N°4 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ D’HISTOIRE DE NANCY Nouvelles de l’association

Rencontre

Pages d’Histoire

Voyages

Patrimoine Lorrain

Conférences

Associations d’octobre 2012 - Prix d’octobre 2012 au numéro : 3 € 4

Institutions

Plan de la Ville Neuve de Nancy Édition semestrielle : N° SOCIÉTÉ D’HISTOIRE DE NANCY SOMMAIRE Cette association a pour but la découverte et la connaissance du patrimoine. Pour se faire, elle organise des visites, des EDITORIAL 3 Nouvelles de l’association excursions et des voyages portant sur l’histoire, ______l’archéologie, l’art, la science, les techniques et le milieu naturel (article 2 des statuts). RENCONTRE 4 Michel MAIGRET ______CONFÉRENCES PAGES D’HISTOIRE 5 et 6 Inauguration de la statue de Jeanne d’Arc Les conférences organisées par l’association se ______déroulent à l’hôtel de LILLEBONNE, VOYAGES 7 14, rue du Cheval Blanc à Nancy, Allemagne : BONN et l’EIFEL le samedi à 14 h 30. ______Entrée libre à tout public. VOYAGES 8 Le programme, envoyé aux membres de l’association, Le portail de Vomecourt sur Madon est disponible au bureau et sur internet. Histoire de cloche ______PATRIMOINE LORRAIN 9 et 10 EXCURSIONS La salle Poirel ______Sorties d’une demi-journée ou d’une journée. CONFERENCES 11 et 12 Réservées aux adhérents. Les frères MULLER Inscriptions, par courrier ou aux permanences, ______accompagnées du versement de la totalité du ASSOCIATIONS 13 prix de l’excursion. Le cercle GAREN Inscriptions closes 5 jours avant l’excursion. ______Départs assurés à partir de 25 participants INSTITUTIONS 14 Service de l’inventaire du patrimoine ______VOYAGES PROJETS 15 Conférences 2012 Réservés aux adhérents. ______Inscriptions, par courrier ou aux permanences, accompagnées du versement d’un acompte. DOSSIER PHOTOGRAPHIQUE 16 Solde avant la clôture des inscriptions, 10 jours La Renaissance à Nancy avant le début du voyage.

PERMANENCES Les mardi, mercredi et vendredi de 10 h 00 à 11 h 30, et le jeudi de 16 h 30 à 18 h 00. Bulletin de la Pas de permanence du 15 décembre au 15 février. Société d’Histoire de Nancy

Semestriel N°4 d’octobre 2012. ADHÉSIONS Prix du numéro : 3 Euros Abonnement d’un an : 5 Euros (compris dans l’adhésion) Par courrier ou à la permanence. Dépôt légal en octobre 2012 - Imprimé à 500 exemplaires Solo : 18 € ; Duo 25 € ISSN 2115-855X L’abonnement au bulletin est compris dans l’adhésion. Siège social : 14 rue du Cheval Blanc - 54000 NANCY Bureaux : 19 rue Saint Michel - 54000 NANCY

SOCIÉTÉ D’HISTOIRE DE NANCY Directeur de la publication : J.M. Demange Rédacteur en chef : J. Bonnechose 19, rue Saint Michel 54000 NANCY Comité de rédaction : J. Bonnechose - J.M. Demange Tél. : 03 83 32 66 54 J. Laurent - C. Seyer Courriel : [email protected] Photos : SHN, JP Pasquet Site internet : societehistoirenancy.fr Musée des Beaux Arts de Nancy Association La Baraque Conception et Impression : www-come-concept.fr 2 Mot du Président. ÉDITORIAL

En ce début d’automne vous allez découvrir de constater que le temps de la liste d’attente le quatrième numéro de notre publication pour participer à un voyage inscrit à notre semestrielle avec ses rubriques thématiques, ses programme, n’existe plus. informations pour nos fidèles lecteurs. Cet été Il nous faut peut-être innover, proposer d’autres encore, sur nos territoires nous avons constaté activités ; par exemple, pourquoi pas créer un une véritable inflation d’offres culturelles et atelier d’étude de l’histoire et de la géographie les divers moyens de communication ont attisé de notre ville de Nancy. une vive concurrence. Le patrimoine, l’histoire continuent de Bonne lecture devenir des sources de ressources économiques et financières. Notre association doit donc Jean-Marie Demange, s’adapter à cette nouvelle donne. Force est donc Président de SHN

NOUVELLES DE L’ASSOCIATION

• L’assemblée générale de l’Association s’est stand pendant la première moitié de la foire. tenue le samedi 14 avril sous la présidence Occasion de contact, tant avec des curieux de M. Jean-Claude BONNEFONT, secré- qu’avec des personnes passionnées par l’his- taire perpétuel de l’Académie Stanislas. Sa toire de la Lorraine. conférence sur « l’histoire de la faculté des lettres de Nancy au XIXème et XXème siècle » • Les prochaines journées du « Comité d’His- a passionné la bonne centaine d’adhérents toire Régionale » se tiendront les 13 et venus à cette rencontre. 14 avril 2013 aux Prémontrés de Pont-à- sur le thème « Les grandes figures • M. Noël VICQ a conçu un magnifique dé- de l’histoire en Lorraine ». Notre société a pliant pour faire connaitre la Société d’His- réservé un stand. toire de Nancy. Tiré à 5000 exemplaires, ce dépliant sera disponible dans les offices de • M. Marcel CORDIER, membre et conférencier tourisme, musées, médiathèques… de l’ag- de notre société vient de publier « Lorraine glomération nancéienne. Les adhérents en secrète et insolite » aux éditions du « Sapin trouveront au bureau pour les diffuser dans d’Or » (58 rue d’Alsace 88000 Epinal). leur entourage.

• Suite à l’offre faite par la foire exposition de Nancy de proposer des stands à di- verses associations, notre société a tenu un

3 RENCONTRE avec MICHEL MAIGRET

Pour les membres de la Société d’Histoire de SHN ) Monsieur Michel Maigret, vous êtes chef Nancy, j’ajouterai un troisième objectif : faire le de la mission Renaissance. Pouvez-vous évoquer point de nos connaissances sur la période de un parcours professionnel qui vous a conduit à la Renaissance et les diffuser auprès du public cette fonction ? le plus large possible. Le XVIIIème siècle et l’Art Nouveau ont occulté la période de la Renais- MM ( Lorrain d’origine, j’ai toujours exercé au sance auprès des nancéiens. Or, c’est un des sein de la fonction publique, mais pas seulement. moments les plus importants de l’histoire poli- Après avoir été directeur de l’office des Anciens tique, sociale, intellectuelle, artistique, scienti- Combattants de Meurthe-et-Moselle, j’ai pris fique de Nancy et de la Lorraine. la direction de l’office de la Culture de Nancy - Politique : affirmation de l’état lorrain avec en 1995, avant d’exercer la même fonction à la René II, Antoine, Charles III région de 2000 à 2004, puis de revenir à Nancy - Artistique : Ligner-Richier, Bellange, Deruet comme directeur de la Culture à la communauté dont la notoriété dépasse la Lorraine urbaine. Je travaille sur le projet Renaissance - Scientifique : publication en 1505 à du depuis deux ans. Je suis également rédacteur en « Premier traité de perspective », baptême de chef de la revue « Pays Lorrain » depuis 5 ans. l’Amérique à Saint Dié en 1508.

SHN SHN ) Quels sont les objectifs de la mission ) Dans ce bouquet de manifestations que Renaissance ? vous préparez, qu’aimeriez-vous mettre en va- leur pour nos lecteurs ? MM D’abord créer un événement à l’image ( MM de « L’année de l’Ecole de Nancy » en 1999 et ( du « Temps des Lumières » en 2005, en propo- - Au musée des Beaux-Arts « L’automne de la sant un bouquet de manifestations : 80 sur l’en- Renaissance » en partenariat avec le musée semble de l’agglomération nancéienne et 40 sur du Louvre, qui ancre la Lorraine au cœur de le reste de la Lorraine. De plus ou moins grande l’Europe artistique de l’époque. ampleur, ces manifestations sont destinées à - Au Palais Ducal « Un nouveau monde », une tous les publics, du plus savant (congrès univer- exposition consacrée à la Lorraine du XVIème sitaire…) au plus populaire (fêtes de rues..). siècle avec 400 œuvres et objets, la vie de la cour et la vie des humbles. - La découverte du patrimoine nancéien de SHN ) Et les autres buts ? cette époque, avec des itinéraires renseignés. - Enfin « Moments d’invention », place Charles III. MM ( Nous avons deux objectifs généraux : Nancy en 2050 vu par des chercheurs, des 1°) En interne : fédérer les habitants de Nancy entrepreneurs, des artistes et des internautes. et du Grand Nancy autour d’un projet commun Avec un maître mot « INNOVATION », comme pour assurer la cohésion de la ville et des terri- au temps de la Renaissance, temps de change- toires communautaires, avec la volonté de sus- ment, d’invention, de création. citer un sentiment d’appartenance et de fierté. 2°) Vers l’extérieur : renforcer l’attractivité et SHN l’image de Nancy. Notre cité accueille beaucoup ) Michel Maigret, de population de l’extérieur notamment des étu- je vous remercie. diants. Nous voulons donner l’image d’une ville qui sait les retenir.

4 SUR L’INAUGURATION PAGES D’HISTOIRE DE LA STATUE DE JEANNE D’ARC A NANCY (1890)

C’est à cette époque que se les milieux intellectuels et libé- multiplient les cérémonies en raux de Paris et d’Orléans, où son honneur et les discours s’était maintenu le souvenir de soulignent à l’envie « combien la libératrice, que s’amorce le on saluait en elle l’âme visible culte de Jeanne. de la Patrie (…) ; l’instinct gé- La défaite de 1870 lui donne néreux de notre démocratie une ampleur nouvelle. Elle de- ne s’y est pas trompé et pour vient, selon la formule de Paul l’honneur de notre temps le Déroulède, « la patronne des culte de Jeanne d’Arc devient envahis » et l’expression d’un chaque jour plus général et nationalisme de défense. Des plus populaire dans ce qu’il a statues équestres lui sont dé- de plus désintéressé et de plus diées, à Orléans en 1855, à pur » affirme à Nancy Jules Paris en 1875, à Compiègne Develle, ministre de l’Agricul- en 1882. Simultanément, deux ture, à l’inauguration de la sta- mouvements s’amorcent qui tue de Jeanne, place Lafayette. visent à faire reconnaître of- La Lorraine revendique tout ficiellement la sainte et l’hé- particulièrement l’héroïne, roïne. Les vicissitudes de l’op- puisque c’est à Domrémy position politique entre la qu’elle est née, qu’elle s’est for- républicaine et l’Eglise Photo : J.P. PASQUET gée, aux limites de la province catholique expliquent pour certes, mais pas en dehors ! l’essentiel les atermoiements et Pourtant le développement du de la Chambre des Députés et Elle est née à Domrémy culte de Jeanne d’Arc semble de la Curie romaine ; ce n’est dans la nuit du 5 au 6 bien tardif et hésitant en Lor- qu’après la Grande Guerre janvier 1412, il y a six raine, comparé au mouvement que les deux causes aboutis- cents ans. Personnage qui saisit les Parisiens et les sent, avec la canonisation en fulgurant dont l’aventure Orléanais dès la fin du Se- mai 1919 et la fête nationale politique et militaire cond Empire. Ce n’est qu’avec en juin 1920. a duré moins de deux la place croissante du natio- ans, figure spirituelle nalisme qu’émerge l’image Jeanne d’Arc à Nancy aussi, Jeanne d’Arc ne d’une héroïne populaire, sym- représente plus pour bole de l’amour de la patrie : C’est dans ce contexte qu’est la majorité de nos entre 1853 et 1857, Michelet en inaugurée, à Nancy, la sta- contemporains qu’un ébauche les principaux traits, tue équestre de Jeanne, le ensemble de stéréotypes. des catholiques y retrouvent 28 juin 1890. l’expression de la foi salvatrice Effectivement, quelques érudits Naissance d’un culte avec Henri Wallon en 1860 du groupe lotharingien, autour et, c’est l’évêque d’Orléans, de Loïs Lallemant et l’abbé Pourtant, dans les provinces Mgr Dupanloup, qui marque le Trouillet, envisagent une sous- mutilées de l’Est, c’est entre lien étroit entre le patriotisme cription pour offrir une statue ; 1880 et 1910 que ses statues se et la ferveur religieuse en in- le projet, confié au sculpteur dressent tout au long de la ci- troduisant la cause de canoni- et orfèvre Daubrée, est inter- catrice fraîche de la frontière. sation à Rome. C’est donc dans rompu par sa mort. Il n’est re-

5 PAGES D’HISTOIRE

tue équestre ins- en l’honneur de Jeanne d’Arc tallée place Lafa- apparaît-elle comme l’expres- yette et qui vient sion de l’unité nationale face d’être restaurée : au danger allemand, auquel il s’agit d’une sta- on est si sensible près de la tue équestre en frontière. C’est surtout là-des- bronze qui repose sus qu’insiste le nouvel or- sur un piédestal gane des modérés, créé en en granit rose ; 1889, l’Est Républicain ; il sou- Frémiet a pris pour tient ardemment « la fête de modèle une jeune Jeanne d’Arc ». Lorraine de 18 ans, Aimée Girod. Une Jeanne guerrière

L’inauguration L’image, qui prédomine, est celle de Jeanne en armes ; La signification de elle est l’expression d’un sen- la fête qui marque timent national plus défensif son inauguration qu’agressif. La statue équestre le 28 juin 1890 a protège ; victorieuse, elle ras- une portée poli- sure, garante d’une possible tique : la majo- revanche : sa présence peut rité politique à être aussi un avertissement Nancy est oppor- pour l’étranger, pour l’en- tuniste, mais pour nemi. C’est bien ainsi que le la première fois perçoit, lorsqu’à l’inaugura- menacée sur sa tion on rappelle qu’ « il faut gauche par les que l’étranger ne puisse faire Photo : J.P. PASQUET boulangistes, et divisée entre un pas dans notre pays sans modérés et radicaux. Elle rencontrer l’effigie de celle pris qu’en 1888 par Jacquot, souhaite, face aux premiers, dont le nom est pour nous qui vient de présenter, au donner une preuve de natio- synonyme d’honneur, d’indé- Salon de 1887, une « Jeanne nalisme ; d’autre part, après pendance et de relèvement » paysanne ». Après d’assez les efforts de bonne volonté (Mr Debidour, le doyen de la longues discussions, la ville manifestés par certains catho- Faculté des Lettres de prend en charge l’organisa- liques à l’égard du nouveau Nancy). tion de la collecte financière régime, les modérés sont prêts et un comité parisien est créé, à se rapprocher de ces « ral- sous la présidence du dé- liés » face à une gauche qui Gérard MINISSEL puté de Meurthe-et-Moselle, pourrait être menaçante ; ceci Professeur d’histoire Alfred Mézières. C’est à Em- paraît possible avec l’évêque Membre de l’association d’histoire de Nancy manuel Frémiet, l’auteur de la nommé en 1882, Mgr Turinaz, Jeanne, place des Pyramides qui a encore une réputation à Paris, que la ville, grâce à de relatif libéralisme. Ainsi, une aide privée, achète la sta- une manifestation officielle

6 ALLEMAGNE : Bonn et VOYAGES le massif de l’Eifel Du vendredi 6 au lundi 9 juillet 2012

Le but du voyage était A pied. Terrasse au bord du de personnes en soutane BONN, ancienne capitale Rhin près du Pont Adenauer, noire, prêtres, diacres et l’ar- Porte de Coblence, Tour chevêque de Cologne. de la République Gersteinmeyer maintenant an- Fédérale Allemande nexe de l’O.N.U., Post Tower L’après-midi, visite du château (R.F.A. 1949-1989) au bord du haute de 165 mètres, Hofgar- « Augustusburg », résidence ten (Jardin de la Cour), ancien des princes-archevêques de Rhin, avec un crochet Hôtel de Ville (1748), place du Cologne (une heure avec au- par COLOGNE pour Marché avec fontaine, maison dio-guide). Ensuite départ sa cathédrale. natale de Beethoven, église vers Schwarzrheindorf, quar- des Jésuites, traversée de la tier de Bonn. Visite guidée de basilique, le cloître, la villa la Doppelkapelle (chapelle à Vendredi 6 juillet : Hammerscheid. deux étages). Eglise romane des empereurs, datant du Le parcours entre Nancy et En car. Bad Godesberg, Bergs- XIIème siècle. Bonn traversait le massif de trasse, Koblenzerstrasse, Ken- l’Eifel, ancienne zone volca- nedyallee, Rheinhaven, Bon- Lundi 9 juillet : nique, qui a laissé des dizaines nertalweg, Poppelsdorfallee. de cratères formant maintenant L’après-midi, visite libre de Bad Godesberg. Vue exté- des lacs appelés MAARES. Vi- plusieurs lieux. rieure du palais des princes- site rapide du musée des vol- Musée d’histoire de la R.F.A., électeurs. Visite du grand jar- cans à Manderscheid, puis musée des Beaux-Arts, maison din botanique et des serres de passage à l’abbaye de Maria natale de Beethoven (1770–1827). l’université de Bonn. Laach, édifice de style roman Ce dernier demeura 22 ans à Bad Honeff. Station thermale. à demi enterré ; un couvent ha- Bonn avant son départ pour La Maison, musée Adenauer, bité par une cinquantaine de Vienne. Riche bibliothèque : simplement aperçue (accès religieux existe à côté. 3700 livres, 700 disques. difficile). Conrad Adenauer Nous continuons vers Ahrwei- (1876-1987) y vécu de 1937 à sa mort. ler, ancienne ville fortifiée, Dimanche 8 juillet : Après déjeuner, le retour se avec une église halle et des poursuit en longeant en partie maisons à pans de bois. Des Le matin, visite de la cathé- la Moselle pour regagner la vignobles couvrent les hau- drale de Cologne pendant France par Sierk. teurs entourant la ville. une heure, avant la grand Passage à Bad Munstereifel, messe de 10 heures. C’est un M. FERNANDEZ ville du -Age possédant édifice imposant : 144 m de Membre de l’association encore une enceinte de 17 tours long, 45 m de large, 43,5 m de et 4 portes. hauteur de voûte. La construc- Palais des princes électeurs Le premier soir, arrivée à Bonn tion a commencé en 1248 ; pour 3 nuits. son inauguration a eu lieu en 1880 en présence de l’empe- Samedi 7 juillet : reur Guillaume Ier. C’est une chance d’avoir vu Visite de Bonn, une partie à le cortège remontant vers le pied et une partie en car avec chœur, sacristain en soutane Mme Duchez, guide à l’Institut rouge, enfants de chœur, cho- Français de Bonn. rale mixte, une cinquantaine Photo : © SHN

7 VOYAGES LE PORTAIL DE VOMECOURT-SUR-MADON

Lorraine (XIIème de résurrection, comme le phénix siècle), celle sise qui renaît de ses cendres, en haut à Vomécourt- dans les cercles trinitaires. s u r - M a d o n , entre Charmes et Dessiné en 1988 par l’artiste de Mirecourt dans Morhange (Moselle), Sandor Kiss, les Vosges. bien connu pour ses sculptures monumentales (Epinal, Ravenel, À gauche, deux Sarrebourg, , etc…), c h e v a l i e r s ce tympan remarquable est combattent. Celui devenu carte postale. On peut se qui porte une la procurer par courrier auprès Les participants à la lance tuera l’autre, muni d’une de l’Association Patrimoniale sortie consacrée aux épée plus courte. La mort semble MADON, 4 route de Mirecourt églises romanes des toujours avoir raison de la vie. 88500 Vomécourt-sur-Madon Vosges se souviennent contre 1,20 Euro en timbres et une du portail de l’église de À droite, l’ange annonce aux trois enveloppe timbrée avec adresse Vomécourt-sur-Madon. saintes femmes que le Christ est de l’envoi. ressuscité : la vraie Vie est plus La résurrection du Christ est le forte que la mort apparente. Marcel CORDIER thème du tympan de l’une des Le taureau biblique, au-dessus plus belles églises romanes de des combattants est un symbole

cloche ramenée à MIRECOURT depuis l’époque HISTOIRE DE CLOCHE. napoléonienne. Cette présence insolite pousse le conseil municipal mirecourtien à prendre la décision Dans notre pays les cloches rythment toujours de rétrocéder la cloche à son ancien lieu de culte. certains moments de notre vie quotidienne sauf là où Pour marquer sa reconnaissance, le Land de Rhénanie quelques citoyens combattent cette gêne acoustique du Nord-Westphalie prit à sa charge les frais de la et réussissent à les faire taire. Heureusement, une fonte d’une nouvelle cloche qui fut bénie à Mirecourt grande majorité carillonnent encore et tintent de en octobre 1964. Avec l’inscription suivante : je villes en villes de villages en villages. m’appelle Jeanne, je remplace ma sœur ainée Chaque église paroissiale possède des cloches sur retournée au clocher de SCHWARZRHEINDORF lesquelles figurent très souvent leurs noms, ceux des après 170 ans d’absence. Jeanne avait pour parrain parrains et marraines, la date de leurs baptêmes, le le Président du Land et pour marraine l’épouse de nom du fondeur…, elles sont l’image de la richesse l’Ambassadeur de France à BONN. de la paroisse. En 1965 la cloche empruntée va retrouver son clocher Dans le clocher de l’église de MIRECOURT, natal et elle sera accompagnée de six nouvelles capitale lorraine de la lutherie, le chanoine Jean cloches, en présence du chancelier Konrad Adenauer NOEL avait lu sur la cloche nommée Michel et et de Henri Parisot, maire de MIRECOURT. Marie Madeleine présente ici depuis 1806, le mot SCHWARZRHEINDORF. Surpris il entreprend une JM Demange recherche et découvre que c’est celui d’un village allemand proche de la ville de BONN et qu’elle appartenait à la Doppelkirche la belle église romane de BEUEL. En 1957 deux prêtres français partis sur les traces de ST Pierre FOURIER informent le curé de SCWARZRHEINDORF de la présence de cette

8 LA SALLE POIREL PATRIMOINE LORRAIN OEUVRE MAJEURE D’ALBERT JASSON

Architecte municipal pendant arrière-petit-fils d’Albert Jasson). des trois parties : salle de concert, 30 ans, de 1881 à 1911, En effet, Victor et Lisinka Poirel, galerie d’exposition et conserva- Albert Jasson a laissé de sans enfants, lèguent à la Ville de toire de musique dont l’accès était nombreux bâtiments à la Nancy en 1882 une importante prévu par la rue Chanzy. collection de tableaux et, surtout, ville de Nancy (notamment La salle Poirel prenait place dans une rente destinée à l’édification un quartier en pleine mutation le lycée Jeanne d’Arc, d’une salle de spectacle pouvant depuis la destruction de la Porte l’hôpital Saint-Julien, accueillir aussi bien des concerts Saint-Jean en 1874. Finalement, le le Cercle des étudiants, que des expositions dans le quar- bâtiment s’intégrait sur une partie l’Institut chimique, le tier de la gare. de l’ancien couvent des Prémontrés. Gymnase Charles V, Né à Nancy en 1804, admis au corps Il se trouvait entouré des Magasins l’Institut de physique et des Ponts et Chaussées et affecté Réunis, des Galeries Nancéiennes, de mathématiques devenu aux travaux des ports en Afrique de la banque Lenglet ou d’hôtels collège de la Craffe et du Nord, Victor Poirel, devenu un propriété de riches Nancéiens. Une de nombreuses écoles et homme d’affaires conquis par les rue permettant une communication immeubles particuliers). idées saint-simoniennes et amateur directe avec la gare, souhait des S’il s’est tenu à l’écart d’art, avait constitué avec sa femme, légataires, et dégageant la façade de l’Ecole de Nancy petite-fille du sculpteur Barthélémy monumentale était percée. et est, de ce fait, peu Guibal, une collection de tableaux Les travaux débutèrent en 1887 connu aujourd’hui, il est consacrés pour l’essentiel à l’art ita- pour s’achever en 1889. La salle, ème et XVIIème siècles. l’architecte de la salle lien des XVI inaugurée en décembre de cette Le projet exprimé par le couple Poi- même année, suscita des réactions Poirel, bâtiment solide et rel faisait apparaître deux priorités unanimement favorables. Même élégant qui est son œuvre pour le bâtiment qui devait sortir la revue L’Immeuble et la construction majeure. de terre : une acoustique de qua- dans l’Est, pourtant habituée à une lité et une salle d’exposition suf- critique acerbe de la politique ar- Recruté en 1881 comme architecte fisamment grande pour accueillir chitecturale de la ville de Nancy et municipal en remplacement de Pros- des expositions majeures. de son architecte municipal qu’elle per Morey, Albert Jasson, originaire En 1884, une commission munici- qualifiera dédaigneusement de de Bordeaux, est, à cette époque, pale est spécialement constituée « grand pontife de l’art classique un des rares architectes diplômés, pour ce projet. Le maire, Adrien à Nancy », n’y trouva rien à re- le diplôme n’étant pas alors obli- Volland, respectant les volontés dire. Dans la Construction moderne, gatoire pour exercer la profession. des Poirel, avait déjà défendu au- la salle Poirel était qualifiée de Homme de réseaux, homme d’af- paravant l’idée d’un ensemble ca- « tour de force d’ingéniosité écono- faire, homme de caractère et des- pable d’accueillir musique et confé- mique et de décente coquetterie ». sinateur reconnu, Albert Jasson en- rences et aussi permettant la tenue Unanimement, l’ensemble était tame sa carrière nancéienne dans d’expositions d’envergure. Après apprécié pour son « élégance dis- une ville en pleine expansion consé- quelques atermoiements liés à la crète ». Ce succès trouvera un écho quemment à l’arrivée des optants détermination de l’emplacement national puisque l’architecte rece- alsaciens-lorrains. Très rapidement, du bâtiment, le projet définitif est vra en 1890 le prix Duc décerné il trouve avec la donation de Victor finalement adopté en avril 1886. par l’Académie des Beaux-Arts. et Lisinka Poirel une opportunité de En effet, commençant à perdre pa- Dessinés par Albert Jasson, les élé- mener à son terme un grand pro- tience, l’architecte municipal avait ments sculptés de la façade furent jet dans ce qui deviendra sa ville fait accélérer les choses par la pré- exécutés par Pillement en pierre de d’adoption et celle de sa famille sentation d’un projet qui retenait Savonnières. Le groupe sculpté de (l’auteur de ces lignes est l’arrière- l’idée d’une indépendance totale la façade, lui exécuté par l’artiste

9 PATRIMOINE LORRAIN

Emmanuel Hannaux, représente une allégorie de la Ville de Nancy encourageant les arts prenant la forme des muses de la Peinture et de la Musique. La grande verrière de la salle de concert représente, elle aussi, une allégorie de la pein- ture sur fond de décors lorrains. Lors du bombardement du quartier de la gare en avril 1918, ce vitrail, protégé par de simples matelas, évitera toute dégradation. Alors que le bâtiment était encore en chantier, les Galeries furent ouvertes en novembre 1888 pour un Salon qui fit date. Outre les œuvres de jeunes artistes lorrains, Prouvé, Friant, Morot, Voirin, et une rétrospective Charles de Meix- moron, furent présentées pour la première fois à Nancy des toiles de Monet, Manet et Renoir. Un cer- tain engouement s’ensuivit avec la tenue de l’exposition de 1894 et la première présentation officielle de la collection Corbin. Emile Friant Sur le plan musical, la salle Poi- Portrait de Monsieur Albert Jasson rel bénéficia très tôt de la proxi- Inv. 2005.3.1 mité du Conservatoire municipal Nancy, musée des beaux-arts Cliché Ville de Nancy, P. Buren de musique érigé en annexe du Conservatoire national de Paris et de l’influence de son directeur Guy Ropartz. Encouragée par l’affluence salle sera une bonne remplaçante d’expositions, de conférences, de aux concerts, la municipalité Ma- pendant quatorze ans. Ces aména- concerts et de pièces de théâtre. ringer décida l’acquisition d’un jeu gements eurent pourtant le tort de d’orgues dont le projet fut confié à supprimer le cheminement continu THIBAUT LAPLACE, la maison parisienne Cavaillé-Coll. qui reliait alors les trois espaces Comprenant 54 jeux, il fut mis en d’exposition. service en 1924. Son décor acadé- Encore aujourd’hui, la salle Poirel mique lui fut retiré en 1955. conserve l’élégance discrète qu’on L’essentiel des informations rapportées Quant au théâtre, il faut reconnaître lui a immédiatement prêtée. Celle dans cet article est tiré de l’ouvrage que Poirel bénéficia de l’incendie qui peut être considérée comme de Catherine COLEY « La salle Poirel : de la salle de la place Stanislas l’œuvre majeure d’Albert Jasson, Albert Jasson, architecte » publié aux en 1906. Après quelques réamé- est depuis ses débuts restée fi- Presses universitaires de Nancy : Ar- nagements rapidement effectués dèle à sa vocation d’origine : chives modernes de l’architecture lor- par l’architecte Jasson lui-même, la l’éclectisme par la programmation raine en 1989

10 LES FRÈRES MULLER CONFÉRENCES À LUNÉVILLE

Témoigner de l’histoire des par la plupart de leurs frères Ils partent au Val St Lambert Frères Muller est somme y compris Eugène. Ils se four- pour y appliquer la technique toute difficile car peu d’ar- nissent en blanc à la Grande de la fluogravure. Avec Léon chives ont survécu aux dé- Verrerie de Croismare fondée Ledru, le directeur artistique pôts de bilan et incendies. en 1858. Cette verrerie pro- de VSL, ils produiront en tout Le conteur doit habiller de duit également de la gobele- 411 modèles différents pour nombreuses zones pâles mais terie, des boules des verres concurrencer le succès des certainement pas sombres de montres et différents ar- Daum lors d’une récente ex- car même les périodes les ticles en verre et cristal. Elle position à Liège. plus difficiles ont toujours été profite largement du surcroit De retour à Lunéville en 1908, porteuses d’espoir pour ces d’activité apporté par les l’aventure familiale reprend incorrigibles généreux opti- Muller d’autant plus qu’ils ob- jusqu’en août 1914 avec plu- mistes ! tiennent plusieurs prix dans sieurs récompenses interna- Et puis, il reste quelques des expositions en Europe. tionales. témoins oculaires prêts à Les Muller participent ainsi à En 1919, Henri Muller décide se livrer s’ils se sentent en la renommée des verriers lor- Désiré de reprendre l’usine confiance. rains dont ils sont les égaux, de Croismare détruite lors en qualité tout du moins car du conflit et d’étendre l’ate- d’un point de vue artistique, lier de gravure de Lunéville. La naissance des 11 frères (et ils commencent à se libérer Ils fondent la société « Muller sœurs) Muller s’étale de 1866 du naturalisme pour laisser Frères Lunéville » en l’hon- à 1883 à Kalhausen. Tous plus de place à une certaine neur d’Eugène, le génie de la participèrent peu ou prou à forme d’expressionisme qui famille, mort au combat. Par la production verrière mais aboutira à l’Art Déco 20 ans esprit de famille, ils embau- les trois principaux sont Hen- plus tard. Ils sont les spécia- chent leurs frères et sœurs ri l’entrepreneur (1868-1936), listes de la couleur, du dé- qui le souhaitent. Désiré l’artiste (1877-1952) et gradé et ils associent avec En 1920, les premières pièces Eugène le génie (1883-1914). brio toutes les techniques de sortent des ateliers. Elles sont Passèrent-ils à St Louis ? Sans l’art verrier qu’ils améliorent signées GV Croismare. Cette doute mais on les retrouve en permanence. C’est à cette signature bien connu des ca- plus sûrement chez Gallé époque qu’apparaît la signa- fetiers et hôteliers sera réser- à partir de 1894. En effet, ture « Muller Croismare près vée par la suite et jusqu’à la pour fuir la conscription alle- Nancy », suivie par d’autres : fin à une partie de la produc- mande, les frères Muller ont « Muller » précédé de l’ini- tion moins riche en couleur, tous opté avant leur 17ème an- tiale du prénom ou la célèbre plus frustre mais plus rapide- née pour la France et surtout signature au papillon d’Hen- ment industrialisable qui par- pour Nancy, terre de toutes ri. Les pièces de cette époque ticipera au succès rapide. Les les promesses. font bien évidemment partie vases et la lustrerie (vasques Emile Gallé, voyant des es- des plus recherchées de nos accompagnées ou non de tu- pions partout décide dès 1895 jours car produites à l’unité. lipes sur bronze ou fer forgé, de renvoyer Henri qui en- En novembre 1905, une pa- appliques) font l’essentiel de traîne Désiré avec lui à Luné- renthèse belge de 3 ans leur production surtout en ville pour créer un atelier de s’ouvre pour Désiré et l’un de verre nuagé qui est obtenu en gravure où ils seront rejoints ses frères (Henri ou Eugène). emprisonnant une couche de

11 CONFÉRENCES

pigment entre deux couches qui l’entoure en le parant des Après l’incendie de l’usine de de verre. figures imaginaires de son Croimare, le repreneur fait lui Les modèles gravés à l’acide esprit bouillonnant. Il crée aussi faillite en 1936 tandis suivent rapidement avec une son bestiaire, sa flore, sa na- que Désiré, seul après le dé- production industrialisée sous ture. Il l’épure pour en faire cès d’Henri la même année, la commande d’Henri et une renaître la beauté. fait face à toutes les dettes de production plus fine aux mains Mais c’est avec les lampes, en l’entreprise. de Désiré. Directeur artis- mariant la couleur, le verre et Georges et Marcel Muller, tique celui-ci est en recherche la lumière que le succès com- les fils respectifs de Désiré et permanente de la perfection mercial sera au rendez-vous Henri, associés en 1934 ten- brisant les modèles qui ne le car les Muller sont parmi les tent une diversification mais satisfont pas dans des accès premiers à comprendre les la 2ème Guerre Mondiale met de colère mémorables mais besoins des européens en un terme rapide à « Muller qui retombent bien vite. moyens d’éclairage. Leurs Fils Lunéville ». Les fours et la taillerie sont à œuvres prennent vie avec et A la Libération, malgré ses Croismare qui produit éga- pour la lumière. indéniables difficultés finan- lement gobeleterie et verres En 1927 l’usine de Croismare cières, Désiré, toujours aussi de montre, la gravure se fait et l’atelier de Lunéville, sont généreux, continue d’aider à Lunéville dans différents fusionnés et le personnel les clubs sportifs de la ville endroits pour aboutir finale- monte à 450 unités. Pour lo- en donnant un vase ou une ment rue de la (rue ger tout le monde, les Mul- lampe pour doter un concours Sébastien Keller). ler construisent des cités, (même s’il a fallu auparavant De 1925 à 1931 les frères achètent jusqu’à 52 maisons le reprendre à son fils ou sa Muller investissent avec un sur Lunéville et financent les petite-fille). énorme succès l’Art Déco études des enfants d’ouvriers. En 1946, Georges reprend avec la reconnaissance des Au sommet de leur réussite, l’atelier de son père qui dé- ferronniers ou des distribu- les Muller ne comprennent cèdera en 1952. Malheureu- teurs comme le Printemps. Ils pas la crise de 1929 qui mène sement, un escroc précipite déposent un brevet pour la les USA et le reste du monde sa chute l’entraîne vers le technique des intercalaires à la ruine. Confrontés à des bilan même si, à son tour, il en 1929. Ils exportent partout exportations en baisse et à ne laissera aucune dette. Les dans le monde occidentalisé. la concurrence de la verrerie invendus et les archives sont La production s’industrialise de la Belle Etoile des Daum passés au pilon en 1958. Les (pressé moulé) facilitée en aux portes de Croismare, dès moules prennent une desti- cela par les formes tendues et 1932, les affaires deviennent nation inconnue. En 2003, stylisées de l’Art Déco. C’est difficiles, d’autant plus que une vingtaine de pièces dis- aussi l’époque de la naissance leurs avoirs aux USA sont paraissent dans l’incendie du de la célèbre série des « Mul- gelés. Malgré leur énergie château de Lunéville… ler et Chapelle ». Chaque dé- farouche, le dépôt de bilan cor, malgré la stylisation dont devient inéluctable en 1935 Fin de l’histoire. il a été l’objet, se caractérise sur décision des banques. Ils par son expressivité. Désiré doivent quitter leurs usines et s’écarte encore plus du natu- leur personnel. Leur généro- Benoit TALLOT ralisme et réinvente le monde sité n’est pas payée de retour.

12 ASSOCIATIONS A propos du CERCLE GAREN...

Son berceau historique Gallé domicilié 2 avenue de la aura été le parc de Saurupt, Garenne. La référence du voisinage une cité-jardin plutôt justifiait le sigle GAREN, « Groupe bourgeoise, mal identifiée d’Action et de Réflexion sur l’École par les Nancéiens. À partir de Nancy » de 1994, une Commission de quartier incluant le Dès l’annonce de la célébration boulevard Clemenceau, de l’École de Nancy en 1999, la s’avise qu’un bâtiment à Commission Saurupt-Clemenceau la façade Art déco, investi suggère la programmation de offre diverses initiatives : visites par l’École Supérieure de « Lundis de Saurupt » à l’École des guidées, voyages à la journée, Radio-électricité au 86 Mines, conférences accueillant dans soit à proximité (Épinal, le musée boulevard Jean Jaurès, un amphithéâtre des historiens de la Lalique…), soit plus éloignées (Bâle, occupe les locaux de Belle Époque et plus attractif encore, Sèvres, etc.) la manufacture d’art les témoignages des descendants d’un industriel de renom directs de familles connues de l’École Cet activisme témoin d’une international : Émile Gallé. de Nancy : Noël DAUM, Claude sensibilité à l’actualité artistique, a PROUVÉ, Jean-Luc ANDRÉ. Destinées été salué par l’Académie de Stanislas à familiariser les auditeurs à l’Art par l’attribution à l’association du nouveau, leur fort impact auprès du Grand Prix 2011. Antérieurement, le La tentation de créer un événement public fut inattendu… Conseil Municipal avait accordé aux public, sous la forme d’exposition adhérents, la gratuité aux musées documentaire, prend corps à partir Après les festivités de l’année 1999, Lorrain, des Beaux-Arts et de l’École d’une découverte fortuite : c’est en la création d’une association de Nancy. 1894 qu’eut lieu la mise à feu des autonome s’impose en janvier 2000. fours d’où sortiront les chefs d’œuvre Soutenue par André Rossinot charmé Sans briguer le grand nombre, GAREN du maître-verrier. La chiquenaude de l’essor du groupe pionnier, la compte 700 membres dont la fidélité d’un authentique centenaire crée petite équipe se décide à proroger autorise de nouveaux projets. l’obligation de s’engager ! son action culturelle authentiquement populaire. En écho au slogan généreux qui Avec le concours d’un spécialiste prétend apporter la culture à tous, le François Le Tacon, se monte une Le plan Vigipirate déclenché par défi actuel pourrait être d’apporter présentation destinée à mémoriser in les attentats de septembre 2001 une culture propre à chacun. Cette situ un haut lieu de production verrière. interdisant l’accès du public à l’École distinction souligne la vocation Dans la cour de l’établissement, une des Mines, un repli fut improvisé maintenue d’une association ouverte bâtisse désaffectée est transformée à la MJC Pichon : la salle de 175 qui se veut accessible ; elle propose en espace d’exposition. Le musée fauteuils s’avérant vite insuffisante, à chacun un enrichissement diversifié de l’École de Nancy et le musée il fut décidé de doubler les séances de la culture : cette démarche d’Orsay soutiennent le projet ; une d’une heure quinze dont l’accès est explique que le Cercle GAREN soit vidéo montée par le Conservatoire toujours gratuit. devenu – à sa manière – un lieu de de l’Image retrace l’histoire du lieu. vie meilleure. Les membres de GAREN, moyennant Davantage encore, la créatrice du une cotisation annuelle de 15 Euros, musée de l’École de Nancy, Françoise- reçoivent « La Lettre de l’adhérent » qui Roger MOSSOVIC Thérèse Charpentier, présente à un argumente les 10 causeries annuelles Président de GAREN auditoire curieux, la vie d’Émile et le « Bulletin de l’adhérent » qui leur

13 INSTITUTIONS LE SERVICE RÉGIONAL de l’Inventaire général du Patrimoine culturel

Les premiers inventaires du patrimoine apparaissent en France aux Trois grands types d’études sont menés par le service régional de 16ème et 17ème siècles et sont consacrés essentiellement à l’architecture l’Inventaire général selon une méthodologie nationale dans le cadre monumentale, comme la collection de Roger de Gaignières (1644-1715) ou d’une programmation pluriannuelle qui sait s’adapter à l’émergence de les travaux des bénédictins. L’objectif est alors prioritairement de garder le besoins nouveaux : souvenir d’édifices susceptibles de disparaître. L’idée s’est développée dans - L’inventaire topographique par unité géographique comme un la première moitié du 19ème siècle avec des personnalités comme Prosper canton, un pays, une communauté d’agglomération mais aussi Mérimée (1803-1870) en associant identification du patrimoine et politique une ville (l’étude de la ville de Nancy a commencé depuis de conservation avec la mise en place de la législation conduisant à la quelques mois) protection au titre des Monuments historiques. - L’inventaire thématique par sujet traité sur l’ensemble du terri- toire régional : architecture militaire, jardin, patrimoine indus- Il faut cependant attendre les années 1960, pour qu’un service spécialisé triel, architecture rurale, patrimoines juif et protestant, …. soit créé dans le contexte économique des Trente glorieuses, alors que le - Les opérations ponctuelles territoire connaissait une mutation sans précédent. L’Inventaire général des monuments et des richesses artistiques de la France est alors fondé en Dans tous les cas, l’étude met en évidence les liens qui organisent les 1964 par André Malraux (1901-1976), Ministre d’Etat chargé des affaires différents éléments entre eux (le paysage, les réseaux, l’organisation culturelles et André Chastel (1912-1990), historien de l’art. Il s’agissait de des bourgs et des villes…) et replace l’ensemble étudié dans un contexte mettre en place un lieu de recherche fondamentale dissociée de la finalité géographique, historique et sociologique pour mettre en évidence les per- de la conservation. Une commission régionale est installée en Lorraine manences, les particularités et les évolutions du territoire examiné au en 1966. La loi de décentralisation du 13 août 2004 a transféré à la regard du patrimoine qu’il conserve. Ce faisant, l’Inventaire général exerce Région Lorraine ce service jusqu’alors intégré dans la Direction régionale un rôle de révélateur de patrimoine. Cet inventaire scientifique, normé, a des affaires culturelles de Lorraine. Ce faisant, elle a élargi son champ été précédé en Lorraine d’un pré-inventaire (recensement rapide et non de compétence à l’ensemble du patrimoine culturel tour en confirmant sa exhaustif), essentiellement réalisé par des bénévoles. Si les communes mission fondamentale : recenser, étudier et faire connaître le patrimoine sont traitées avec plus ou moins de précision, toutes ont fait l’objet d’un sis sur le territoire régional. dossier minimum. Mais, il ne suffit pas de générer de la documentation sur le patrimoine, L’objectif est l’étude la plus complète possible du patrimoine lorrain à encore faut-il la faire connaître au public. Divers vecteurs sont utilisés à des fins de connaissance, de diffusion auprès de tout public, ainsi que de cet effet, de la communication en salle de lecture (dossiers et importante mise en valeur et d’aménagement du territoire, sans entraîner de pres- bibliothèque spécialisée) à l’interrogation des bases de données en pas- criptions réglementaires. Ainsi, chaque intervenant public ou privé dispose sant par des publications , des expositions et des conférences. Le public des informations nécessaires pour prendre les décisions de conservation, est diversifié : amateurs, étudiants, chercheurs et professionnels variés. de restauration, de valorisation ou de destruction du patrimoine culturel. Les résultats de l’Inventaire sont en effet utiles tant aux métiers du Dans le souci d’une politique régionale concertée et cohérente, tant dans tourisme qu’aux architectes, restaurateurs et aménageurs du territoire. les domaines culturel et touristique qu’en matière d’aménagement du ter- La constitution d’une documentation, régulièrement enrichie et remise à ritoire, un partenariat pluriannuel fondé sur un principe de mutualisation jour depuis 45 ans, fait du service un véritable observatoire de l’évolution avec subsidiarité a été instauré avec les quatre départements et plusieurs patrimoniale des territoires : ainsi moins de 25% du bâti recensé dans communes et communautés de communes ou d’agglomération, afin de le premier canton étudié (Gondrecourt-le-Château, Meuse) existe encore. favoriser la vie, l’attractivité et l’équité des territoires. Pour accéder aux ressources documentaires de l’Inventaire général, le Le champ d’action est très vaste, car, loin de se cantonner public dispose de trois solutions complémentaires : au « beau », la notion de Patrimoine recouvre tout ce qui peut nourrir - Le site Internet : http://patrimoines.lorraine.eu l’histoire, l’histoire de l’art, des mentalités, des techniques, et plus géné- - La consultation des bases de données nationales (Mérimée ralement des manières de vivre. Un intérêt particulier est accordé aux et Palissy) où il trouvera les notices de 9 480 édifices et éléments qui, considérés longtemps comme sans intérêt, courent le risque 15 414 objets de disparaître progressivement du paysage. Le champ chronologique - Le centre de documentation du patrimoine ouvert de 9 h à 12 h s’est aussi progressivement élargi, l’inventaire pouvant ponctuellement et de 14 h à 17 h les mardi, mercredi et jeudi à l’hôtel Ferraris prendre en compte des édifices ou des objets des années 1980 (un recul 29 rue du haut-Bourgeois. d’au moins 30 ans s’avérant toutefois nécessaire). La démarche doit cepen- dant éviter deux écueils, celui de ne retenir que les chefs-d’œuvre d’une Mireille-Bénédicte Bouvet époque révolue et celui d’accumuler sans répit des données sur tout, au Conservateur de l’Inventaire risque de submerger l’utilisateur sous une documentation surabondante.

14 PROGRAMMES PROJETS DES CONFÉRENCES DU 4ème TRIMESTRE 2012

◆ Samedi 20 octobre MARCEL CORDIER LA LORRAINE DE BARRES ••••• ◆ Samedi 27 octobre MICHEL DURAND LA MODERNITE VIENNOISE : ARCHITECTURE PEINTURE ARTS DECORATIFS…

◆ Samedi 24 novembre M TISSOT ROBBE LES CORPS FRANCS EN LORRAINE 1814-1815

◆ Samedi 8 décembre MARCEL YONQUE JEAN BERAIN ORNEMENTISTE ET DESSINATEUR DE LA CHAMBRE ET DU CABINET DU ROI POUR LE TRICENTENAIRE DE SA MORT EN 2011

◆ Samedi 15 décembre JACQUES LAURENT LA RENAISSANCE DOSSIER PHOTOS : ◆ Date à définir MIREILLE CANET LA RENAISSANCE LA RENAISSANCE A LYON À NANCY

Petit jeu : identifier les monuments de la page suivante, avant de retourner cette page pour trouver les

références.

Trouillet et rue Saint-Michel) rue et Trouillet

rue (angle d’ Hôtel : 6 •

Ducal Palais : 3,4,5 • Citadelle la de

porte : 2 • Saint-Georges porte : 7 et 1

15 DOSSIER PHOTOS La Renaissance à Nancy

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6 5

7 Photographies © SHN