les conditions d’exploitation ne sont pas de nature à porter atteinte à l’environnement ou aux tiers. La zone humide relevée par le pétitionnaire est conservée dans le cadre du projet. Ainsi, au vu des éléments du dossier, de la localisation du site et de l’absence de cumul des incidences avec d’autres installations, le dossier d’enregistrement déposé par l’entreprise ROGER MARTIN n’est pas concerné par les dispositions des 1° et 2° de l’article L. 512-7-2 du code de l’environnement définissant les critères de basculement vers une procédure d’autorisation environnementale.

7.2 - Compatibilité avec la procédure d’enregistrement

7.2.1 - Examen de la conformité du projet avec l’arrêté de prescriptions générales L’exploitant a justifié la conformité de sa future installation de production d’enrobé à chaud sur le site au regard des dispositions de l’arrêté ministériel n° TREP1900331A du 9 avril 2019 relatif aux prescriptions générales applicables aux installations relevant du régime de l’enregistrement au titre de la rubrique n° 2521 de la nomenclature des installations classées pour la protection de l’environnement. Il convient de noter que le pétitionnaire ne demande pas d’aménagement ou de dérogation aux prescriptions générales dudit arrêté.

7.2.2 - Compatibilité avec l’affectation des sols Selon le plan local d’urbanisme de la commune de GIMONT approuvé le 4 mars 2020, les activités sont exploitées en zone UX (secteur à vocation d’activités économiques). La plateforme de production d’enrobé à chaud constituera une installation nouvelle, son activité sera du type industriel et est autorisée au titre de l’article A1-B du chapitre III du règlement du plan local d’urbanisme de la commune de GIMONT approuvé par délibération du conseil municipal du 4 mars 2020.

7.2.3 - Compatibilité avec certains plans et programmes L’exploitant a justifié la conformité de son installation au regard des orientations du SDAGE (Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux) du bassin Adour/Garonne 2016-2021 et des enjeux majeurs définis par le SAGE (Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux) Adour amont approuvé le 19 mars 2015. Il convient de noter que les activités ne génèrent pas d’eau de procédés. Les eaux de voiries seront traitées par des débourbeurs/déshuileurs avant rejet dans le milieu naturel et des rétentions des eaux d’extinction incendie seront mises en œuvre.

7.3 - Biodiversité et zones humides Dans le but d’identifier des éventuelles contraintes écologiques et réglementaires, des études de terrains ont été menées au printemps 2020. L’étude faune / flore réalisée et conservée par le pétitionnaire, a permis de délimiter une zone humide et de déterminer plusieurs mesures reprises dans le dossier de demande d’enregistrement visant à protéger la faune et la flore tout en préservant la zone humide.

6/8 Il est à noter que le pétitionnaire prévoit de missionner un coordinateur environnemental qui devra s’assurer de la pérennisation de certaines mesures. Entre autres, l’exploitant a prévu la mise en place d’un filet de confinement afin d’éviter la fréquentation du site par les amphibiens pionniers et protégés ayant un fort pouvoir de colonisation. Cette mesure réduira ainsi la mortalité chez certaines espèces (Pélodyte ponctué, Crapaud calamite) voulant fréquenter le site et les pièces d’eau temporaires pouvant être générées par les mouvements de matériaux. Le pétitionnaire a prévu le maintien des habitats humides (Typhaie, Bois de Frêne et de Saule), en assurant la transparence hydraulique des différentes voies d’accès créées dans le cadre du projet.

7.3.1 - Observations de la Direction Départementale des Territoires du Gers La Direction Départementale des Territoires du Gers a été consultée dans le cadre du projet suite à l’étude faune / flore réalisée par le pétitionnaire. Ses observations sont les suivantes : • Au titre du rejet des eaux pluviales : Le principe de gestion des eaux pluviales a déjà été validé auprès du bureau d’études SOCOTEC par mail du 25 mai 2020. Les éléments présentés dans le dossier déposé correspondent bien à ceux qui ont été préalablement validés. • Au titre de l’aménagement de cours d’eau ou de zone humide : Une zone humide dune surface d’environ 1 371 m² a été identifiée sur le site qu’il est prévu de conserver. La demande relève de la rubrique 3.31.0 de l’article R 214-1 du code de l’environnement avec prescriptions d’évitement et devra : ◦ veiller particulièrement a bien mettre en place des barrières anti-amphibiens et assurer une surveillance correcte sur les 1 200 m prévus ; ◦ prévoir un état comparatif avec l’état initial lors de la remise en état du site et envisager, en cas de différence notable, des mesures correctrices afin de retrouver une situation au minimum identique à l’état initial. • Au titre du risque inondation : Au vu des éléments du dossier, le projet est sis hors emprise d’une zone inondable sur le PPRI de la commune de Gimont approuve le 4 mai 2011 et hors ZI sur les éléments d’etudes relatifs au PPRI Arrats-. Ce projet n’appelle donc pas d’observation au titre du risque inondation. • Au titre de la biodiversité : Les inventaires ne sont pas conclusifs sur l’absence d’espèces protégées au droit du projet, le pétitionnaire d’ailleurs ne conclut pas explicitement sur la nécessité ou non d’une dérogation. Le principe de réduction autant que possible de manœuvre et d’emprise globale du chantier est trop vague, il conviendrait de délimiter explicitement l’emprise et de la matérialiser ensuite sur le terrain. La période envisagée est de nature à limiter les impacts. Les recommandations de la Direction Départementale des Territoires du Gers feront l’objet de prescription particulières prescrites dans l’arrêté préfectoral d’enregistrement.

8 - CONCLUSION L’entreprise ROGER MARTIN a déposé une demande d’enregistrement pour l’implantation d’une plateforme de production d’enrobé à chaud temporaire, dans le but de réaliser le chantier de la déviation de la commune de GIMONT. La demande a été instruite conformément aux dispositions des articles R. 512-46-8 à R. 512-46-17. L’instruction du dossier a permis de déterminer que les conditions d’exploitation envisagées répondent à la réglementation applicable notamment aux prescriptions générales de l’arrêté ministériel n° TREP1900331A du 9 avril 2019 susvisé. Eu égard à ce qui précède, l’inspection des installations classées propose à Monsieur le Préfet du Gers de notifier à l’entreprise ROGER MARTIN, après la procédure contradictoire, le projet d’arrêté préfectoral d’enregistrement joint au présent rapport et de lui rappeler l’obligation de déclaration en préfecture des installations soumises à déclaration listées au paragraphe 4. Compte tenu que l’exploitant ne demande pas d’aménagements ou de dérogations aux prescriptions de l’arrêté ministériel du 9 avril 2019 susvisé, et bien que des prescriptions particulières relatives à la biodiversité et à la zone humide sont proposées, en application de l’article 42 de la loi n° 2020-1525 du 7 décembre 2020 d’accélération et de simplification de l’action publique modifiant l’article L. 512-7-3 du code de l’environnement, il n’est pas nécessaire de soumettre ce dossier à l’avis des membres du CoDERST.

7/8 Vérifié par, Rédigé par, L’inspectrice de l’environnement L’inspecteur de l’environnement

Amélie ROUTABOUL Olivier DURAND

Approuvé par, Le Chef de l’unité interdépartementale

Philippe BIRON

8/8