Département de l’ Communauté de Communes

du Canton de

ELABORATION DU PLAN LOCAL D’URBANISME

1E

RAPPORT DE PRESENTATION

Partie 6 RESUME NON TECHNIQUE

DOSSIER D’APPROBATION Vu pour être annexé à la Délibération du Conseil Communautaire en date du 13 DECEMBRE 2016

P.L.U. Prescrit le Arrêté le Approuvé le

ELABORATION 13 JANVIER 2012 1ER JUIN 2016 13 DECEMBRE 2016

Xavier DEWAILLY - Urbaniste QUALIFIE 3 allée Jean Jaurès 72100 LE MANS TEL : 02 43 72 79 13 E-MAIL : [email protected] SOMMAIRE Résumé non technique

PRESENTATION DU RESUME NON TECHNIQUE ...... 658 I- LES PRINCIPALES CARACTERISTIQUES DU TERRITOIRE COMMUNAUTAIRE ...... 659 1- DIAGNOSTIC HUMAIN ET SOCIO-ECONOMIQUE ...... 659 2- DIAGNOSTIC ENVIRONNEMENTAL ET PATRIMONIAL...... 662 II- LES ENJEUX IDENTIFIES ET LES GRANDES ORIENTATIONS DU PROJET ...... 666 III- LA MISE EN ŒUVRE DU PROJET...... 668 1- LES ZONES PERMETTANT LE DEVELOPPEMENT DE L’HABITAT...... 668 2- LES ZONES PERMETTANT LE DEVELOPPEMENT DES ACTIVITES ...... 669 3- LES ZONES PERMETTANT LES EQUIPEMENTS PUBLICS ...... 670 4- LES CHOIX RETENUS ET MESURES ENVISAGEES POUR REDUIRE LES IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX DU DEVELOPPEMENT ...... 670 5- ARTICULATION DU PLUI AVEC LES DOCUMENTS DE PORTEE SUPERIEURE...... 672 IV- L’EVALUATION DES INCIDENCES DU PLUI SUR L’ENVIRONNEMENT...... 673 1- PERSPECTIVES D’EVOLUTION DE L’ETAT INITIAL DE L’ENVIRONNEMENT ...... 673 2- LES CONSEQUENCES DU PLUI SUR LA ZONE NATURA 2000 RISLE GUIEL CHARENTONNE ...... 673 3- SUIVI DES EFFETS DU PLUI SUR L’ENVIRONNEMENT ...... 676

657 PRESENTATION DU RESUME NON TECHNIQUE Ce résumé a pour fin de faciliter la prise de connaissance par le public des informations et prescriptions contenues dans le dossier du PLUI (Plan Local d’Urbanisme Intercommunal) de la communauté de Communes du canton de Rugles (3CR). Il permettra également de satisfaire aux exigences de l’article R 151-3 du code de l’Urbanisme.

Article R151-3 Créé par Décret n°2015-1783 du 28 décembre 2015 - art.

Au titre de l'évaluation environnementale lorsqu'elle est requise, le rapport de présentation : 1° Décrit l'articulation du plan avec les autres documents d'urbanisme et les plans ou programmes mentionnés à l'article L. 122-4 du code de l'environnement avec lesquels il doit être compatible ou qu'il doit prendre en compte ; 2° Analyse les perspectives d'évolution de l'état initial de l'environnement en exposant, notamment, les caractéristiques des zones susceptibles d'être touchées de manière notable par la mise en œuvre du plan ; 3° Expose les conséquences éventuelles de l'adoption du plan sur la protection des zones revêtant une importance particulière pour l'environnement, en particulier l'évaluation des incidences Natura 2000 mentionnée à l'article L. 414-4 du code de l'environnement ; 4° Explique les choix retenus mentionnés au premier alinéa de l'article L. 151-4 au regard notamment des objectifs de protection de l'environnement établis au niveau international, communautaire ou national, ainsi que les raisons qui justifient le choix opéré au regard des solutions de substitution raisonnables tenant compte des objectifs et du champ d'application géographique du plan ; 5° Présente les mesures envisagées pour éviter, réduire et, si possible, compenser, s'il y a lieu, les conséquences dommageables de la mise en œuvre du plan sur l'environnement ; 6° Définit les critères, indicateurs et modalités retenus pour l'analyse des résultats de l'application du plan mentionnée à l'article L. 153- 27 et, le cas échéant, pour le bilan de l'application des dispositions relatives à l'habitat prévu à l'article L. 153-29. Ils doivent permettre notamment de suivre les effets du plan sur l'environnement afin d'identifier, le cas échéant, à un stade précoce, les impacts négatifs imprévus et envisager, si nécessaire, les mesures appropriées ; 7° Comprend un résumé non technique des éléments précédents et une description de la manière dont l'évaluation a été effectuée. Le rapport de présentation au titre de l'évaluation environnementale est proportionné à l'importance du plan local d'urbanisme, aux effets de sa mise en œuvre ainsi qu'aux enjeux environnementaux de la zone considérée.

Le dossier d’approbation du PLUI résulte d’une longue procédure amorcée par la prescription de son élaboration par une délibération du Conseil Communautaire de la 3CR en date du 13 janvier 2012. Différents groupes de travail ont été constitués et les « aller-retours » entre les différents niveaux de décision ont permis des échanges constructifs : 13 réunions en COPIL des délégués communautaires, 4 réunions en Conseils communautaires, 32 réunions avec les Commissions de travail municipales, 8 réunions en regroupements de communes, 6 réunions avec les Personnes Publiques associées et consultées, 4 Réunions publiques avec la population… La concertation publique a été importante (voir annexe 4C6). Le dossier de PLUi s’est enrichi des avis de tous, et a progressé au fur et à mesure du temps vers un équilibre entre les desiderata des élus locaux et les exigences législatives et règlementaires actuelles.

Le projet de PLUI a été arrêté par délibération du Conseil Communautaire le 1er juin 2016. Suite à la communication du dossier d’arrêt du PLUI à l’ensemble des Personnes Publiques Associées et Consultées, au passage du dossier en CDPENAF, à la réception des différents avis, mais également suite à l’enquête publique (du 22 septembre au 24 octobre 2016) et au rapport du commissaire enquêteur, le dossier a fait l’objet de plusieurs modifications avant son approbation par le Conseil Communautaire en date du 13 décembre 2016. Le Plan Local d’Urbanisme intercommunal approuvé a en effet pris en compte la quasi-totalité des observations des Personnes publiques associées et certaines des demandes formulées lors de l’enquête publique conformément au compte rendu de la réunion plénière du Groupe de travail des élus et des Personnes Publiques du mercredi 7 décembre 2016.

L’évaluation environnementale a été élaborée sur la base d’un travail de recherche documentaire sur les richesses environnementales locales (étude des fiches ZNIEFF, et des DOCOB des zones Natura 2000 notamment…), puis grâce à l’apport d’études complémentaires au PLUi (par exemple : étude sur les mares par la Fédération des Chasseurs de l’Eure) et par le recensement de terrain des élus pour le repérage des haies et éléments végétaux à préserver. Les enjeux d’une préservation de ces richesses patrimoniales, naturelles et paysagères sont apparus très tôt dans l’étude, et cet objectif est un des axes majeurs du PADD (Projet d’aménagement et de développement durables). La traduction la plus complète possible du PADD dans les pièces réglementaires du PLUI a été recherchée. Le découpage en zones s’est appuyé sur une trame générale protégeant les espaces réservoirs de biodiversité et préservant les sièges agricoles pérennes dont un recensement actualisé a été réalisé avec les commissions communales. La mise en place des zones permettant le développement urbain a été proposée ensuite en fonction des objectifs de développement et de leur répartition souhaitée sur le territoire, en respectant cette trame naturelle et agricole préalable. En complément du zonage, des prescriptions réglementaires complémentaires protègent l’environnement sous différents aspects. L’élaboration des pièces graphiques et la rédaction des pièces écrites de ce dossier de PLUI a été assurée par Madame Céline PELLIER, chargée d’études, et Monsieur Xavier DEWAILLY, urbaniste qualifié (O.P.Q.U.), au sein du BE DEWAILLY (72100 Le Mans).

658 I- LES PRINCIPALES CARACTERISTIQUES DU TERRITOIRE COMMUNAUTAIRE

Suite à un travail de recensement des études existantes, à des visites de terrain sur l’ensemble du territoire et à la rencontre des élus dans les communes, un diagnostic territorial a été élaboré. L’étude diagnostique, dont la synthèse a été présentée en juin 2014 aux nouveaux élus des Conseils Municipaux et du Conseil Communautaire, aux Personnes Publiques Associées et Consultées le 10 septembre 2014, ainsi qu’à la population lors de deux réunions publiques en septembre 2015, et qui a fait l’objet d’une exposition et d’une mise à disposition de documents dans chacune des Mairies, a permis de faire ressortir les caractéristiques propres au territoire et les enjeux principaux auxquels le projet devait répondre.

1- DIAGNOSTIC HUMAIN ET SOCIO-ECONOMIQUE

Regroupant 16 communes, de moins de 300 à plus de 2 000 âmes, avec un total d’environ 7 850 habitants (INSEE 2012) et un territoire de 215 km², la Communauté de Communes du Canton de Rugles (3CR) se situe en périphérie Sud du département de l’Eure, en limite de celui de l’Orne, et appartient à un ensemble historique et paysager caractéristique de la Normandie : le Pays d’Ouche. Ce territoire globalement rural, irrigué par un axe économique fort (historiquement constitué d’abord par la vallée de la Risle, et aujourd’hui par la RD 830), présente un tissu bâti très dispersé, avec une diffusion de l’habitat en campagne et de multiples hameaux. Deux pôles urbains se distinguent toutefois nettement avec la ville de Rugles (30,5 % de la population du canton) et les bourgs accolés de La Neuve Lyre et de La Vieille Lyre (« les Lyres » qui regroupent 16,5 % des habitants). Les bassins d’emplois et de vie des habitants du canton débordent largement des limites communautaires (vers L’Aigle, Bernay, Breteuil, Verneuil ou Evreux…). L’aire urbaine la plus proche de la ville de Rugles est celle de L’Aigle, mais l’aire d’influence d’Evreux est très sensible jusqu’au nord du territoire de la 3CR.

Du point de vue démographique, on constate une stagnation de la population globale sur les cinquante dernières années mais une évolution contrastée a l’intérieur du territoire avec sur les dernières années une baisse sensible de population à Rugles et un redémarrage de la croissance démographique dans les autres secteurs (jusqu’en 2012-2013, puis le rythme des constructions neuves a nettement ralenti).

659 L’attractivité résidentielle du territoire est liée à deux raisons principales : des prix du foncier et des logements locatifs intéressants, et une qualité du cadre de vie indéniable, atout majeur du territoire. La 3CR accueille donc de nouveaux habitants mais elle a un solde naturel négatif. En effet L’indice de jeunesse (moins de 19 ans/ plus de 60) est faible : la moyenne globale pour le canton est de 0,79 en 2011. Le parc de logements a progressé de + 53,9 % de logements entre 1968 et 2011, en très grande partie en raison du desserrement des ménages. Un modèle d’extension des développements urbains est prédominant : la maison individuelle isolée standardisée et construite au coup par coup (en linéaire ou dans des opérations groupées) avec une consommation de terrain importante.

Un parc de logements inadapté et peu occupé : En 2012, 93,4 % des logements ont 3 pièces et plus et 42 % ont 5 pièces et plus, alors que les ménages d’une seule personne représentent 32,5 % des ménages ! De plus, la question du niveau de confort et de la vétusté d’un grand nombre de logements est également un problème important. Un taux de vacance des logements parfois relativement important, surtout dans les centres des pôles (moyenne à 5 % selon l’étude d’actualisation réalisée par des étudiants en 2013 et autour de 8, 5 % pour l’INSEE). Le marché immobilier est globalement peu attractif. Il n’y a pas de pression foncière forte. Le manque de diversité de l’offre en logements peut être un frein à l’attractivité de nouveaux habitants, notamment en direction des jeunes actifs venant travailler dans les entreprises locales. Les habitants ayant répondu au questionnaire sur le PADD (fin 2015) pensent majoritairement que développer et adapter l’offre en logement à destination des jeunes actifs mais aussi des personnes âgées est une priorité. La réhabilitation des logements existants est également plébiscitée par rapport à la construction de logements neufs.

En matière d’activités et d’emplois, des pôles bien marqués existent sur le territoire intercommunal : Rugles, les Lyres, les communes sur l’axe de la RD 830 et notamment Neaufles-Auvergny et Ambenay. D’ailleurs un rapport Actifs/Emplois très positif est à noter pour les communes situées sur l’axe de la RD 830. L’emploi industriel reste important avec plusieurs « grosses » entreprises (50 emplois et plus). Cela implique une certaine fragilité économique en cas de réduction de fermeture ou de restructuration et baisse d’effectifs. Le secteur de la métallurgie est en effet en mutation…. La question du tissu commercial est également épineuse. La volonté est de garder des commerces dans les centres bourgs mais les outils efficaces manquent… Les activités touristiques apparaissent à développer autour de l’identité du Pays d’Ouche et des particularités propres au territoire de la 3CR (territoire rural agricole au passé industriel riche, réservoir d’espaces de « respiration » et de biodiversité à valoriser….).

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L’activité agricole est encore très présente mais elle évolue rapidement en s’adaptant à une conjoncture fluctuante. Le maintien et le développement d’une agriculture locale diversifiée, avec notamment la protection de l’élevage bovin, est un enjeu majeur pour l’économie agricole, mais aussi pour le paysage, l’environnement et l’identité des communes. Pour l’agriculture, le développement de la valorisation des produits du terroir pourrait être une piste de diversification. Les habitants pensent en effet que l’agriculture locale doit aller vers une activité plus raisonnée, durable, voir biologique, et proposer des produits locaux en vente directe (cf questionnaire PADD, déc 2015). Préserver l’activité agricole nécessite désormais de limiter au maximum la consommation d’espace de terres agricoles pour l’habitat, les activités et des équipements.

Les différents visages de l’activité

Les principaux équipements publics et services sont concentrés dans les pôles de Rugles et des Lyres, là où ils sont à la disposition directe d’une majorité des habitants. Le niveau d’équipement du territoire communautaire est propre à attirer une population nouvelle et notamment les familles. Il faut noter dans ce domaine l’importance du réseau des équipements scolaires. Seul le manque d’un lycée est préjudiciable et peut conduire à un départ plus précoce des jeunes du territoire. D’autres insuffisances sont à relever et apparaissent clairement dans les avis des habitants : elles concernant en priorité le domaine de la santé, mais le besoin d’un développement de l’offre culturelle et de loisirs est également évoqué. Enfin, un des enjeux majeurs est le déploiement du Très Haut Débit numérique. Une attente très forte existe dans ce domaine mais elle se heurte à des questions très techniques et surtout à un coût très élevé pour offrir à tous le même niveau de desserte… Même s’il est à l’écart des axes structurants de la Normandie, le territoire intercommunal bénéficie d’un réseau routier dense qui irrigue de façon satisfaisante le secteur et le relie aux pôles voisins. La RD 830, plus que la RD 926 qui ne fait que traverser l’extrémité sud du territoire, est un axe de transit important qui organise la vie économique de la Communauté de Communes. La forte dépendance des habitants vis-à-vis de l’automobile résulte du caractère très rural du territoire et de la présence d’un habitat, traditionnel mais également récent, diffus et dispersé. Les déplacements automobiles à l’intérieur du territoire sont indispensables à la vie quotidienne d’une majorité d’habitants …. Les déplacements vers l’extérieur de la communauté de communes sont également notables pour les commerces et services, et les flux domicile-travail, notamment vers les grands pôles alentours, risquent d’augmenter encore du fait de la morosité économique. L’absence d’offre en transports collectifs autres que scolaires est un handicap mais la mise en place d’un tel service semble très difficile du fait du caractère rural du canton et peu concentré de l’habitat ainsi que des distances importantes entre les villages…. Une réflexion pourrait toutefois avoir lieu pour un service régulier ou à la carte pour les personnes les plus isolées vers les deux pôles urbains du canton, et pourquoi pas vers les gares les plus proches. Le développement du covoiturage est également une des pistes majeures de réduction des déplacements automobiles.

661 2- DIAGNOSTIC ENVIRONNEMENTAL ET PATRIMONIAL

Le territoire de la Communauté de Communes de Rugles dispose d’un paysage diversifié et de qualité, au sein du Pays d’Ouche. La topographie est marquée par un relief de plateau incliné vers le Nord-Est et découpé par les talwegs bien marqués des cours d’eau. Les altitudes varient entre un minimum situé à 130 m environ sur les bords de la Risle à Champignolles et un maximum de 245 à 250 m sur Saint Antonin de Sommaire et . Les particularités géologiques (formations géologiques crayeuses) rassemblent également les communes de ce secteur qui se caractérise notamment par ses vallées sèches. Les rivières des bassins de la Risle et de l’Iton structurent le paysage du canton. Les vallées forment des couloirs de prairies bocagères, de vergers et de boisements qui accompagnent de nombreux hameaux et villages. Les plateaux cultivés sont parsemés de petits bois et de haies bocagères selon un réseau plus ou moins dense qui cloisonne le paysage. L'agriculture et son évolution tiennent une place importante dans le façonnage des paysages du canton. La présence de multiples villages et hameaux, répartis de manière très diffuse, constitue également un caractère très caractéristique et commun au canton. Le bâti traditionnel révèle la nature de la roche-mère : on trouve l’argile, la craie, le silex et le « grison » du pays d’Ouche (grès ferrugineux). La brique et le colombage sont une caractéristique commune avec le style «Normand ».

La qualité du patrimoine historique du canton se traduit par la présence de 3 sites inscrits : – le Prieuré de Chaise-Dieu-du-Theil – le cimetière et l'église de Champignolles – la Chapelle d'Herponcey On trouve également 11 Monuments Historiques inscrits ou classés. A ce patrimoine déjà protégé, s’ajoutent de nombreux éléments intéressants du patrimoine qui ont été recensés avec les élus (manoirs, maisons de maître, pigeonniers, granges, lavoirs, passerelles, calvaires, bâtiments industriels...).

Les évolutions du paysage On assiste depuis quelques années à une simplification de l’espace rural traditionnel : maillage parcellaire élargi, disparition des prairies et d’un important linéaire de haies, diminution des pré-vergers… Des opérations d’habitat récentes et des extensions linéaires diffuses prennent le même modèle « uniforme » de maisons individuelles. Les entrées de ville et les implantations économiques sont peu intégrées notamment le long de la RD 830. De grands bâtiments agricoles manquent aussi parfois d’insertion paysagère…. Afin de maintenir la qualité des espaces ruraux et des paysages urbains patrimoniaux, il semble être indispensable de mieux contrôler le développement de l'urbanisation et la consommation des terres agricoles, de prévoir des règles pour le maintien des éléments du patrimoine remarquable, de réfléchir avant chaque projet d’aménagement aux impacts potentiels sur les milieux naturels, les paysages et la qualité de vie des habitants. La préservation des caractéristiques du Pays d’Ouche est identifiée comme un enjeu pour le Schéma Régional de Cohérence Ecologique avec l’objectif de conserver au maximum tous les milieux interstitiels (haies, bosquets, mares, zones humides, lisières de bois) ainsi que les prairies encore présentes.

Les éléments naturels les plus remarquables, réservoirs de biodiversité, du territoire sont : * Les sites Natura 2000 : - “Risle, Guiel, Charentonne” FR2300150 dans le périmètre du canton - “Etangs et mares des forêts de Breteuil et Conches” FR2302012 à proximité immédiate à l’Est. * De nombreuses Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique Floristique et Faunistique (ZNIEFF) * La vallée de la Risle * La périphérie des massifs boisés de Conches et de Breteuil…

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Le site Natura 2000 « Risle Guiel Charentonne » est localisé sur les cours d'eau de la Risle, de la Charentonne, du Guiel et de leurs affluents et correspond aux vallées alluviales (zone plane immergée pendant les très grandes crues) de ces cours d’eau. Il est totalement inclus dans le territoire du bassin versant Risle – Charentonne qui a fait l'objet d'un Schéma d'Aménagement et de Gestion des Eaux (SAGE). Ces vallées, riches en zones humides possèdent un patrimoine naturel remarquable unique pour le département de l'Eure. Le site Natura 2000 “Risle, Guiel, Charentonne” concerne directement le territoire de 5 communes du Canton : Champignolles, La Vieille Lyre, La Neuve Lyre, Neaufles Auvergny, et Ambenay. Ce site dispose d’un DOCOB (document d’objectifs) validé le 16 oct. 2009. Dans le cadre du PLUi, les habitats et espèces rares de ce site doivent être préservés en priorité, et les incidences potentielles du document d’urbanisme sur ces richesses doivent être analysées.

Le site Natura 2000 « Etangs et mares des forêts de Breteuil et Conches” est à proximité immédiate du Canton, et notamment de Bois-Arnault, Cheronvilliers et La Vieille Lyre. Il concerne quelques parcelles réparties dans les forêts de Breteuil et de Conches au sein desquelles se développent des milieux humides et aquatiques remarquables. La mare de Fieffe Gérard fait partie du bassin versant de la Risle. Mais ce secteur est situé en amont par rapport à la vallée et donc à la commune de La Vieille Lyre. Le seul lien « naturel » est constitué par la continuité forestière, qui existe depuis la limite communale Est de La Vielle Lyre, mais cela ne concerne pas les habitats de la directive européenne, ni l’espèce protégée du fluteau nageant. L’étang de la Pierre Blanche fait partie du bassin versant de l’Iton, tout comme une partie de la commune de Chéronvilliers. Mais l’étang forestier est séparé de la lisière Est de la commune (vallée du Lême) par une crête du relief (supérieur à 190m). Là encore, le seul lien « naturel » est constitué par la continuité forestière, mais cela ne concerne pas les habitats ni les espèces d’intérêt communautaire.

663 Il n’y aura aucune incidence du PLUi du canton de Rugles sur cette zone Natura 2000. On recense sur le territoire de la 3C de Rugles : 18 ZNIEFF de type I (sites de taille réduite présentant un intérêt spécifique bien identifié) et 3 ZNIEFF de type 2 (ensemble naturel étendu dont les équilibres généraux doivent être préservés) Les ZNIEFF de type 2 sont : La Vallée de la Risle de Rugles à Ferrières sur Risle La Haute Vallée de l’Iton, la forêt de La Forêt de Breteuil et la Forêt de Conches

En matière de continuité écologique, les cours d’eau, leurs rives humides, les fossés, et les réseaux de mares constituent une trame bleue à préserver. Les trames vertes sont constituées des boisements épars et des haies bocagères en campagne ou des haies anciennes au sein des villages. Limiter les impacts et les incidences du PLUi sur l’environnement a été un objectif pris en compte tout au long de l’étude, et il a été traduit notamment dans le PADD et le règlement du document d’urbanisme. Pour que les sites réservoirs de biodiversité puissent vivre et inter-agir, les liaisons écologiques ayant pour supports les plus communs les haies, les boisements et vergers, les rus et fossés, ainsi que les mares, sont essentielles.

En matière de ressources naturelles, la gestion sur le long terme de la ressource en eau potable est un enjeu majeur. Sur le territoire, on compte 7 forages pour l’eau potable en service, disposant de périmètres officiels de protection (Servitudes d’Utilité Publique). Cette ressource souterraine est abondante mais fragile du fait de la porosité des terrains. Les captages font déjà l’objet d’une protection renforcée. Pour lutter contre les problèmes de ruissellement, d’érosion et d’inondation et protéger la ressource en eau, le PLUi peut agir sur la limitation de l’imperméabilisation, la conservation des éléments du paysage (haies, talus, prairies situés stratégiquement sur le bassin versant) mais ne le peut pas sur l’amélioration des pratiques culturales…

En matière d’énergies renouvelables, le territoire de la 3CR est situé dans une zone globalement propice à l’implantation de parcs éoliens, même si ces implantations sont discutées du point de vue de la qualité paysagère. L’exploitation de la biomasse pourrait être également à développer, notamment en matière de bois-énergie. Allier exploitation durable et renouvellement des bois et des haies pourraient permettre une amélioration des bilans énergétiques mais également des paysages.

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Les zones humides La trame verte

La population du canton de Rugles bénéficie d’une bonne qualité de vie générale et elle est peu soumise à des problèmes de nuisances et de pollution. Le territoire n’a pas à subir de nuisances sonores importantes, en dehors des bruits « normaux », occasionnels et temporaires, engendrés par les activités humaines (circulation routière, artisanat, industrie, agricultures, loisirs…). Le calme est un des atouts du secteur les plus souvent cités par la population. En matière de pollution de l’air, aucune source n’est très conséquente en matière d’impacts. Le territoire intercommunal est éloigné des grandes agglomérations et des zones industrielles majeures de la Région. Dans le domaine de la gestion des déchets, les progrès vers une réduction de la quantité de déchets collectés non exploitables et recyclables est notable. L’amélioration du tri sélectif et des traitements est encore possible. Les enjeux pour l’avenir sont de continuer à limiter les nuisances et pollutions de toute sorte, à l’échelle de la communauté de communes, en accord avec la réglementation et les objectifs régionaux ou nationaux. L’amélioration du suivi de toutes les stockages ou émissions polluantes passées, et de la prévention des potentiels risques à venir, serait souhaitable.

Dans le canton de Rugles, les risques naturels sont très présents. Les zones inondables (un atlas existe pour la Risle), les remontées de nappe, ruissellements, et engorgements en fonds de vallon sont à prendre en compte. Les mouvements de terrain peuvent être liés au phénomène de retrait-gonflement des argiles (risque peu important sur le canton) mais ils sont surtout liés aux nombreuses cavités présentes (anciennes marnières et puits naturels liés aux phénomènes karstiques….).

Exemple de carte du risque « cavités » sur le site de la Préfecture 27

665 II- LES ENJEUX IDENTIFIES ET LES GRANDES ORIENTATIONS DU PROJET

Suite au diagnostic territorial, à la fois humain et naturel, et à la définition des enjeux principaux, les élus de la Communauté de communes ont dû définir les objectifs du projet notamment par la mise au point de leur PADD, Projet d’Aménagement et de Développement Durables.

Le PADD du PLUi de la communauté de communes du canton de Rugles, dont les orientations ont fait l’objet d’un débat en Conseil Communautaire en date du 24 novembre 2015, s’organise selon deux orientations majeures : – SE DEVELOPPER : UN TERRITOIRE ACTIF ET REACTIF – PRESERVER : UN TERRITOIRE ATTRACTIF ET DURABLE L’enjeu du PLUi est la conciliation de ces deux axes et leur mise en œuvre concrète à travers les outils offerts par les pièces constitutives du dossier.

Au cours des réunions et ateliers, le développement des emplois et l’accueil de nouvelles activités sont apparus comme des objectifs prioritaires, nécessaires à l’attractivité territoriale et au développement démographique. La Communauté de Communes souhaite en effet poursuivre sur la dynamique démographique des dernières années et continuer à accueillir des entreprises, en limitant les impacts du vieillissement et du desserrement des ménages, et en infléchissant les modalités de son développement vers plus de « durabilité », avec une moindre consommation d’espace et une meilleure préservation de son patrimoine naturel et bâti. L’élaboration d’une Stratégie de Développement unique pour les 16 communes du territoire permettra à la Communauté de Communes du Canton de Rugles d’être plus forte face aux autres entités territoriales et de défendre son identité dans un territoire communautaire élargi.

LE PROJET DE TERRITOIRE : Agir pour maintenir et dynamiser le tissu économique local, Accueillir de nouveaux habitants dans un habitat renouvelé, tout en Préservant la qualité de vie et l’identité paysagère du territoire, dans le cadre d’une Concertation accrue avec la population.

SE DEVELOPPER …. ET REDUIRE LA CONSOMMATION D’ESPACES AGRICOLES ET NATURELS Cet objectif supposait d’évaluer au plus juste les objectifs démographiques et les besoins en logements afin de ne pas consommer plus de terrains que strictement nécessaire. La 3CR souhaite avoir un objectif clair de réduction de la consommation d’espace (agricole ou naturel), basé sur une évaluation plus juste des besoins en nouveaux logements, en activités et en équipements.

En matière de consommation pour l’habitat, il a pu être constaté une consommation de terrain pour l’habitat globalement forte sur les 10 dernières années avec une consommation de 6,6 ha par an (72,4 ha en 11 ans), et une densité moyenne de 5,5 logements/hectare (de 10,9 logts/ha (Rugles) à 3,5 logts/ha (Bois-Arnault). Chaque nouvelle maison d’habitation a consommé en moyenne plus de 1 800 m².

Les élus ont souhaité s’appuyer sur la poursuite des tendances récentes et viser une augmentation modérée de la population. L’objectif est de viser une population de 8 124 habitants environ dans 12 ans, ce qui correspond à une croissance de 0,29 % par an pendant 12 ans. La CDC devra accueillir 275 nouveaux habitants.

Un total de 267 logements (neufs ou remis sur le marché) est nécessaire pour atteindre les objectifs démographiques fixés. Cela représente 22 logements par an pour l’ensemble de la 3CR. Ce chiffre de « logements possibles » ou « droit à bâtir » a été réparti entre les 15 entités (14 communes et le groupement des Lyres) selon un scénario équilibré établi sur la base du SCOT.

Le principe adopté a été : - de privilégier premièrement la « récupération » de logements vacants (réhabilitation et remise sur le marché), - puis de favoriser l’utilisation des dents creuses du tissu bâti existant (celles pour lesquelles il est raisonnablement envisageable qu’elles puissent accueillir une habitation dans les 10 ans) - avant de déterminer de nouvelles zones à urbaniser, s’il reste des besoins à satisfaire. Au total, le PLUI ne devra pas consacrer plus de 15 hectares à l’urbanisation pour l’habitat.

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POUR LE DEVELOPPEMENT DES ACTIVITES

L’objectif est de favoriser l’accueil de nouvelles entreprises, et pour cela de renforcer l’attractivité et de favoriser l’émergence de nouvelles filières sur le territoire. Il s’agit de développer et d’optimiser l’offre foncière, de proposer des zones d’accueil adaptées aux besoins et attractives pour accueillir de nouvelles entreprises. Des extensions des ZAE existantes seront prévues mais la Communauté de communes n’ouvrira pas dans ce PLUi plus de 7,5 hectares à l’urbanisation pour les activités pour les 12 prochaines années.

D’autre part, il faut permettre le maintien et le développement de toutes les activités déjà existantes. Un autre axe est de maintenir au maximum le tissu commercial local. Il est apparu également essentiel de soutenir l’activité agricole (ne pas gêner son développement, permettre sa diversification…) et de favoriser le développement des activités touristiques (mettre en avant l’identité rurale et la qualité paysagère, permettre les petits et grands projets touristiques locaux).

EN MATIERE D’EQUIPEMENTS PUBLICS Les objectifs sont de: - maintenir les équipements existants (pas de consommation de terrain) - implanter les nouveaux équipements au plus près des centres-villes, dans le tissu bâti existant, en densification, ou en changeant la vocation de certains bâtiments (pas de consommation de terrain) - lorsqu’une implantation hors tissu actuel s’avère nécessaire, limiter au maximum la consommation de terrain agricole ou naturel. La Communauté de communes n’ouvrira pas dans ce PLUi plus de 5 hectares à l’urbanisation pour les équipements publics pour les 12 prochaines années.

667 III- LA MISE EN ŒUVRE DU PROJET

Le découpage en zones et les règles correspondantes dans le règlement écrit ont mis en œuvre le PADD : 18 types de zones et de secteurs ont été prévus.

- Des zones urbaines Ces zones déjà en grande parties bâties et équipées ont été déclinées en fonction de leurs caractéristiques historiques et spatiales et de leur vocation principale. UC – Zone urbaine centrale desservie par un réseau collectif d’assainissement UP – Zone urbaine périphérique (extensions plus récentes à partir de la zone UC) avec des secteurs UPa non desservis par un réseau collectif d’assainissement Uh – Zone urbaine des bourgs ruraux (sans assainissement collectif) UA – Zone destinée à l’accueil et au développement des activités UE – Zone accueillant des équipements publics ou d’intérêt collectif UL – Zone destinée aux installations de sports, tourisme et loisirs

- Des zones à urbaniser Ces zones se déclinent en trois catégories en fonction de leur vocation principale. Elles peuvent immédiatement accueillir des constructions nouvelles (sous réserve de certaines conditions). AUh – Zone à urbaniser, sous forme d’opérations d’ensemble, pour l’habitat AUa – Zone à urbaniser destinée à accueillir des activités AUL – Zone à urbaniser pour les équipements de sports tourisme et loisirs

- Des zones agricoles A – Zone dont la vocation principale est le maintien et l’accueil de toute activité agricole, et qui permet en priorité les constructions liées à cette activité Certains secteurs seront non constructibles (Anc : pour préserver un potentiel futur en extension des zones AUh, Ap : pour protéger les continuités écologiques). Des secteurs Aa délimités strictement permettront le développement des activités (non agricoles) existantes (article L 151-13 du code de l’urbanisme)

- Des zones Naturelles N – Zone naturelle dans sa grande majorité inconstructible Des secteurs de taille et de capacité d’accueil limitées (article L 151-13 du CU) permettront la densification de quelques hameaux choisis (Nh), l’aménagement modéré d’espaces d’intérêt collectif (NE), et les développements liés au tourisme et aux loisirs (NL).

1- LES ZONES PERMETTANT LE DEVELOPPEMENT DE L’HABITAT

Les zones urbaines et de densification des bourgs (UC, UP, Uh) ont été délimitées au plus près de l’existant. Ce sont les zones équipées, ou que la commune s’engage à équiper à court terme (voirie, réseaux, éclairage...), et où des constructions (habitat ou autre) peuvent donc prendre place au coup par coup. Des constructions au coup par coup pourraient ainsi prendre place dans les « dents creuses » du tissu urbain actuel. Toutefois, il faut noter que parfois des terrains apparaissant libres sur les plans ne sont pas forcément disponibles et aménageables facilement (propriétés, relief, accès….).

Les secteurs de densification de hameaux existants sont indiqués comme « Nh » dans le règlement du PLUi. Les constructions nouvelles y sont autorisées. 11 secteurs Nh, de taille et de capacité d’accueil limitées, concernent 6 communes. Leur superficie est de 57,1 ha.

8 zones AUh (d’urbanisation groupée) ont été délimitées dans 8 communes du canton : Ambenay, Bois Anzeray, Bois-Arnault, Chambord, La Vieille Lyre, Neaufles Auvergny, Rugles et Saint Antonin de Sommaire. La superficie totale concernée est de 7,7 ha.

668 Zonage du PLUI et Localisation des zones d’urbanisation : - En jaune pour l’habitat - En violet pour les activités - En bleu pour les équipements publics

2- LES ZONES PERMETTANT LE DEVELOPPEMENT DES ACTIVITES

Les zones d’activités existantes, et leur extension, permettront un développement des entreprises existantes et l’accueil de nouvelles sociétés. Les zones UA (89,6ha) ont une vocation spécifiquement dédiée aux activités. Elles sont au nombre de 12.

En campagne (zones A ou N), le développement des activités non agricoles est également prévu, grâce au repérage des activités existantes (artisans pour la majorité) et leur classement en secteur « Aa ». Ces secteurs Aa sont délimités strictement et concernent au total 22,7 ha. Les 36 secteurs Aa sont répartis dans 14 communes.

Deux zones d’urbanisation pour les activités (AUa : 7,3 ha) ont été mises en place au Hanoy (Rugles) et aux Houssières (La Vieille Lyre). - Le Hanoy : 53 360 m² - Les Houssières : 20 180 m²

En ce qui concerne l’activité agricole, une vaste zone prévue dans le PLU est réservée à cette activité et permettra le développement de tous les sièges existants.

669 Le développement touristique est un des objectifs affichés par le PADD. Des zones spécifiques ont été délimitées : ► une zone UL est mise en place sur le territoire sur 7,5 ha sur la commune des Bottereaux (projet ayant eu un Permis de construire). ► Il a semblé nécessaire de prévoir plusieurs secteurs NL répartis sur le territoire communautaire. 25 secteurs ont été créés dans 15 communes, et ils couvrent un total de 61,1 ha environ. Ils concernent notamment des gîtes et campings, de belles propriétés avec salles de réception et/ou hébergements, et la poursuite du complexe hôtelier des Bottereaux.

3- LES ZONES PERMETTANT LES EQUIPEMENTS PUBLICS

-10 zones UE ont été créées pour prendre en compte des secteurs spécialisés accueillant d’ores et déjà des équipements publics ou d’intérêt collectif. - Une zone AUL est créée sur la commune de La Vieille Lyre, sur un terrain communal situé en bordure de la RD830 dans le secteur de « La Côte Hamelot ». Cette zone permettra sur 1,5 ha la construction d’un équipement public à vocation notamment de salle multi-activités et inter-générationnelle. - Les secteurs NE permettront l’aménagement, sous forme d’installations et d’équipements légers, d’espaces ouverts au public ou d’intérêt collectif.

En matière d’équipements publics, la création d’emplacements réservés a été décidée (par exemple pour l’extension de certains cimetières, l’extension de l’école des Bottereaux, la création de cheminements et espaces verts à Rugles, l’aménagement d’une aire de départ de randonnée sur Saint Antonin de Sommaire …)

La volonté intercommunale est d’améliorer si possible les conditions de la circulation routière et de développer les circulations alternatives complémentaires (des emplacements réservés sont là aussi prévus pour des aménagements d’accès, amélioration de carrefours et création de liaisons douces).

4- LES CHOIX RETENUS ET MESURES ENVISAGEES POUR REDUIRE LES IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX DU DEVELOPPEMENT

Le PLUi s’est attaché à protéger, dans la mesure de ses moyens, les richesses naturelles et patrimoniales de la Communauté de communes. Les zones agricoles et naturelles sont très étendues et protègent la majorité du territoire.

La consommation d’espace prévue par le PLUi est très modérée. En ce qui concerne les zones actuelles d’habitat (UC, UP, Uh, Nh), elles représentent 414 ha, soit environ 1,9% du territoire. Pour la zone à vocation d’activités, la surface en zones UA et Aa s’élève à 112,3 ha, soit 0,5 % du territoire de la 3CRugles. La gestion économe de l’espace s’est exprimée par une nette réduction des possibilités de mitage au coup par coup en campagne et aux abords des bourgs et hameaux. Le souhait de développer de manière cohérente les bourgs et de regrouper les zones d’habitat, tout en consommant moins de terres agricoles et d’espaces naturels, est traduit par la mise en place de 8 zones AUh, aux tailles modestes et adaptées à la situation locale. Au total, les zones à urbaniser du PLUi comptent 16,5 ha seulement. Elles représentent 0,08 % du territoire.

On peut constater le souhait du maintien d’une zone agricole importante avec près de 68 % du territoire intercommunal destiné à cette activité (14 600 ha). Le souci des élus de préserver les activités agricoles, qui constituent une part importante de l’identité du territoire est ici visible.

Les zones naturelles non constructibles couvrent une surface de près de 5 850 ha environ. Elles représentent dans le projet environ 27 % de la superficie intercommunale, ce qui montre bien l’accent mis par la collectivité sur la nécessaire protection de son cadre naturel.

Certaines des possibilités de développement permises par le PLUi (voir paragraphes précédents), et donc potentielles tant qu’elles ne sont pas réellement autorisées, auront des incidences sur l’environnement de la commune, notamment en matière paysagère. Toutefois, de nombreuses prescriptions ont été mises en place afin de limiter ces impacts potentiels (règlement écrit, Orientations d’Aménagement et de programmation..). Des études spécifiques seront obligatoires lors de la concrétisation des projets.

670 Les principes imposés par les OAP - Limiter la consommation d'espace naturel et agricole - Favoriser les économies d'énergie et réduire les émissions de Gaz à Effet de Serre - Prendre en compte les nuisances et les impacts potentiels de l'opération sur son environnement - Préserver les milieux naturels intéressants et la biodiversité - Assurer une bonne gestion de l'eau - Garantir la qualité paysagère - Veiller à la sécurité et à qualité de vie des habitants

Le PLUI s’est attaché à protéger de nombreux éléments remarquables. Les éléments à protéger au titre des articles L 151-19 et L 151-23 du code de l’urbanisme sont: - les zones humides - les mares - les ensembles végétaux à préserver - les haies ou alignements d’arbres - les arbres isolés - les éléments remarquables du patrimoine bâti - les cheminements doux

Ont également été mis en place des espaces boisés classés (EBC) : article L 113-1 du Code de l’urbanisme

Les secteurs soumis à un risque naturel font également l’objet de prescriptions spécifiques : - axes de ruissellement des eaux pluviales - risques de mouvements de terrain (principalement liés aux cavités souterraines) - zone inondable (le long des cours d’eau)

Les EBC (4 534 ha) et les espaces végétaux à protéger (235 ha) sont pour la plupart classés en zone Naturelle du PLUi (zones vertes) ou en secteur Ap (agricole protégé pour les continuités écologique, en couleur kaki). Les haies et les arbres repérés complètent la protection de la trame verte du territoire.

671 5- ARTICULATION DU PLUI AVEC LES DOCUMENTS DE PORTEE SUPERIEURE

Le PLUi doit être compatible avec le SCOT (Schéma de Cohérence territoriale) du Pays Risle Charentonne dont les grandes orientations sont : 1 - La préservation et la valorisation des ressources et des espaces naturels et agricoles pour un développement durable et de qualité. 2- La préservation et l’amélioration du cadre de vie pour une attractivité renouvelée. 3- La structuration du développement résidentiel économique et touristique du territoire autour des pôles pour un développement équilibré. Il apparaît que le projet de PLUi est compatible avec les 3 axes du SCOT développés ci-dessus. La mise en œuvre du PLUi ne viendra pas faire obstacle aux objectifs et préconisations prévus par le SCOT.

Le PLUi est compatible avec le SDAGE (Schéma directeur d’aménagement et de gestion de l’eau) et les SAGE. Le SDAGE Seine-Normandie a été évoqué longuement dans la partie 3 du rapport de présentation (diagnostic environnemental). Comme pour le SDAGE, le projet de PLUi est compatible avec les grandes orientations et les objectifs fixés par le SAGE de la Risle et le SAGE de l’Iton en ce qu’il veille à proposer un équilibre durable entre protection des milieux aquatiques et satisfaction des usages liés à l’eau.

La compatibilité avec le Plan de Gestion des Risques d’Inondation du bassin Seine-Normandie, ainsi qu’avec la Stratégie Locale de la Gestion du Risque Inondation pour le TRI d’Evreux, a également été vérifiée.

Le SRCE (Schéma Régional de Cohérence Ecologique) de la Haute Normandie a été approuvé le 18 novembre 2014. Le SRCE, déclinaison régionale de la trame verte et bleue, a pour objectif d’enrayer la perte de la biodiversité en participant à la préservation, la gestion et la remise en état des milieux nécessaires aux continuités écologiques. Sur le territoire intercommunal faisant l’objet du PLUi : - 5859 ha sont classés en zone N - 14 598 ha en zone A - 4 535 ha d’espaces boisés classés - 235 ha d’ensembles végétaux à préserver - 256 km de haies protégées - 932 mares à maintenir A travers la préservation des milieux réservoirs et des corridors écologiques, le PLUi prend en compte le SRCE.

Le PLUI a pris en compte également de nombreux autres documents élaborés à des échelles territoriales supérieures : SRCAE (schéma régional climat air énergie), PDH (Plan départemental de l’habitat)….

Les orientations du SCRE se retrouvent dans le projet de PLUI

672 IV- L’EVALUATION DES INCIDENCES DU PLUI SUR L’ENVIRONNEMENT

1- PERSPECTIVES D’EVOLUTION DE L’ETAT INITIAL DE L’ENVIRONNEMENT

Les zones naturelles remarquables (ZNIEFF, Natura 2000 et zones humides) ne sont pas concernées par les zones d’urbanisation. Un zonage et un règlement protecteur sont prévus pour ces secteurs: en majorité classés en zones N. Le PLU révisé aura un moindre impact sur l’environnement que les documents d’urbanisme en vigueur : - retour en zones agricole ou naturelle d’une grande partie des zones d’urbanisation prévues dans leur PLU à Rugles ou à La Vieille Lyre - Très peu de hameaux pourront se densifier - Les zones d’urbanisation ont été très limitées en surface - Le PLUi impose la prise en compte des problématiques environnementales

 L’analyse des impacts possibles du PLUi sur l’environnement physique et biologique, sur les ressources naturelles, sur les nuisances et risques, ou encore dans la vie quotidienne des habitants, montre que ce nouveau document d’urbanisme entrainera une amélioration probable de la prise en compte des différents aspects environnementaux dans les divers projets à venir sur le territoire (rationalisation de la consommation d’espace, imperméabilisation limitée, préservation de la trame verte, gestion des eaux pluviales et usées, utilisation du solaire passif et des autres énergies renouvelables…).

Du fait des spécificités territoriales et de la multiplicité des enjeux, tous les effets directs et surtout indirects de la mise en œuvre du PLUi sont difficilement prévisibles, mais les élus ont effectué des choix entre différentes alternatives avec la volonté affirmée de viser un développement de qualité respectueux des enjeux environnementaux. Le PLUi a été élaboré dans le but de garantir un développement équilibré des activités humaines. L’urbanisation envisagée pour les prochaines années est raisonnable en matière de consommation d’espace et de cohérence globale. Les opérations d’ensemble proches des bourgs ont été préférées à l’urbanisation diffuse au coup par coup en campagne et sur grands terrains… Le projet témoigne de la volonté intercommunale de satisfaire aux besoins potentiels tout en maîtrisant l’urbanisation sur le court et long terme.

De plus, l’étude a été l’occasion d’un approfondissement de la connaissance des richesses environnementales du territoire et de leur protection.

 Les zones susceptibles d’évoluer notablement suite à la mise en œuvre du PLUi sont les zones urbaines et de densification, ainsi que les zones d’urbanisation. Toutefois des règles architecturales et d’insertion paysagère sont mises en place dans le PLUi. Le patrimoine bâti le plus remarquable des centres-villes, ainsi que les constructions inclues dans les périmètres de protection des Monuments Historiques, feront l’objet d’une attention particulière. Pour les constructions neuves, le règlement du PLUi a également été établi avec l’aide de l’Architecte des Bâtiments de afin de mettre en œuvre des principes architecturaux de base, tout en gardant la souplesse nécessaire au dynamisme constructif. Des règles et des plantations sont prévues pour les franges de zones U et Nh, en limite des zones d’urbanisation, pour masquer les stockages et dépôts en zones d’activités….

2- LES CONSEQUENCES DU PLUI SUR LA ZONE NATURA 2000 RISLE GUIEL CHARENTONNE

L’état actuel de la zone Natura 2000 est abordé dans le détail dans la partie 3 du Rapport de Présentation. 6 communes sont concernées par cette zone : Rugles, Ambenay, Neaufles Auvergny, La Neuve Lyre, La Vieille Lyre et Champignolles. Au total 337,5 ha de la communauté de communes sont inclus dans cette zone qui concerne le cours de la Risle et une partie de ses rives (vallée alluviale). Les richesses de cette zone sont liées à l’étendue des zones humides dont le rôle est majeur en termes de biodiversité, d’autoépuration des eaux et de gestion des ruissellements pluviaux.

673 La préservation des espèces menacées réside essentiellement dans le maintien de leur habitat potentiel et le zonage mis en place dans le PLUi va dans ce sens.

LES HABITATS Les fleurs blanches de la renoncule aquatique témoignent de la bonne santé et du bon fonctionnement de la Risle. Ceux-ci peuvent être perturbés par une pollution en phosphates (pratiques agricoles non régementées par le PLUi) et par la présence de trop de matières en suspension due à l’érosion et aux ruissellements (le PLUi protège les haies qui protègent elles-même les sols et limitent les ruissellements). Le PLUi n’a pas d’action en matière de modifications hydrauliques du cours d’eau (ralentissement du débit néfaste aux renoncules). La ripisylve n’a pas été préservée systématiquement par le PLUi. Les renoncules ont besoin de la lumière du soleil. Un classement en EBC des ripisylves aurait pu empêcher certaines actions de maintien des renoncules (abattage pour limiter l’ombre engendrée par les arbres….)

Les prairies de fauche constituent des milieux semi-naturels , exploités par l’homme. Sources de diversité végétale, cet habitat est un refuge pour de nombreux insectes et oiseaux. Le PLUi n’a aucune action en matière de maintien ou de disparition de l’activité agricole d’élevage. La gestion agricole de cet habitat , avec principalement couplage de la fauche avec le pâturage, devrait perdurer sur la majorité des secteurs concernés. De même le PLUi n’a aucun outil pour que le retournement des prairies y soit interdit, la fertilisation y soit limitée, ainsi que la pression de pâturage…

En ce qui concerne les prairies humides à hautes herbes (mégaphorbiaies- voir ci-dessus), qui pour certaines résultent d’une déprise agricole, et qui constituent des milieux refuges pour de nombreuses espèces, le PLUi n’a pas de moyen pour ralentir leur évolution naturelle vers un boisement humide, ou bien pour empêcher l’assèchement des parcelles concernées par des aménagements hydrauliques.

Les boisements alluviaux qui ont un intérêt patrimonial élevé peuvent être protégés dans le PLUi par un classement en Espace Boisé Classé. Le PLUi ne peut pas empêcher la modification de la nature du boisement (populiculture ou sylviculture favorisant le chêne au détriment de l’aulne et du frêne…)

LES ESPECES Dans le cadre du DOCOB du SIC « Risle, Guiel, Charentonne », sur le secteur du canton de Rugles, et sur les rives de la Risle, a été recensée une seule espèce d’intérêt communautaire. Il s’agit de la Grenouille agile repérée sur la commune d’Ambenay, à l’Ouest du bourg. Toutefois, il est également signalé que les rives de la Risle constituent, presque en continu, des terrains de chasse potentiels pour les chauves-souris (sauf traversée de La Neuve-Lyre et secteur de Trisay). Le cours d’eau fournit un milieu propice au chabot et à la lamproie de Planer.

Pour la grenouille agile, et autres amphibiens protégés, l’étude réalisée par la Fédération Départementale de chasse a défini les mares prioritaires qui les abritent. Toutes les mares sont reportées au PLU et protégées. Les données associées à chaque mare (fichiers SIG) sont reprises dans le PLUi informatique.

674 Pour les chauves-souris : si les gîtes ne sont pas forcément dans le site Natura 2000 (mais dans les communes du site), ce dernier est utilisé surtout comme territoire de chasse. En effet, l’occupation du sol : prairies, rivières, ruisseaux et secteurs bocagers préservés sont des zones préférentielles d'alimentation pour certaines espèces. Le PLUi protège les haies et petits boisements favorables aux déplacements des chauves-souris.

Dans le secteur du canton de Rugles, la présence du Chabot est avérée. Le PLUi met en place des règles favorables à la qualité des eaux de surface, notamment en matière de gestion des eaux usées et des eaux pluviales, de limitation de l’imperméabilisation et des rejets directs…

Zone Natura 2000 (en mauve) et zonage : classement très majoritaire en zone N Naturelle (verte)

Les éléments de la trame bleue, corridors et réservoirs liés au cours d’eau, aux talwegs et aux mares, sont bien pris en compte dans le PLUI de la 3CR.

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L’appartenance d’une partie du territoire en zone Natura 2000 n’implique pas de bloquer tout projet de développement. Toutefois le PLUi a été très protecteur puisqu’il classe cette zone presque entièrement en zone Naturelle du PLUi. Le PLUi n’entrainera aucun changement majeur dans l’occupation des sols au sein de la zone Natura 2000. La densification devrait être très limitée dans la partie du bourg de Champignolles concernée. De même, le secteur Aa du Ratier au sud de la commune de Neaufles Auvergny devrait juste permettre l’éventuel développement d’une activité existante. Du fait de son insertion dans un cadre naturel protégé, une attention particulière sera portée à toute demande d’autorisation pour un projet.

La préservation des espèces menacées présentes sur la Communauté de communes se fera par la préservation de leurs habitats potentiels mais aussi par l’amélioration de leur recensement et de la connaissance de leurs habitudes.

3- SUIVI DES EFFETS DU PLUI SUR L’ENVIRONNEMENT

La conservation des richesses environnementales pourra être mesurée à travers différents indicateurs : - Evolution du nombre et de la surface des zones humides (en cas de nouvel inventaire, SIG…) - Superficie en surface boisée (EBC et DP dans le PLUi, photographies aériennes..) - Linéaire de haies d’Intérêt (point de départ : étude dans le cadre du PLUi) - Nombre d’arbres isolés remarquables - Nombre de demande de Déclaration Préalable pour arrachage - Linéaire des plantations de compensation ….

Il faut souligner que le PLUi ne constituera qu’un outil parmi d’autres pour une prise en compte de plus en plus forte des objectifs de développement durable et de protection environnementale dans tous les aspects de la vie du territoire. La sensibilisation et l’information de la population dans son ensemble et des acteurs du développement en particulier (agriculteurs, entrepreneurs, associations…) permettront une évolution progressive des mentalités dans ce domaine.

Il est à souhaiter que la réflexion autour du PLUi agisse sur la Communauté de Communes, actuelle et surtout dans sa délimitation future, comme un déclencheur pour des démarches émergentes et innovantes dans le domaine de la protection de l’environnement et surtout de la durabilité du développement.

Les développements économique et démographique devront en effet se réaliser dans les principes posés par le PLUi et qui correspondent aux nouvelles exigences législatives et réglementaires nationales.

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