Une histoire puissance 27

MÉDIATHÈQUE

E=hv tion : Philippe Grimaud ra Illust Toute identité se construit sur une histoire. Notre histoire est riche multiplication des charges de la Maison et diverse, elle mêle destins individuels et destinées collectives du roi attirent de nombreux nobles de pro- au sein d’un même territoire. Les villes ont tissé des liens entre elles CHAPITRE I vince dans l’entourage du souverain. C’est et aujourd’hui cette histoire nous l’écrivons à 1 puissance 27 communes. ainsi qu’au fil du temps se constituent de grands domaines en région parisienne 2, Michel Bournat, Président de la Communauté Une histoire qu’il faut remettre en valeur pour s’enrichir. d’agglomération -Saclay La noblesse fait de larges concessions aux dans l’Histoire ruraux pour les retenir ou les attirer, et attri- bue ainsi des concessions individuelles 3.

e long des routes qui sillonnent les pay- Pour finir, ce sont les bourgeois qui PRÉAMBULE sages se forment des bourgades. L’axe cherchent à effectuer des placements en Paris-Chartres passe par Saclay, profitant de notre proximité avec Paris. Ils se Gif-sur-, Gometz-le-Châtel, concentrent principalement sur les labours arlera-t-on un jour des « Paris-Saclay- Au Moyen Âge, le Hurepoix était étendu de et . Quant à la voie Paris-Orléans, elle et les prés. Cette arrivée de la bourgeoisie siens » ? Sans doute, du moins pas la Seine à la Loire. Aujourd’hui, on la situe devient un axe stratégique sous la monarchie parisienne dans nos campagnes est possible encore. Lorsque l’on vit sur le territoire entre les forêts de et Fontaine- capétienne. Les rois y installent des commu- grâce à un élément clé : la coutume de Paris de Paris-Saclay, on est d’abord habitant d’une bleau, au nord de la Beauce et à l’ouest de nautés laïques et religieuses, à l’image des (partage successoral égalitaire) qui s’ap- commune. Et pourtant, si Paris-Saclay est né la Brie. L’étymologie de son nom reste tou- moines de Saint-Germain-des-Prés dont on plique alors dans notre région. Elle amène artificiellement en 2016, nous sommes une tefois mystérieuse. Pour Claude et Jacques retrouve la présence aux environs de Massy à la fragilisation des petits paysans au profit communauté. 27 villes. 318 000 habitants. Seignolles, qui ont rédigé un ouvrage sur le dès le Moyen Âge. Ces communautés pos- d’une population plus riche et puissante, qui Autant d’histoires qui font la grande. Autant folklore du Hurepoix 1, c’est d’abord la dis- sèdent de nombreuses terres qui seront rachète leurs parcelles suite à leur endette- de passés qui ont fait notre présent. Autant de position hydrographique qui caractérise le cultivées par les habitants. ment 4. diversités qui font aujourd’hui notre force Hurepoix. À l’évidence, aujourd’hui, per- commune. sonne (ou presque) n’a pourtant le sentiment de vivre dans le Hurepoix… Une terre agricole à exploiter (1450-1560) La tentation de Paris et les nouveaux métiers Pour comprendre ce qui nous rassemble, allons plutôt explorer le passé. En regardant Le territoire sur lequel nous vivons, travail- La guerre de Cent Ans (1337-1453) s’achève. Entre 1500 et 1550, le morcellement des en arrière, on saisit les liens, les connexions, lons ou étudions est riche d’une histoire La paix, bien que relative, permet le repeu- parcelles est extrême 5. Neuf paysans sur les points communs qui nous unissent ou complexe. Pour la comprendre, il faut aussi plement. La propriété foncière du clergé dix détiennent moins de 2,5 hectares. Ils nous définissent. Banlieusards, Parisiens, regarder ce qui a vécu et nous survivra. Le marque profondément la région. Pour atti- doivent trouver d’autres activités pour Franciliens, réunis par des usages qui caractère rural de notre territoire reste un rer les paysans et mettre en valeur les terres nourrir leur famille. À partir des guerres dépassent largement les frontières de nos élément fondamental de son identité, faisant en friches, les religieuses accordent des baux villes. dire à tous que cet espace est à la fois urbain à très long terme, comme à Gif-sur-Yvette. et rural. Depuis 1547, les chanoines de Notre-Dame- 2. JACQUART (J), Société et vie rurales dans le sud Là où en France, la plupart des habitants de-Paris possèdent par exemple la terre et de la région parisienne, du milieu du XVI siècle au s’identifient spontanément au nom de leur L’ambition ici n’est donc pas de conter l’his- la seigneurie de Wissous. Une communauté milieu du XVII, thèse dirigée par Mousnier Rolland, région ou de leur département, en Île-de- toire de 27 communes. Plutôt de nous pen- laïque, l’Hôtel-Dieu de Paris possède, elle université Paris-Sorbonne Lille, 1973. France les identités locales n’ont pas sur- cher sur les liens qui nous attachent à une aussi, un vaste ensemble de fermes au sud vécu au temps et encore moins à la supré- histoire commune, à un vécu partagé. Ils de la capitale. Il y a aussi les prieurés et les 3. JACQUART (J) «Réflexions sur la communauté matie de Paris. Tout juste certains évoquent ont façonné ceux qui nous ont précédés sur couvents. Citons, entre autres, le Couvent d’habitants» dans Paris et l’Île-de-France au temps encore des zones géographiques, formant ce territoire où nous vivons aujourd’hui, des Célestins de Marcoussis qui possède, en des paysans (XVI-XVII siècles), 1990, Paris. des ensembles cohérents, et où des modes ensemble. plus des bois autour du monastère, plus de de vie communs ont pu exister. Historique- 800 hectares. 4. MUCHEMBLED (R) et BENNEZON (H) et Michel ment, l’ comprenait ainsi la Brie (MJ), Histoire du Grand Paris, de la Renaissance à la française, le Gâtinais français, la Beauce… et 1. SEIGNOLLE (C) et SEIGNOLLE (J), Le folklore Le rôle croissant de la monarchie, le déve- Révolution, Paris, mars 2009. le Hurepoix où l’on trouve le territoire actuel du Hurepoix , Tradtions, superstittions aux portes loppement de la Cour sous Charles VIII de Paris-Saclay. de Paris, Paris, 1937. (1483-1498) et François Ier (1515-1547) et la 5. Ibid.

2 3 de Religion (1562-1598) et jusqu’en 1715, les TEMPS DE GUERRES petits paysans s’endettent de plus en plus. Ils Les guerres de religion La guerre La Première Guerre cherchent un autre métier, en lien avec l’arti- (1562-1598) franco- prussienne mondiale (1914-1918) sanat ou la fabrication textile. Les métiers de Les périodes de (1870-1871) libraire et d’imprimeur auront le plus de suc- guerre ralentissent La région subit les La région toute entière cès ainsi que la confection textile. Naissent ou interrompent conséquences des affronte- Palaiseau est cruellement a été touchée par la ainsi les fils des tisserands en toiles de Bures l’activité d’échange sur ments qui se déroulent éprouvée durant cette guerre. Dans les premiers et de Gometz-le-Châtel. le territoire et avec Paris. à Paris. Alors que la guerre guerre. L’armée jours d’août 1914, tous Elles laissent derrière éclate en 1562, Condé et allemande envahit les hommes partent au C’est aussi à cette époque que l’on observe elles désolation et ruines. 2 000 cavaliers arrivent à le village le 19 septembre combat. les premiers départs des habitants de notre Palaiseau. Ils ravagent tout. 1870. À Wissous, lorsque territoire vers Paris. Ils partent comme Les habitants de la région la venue des troupes apprentis, servantes et vont grossir la popu- vivent dans l’insécurité prussiennes est lation parisienne. Souvent, les enfants des et la peur de la maladie. annoncée, les habitants, La Seconde Guerre campagnes partent en apprentissage au La guerre de Cent « Le pays est désert 1». à l’exception de 8 d’entre mondiale (1939-1945) bourg voisin ou à Paris. Celui qui part peut Ans (1337-1453) À Gometz-le-Châtel, eux, dont l’abbé François louer les biens qu’il a conservés, ou bien les soldats et chevaux ripaillent Gy quittent le village L’existence des forts bâtis céder à des parents restés au pays. Les dyna- « Les Parisiens avaient et les greniers vides poussent pour se réfugier à Paris. pour la guerre de Prusse, miques changent et les mentalités évoluent, vu monter jusqu’au ciel les mercenaires à sacrifier Les récoltes sont pillées. dont la conception est tant au niveau des paysans que de ceux qui la fumée et les flammes les récoltes en fauchant le blé Des constructions sont dépassée, est prise en profitent des échanges avec la capitale. d’une infinité de lieux et à peine mûr 2. Seule la moitié établies tel le fort de compte dans les plans venir jusqu’à eux de la récolte est vendable. Palaiseau, construit de l’armée allemande. le troupeau lamentable À Bures, la population pour assurer la défense Le fort de Palaiseau sera Des sols inégalement répartis des hommes, des femmes s’enfuit et il ne reste que de Paris. incendié en 1944 par les et des petits enfants qui 12 religieuses. La résistance Durant les deux dernières Allemands. Durant les Toute la vie du monde rural est influencée fuyaient leurs champs paysanne compte à cette décennies du XIXe siècle, préparatifs du débar- par les conséquences de cette répartition et leurs villages. Les époque. De leurs refuges en la rage sera un fléau quement allié de 1944, du sol. On parle d’exploitation indirecte. La habitants des campagnes forêt, les villageois sortent particulièrement redouté. les bombardements terre est considérée comme instrument de avaient succombé aux pour attaquer les soldats Pasteur mettra au point touchent à la fois les voies profit et c’est de cette manière que les proprié- épidémies qui ravagèrent isolés. Les échanges, si actifs son vaccin en 1885. de communications et taires se distinguent au sein du monde rural. la contrée ou bien ils d’habitude entre les environs les industries. Les ponts avaient fui, redoutant les de la capitale et le territoire, et trains sont tous Au final, seules les réserves des grandes excès des gens de guerre. sont réduits 3. attaqués. Dans la nuit seigneuries et les possessions des commu- Les uns s’étaient abrités du 2 juin 1944, la ville nautés ecclésiastiques, échappent aux par- dans les châteaux, dans de Massy reçoit les tages successoraux, ce qui préfigure ce que les églises qu’ils avaient 1. Société des amis de Gif premières bombes : seront les terrains dans le futur. Les officiers fortifiées, les autres et d’alentour, op. cit. p. 4. 344 tonnes tomberont et bourgeois des villes, eux aussi, tentent derrières les murs de du ciel. d’agrandir leurs domaines tout au long des Paris. Quelques malheu- 2. Ibid. XVIe et XVIIe siècles 6. reux s’étaient cachés dans les forêts où ils menaient 3. JACQUART (J), op. cit, p. 3. Pendant toute cette période, le Hurepoix ne une vie de sauvage 1. » JACQUART (J), « Les paroisses connaît que les contrecoups de la politique et circonscriptions religieuses royale. Le fossé se creuse entre ceux qui pos- en Île-de-France jusqu’à sèdent et les autres. 1. Société des amis de Gif la révolution française », dans et d’alentour, Gif-sur-Yvette Paris et l’Île-de-France au temps en quête de son histoire, des paysans, XVIe-XVIIe siècle, Paray-Vieille-Poste, 1992. Paris, 1990. 6. JACQUART (J), op. cit. 2 p. 3.

4 5 d’ouvrage égal 9 » En 1648, c’est l’axe le plus Les foires et marchés Des hôtelleries et tavernes fréquenté. La circulation est importante, ne CHAPITRE 2 serait-ce que pour le service royal et le ravi- En parallèle, laboureurs, marchands locaux On travaille, on sème, on tisse, on vend et taillement de Paris. Sans oublier la route de et d’ailleurs se rencontrent dans les foires on achète, on se soigne et on se pose. La vie Paris à Chartres (route nationale 188). et marchés. Elles se multiplient aux XVe et se rythme : hôtelleries et tavernes sont de Au fil des routes, XVIe siècles en même temps que la renais- plus en plus nombreuses le long des routes Sur le plan commercial, les demandes de sance de l’activité agricole et commerciale. qui nous lient. Simon Hérou « marchant la vi(ll)e Paris sont trop nombreuses pour être satis- Attirés par le succès de ces rendez-vous, hostellier et maistre de la Corne de Cerf à faites par la seule production régionale et les seigneurs demanderont au Roi l’autorisa- Longjumeau » au XVIe siècle est concurrent nécessite donc des arrivages plus lointains. tion de posséder les sites qui les accueillent. de Jehan Richer et son Lion d’Or. Dans la ntre ces terres, des routes. Des voies qui Ces échanges commerciaux, déjà présents On peut notamment citer les halles de ville, on en compte une douzaine au début connectent nos villes entre elles, et nous au XVIIe siècle, vont encore s’accentuer au Montlhéry 10, dont le marché remonte à 1142 du XVIIe siècle, 27 en 1792 et une trentaine relient à Paris. Sur le territoire de Paris- XVIIIe siècle. Les environs de Longjumeau et la foire à 1540 11. jusque 1840. Les hôteliers possèdent parfois Saclay, elles sont nombreuses et pour cer- et Montlhéry, notamment, concentrent des une exploitation agricole, de façon à s’ap- taines très anciennes, remontant à l’antiquité activités horticoles qui alimentent la capi- « Le marché au blé de votre ville de provisionner en vin et nourriture à moindre gauloise ou gallo-romaine. Plusieurs de ces tale en fruits et légumes. Avec le dévelop- Montlhéry a été depuis un temps immémo- frais. Les circuits courts n’ont pas attendus axes historiques sont toujours centraux, par- pement du commerce, la frontière avec la rial le plus fameux de votre royaume, car notre époque. ticulièrement en direction de Paris. Le poids population agricole devient plus difficile à comme c’est dans ce marché que les boulan- de la capitale est décidément l’une des clés tracer. Certains habitants mènent plusieurs gers et les communautés de Paris et des lieux dans notre histoire commune. activités de front. circonvoisins prennent leurs fournitures de Les relais de Poste blé pour la subsistance de Paris, tant à cause La vie et les activités s’organisent le long de la facilité et sûreté du chemin et du peu C’est vers 1480 que Louis XI crée des relais des routes, qui ne sont pas seulement par- Les maisons-Dieu de distance de Paris à Montlhéry qui n’en de poste, à la fois sur les directions de Lyon, courues par des voyageurs ou des commer- est éloigné que de sept lieues, qu’à cause du puis d’Orléans, sous les ordres des Chevau- çants. On peut aussi y apercevoir le Roi et sa Les maisons-Dieu viennent en aide aux grand nombre de moulins à eau qui ès envi- cheurs de l’Écurie du Roi. Leur rôle était de suite. Charles VIII (1483-1498) 7 et Louis XII pauvres, aux malades et à ceux qui n’ont rons de ce marché dans lequel les meuniers transporter la correspondance royale. À côté (1498-1515) 8 séjournent souvent à Marcous- pas d’abris pour la nuit. On les aperçoit à prennent les blés à l’instant de l’achat et en des relais de poste, on trouvait gîte, couvert sis, chez l’amiral de Graville avec qui ils vont Montlhéry, Longjumeau et Palaiseau. rendent deux après les farines dans les mai- et services : forge ou maréchal ferrant... chasser. Maladreries et léproseries s’installent sons des boulangers à Paris ; cela faisait que le long des routes, mais suffisamment tous les fermiers et laboureurs du voisinage De Versailles à , on compte L’activité commerciale des campagnes est éloignées des bourgs pour éviter la con- et même plusieurs laboureurs de la Beauce y huit relais postaux dont un à Longjumeau. étroitement liée au passage des grandes tagion. On en trouve par exemple à Linas, amenaient des blés et les marchands forains Les relais doivent disposer d’une ferme routes et au voisinage de Paris. On peut citer Longjumeau. Dès le XIIIe siècle ces établis- en achetaient aux marchés de Pithiviers, ou d’une auberge avec écuries, granges et la route de Paris à Chevreuse qui a alors un sements de santé sont mentionnées à Malesherbes, Janville, Auneau, Etampes et remises, où peut être logée et entretenue tracé proche de celui de la route départe- Palaiseau, Massy, Orsay et Gometz-le-Châtel. pour y en amener et en trouvaient une cavalerie importante. Ainsi, 60 à 80 che- mentale 8 et passe par Saclay et Saint-Aubin… le débit, et cette abondance rendait les blés vaux en moyenne sont toujours disponibles La route de Paris à Orléans, quant à elle, à meilleur marché et par conséquent le pain pour les courriers du roi : des percherons, traverse Longjumeau, Linas, Montlhéry : moins cher dans Paris » 12. des ardennais ou des poitevins. Il faut des « La reine des voies (..) Non seulement en terres labourables et des prairies à proximité France, mais dans tous les royaumes il n’y a pour les nourrir. Des chevaux de renfort sont 10. MALTE-BRUN (Victor-Adolphe), Montlhéry, parfois à disposition pour aider à monter les son château et ses seigneurs, Paris, 1870. côtes, comme à Longjumeau et Linas. 7. 8. Les notes indiquées sont celles 9. LEMAIRE (F), Histoire et Antiquités des dates de règnes. de la ville d’Orléans dans OULMONT, 11. Ibid. L’opéra-comique « Le Postillon de Longjumeau », op. cit., p1. écrit en 1836 par Leuwen et Brunswick, 12. VENARD M Bourgeois et paysans au témoigne à quel point ce cocher de voiture XVIIe siècle., recherche sur le rôle des bourgeois pari- de poste est populaire à l’époque. Il dis- siens dans la vie agricole au sud de Paris, Paris, 1957. pose d’un statut économique appréciable.

6 7 de Massy-Palaiseau est construite en 1886 Les maîtres de poste et aubergistes, quant l’église de Longjumeau, l’épitaphe de Merlin CHAPITRE III sur la « Grande Ceinture stratégique ». à eux, sont souvent une seule et même per- de Valfol « en son vivant chevaulcheur ordi- sonne ou d’une même famille. Ils consti- naire d’esayrye du Roi et tenant la poste pour L’arrivée du train a un impact direct sur les tuent une élite sociale. À Chilly-Mazarin ledit seigneur à Longjumeau ». Cette histoire villes. En un peu plus d’un siècle, Gif passe par exemple on trouve dans les églises locale trouve aujourd’hui écho avec le cri- XIX e siècle : la région du village à un véritable bourg. Autour des paroissiales les pierres tombales de chevau- térium cycliste de la ville : les cyclistes sont gares se développent des quartiers. Les cheurs ordinaires de l’écurie du roi, tenant entraînés par des cyclomoteurs rappelant les se met en mouvement équipements se multiplient : lavoirs, mar- la poste royale, et des marchands hôteliers historiques postillons. chés, hôtels, adductions d’eau, écoles. De du XIXe siècle. On peut apercevoir dans nouveaux services voient le jour : poste, télé- u XIXe siècle, la population de la graphe, téléphone, caisse d’épargne. Avec région parisienne augmente, offrant l’arrivée du train, l’église n’est plus unique- de nouveaux débouchés écono- ment le centre de vie du village. Les cités miques. Les moyens de transport et de com- s’animent. munication doivent suivre. Un premier pas a été franchi avec l’amélioration des chemins Du sol à la route carrières de grès rouge. de Marcoussis, qu’elle vicinaux, des rues et des routes. L’ensemble Des vignerons aux maraîchers, « Pour obtenir du pavé exploite autant qu’elle des voies de communication s’améliore et on des paysans aux artisans Tout le Hurepoix dur, ce n’est donc pas de le peut. Bien qu’ayant aperçoit déjà pointer les vapeurs du chemin « est formé d’un plateau Fontainebleau, mais bien revendu la carrière en de fer 13.. À partir de 1865, la plupart des cultivateurs calcaire sur lequel se sont de Saulx-les-Chartreux, 1875, l’exploitation des environs de Palaiseau arrachent leurs déposées par endroits de Palaiseau, Orsay qu’il persistera jusqu’à C’est en 1844 que la réalisation de la ligne de vignes, de même que quelques années plus larges nappes de sable faut les tirer 2 » . la fin du siècle. Sceaux est décidée. Son promoteur construit, tard ceux de Montlhéry 15. Le phylloxera pouvant atteindre jusqu’à sans subvention, le premier tronçon « dans atteint l’Île-de-France vers 1885, mais la 60 mètres d’épaisseur Vers 1810-1815, Paris a Du côté d’Igny, l’espoir de pouvoir prolonger ensuite cette viticulture est déjà en pleine régression. La avec, notamment dans besoin annuellement d’un c’est la pierre meulière ligne vers la riche vallée de Chevreuse... vigne est remplacée par les produits maraî- les vallées de l’Yvette, de million et demi de pavés qui est extraite et Un important trafic de marchandises est chers et les fruits, alimentant le marché pari- la Juine et de l’Essonne, de grès : 300 000 destinés qui servira dans espéré, composé principalement de pavés sien dont les besoins ne cessent de croître. qui ont creusé leur sillon aux voies nouvelles et la région à la qu’il a fallu jusqu’ici convoyer par de mau- Les légumes sont variés à Montlhéry, sur- dans ce plateau, des 1 200 000 pour remplacer construction vais chemins, ce qui avait fait envisager le tout à partir de l’ouverture de l’Arpajonais bandes de grès 1 » . les pavés usagés. Sous des pavillons de percement d’un canal 14 ». En 1867, la gare de (ligne Paris-) en 1894, on cultive les Depuis Philippe Auguste Haussmann, la Ville de banlieue de l’époque. Gif-sur-Yvette est inaugurée. gros marrons à et les tomates entre (1180-1223), le grès est Paris acquiert la carrière Palaiseau et Longjumeau. utilisé pour le pavage À la même époque est validée la construction des rues, mais aussi pour de la ligne dite de « Grande Ceinture », une La région est aussi un grand centre de pro- les bordures de trottoir. 2. Rapport de l’ingénieur ceinture ferroviaire autour de Paris à une duction de graines. Surtout à Verrières- Les grès les plus résistants ordinaire de l’arrondissement quinzaine de kilomètres du boulevard péri- le-Buisson, où la famille Vilmorin est instal- viennent de Saulx-les de Corbeil, proposant phérique. Elle doit assurer l’interconnexion lée depuis 1815. Elle y possède près de cent Chartreux, Palaiseau de reconstruire complète- des lignes reliant la capitale à la province et hectares au début du XXe siècle. En 1922, sur (Lozère), Gif et Orsay, ment la chaussée de soulager la ligne de Petite Ceinture. La gare 1 713 habitants, plus de 200 travaillent chez où l’on trouve aussi des la route royale n°5 entre Vilmorin, et la maison subsistera jusqu’en Villeuneuve-Saint-Georges 1962. et la forêt de Sénart. 24 avril 13. RAFOIDI (D), « La commune de Wissous de 1. Société des amis de Gif 1837 (AN F14 1640) dans 1830 à 1939 » , dans Bulletin de la société histo- et d’alentour, op. cit. p. 4. OULMONT, op. cit., p. 1. rique et archéologique de Corbeil de l’Essonnne et du Hurepoix (1988) , Corbeil-Essonnes 1989.

14. Ibid. 15. Ibid.

8 9 Avec le chemin de fer, les activités com- Paul Fort s’installe à Montlhéry avec sa Ces visiteurs contribuent à l’essor du com- merciales se diversifient. La rivière Yvette Fraises et haricots femme et sa ribambelle d’enfants parce que, merce local. Ils consomment dans les cafés, alimente tanneries et mégisseries. On de Paris-Saclay dit-il, « jamais notre budget familial ne nous déjeunent dans les restaurants, prennent trouve également des tuileries et des bri- dans les assiettes à Paris permettrait de conduire, lors des vacances parfois pension pendant quelques jours l’été. queteries qui exploitent la terre glaise de la annuelles, une telle progéniture à la mer 18 ». Ils louent voitures, carrioles à ânes, barques région, comme à Massy. L’élevage est égale- La voie ferrée Limours- Paris, Il y prend racine, rachète lopin après lopin et pêchent le long de l’Yvette. On s’y baigne ment pratiqué dans la région, majoritaire- en assurant des liaisons presque toute la colline, et y réside jusqu’à même ! La politique hygiéniste change la ment consacré au mouton. Contrairement rapides avec les marchés sa mort en 1960. perception de la nature. En témoigne l’in- à aujourd’hui, les troupeaux sont gardés de la capitale, favorise quiétude sur la possible pollution de l’Yvette : et rentrés à la tombée du jour. En 1903, l’agriculture dans les vallées. La circulation ne fait qu’augmenter, dans les des chlorures concentrés sont effet utilisés à Palaiseau, on recense 300 moutons, Deux nouvelles cultures appa- deux sens de circulation. Il est désormais pour le blanchiment du linge. 212 chevaux ou mulets, 70 vaches, 20 porcs, raissent : la fraise et le haricot. possible de passer la journée dans la capitale, 15 chèvres, 14 bœufs, et 12 ânes. Au milieu XIXe siècle, la fraise donc d’y travailler, tout en habitant sur notre L’éclairage public, l’entretien des routes et la devient un dessert apprécié territoire. À chaque printemps, les Parisiens sécurité commencent à être problématiques. Fin XIXe début XXe siècle, l’agriculture de la bourgeoisie parisienne. reviennent pour profiter d’une nature pré- Les accidents sont fréquents sur la route et se modernise. Elle devient plus intensive On la cultive en particulier servée. Les guides Joanne indiquent pour n’épargnent pas non plus le train : en 1909, grâce à l’apparition de nouvelles machines : dans les vallées de la Bièvre et chaque gare les circuits pédestres à suivre et l’accident de Longjumeau coûtera la vie à machines à battre, tracteurs, faucheuses de l’Yvette, à Palaiseau, Massy, où louer des voitures. Ils seront les prémisses douze passagers, promeneurs du dimanche et moissonneuses mécaniques 16… Le terri- Igny, Verrières-le-Buisson, de nos offices de tourisme « Destination et maraîchers. toire, malgré tout, reste largement marqué Lozère ou encore à Paris-Saclay ». par son caractère rural. Saulx-les-Chartreux. Le fumier en provenance des écuries parisiennes est Quand Paris débarque à la campagne transporté par chemin de fer. 18. Ibid.

Les échanges avec Paris ne se font pas à sens Des femmes venues de unique. Avec le train, c’est aussi de nouveaux Bretagne, des épouses horizons qui s’offrent aux Parisiens. Notre d’ouvriers carriers, toutes territoire devient un lieu de villégiature les femmes et les fillettes sont apprécié, des écrivains notamment (George mobilisées pour cultiver la Sand, Alexandre Dumas fils, Charles Péguy, fraise. Elles travaillent toute etc.). George Sand, une fois installée à Palai- la journée : une femme seau, dans une lettre adressée à son fils, parle ramasse entre 60 et 80 kg Souvenirs stations du télégraphe aérien, la compagnie jusqu’à de « paysage admirable, de vrai Ruysdael 17 » . par jour. Conséquence indi- de Montlhéry, 1883 : Palaiseau avec son nouveau Montlhéry ; mais beaucoup Dès la fin du XIXe siècle, les Parisiens aisés recte : l’absentéisme scolaire. fort et (…) Longjumeau de voyageurs font ce trajet construisent leur résidence dans la région, Les aînés, garçons ou filles, … Du sommet de la tour dans un bas-fond, dont à pied (2 km), par ce que profitant d’un cadre champêtre, proche de doivent garder à la maison et même des promenades on ne distingue que le haut la route (de Corbeil la capitale. leurs frères et sœurs plus qui sont à ses pieds, on jouit des maisons. Pour se rendre à Versailles) est belle jeunes, alors que leur mère d’une panorama splendide à Montlhéry, les moyens et agréable 1. passe la journée entière aux et magnifique(…) La route de transports sont des plus champs. Cette culture épuise d’Orléans se poursuit jusqu’à faciles. 1.) Par la route de 16. BERGOUNIOUX (P), BREDIF (H), Luce LEBART les sols et oblige à maintenir Paris, en droite ligne, tout en Paris à Orléans ; 2.) Par (L), TRIMBACH (E) , Plateau de Saclay, et les vallées la terre nue. La production se se prêtant aux plis et replis le chemin de fer de Sceaux, de la Bièvre, de la Mérantaise et de l’Yvette : racines tournera alors au moment de du terrain. À sa gauche, jusqu’à Palaiseau ; et ensuite d’avenir, Les-loges-en-Josas, 2003. la Première Guerre mondiale la butte des Petits-Champs, par omnibus ; 3.) Par le vers la culture des céréales, la Ville-du-Blois, le rocher chemin de fer d’Orléans, 17. CRAISSATI Marie-Noëlle, Balade en Val-dOise, des pommes de terre, de Saulx-les-Chartreux jusqu’à la gare de Saint- 1. PAYEN (J), Notice Sur le pas des écrivains, Paris, 1998. des betteraves et des légumes. où était jadis l’une des ichel et par omnibus de sur Montlhéry, Paris, 1883.

10 11 au tour de l’École polytechnique et l’École la Communauté Paris-Saclay porte en elle réalisation de moyens de circulation douce Supérieure d’Électricité (future Supélec, ce projet d’un développement partagé à et de solutions innovantes de mobilité. CHAPITRE IV aujourd’hui CentraleSupélec) de s’installer l’échelle du territoire, en même temps qu’elle sur le plateau de Saclay. permet de mutualiser et optimiser des com- Paris-Saclay est en train de se forger une pétences au service des habitants. La collec- identité, par-delà l’image de banlieue. XX siècle : de nouvelles tivité travaille au service des communes et Cette identité ne s’appuie pas seulement Nous sommes dans les années 60, la ban- de ses habitants. sur le cluster technologique et scientifique, villes et les débuts d’une lieue parisienne grandit à vue d’œil. Le elle s’appuie aussi sur une dynamique de histoire scientifique logement se développe et avec lui, çà et là, Bientôt, le cluster accueillera 20 % de la développement durable et l’amorce d’une de grands ensembles offrant tout le confort recherche publique et privée française. En transition écologique. Avec 60 % d’espaces moderne de l’époque. Il faut aussi loger 2019 et 2020, les créations de l’Institut poly- naturels et agricoles, 4 115 ha préservés de ’est après la Seconde Guerre mondiale les nombreux enseignants, chercheurs technique de Paris et de l’Université Paris- toute urbanisation sur le plateau de Saclay… que notre territoire sera celui choisi par et étudiants qui affluent sur le territoire. Saclay favorisent les collaborations au profit Paris-Saclay se distingue par son cadre de les centres de recherche. Suivront les Gif-sur-Yvette, Massy et Villiers-le-Bâcle de la recherche et l’innovation. Elles contri- vie et son environnement préservés ; ils sont universités, les grandes écoles et les entre- entre autres se développent et Les Ulis buent au rayonnement du territoire à l’inter- les témoins d’un passé rural toujours vivant prises innovantes... Une particularité qui naît. Définie comme Zone à Urbaniser en national. On invente le monde de demain aujourd’hui, des marqueurs de notre his- marque l’histoire contemporaine de Paris- Priorité en 1960, Les Ulis, ville imaginée à Paris-Saclay et cette dynamique est un toire et de notre identité. Saclay. pour accueillir ces nouvelles arrivées, naî- moteur qui irradie le développement des tra officiellement le 17 février 1977 après 27 communes. Chaque jour, nos forêts, nos rivières, Le gouvernement décide de créer le Commis- un vote par référendum des habitants de nos champs, nos routes et nos fêtes nous sariat à l’Énergie Atomique (CEA) en 1945. Il Bures-sur-Yvette et d’Orsay et une décision ramènent à ce passé rural auquel nous se tourne vers Frédéric et Irène Joliot-Curie finale préfectorale. Un territoire durable qui écrit son histoire sommes tant attaché. Les veines qui nous (fille de Pierre et Marie Curie) qui font le irriguent ont traversé les époques et nous choix du plateau de Saclay pour bâtir un Aujourd’hui encore, les infrastructures de rappellent combien notre destin demeure centre d’études nucléaires. En achetant la Vers un cluster de rang mondial transport sont déterminantes pour connec- aujourd’hui encore partagé… Nous sommes même année le château de Gif-sur-Yvette ter notre territoire au reste de la région et tournés vers Paris (souvent, parfois…) et pour le compte du Centre National de la Le mouvement va s’accélérer au XXIe siècle. créer du liant entre les habitants, avec et aussi liés par un quotidien où il fait bon Recherche Scientifique (CNRS) dont il est le La concentration d’universités, de grandes pour ses usagers et ses visiteurs. Outre l’ar- vivre, sur ce territoire de sciences désormais directeur, Frédéric Joliot pose les premières écoles, de centres de recherche et d’entre- rivée du RER et la création des autoroutes, le porté par un potentiel d’innovation inégalé pierres de la spécialisation scientifique du prises innovantes se poursuit. L’aménage- développement de l’aéroport d’Orly sous sa en France. C’est à la fois tout cela qui nous lie. territoire 19 . En 1946, ce sera ainsi l’installa- ment du campus sur le plateau de Saclay forme actuelle, dans les années 1960, créera Notre identité, c’est d’abord notre diversité : tion du CNRS à Gif-sur-Yvette, la délégation renforce encore cet écosystème scientifique une passerelle vers le monde. L’ouverture de 127 ou 27 villes et villages attachés à un passé CNRS Île-de-France qui demeure à ce jour la et académique. la gare de Massy TGV, en 1991, marque éga- commun, ensemble tournés vers l’avenir. plus importante du Centre de recherche. lement une étape cruciale dans la desserte et Pour consolider ce projet de cluster techno- le rayonnement du territoire. Jusqu’en 1952, le territoire voit donc appa- logique et scientifique de rang international, raître les sites du CNRS à Gif-sur-Yvette, du l’État décide d’en faire une Opération d’Inté- À présent, c’est le Tram 12 (Massy-Évry- CEA à Saclay ou bien encore de l’Office natio- rêt National (OIN). Avec la loi du 3 juin 2010 Courcouronnes) en 2022, puis la ligne 18 du À SUIVRE… nal d’études et de recherches aérospatiales relative au Grand Paris, le destin de Paris- Grand Paris Express en 2027 (Massy-Christ (ONERA) à Palaiseau. En 1954, ce sont les Saclay prend une dimension nationale : de Saclay en 2026, puis Orly-Massy en 2027, laboratoires de physique nucléaire du CNRS l’Établissement public d’aménagement (EPA et Versailles en 2030) qui sont attendus pour qui s’installent à Orsay, puis une partie de la Paris-Saclay) se crée, chargé de superviser multiplier les connexions… Faculté des sciences de Paris, sous le nom les travaux d’aménagement et d’œuvrer au d’Université Paris-Sud Orsay. En 1976, c’est développement économique du cluster. Ces nouvelles infrastructures faciliteront le quotidien des habitants, mais aussi de Créée en 2016 de la fusion de deux inter- toutes celles et ceux qui viennent travailler 19. DELACOURT (F), Chroniques de l’Essonne, communalités (Europ’Essonne et Commu- sur notre territoire. Tous les acteurs territo- Saint-Cyr-sur-Loire, 2009. nauté d’agglomération du Plateau de Saclay) riaux s’engagent dans le développement et la

12 13 UN SIÈCLE D’AVENTURE

Verrières-le-Buisson 1 553∙15 578 Igny Une histoire puissance 27 c’est aussi Saclay 1 420 un film regroupant images d’archives et vidéos amateurs. 10 405 Wissous Villiers-le-Bâcle 413∙4 083 Vauhallan À retrouver sur paris-saclay.com 845∙7 544 229∙1 253 371∙2 091 Massy 1 745∙51 142 St-Aubin Palaiseau Chilly- 113∙724 3 450∙35 881 Mazarin Champlan Orsay 736∙2 779 415∙20 320 Gif-s/-Yvette 2 392 Bures- 991∙21 994 16 753 Villebon-s/-Yvette s/-Yvette 586 809∙10 657 Saulx-les- Longjumeau 9 997 Chartreux Les Ulis 2 425∙21 390 1 087∙5 927 VILLE NÉE EN 1977 Villejust Gometz-le-Châtel Épinay- 25 361 Ballainvilliers 469∙2 787 485∙2 401 s/- 538 2 148 4 624 La Ville- 11 395 Nozay du-Bois 265∙4 715 1 060 7 815 Marcoussis

1 905∙8 300 Montlhéry 2 493∙7 829

Linas 1 170∙6 839

UNE HISTOIRE PUISSANCE 27

Comparaison du nombre Cahier spécial détachable du trimestriel d’information de la Communauté d’habitants par ville 1911-2020 d’agglomération PARIS-SACLAY n° 12 - Janvier 2020 01 69 35 60 60 / [email protected] (Source INSEE recensements de la population totale) Écrit par : Constance Colon (Service civique, histoire du territoire) Éric Sieberath, Séverine Alfaiate, Olivier Fermé Nombre d’habitants en 1911 / Mis en page par : Annabelle Féral / Illustrations originales : Philippe GRIMAUD / Dépôt légal à parution / ISSN : 2495 – 8409 / Imprimerie : Groupe Maury Imprimeur Nombre d’habitants en 2020 / Tirage : 149 000 exemplaires / Distribution toutes boîtes : ISA PLUS

Le territoire de l’Agglo est passé en un siècle de 30 113 à 320 584 habitants.

14 15 Un écosystème d’innovation, des incubateurs, 25 500 entreprises et des pôles de compétitivité

Le seul opéra de banlieue parisienne Un cluster économique et scientifique d’envergure internationale

Des pôles de transports multimodaux et des mobilités Un patrimoine historique, douces et innovantes architectural et sportif

Des services de proximité, Des réseaux de médiathèques et de des pauses, de la vie et des balades conservatoires innovants

Des espaces agricoles, 15% de la recherche nationale un Triangle vert et des circuits courts et 4 médailles Fields

4522 ha d’espaces naturels protégés

Parc Orsay université 1, rue Jean Rostand 91898 Orsay Cedex 33 (0)1 69 35 60 60