Forum Agricitoyens

Faciliter l’émergence d’actions citoyennes autour de l’agriculture et de l’alimentation

Sommaire

Historique du forum Agricitoyens………..……………………………………………………...……………..2

Présentation agricole de la commune…………………………………...………………………...... 2

Que s’est-il passé pendant le forum Agricitoyens de Marlioz?…………………………..…...……………….3

Résultats de la sensibilisation……………………………………………………………..…..…………….….4

Les pistes d’actions………………………………………………………….………………………………….6

Détails des pistes d’actions pour mieux les connaitre ………………………………….…………………….7

Un café culturel associatif à Marlioz …………………………………………………………………………..7

Soutenir des projets d’installation et/ou de vente directe …………………………………………………..9

Cantine locale et/ou bio et atelier de cuisine pour les habitants …………………………………………….11

Compostage …………………………………………………………………………………………………...13

Village zéro pesticide en 2017 …………………………………………………………………………………14

Veille foncière / réserve foncière ……………………………………………………………………………...15

Historique du forum Agricitoyens

En mars 2015, la commune de Marlioz a signé une convention de partenariat avec le Centre Permanent d’Initiatives pour l’Environnement Bugey-Genevois (CPIE BG) autour de la préservation du foncier agricole (Forum Agricitoyens). Aujourd’hui en Haute Savoie, ce sont environ 550 ha par an qui perdent leur fonction agricole. Cette thématique et toutes les problématiques qu’elle suppose, sera traitée en privilégiant une démarche concertée et la promotion de démarches participatives, pour faire émerger des propositions d’actions. Les élus, citoyens, agriculteurs et propriétaires de surfaces agricoles sont sollicités tout au long du forum. Le forum Agricitoyens se découpe en deux phases : une première phase d’analyse sensible de l’agriculture et une phase de concertation pour faciliter la mise en œuvre de pistes d’actions tirées de l’analyse.

Présentation agricole de la commune

Marlioz compte 711 habitants au dernier recensement de 2012*. Mais en 2015, la commune se rapproche plus des 900 habitants (données Evolution du nombre de sièges d'exploitations à Marlioz de 1988 à 2015 mairie), engendrant ainsi une augmentation rapide et importante de 30 sa population (la population a doublé en 20 ans avec en 1999, 26 25 environ 400 habitants). 20 17 Sa proximité avec les bassins économiques de Genève et 15 11 font de la commune une zone attractive pour de nouveaux arrivants 10 4 parfois étrangers au monde rural et/ou à la région. La commune a vu 5 sortir de terre une multitude de logements, allant des pavillons aux 0 lotissements qui s’étendent le long des axes de communications, 1988 2000 2010 2015 s’éloignant de plus en plus du centre bourg. Ainsi le chef-lieu se vide, se meurt sans vie et activité autour de sa place, de son dernier bar et de sa vieille fruitière. Cet étalement va de pair avec la diminution des « Marlioz possède actuellement 4 sièges surfaces agricoles. D’après le recensement agricole de 2010**, la d’exploitations dont une qui va s’arrêter à la commune comptait 26 sièges d’exploitations agricoles*** en 1988 fin d’année 2015. Les trois autres sont dans contre 4 aujourd’hui (plus une pension équine). Les surfaces des démarches d’agriculture biologique et agricoles utilisées ont diminué de moitié entre 1988 et 2010, passant de vente directe. de 485 ha à 291 ha, au profit de l’urbanisation (logement notamment) et de l’enfrichement. L’orientation agricole de la commune fut depuis une vingtaine d’année sur le bovin mixte. Cette tendance se modifie car actuellement sur les quatre exploitations, Evolution des surfaces agricoles utilisées en ha, de 1988 à 2010 à Marlioz seule une possède cette orientation. Deux autres exploitations 600 agricoles sont tournées vers l’élevage ovins et caprins et la 485 500 391 quatrième exploitation fait du maraichage. L’éleveur bovin arrêtera 400 291 son activité à la fin d’année 2015, sans repreneur mais les terres 300 devraient quand même être exploitées par des agriculteurs voisins. 200 De ce fait, la municipalité est sensible à cette question d’arrêt des 100 activités agricoles et parallèlement, ce contexte a intéressé le CPIE 0 BG pour mener ce forum. 1988 2000 2010

*Données INSEE pour Confort : http://www.insee.fr/fr/themes/dossier_complet.asp?codgeo=COM-01114 [Consulté le 03/11/2015] **Données RA2010 pour Confort : http://draaf.rhone-alpes.agriculture.gouv.fr/4-Par-commune [Consulté le 03/11/2015]. ***Exploitation agricole : unité économique qui participe à la production agricole, qui atteint une certaine dimension (1 hectare de superficie agricole utilisée ou 20 ares de cultures spécialisées ou 1 vache ou 6 brebis-mères ou une production supérieure à 5 veaux de batterie...) et de gestion courante indépendante. 2

Que s’est-il passé pendant le forum Agricitoyens de Marlioz?

Voici les manifestations qui ont eu lieu et les outils utilisés pour faire infuser l’agriculture sur la commune. Inspirés et issus des démarches participatives et de l’éducation populaire, tous ces évènements permettent de sensibiliser les acteurs à la préservation des surfaces agricoles et de leur faire prendre conscience qu’ils peuvent agir sur cette thématique, en proposant des pistes d’actions.

Distribution de questionnaires sur l’agriculture Des entretiens avec des personnes Un théâtre-forum ressources construit et joué par des Marlioziens

Un ciné-débat sur Un ciné-débat sur la l’alimentation et transmission agricole l’agriculture Une formation sur le foncier agricole : technique et pratique!

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Résultats de la sensibilisation

Evaluer l’infusion de l’agriculture et de la préservation des surfaces agraires

Perception de l’agriculture Les résultats des questionnaires permettent de montrer la vision qu’ont les habitants de l’agriculture, de la commune de Marlioz. Malgré le nombre de retours très limité (seulement 13 questionnaires de retournés sur 900 habitants), on peut dégager quelques informations et tendances relatives. Les rôles de l’agriculture : l’agriculture a avant tout un rôle de production alimentaire, les problématiques liées à l’alimentation et aux modes de consommations ont donc été largement abordées durant la phase d’analyse sensible. L’entretien du paysage et la création d’emploi viennent en deuxième et troisième position. L’avantage de l’agriculture sur Marlioz est d’avoir des produits frais, de proximité et de qualité. Cet avantage reflète la vente directe et le label bio présents sur la commune, ce qui est important pour certains habitants convaincus par ces modes de consommation. L’inconvénient de l’agriculture sur Marlioz : en premier lieu la pollution de l’eau qui est perçue comme une crainte. Pour les habitants, cette pollution viendrait des rejets de lisier dans les champs et une source est déjà polluée par du dichlorobenzamide (dégradation de la matière active herbicide « dichlobenil). Les liens agriculteurs – habitants - élus : deux interrogés souhaitent que les agriculteurs de la commune fournissent la cantine scolaire. Enfin, tous les interrogés connaissent les agriculteurs de leur village.

Relations entre acteurs du forum Au cours des entretiens et des rencontres, il fut intéressant de questionner les visions que pouvaient avoir chaque acteur sur les autres pour relever les relations à améliorer et à renforcer. A Marlioz, les agriculteurs s’entendent bien entre eux, il n’y a plus de rivalité comme cela pouvait être le cas autrefois. Il subsiste toutefois des arrangements sur l’accès au foncier qui peuvent être préjudiciables pour l’installation d’un jeune. La municipalité n’a aucun problème avec les exploitants mais regrette leur diminution. Elle est consciente des intérêts de maintenir ces activités économiques sur sa commune et souhaite aider davantage des agriculteurs en difficultés. Mais la commune doit aussi se positionner et trouver un équilibre entre le maintien des activités agricoles et le développement des logements. La mairie rencontre des difficultés pour mobiliser ses citoyens lors de manifestations en tout genre. L’élaboration du Plan Local d’Urbanisme n’a pas suscité de forts clivages entre la municipalité et les citoyens, seulement des revendications plus personnelles. Enfin, certains citoyens ont des liens forts avec les agriculteurs, notamment à travers la vente directe.

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La mobilisation citoyenne pour le forum Le forum a mis en avant des personnes motrices sur cette question de la préservation des surfaces agricoles. Les agriculteurs ont montré un intérêt certain et une envie de participer à des actions. Une minorité significative de la population a participé au forum, environ 100 personnes dont une trentaine très impliquée. Il faut encore enrichir la sensibilisation et chercher à mobiliser plus de personnes. Il semble que le bouche-à oreille à bien fonctionné sur Marlioz, mais il n’est pas suffisant de se focaliser là-dessus pour communiquer ! Les propriétaires de surfaces agraires ont été peu sollicités. Il s’avère qu’il est difficile de les repérer et les contacter demanderai une charge de travail considérable.

Globalement, à Marlioz, une dynamique est déjà en marche et a été repérée par le CPIE. Les agriculteurs se sont fortement impliqués dans le forum Agricitoyens ainsi que des habitants convaincus et avertis sur le sujet, notamment sur les questions d’alimentation. La municipalité accompagne cette démarche. Le forum peut s’appuyer sur des citoyens moteurs et motivés. C’est aujourd’hui aux citoyens et au conseil municipal de Marlioz de prendre en main les actions présentées en deuxième partie de ce rapport.

Enjeux de la commune

-Trouver des équilibres entre l’agriculture, les zones artisanales et le logement - Trouver des équilibres entre activité agricole productrice et alimentaire et l’activité agricole de loisirs. L’activité équine notamment permet de préserver des milieux ouverts, d’offrir de l’emploi mais elle est quelque fois en concurrence avec l’activité de production. - Conserver des sièges d’exploitations sur la commune en aidant tout particulièrement les agriculteurs en difficultés - Mobiliser les citoyens, les impliquer davantage dans tous les projets communaux et manifestations.

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Les pistes d’actions

Les pistes d’actions présentées sont issues des discours de toutes les personnes rencontrées lors des évènements. Elles ont un lien direct avec les enjeux cités plus haut. Des constats et revendications alimentent l’émergence de ces pistes d’actions.

Ces pistes d’actions ont été débattues puis soumise à une votation citoyenne lors d’une soirée, le 14 janvier 2016. Les citoyens ont été invités à voter (note sur 5) sur l’intérêt porté aux actions et sur la faisabilité ainsi qu’à se positionner s’ils souhaitaient s’engager individuellement sur une action.

Récapitulatif des actions Thèmes Intérêt Citoyens Actions proposées Faisabilité évoqués collectif engagés Soutenir des projets d’installation en agriculture biologique et en vente 4,3 / 5 3,5 / 5 2 SOUTENIR LE directe Créer une réserve foncière SECTEUR 4,5 / 5 2,3 / 5 1 AGRICOLE ET communale ORGANISER LE Mettre en place une veille foncière 3,8 / 5 2,8 / 5 3 FONCIER Lutter contre le morcèlement des 3,6 / 5 2,7 / 5 0 parcelles agricoles

Servir des repas bio et/ou locaux à la 5 / 5 4,5 / 5 3 PROMOUVOIR cantine scolaire UNE Eduquer et sensibiliser les habitants et les enfants à la cuisine et à la 4,6 / 5 4,3 / 5 4 ALIMENTATION consommation responsable LOCALE Créer un café-épicerie 4,2 / 5 3,3 / 5 12

Faire revivre le chef-lieu et valoriser la 4 / 5 2,8 / 5 0 fruitière et le patrimoine DYNAMISER LA Installer des composteurs collectifs VIE dans les lotissements et/ou aux pieds 4,2 / 5 4,1 / 5 1 des immeubles COMMUNALE Faire de Marlioz un village « Zéro 4,8 / 5 4,4 / 5 1 pesticide »

Les actions « lutter contre le morcèlement des parcelles agricoles » et « faire revivre le chef-lieu et valoriser la fruitière et le patrimoine » n’ont pas été retenues pour la suite car n’ayant suscité aucun engagement personnel, un intérêt collectif moyen et une faisabilité faible. Suite à cette soirée du 14 janvier, deux autres temps collectifs ont été organisé permettant à des groupes de citoyens de se former autour des actions retenues. Vous trouverez leur rendu d’action dans les pages suivantes.

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Détails des pistes d’actions citoyennes de Marlioz

Actions non retenues

Lutter contre le morcèlement des parcelles agricoles : Le parcellaire de Marlioz est particulièrement morcelé. Les parcelles sont de surfaces réduites, aux formes peu adaptées et le plus souvent, elles appartiennent à des propriétaires différents. L’agriculteur peut avoir des difficultés à former des îlots de cultures. Aussi des échanges et des regroupements entre propriétaires et locataires agricoles ont couramment lieu mais de manière informelle. Un porteur de projet n’ayant pas Groupe pressenti pour la réalisation : connaissance de ces pratiques et ne connaissant pas forcément tous les municipalité, SAFER, conseil général. propriétaires, peut avoir des difficultés à accéder au foncier. Il s’agit alors de ~ Faire revivre le chef-lieu et valoriser la fruitière et le patrimoine : La municipalité et les habitants ont pris conscience de la désertification du centre-bourg, autour de la place de la fontaine. La fruitière où fut créée la première tomme de Savoie, élément du patrimoine local et agricole, se détériore de plus en plus. Il a été évoqué l’envie de la valoriser et de la préserver. De manière complémentaire, une maison du paysan, ou de la paysannerie pourrait être construite pour montrer la vie locale d’autrefois. Groupe pressenti pour la réalisation : Globalement, des idées ont été rapportées pour faire revivre le chef-lieu en communauté de communes, municipalité, recréant une ambiance de village rural, dynamique et qui reflèterait l’identité collectif citoyens. ~ Actions retenues - les rendus d’actions ont été rédigés par des groupes citoyens Un café culturel associatif à Marlioz « On était un petit groupe de 6 personnes. Aujourd’hui on est plus du double, motivés et pleins de projets pour créer du lien intergénérationnel. »

Notre première action a été de faire un questionnaire et d’interroger une cinquantaine de personnes représentant les diffé- rents quartiers de Marlioz.

Les personnes rencontrées regrettent la disparition du centre historique de MARLIOZ et aimeraient retrouver une vie de village et ne pas faire de MARLIOZ un village dortoir.

Les liens entre les habitants sont restreints et ils souhaitent un nouveau lieu pour se rencontrer. Ils désirent l’ouverture d’un établissement qui pourrait être un café et/ou une épicerie pour avoir des produits locaux et de première nécessité dans le village, sans être forcé de prendre sa voiture.

Les questionnaires ont aussi reflété le manque cruel d’un lieu de vie pour les adolescents, et pourtant ils seront bientôt très nombreux à Marlioz.

Les mamans et les jeunes parents aimeraient aussi avoir un lieu pour se retrouver et échanger dans les moments où l’isole- ment à la campagne (par rapport aux structures existantes en ville) peut être compliqué à gérer, notamment pour les nou- veaux habitants.

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Les habitants interrogés ont fait ressortir beaucoup d’envies (représentées ci-dessus), parmi elles, certaines animations existent déjà via des associations à MARLIOZ. Il nous semble important de ne pas interférer avec la dynamique existante, mais plutôt essayer de proposer des activités qui n’existent pas encore.

Le lieu que nous aimerions créer doit être complémentaire au café existant « Chez Domenge ».

Un dépôt de pain de la boulangerie Domenge pourra être envisagé, si la famille Domenge en ressent l’envie et les habitants le besoin.

Cet endroit devra être un mélange des compétences de chacun où tout habitant pourra faire profiter de son savoir-faire.

Un travail avec le groupe « Soutient aux exploitations de vente directe » pourra permettre de proposer aux habitants un lieu centralisant toutes les saveurs de Marlioz.

Lors de nos recherches, nous nous sommes rendu compte que dans les zones rurales, le seul moyen aujourd’hui de mainte- nir les activités de « café et épicerie » est le biais associatif. Cela n’oblige pas la rémunération d’un salarié pour pouvoir fonctionner. Nous nous sommes renseignés, un réseau des cafés culturels associatifs existe en et montre que ce type de lieu fonctionne quelque soit la région et la taille des communes où ils s’implantent.

Exemple de Villard sur Doron (petit village des Bauges de 640 habitants) à regarder pour se faire une idée… Reportage sur France 3

http://france3-regions.francetvinfo.fr/alpes/savoie/le-villard-cafe-ou-quand-l-ancienne-poste-devient-lieu-de-convivialite- villard-sur-doron-en-savoie-400111.html

De nombreuses petites mains ont proposé leur aide pour mener à bien ce projet (bricolage, peinture, aide matériel, aide financière…)

Nous savons que ce projet prendra du temps pour être parfait, mais la volonté de rapprocher les habitants à travers un lieu qui leur ressemble restera notre principal objectif.

Il reste quelques petits points à régler, la création de l’association, le lieu de notre café culturel associatif, gérer les plan- nings d’intervention des bénévoles (30 personnes), avant de pouvoir enfin vous convier à ce café citoyen !!

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Soutenir des projets d'installation et/ou de vente directe Groupe : Odile Sauzéat et Richard Fatton

1. Préambule Le sujet que nous avons retenu se décompose en 2 thèmes : Soutenir des projets d'installation d'une part et d'autre part soutenir la vente directe. Après réflexion, il nous est apparu que le 5er thème doit être abordé dans un second temps. En ef- fet, la consolidation de l'existant est primordiale avant d'envisager de développer le soutien à de nouvelles installations. C'est pourquoi, ce rapport traite uniquement du soutien aux projets de vente directe.

2. La vente directe Le principe est de créer un lien direct entre producteurs et consommateurs, qui s'engagent à acheter la production de celui-ci à un prix équitable. Aujourd'hui en France, différentes formes de vente directe cohabitent : boutique chez le pro- ducteur, AMAP, Ruche qui dit oui, Jardins de Cocagne pour ne citer que les plus connues. Localement, lespaniersdusaleve à Viry, l'AMAP à Feigères ou encore Terre-Ferme à sont implantés depuis plusieurs années et répondent aux besoins des consommateurs dans l'esprit de vente directe. Le concept de l'AMAP répondant à cette problématique, nous avons développé notre analyse sur ce modèle.

3. Qu'est-ce qu'une AMAP Une AMAP naît en général de la rencontre d'un groupe de consommateurs et de producteurs prêts à entrer dans la dé- marche. Ils établissent entre eux un contrat pour une année (on distingue en général 2 saisons de production : prin- temps / été et automne / hiver), selon les modalités suivantes : Ensemble, ils définissent la diversité et la quantité de denrées à produire pour la saison. Ces denrées peuvent être aussi bien des fruits, des légumes, des œufs, du fromage, etc. Pendant la saison, et ce de manière périodique (ex. une fois par semaine), le producteur met les produits frais (ex. les fruits et légumes sont récoltés le matin même de la distribution) à disposition des partenaires, ce qui constitue leur panier. Le contenu de ce dernier dépend des produits arrivés à maturi- té. Le groupe de consommateurs et l'agriculteur se mettent également d'accord sur les méthodes agronomiques à em- ployer

Derniers points de discussion préparatoire au lancement de l'AMAP : le prix du panier, le lieu et l'heure de la distribution périodique. Le prix du panier est fixé de manière équitable : il permet au producteur de couvrir ses frais de production et de dégager un revenu décent, tout en étant abordable par le consommateur. Il est en général proche de celui d'un panier composé de la même manière en grande surface, tout en ayant une qualité nutritionnelle et gustative supérieure. En achetant leur part de production à l'avance, les consommateurs garantissent un revenu au paysan. L'AMAP participe ainsi au maintien d'une agriculture de proximité et à la gestion de la pression foncière. Quant au lieu de distribution, il peut s'agir soit de la ferme elle-même si les partenaires de l'AMAP vivent dans un péri- mètre proche de celle-ci, soit d'un point de chute situé en ville. L'horaire, enfin, est fixé de manière à convenir au plus grand nombre. Afin de permettre au producteur de se concentrer au mieux sur la qualité de son travail, un comité de bénévoles est formé parmi les consommateurs partenaires de l'AMAP. Il comprend en général un coordinateur, un trésorier, un responsable de la communication interne, un respon- sable animation et un coordinateur bénévole. Les membres du comité sont renouvelables à chaque saison de produc- tion.

Les engagements des consommateurs En adhérant à une AMAP, le consommateur prend les responsabilités suivantes : - S’engager en payant sa part de la récolte à l’avance, en comprenant que cela inclut le partage des risques et des béné- fices avec la ferme, pour la saison à venir - Venir chercher son panier au jour et à l’heure dits. Prévenir s’il ne peut prendre son panier et convenir d’un arrangement selon les possibilités qui ont été définies au début de la saison - Communiquer en toute franchise et liberté ses bonnes remarques, ses questions ou ses insatisfactions directement au- près de son producteur et du coordinateur, pour qu’ils puissent examiner ensemble si des explications ou des améliora- tions sont possibles - Partager ses idées et ses initiatives avec la ferme et les autres partenaires afin d’améliorer le fonctionnement du projet.

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Les engagements des producteurs En devenant partenaire d'une AMAP, le producteur prend les responsabilités suivantes : - Produire une diversité de légumes et d’autres éléments, si possible, pour composer des paniers variés - Livrer les produits au jour et à l’heure dits - Aviser ses partenaires en cas de problèmes exceptionnels qui affecteraient la livraison ou toute activité : problème clima- tique grave, maladie, etc. - Être ouvert pour expliquer le travail de la ferme à ses partenaires - Prendre en compte les remarques et les besoins de ses partenaires. Dans le cas où il ne peut satisfaire à une demande, en expliquer les raisons. Effectuer une évaluation à la fin de la saison.

4. Description de l'action à Marlioz Du 15 février au 15 mars, nous avons rencontré les producteurs locaux de Marlioz : - Turricules (maraîcher de la ferme du château) - Chèvrerie de la forêt (fromages et produits laitiers à base de lait de chèvre) - Les Délices du berger (fromages et produits laitiers à base de lait de brebis) Nous leur avons présenté le concept, recenser leurs besoins et leurs contraintes. Par exemple, peuvent/veulent-ils pro- duire davantage ? Favorable ou non au concept ? Le tableau ci-dessous synthétise le recollement des informations et propose une analyse SWAT du concept de vente di- recte type AMAP à Marlioz.

5. Diagnostic de la démarche

Au cours des entretiens, l'alternative d'un point relais de Terre ferme a été évoquée. Il permettrait de supprimer quelques inconvé- nients tel que celui de la logistique mais ap- porterait également des contraintes tel que celui de la concurrence des productions (maraîchère).

6. Plan d'action

Dans l'hypothèse d'un accueil favorable de la population, en particulier celle du forum agri-citoyen, nous proposons le plan d'action ci-contre Notes et références • réseau-amap.org • charte des AMAP • Le site du collectif MIRAMAP • laruchequiditoui.fr • reseaucocagne.asso.fr/ • lespaniersdusaleve.fr/ • leslocavoresdescimes.org • drive-fermier.fr/cruseilles/ • www.affairetournereve.ch/ • Chèvrerie de la forêt • Les Délices du berger • Turricules 10

Cantine locale et/ou bio et atelier de cuisine pour les habitants.

Dans un contexte d’attention de plus en plus marquée des citoyens quant à la provenance des produits, à l’impact so- cial d’une agriculture contractuelle de proximité, à l’empreinte écologique et à la qualité de l’alimentation tout en plai- dant pour une agriculture durable et proche de la population, nous avons cherché développer des solutions pour que la cantine scolaire du groupe scolaire Marlioz- soit en adéquation avec ces constats.

Objectifs de départ :

Soutenir et développer l’économie agricole locale Favoriser l’économie circulaire : la consommation locale permet de soutenir l’économie de nos territoires (soutien de l’emploi, création de richesse, investissement, limitation de la pollution…) Développer le goût et les saveurs chez les enfants de la communes (et les parents !) Diminuer l’empreinte écologique de la restauration scolaire

Contraintes :

Réglementaires Budgétaires Disponibilité des produits

Mesures proposées :

Supprimer l’externalisation de la cantine scolaire et élaborer les repas dans une cuisine sur place Préférence pour l’offre des produits de saison de la région (bio lorsqu’ils sont disponibles) en direct ou via des plate- formes locales Introduire un repas végétarien, quatre fois par mois, pas systématiquement le même jour de la semaine Créer un compost afin de recycler les déchets organiques de la cantine

Nos forces:

Présence dans la commune et les communes environnantes d’une variété importante de producteurs à même d’ap- provisionner une cantine scolaire Le réseau construit autour de la restauration municipale collective (enfants, parents, APE, équipes éducatives, per- sonnel de cuisine) permet de construire un projet qui aurait valeur d’exemple.

Nos faiblesses:

Absence de cuisine aux normes et donc investissement de départ nécessaire.

Nos opportunités:

Il existe un soutien moral fort favorable à l’agriculture de proximité et contractuelle. Développement de l’agriculture dans nos territoires.

Interrogations / Incertitudes

La disponibilité des produits des producteurs locaux peut être entravée par les contrats de vente déjà existants La capacité des producteurs à s’organiser et à s’adapter à la demande et aux contraintes de la restauration collective municipale Evolution de la cartographie intercommunale (sivom, actuellement 5 communes-> communauté de communes, 8 communes en feront partie) Quid de la décision qui sera prise lors de ces changements ?

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Témoignage

Rencontre avec Véronique RIVA - cantinière à depuis 10 ans. Elle est employée par le SIVU du Triolet (3 communes).

Au Triolet, la fabrication des repas se fait sur place depuis 10 ans.

Le coût fixe des matières premières est stable depuis 10 ans = 2€. La gestion au plus près en fonction des effectifs et de la connaissance très fine des habitudes des enfants très ont permis de maintenir ce coût.

En moyenne 220 repas servis par jour avec deux personnes à la préparation des repas. Ces personnes adaptent les menus en fonction du matériel et des locaux mis à leur disposition ; il ne leur est plus possible du fait des effectifs et des con- traintes ci-dessus de pouvoir assurer un repas entièrement “maison”.

Elles ont reçu une formation et ont validé les menus “type” avec une diététicienne.

Elles commandent à la plateforme “Bio d’ici”, à la ferme du Crêt Joli à Minzier, à Patrick Boucherie (), chez Domenge et à la boulangerie de Jonzier-Epagny le lundi. Chaque jour, elles reçoivent différents produits pour pallier au manque de place pour le stockage.

Horaire de travail : 8h - 16h (réception des commandes, préparation des repas, temps de repas et nettoyage)

Nous n’avons pas pu rencontrer les personnes de Chilly qui fonctionnent en association.

IDEES/PISTES:

Création d’une cuisine équipée dans l’école Marlioz / Chavannaz : indépendance repas sur place contact et pédagogie entre les enfants et les cuisiniers délai puisqu’il faudrait probablement attendre l’agrandissement de l’école coût de construction coût de fonctionnement et gestion du personnel Association avec l’école du Triolet dans le cadre de leur agrandissement avec livraison des repas chauds à l’école de Marlioz-Chavannaz taille encore humaine partage des coûts gestion du personnel facilitée pas de contact entre les cuisiniers et les enfants (pédagogie) nécessite l’achat d’un véhicule de livraison Création d’une grande cuisine centrale permettant la fabrication des repas des écoles de Marlioz/Chavannaz, Frangy/ musièges et le Triolet ainsi que de l’Ehpad (en fonction des décisions qui seront prises sur son emplacement fu- tur) partage des coût optimisation de la gestion du personnel fonctionnement annuel assuré grâce à l’Ehpad nouvelle forme d’industrialisation capacités d’approvisionnement au niveau local

ÉDUCATION AU GOÛT

Nous avons créé un groupe sur Facebook qui s’appelle Saveurs de Marlioz: https://www.facebook.com/groups/187722048255079/

Il est en liaison avec le forum: http://saveursdemarlioz.forumactif.org/

Nous souhaiterions mettre en place des ateliers cuisine parents-enfants ou habitants de Marlioz avec utilisation des pro- duits locaux, recettes simples et pratiques pour le quotidien.

Pour continuer notre approche sur nos 2 points, nous voulons transmettre aux parents un questionnaire.

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Compostage

INTÉRÊT

- POUR LA COLLECTIVITÉ : réduction du coût des ordures ménagères

- POUR TOUS : Utilisation secondaire, au jardin d’agrément ou au potager : fabrication de son terreau ; paillage des fleurs des cultures des arbres ; recyclage infini, économies pour l’entretien de son jardin au naturel

COMMENT FAIRE UN COMPOST

- ACTIONS BÉNÉVOLES PAR QUARTIER : avec possibilité de l’aide des associations de protection de l’environnement.

- SENSIBILISER au compostage soit individuel, Soit dans les petites copropriétés : mise en place de COMPOSTEURS COL- LECTIFS avec l’aide DE LA COMMUNE et du SIDEFAGE pour inciter à la diminution du gaspillage et au recyclage des dé- chets naturels.

BESOINS EVALUES : - composteur du cimetière à aménager avec l’aide du cantonnier.

- au milieu du Bidollet (dans le triangle)

- au niveau de la maison Novel - Chef-lieu

- au-dessus de la mairie

- au-dessus de la salle des fêtes

- au niveau de la Vorzia

- DISTRIBUTION RÉCUPÉRATION DES DÉCHETS DE LA CANTINE : Par les éleveurs de cochons, poules.

- INCITER AU BROYAGE DES COUPES DE BRANCHES PAR LES PARTICULIERS OU UN COLLECTIF : LE BRÛLAGE À L’AIR LIBRE DES DÉCHETS VERTS EST INTERDIT (ARRÊTÉ PRÉFECTORAL du 10 mai 2102) car c’est une pratique très polluante : rejet de particules fines et de nombreuses substances toxiques dans l’air. Le broyat est un paillage excellent : pas de dés- herbant chimique nécessaire, évite l’évaporation et donc l’arrosage : économie d’eau. Produit de l’humus en se dégra- dant. Pas de transport en voiture aux points de collecte. Peut servir à pailler des allées agréables à parcourir et ainsi à y éviter la pousse des « mauvaises herbes » rend les désherbants chimiques inutiles.

- ACTION EN COLLABORATION AVEC LES ENSEIGNANTS DE L’ÉCOLE

Qui travaillent depuis longtemps sur le sujet, participation encore plus active des enfants à la vie de leur village par des actions concrètes.

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Village zéro pesticide en 2017

CAMPAGNE AUPRÈS DES PARTICULIERS :

POURQUOI :

- POUR LA SANTÉ DE TOUS : Professionnels ; Utilisateurs amateurs qui surdosent toujours ; Riverains des cultures trai- tées

Effets maintenant prouvés sur le développement de cancers, maladies neurologiques telles que maladie de Parkinson, troubles du comportement hyperactivité, troubles endocriniens hypofertilité maladies métaboliques ; malformations congénitales.

- POUR PROTÉGER LES INSECTES POLLINISATEURS COMME LES ABEILLES. AINSI QUE LA MICROFAUNE ET LA FLORE DES SOLS. Tous sont indispensables à la pollinisation des cultures, à l’équilibre des sols et à leur fertilisation pour que les sols restent vivants et assurent des cultures de meilleure qualité avec un meilleur rendement sans avoir besoin de pesti- cides et éviter le schéma du tout chimique : sols stérilisés puis artificiellement stimulés par les engrais chimiques. Moindre coût de production, meilleures récoltes les familles peuvent consommer des fruits et légumes de qualité.

- POUR PRÉSERVER NOS RESSOURCES EN EAU DE LA POLLUTION CHIMIQUE : Infiltration et accumulation des pesticides dans le sous- sol et les cours d’eau par leur très grande lenteur à se dégrader ce qui peut aller jusqu’à rendre l’eau des sources non potable.

CAS DU CIMETIÈRE : inciter la population à ne pas y utiliser de désherbant : cela ne fait que sélectionner des chardons ; avec peu de moyens et la bonne volonté de chacun en faire un lieu de repos où la nature peut fleurir simplement. (Photos disponibles)

DES JARDINERIES ENGAGÉES DANS CE PROJET NATIONAL ET EUROPÉEN (telles que BOTANIC) REPRENNENT LES RESTES DE BOITES DE PESTICIDES ET DONNENT UN BON D’ACHAT EN CONTRE-PARTIE.

COMMENT : PAR L’ENGAGEMENT DES BÉNÉVOLES ET LA COOPÉRATION DES ACTEURS POUR L’ENVIRONNEMENT, CON- FÉRENCE DANS LE VILLAGE ET ACTIONS DANS LES QUARTIERS.

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Veille foncière / Réserve foncière Préambule Notre groupe s'est rapidement rendu compte que la question de la veille foncière était une question ardue à traiter. Les procédures sont mal connues et relativement opaques : l'essentiel des changements d'exploitant se font dans le cadre de locations. Ils ne bénéficient pas alors de la même publicité que les ventes. Si le contrôle des structures – chapitre du Code rural qui règle l'ordre des priorités en cas de concurrence pour une location – donne certaines garanties aux petites exploitations et aux nouveaux installés, le dernier mot revient toujours au propriétaire des parcelles. Ce cadre général relève de lois nationales et la marge de manœuvre au niveau local est donc fortement réduite. A cela s'ajoute que, en Haute-Savoie, la tendance n'est pas à la déprise des terres agricoles, mais plutôt à une concurrence pour l'exploitation des parcelles qui n'ont pas été rendues constructibles ces dix dernières années.

Description des actions QUOI · Mise en place d’une veille foncière : recueillir les informations concernant les ventes (ou locations) de terres agricoles mettre cette information à disposition des intéressés · Etablissement d’une réserve foncière: préempter (par la commune / collectivité) des terres agricoles sur des zones identifiées pour une utilisation spéci- fique (notamment installation/pérennisation d'un exploitant)

COMMENT ?? 1. Identifier les terres à vendre a. SAFER / Notaire (Commune informée, pour préempter, pas pour communiquer) 2. Identifier les terres à louer a. CDOA qui recommande, le propriétaire choisit (même chose pour les baux communaux) 3. Identifier les acheteurs a. Syndicats b. Chambre d’agriculture c. Commune pour préempter 4. Identifier les locataires a. ??

POURQUOI Comprendre le point de départ de la demande de veille foncière / réserve foncière : - Sentiment de « passer à côté » d’une occasion de se porter candidat sur une exploitation - Sentiment que la communication de ces opportunités échappe aux éventuels intéressés

Constat : - Pas tellement de problématique de re-classification de zonage agricole en zone à urbaniser. - Compétence PLU transmise à l’intercommunalité - Les zones à urbaniser ne prennent pas le pas sur les zones agricoles à Marlioz (cf. SCoT / PLUi) - Les procédures et outils existants remplissent déjà de nombreux services associés à la veille foncière - La mobilité des exploitants se fait beaucoup par location, plutôt que par achat (la SAFER traite des achats/ ventes de terres)

AVEC QUI - SAFER (Vigifoncier.fr) - Notaires - CDOA - Syndicats agricoles - EPF - Chambre d'agriculture

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POUR QUI - Agriculteurs, exploitants existants / futurs exploitants / chambre d’agriculture - Commune pour conserver exploitation - Citoyens pour s’assurer de la transparence des échanges

Exemple/témoignage - Document Terre de Liens - Vigifoncier.fr - Jean-Pierre Chaffard de Terre de Liens Haute-Savoie : [email protected]

Vision pour la commune = qu’est-ce que cette action va apporter pour la commune ? - Maintenir une activité agricole dans notre commune rurale - Préservation du cadre de vie pour les concitoyens - Pérennité de l’intention, indépendamment du contexte politique

Moyens/Outils · Sources potentielles d'information Notaires CDOA Syndicats SAFER EPF Chambre d'agriculture Commune/Interco/SCOT pour la définition des zones · Communication vers qui? se déclarer intéressé, auprès de qui? vers tout public? Référent SAFER (Société d’aménagement foncier et établissement rural) – Jérôme Lyonnaz Affichage municipal Site internet Liste de distribution à des personnes qui se déclarent intéressées

Obstacles/Freins · Les changements d'exploitants ne se font pas uniquement par la cession de terres : le plus souvent, c'est un change- ment de locataire · La chance/coïncidence d'avoir au même moment vendeur et acheteur est mince · Quelles informations peuvent être communiquées légalement à qui? · La CDOA remet un avis au propriétaire, qui est libre de faire ce qu'il entend · Financement de la réserve foncière: qui soutient? · définir précisément la raison d'être de la réserve foncière · définir précisément les parcelles "intéressantes" · PLU / PLUi / SCOT pour la définition des zones :

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