G. WATERLOT - J. RICOUR - B. DELLERY

Programme de reconnaissance du gÎte aquifère de Nordausques (Pas-de- )

20 avril 1959 B« R* G* GaM»

BUHEAU DE RECHERCHES FACULTE DES SCIENCES DE LILLE

GEOLOGIQUES, GEOPHYSIQUES Laboratoire de Géologie

& MINIERES 23, rue Gosselet

LILLE (Nord)

74, me de la Fédération

PARIS (15»)

Département "GEOLOGIE"

PROGRA^IUE DE RECONNAISSANCE DU^GITE AQUIFERE

par

G. WATERLOT - J. RICOUR - B. DELLERY

Douai, le 20 afril 1959 DE NORDAUSQUES (Paa-de-Calals)

Les résultats fournis par un forage exécuté en 1958 à Nordaus» qaes (Pas-de-Calals) ont fait l'objet de deux rapports antérieurs (l)»

Il est maintenant nécessaire de définir les possibilités aquifëres de l'ensemble du gisement et de voir si celles-ci aont compatibles avec les besoins nouveaux du Service des Eaux de la Ville de Dunkerque évalués

à 30.000 m3/jonr.

Un fait nous semble tout d'abord évident : les essais sur le forage existant n'ont pas été suffisamment poussés pour permettre de se faire une idée exacte de la valeur du gisement dans ce secteur*

Le programme que nous proposons se divise donc en 3 phases s

1"/ Essais nouveaux sur le forage n" 1.

2^/ Implantation de forages en nombre suffisant pour obtenir le débit

recherché, compte-tenu du résultat des essais pr'5cédents«

3"/ Réalisation de ces ouvrages et essai de débit global,

Ifere Phase t Esaaia nouveaux sur le forage existant

a) Acidification dn forage 1

Seule lft partie supérieure du forage ayant été acldif Íée(voÍr rapport A. 1444)et la quantité d'acide mise en Jeu étant restée faible

(l) Rapport B.R.G.G.U. A. 1410

Rapport B.R.G.G.X4, A. 1444 « 2 -

(5 tonnes), nous proposons de procéder tout d'abord à une nouvelle acidification sur toute la hauteur forée (soit 199m) y compris celle qui a déjà été acidifiée. La quantité d'acide mise en Jeu devrait 6tre de l'ordre de 10 à 15 tonnes.

Avant de tenter cette opération, il faudra s'assurer que la partie du forage non tubée de 44m à 199,40m n'est pas obstruée par des

éboulements.

B) Essais de débit

Aprës cette opération, un essai de débit poussé devrr* être réalisé pour déterminer la forme du cône de dépression qui sera créé dans la nappe par l'exploitation de l'ouvrage à son régime normal d'u-! tilisation. C'est en effet de l'allure de ce cOne que dépendra l'im- | plantation d'éventuels ouvrages de captage.

Nous manquons malheureusement de points pour effectuer de irt^ les ebservations. Il serait donc indispensable d'exécuter rapidement des ouvrages piézonétriques en faible diamëtreo La nappe étant artésienne, il aemble inutile d'approfondir ces ouvrages de plus de quelques mètres en dessous du toit de la craie» Aucub oaptage im¬ portant ne prélevant de l'eau dans la crai^ à Nordausques il serait possible, pour réaliser cet essai de débit, d'employer la méthode de

THEIS qui permet d'évaluer exactement les possibilités d'une nappe d'a¬ près les résultats d'un essai de débit de durée réduite (72 heures),

à condition de disposer de piézomètres Judicieusement implantés.

Nous proposons donc l'implantation ci-dessous (figure l) qui tient compte d'une part du sens probable d'écoulement de la nappe (dm

SW a« ne) et de 1 'épaississement de la couverture Imperméable qui se fait du S an N. Figure 1 t Implantation des piézomètres

S : Sondage

P : Pièzom«fre

Echelle: 1/1.000

Il serait souhaitable d'équiper ces plézomètres d'appareils enregistreurs (l).

Le dépouillement des résultats de cet essai permettront do

(l) Ces appareils pourront dtre prêtés par le B.R.G.G.M. - 4 -

déterminer la forme exacte de la zone d* influence du sondage 1 pour un

débit donné donc de déterminer 1* espacement rationnel des ouvrages de

captage.

2fene phase i Implantation des ouvragea de captage

Il a été signalé antérieurement (l) que le aous-sol crayeux

des vallées constituait en général une zone privilégiée pour la fissu¬

ration de la roche. Pour réaliser un captage dana les meilleures condi¬

tlona, il serait donc nécessaire de disposer les forages selon une

ligne perpendiculaire ë l'axe de la vallée, mais d'autre part, divers

auteurs (l) ont attiré l'attention, h plusieurs repriseSf sur le fait

que les débits de la nappe de la craie diminuent très rapidement

lorsque le recouvrement tertiaire augmente. La différence de rendement

constatée entre les forages de et et celui de Sergues

illustre bien ce fait.

Il faut donc implanter les ouvrages de telle sorte quo le

recouvrement tertiaire ne dépasse par une épaisseur de l'ordre d*une

trentaine de mètres. Il est d'autre part souhaitable que ce recouvre¬

ment ait tout de même une épaisseur suffisante (une dizaine de mètres),

pour assurer une protection contre le-s infiltrations superficielles.

Nous savons que dans le secteur considéré les formations ter¬

tiaires ont été en partie reprises dans les alluvions quaternaires,

11 est donc fort probable que le substratum de ces formations a ane

forme irrégulière qui épouse le thalweg des vallées quaternaires an¬

ciennes. Il est impossible, par des observations de surface de déter¬

miner l'allure de ce substratum. C'est pour cette raison que nous

reconamandons de procéder è une reconnaissance géophysique préalable.

(1) Le Monde Industriel n* 532 - Avril 1957 - page 9. - 5 -

Il semble qie l'on pourrait tout d'abord tenter d'étudier

2 profils parallèles, orientés SW-NE^, c'est-à-dire parallèloneat à

la vallée, Dour déterminer la largeur d'une bande E-W dans laquelle

le recouvrement imperméable varie entre 10 et 30 mètres (voir figure^

Lorsque cette zone sera délimitée, 2 profils parallèles, perpendicu¬

aux précédents, et distants d'une longneur définie par les

résultats des premiers profils, pourront être réalisés à travers

toute la vallée*

SW

R*ofil géophysique . - 6 -

Dea mesures électriques (notamment sondages électriques)

semblent susceptibles de donner des résultats probants. En effet, le

recouvrement tertiaire et quaternaire (imperméable et argileux) doit

être plus conducteur que la craie même gorgée d*eau.

La slsmlque-réfractlon (l).pourrait donner également de bons

résultats. La zone d*lmplantation favorable ayant été déterminée par

la méthode géophysique, 11 ne resterait qu'à implanter les ouvrages

en tenant compte des impératifs topographlquea r«

Si l'implantation se fait sans prospection géophysique, les

forages devront êtreslmplement disposés selon une ligne perpendicu¬

laire à l'axe de la vallée.

3ème phase - Réalisation des ouvrages et esaal de débit global

Le programme de l*essai de débit global ne pourra être établi

qu'en fonction des résultata obtenus par l*essal ds débit réalisé au

eours de la 1ère phase du forage 1 et compte tenu de l'implantation

générale des ouvrages.

Douai, le 20 avril 1959

G. WATERLOT t Professeur à la faculté des sciences de Lille

J. RICOUR : Ingénieur géologue en chef au BRGGU

B. DELLERY s Aldo-géologue ftu BRGGU.

(l) Les méthodes nouvelles permettent de supprimer les explosions, qui pourraient être gênantes dans le cas particulier, et de les rempla¬ cer par la simple chute d*un poids.