BEATIFICATION

DU PERE LOUIS BRISSON

SAMEDI 22 SEPTEMBRE 2012

A TROYES dans l’Aube

Qui est le Père Brisson ?

Le Père Brisson est né à Plancy, dans le diocèse de Troyes en Champagne, le 23 juin 1817. Il est baptisé le 29 juin de cette même année. Ses parents, fervents pratiquants, l’élèvent chrétiennement. Il fait sa première Communion le 22 mars 1829 dans l’église de son village et aura toujours un grand amour pour Notre Seigneur au St Sacrement. Il est confirmé le 29 juin 1829. D’abord écolier au presbytère de Plancy, Louis Brisson entre en 1831 au petit Séminaire de Troyes où il se distingue par une ardente piété et son intelligence. De 1836 à 1840, il poursuit brillamment ses études au grand Séminaire. Il est ordonné prêtre le 19 décembre 1840. En 1841, il est nommé confesseur et professeur au pensionnat de la Visitation de Troyes et en 1843 il devient aumônier de la Communauté. Pendant 40 ans, jusqu’en 1884, il se pénètre de la pensée et de la spiritualité de François de Sales, sous la remarquable impulsion que la Mère imprime à ce monastère. Toutefois il résiste longtemps à celle-ci qui le presse de fonder une Congrégation de prêtres destinés à répandre la doctrine de St François de Sales. Mais la Providence le conduit peu à peu dans cette direction.

Fondation des Oblates de saint François de Sales :

En 1841, Mgr Cœur, évêque de Troyes, érige dans son diocèse l’Association catholique de St François de Sales pour la défense de la foi, nomme l’Abbé Brisson Directeur. Observateur attentif des « signes des temps », l’abbé Brisson se propose aussi – et en cela il est initiateur-de protéger la vie morale des jeunes ouvrières, très nombreuses dans cette ville de bonneterie, créant pour elles ateliers et maison de famille. En 1866, il en confie la direction à deux anciennes élèves de la Visitation, Léonie Aviat et Lucie Canuet. Ainsi prend naissance la Congrégation des Sœurs Oblates de Saint François de Sales. Léonie Aviat devenue Soeur Françoise de Sales, en est la première Supérieure Générale.

Fondation des Oblats de Saint François de Sales :

En 1869, Mgr Ravinet demande à l’abbé Brisson de reprendre en main l’unique collège catholique de la ville, contraint de fermer en raison de difficultés d’ordre économique. C’est un vrai défi ! L’abbé Brisson n’a ni hommes, ni argent… Mais sur l’ordre de son Evêque, il jette le filet… et aidé de quelques dévoués collaborateurs prêtres, il commence cette Congrégation entrevue par la Mère Chappuis : la Congrégation des Oblats de saint François de Sales. Les œuvres de ces 2 Congrégations se développent rapidement : écoles, pensionnats, patronages, mission du Namaqualand au Sud de l’Afrique en 1882, puis dans d’autres pays par la suite. Le Père Brisson en est l’âme et gouverne ses deux familles religieuses avec sûreté de vue et cette clairvoyance que Dieu accorde aux fondateurs. Pendant de nombreuses années, tout converge vers lui ; il traite toutes les affaires : direction des études, travail intellectuel, sciences, art, constructions, organisation matérielle et économique, formation spirituelle des Oblats et des Oblates : rien ne lui demeure étranger, son génie créateur embrasse tout. A cette connaissance approfondie des choses pratiques, il allie une vie intérieure intense. C’est essentiellement une âme d’oraison, il a faim et soif de Dieu, vit habituellement en sa présence, se veut adorateur perpétuel de Notre Seigneur dans l’Eucharistie, va se ressourcer régulièrement à la Chartreuse de Bosserville ou à la Grande Chartreuse.

Les épreuves du Père Brisson :

Le sceau divin de l’épreuve marque particulièrement sa vie. D’abord à travers dix années (1878-1888) de relations difficiles avec l’autorité diocésaine qui entrave son action et l’expansion de l’œuvre hors du diocèse ; mais quand sonne l’heure de la réconciliation, à , le Pape Léon XIII salue en le Père Brisson « l’homme de la paix ». Puis cette souffrance s’accroît encore, les dix dernières années de sa vie, lors de la persécution religieuse qui se déchaîne en (1901-1904) et anéantit en grande partie les œuvres des Oblats et des Oblates ; ses fils et ses filles sont expulsés ; leurs maisons sont confisquées. Lui-même, empêché par son grand âge de les suivre en exil, se voit contraint, en 1904 à chercher refuge à Plancy, dans l’humble maison qui avait abrité son enfance. En ces années douloureuses d’adversités, la vertu du Père Brisson donne toute sa mesure : il tient son âme respectueuse devant la volonté de Dieu et redit avec : « Le Seigneur m’avait tout donné, le Seigneur m’a tout ôté, son Nom soit béni ». Ferme dans la foi et sûr de l’avenir de ses deux Congrégations, il n’est pas ébranlé dans son invincible confiance.

Mort du Père Brisson :

Le Père Brisson expire le jour de la fête de la Présentation de Jésus, le 2 février 1908, à l’âge de 91 ans. Sans une intervention énergique du notaire de Plancy, le liquidateur-séquestre des biens des religieux allait, ce matin-là, procéder à la vente aux enchères de la maison, des meubles et jusqu’au pauvre lit de cordes sur lequel expire le serviteur de Dieu.

La présence des Oblates à Morangis :

MORANGIS ET LA MAISON DU DESERT : A l’ origine, le surintendant Fouquet y établit un rendez-vous de chasse, puis la propriété passa entre les mains de Sieur Guillaume Roger intendant de Jean-Jacques De Barillon, Seigneur de Morangis... Au XVIIIème siècle on y planta de grands cèdres du Liban rapportés par les célèbres botanistes, les frères Jussieu... De siècle en siècle la propriété s'embellit. Le marquis de Senevoy en devint propriétaire et peu après sa mort, la vente de l'ensemble fut décidée. En 1845, l'Abbé Beaussier, Supérieur des Sœurs Augustines de Sainte Marie de Lorette, l'achète sur les conseils de son amie, considérée comme Sainte, la Mère Marie de Sales Chappuis. Peu de temps après, vint la commune. L'Abbé Beaussier éprouvé par tous ces évènements, tomba gravement malade et, le 6 avril 1879, il s'en retourna à Dieu : la petite communauté de Lorette avait perdu son conseiller. Les Sœurs vivaient chichement du produit de la vente des fleurs artificielles qu'elles confectionnaient. La Mère Marie de Sales Chappuis leur conseilla alors de faire appel au Père Brisson, aumônier de la Visitation de Troyes. Celui-ci venait de fonder, en 1866, la congrégation des sœurs Oblates de Saint François de Sales et bientôt après la congrégation des Pères Oblats de Saint François de Sales qui s'établirent peu après, à Morangis, au château situé à proximité de l’actuel Hôtel de ville. Le 21 juin 1872, les Sœurs de Lorette s’unissent à la congrégation des Sœurs Oblates qui viennent d’être fondées par le Père Louis Brisson. Suite à l’encyclique du pape Léon XIII sur la condition ouvrière, Monsieur et Madame Poussineau, conseillér par le Père Deshairs, Oblat de St François de Sales, se rendent « au Désert ». Enchanté de cette visite, le couple décide d’y élever une chapelle et une aile adjacente aux anciennes constructions. C’est ainsi que le jeudi 22 Octobre 1891 eurent lieu la bénédiction et la pose de la première pierre de l’Orphelinat Saint . Le 23 avril 1892, le Père Brisson avait la joie de bénir la nouvelle chapelle où 6 jeunes filles prenaient l’habit de novices. Le 24 Septembre 1889, Marie Sophie Auger, Sœur Louise-Marie, déclarait officiellement en Mairie de Morangis l’ouverture de l’Ecole et le 4 Novembre, celle d’un internat pour filles. Les jours s'écoulaient paisiblement lorsque survint une nouvelle tempête : la spoliation des biens des Congrégations religieuses et leur expulsion hors de France. Morangis fut très vite touché. Le 28 décembre 1901, un décret du président de la République plaçait sous séquestre les maisons des Oblates de Paris et Morangis pour les vendre aux enchères publiques. Une nouvelle fois, c'est grâce à l'intervention de Monsieur Poussineau que la Maison du Désert fut sauvée : en effet, étant le principal investisseur, il était en droit de revendiquer l'acquisition de la propriété lors de sa mise aux enchères. Ce qu'il fit, et le 14 février 1903, la maison fut rendue aux Oblates. Mais, pour pouvoir continuer leur œuvre et éviter l'exil, les Sœurs durent quitter leur costume religieux et subir de nombreux interrogatoires suivis de perquisitions. Malgré cela, grâce au courage de toutes, l'œuvre se poursuivit à Morangis et des jeunes filles de Paris vinrent même passer les vacances d'été dans le parc, profitant du calme et de la verdure. Pendant la guerre 14-18, la maison se vida à nouveau pour être envahie par les fantassins, mais Soeur Angèle-Aimée (Mlle Aline Vaurs) directrice de l'école et trois autres Sœurs demeurèrent fidèles au poste, recueillant même de jeunes alsaciennes en exode. La maison resta intacte. Malgré des bouleversements importants (persécutions religieuses, guerres de 1914-1918 et de 1939-1945), l’école Saint Joseph a tenu bon et a modifié quelque peu sa physionomie pour s’adapter au besoin des temps. Le bâtiment d’origine devenant trop petit, des classes préfabriquées furent construites en 1961 ; puis l’ouverture de classes enfantines a encore obligé de nouvelles constructions en 1968 puis celles du cycle 3 en 1978. L’école accueillant toujours plus d’enfants (plus ou moins trois cents) et surtout des demi-pensionnaires (une vingtaine de communes étant représentées) il fallut construire un bâtiment de restauration en 1995. Et en février 2004, un nouveau projet de construction fut mis en œuvre pour remplacer les classes « en préfabriqués » devenues vétustes. En janvier 2005, de nouvelles classes maternelles entraient en fonction et en septembre 2005, tous les enfants étaient accueillis dans des classes neuves. Samedi 5 novembre 2005 eurent lieu la bénédiction et l’inauguration des nouveaux locaux. En 2008-2009, la réhabilitation du bâtiment d’origine « Maison du désert » complète l’embellissement de la propriété. L’histoire de l’école continue à s’écrire chaque jour ; elle s’enracine dans le passé et depuis 1989 a dépassé ses 100 ans d’existence, pour se projeter vers l’avenir !...