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1 • 9-17 Neuf carrés (1972) 21'22 pour quatre flûtes et dix diapositives (Éd. Leduc) Françoise Ducos, flûte et piccolo, Élise Patou, flûte et piccolo, Myriam Chiapparin, flûte, piccolo et flûte alto, François Veilhan, flûte, piccolo, flûte alto, flûte basse 9. Carré simple 0'50 10. Diagonales 1'21 11. Rotation 1 3'22 12. Muro torto 1 1'25 13. Rotation 2 1'55 14. Aires linéaires 3'26 Œuvres pour flûte(s) non enregistrées du compositeur 15. Muro torto 2 3'03 16. Rotations-éventails 3'12 17. Intersections 2'48 • 18. Promenade (1971) 8'11 pour flûte en sol et piano (se joue autour d’un piano en simultané • 1-7 Herbier 7 (2018) 14'21 avec les Préludes pour cordes, dans les cordes du piano) (Éd. Leduc) pour flûte et clavecin Alain Louvier, piano. François Veilhan, flûte alto Alain Louvier, clavecin. François Veilhan, flûte et piccolo (inédit) 1. Sycomore 1'47 •19-25 Herbier 1 (2004) 16'11 2. Roseau 2'15 sept pièces pour deux flûtes (Musicare conservatoire de Nîmes) 3. Ébène 1'16 François Veilhan et Élise Patou, flûtes et piccolos 4. Bambou 2'57 19. Cytise 1'32 5. Poirier 1'15 20. Ornithogale 2'28 6. Buis 3'33 21. Campanule 2'21 7. Genévrier 1'18 22. Perce-neige 1'21 23. Onagre 2'00 • 8. Qu’est devenu ce bel œil ? (1976) 6'36 24. Nigelle 3'33 pour flûte et bande (d’ap. Claude Le Jeune) (Heugel coll. Mélanges) 25. Marguerite 3'03 François Veilhan, flûte Durée totale : 67'01 2 3 Page de l’herbier personnel d’Alain Louvier. Cytise. Avec le soutien de la Fondation Francis et Mica Salabert La Fondation Francis et Mica Salabert a été créée en 1981 par Madame Mica Salabert et présidée par les compositeurs Marcel Landowski jusqu’en 1999, René Koering et depuis 2003 Michel Decoust, ses missions étant de défendre le patrimoine musical français et universel, la recherche ainsi que la création musicale. Dans cette perspective, elle soutient des actions pérennes, distribue des prix de composition et participe à une politique de commandes musicales internationales ainsi qu’à l’édition de monographies et d’écrits liés aux problématiques musicales des XXe et XXIe siècles. Elle administre également les publications de la collection Musica Gallica. La Fondation participe ainsi à la sauvegarde du patrimoine, et reste particulièrement attentive aux dialogues entre l’écriture et ses expressions sonores. www.fondation-salabert.org Traduction intégrale du livret en anglais, et illustrations agrandies, mises en ligne sur le site www.francoisveilhan.com rubrique boutique, espace « CD Alain Louvier. Flûtes, espaces, promenade… » 4 5 Comme chez Guillaume de Machaut ou Iannis Xenakis (deux aînés d’époque différente que Louvier affectionne particulièrement), Nature et Science sont ici convoquées à bon Entre nature et culture, escient. Ainsi, si certaines pièces du Chant des aires (1988) pour flûte soliste et vingt- l’œuvre pour flûte d’Alain Louvier quatre flûtes dépendent de lectures directes de formes géométriques (on peut réelle- ment entendre par exemple un trapèze ou un rectangle !), le cycle des Herbiers (notam- Si, à l’image de son maître Olivier Messiaen, Alain Louvier est plutôt considéré ment Herbier I - 2004 - pour deux flûtes, Herbier III - 2008 - pour flûte et quatre guitares, comme un homme de clavier(s) extrêmement doué (clavecin, clavicorde, piano, Herbier VII - 2018 - pour flûte et clavecin…) puise dans des contextes à la fois poétique orgue…), le rapport à l’aulos est néanmoins considérable dans son catalogue constitué et botanique, culturel et naturel. Avouez que l’on ne peut qu’être grisé devant la rêverie à l’heure actuelle de plus de 130 opus. sonore induite par tous ces beaux sujets : en dehors de noms pertinents de crucifères (devenus des titres) qui irriguent la logique programmatique de l’Herbier III, écoutez Alors que dans Le Banquet, Platon propose d’un revers de la main « d’envoyer promener ces musiques baptisées « Sycomore » ou « Genévrier »… « Cytise » ou « Ornithogale »… la joueuse de flûte »… Louvier a toujours montré une tendresse particulière pour « Onagre » ou « Nigelle »… Dans de telles circonstances (qui pourraient peu ou prou le registre multifacettes de la flûte (en soliste ou en ensemble - voyez Pentagone de faire songer au Catalogue d’oiseaux de Messiaen ?), l’amateur éclairé peut comprendre 1966, Suite en do de 1977, Musique de neige de 1986, Quatre paysages de 1997, Éclipse aisément qu’Herbier VI pour contrebasses se réfère au domaine des arbres et qu’Herbier de 1999, Heptagone de 2003, Bach, Bachélios de 2009, Le soleil s’est noyé dans son sang VII se rapporte aux différents bois « dont on fait les flûtes ». qui se fige de 2018…). Bien entendu, ce contexte vaut de surcroît au plan de toutes les flûtes traversières (les Neuf carrés se développent par exemple sur cinq octaves allant De même, en tant que praticien de l’art dichotomique, si les Neuf carrés (1972) pour du registre de la flûte basse à celui du piccolo… À cet égard, le compositeur a d’ailleurs quatre flûtes (et dix diapositives) se fondent sur des semaines de calculs et des mois déclaré qu’il était « de la génération qui a vu la flûte se développer, acquérir le rang de de travail graphique (chacune des courtes pièces s’attachant à une figure géométrique famille par l’apparition des graves »). particulière : « Carré simple », « Diagonales », « Rotations-éventails »…), Promenade (1971) pour flûte en sol et piano se présente comme une libre mélopée constituée de petits En plus d’être fidèle à ses divers gestes esthétiques liés à une écriture scrupuleuse bouts de séquences, éléments somme toute « primitifs », émaillés scéniquement par de la musique, le présent programme discographique mêle de concert les différents des gestes de déambulation et accompagnés sonorement par des accessoires compo- centres d’intérêt qui nourrissent l’imaginaire du compositeur (botanique, ornithologie, sites… astronomie, entomologie, arithmétique, géométrie analytique…). Faut-il alors rappeler que, dans l’ordre de la métaphore poétique comme dans celui de la transposition En outre, à l’instar d’un Berio ou d’un Zimmermann, l’art de Louvier passe volontiers (im)probable, Claude Debussy disait : « La musique est l’arithmétique des sons comme par le geste citationnel. Dès lors, ce n’est pas un hasard si, au cours de l’écriture de l’optique est la géométrie de la lumière » ? cette Promenade, le compositeur a tenu à glisser subrepticement (et malicieusement), 6 7 vers la fin du morceau, un extrait pertinent d’œuvre de son « dieu », Claude Debussy (en l’occurrence « le flûtiste doit donner l’illusion que c’est lui qui a trouvé le Prélude à l’après-midi d’un faune », a révélé le compositeur). Enfin, dans ce sillage révérenciel, il faut noter que pour la pièce mixte intitulée Qu’est devenu ce bel œil ? (1976) et écrite pour flûte et bande magnétique, la cellule originale (si moderne par son chromatisme altier) provient du début de la chanson éponyme du compositeur de la Renaissance, Claude Lejeune (qu’affectionnait par ailleurs Messiaen)… Concernant tout ce riche corpus instrumental, héritier à la fois des anciens (Mozart, Beethoven) comme des modernes (Debussy, Varèse), notre musicien utilise à l’envi les vertus caractéristiques de la flûte « pastorale » comme les effets émancipés de la flûte « urbaine ». Entre contrainte légèrement apprivoisée et liberté finement muselée, l’art original de Louvier louvoie sans réserve entre nature et artifice (le souffle et le micro-in- tervalle, le flatterzunge et le multiphonique… étant couramment au service de la musicalité et de la poésie primordiales). Contrairement à Plutarque qui racontait qu’Alcibiade « ne voulut jamais apprendre à jouer de la flûte parce que ce talent lui paraissait méprisable et indigne d’un homme libre », on peut être convaincu que la composition pour cet instrument à vent à la « plastique » sonore très malléable tient, de la part d’Alain Louvier, d’une certaine noblesse de cœur et d’esprit. En dehors des cinq opus convoqués dans ce CD Flûtes, espaces, promenade…, il ne vous reste qu’à apprécier, en complément, la partition d’Envols d’écailles (1986) pour flûte, alto et harpe (pour celles et ceux qui ont l’ouïe fine, là aussi, le troisième et dernier mouvement ne fait-il pas entendre un motif légèrement altéré de la célèbre Sonate dédiée par Debussy, à la toute fin de sa vie, à l’alliage devenu mythique de ces trois instruments ?). Pierre Albert Castanet Professeur à l’Université de Rouen et au CNSM de Paris. Auteur de «Louvier... les claviers de Lumière» Éd. Millénaire III 8 9 photo Élise Patou Herbier VII 14'21 Ces 7 petits duos sont en progression de durées ; du plus court au plus long pour flûte et clavecin Genévrier (n°7), Poirier (5), Ebène (3), Sycomore (1), Roseau (2), Bambou (4), Buis (6) En multipliant à chaque fois par 1,32 (la racine 7e de 7)… Après Herbier 1 (2 flûtes), Herbier 2 (mandoline, guitare et harpe) en 1/8 de tons Les sept plantes de l’Herbier 7…. Herbier 3 (flûte et 4 guitares), Herbier 4 (clavecin et piano), 1 - Sycomore Acer pseudoplatanus (1'25) Herbier 5 (cor et percussion), Le bois de l’érable sycomore est l’un des plus précieux des Herbier 6 (contrebasses et récitants), feuillus des forêts européennes. Il est clair et homogène, ce … voici Herbier 7, pour flûte et clavecin… qui permet de le teindre facilement. Mais c’est également un bois dur, apprécié en menuiserie, ameublement, parqueterie Écrit pour une formation typiquement baroque, Herbier 7 s’en distingue et sculpture. Il est très prisé des luthiers pour fabriquer des néanmoins par la scordatura du clavecin, où le clavier supérieur comporte 7 flûtes, des bassons ainsi que les caisses de résonance pour les touches baissés d’un ¼ ton, selon une suite de quartes justes : instruments à cordes.