Ce dépliant s’appuie sur les dossiers d’Inventaire topographique Pays d’art et d’histoire de la Vallée du Villes et Pays d’art et d’histoire de la commune de Chenu, réalisés par Christine Toulier, conservateur Laissez-vous conter le Pays de la Vallée du Loir , Pays d’art en chef du patrimoine avec la collaboration de Natacha Abbriat, Ser - et d’histoire... en compagnie d’un guide-conférencier agréé par le ministère Pays de la Vallée du Loir vice du Patrimoine, Région et par Anetta Palonka- de la Culture et de la Communication Cohin, chargée d’études - inventaire au Conseil général de la , Le guide vous accueille. Il connaît toutes les facettes de la Vallée du e CDAOA de la Sarthe, et consultables sur Loir et vous donne les clefs de lecture pour comprendre l’échelle d’un u d v

paysage, l’histoire du pays au fil de ses villages. Le guide est à votre

www.patrimoine.paysdelaloire.fr/inventaire-du-patrimoine s écoute. N’hésitez pas à lui poser vos questions. u i

Visiter le village de Chenu a a e

La promenade dans le village est libre. Le service animation de l’architecture et du patrimoine t m

Pour les groupes, des visites guidées sont possibles sur réservation coordonne les initiatives de la Vallée du Loir, Pays d’art et d’histoire. â a h auprès du Pays d’art et d’histoire. Il propose toute l’année des activités pour les habitants, les touristes j c

Les clefs de l’église Saint Martin sont disponibles à la mairie. et le public scolaire. Il se tient à votre disposition pour tout projet. t i x a

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Office de Tourisme du Bassin Ludois Le Pays de la Vallée du Loir appartient au réseau national des Villes et t v

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Tél. 02 43 94 62 20 8 ’ e 4 Le ministère de la Culture et de la Communication attribue v Pays d’art et d’histoire de la Vallée du Loir 9

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l’appellation Villes et Pays d’art et d’histoire aux collectivités locales u »

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Tél. 02 43 38 16 60 qui animent leur patrimoine. Il garantit la compétence des guides- r d e l i n

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conférenciers et des animateurs de l’architecture et du patrimoine i u e a e t

et la qualité de leurs actions. ’ M s d

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Guérande et Fontenay-le-Comte bénéficient de l'appellation Villes

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Les pays du Perche Sarthois, du Vignoble Nantais, Loire Touraine et

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Maquette/Impression : Graphi Loir - 02 43 79 50 40 - 01/2012, selon la charte graphique conçue par LM Communiquer

© Crédits photographiques : Région des Pays de la Loire - Inventaire général - JB Darrasse © Dessin : Blanche Piscatory Plan de la façade de la mairie-école de 1907. Un site antique Si la paroisse de Chenu est mentionnée pour la première fois au VIII e siècle, des traces d’architecture antique indiquent l’existence d’édifices plus anciens. ➍

R ue Sa int Je an

➊ ➏ le ipa ➎ rinc ➋ e P Ru ➌

e u R e d n ra G ➊ La Grange Dîmière ➋ L’église Saint Martin ➌ La maison “1 rue Principale” ➍ Les maisons “5 et 7 rue Saint Jean” ➐ ➎ La mairie-école Le cimetière ➏ Glossaire Pilastre : support vertical similaire à Le château du Patys ➐ Ludwick Rajchman Pomiculture : culture de la pomme. une colonne mais de forme rectangu - Né à Varsovie en 1881, ce médecin Chapitre : ensemble de clercs appelés laire. fut l’un des acteurs majeurs dans la des chanoines qui ont en charge la ges - Ordre ionique : un ordre comprend Un site antique ture et le maraîchage, en tant que prin - commune. Des fragments d’architecture création et l’organisation de la Santé tion matérielle d’une ou plusieurs un niveau d’élévation marqué par Le village de Chenu est installé à la cipal type de culture. antique, relevés par Paul Cordonnier publique moderne. En 1932, il est églises. l’emploi de colonnes ou de pilastres. frontière sud du département de la Diétrie en 1939, ont été mis à jour à nommé directeur de l’organisation Appareil réticulé : maçonnerie consti - L’ordre ionique se reconnait notam - Sarthe, à sa rencontre avec l’Indre-et- Le calcaire tendre des coteaux, le tuf - proximité de la Fosse Beauregard. d’hygiène de la Société des Nations. tuée d’éléments carrés posés en losanges ment à son chapiteau qui présente Loire. Sous l’Ancien Régime, il était rat - feau, a servi à la construction de la plu - Exilé pendant la deuxième guerre de manière à former un motif de mailles deux enroulements sur les côtés. taché à la Province de l’Anjou. part des bâtiments de la commune et ce mondiale, le sort des populations de de filet. Croisée : fenêtre divisée en croix. dès le Moyen Age. régions dévastées et particulièrement Voûtes angevines : voûtes sur croisée Le bourg se niche dans un vallon creusé celui des enfants abandonnés l’amène d’ogives dont la clef de croisée se situe par le ruisseau du Chef de Ville qui ali - Des origines romaines à fonder l’UNICEF en 1946. Chassé sur un point plus élevé que la clef de mente les fossés du château du Paty ➐ Une occupation le long de la Fare est des Etats-Unis par le maccartisme, il chacun de ses arcs, ce qui lui donne une avant de se jeter dans la Fare. Les co - déjà attestée à l’époque gallo-romaine.

m revient en France en 1957. En 1965, il forme bombée. teaux environnants forment de larges En effet, selon certains archéologues, la plateaux sur lesquels s’étalent de nom - o termine sa vie à Chenu, où il avait ac - Fuie : petit colombier. voie romaine Tours – , égale - breux vergers. o quis La Fosse Beauregard en 1939. Cartouche : ornement servant d'enca - ment nommée chemin de saint Martin

La pomiculture * a remplacé la viticul - Z drement. ou chemin des romains, traversait la

Le viaduc, carte postale ancienne. Un bourg remodelé aux XVI e et XIX e siècles

Si les maisons du XIX e siècle dominent visuellement le bourg, Chenu conserve encore La ligne est inaugurée le 11 juillet 1886, centre, tire son inspiration des villas de un nombre important de maisons construites au lendemain de la guerre de Cent ans. lorsque le viaduc de Chenu est terminé. la côte normande. L’ouvrage d’art traverse hardiment la vallée à la sortie du bourg sur la RD La villa « Les Violettes » au lieu-dit Les 281 en direction de Villiers-au-Bouin. Il Longueraies est un autre témoignage de Une première période ments de baies se parent de motifs ins - est constitué de poutrelles métalliques l’influence du chemin de fer. Elle fut de prospérité pirés par l’architecture ancienne. assemblées qui annoncent la tour Eiffel. construite pour l’ingénieur des chemins Les traces du renouveau de l’architec - Désormais, les habitants vont pouvoir de fer responsable de ce tronçon. ture au XVI e siècle ne sont pas limitées La mairie-école ➎ à l’église. Le centre bourg conserve en - voyager et relier plus facilement Le Pour répondre aux besoins d’une popu - La Villa “Les Violettes”. core quelques maisons qui attestent Mans ou Angers. Les productions ma - lation plus nombreuse et aux nouvelles d’une période de prospérité. raichères vont s’exporter. exigences sociales, la commune se dote Un Moyen Age prestigieux Inversement, la gare de Chenu-La d’équipements publics. L’élément le plus remarquable est la A partir du Moyen Age, les chanoines Bruère attire de nouveaux habitants qui La mairie-école est construite en 1909 tourelle d’escalier de la demeure du n°1 du chapitre de la basilique de Saint- bâtissent de nouvelles demeures inspi - au cœur du village. Plusieurs projets de la rue principale ➌ (façade sur Martin-de-Tours sont seigneurs de la rées de la villégiature des bords de cour). La date de 1555 est sculptée dans sont étudiés dès 1892 mais aucun ne paroisse de Chenu. Ils participent acti - Marne ou des stations balnéaires. un cartouche *. Cette maison pourrait voit le jour. Finalement, le maire, M. vement à la reconstruction du bourg avoir logé un des chanoines du chapitre Guéret opta pour un grand programme après la guerre de Cent ans. La maison « Sam Suphi » construite de Saint-Martin-de-Tours. de construction réunissant la mairie dans les années 1920 ou 1930 par une ainsi que les écoles de filles et de gar - Deux autres maisons aux n°5 et 7 de la La Révolution Industrielle famille de bijoutiers parisiens en est un çons. Ce projet fut dessiné par l’archi - rue Saint Jean appartiennent à la La construction de la ligne Paris-Bor - exemple caractéristique. La toiture dé - ➍ tecte J. Durand. même époque : toits à forte pente, lin - deaux va bouleverser la vie du village. bordante, avec une lucarne-pignon au teaux des fenêtres sous la toiture et sur - tout les petits pilastres * d’ ordre Le cimetière ➏ ionique * encadrant les croisées * ➐. L’emplacement actuel du cimetière re - monte à 1812. Implanté dans le centre Le 1 rue Principale avant 1914. bourg, il va à l’encontre des recomman - dations hygiénistes de l’époque. Il abrite notamment la tombe de Ludwick Toutefois ces deux maisons ont la parti - Rajchman, fondateur de l’UNICEF et cularité d’avoir un rez-de-chaussée sur - les sépultures de la famille Piscatory, élevé. Le souci d’éviter les inondations châtelaine de Chérigny et fondatrice de dues à l’écoulement des eaux de ruissel - l’école française d’Athènes. lement explique le recours à ce type de construction.

Les reconstructions du XIX e siècle Au XIX e siècle la commune s’étoffe. Ar - tisans et commerçants s’installent au centre du bourg. Les progrès techniques généralisent l’emploi de la pierre de taille de tuffeau. Cette pierre tendre se prête particulièrement bien à la sculp - ture et permet de développer un décor soigné. Corniches, lucarnes, encadre - Croisée Renaissance, rue Saint Jean. Le cimetière.

Dessin du bourg de 1839. L’église de Chenu. Un bourg sous l’égide de Saint Martin de Tours Les chanoines de la collégiale, seigneurs de la paroisse, sont à l’origine de la construction des deux bâtiments les plus anciens du centre bourg.

placé au milieu d’une cour close de fos - sés et de haies dans laquelle se trou - vaient une fuie * et quelques dépendances en appentis. L’ensemble est modifié aux XIX e et XX e siècles. La grange est en effet vendue comme Bien National à la Révolution. En 1993, la commune, propriétaire de la grange, entreprend de classer l’édifice au titre des Monuments Historiques et de mener une large campagne de restau - ration en vue de lui redonner un nouvel usage.

L’Eglise Saint-Martin ➋ Les origines romanes de l’actuel édifice La Grange Dîmière. se lisent encore dans les murs de la nef : l’appareil réticulé * et les vestiges de pe - La Grange Dîmière tites baies en plein cintre. Le plan devait dite aussi la Merrie ➊ être relativement simple : une nef allon - Au XIII e siècle, le chapitre * de la Collé - giale de Saint-Martin-de-Tours acquiert gée prolongée par un chœur rétréci avec les droits de justice sur le fief de la Mer - une abside en cul-de-four. rie. Il est probable qu’ils construisirent L’église est profondément remaniée à la alors cet édifice qui mêle à la fois les fin du XV e siècle ou au début du XVI e Plan de l’église. fonctions de logis et d’entrepôt pour le siècle. Le chœur est entièrement recons - stockage de la dîme, impôt essentielle - truit. Il est couvert de voûtes dites ment versé en nature. Les chanoines, angevines *. Deux chapelles puis la prévôté d’Anjou à laquelle ils flanquent le nouveau chœur qui dant décor est à rapprocher de celui de de reconstruire le clocher en façade à la transfèrent leurs droits sur le fief au était également précédé d’un l’église de la commune voisine de La manière d’un porche. L’architecte man - XIV e siècle, nommaient un maire, un of - clocher porté par une travée de Bruère-sur-Loir, dépendant également ceau, Pascal Vérité, conduit les travaux. ficier chargé de rendre la justice et de voûte bombée. des chanoines de Saint-Martin-de- récolter l’impôt. Les chapiteaux portant ces Tours. Cette dernière a toutefois A l’intérieur de l’église, un retable re - Il est possible que ce dernier résidait sur voûtes représentent, entre au - conservé un ensemble de vitraux du marquable fut édifié en 1653 par le place. Ceci expliquerait les deux tres, le Tétramorphe, c’est-à- XVI e siècle tandis que ceux de Chenu sculpteur manceau Etienne Doudieu. grandes baies ouvragées et les traces dire les quatre évangélistes ont été vendus à une paroisse anglaise Réalisé en pierre de tuffeau, il est orné d’une cheminée monumentale retrou - accompagnés de leurs attributs. en 1840 pour financer les travaux de ré - de 5 statues de terre cuite représentant : vées sur le mur est. Ce décor pourrait dater des an - fection de l’église. saint Martin, saint Paul, saint Pierre, e Les nombreuses transformations subies nées 1515-1520. L’influence de Au XIX siècle, l’église est en effet en saint Louis et la Vierge. au cours des siècles rendent difficile la la Renaissance est perceptible mauvais état, notamment le clocher qui Le tableau central a été peint par Fran - restitution du bâtiment d’origine. On dans l’encadrement d’une porte se situait alors à la croisée du transept. çois Salet en 1654 sur le thème de peut néanmoins supposer qu’il était Ancienne carte postale. dans la chapelle sud. Cet abon - En 1882, la paroisse décide finalement l’Adoration des mages. Retable du maître autel.