Revue de presse Septembre - Octobre 2018 ف ّ قراءة ي� الصحافة شتنبر - أكتوبر 2018

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Contents Septembre 2018 7

LES INSPIRATIONS ÉCO 7 ENTRE L’EUROPE ET L’AFRIQUE, LE MAROC CONSTITUE UNE VÉRITABLE BARRIÈRE CONTRE L’IM- MIGRATION CLANDESTINE 7 NADOR : ARRESTATION DE DEUX SUBSAHARIENS POUR L’ORGANISATION D’IMMIGRATION IRRÉ- GULIÈRE 7 UE : L’ESPAGNE ÉPINGLÉE POUR SES EXPULSIONS MASSIVES DE MIGRANTS VERS LE MAROC 8 SANCHEZ BOUDE-T-IL LE MAROC ? 9 MIGRATION : «LA ROUTE VERS MARRAKECH» 9 H24 10 Immigration clandestine: le Maroc refuse de jouer au gendarme dans la région (El Khalfi) 10 Migration: la Commission européenne souligne l’importance de la coopération avec le Maroc 11 El Khalfi: «Le Maroc a avorté plus de 65.000 tentatives d’immigration clandestine en 2017» 11 MEDIAS 24 12 74 réseaux et 54.000 tentatives d’immigration clandestine au Maroc en 2018 13 Emigration clandestine du Maroc: enfin des chiffres officiels 13 YABILADI 14 Immigration : L’accord entre le Maroc et l’Espagne décrié, appliqué aléatoirement 14 Migration : Le Maroc et l’Algérie doivent être aidés, selon le ministre français de l’Intérieur 15 Migrants : la France préconise une aide financière en faveur de l’Algérie et du Maroc 16 Migrants expulsés : Des ONGs fustigent à nouveau le Maroc et l’Espagne 17 Migration : Le Maroc compte sur l’aide de l’Europe 17 TELQUEL 18 Migration : Les dessous de la rencontre entre le gouvernement marocain et les ambassadeurs africains 18 Deux migrants meurent pendant leur transfert vers le sud du Maroc 19 : «Le Maroc refuse d’être le gendarme de l’immigration clandestine» 20 Khalid Zerouali : « Nos moyens sont mobilisés contre l’émigration, nous ne pouvons pas faire plus » 21 23 المغرب ج ئ يفا� ي ناألوروبي� برفض دور »درك الهجرة يغ� شال�عية« 23 ُ ي ف »رايتس ووتش« تطالب المغرب بالتحقيق ي� مقتل »شهيدة الهجرة« 24 ظاهرة الهجرة يغ� شال�عية بالمغرب 25 ف الهجرة تجمع يمسؤول إسبانيا والمغرب ي� الصويرة 26 ALYAOUM24 27 ف ف المغرب يفكك 74 شبكة اتجار � شالب� والهجرة السية.. الخل�: المغرب يرفض أن يكون دركيا 27 ف ي ُ ي � 2018 فقط.. 6000 بمغر� »حركوا« إل إسبانيا 27 ي ي ن ت تدفق “قوارب الموت” يدفع وزير الهجرة اإلس يبا� إل زيارة المغرب حامال مق�ح “الهجرة القانونية” 28 تكتل جمعيات طنجة ينتقد ظروف ترحيل مهاجرين أفارقة بالمغرب 29 ف حمالت ترحيل آالف المهاجرين.. حقوقيون يردون عىل يالخل� 29 حقوقيون: المغرب يرحل مهاجرين ي ن حاصل�عىل اإلقامة 30

Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 3 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn GADEM DANS LA PRESSE 31

H24 31 Le GADEM dénonce les déplacements forcés des migrants 31 Le Maroc commence le rapatriement de migrants vers leur pays d’origine 32 YABILADI 32 Migration : Le Gadem lance la campagne d’alerte «Coûts Et Blessures» 32 Expulsion des 116 migrants au Maroc : Des rassemblements dans vingt villes d’Espagne 33 Des associations marocaines s’insurgent contre les expulsions «abusives» de migrants au Maroc 33 LEDESK 36 La traque des migrants au Maroc dénoncée par des associations 36 FRANCE CULTURE 36 Le Maroc, désormais premier pays de transit vers l’Europe, durcit sa politique migratoire 37 BENIN WEB TV 38 Le Maroc durcit la traque aux migrants sur fond de maltraitance et d’abus 38 LAVENGUARDIA / EFE 39 ONG marroquí denuncia expulsión de 6.500 emigrantes clandestinos del país 39 EL universo 41 ONG denuncia desplazamientos forzados de migrantes en Marruecos 41 EL PUEBLO DE CEUTA 42 Marruecos empieza a deportar inmigrantes a países de origen 42 ALYAOUM24 43 ّ السلطات ترحل آالف المهاجرين األفارقة نحو الجنوب 43 NADORCITY 44 تقرير اسود حول ترحيل المهاجرين بالمغرب.. تكبيل وأصفاد و مداهمات 44 LAKOME 46 ق منظمة حقوقية: األجهزة األمنية رحلت بالقوة 6500 مهاجر يإفري� إل وسط وجنوب البالد 46 Octobre 2018 47

LIBERATION 47 Radioscopie d’un flux migratoire sans précédent 47 Rabat et Madrid favorables à une migration légale, ordonnée et rationnelle 48 La pression migratoire au centre d’entretiens entre Abdelouafi Laftit et son homologue espagnol 48 HUFFPOSTMAGHREB 49 Nasser Bourita réitère le refus du Maroc d’abriter des centres d’accueil des migrants 49 L’Espagne demande à l’UE plus de fonds destinés au Maroc pour gérer l’immigration clandestine 49 L’UE déboursera 140 millions d’euros pour aider le Maroc à gérer l’immigration clandestine 50 Immigration: Le Maroc remercie l’Espagne pour les 140 millions d’euros promis par Bruxelles 51 À Madrid, le ministre de l’Intérieur Abdelouafi Laftit et son homologue espagnol s’entretiennent de la question migratoire 52 Le Maroc à la table du G6 européen sur la migration et le terrorisme 53 LE360 53 CAMPS DE RÉFUGIÉS: LA POSITION DU MAROC SUR LA MIGRATION DIVISE L’EUROPE 53 LUTTE CONTRE L’IMMIGRATION CLANDESTINE: LE PLAIDOYER DE L’ESPAGNE POUR LE MAROC 54 YABILADI 55 Nasser Bourita rejette la création de centres d’asile, des agences européennes s’en chargent 55

4 Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn MIGRATION : L’ESPAGNE DONNE PLUS DE 2,5 MILLIONS D’EUROS EN ÉQUIPEMENT AU MAROC 57 Immigration : Le Maroc «ne sera jamais le gendarme de qui que ce soit», affirme Bourita 58 JEUNE AFRIQUE 59 Migrants : Khalid Zerouali plaide pour « une nouvelle ère de coopération avec l’UE » 59 TELQUEL 60 L’Espagne demande au Maroc de « démonter le mensonge du rêve européen » 60 55 des 208 migrants entrés à Melilia renvoyés au Maroc 61 Le Maroc appelle à un soutien «pérenne» de l’UE 61 LE DESK 62 L’Espagne s’est engagée à être «la voix» du Maroc dans l’UE sur les questions d’immigration 62 LA NOUVELE TRIBUNE 64 World Policy Conference : Rabat accueille les débats sur la question migratoire 64 FRANCE 24 65 Maroc : des migrants entassés dans un parking de police avant leur expulsion 65 RFI 67 La route migratoire marocaine devient la plus empruntée de la Méditerranée 67 L’ECONOMISTE 68 Maroc-Espagne: Le passage à vide 68

GADEM DANS LA PRESSE 70

LE MONDE 70 Sous la pression de l’Union européenne, le Maroc fait la chasse aux migrants 70 NEW YORK TIMES 74 Morocco Unleashes a Harsh Crackdown on Sub-Saharan Migrants 74 YABILADI 77 Maroc : Le GADEM s’inquiète du traitement des migrants dans le Nord 77 Le GADEM alerte sur la répression subie par les migrants au Maroc 77 Tanger : Détenus depuis plus d’un mois au commissariat de police, des migrants dénoncent 79 HUFFPOST MAGHREB 84 Le GADEM dénonce les expulsions abusives et les conditions de détention des migrants au Maroc 84 Le GADEM dénonce des mises en scène cherchant à accuser les migrants de violence 85 Le Maroc renvoie dans leurs pays 141 migrants subsahariens ayant tenté de traverser la frontière avec Melilla 87 TELQUEL 88 Violences et mauvais traitements des migrants arrêtés : un rapport-choc du GADEM 88 Droits des migrants : quel cadre légal les autorités doivent-elles respecter ? 90 Kamleen, le collectif associatif qui veut concilier politique, militantisme et culture 92 L’ÉCONOMISTE 94 Maroc : Plus de 6.500 migrants arrêtés depuis août 94 Kamleen: Un festival citoyen à Rabat 94 H24 96 Migrants: Gadem dénonce la politique «discriminatoire» du Maroc 96 Diapo. Au Maroc, les migrants ne renoncent pas malgré les refoulements 97 LEDESK 98 Expulsions, débordements racistes et traitements cruels des migrants: le rapport accablant du GADEM 98 RFI 100

Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 5 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn Maroc: une ONG dénonce le sort réservé aux migrants dans le nord du pays 100 LES INSPIRATIONS ÉCOS 101 MIGRATION IRRÉGULIÈRE. LES DÉPLACEMENTS FORCÉS JUGÉS “ILLÉGAUX” 101 MIGRATION IRRÉGULIÈRE. LE MAROC DIT STOP ! 102 MOROCCO WORLD NEWS 103 Mohcine Jazouli: Morocco Committed to a Pan-African Migration Agenda 103 Migration ‘Mafias’ Challenge Government with Free Rides to Europe 104 Human Rights Group Accuses Morocco of Mistreating Sub-Saharan Migrants 107 EL PAÏS 108 Una ONG marroquí denuncia el traslado forzoso de 7.700 subsaharianos al sur del país 108 EL FARO DE CEUTA 109 Una ONG denuncia a Marruecos por traslado forzoso de 7.700 inmigrantes de Tánger 109 11/10/2018 109 FRANCE 24 110 ‘Europe or bust’ migrants undeterred in Morocco 110 BLADNA.NL 111 Marokko: NGO hekelt «geweld» tegen migranten 111 ALYAOUM 24 112 ف تقرير يرصد ترحيل المهاجرين ي� المغرب.. العمليات شابتها يالكث� من الخروقات 112 HESPRESS 114 عليوة: القمع ال يحل الهجرة السية .. و«كوكتيل متفجر« يهدد الشباب 114

6 Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn Septembre 2018 LES INSPIRATIONS ÉCO

ENTRE L’EUROPE ET L’AFRIQUE, LE MAROC CONSTITUE UNE VÉ- RITABLE BARRIÈRE CONTRE L’IMMIGRATION CLANDESTINE 03/09/2018 Younes Saoury Compte tenu de sa position géographique, au carrefour de l’Europe et de l’Afrique, le Maroc est un acteur fondamental pour l’Espagne en matière de contrôle de la migration, a souligné le président du gouvernement espagnol, Perdo Sanchez.

De par sa position géographique stratégique, le Maroc constitue un trait d’union entre l’Afrique et l’Europe. D’abord un pays de passage des Africains désireux de rejoindre l’autre rive de la Méditer- ranée, ensuite un pays de résidence pour des milliers d’étrangers en provenance, notamment des pays de l’Afrique subsaharienne, le Maroc est considéré par l’Espagne comme l’acteur fondamental en matière de contrôle de la migration et de lutte contre l’immigration clandestine. «Le Maroc est un pays sûr, un pays avec lequel nous sommes en train de collaborer -dans plusieurs domaines- et, pour nous, il est logiquement un pays fondamental en matière de contrôle de la mi- gration», a souligné Pedro Sanchez, lors d’un entretien à la radio Cadena Ser. Le chef de l’Exécutif espagnol a souligné que l’Espagne, qui fait face au vieillissement de sa popula- tion, est un pays qui a besoin d’une immigration «légale et ordonnée». Il a, par ailleurs, défendu sa décision d’accueillir les 630 migrants secourus en juin dernier en Médi- terranée par le bateau l’Aquarius, soulignant que cette initiative a constitué un appel à l’ensemble des pays de l’Union européenne (UE) pour traiter la problématique migratoire comme une «ques- tion européenne». Il a fait savoir, en outre, que l’Espagne est actuellement en train de travailler avec les principaux pays de l’UE dans le but «d’institutionnaliser et normaliser» la répartition des migrants qui arrivent en Europe entre certains États de l’union. http://www.leseco.ma/maroc/69528-entre-l-europe-et-l-afrique-le-maroc-constitue-une-veritable- barriere-contre-l-immigration-clandestine.html

NADOR : ARRESTATION DE DEUX SUBSAHARIENS POUR L’ORGA- NISATION D’IMMIGRATION IRRÉGULIÈRE

06/09/2018 Hajar Kahlaoui

Les services de la Gendarmerie royale ont procédé à l’arrestation de deux Subsahariens impliqués dans l’organisation d’une opération d’immigration irrégulière au niveau de la commune Ras El-Ma à Nador, apprend-on auprès des autorités de la préfecture de la province. Ces arrestations interviennent suite aux investigations et recherches menées par les services de la

Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 7 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn Gendarmerie royale après la mise en échec, mardi, d’une opération d’immigration clandestine de 58 personnes issues de pays subsahariens, à bord d’une embarcation pneumatique au large de la mer au niveau de la commune de Ras El-Ma, relevant de la province de Nador, indique la même source. L’enquête menée sous la supervision du parquet général compétent a dévoilé que les deux mis en cause ont reçu des sommes d’argent en contrepartie de leur acte, ajoute-t-on, notant que les re- cherches se poursuivent pour identifier et appréhender les autres personnes impliquées dans ces actes. Pas moins de 230 personnes, dont des Marocains et des Subsahariens, impliquées dans l’organisa- tion d’opérations d’immigration clandestines, ont été arrêtées et présentées devant la justice depuis le début de l’année, conclut le communiqué. http://www.leseco.ma/maroc/69630-nador-arrestation-de-deux-subsahariens-pour-l-organisa- tion-d-immigration-irreguliere.html

UE : L’ESPAGNE ÉPINGLÉE POUR SES EXPULSIONS MASSIVES DE MIGRANTS VERS LE MAROC

08/09/2018

C’est dans un rapport rendu public jeudi à Strasbourg que le Conseil de l’Europe demande à l’Es- pagne de respecter le droit d’asile notamment à Ceuta et Melilla, relate l’AFP. L’entité intergouver- nementale de la défense des droits de l’Homme a estimé que «toute personne arrivant en Espagne doit être protégée contre le refoulement ou l’expulsion collective et avoir accès véritablement à une procédure de demande d’asile efficace et équitable». Ceci faisant écho aux expulsions de migrants de Ceuta et Melilla à destination du Maroc. Des droits qui selon plusieurs associations ont été bafoués lors de l’expulsion massive le 23 août der- nier, où 116 migrants, ayant réussi a escaladé la double clôture de Ceuta ont finalement été renvoyés au Maroc. Le conseil est du même avis, jugeant que ces personnes sont renvoyées «de manière aléatoire au Maroc sans avoir été identifiés, sans que leurs besoins soient examinés et sans avoir la possibilité de déposer une demande d’asile». C’est dans cette même lignée que le représentant spécial du Secrétaire général sur les migrations et les réfugiés, Tomas Bocek, a souligné qu’«il est possible d’adopter des mesures permettant de conci- lier tous les objectifs légitimes apparemment contradictoires, à savoir le contrôle et le maintien de la sécurité des frontières, d’une part, et la protection des droits fondamentaux des migrants et des réfugiés, d’autre part». Pointant également les bonnes conditions d’accueil des réfugiés et des demandeurs d’asile en Es- pagne continentale, le conseil dénonce, toutefois, celles des deux enclaves. Précisant que les centre d’accueil sont surpeuplés, y compris ceux réservés aux enfants non accompagnés. Des enfants qui se retrouvent «sans système de protection et vivent dans la rue». Pour rappel, comme le souligne le Conseil de l’Europe, l’Espagne est devenue la principale porte d’entrée en Europe des migrants qui traversent la Méditerranée. En 2017, le pays a accueilli 28 000 migrants et réfugiés. En 2018 et durant les six premiers mois, elle en a accueilli déjà 20 000. http://www.leseco.ma/monde/69685-ue-l-espagne-epinglee-pour-ses-expulsions-massives-de-mi- grants-vers-le-maroc.html

8 Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn SANCHEZ BOUDE-T-IL LE MAROC ?

18/06/2018 Amal Baba Ali

Contrairement à ses ministres, Pedro Sanchez a évité de parler du Maroc lors de la deuxième in- terview donnée depuis son arrivée à la Moncloa. Dans un entretien télévisé diffusé en prime-time dimanche soir sur la Sexta, le chef de gouvernement espagnol n’a pas jugé important de s’arrêter sur les efforts du royaume en matière de contrôle des flux migratoires. Le Maroc et l’Espagne intensifient leurs relations pour consolider le modèle conjoint de gestion de la migration. C’est ce qu’a mis en exergue le ministère de l’Intérieur espagnol au lendemain de la 18e Réunion maroco-espagnole sur la migration, qui a eu lieu à Essaouira vendredi dernier. Dans un communiqué, le ministère espagnol de l’Intérieur a souligné que les deux pays s’accordent sur la nécessité de prendre des mesures urgentes concernant le dossier migratoire. Présente à cette réunion, la secrétaire d’État à la Sécurité, Ana Botella, a souligné durant cette rencontre que, face à la montée de la pression migratoire, «l’Espagne continuera à appuyer le travail des autorités ma- rocaines». De son côté, la secrétaire d’État en charge de l’immigration, Consuelo Rumi, a souligné que le Maroc est un «partenaire privilégié et indispensable pour l’Espagne dans la construction d’un modèle commun de gestion de l’immigration». Toujours sur ce ton élogieux, Rumi a indiqué que la politique migratoire du Maroc est pionnière et unique en Afrique. Or, contrairement à ses ministres, Pedro Sanchez a évité de parler du Maroc, lors de sa deuxième interview depuis son arrivée à la Moncloa. Dans un entretien télévisé diffusé en prime-time dimanche soir sur la Sexta, le chef de gouvernement espagnol n’a pas jugé important de s’arrêter sur les efforts du royaume en matière de contrôle des flux migratoires. Interpellé par la journaliste sur le paradoxe d’accueillir les migrants de l’Aquarius et l’extradition des migrants ayant transité par Sebta, Sanchez a défendu la position de son gouvernement sans faire aucune référence à la collaboration marocaine. À souligner que ce groupe de travail, réunissant les départements ministériels en charge de l’immi- gration au Maroc et en Espagne, a été mis en place en 2003 pour analyser ce phénomène et renfor- cer la collaboration entre les deux pays dans le domaine. http://www.leseco.ma/maroc/69943-sanchez-boude-t-il-le-maroc.html

MIGRATION : «LA ROUTE VERS MARRAKECH» 27/09/2018

Le Secrétaire général des Nations Unies incite les dirigeants du monde à se rendre à Marrakech pour s’engager à doubler les bénéfices de la migration ordonnée. Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a exhorté les gouvernements, les entreprises et la société civile, ainsi que les autorités locales et régionales, à participer à la Conférence de Mar- rakech sur la migration, en étant prêts à prendre des engagements afin de doubler les bénéfices de la migration ordonnée et de réduire l’impact négatif des politiques peu judicieuses et le manque de coopération». Intervenant lors d’un événement parallèle de haut niveau intitulé «La Route vers Marrakech», co-or- ganisé par le Maroc, en marge de la 73e session de l’Assemblée générale des Nations Unies, António Guterres a souligné que la Charte mondiale pour une migration sécurisée, organisée et systématique

Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 9 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn est «notre succès collectif et notre responsabilité collective» et offre aux Nations du monde la pos- sibilité de travailler ensemble sur un aspect de la mondialisation et qu’elle est au cœur de la mission des Nations Unies en tant que plateforme pluraliste du monde au XXIe siècle. Par ailleurs, et en marge de cette rencontre, l’ambassadeur représentant permanent du Maroc au- près de l’ONU, Omar Hilale, et Louise Arbour, ont procédé à la signature de l’accord de siège de la Conférence internationale sur la migration, «Pacte de Marrakech», qui aura lieu les 10 et 11 -dé cembre 2018. http://www.leseco.ma/maroc/70198-migration-la-route-vers-marrakech.html H24

Immigration clandestine: le Maroc refuse de jouer au gendarme dans la région (El Khalfi)

07/09/2018

Le Maroc ne peut permettre que ses territoires servent d’abris pour les réseaux de trafic d’êtres hu- mains et refuse de jouer au gendarme dans la région, a souligné, jeudi à Rabat, le ministre délégué chargé des Relations avec le parlement et la société civile, porte-parole du gouvernement, Musta- pha El Khalfi. Dans un communiqué lu lors de la conférence conférence de presse tenue à l’issue du conseil du gouvernement, M. El Khalfi a indiqué qu’après avoir suivi une présentation sur la lutte contre l’im- migration clandestine faite par le ministre de l’Intérieur, le conseil a souligné que sur instructions royales, le Royaume du Maroc a adopté depuis 2013 une nouvelle stratégie nationale de l’immigra- tion à dimensions humanitaire et solidaire, une initiative qui a fait du Maroc un exemple à suivre aux niveaux régional et continental en matière de gestion des flux migratoires. Deux opérations de régularisation de la situation juridique et administrative des immigrés en situa- tion irrégulière ont été réalisées durant les années 2014 et 2017, et qui ont abouti à la régularisation de la situation juridique d’environ 50.000 migrants, dont 90% sont des Subsahariens, a ajouté le ministre. Le Royaume a aussi favorisé la mise en place de programmes sociaux permettant à ces immigrés de s’intégrer socialement et de bénéficier des services de l’éducation, de la santé, du logement et de la formation professionnelle, a-t-il souligné. Le Maroc a aussi oeuvré, en parfaite coordination avec les représentations diplomatiques des pays concernées et les organisations internationales en charge de la migration, à assurer le retour volon- taire des migrants à leurs pays d’origine dans des conditions respectant leur dignité et leurs droits, a soutenu le ministre, ajoutant que 22.000 immigrés ont bénéficié de cette opération depuis 2014, dont 1400 au titre de l’année 2018. En dépit de cette ouverture et de l’approche humanitaire adoptée par le Maroc en matière d’immi- gration, certaines catégories de migrants illégaux n’ont pas adhéré aux initiatives proposées dans le cadre de la stratégie nationale de l’immigration et rêvent toujours de franchir les frontières par tous les moyens pour passer vers les pays européens. Dans le cadre de la lutte du Maroc contre toutes les formes du crime organisé, les services de sécu- rité marocains ont pu avorter en 2018 plus de 54.000 tentatives d’immigration clandestine, déman- teler 74 réseaux criminels actifs dans le domaine de la traite des êtres humains et de l’immigration clandestine et saisir 1900 embarcations, a tenu à rappeler le ministre.

10 Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn Il a ajouté que le Maroc, qui ne cesse de prôner le principe de la «responsabilité partagée», a adopté une approche solidaire avec l’ensemble des pays concernés par la problématique de l’immigration illégale et appelle l’ensemble des partenaires à davantage d’interaction en vue de réaliser les objec- tifs escomptés. https://www.h24info.ma/actu/politique/immigration-clandestine-le-maroc-refuse-de-jouer-au- gendarme-dans-la-region-el-khalfi/

Migration: la Commission européenne souligne l’importance de la coopération avec le Maroc 09/09/2018

La Commission européenne a une nouvelle fois souligné l’importance de la coopération avec le Ma- roc dans le domaine de la migration et de la sécurité. «L’Union européenne et le Maroc sont en contact régulier pour renforcer leur coopération en ma- tière de migration et de sécurité », a précisé le commissaire européen à la Migration Dimitris Avra- mopoulos en réponse à la question d’un eurodéputé sur les sécurité des frontières européennes. Le Commissaire européen a également mis en avant la qualité de la coopération entre le Maroc et l’Espagne dans ces domaines. « L’Espagne et le Maroc coopèrent de manière continue et étroite dans le domaine du contrôle des frontières dans le but de réduire le nombre de passages illégaux et le risque d’infiltration terroriste potentielle», a assuré le commissaire européen. Il a affirmé que l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes coordonne également l’opération conjointe Indalo, qui assure une surveillance et des patrouilles constantes en Méditerra- née et contribue ainsi à prévenir l’immigration irrégulière et la criminalité transfrontalière. https://www.h24info.ma/actu/politique/migration-la-commission-europeenne-souligne-limpor- tance-de-la-cooperation-avec-le-maroc/

El Khalfi: «Le Maroc a avorté plus de 65.000 tentatives d’immi- gration clandestine en 2017»

14/09/2018

Il existe une collusion entre les réseaux de trafic de drogue et ceux de la traite des êtres humains et de l’immigration clandestine, a indiqué le porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi, soulignant la ferme détermination du Maroc à lutter contre ces phénomènes. En 2017, le Maroc a avorté plus de 65.000 tentatives d’immigration clandestine, ayant concerné en grade majorité des Subsahariens, a indiqué Mustapha El Khalfi lors d’une conférence de presse à l’issue de la réunion hebdomadaire du Conseil de gouvernement, relevant que le royaume a adop- té en parallèle des choix relatifs à la régularisation de la situation des immigrés, ayant bénéficié à plus de 50.000 individus. Le ministre délégué a noté, à cet égard, que l’action des autorités de tutelle en ce sens est en- cadrée par la loi, soulignant qu’en cas de problème ou de violation de la loi, il faut s’adresser au conseil national des droits de l’Homme (CNDH) et aux secteurs gouvernementaux concernés.

Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 11 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn Le Maroc a aussi œuvré, en coordination avec l’organisation internationales pour les migrations, à assurer le retour volontaire des migrants dans leurs pays d’origine, a-t-il ajouté, notant que pour les autres opérations menées à l’intérieur du territoire national, elles sont faites dans le respect strict de la loi et que le CNDH a été partenaire dans la mise en œuvre de la nouvelle politique na- tionale relative à l’immigration. https://www.h24info.ma/actu/el-khalfi-le-maroc-a-avorte-plus-de-65-000-tentatives-dim- migration-clandestine-en-2017/

MEDIAS 24

Maroc: Plusieurs centaines de migrants déplacés vers le sud 04/09/2018

Depuis août dernier, le Maroc a lancé une opération de déplacements de migrants subsahariens qui se trouvent dans le nord du Royaume dans l’espoir de rallier l’Europe. Une mesure dénoncée par les associations marocaines des droits de l’homme. A Tanger, environ 1.800 migrants subsahariens ont été déplacés. A Nador seule, cette opération a concerné plus de 2.000 migrants. «Ils ont été délogés de leur domicile ou camp, arrêtés et déplacés dans des bus vers les villes du sud notamment Tiznit», nous affirme Omar Naji, président de l’Asso- ciation marocaine des droits humains (AMDH), section Nador. «Les migrants sont arrêtés, transportés et livrés à eux-mêmes», regrette notre source. Le gouvernement y voit «un message aux réseaux de trafic d’êtres humains». «Il ne s’agit pas là d’une opération de refoulement en dehors du territoire national, le Royaume a œuvré à la conso- lidation de la politique publique nationale en matière d’intégration des immigrés à travers notam- ment la régularisation de leur situation et l’adoption de droits en matière de santé, de logement, de l’enseignement et des services sociaux de base» avait souligné le porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi, lors d’un récent point de presse. «Le Maroc et les partenaires européens poursuivent le dialogue et tiennent des rencontres régu- lières», a-t-il dit, assurant que le Royaume «ne peut assumer seul ce fardeau et appelle les parte- naires européens à davantage d’interaction dans ce dialogue». Fin août dernier, un groupe de 116 migrants entré à Sebta a été renvoyé vers le Maroc. Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), un total de 4.382 migrants sont entrés par voie terrestre à Sebta et Melilla depuis le début de l’année. L’Espagne reste la première porte d’entrée pour l’immigration clandestine en Europe, selon l’OIM, avec plus de 32.000 arrivées par terre et par mer depuis le début de l’année. Le Maroc avait lancé en 2014 une politique de régularisation des migrants illégaux. Plus de 80% des demandes ont été régularisées, selon le CNDH. https://www.medias24.com/MAROC/SOCIETE/185555-Maroc-Plusieurs-centaines-de-migrants-de- places-vers-le-sud.html

12 Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn 74 réseaux et 54.000 tentatives d’immigration clandestine au Maroc en 2018 07/09/2017

Les services de sécurité marocains ont mis plus de 54.000 tentatives d’immigration clandestine en échec en 2018, démantelé 74 réseaux criminels actifs dans le domaine de la traite des êtres hu- mains et de l’immigration clandestine et saisi 1.900 embarcations. «Le Maroc ne peut permettre que ses territoires servent d’abris pour les réseaux de trafic d’êtres humains et refuse de jouer au gendarme dans la région», a souligné jeudi 6 septembre le porte-pa- role du gouvernement, Mustapha El Khalfi, à l’issue du Conseil de gouvernement. Deux opérations de régularisation de la situation juridique et administrative des immigrés en situa- tion irrégulière ont été réalisées durant les années 2014 et 2017. Elles ont abouti à la régularisation de la situation juridique d’environ 50.000 migrants, dont 90% sont des Subsahariens, a précisé le ministre. Le Royaume a aussi favorisé la mise en place de programmes sociaux permettant à ces immigrés de s’intégrer socialement et de bénéficier des services de l’éducation, de la santé, du logement et de la formation professionnelle.

Le Maroc a aussi œuvré, en parfaite coordination avec les représentations diplomatiques des pays concernées et les organisations internationales en charge de la migration, à assurer le retour volontaire des migrants à leurs pays d’origine dans des «conditions respectant leur dignité et leurs droits», a soutenu le ministre. Ainsi, 22.000 immigrés ont bénéficié de cette opération depuis 2014, dont 1.400 au titre de l’année 2018. En dépit de cette ouverture, certaines catégories de migrants illégaux n’ont pas adhéré aux ini- tiatives proposées dans le cadre de la stratégie nationale de l’immigration et rêvent toujours de franchir les frontières par tous les moyens pour passer vers les pays européens. https://afrique.medias24.com/MAROC/Quoi-de-neuf/185654-74-reseaux-et-54.000-tentatives-d- immigration-clandestine-au-Maroc-en-2018.html

Emigration clandestine du Maroc: enfin des chiffres officiels 20/09/2018

Le gouvernement a enfin livré des chiffres relatifs à l’émigration clandestine des Marocains. A fin août 2018, 54.000 tentatives d’émigration ont été avortées au Maroc contre 39.000 durant la même période de l’année 2017, a indiqué le porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi à l’issue du Conseil de gouvernement. Les Marocains représentent 13% des migrants en 2018, soit 7.100 personnes. Ils étaient 8.200 en 2017, soit 20% de l’ensemble des migrants arrêtés. «Le nombre de tentatives avortées a augmenté, mais le taux de Marocains a diminué», a précisé le porte-parole du gouvernement. «Les efforts se poursuivent pour, d’une part, faire face aux réseaux d’immigration clandestine, qui ne cesse de développer leurs méthodes, et traiter les causes de ce fléau, d’autre part», a-t-il relevé. Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), plus de 6.000 Marocains sont arrivés en Espagne par la mer, au 9 septembre 2018. Ils étaient 2.683 au 10 septembre 2017.

Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 13 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn Les chiffres officiels du gouvernement complètent ceux de l’OIM. Si on agrège les deux, on peut dire : - qu’en 2018, le nombre de Marocains ayant tenté ou réussi une émigration clandestine est de 13.100 (dont 7.100 qui ont vu leur tentative stoppée par les autorités). - et qu’en 2017, le nombre de Marocains ayant tenté ou réussi une émigration clandestine s’élève à 10.883 (dont 8.200 qui ont vu leur tentative stoppée par les autorités). En conclusion, et en tenant compte de ces chiffres: - le nombre de harragas marocains qui ont réussi à passer a plus que doublé (hausse de 123%). - le nombre de Marocains qui ont mené des tentatives (réussies ou pas) a augmenté de 20,3%. https://www.medias24.com/MAROC/SOCIETE/185962-Emigration-clandestine-au-Maroc-en- fin-des-chiffres-officiels.html

YABILADI

Immigration : L’accord entre le Maroc et l’Espagne décrié, appli- qué aléatoirement 03/09/2018 SOLÈNE PAILLARD Depuis 1992, date de sa signature, l’accord bilatéral de réadmission des étrangers est peu à peu tombé aux oubliettes. La société civile estime notamment qu’il ne permet pas de garantir les droits des migrants. Depuis le 23 août dernier, date à laquelle 116 migrants arrivés illégalement en Espagne ont été expulsés au Maroc, l’accord bilatéral cristallise toute l’attention des autorités des deux pays. Après l’assaut, la veille, des 116 Subsahariens à Ceuta, l’exécutif de Pedro Sánchez n’a pas tardé à dépous- siérer ce protocole de réadmission des migrants en situation administrative irrégulière : aussitôt arrivés, aussitôt expulsés. Il avait été signé le 13 février 1992 à Madrid, sous l’exécutif de Felipe González, rédigé dans une ver- sion espagnole et arabe. Il avait ensuite été paraphé par les ministres de l’Intérieur des deux pays, José Luis Corcuera et Driss Basri, en réponse à une entrée massive de 800 migrants à Melilla, «à une époque où les arrivées étaient bien moins nombreuses qu’aujourd’hui», souligne le journal en ligne El Diario. Il fut appliqué trois ans plus tard, lorsque le Maroc réadmit trois migrants expulsés, «pour répondre au souci commun de coordonner les efforts visant à mettre un terme au flux migratoire clandestin d’étrangers entre l’Espagne et le Maroc». Au total, il a été appliqué 114 fois, principalement à l’égard de ressortissants marocains. Quant aux Subsahariens, Rabat a plusieurs fois justifié ses refus succes- sifs, arguant qu’«[elle] ne pouvait pas savoir si ces personnes étaient entrées en Espagne depuis le Maroc», condition requise par l’accord en cas de réadmission des migrants par le royaume. La société civile pas convaincue non plus C’est donc la première fois depuis 2005 que le Maroc réadmet sur son territoire des migrants de pays

14 Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn tiers seulement 24 heures après leur entrée en Espagne. En 1996, les autorités espagnoles avaient expulsé 45 personnes ; 25 en 1997 et seulement une en 1998. Preuve de son inefficacité, après les deux arrivées massives de migrants en 2005 à Ceuta et Melilla, les gouvernements espagnol et marocain ont décidé d’adopter «un accord exceptionnel et spécifique» pour procéder au retour des migrants subsahariens entrés illégalement en Espagne. Depuis, l’accord s’est perdu dans les limbes diplomatiques. Un cas pratique qui a révélé que le protocole entre les deux pays n’était pas réellement appliqué, estime Inmaculada González García, chercheuse espagnole en droit international, dans un rapport datant de 2006 intitulé «L’accord Espagne-Maroc sur la réadmission des migrants et son application problématique : les assauts de Ceuta et Melilla». La chercheuse note également que «parallèlement, les irrégularités commises par l’Espagne au cours de la procédure et l’abandon par le Maroc des migrants dans le désert des frontières sud, en a révélé l’application problématique de l’instrument bilatéral». Ce n’est pourtant pas faute de l’avoir réclamée : la dernière demande avait été émise en 2017 par l’Association civile Pro Guardia (APROGC). Elle s’est sans surprise soldée par un échec. La société civile pointe elle aussi les faiblesses de cet arsenal juridique. Amnesty International Es- pagne a demandé au ministère de l’Intérieur de cesser les expulsions expresses vers le Maroc. Son directeur, Esteban Beltrán, soutient que la rapidité avec laquelle ces expulsions sont menées «peut difficilement garantir l’accès à une procédure individualisée avec toutes les garanties et, par consé- quent, à un avocat et à un interprète de qualité, ainsi qu’une identification adéquate des deman- deurs d’asile potentiels, des mineurs étrangers non accompagnés ou des membres de collectifs ayant des besoins spécifiques, comme les personnes LGBTI». https://www.yabiladi.com/articles/details/68569/immigration-l-accord-entre-maroc-l-espagne. html

Migration : Le Maroc et l’Algérie doivent être aidés, selon le mi- nistre français de l’Intérieur

18/09/2018

Dans une interview accordée au magazine L’Express reprise par Franceinfo, le ministre de l’Intérieur français, Gerard Collomb a déclaré que le Maroc et l’Algérie doivent être aidés dans le domaine de la lutte contre l’immigration clandestine. Chiffre à l’appui, le ministre évoque «une remontée ces derniers mois», notamment sur la route Maroc-Espagne où «le flux est préoccupant avec 33 795 arrivants en huit mois, soit une hausse de 120%». Dans ce sens, les deux pays sont «prêts à travailler avec nous (…) mais sécuriser leurs fron- tières est compliqué et nécessite des financements», a-t-il déclaré. Par ailleurs, ces migrants qui débarquent en Espagne «remontent directement vers Paris», entraî- nant une concentration de «50% des demandes d’asile sur la plaque parisienne», poursuit-il. De ce fait, le ministre estime que les élus doivent «agir comme à Calais», pour «éviter d’avoir des zones de fixation». Une mesure pour laquelle, un mécanisme pérenne européen de gestion des migrants doit être mis place, afin de pouvoir recensés tous les arrivants, conclut-il. https://www.yabiladi.com/articles/details/68993/migration-maroc-l-algerie-doivent-etre.html

Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 15 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn Migrants : la France préconise une aide financière en faveur de l’Algérie et du Maroc

18/09/2018 Syrine Attia

Le phénomène migratoire semble occuper chaque jour davantage de place dans le débat européen. De nombreux dirigeants européens, à l’instar du ministre français de l’Intérieur, défendent la coopé- ration avec les pays de transit afin de stopper les départs. Au lendemain de la visite d’Angela Merkel en Algérie, qui a évoqué la question des retours des Algé- riens en situation irrégulière, c’est au tour de la France, par la voix de Gérard Collomb, d’invoquer des aides en faveur de l’Algérie et du Maroc pour le contrôle des départs. Dans un entretien accordé au journal L’Express, le ministre de l’Intérieur a affirmé le 18 septembre que « la France doit se montrer généreuse tout en rappelant que tout le monde ne peut pas venir ». Selon lui, la mesure principale à mettre en place est de travailler « en amont avec les pays d’origine et de transit » avec pour objectif « d’éviter les traversées et les risques qu’elles comportent pour la vie de ceux qui les entreprennent. »

Gérard Colomb a ensuite cité l’exemple de la coopération avec le Niger dans la lutte contre les -dé parts vers la Libye à travers le désert. Cette stratégie doit d’après lui être poursuivie avec des pays comme l’Algérie ou le Maroc. Il a affirmé que les deux États étaient prêts à coopérer mais que la sécurisation des frontières néces- sitait des financements. « Nous devons les aider », a-t-il insisté. La route Maroc-Espagne de plus en plus empruntée Si le nombre d’arrivées en Europe est en nette baisse depuis 2015, où 1,82 million de passages avaient été enregistrés par l’Agence européenne de garde-côtes et garde-frontières (Frontex), les ar- rivées se sont accélérées ces derniers mois. Depuis le début de l’année, Frontex a détecté 8 200 fran- chissements illégaux, soit une progression de 60% par rapport à la même période l’année passée. La route Maroc-Espagne est de plus en plus empruntée. La nation ibérique est devenue cette année la première porte d’entrée des migrants clandestins – 36 000 par mer et par terre depuis janvier, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) -, devant la Grèce et l’Italie. Le ministre français de l’Intérieur a affirmé dans cet entretien que l’augmentation du flux de mi- grants empruntant l’itinéraire via le Maroc aurait des répercussions à la frontière franco-espagnole. Deux compagnies de gendarmerie ont d’ailleurs été déployées à la frontière espagnole, cependant toujours moins que du côté italien où il en existe cinq. Aides européennes à destination du Maroc Le ministre de l’Intérieur a toutefois affirmé que la majorité du travail se « joue au niveau européen et dans le travail avec les pays d’origine ». L’Union européenne semble du même avis. Preuve en est, elle a approuvé le dimanche 16 septembre l’octroi d’une aide évaluée à 275 millions de dollars, afin de soutenir la création d’emplois pour endiguer le flux migratoire provenant du royaume. Les accords régissant les aides ont été signés par Johannes Hahn, le commissaire européen de la politique régionale et de l’intégration européenne, et Mohamed Benchaâboun, le ministre marocain des Finances. Cette aide financière était très attendue au Maroc. Le porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi, a déclaré à la presse que le pays avait empêché 65 000 tentatives de migration illégale en 2017. Un effort qui nécessitait une aide supplémentaire de l’Union, selon les autorités marocaines.

16 Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn Ce nouveau coup de pouce s’ajoute à celui du 6 juillet dernier, lorsque la commission européenne avait débloqué 90,5 millions d’euros pour le financement de trois nouveaux programmes relatifs à la gestion des frontières et à la migration en Afrique du Nord. Au total, 461 millions d’euros ont été alloués à la région afin de financer 19 programmes d’aide à la gestion des frontières mais aussi à la protection des réfugiés et des migrants. https://www.jeuneafrique.com/631362/societe/migrants-la-france-preconise-une-aide-financiere- en-faveur-de-lalgerie-et-du-maroc/

Migrants expulsés : Des ONGs fustigent à nouveau le Maroc et l’Espagne

21/09/2018

EuroMed Rights, la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH) et l’Organisation mon- diale contre la torture (OMCT) ont souligné ce vendredi l’urgence que les autorités marocaines et espagnoles mettent fin au climat général entourant la question de la migration. Dans un communiqué conjoint parvenu à Yabiladi, les trois associations pointent du doigt notam- ment «la précarité économique et sociale inacceptable des personnes migrantes au Maroc» et «la violence et le harcèlement, en toute impunité, dont sont victimes les personnes migrantes et cer- tains de leurs soutiens associatifs». Dans ce contexte, les trois associations appellent les autorités marocaines à «ne pas criminaliser l’entrée et le séjour irrégulier». Elles expriment aussi «leur préoccupation quant aux poursuites en- gagées contre les 17 personnes migrantes». Tout en soulignant qu’il est primordial que les auteurs des violences soient sanctionnés quels qu’ils soient, elles s’inquiètent de «l’absence de poursuites concernant les violences pourtant avérées de la part des autorités des deux côtés de la frontière». «EuroMed Droits, la FIDH et l’OMCT considèrent qu’il est urgent qu’une loi sur la migration et l’asile conforme au respect du droit international applicable pour le plein respect des droits des personnes migrantes et réfugiées soit adoptée au Maroc sans délai et accompagnée d’une vraie politique d’in- tégration.» Communiqué conjoint Les trois ONGs se disent aussi «choquées» que les violences à la frontière et les expulsions collectives continuent de la part de l’Espagne, «apparemment avec la complicité des autorités marocaines», en contradiction avec les engagements du nouveau gouvernement espagnol. Pour rappel, l’Espagne avait expulsé vers le 23 août un groupe de 116 migrants ayant réussi à entrer à Ceuta. 17 ont été condamnées au Maroc à deux mois pour «entrée et séjour irréguliers», «outrage aux fonctionnaires dans l’exercice de leurs fonctions, et «détention d’armes». https://www.yabiladi.com/articles/details/69122/migrants-expulses-ongs-fustigent-nouveau.html

Migration : Le Maroc compte sur l’aide de l’Europe 28/09/2018 SOLÈNE PAILLARD

La Commission européenne peine pourtant à aider le royaume dans la gestion des flux migratoires. En cause notamment, l’insuffisance des ressources du Fonds fiduciaire de l’Union européenne pour l’Afrique du Nord.

Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 17 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn La lutte contre le trafic des migrants en Méditerranée est l’affaire de tous. C’est en substance le -mes sage adressé aux autorités des pays européens par Khalid Zerouali, Wali, directeur de l’immigration et de la surveillance des frontières au ministère de l’Intérieur. «Nous avons l’expertise, nous avons la capacité de lutter, mais nous devons être assistés» face à «la nouvelle pression migratoire qui se profile sur la côte Nord», a-t-il déclaré lors d’un entretien à l’agence France-Presse (AFP), le 26 sep- tembre. Ainsi, depuis le début de l’année, «on en est à plus de 80 réseaux démantelés, dont 23 pour le seul mois d’août», a-t-il précisé, estimant que ce chiffre illustrait le «repositionnement géographique des passeurs» vers le nord du Maroc. Khalid Zerouali précise également que le Maroc est «le seul pays d’Afrique du Nord qui a un dispo- sitif le long du littoral Nord», avec un contingent terrestre de plus de 13 000 hommes «équipés de moyens colossaux» entre Saïdia, à la frontière algérienne et Kenitra, au nord de Rabat. Pour le seul littoral Nord, ce dispositif «représente un coût annuel qui avoisine les 200 millions d’euros mini- mum», auquel s’ajoutent les moyens déployés au sud du pays, au bord de l’Atlantique et le long de la frontière avec l’Algérie, a dit le haut responsable «sans autres précisions», précise l’AFP. Des aides qui risquent de tarder De plus, «depuis une décennie, le Maroc a réussi à tarir les flux sur la route migratoire : on est passé de 2004 à mi-2015 à -93%», concernant les passages vers les côtes espagnoles, a-t-il insisté en sou- lignant que le pays avait «lutté seul avec ses propres moyens». Preuve que la coopération des pays européens est essentielle pour le Maroc, ce dernier est le pays le plus touché par l’effet d’appel en direction de l’Europe ; le premier à absorber l’impact généré par l’arrivée de plusieurs milliers de Subsahariens dans l’attente de se rendre en Espagne. De plus, il y aurait au royaume plus de 50 000 Subsahariens en situation administrative irrégulière, répartis dans plusieurs villes, notamment Tanger, Tétouan et Nador. Le Maroc risque pourtant de devoir encore s’appuyer sur «ses propres moyens». La Commission européenne peine à aider le royaume dans la gestion des flux migratoires : cet été, Bruxelles a déplo- ré l’insuffisance des ressources du Fonds fiduciaire de l’Union européenne pour l’Afrique du Nord, censé limiter les mouvements migratoires sur le continent africain. En attendant l’aide de l’UE, les autorités marocaines ont mené début août une opération de refoulement des migrants subsaha- riens de Nador et de Tanger vers l’intérieur du pays, suscitant l’indignation chez les associations de migrants et des droits humains. https://www.yabiladi.com/articles/details/69335/migration-maroc-compte-l-aide-l-europe.html

TELQUEL

Migration : Les dessous de la rencontre entre le gouvernement marocain et les ambassadeurs africains

03/09/2018 Charki Lahrech

Nasser Bourita, Abdelouafi Laftit et Abdelkrim Benatiq, respectivement ministre des Affaires étran- gères, ministre de l’Intérieur et ministre délégué chargé des MRE et de la migration, ont tenu une

18 Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn rencontre, le vendredi 31 août à Rabat, avec des ambassadeurs de pays d’Afrique subsaharienne. Selon des sources gouvernementales citées par TelQuel Arabi, cette rencontre a été l’occasion pour les responsables marocains d’expliquer aux diplomates africains les dessous du déplacement de centaines de migrants illégaux du Nord du royaume dans d’autres villes. Selon les mêmes sources, il s’agit de près de 1.500 migrants subsahariens irréguliers, et ne disposant pas de documents d’identité pour la plupart, qui vont être renvoyés dans leurs pays. À LIRE AUSSI Gouvernement espagnol et ONG s’opposent sur le sort de 116 migrants illégaux refoulés de Sebta « Le Maroc est soucieux que toute l’opération de déroule dans le respect total des loi s internatio- nales en la matière », précise une source gouvernementale qui ajoute que les subsahariens en ques- tion vont être renvoyés chez eux pour les soustraire aux activités criminelles des réseaux mafieux de traite humaine qui ont focalisé leur trafic sur le Maroc après la fermeture des frontières libyennes donnant accès sur les côtes italiennes. Dans ce sens, les ambassadeurs africains conviés à cette réunion vont aider à l’identification des 1.500 migrants concernés et ce en coordination avec l’Organisation internationale pour les migra- tions (OIM). Mais aussi avec le Conseil national des droits humains (CNDH) dont le président Driss Yazami a été convié à la réunion de vendredi. Une commission a également été mise en place à cet effet. https://telquel.ma/2018/09/03/migration-les-dessous-de-la-rencontre-entre-le-gouverne- ment-marocain-et-les-ambassadeurs-africains_1609115

Deux migrants meurent pendant leur transfert vers le sud du Maroc

24/06/2018

Deux migrants maliens ont trouvé la mort à la mi-août à la suite d’un incident survenu durant leur transfert par les autorités marocaines de Tanger vers le sud du pays. Selon l’AMDH, qui condamne ces déplacements forcés, l’un des défunts n’a toujours pas pu être identifié. Les faits se sont déroulés à la mi-août, sur l’autoroute à proximité de Kénitra. Deux migrants de nationalité malienne sont décédés pendant leur déplacement forcé, organisé par les autorités ma- rocaines, de Tanger vers le sud du pays.

« C’est arrivé près d’une semaine avant Aïd el kébir. Selon nos informations, deux personnes ont essayé de sauter du bus qui les transportait. Une des deux est morte sur place. Il s’agit d’un jeune Malien de 16 ans, identifié comme Moumine Traoré », nous indique Aziz Ghali, membre du bureau central de l’Association marocaine de droits de l’homme (AMDH) et de la section de Kénitra. Le deuxième migrant décédé n’a toutefois pas encore pu être identifié. Selon l’AMDH, après l’inci- dent, il a été transféré au service de réanimation de l’hôpital El Idrissi de Kénitra où il est resté 48 heures avant de perdre la vie. « A ce jour, nous n’avons pas encore d’informations le concernant. Son corps est toujours à la morgue de Kénitra », explique Aziz Ghali. Les causes exactes de leur décès sont également inconnues. Selon l’association, l’incident a eu lieu à l’issue d’une « révolte des migrants » qui aurait éclaté dans le bus. Une autopsie réalisée Selon Aziz Ghali, une autopsie a été réalisée sur Moumine Traoré après une requête formulée par

Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 19 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn l’AMDH et avec l’autorisation de son frère. « Mais les autorités refusent de nous communiquer les résultats qui pourraient nous donner plus d’éléments sur les circonstances de leur mort », déclare- t-il. « La gendarmerie de Kénitra nous a confirmé que l’autopsie a été faite. Les résultats sont chez le procureur général. Sa famille n’a pas été non plus informée des résultats », nous indique de son côté Saïd Tbel, membre également de l’AMDH qui suit de près le dossier. Interrogées par l’AFP à propos de ces décès, les autorités locales ont évoqué quant à elles un « accident » et ont indiqué qu’une enquête avait été ouverte pour en déterminer les causes. Selon une source gouvernementale marocaine, également jointe par l’AFP, la dernière opération de déplacement forcé a débuté fin août, après le franchissement en force, le 22 août, d’une centaine de migrants de la clôture séparant le Maroc de Sebta. Le lendemain, ces migrants ont tous été renvoyés au Maroc. Leur renvoi a été jugé illégal par plusieurs associations, dont Caminando Fronteras. Pour l’ONG, cette opération constitue « une énorme violation des droits humains ». Helena Maleno Garzon, membre de l’association, a également dénoncé la mort des deux migrants maliens. Bras de fer Dans un manifeste, publié le 24 août, 48 associations espagnoles dénonçaient ces renvois des mi- grants originaires d’Afrique subsaharienne vers le Maroc. Elles réclament aussi un changement de la politique migratoire maroco-espagnole, qui « compromet la dignité morale de notre société et les principes humanistes sur lesquels elle doit s’établir ». De leur côté, les autorités marocaines avaient qualifié l’assaut des 118 migrants à Sebta de « parti- culièrement agressif ». Selon elles, les migrants ont eu recours à des jets d’acides et d’excréments sur les forces de l’ordre pour forcer le passage vers l’enclave espagnole. La semaine dernière, les autorités marocaines ont ainsi annoncé avoir lancé une opération de déplacement de migrants vers le sud du pays pour « lutter contre les réseaux mafieux ». Ces derniers jours, des centaines de policiers, appuyés par des forces spéciales et trois hélicoptères, ont effectué plusieurs interventions à Tanger dans les quartiers populaires de Boukhalef et de -Mes nanatan. Ces interventions auraient fait plusieurs blessés, selon plusieurs témoignages de migrants et de riverains recueillis sur place par l’AFP . https://telquel.ma/2018/09/05/deux-migrants-morts-pendant-leur-transfert-vers-le-sud-du-ma- roc-les-defenseurs-des-droits-de-lhomme-sinsurgent_1609366

Mustapha El Khalfi: «Le Maroc refuse d’être le gendarme de l’immigration clandestine»

07/09/2018 Jassim Ahdani

Le Maroc a durci le ton avec ses partenaires européens dans le domaine de l’immigration clan- destine. Soulignant que le royaume ne serait pas « un gendarme protégeant ses frontières », le porte-parole du gouvernement a rappelé ce jeudi 6 septembre à Rabat que ce dossier relève d’« une responsabilité partagée».

Le ministre chargé des relations avec le Parlement, la société civile, et Porte-parole du gouverne- ment a tenu ce jeudi 6 septembre à Rabat son habituelle conférence de presse suivant le conseil du gouvernement. Dans un contexte tendu, marqué par la multiplication des déplacements des migrants subsahariens au nord du pays, Mustapha El Khalfi a consacré une partie de son discours au

20 Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn sujet de l’immigration clandestine et au rôle des pouvoirs publics. Considérant que « l’aspect financier du partenariat Maroc-Union Européenne reste un détail », le responsable gouvernemental a insisté sur « la coordination conjointe » entre les deux parties. « Le Maroc refuse d’être un gendarme en matière d’immigration, et assumera sa responsabilité face aux réseaux d’immigration clandestine », a notamment déclaré Mustapha El Khalfi. C’est dans ce registre qu’il a rappelé les mesures prises par le Maroc unilatéralement. « Le nombre total de rapatriés volontaires a atteint 1 400 personnes en 2018 », a-t-il précisé, ajoutant que « de- puis 2004, 22 000 personnes ont bénéficié de ce processus ». Mustapha El Khalfi a en outre expliqué que cette opération se déroule sous la supervision de L’Organisation internationale des Migrations (OIM). S’agissant des déplacements de migrants relayés sur les réseaux sociaux, le ministre a révélé que « le transfert des migrants des lieux d’exploitation par les réseaux de migration vers leurs pays d’origine est toujours en cours ». Cela passe notamment par « des transferts des zones nordiques où les ré- seaux de trafic humains sont actifs vers le centre du pays dans une procédure encadrée par la loi ». Mettant en évidence le rôle des pouvoirs publics en la matière, le porte-parole du gouvernement estime que « ce n’est pas seulement un problème pour le Maroc. Malgré les efforts entrepris par le Royaume poursuivra sa politique humanitaire dans le traitement des immigrés ». Le représentant de l’Exécutif a également indiqué que le Conseil national des droits de l’Homme pouvait intervenir en cas d’éventuelles violations des droits de l’Homme au cours de ce processus. https://telquel.ma/2018/09/07/mustapha-el-khalfi-le-maroc-refuse-detre-le-gendarme-de-limmi- gration-clandestine_1609841

Khalid Zerouali : « Nos moyens sont mobilisés contre l’émigra- tion, nous ne pouvons pas faire plus »

27/09/2018 Thomas Savage

Le wali Khalid Zerouali est directeur de l’immigration et de la surveillance des frontières au ministère de l’Intérieur marocain. Face à « un regain de pression » sur la route migratoire ouest-méditerra- néenne, conjugué à un phénomène nouveau d’emploi de « go fast » par les passeurs, il appelle à un appui budgétaire de l’Europe au dispositif marocain anti-émigration sur son littoral nord. L’interception par la Marine royale d’un go-fast transportant des candidats à l’émigration a causé la mort d’une Marocaine de 20 ans le 25 septembre. Que disent les premiers éléments de l’enquête ? Je préfère qu’on laisse l’enquête se dérouler complètement avant de se prononcer. Cette opération nous permettra d’élucider les tenants et les aboutissants de cette affaire. Ça nous permettra aussi, je l’espère, d’expliquer ce phénomène émergent de go-fast qui transportent des migrants, avec toute cette campagne sur les réseaux sociaux qui font parfois même la publicité de traversées gratuites. Jusque là, les go-fast étaient utilisés dans le trafic de drogue, mais ce que nous avons vu ces derniers temps nous interpelle. Quels moyens le Maroc met-il en place pour lutter contre ce « phénomène émergent » ?

Le Maroc, depuis plusieurs années, a installé un dispositif le long du littoral nord. Il a permis pen- dant une décennie de tarir pratiquement les flux migratoires vers l’Europe. On était entre 2004 et 2015 à une diminution de 93 % des traversées. Ce dispositif a donc fait ses preuves. Sauf qu’avec les évènements de la région, la situation en Libye, la crise migratoire qu’a connue l’Europe qui renforce

Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 21 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn les facteurs d’attraction, les flux ont été redirigés vers cette route ouest-méditerranéenne qui avait pratiquement été fermée. Il y a donc une reprise de pression sur ce dispositif. Le Maroc a-t-il besoin d’une assistance face à cette pression ? Pendant toutes ces années, le Maroc a fait le travail seul, car c’est un État responsable, désireux de contribuer à la sécurité du pourtour méditerranéen. Le Maroc est d’ailleurs le seul État à avoir un tel dispositif en Méditerranée. Il nous permet en plus de nous prémunir de tout ce qui pourrait venir du nord comme menace. Le Maroc est outre l’initiateur du Processus de Rabat (2006, NDLR). C’est la première fois que les pays d’origine, de transit et de destinations se sont mis autour d’une table avec un plan d’action. Nous avons fait nos devoirs dans ce cadre et nous n’avons pas attendu qu’on nous assiste pour le faire. Aujourd’hui, ce que nous disons, c’est qu’il y a un regain d’activité sur cette route, que nos moyens sont mobilisés et qu’on ne peut pas faire plus que ce que l’on fait actuellement. Ce que nous voulons, c’est donc un appui budgétaire pour assurer un bon fonctionnement de ce dispositif. Êtes-vous en mesure de chiffrer l’appui que vous demandez ? C’est difficile de chiffrer. Il y a aussi un appui technique d’échange d’expérience, mais c’est surtout un appui qui nous permettrait de couvrir nos acquisitions de matériel et de renforcer nos capacités. Si on parle uniquement du littoral nord, nous sommes à plus de 200 millions d’euros de dépense par an. Ce que l’on demande c’est un début d’aide. Il y a des discussions dans ce sens, l’Union euro- péenne est un partenaire stratégique. Nous travaillons pour arriver à un accord pour que le Maroc puisse être accompagné et soutenu dans ses efforts. Comment se passent ces discussions avec les partenaires européens ? Quand l’UE a proposé des centres de rétention de migrant hors de ces frontières, le Maroc a répliqué qu’il n’avait pas vocation à être le « gendarme de l’Europe »… Je ne pense pas que les centres sont la solution aux problèmes de migration. Le Maroc a adopté une stratégie initiée par Sa Majesté en 2013, car contrairement à beaucoup d’autres pays, le pays n’a pas peur d’intégrer le maximum de migrants. Nous avons ainsi accepté 85 % des demandes déposées. Nous estimons que la migration n’est pas une menace, mais une source de richesse et que ce n’est pas en installant des centres de rétention que l’on va régler le problème. Il faut au contraire agir sur les facteurs d’attractions, qui sont notamment véhiculés par Internet et qui sont tellement forts en Europe qu’ils dépassent même les facteurs de répulsions ou de sédentarisation en Afrique. Il va donc falloir coordonner les stratégies sur les deux rives. Le processus de Rabat est un socle solide sur lequel il faut capitaliser. Le Maroc est déjà pionnier en termes d’approche d’humaniste en intégrant les migrants, il faut conti- nuer à travailler pour aider l’Afrique en termes de développement, donner de l’espoir à la jeunesse africaine. Il faut en même temps favoriser les voies d’émigration légales. Ce n’est que comme ça que l’on peut freiner les vagues migratoires. Sur « l’approche humaniste », le Maroc a effectivement annoncé qu’il régulariserait 24.000 per- sonnes en 2018, après une première phase ayant conduit à la régularisation de 23.000 personnes en 2014. En revanche, le déplacement de migrants depuis le Nord vers le Sud du pays a été dénoncé comme « illégal » par plusieurs associations. À chaque fois qu’il y a des interceptions dans le Nord, nous avons toujours procédé à la réinstalla- tion de ces migrants loin du danger. Pour la plupart, ils sont soit séquestrés dans des maisons par des réseaux de trafic, soit ils sont dans les forêts. Je suis étonné que tout le monde s’insurge. Nous protégeons ces migrants en ne les laissant pas s’installer dans les forêts, car ces opérations ont pour objectif de ne pas laisser les migrants en proie aux réseaux de trafic. Le Maroc les transporte dans des cars de passagers, dans le respect total de leur dignité et des lois. Nous estimons que notre pays dispose de mécanismes si une personne se sent injustement traitée : la justice, mais également le

22 Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn CNDH qui a de très bonnes relations avec les associations de migrants. S’il y a des recommandations de la justice ou du CNDH, nous sommes prêts à coopérer. Je dois également préciser que parmi les migrants sur le territoire marocain, il y a une grande partie qui a accepté de s’installer chez nous et qui est la bienvenue. Il y a effectivement 50.000 régularisés, mais aussi ceux qui ne sont pas régularisés et qui ne sont pas dérangés parce qu’ils évoluent dans la société. Il y a également une partie pour qui l’aventure migratoire a pris fin, et nous travaillons avec l’OIM pour leur rapatriement : le ministère de l’Intérieur s’occupe des billets, l’OIM donne un pé- cule post-rapatriement. Depuis 2004, 22.000 personnes ont ainsi été rapatriées de manière durable, puisqu’elles sont réintégrées dans leur société. Malheureusement, il y a un troisième segment qui est sous l’emprise des réseaux et pour qui le but est de passer de force vers l’autre rive, sans respec- ter les lois et sans aucun respect de l’hospitalité marocaine. Nous ne pouvons pas accepter que les réseaux dictent leurs lois au Maroc, c’est pourquoi nous continuons à lutter contre eux. Qui sont ces réseaux ? Ce sont des réseaux de tous bords. On voit des Européens, des Africains, mais aussi des Marocains. Ils peuvent être petits ou avoir des ramifications internationales. Les réseaux de trafic transfrontaliers sont logistiques. Quand ils peuvent faire de l’argent dans la drogue, ils transportent de la drogue, quand c’est avec des migrants, ils transportent des migrants. C’est ce que l’on constate à la fois au Sahel et dans le pourtour méditerranéen. Ils ne sont pas orientés niche, ils sont orientés profit. Lorsqu’il s’agit d’enquêter sur ces réseaux, comment se passe la coopération avec l’Espagne ? L’Espagne est un partenaire avec lequel nous avons démarré cette coopération en créant en 2004 un groupe migratoire mixte. Au début, dans des circonstances où le phénomène migratoire prenait de l’ampleur, on se réunissait pratiquement une fois par mois. Depuis que nous avons atteint notre -ma turité, nous nous réunissons deux fois par an. Nous mettons tout sur la table, sans tabou. Le secret de la réussite d’une coopération c’est la bonne foi et un objectif commun. Et ça se passe très bien. Il peut y avoir des petites difficultés sur certains points, mais ce genre de mécanisme nous permet justement de les aplanir en toute transparence. Nous disposons de commissariats conjoints, d’un ré- seau d’officiers de liaison. Autant de mécanismes qui fluidifient l’échange d’information sans tomber dans la lenteur administrative, car les réseaux, eux, s’adaptent rapidement. https://telquel.ma/2018/09/27/khalid-zerouali-nos-moyens-sont-mobilises-contre-lemigration- nous-ne-pouvons-pas-faire-plus_1612072 HESPRESS

ئ ن ش المغرب ج يفا� ياألوروبي� برفض دور » يدرك الهجرة يغ� ال�عية«

06-09-2018 محمد بلقاسم

ّصعــد املغــرب مــن لهجتــه اتجــاه الــ كاء رشاألوروبيــن يف مجــال الهجــرة غــر الرشعيــة، مؤكــدا أنــه لــن يكــون دركيــا لحاميــة حدودهــا باعتبــار الهجــرة غــر الرشعيــة مســؤولية مشــركة تقتــي تحمــل كل طــرف لجــزء مــن هــذه املســؤولية.

مصطفــى الخلفــي، الوزيــر املنتــدب لــدى رئيــس الحكومــة املكلــف بالعالقات مع الربملــان واملجتمــع املدين الناطق الرســمي باســم الحكومة، قــال، يف النــدوة الصحافيــة التــي عقدهــا مســاءالخميــس بعــد املجلــس الحكومــييف الربــاط، إن مواجهــة شــبكات الهجــرة الرسيــة تقتــي »تفعيــل املســؤولية املشــركة«، مشــددا عــى أن كافــة الــرشكاء معنيــون بــرورة ربــح املعركــة ضد شــبكات الهجــرة الرسية.

Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 23 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn وبالرغــم مــنتأكيــد الخلفــي عــىأن »مــا هــو مــايل يفعالقــة املغــرب برشكائــه األوروبيــن يبقــى تفاصيــل« وتأكيــده عــى رضورة التنســيق املشــرك، فــإن الناطــق الرســمي باســم الحكومــة املغربيــة أعلــن أن »املغــرب يرفــض أن يكــون دركيــايف الهجــرة، وســيتحمل مســؤوليته يف مواجهــة شــبكات الهجــرة الرسيــة«. ويف هــذا الصــدد، ذكــر الخلفــي باإلجــراءات التــي يقــوم بهــا املغــرب بشــكل ذايت، كاشــفا أن ضمنهــا العــودة الطوعيــة بالقــول: »مجمــوع الذيــن قامــوا بالعــودة الطوعيــة ســنة 2018 بلــغ 1400 شــخص«، مــوردا أنــه »منــذ 2004 اســتفاد 22 ألــف شــخص مــن هــذه العمليــة«.

وبعدمــا أوضــح املســؤول الحكومــي أن »عمليــة العــودة الطوعيــة تتــم يف إطــار الــدول واملنظمــة العامليــة للهجــرة«، نبّــه بخصــوص »نقــل املهاجريــن مــن أماكــن اســتغاللهم مــن طــرف الهجــرة إىل أرض الوطــن عمليــة جاريــة اليــوم«، موضحــا أنــه تــم »حجــز 1900 آلية تســتعمل يف الهجــرة غــر الرشعيــة مــن شــبكات االتجــار بالبــرش«. »هــذه ليــس مشــكلة للمغــرب وحــده، بالرغــم مــن املجهــودات التــي يقــوم بهــا؛ لكــن اململكــة ســتواصل سياســتها اإلنســانية يف تعاطيهــا مــع املهاجريــن«، يقــول الخلفــي الــذي أوضــح أن »عمليــات النقــل مــن املناطــق التــي تنشــط فيهــا شــبكات االتجــار بالبــرش إىل وســط املغــرب إجــراء يتــم القيــام بــه مؤطــر بالقانــون«. وردا عــى وجــود خروقــات يف هــذه العمليــة، أحــال الخلفــي عــى وجود »املجلــس الوطني لحقوق اإلنســان يف حــال وجود حاالت تســتدعي التدخــل«، مــربزا أن »املغــرب قــرر اعتــامد املقاربــة اإلنســانية؛ ألننا منــوذج يحتذى بــه يف املنطقة، بتســوية 50 ألف طلــب للمهاجرين«. https://www.hespress.com/politique/404565.html ُ ف »رايتس ووتش« تطالب المغرب بالتحقيق ي� مقتل »شهيدة الهجرة«

27/09/2018 عبد الرحيم العرسي

مــا تــزال تداعيــات مقتــل شــابة مغربيــة عــى يــد القــوات البحريــة املغربيــة، التــي اضطــرت إىل إطــ قال النــار عــى قــارب مطاطــي رسيــع كان يقــل مهاجريــن رسيــن بعــد عــدم امتثــال ســائقه للتحذيــرات املوجهــة إليــه، تثــر جــدال واســعا؛ حيــث دخلــت منظمــة »هيومــان رايتــس ووتــش« )HRW( الدوليــة عــى خــط القضيــة. وطالبــت املنظمــة الحقوقيــة الســلطات املغربيــة بفتــح تحقيــق عاجــل يف موضــوع إطــ قال وحــدة مــن القــوات الحريــة املغربيــة النــار عــى قــارب يف البحــر األبيــض املتوســط، »أســفر عــن مــرع امــرأة مغربيــة تبلــغ مــن العمــر 20 عامــا وإصابــة ثالثــة ركاب آخريــن، كانــوا يأملــون عــى مــا يبــدو يف الهجــرة إىل أوروبــا«. وكانــت الســلطات البحريــة املغربيــة أكــدت أن الــزورق، وهــو قــارب مطاطــي رسيــع »غــو فاســت« )go fast(، ويقــوده مواطــن مــن جنســية إســبانية، كان متواجــدا بصفــة مشــبوهة بامليــاه املغربيــة؛ مــا اضطــر عنــارص البحريــة امللكيــة إىل إطــالق النــار عليــه بعــد عــدم امتثــال ســائقه للتحذيــرات املوجهــة إليــه. وقالــت ســارة ليــا ويتــس، مديــرة قســم الــ قرش األوســط وشــامل أفريقيــا يف »HRW«، يف تصيــح صحــايف توصلــت هســربيس بنســخة منــه: »ليــس هنــاك أي دليــل يشــر إىل أن الــركاب كانــوا يشــكلون ًخطــرا أمنيًــا عــى أي أحد-التربيــر القانــوين الوحيــد الــذي قــد يضطــر املغــرب إىل إطــالق النــار بســببه«. وأضافــت: »تعهــدت الســلطات بالتحقيــق يف عمليــة القتــل؛ يجــب أن يفعلــوا ذلــك فــورا، وأن يكشــفوا عــن نتائــج التحقيــق علنــاً، وأن يقدمــوا املســؤول يعــن القتــل إىل العدالــة«، بتعبيهــا. يف مقابــل ذلــك، قــال منتــدى عســكري عــى اإلنتنــت إن »البحريــة امللكيــة احت مــتالقواعــد املعمــول بهــا مــن أجــل ثنــي القــارب الرسيــع الــذي كان يعمــل بشــكل غــر قانــوين داخــل امليــاه الوطنيــة، وعنــد عــدم امتثــال القــارب لدعــوات البحريــة باالستســالم وحتــى للطلقــات التحذيريــة كان لزامــا اســتخدام القــوة كــام يســتدعي الوضــع يف هــذه الظــروف«. وخالفــا ملــا يــروج مــن اســتعامل البحريــة املغربيــة الســ حال ألول مــرة لتوقيــف مافيــات تهريــب البــرش، أوضــح املنتــدى العســكري »Far

24 Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn Maroc«، ردا ًعــى تســاؤالت نشــطاء »فيســبوك«، أنــه ســبق للقــوات ذاتهــا أن أطلقــتالنــار عــى مهــريب املخــدرات ســنة 2015، أدى إىل مقتــل شــبان إســبان حينهــا. وتأســف املنتــدى لبعــض االنتقــادات الصــادرة يف حــق البحريــة امللكيــة، وقــال: »مــن العــار التوجــه بــكالم جــارح للمؤسســة العســكرية بجميــع وحداتهــا التــي ضحــتبالغــايل والنفيــس مــن أجــل هــذا الوطــن دون طلــب الشــكر أو االعــراف بذلــك مــن كل مؤسســات الدولة«، مضيفــا أن »املشــكل ليــس مشــكل هجــرة بقــدر مــا هــو مشــكل الحفــاظ عــى أمــن البلــد وهيبتــه )...( فمــن يتمكن مــن الوصول لشــواطئ اململكــة لتحيــل مواطنيهــا بشــكل غــر رشعــي )...( ميكنــه إدخــال ممنوعــات مــن ضمنهــا أســلحة لــراب اململكة بــدون حســيب وال رقيب«. وعلمــت جريــدة هســربيس اإللكتونيــة مــن مصــادر خاصــة أن مجلــس الحكومــة املقبــل يرتقــب أن يناقــش تفاصيــل إطــالق البحريــة امللكيــة النــار عــى القــارب »الفانتــوم« املثــر للجــدل. وقــال مصــدر مســؤول، يف تصيــح لهســربيس، إن »دخــول زورق أجنبــي إىل امليــاه الوطنيــة حــدث اســتفزازي ال ميكــن الســكوت عنــه«، مضيفــا أنــه »يف جميــع أنحــاء العــامل يشــهر الجيــش ســ حهال يف حالــة عــدم امتثــال املشــبوهي لألوامــر«. وأورد املتحــدث أن »الدولــة املغربيــة مســؤولة عــن مواطنيهــا وال ميكــن لهــا الســكوت عــن تهريــب النــاس بتلــك الطريقــة املســتفزة بشــواطئ اململكــة«، مؤكــدا أن »اســتعامل الســالح عنــد الــرورة حــق مــ وعرش يف هــذه الحــاالت، ولكننــا نتأســف لوفــاة الشــابة كضحيــة ملافيــات التهريــب«. https://www.hespress.com/societe/406831.html ظاهرة الهجرة يغ� شال�عية بالمغرب 20/09/2018 حميد مالح

تــداول رواد مواقــع التواصــل االجتامعــيفيديوهــات تحبــس األنفــاس يظهــر فيهــا مجموعــة من القارصين والشــباب والنســاء راكبــن قوارب املــوت هدفهــمالوصــول إىل الوجهــة األخــرى )أوروبــا( دون معرفــة العواقــب، هــذا يدلنــا عــى إســتفحال ظاهــرة أقــل مــا يقــال عنهــا إنهــا خطــرة، أال وهــي الهجــرة غــر الرشعيــة التــي تــؤدي يف غالــب األحيــان إىل املــوت، أو إىل عمليــة االتجــار بالبــرش، مبعنــى أن هنــاك عمليــات عديــدة تكــونعــى أســاس عمــل تهريبــي إال أنهــا تصبــح يف آخــر املطــاف عبــارة عــن تجــارة بالبــرش. وملزيــد مــن اإليضــاح، فاملهاجــر غــر الرشعــي يهاجــر مــن أجــل الوصــول إىل الديــار األوروبيــة، إال أنــه يجــد نفســه ضحيــة لعصابــات االتجار بالبــرش، وبالتــايل هنــاك عالقــات قويــة بــن عصابــات التهريــب وعصابــات االتجــار بالبــرش، التــي تعطينــا جرميــة منظمة. والهجــرة تعنــي يف أبســط معانيهــا حركــة اإلنتقــال مــن مــكان إىل آخــر بحثــا عــن وضــع أفضــل، اجتامعيــا كان أم اقتصاديــا أم دينيــا أم سياســيا، وهــي ظاهــرة عامليــة موجــودة يف الــدول املتقدمــة منهــا والناميــة، ســاهمت إىل حــد كبــر يف إعــامر األرض ولعبــت دورا هامــا يف نــرش الســ م، الوالتعــرف عــى عــادات وتقاليــد وثقافــات وحضــارات الشــعوب املتنوعــة واملختلفــة، مبــا يســهم يف تعميــق العالقــات بــن شــعوب العــامل. ويف الســياق ذاتــه، إن الهجــرة غــر الرشعيــة، حســب املفوضيــة األوروبيــة، هــي »ظاهــرة متنوعــة تشــتمل عــى جنســيات دول ثــالث يدخلــون إقليــم الدولــة العضــو بطريقــة غــر رشعيــة عــن طريــق الــربأو البحــر أو الجــو، مبــا يف ذلــك مناطــق العبــور يف املطــارات، ويتــم ذلــك عــادةً بوثائــق مــزورة، أو مبســاعدة شــبكات الجرميــة املنظمــة مــن مهربــن وتجــار، وهنــاك عــدد مــن األشــخاص الذيــن يدخلــون بصــورة قانونيــة وبتأشــرة صالحــة لكنهــم يبقــون أو يغــرون غــرض الزيــارة فيبقــون دون الحصــول عــى موافقــة الســلطات، وأخــراً هنــاك مجموعــة مــن طالبــي اللجــوء الســيايس الذيــن ال يحصلــون عــى موافقــة عــى طلبهــم لكنهــم يبقــون يف البــالد«. وظاهرة الهجرة غي الرشعية كباقي الظواهر لها أسبابها وحلولها. أسباب الهجرة غي الرشعية كثية هي أسباب الهجرة غي الرشعية ومتنوعة، وتشمل مختلف املجاالت االجتامعية واالقتصادية والسياسية. ليــس الفقــر وحــده هــو الــذي يحــرك الشــباب للجــوء إىل الهجــرة؛ فهنــاك أســباب اخــرى تتجــى يف تفــي البطالــة )قلــة فــرص العمــل(، وانخفــاض األجــور ومســتويات املعيشــة، ومــا يقابلــه مــن ارتفــاع مســتوى املعيشــة؛ الــيءالــذي يــؤدي إىل فقــدان الشــباب األمــل يف إيجاد

Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 25 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn فــرص العمــل، ســواء يف تخصصاتهــم أو حتــى يف غيهــا، ورؤيــة بعــض الشــباب ملــا حققــه آخــرون مــن نجاحــات بعــد ســفرهم بطريقــة رشعيــة أو غــر رشعيــة، وعــدم وجــود مشــاريع قويــة يلتــف حولهــا الشــباب، ووعــدم املالءمــة بــن التكويــن والتشــغيل، وعــدم وجــود مبــدأ تكافــؤ الفــرص، وبالتــايل انتشــار الواســطة واملحســوبية وانعــدام العدالــة االجتامعيــة يف املجتمــع. وكــذا الفــوارق االقتصاديــة بــن البلــدان املتقدمــة ونظيتهــا الناميــة. ويعتــرب الربيــع العــريب الــذي كانــت نتائجــه جــد وخيمــة مــن األســباب الرئيســية يف تفــي ظاهــرة الهجــرة، بحيــث نجــد مجموعــة مــن الــدول أصبحــث غــر مســتقرة سياســيا؛ مــا جعــل عــددا مــن املهاجريــن يســتغلون تدهــور الوضــع األمنــي ويلجــؤون إىل الهجــرة بوســائل غــر قانونيــة وغــر مرشوعــة، كذلــك فشــل الحكومــات يف الســر بعجلــة التنميــة، وال ننــى تدهــور األوضــاع األمنيــة يف العديــد مــن دول شــامل إفريقيــا بتواجــد مــا يعــرف بقضايــا أقليــات ونزاعــات إقليميــة. سبل معالجة ظاهرة الهجرة غي الرشعية للتصدي لظاهرة الهجرة غي الرشعية، أو باألحرى التقليل منها، يجب اتخاد مجموعة من التدابي التي ميكن إجاملها يف اآليت: - عمــل الحكومــة عــى ترسيــع وتــرة التنميــة، واتخــاذ خطــوات للحــد مــن البطالــة بتوفــر فــرص الشــغل للشــباب، التــي تعترب مــن الحقوق األساســية املكفولــة يف أســمى قانون للبــ د الويف املواثيــق الدولية. - املالءمــة بــن التكويــن والتشــغيل مــن خــالل تأهيــل الشــباب يف عــدد مــن املجاالت وفق احتياجات ســوق الشــغل، وتشــجيع االســتثامرات الوطنيــة واألجنبيــة، ومحاربة الهــدر املدريس. - اســتغالل الرأســامل الالمــادي )الشــباب(، واالســتثامر يف طاقاتــه وتنميــة مواهبــه وتشــجيعه عــى الريــادة واالبتــكار وإعطائــه الفرصــة يف التعليــم، مبــا يؤهلــه لســوقالشــغل ويخلــق لــه فرصــا جديــدة بالرشاكــة مــع القطــاع الخــاص ويكــرس مســؤوليته االجتامعيــة. - تعزيز التعاون اإلقليمي، ال سيام مع الدول املجاورة، بغية التصدي للعصابات وشبكات تهجي الشباب. ويف نهايــة كالمنــا، نــود القــول إن العديــد مــن الدراســات أكــدت أن معظــم املهاجريــن غــر الرشعيــن ينحــدرون مــن دول العــامل الثالــث، بحيــث يغــادرون بلدانهــم ســعيا إىل الوصــول إىل الــدول املتقدمــة )أوروبــا والواليــات املتحــدة األمريكيــة( لتحســن أوضاعهــم االجتامعيــة واالقتصاديــة. https://www.hespress.com/writers/405917.html

ف الهجرة تجمع يمسؤول إسبانيا والمغرب ي� الصويرة 13/09/2018 تجتمــع الســلطات اإلســبانية واملغربيــة، غــدا الجمعــة يف مدينــة الصويــرة، لتعزيــز التعــاون يف قضايــا الهجــرة، بحســب مــا أوردتــه الحكومــة اإلســبانية اليوم. وسيشــارك يف هــذا القــاء، مــن بــن مســؤولي إســبان آخريــن، وزيــرة الدولــة لشــؤون األمــن آنــا بوتيــا، ووزيــرة الدولــة لشــؤون الهجــرة كونســويلو رومــي، إىل جانــب مديــر الهجــرة ومراقبــة الحــدود بــوزارة الداخليــة املغربيــة؛ خالــد الــزروايل. وأوضحــت وزارتــا الداخليتــن يف البلديــن، والعمــل والهجــرة والضــامن االجتامعــي اإلســبانيتان، يف بيــان لهــام أن »اللقــاء ســيتناول قضايــا مثــل مراقبــة الحــدود ومكافحــة االتجــار بالبــرش«. وســيكون هــذا االجتــامع هــو الـــ18 ملجموعــة العمــل الدامئــة املغربيــة اإلســبانية حــول الهجــرة، الــذي ســيحضه أيضــا مســؤولون آخــرون مــن وزارة الخارجيــة وممثلــون عــن الــدرك امللــي واملديريــة العامــة لألمــن الوطنــي يف املغــرب. جديــر بالذكــر أنــه منــذ تشــكيل هــذه اللجنــة، عــام 2003 ، عقــدت 17 اجتامعــا يف إســبانيا واملغــرب، آخرهــا التــأم يف مدريــد يــوم 12 أبريــل املــايض. https://www.hespress.com/orbites/405280.html

26 Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn ALYAOUM24 ف ش ف المغرب يفكك 74 شبكة اتجار ي� الب� والهجرة السية.. يالخل�: المغرب يرفض أن يكون دركيا 06/09/2018 سناء كريم

شــف مصطفــى الخلفــي، الناطــق الرســمي بإســم الحكومــة، الوزيــر املنتــدب املكلــف بالعالقــات مــع الربملــان واملجتمــع املــدين، أن املغــرب أحبــط 54 ألــف محاولــة للهجــرة الرسيــة خــالل ســنة 2018، إىل جانــب تفكيــك 74 شــبكة إجراميــة تنشــط يف االتجــار يف البــرش والهجــرة الرسيــة، مشــرا إىل تســجيل مجهــود اســتثناين خــالل شــهر غشــت املــايض حيــث تــم إحبــاط 14 ألــف و 600محاولــة للهجــرة الرسيــة مبــا ميثــل 30 يف املائــة مــن مجمــوع العمليــات خــالل الســنة الجاريــة. وأضــاف يف تصيــح صحفــي عقــب انعقــاد املجلــس الحكومــياليــوم الخميــس، أن املغــرب تحمل مســؤوليته يف إطــالق مبادرة غي مســبوقة عــى مســتوى القــارة اإلفريقيــة، لتســوية أوضــاع املهاجريــن، إال أنــه يرفــض يف الوقــت نفســه أن يكــون مرتعــا لنشــاط شــبكات الهجــرة الرسيــة، أو أن يكــون دركيــا. وأكــد املتحــدث ذاتــه رفــض املغــرب أن يكــون مركــزا اســتقبال لشــبكات الهجــرة الرسيــة، موضحــا أن هــذا املوقــف الدقيــق للمملكــة، يســتند عــى عمــق إنســاين يف التعاطــي مــع ملــف الهجــرة، كــام يــربز التصــدي الحــازم للشــبكات التــي تســتغل الهشاشــة والضعــف مــن أجــل االســتثامر يف هــذه األنشــطة الغــر الرشعيــة. ويف الســياق ذاتــه، أكــد الخلفــي انخــراط املغــرب منــذ ســنة 2013 يف سياســة وطنية جديــدة ذات بعد إنســاين إزاء قضيــة الهجرة، مــربزا أنها سياســة كرســت مبــادئ التضامــن ويف نفــس الوقــت أكــدت عــى املحاربة الصارمة لشــبكات الهجــرة الرسيــة و “مافيات االتجــار يف البرش”. مــن جهــة أخــرى، أوضــح الناطــق الرســمي باســم الحكومــة نتائــج هــذه السياســة، ظهــرت مــن خــالل تســوية الوضعيــة القانونيــة ملــا يناهــز 50 ألــف مهاجــر، 90 يف املائــة منهــم ينحــدرون مــن دول إفريقيــا جنــوب الصحــراء، فضــال عــن اســتفادة 2000 مهاجــر، مــن برنامــج العــودة الطوعيــة إىل البلــد األم. http://www.alyaoum24.com/1140632.html

ف ُ � 2018 فقط.. 6000 بمغر� »حركوا« إل إسبانيا ي ي 15/09/2018 توفيق السليامين

بغــض النظــر عــن صحــة وأهــداف النرش عــى نطاق واســع لفيديوهات توثــق رحلة عــدد من املهاجريــن املغاربــة يركبون “مقربة ّاملتوســط” مــن أجــل بلــوغالفــردوس األورويب، إال أن تقاريــر منظــامت دوليــة ال ميكــن التشــكيك يف مصداقيتهــا، وجمعيــات محليــة وإقليميــة وأرقــام رســمية أوروبيــة، تؤكــد أن الشــباب املغاربــة عــادوا إىل الهجــرة الرسيــة بقــوة مــن جديــد بعــد ســنوات مــن الهدنــة، بحثــا عن حيــاة أفضل. أمــام هــذا األزمــة غــر املســبوقة يف القــرن الحــايل بــن املغــرب وإســبانيا، احتضنــت مدينــة الصويــرة يــوم أمــس الجمعــة قمــة مصغــرة مغربيــة إســبانية تطرقــت إىل آخــر تطــورات الهجــرة بــن اململكتــن والبحــثعــن ســبل محاربتهــا، الســيام شــبكات تهريــب البــرش املســتقرة بــن البلديــن، والتــي تحــاول التويــج يف هــذه األيــام بــن الشــباب املغاربــة لفكــرة أن أبــواب إســبانيا مفتوحة عــى مصاعيهــا أمــام ّالحراكة. يف هــذا الصــدد، كشــفت تقريــر حديــث أصدرتــه منظمــة الهجــرة الدوليــة التابعــة لألمــم املتحــدة، أن املغاربــة يتبعــون عــى عــرش املهاجريــن الرسيــن الذيــن وصلــوا، بحــرا، إىل إســبانيا منــذ ينايــر املــايض إىل حــدود التاســع مــن الشــهر الجــاري.

وأوضــح أن عــدد املغاربــة يزيــد عــن 6000 ّحــراك، متبوعــن بـــ4800 حــراك مــن غينيــا كوناكــري، و4150 حــراكا مــن مــايل، و2000 حــراك مــن ســاحل العــاج، فيــام مل يتجــاوز عــدد الغامبيــن والكاميونيــن وغيهــم 2000 حــراك عــن كل بلــد. التقريــر كشــف، كذلــك، أن الطريــق الغربيــة للبحــر األبيــض املتوســط، الجزائــر واملغرب وإســبانيا، تحولت منــذ يناير املــايضإىل البوابة الرئيســية للمهاجرين األفارقــة واملغاربيي

Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 27 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn الراغبــن يف العبــور إىل الضفــة الشــاملية للمتوســط، مؤكــدة وصــول 32ألــف مهاجــر، مــن بينهــم مغاربــة، إىل إســبانيا عــرب هــذه الطريــق. وميثــل عــدد املهاجريــن الواصلــن إىل إســبانيا عــرب البوابــة الغربيــة للمتوســط 43 يف املائــة مــن أصــل 73 ألــف مهاجــر وصلــوا إىل القــارة العجــوز منــذ ينايــر املــايض انطالقــا مــن البحــر األبيــض املتوســط: 32 ألفــا وصلــوا إىل إســبانيا، و20430 إىل اليونــان، و20319 إىل إيطاليــا، و714 إىل مالطــا، و211 إىل قــربص. كــام أشــار التقريــر إىل أن رقــم 73 ألــف مهاجــر رسي الذيــن وصلــوا إىل أوروبــا عــرب املتوســط هــذه الســنة، يبقــى منخفضــا مقارنــة مــع الـــ128993 شــخصا ســنة 2017 و298663 شــخصا ســنة 2016 الذيــن وصلــوا إىل أوروبــا. تقريــر املنظمة الدوليــة يؤكــد أنــه منــذ غشــت املنــرم )40 يومــا( وصــل إىل الجنــوب اإلســباين بحــرا 9100مهاجــر رسي، مبعــدل 227مهاجــرا يف اليــوم. كــام أنــه مــا بــن الفاتــح والتاســع مــن هــذا الشــهر كان يصــل 300 مهاجــر يف اليــوم إىل الجنــوب اإلســباين. تقريــر إســباين حديــث ذكــر أن مــا يقــارب 5000 قــارص مغــريب غــر مصحــوب تســللوا إىل إســبانيا، دون احتســاب الذيــن يتســكعون يف الشــوارع ممــن مل يشــملهم اإلحصــاء الرســمي. عــالوة عــى أن مجمــوع عــدد ّ“الحراكــة” املغاربــة– ليســت لديهــم أوراق اإلقامــة- بإســبانيا يزيــد عــن 250 ألــف شــخص. بدورهــا، أشــارت وكالــة مراقبــة الحــدود الخارجيــة لالتحــاد األورويب )فرونتيكــس(، إىل أن 19يف املائــة مــن املهاجريــن الرسيــن الذيــن وصولــوا إىل إســبانيا ســنة 2017 هــممغاربــة، مرجعــة ذلــك إىل البطالــة التــي يعــاين منهــا الشــباب، عــالوة عــى أزمــة الريــف التــي انفجرت يف أكتوبــر 2016 بعــد مقتــل طحنــا بائــع الســمك محســن فكــري، حســب صحيفــة “آ ب س”. عــى صعيــد متصــل، انعقــدت قمــة أمنيــة مصغــرة مغربيــة إســبانية، يــوم أمــس الجمعــة، مبدينــة الصويــرة، ترأســها خالــد الــزروايل، مديــر الهجــرة ومراقبــة الحــدود املغربيــة، وكاتبتــا الدولــة اإلســبانية لألمــن والهجــرة، أنــا بوطايــا وكنســويلو رومــي، حيث تــم تدارس آخــر تطورات الهجــرة الرسيــة بــن اململكتــن يف ظــل أكــرب أزمــة مــن هــذا القبيــل تشــهدها ســواحل البلديــن، كــام شــدد عــى رضورة محاربــة شــبكات تهريــب البــرش بــن البلديــن، حســب مصــادر إســبانية. http://www.alyaoum24.com/1144572.html

ن ت تدفق “قوارب الموت” يدفع وزير الهجرة اإلس يبا� إل زيارة المغرب حامال مق�ح “الهجرة القانونية” 14/09/2018

سارة الطالبي

دفــع التدفــق الكبــر لقــوارب الهجــرة الرسيــة مــن املغــرب نحــو أوربــا املســؤولي اإلســبان إىل زيــارة عاجلــة للمغــرب، للقــاء مســؤولي يف وزارة الداخليــة مــن أجــل تشــديد املراقبــة عــى الحــدود املغربيــة، حاملــن معهــم مقتحــا جديــدا لـ”الهجــرة القانونيــة”. وكالــة “أوربــا بريــس”، قالــت إن املســؤولالحكومــي اإلســباين، املكلــف باألمــن والهجــرة، “أنــا بوتيــال”، إىل جانــب مســؤول حكومــي آخــر “كينســيولو رومــي، ســيجتمعان، اليــوم الجمعــة، بالــوايل مديــر الهجــرة ومراقبــة الحــدود، “خالــد الــزروايل” يف مدينــة الصويــرة، لتحليــل حركــة الهجــرة، خــالل األشــهر املاضيــة، وتعزيــز التعــاون املشــرك بــن البلديــن لتشــديد مراقبــة الحــدود. وحمــل املســؤولون اإلســبان معهــم، هــذه املــرة، مقتحــات للجانــب املغــريب مــن أجــل تعزيــز مراقبــة الحــدود، ومحــارصة شــبكات االتجــار غــر املــرشوع، مــن بينهــا مقــرح لتعزيــز الهجــرة القانونيــة بتدبــر اإلدارة الجامعيــة لعقــود الشــغل. واالجتامعــات، التــي ســيخوضها املســؤولون اإلســبان مــع نظرائهــم املغاربــة يف إطــار املجموعــة املغربيــة اإلســبانية الدامئــة للهجــرة يف الدورة الثامنــة عــ ة، رشســتعرف حضــور ممثلــن عــن الــدرك امللــي، واإلدارة العامــة لألمــن الوطنــي، كــام ســتعرف حضــور مســؤولي أوربيــن آخريــن، ممثلــن عــن وزارة الخارجيــة اإلســبانية، واالتحــاد األوريب. يذكــر أن تقاريــر إعالميــة إســبانية تحدثــت، خــالل األيــام األخــرة املاضيــة، عــن تزايــد أعــداد املغاربــة املقبلــن عــى الهجــرة الرسيــة، فيــام مل تعلــن الحكومتــان املغربيــة، واإلســبانية عــن أعــداد املغاربــة املهاجريــن عــرب “قــوارب املــوت” مــن الســواحل املغربيــة نحــو أوربــا. http://www.alyaoum24.com/1143998.html

28 Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn تكتل جمعيات طنجة ينتقد ظروف ترحيل مهاجرين أفارقة بالمغرب 02/09/2018

عثامن جمعون

انتقــد التكتــل الجمعــوي بطنجــة الكــربى، يف بيــان توصــل موقــع “اليــوم24” بنســخة منــه، تعامــل الســلطات املغربيــة، مــع املهاجريــن األفارقــة إىل تــراب اململكــة، وخصوصــاً خــالل عمليّــات ترحيلهــم إىل بلدانهــم، وعــدم ّالســامح لهــم بعنــاق أوروبــا. ودعــا تكتــل جمعيــات طنجــة الكــ ى، كلرب املؤسســات إىل تظافــر الجهــود وتحمــل املســؤوليات إزاء حــركات النــزوح لالجئــن واملهاجريــن التــي يعرفهــا املغــرب، وتقديــم كل يف إطــار اختصاصــه الدعــم واملســاندة لالجئــن واملهاجريــن، مــع احــرام كرامتهــم وإنســانيتهم.

ّب وشــجالتكتــل خطــاب الكراهيــة املوجــه لألفارقــة املقيمــن بطنجــة، ومظاهــر التعامــل الالإنســاين الــذي رافقت عمليّــات ترحيلهــم، حيث يتــم اقتحــام املنــازل واقتيــاد املهاجريــن يف ظــروف غــر الئقــة، عــى حــد تعبيه. وطالــب تكتــل جمعيــات طنجــة الكــ ى، ربالســلطات العموميــة املغربيــة إىل التنفيــذ الفعــال لإلســراتيجية الوطنيــة للهجرة واللجــوء، وضامن حصــول األشــخاص املهاجريــن املقيمــن مبدينــة طنجــة عل إقامــة تحفــظ كرامتهم.

وأوضــح املصــدر ذاتــه، أنــه يجــب فتــح حــدودالدول يف وجــه الالجئــن واملهاجرين، وفــق مقتضيــات القانون الــدويل، والعمل عل االســتثامر يف الــدول املصــدرة للهجــرة، وذلــك لحــل املشــاكل املؤديــة لحركة الهجــرة والحد من تدفــق الالجئــن إىل املغــرب وإىل مدينة طنجة. وكان مجموعــة مــن املهاجريــن األفارقــة، احتجــوا أمــس الجمعــة مبدينــة طنجــة، عــى الظــروف التــي يعيشــون بهــا يف املغــرب، وطالبــوا باحــرام انســانتيهم، والقضــاء عــى التمييــز والعنصيــة التــي يعانــون منهــا. http://www.alyaoum24.com/1138245.html ف حمالت ترحيل آالف المهاجرين.. حقوقيون يردون عىل الخل� ي 02/09/2018

سارة الطالبي

بعدمــا بــررت الحكومــة املغربيــة حملتهــا األخــرة لتحيــل املهاجريــن، املنحدريــن مــن دول إفريقيــا جنــوب الصحــراء “بإرســال رســالة قويــة إىل شــبكات الهجــرة غــر الرشعيــة”، كــام جــاء عــى لســان الناطــق الرســمي باســم الحكومــة، مصطفــى الخلفــي، خــرج حقوقيــون للــرد عــى هــذه التربيــرات. ويف تصيــح لـ”اليــوم ″24، قــال عمــر الناجــي، رئيــس فــرع الجمعيــة املغربيــة لحقــوقاإلنســان يف مدينــة الناظــور، اليــوم األحــد، إن حملــة الســلطات املغربيــة يف مــدن الشــامل، التــي شــملت ترحيــل مــا يقــارب 2500 مــن مدينــة الناظــور وحدهــا، حســب التقديــرات، وســط توقــع بــأن يتجــاوز عــدد املرحلــن مــن مدينــة طنجــة هــذا العــدد، ال ميكــن أن تححــق الشــعار الــذي رفعتــه الحكومــة. وأوضــح الفاعــل الحقوقــي، الــذي تواكــب جمعيتــه حملــة الســلطات املغربيــة لتحيــل املهاجريــن مــن مــدن الشــامل، أن الحملــة التــي أطلقهــا املغــرب منــذ 7 مــن شــهر غشــت املــايض، شــملت ترحيــل املهاجريــن مــن مــدن الشــامل بأعــداد كبــرة وبشــكل يومــي يف اتجــاه مــدن الجنــوب، إال أنهــا مل تشــمل إال املهاجريــن ضحايــا شــبكات الهجــرة الرسيــة، وليــس متزعمــو هــذه الشــبكات. وأكــد الفاعــل الحقوقــي أن حمــ تال التوقيفــات عندمــا تشــمل متزعمي شــبكات الهجــرة الرسيــة، الذين أغلبهــم منحدرون مــن دول إفريقيا جنــوبالصحــراء، ال تتــم إحالتهــمعــى القضــاء للتحقيــق معهــم، ومحاكمتهــم بتهــماالتجــار يف البــرش، وإمنــا يتم إبعادهــم فقــط، داعيا إىل رضورة تجــاوز السياســة القامئــة عــى التحيــل إىل سياســة املتابعــة ومحاســبة الواقفــن وراء مــآيس الهجــرة الرسيــة، وهــم متزعمــو شــبكات االتجــار يف البــرش، الذيــن أصبحــت أســامؤهم معروفــة، حســبالشــهادات، التــييصورهــا املهاجــرون األفارقــة، الذيــن يقعــون ضحيــة لهم.

Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 29 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn يذكــر أن حملــة املغــرب لتمشــيط مــدن الشــامل مــن املهاجريــن األفارقــة، والتــيمل يكشــف رســميا عــن العــدد النهــايئ للمهاجريــن الذيــن تــمترحيلهــم، جــرت عــى املغــرب انتقــادات حقوقيــة الذعــة، وســط اتهامــه بـ”التحيــل القــرسي” للمهاجريــن مــن الشــامل إىل الجنــوب”. http://www.alyaoum24.com/1138492.html

حقوقيون: المغرب يرحل مهاجرين ي ن حاصل�عىل اإلقامة 12/09/2018 مهدي هنان عدمــا خرجــت الحكومــة عــن صمتهــا بخصــوص ترحيــل املهاجريــن مــن عــدد مــن مــدن الشــامل إىل جنــوب اململكــة، نافيــة يف الوقــت نفســه أن يكــون مــن بــن املرحلــن مهاجــرون يتوفــرون عــى وثائــق اإلقامــة، تتوفــر الجمعيــات املدافعــة عــن حقــوق املهاجريــن عــى معطيــات تعاكــس الروايــة الرســمية. لقــاءجمــع ممثــي عــدد مــن هــذه الجمعيــات، نهايــة األســبوع املــايض بالربــاط، دق ناقــوس الخطــر بشــأن الوضعيــة التــي يعيشــها املهاجــرون املنتمــون لــدول إفريقيــا جنــوب الصحــراء. مصــدر حــر االجتــامع، قــال ليوميــة “أخبــار اليــوم”، إن هــذه الهيئــات الحقوقيــة تتوفــر عــى معطيــات تفيــد بتحيــل مهاجريــن يتوفــرون عــى وثائــق اإلقامــة، مضيفــا أن ذلــك يتنــاىف مــع القوانــن الوطنيــة والدوليــة. يــأيت ذلــك يف الوقــت الــذي أعلنــت فيــه الحكومــة، بعــد العــرض الــذي قدمــه وزيــر الداخليــة عبــد الــوايف لفتيــت داخــل مجلــس الحكومــة حــول املوضــوع، أن عــددا مــن املهاجريــن غــر الرشعيــن يتــم ترحيلهــم إىل مــدن مغربيــة أخــرى، مســجلة أن ذلــك مــن أجــل ضــامن ســالمتهم وإبعادهــم عــن مخاطــر شــبكات االتجــار بالبــرش التــي تنشــط بشــامل اململكــة، كــام أن البعــض اآلخــر يســتفيد مــن برنامــج العــودة الطوعيــة إىل بلدانهــم، إذ تــم ترحيــل أكــر مــن 1400 شــخص برســم ســنة 2018. وقبــل ذلــك بنحــو أســبوع، نفــى وفــد حكومــي التقــى بعــدد مــن الســفراء األفارقــة، أن تكــون الســلطات قــد رحلــت أي مواطنــن يقيمــون يف املغــرب بشــكل رشعــي، كــام نفــى ترحيلهــم إىل الحــدود املغربيــة الجزائريــة، داعيــا إياهــمإىل تحمــل جــزء مــن املســؤولية، عــى اعتبــار أن العديــد مــن هــؤالء املهاجريــن يرفضــون تقديــم طلبــات للحصــول عــى اإلقامــة بشــكل رشعــي يف املغــرب، بــل يعتــربون اململكــة منطقــة عبــور نحــور أوروبــا. وقــال مصــدر “أخبــار اليــوم”، إن جمعيــات الدفــاع عــن حقــوق املهاجريــن بصــدد إعــداد إحصائيــات دقيقــة للمهاجريــن الذيــن تعرضــوا للتحيــل، وخاصــة الذيــن يتوفــرون عــى وثائــق اإلقامــة، مضيفــا أن هــؤالء يرحلــون يف ظــروف غــر إنســانية، ويتعرضــون “للجــوع” و”العطــش”. يف املقابــل، نفــى يف وقــت ســابق مســؤول بــوزارة الخارجيــة أن تكــون الســلطات تقــوم بتحيــل املهاجريــن املقيمــن بشــكل رشعــي يف اململكــة، مــربزا أن مــا يحــدث يف عــدد مــن املــدن كطنجــة والناظــور وتطــوان وفــاس وغيهــا، هــو محاولــة إبعــاد هــؤالء املهاجريــن مــن خطــر عصابــات االتجــار يف البــرش، التــي قــال إنهــا أصبحــت أخطــر مــن أي وقــت مــى، إذ “يتــم وضعهــم مبــدن جنوبيــة كتزنيــت وأكاديــر، حيــث بإمكانهــم إيجــاد شــغل وعيــش الئــق”.

30 Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn GADEM DANS LA PRESSE H24 Le GADEM dénonce les déplacements forcés des migrants

28/09/2018

Rafles, violences et déplacements forcés: un rapport publié vendredi par le Groupe antiraciste d’ac- compagnement et de défense des étrangers et des migrants (Gadem) dresse un tableau sombre des opérations de déplacements de migrants subsahariens menées par les forces de l’ordre marocaines. Lors de ces opérations «régulièrement menées» dans le nord du royaume, quelque 6.500 migrants, dont 121 mineurs, 17 bébés et 12 femmes enceintes, ont été arrêtés entre juillet et début septembre, et déplacés de force, dans des bus, vers le sud du pays, selon le rapport de cette ONG marocaine. Objectif: les «éloigner le plus loin possible des zones frontalières», des demandeurs d’asile, des dé- tenteurs d’un visa valide, voire des migrants régularisés, ont été arrêtés et déplacés vers le sud, sur «la base de leur couleur de peau», précise la même source. «Aucun mandat d’arrêt ou autre document officiel prouvant que ces opérations entrent dans le cadre d’une enquête judiciaire n’ont été présentés aux personnes ciblées», fustige le Gadem. Réseaux mafieux Les autorités, elles, assurent vouloir lutter contre les réseaux mafieux de passeurs et affirment que les opérations de «réinstallation» sont menées dans un cadre légal, pour éloigner les migrants «des zones vulnérables». Amnesty international a dénoncé le 7 septembre une «répression d’envergure», qualifiée de «cruelle et illégale», en exhortant le gouvernement marocain à «mettre fin à ces arres- tations discriminatoires». Autrefois simple pays de transit, le royaume est progressivement devenu pays d’accueil, à la faveur d’une nouvelle politique migratoire adoptée en 2013. Depuis la fermeture progressive des routes orientale (Turquie-Grèce) et centrale, via la Libye (ou la Tunisie) et l’Italie, la pression migratoire s’est accrue au Maroc et les réseaux de passeurs se sont «repositionnés» sur le littoral nord du pays, selon les autorités. Depuis début 2018, l’Espagne a enregistré plus de 38.000 arrivées par voie maritime et terrestre, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Les autorités marocaines évoquent, de leur côté, 54.000 tentatives de passage avortées depuis janvier. Les Marocains sont eux aussi de plus en plus nombreux à tenter cette périlleuse traversée. Mardi, la marine royale a ouvert le feu sur une embarcation rapide transportant des Marocains, faisant un mort et trois blessés. https://www.h24info.ma/actu/le-gadem-denonce-les-deplacements-forces-des-migrants/

Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 31 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn Le Maroc commence le rapatriement de migrants vers leur pays d’origine

26/09/2018

À en croire le quotidien Akhbar Alyoum du 26 septembre, les autorités marocaines ont procédé, le vendredi 21 septembre, au rapatriement de 40 migrants de ville de Tanger vers l’aéroport Moham- med-V de puis vers l’aéroport de Félix Houphouët-Boigny à Abidjan. Une information a été confirmée Le Groupe antiraciste d’Accompagnement et de défense des étran- gers et migrants (Gadem), qui dit détenir des phots et des enregistrements prouvant l’arrivée de cette fournée de migrants dans leur pays d’origine, la Côte d’Ivoire. Le quotidien rapporte les témoignages de migrants ivoiriens débarqués à l’aéroport d’Abidjan , et qui ont fait l’objet d’un long interrogatoire de la part de la police ivoirienne, avant leur remise en liberté. Pour le moment, le Maroc aurait lancé en catimini un processus de rapatriement des migrants en collaboration avec les représentations diplomatiques de plusieurs pays africains. https://www.h24info.ma/actu/la-maroc-commence-le-rapatriement-des-migrants-vers-leurs-pays- dorigine/

YABILADI Migration : Le Gadem lance la campagne d’alerte «Coûts Et Bles- sures» 22/09/2018

Le Groupe antiraciste d’Accompagnement et de Défense des Etrangers et Migrants (Gadem) lance, ce samedi, la campagne d’alerte #CoûtsEtBlessures afin de rendre visible «les violations commises à l’encontre des populations noires non ressortissantes marocaines depuis juin 2018», annonce l’as- sociation. Le but de cette campagne est de faire un travail de monitoring et de suivre, autant sur le terrain qu’au niveau institutionnel marocain et européen, l’évolution de la situation depuis juin 2018 jusqu’à la Conférence internationale sur les migrations (CIM 2018) qui se tiendra à Marrakech les 10 et 11 décembre 2018, précise Mehdi Alioua, membre du Gadem. Par ailleurs, l’association s’attellera à ce que toute la lumière soit faite sur les circonstances de la mort des deux hommes, suite aux descentes de police dans la ville de Tanger le mois dernier. https://www.yabiladi.com/articles/details/69137/migration-gadem-lance-campagne-d-alerte.html

32 Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn Expulsion des 116 migrants au Maroc : Des rassemblements dans vingt villes d’Espagne 06/09/2018

Plusieurs organisations, collectifs et militants se sont mobilisés dans différentes villes d’Espagne pour protester contre l’expulsion de 116 migrants au Maroc, le 22 août dernier, indique El Faro de Ceuta. Répartis dans vingt villes, notamment Barcelone, Algésiras, Madrid, Málaga, Melilla, Séville et Saragosse, les participants ont fustigé la politique migratoire du ministre de l’Intérieur Fernando Grande-Marlaska. A Ceuta, «El Círculo del Silencio», un réseau d’actions non violentes et de soutien aux migrants, se -ré unira le 12 septembre prochain pour manifester son opposition à la politique migratoire espagnole. Récemment, au Maroc, neuf associations ont exprimé leur indignation à la suite des récents dépla- cements forcés de migrants depuis le nord du pays. Le Groupe antiraciste d’accompagnement et de défense des étrangers et migrants (GADEM), l’Association marocaine des droits humains (AMDH) ou encore ATTAC, ont dénoncé notamment «des violations flagrantes aux droits basiques des migrants subsahariens et à leurs libertés individuelles et collectives par les forces sécuritaires marocaines». Les ONG ont également décrit «une campagne généralisée d’entrée par effraction aux domiciles des migrants et aux locaux d’associations travaillant au profit des migrants subsahariens», en plus de «démantèlements des camps», des «arrestations arbitraires suivies d’expulsions collectives et de déplacements massifs vers les frontières de l’Est et du Sud du pays». https://www.yabiladi.com/articles/details/68679/expulsion-migrants-maroc-rassemble- ments-dans.html

HUFFPOSTMAGHREB Des associations marocaines s’insurgent contre les expulsions «abusives» de migrants au Maroc 05/09/2018 Salma khouja Depuis cet été, de nombreux acteurs associatifs dénoncent la nouvelle politique offensive de l’État Marocain à l’égard des migrants. En août dernier, l’Association marocaine des droits humains (AMDH) à Nador a notamment publié plusieurs photos et témoignages de migrants, certains régularisés, qui affirment avoir été expulsés de leurs campements ou domiciles, avant d’être mis dans des cars avec pour destination le sud du Maroc. “Certains ont été emmenés à 5 kilomètres de Tiznit”, a affirmé au HuffPost Maroc la militante des droits des migrants Helena Maleno, en précisant que plusieurs villes du Maroc, dont Rabat, sont concernées par ces expulsions. Ce mardi 5 septembre, plusieurs associations Marocaines, parmi lesquelles l’AMDH, le Gadem, At- tac Maroc, le CCSM, l’AIM, ou encore le CMSM, ont dénoncé dans un communiqué une “violation flagrante aux droits basiques des subsahariens”. D’une seule voix, les militants pointent du doigt une “campagne généralisée d’entrée par effractions aux domiciles des migrants, et aux locaux d’associations travaillant aux profits des migrants subsaha-

Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 33 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn riens, opérations musclées de démantèlement de camps, arrestations arbitraires suivies d’expul- sions collectives et déplacement massifs vers la frontière de l’Est et le Sud du pays”. Les associations qui affirment également qu’au cours de ces expulsions, des enfants ont été séparés de leurs mères. Témoignages accablants Si le Mouvement alternatif pour les libertés individuelles (MALI) ne fait pas partie des signataires de ce communiqué, ces derniers ont cependant pris position contre ces expulsions. Le mouvement a également dénoncé dans un communiqué l’inaction du CNDH, pour qui ces actions se déroulent dans “le cadre légal”. Des membres du MALI se sont ainsi rendus à Tanger pour recueillir le témoignage de jeunes mi- grants, dont celui de femmes accompagnées de jeunes enfants, expulsés de leurs logements ou encore un jeune homme jeté par des policiers d’un des bus qui les emmenaient vers les provinces du sud: Des premières victimes En août dernier, TelQuel rapportait que deux migrants maliens sont morts pendant ces opérations d’expulsion vers le sud. Ces derniers ont tenté de fuir en sautant du bus. Moumine Traoré, âgé de 16 ans, est mort sur le coup. La seconde victime n’avait, elle, pas encore été identifiée. “Hier, de ce côté de la frontière, nous avons enterré Moumine, le garçon de 16 ans mort pendant les raids. Il y a des lieux de dignité et de mémoire entre la violence. Brave, tu es resté sur la route.” Des opérations qui continuent encore aujourd’hui selon la militante des droits des migrants Helena Maleno. “C’est vraiment dommage ce qui arrive”, se désole cette dernière interrogée par le HuffPost Maroc, face au changement de d’attitude du royaume envers les migrants. Pour la militante, ces nouveaux raids font “perdre l’espoir” aux migrants régularisés qui espéraient une nouvelle vie au Maroc. Une situation qui, selon elle, accentue également la xénophobie dans les quartiers où sont installés certains migrants subsahariens: “les voisins viennent les expulser de chez eux car ils ont peur de voir la police arriver dans le quartier”. C’est ce qui est arrivé il y a quelques semaines à Aissatou Barry, migrante régularisée et présidente de l’association Les Ponts Solidaires. Cette dernière a raconté au HuffPost Maroc avoir été expulsée de son domicile par un “voisin” qui lui a affirmé obéir aux ordres des autorités. L’ancien président du GADEM et sociologue Mehdi Alioua dénonce de son côté une “nouvelle poli- tique migratoire à coup de matraque et de déportations massives qui ne visent que les personnes noires de peau”, comparant la situation actuelle à celle ayant eu lieu en Algérie en 2016. Pression européenne Pour les acteurs associatifs, cette vague d’arrestations serait une “réponse” du Maroc aux aides- ac cordées récemment par l’Union européenne au royaume pour l’aider à contrôler les flux migratoires. “Le Maroc répond à la pression de l’Union européenne, mais il ne doit pas oublier qu’il s’est égale- ment engagé avec ses frères africains”, souligne pour sa part Helena Maleno. Omar Naji dénonce de son côté une “campagne de communication en direction de l’Europe”. De nouvelles politiques dont les migrants ont visiblement connaissance. Certains dénoncent dans cet extrait recueilli par le MALI “les européens qui paient les autorités marocaines pour qu’ils nous maltraitent”: “Nous demandons depuis des années l’arrestation des grands trafiquants, et à la place on arrête leurs victimes”, se désole de son côté l’AMDH. https://www.huffpostmaghreb.com/entry/des-associations-marocaines-sinsurgent-contre-les-ex- pulsions-abusives-de-migrants-au-maroc_mg_5b8fdcd1e4b0162f4728e80e 34 Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn La Gendarmerie royale annonce l’arrestation de 230 personnes “impliquées dans l’organisation d’opérations d’immigration clan- destine”

06/09/2018

Au moins 230 personnes, parmi lesquels des Marocains et des Subsahariens “impliqués dans l’or- ganisation d’opérations d’immigration clandestine”, ont été arrêtées depuis le début de l’année et présentées devant la justice. C’est que qu’affirme la Gendarmerie royale dans un communiqué -par tagée ce jeudi 6 septembre. Parmi ces arrestations, celle “de deux subsahariens impliqués dans l’organisation d’une opération d’immigration irrégulière” au niveau de la commune Ras El-Ma à Nador. “Ces arrestations inter- viennent suite aux investigations et recherches menées par les services de la Gendarmerie royale après la mise en échec, mardi, d’une opération d’immigration clandestine de 58 personnes issues de pays subsahariens, à bord d’une embarcation pneumatique au large de la mer au niveau de la commune de Ras El-Ma, relevant de la province de Nador”, poursuit le communiqué.

Le document affirmant également que “l’enquête menée par les services de la Gendarmerie royale sous la supervision du parquet compétent a révélé que les deux mis en cause ont reçu des sommes d’argent en contrepartie de leur acte”. 230 interpelés Le communiqué ne précise pas quand les deux migrants interpelés à Ras El-Ma ont été arrêtés. La Gendarmerie ne donne pas non plus de détails sur les 230 personnes “impliquées dans l’organisa- tion d’opérations d’immigration clandestine” arrêtés cette année. “Les grands trafiquants n’ont pas été arrêtés et présentés devant la justice y compris ceux dont nous avons publiés les photos”, relativise l’Association marocaine des droits humains (AMDH), in- terrogée par le HuffPost Maroc. “Ce sont surtout de petits trafiquants locaux qui interviennent en phase finale de la migration. Il ne s’agit pas des organisateurs qui collectent l’argent et organisent les voyages”, poursuit l’association. Pour la militante des droits des migrants Helena Maleno, la loi a souvent tendance à mettre dans le même panier les trafiquants et ceux venant en aide aux migrants. “Il faudra se poser la question: s’agit-il de petits trafiquants ou de personnes qui ont tenté de passer la frontière pour l’Europe, ou de venir en aide à des migrants?”, souligne-t-elle.

“Par exemple, quand il y a des passages de force à Sebta et Melilla, il y a forcément organisation entre les migrants vu qu’ils doivent se concerter entre eux”, continue-t-elle. “Cette situation, on la retrouve aussi en Europe où des personnes sont poursuivies pour avoir donné à manger à des migrants”, explique Helena Maleno au HuffPost Maroc. Elle-même est toujours en attente d’une ré- ponse de la justice marocaine, suite à une enquête de la police espagnole l’accusant de trafic d’êtres humains et d’émigration clandestine. Les associations mobilisées L’annonce de ces arrestations intervient alors que ce mardi 5 septembre, plusieurs associations -ma rocaines, parmi lesquelles l’AMDH, le Gadem, Attac Maroc, le CCSM, l’AIM, ou encore le CMSM, ont dénoncé dans un communiqué une “violation flagrante aux droits basiques des subsahariens”. Elles affirment en effet que des migrants ont été expulsés de leurs campements ou domiciles, avant d’être mis dans des cars avec pour destination le sud du Maroc. “C’est une situation malheureuse”, se désole Helena Maleno. “Des enfants sont actuellement en train de rater leur rentrée scolaire parce qu’ils ont été expulsés vers le sud”.

Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 35 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn https://www.huffpostmaghreb.com/entry/la-gendarmerie-royale-annonce-larresta- tion-de-230-personnes-impliquees-dans-lorganisation-doperations-dimmigration-clandestine_ mg_5b912e88e4b0511db3dfce27

LEDESK La traque des migrants au Maroc dénoncée par des associations

05/09/2018 Issam el yadari La vaste opération de refoulement des migrants subsahariens du nord du Maroc, vers des villes et localités du sud, continue d’être vivement dénoncée par plusieurs associations locales des droits de l’homme. Plusieurs milliers de migrants qui attendaient de rallier l’Europe, notamment via les enclaves espa- gnoles de Melilla et de Ceuta ont été arrêtés, délogés de leurs lieux de vie et déplacés, souvent les mains entravées vers des villes du sud du pays, comme Tiznit où ils sont livrés à eux-mêmes. Une traque reconnue par le gouvernement qui la justifie par un « message adressé aux réseaux de trafic d’êtres humains » avait indiqué le porte-parole Mustapha El Khalfi.

En réplique, une dizaine d’associations actives au Maroc, dont le Groupe antiraciste d’accompagne- ment et de défense des étrangers et migrants (GADEM), l’Association marocaine des droits humains (AMDH) ou encore ATTAC ont dénoncé dans un communiqué une véritable « chasse à l’homme » visant de nombreuses personnes particulièrement précaires « dépouillés de leurs affaires et de leurs papiers, ou du peu d’argent qu’ils ont pu économiser ». Celles-ci fustigent une politique coercitive et sécuritaire convenue avec l’Europe pour lequel le Ma- roc « joue le rôle de gendarme » comme ce fut le cas pour les 116 migrants refoulés de Ceuta avec l’assentiment de Rabat. Le Maroc avait lancé en 2014 une politique de régularisation des migrants illégaux. Plus de 80 % des demandes ont été régularisées, selon le CNDH. Une opération à caractère exceptionnel qui n’em- pêche pas le royaume de mener ce types d’opérations coup de poing. https://ledesk.ma/encontinu/la-traque-des-migrants-au-maroc-denoncee-par-des-associations/

FRANCE CULTURE 36 Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn Le Maroc, désormais premier pays de transit vers l’Europe, dur- cit sa politique migratoire 27/09/2018

Les méthodes employées par Rabat face à l’afflux de migrants vers le détroit de Gibraltar inquiètent les médias marocains et européens. Le Pape François tente de rassurer les catholiques chinois après l’accord conclu avec Pékin. La Belgique se prépare à des pénuries d’électricité cet automne. Mardi, des garde-côtes marocains ouvraient le feu sur un bateau transportant des migrants clandes- tins vers l’Espagne ; une Marocaine de 22 ans était tuée. Ce drame a mis les médias européens face à cette réalité, constatée ce matin par Le Temps en Suisse, que désormais la Libye n’est plus le plus important pays de passage des migrants vers l’Europe, mais bien le Maroc. La route de l’immigration par l’Espagne, à travers le détroit de Gibraltar, a vu sa fréquentation -ex ploser depuis le début de l’année : 36 000 arrivées enregistrées en 8 mois contre 22 000 pour toute l’année dernière. L’explication c’est, nous dit Le Temps, que «pour les Africains de l’ouest, le trajet est plus court, moins cher, et moins dangereux». Mais les Marocains, eux aussi, sont de plus en plus nombreux à vouloir monter à bord des zodiacs et autres bateaux sur-motorisés qui traversent le détroit à grande vitesse, pour échapper aux pa- trouilles. L’agence marocaine HibaPress publie d’ailleurs des images datées de dimanche dernier qui illustrent cette tendance : celles d’une manifestation spontanée de centaines de jeunes hommes, habitants du nord du pays, réunis de nuit, sur une plage. Ils sont venus, suite à des rumeurs sur les réseaux sociaux leur promettant des passages en Europe gratuit toute la nuit. Ils crient leur désir de partir, de grimper dans les zodiacs pour échapper à l’absence de travail et de perspectives chez eux. Mais après ce qui s’est passé mardi, les médias du Maghreb et d’Afrique notent un durcissement très clair, de la manière dont les autorités marocaines gèrent ce défi migratoire. A Cotonou par exemple, Bénin Web-TV n’hésite pas à parler d’une «traque aux migrants menée sur fond de maltraitance et d’abus», et se base pour l’affirmer sur le rapport du Gadem (le Groupement Antiraciste de défense des étrangers et migrants). Plus de 6 500 personnes en provenance du Sud du Sahara auraient été arrêtées et déplacées de force, sans mandat ni document officiel, par les forces de police marocaines, avec un but très clair : éloigner les candidats à la traversée de Gibraltar, du nord du Maroc où ils sont arrêtés, vers le sud du pays, les portes du désert où ils sont livrés à eux- mêmes sans savoir réellement où ils se trouvent. Mais le tour de vis marocain sur l’immigration clandestine prend une autre forme, nous dit le site Akhbar Alyoum, cité par H24 info : la semaine dernière les autorités marocaines auraient procédé à l’expulsion, par avion, de 40 personnes depuis Tanger vers l’aéroport d’Abidjan en Côte d’Ivoire. Une politique de rapatriement mené «en catimini», mais appelée à prendre de l’ampleur, avec la béné- diction de l’Union européenne. Un signe, enfin que ces questions d’immigration sont sensibles, au sommet du Royaume : le portail des Marocains du monde, Yabiladi évoque, via un communiqué de Reporters Sans Frontières, ce qui est arrivé à notre confrère Sébastien Sabiron de France Inter : arrêté et expulsé du Maroc parce qu’il voulait interviewer des clandestins. Après six heures d’interrogatoire, il a été reconduit de force à l’aéroport, sans pouvoir récupérer son matériel de reportage confisqué. https://www.franceculture.fr/emissions/revue-de-presse-internationale/la-revue-de-presse-inter- nationale-du-jeudi-27-septembre-2018

Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 37 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn BENIN WEB TV

Le Maroc durcit la traque aux migrants sur fond de maltraitance et d’abus

26/09/2018 Modeste doussou

Le rapport publié le 25 septembre par le groupe antiraciste de défense des étrangers et migrants (Gadem) est accablant pour le Maroc. Il décrit une répression policière sans précédent dirigée contre les migrants subsahariens. Arrêtés, fouillés, ballottés dans des bus, ils sont envoyés par milliers vers des destinations qui leur sont inconnues, après avoir subi des abus de toutes sortes. Ni leur âge, ni leur situation personnelle ne leur permet d’éviter l’expulsion. Même les enfants et les femmes enceintes sont déplacés de force, indique le rapport du Gadem qui a lancé une campagne d’alerte #CoûtsEtBlessures. Il s’agit de rendre visibles les violations commises à l’encontre des po- pulations noires non ressortissantes du Maroc, explique Franceinfo. «Les arrestations sont opérées hors de tout cadre juridique. Aucun mandat d’arrêt ou autre document officiel n’ont été présentés aux personnes visées par les opérations des forces de police», indique le rapport. Des opérations commando accompagnées de pillage Les rafles sont de plus en plus massives. Rien qu’entre juillet et septembre 2018, le rapport Coûts et blessures a dénombré plus de 6500 migrants subsahariens arrêtés et déplacés de force par de véritables opérations commando. Objectif: éloigner les milliers de migrants clandestins qui tentent de traverser la frontière espagnole à partir de Tanger au Maroc. «Les arrestations à domicile sont quasiment toutes racontées comme des intrusions forcées sans mandat. Elles sont parfois suivies de saccages par les forces de l’ordre ou de pillages commis par des intrus, voire des éléments des forces de l’ordre», déplore le rapport. Les témoignages recueillis par le groupe antiraciste marocain décrivent des migrants africains au bout du rouleau. Ils subissent insultes et injures. Les coups pleuvent sans motif et n’épargnent ni les femmes enceintes, ni les malades, comme l’explique cette Ivoirienne rencontrée à Tanger. «La police a attaqué le port de Tanger. Ils nous ont frappés. J’ai été blessée au bras. Ils m’ont tiré les cheveux et m’ont dit: « Vous débarquez dans les pays des autres pour faire circuler le sida et les maladies des azziyates (nègres). »», raconte la migrante, enceinte au moment des faits. «Ils nous prennent pour des animaux» Dans les bus où ils sont entassés de force pour être éloignés de la frontière espagnole, les migrants roulent pendant des heures sans escale. Ils sont obligés d’uriner à bord, dans des bouteilles ou de petits endroits aménagés à cet effet. «Dans le bus, ça sentait une mauvaise odeur de pipi. Ils avaient condamné la porte du fond pour en faire des toilettes. Ils nous prennent pour des animaux», s’in- digne une migrante. Les témoignages abondent sur les traitements inhumains infligés aux migrants subsahariens au Ma- roc. Début septembre, Amnesty International avait dénoncé «la répression d’envergure, cruelle et illégale» exercée par les autorités marocaines contre des milliers de migrants, demandeurs d’asile et réfugiés subsahariens. Des arrestations discriminatoires se poursuivent malgré les engagements pris par le Maroc en 2013 en matière d’asile et de migration. Le Royaume avait procédé à la régu- larisation de nombreux migrants illégaux. Une politique d’intégration mise à mal par les expulsions massives en cours. «Le Maroc va en payer le coût dans les années à venir» Pour le spécialiste marocain des migrations, Mehdi Alioua, la désignation des migrants subsahariens comme persona non grata a donné une caution officielle à un racisme déjà omniprésent dans le 38 Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn royaume. «En croyant régler un problème, les autorités en créent un qui est nettement pire, et le Maroc va en payer le coût dans les années à venir. En pointant ainsi du doigt une communauté, on accélère les rapports de domination et on fait peser la menace sur toute la communauté», se désole Mehdi Alioua. Il constate que même les migrants régularisés depuis 2013 ont peur de quitter leurs domiciles, de crainte d’être arrêtés et déplacés vers une autre ville, loin des frontières de l’Europe. Mehdi Alioua estime que l’Espagne a aussi sa part de responsabilité dans cette tragédie en raison des pressions qu’elle exerce sur le Maroc pour contenir la vague migratoire. Pour lui, le Maroc a le choix de dire non à «une Europe de plus en plus identitaire». De dire qu’il ne souhaite pas jouer ce jeu. Une dé- marche qui doit être initiée par plusieurs pays de la région pour peser de tout leur poids face à leur partenaire européen, conclut-il. https://beninwebtv.com/2018/09/le-maroc-durcit-la-traque-aux-migrants-sur-fond-de-maltrai- tance-et-dabus/ LAVENGUARDIA / EFE

ONG marroquí denuncia expulsión de 6.500 emigrantes clandes- tinos del país

25/07/2018

La Asociación Marroquí de Derechos Humanos (AMDH), la mayor de Marruecos, denunció las cam- pañas de arrestos realizadas por las autoridades del país magrebí contra los emigrantes clandestinos y la expulsión de más de 6.500 de ellos. En un comunicado, la AMDH deploró que esas campañas se intensificaron desde finales de junio de este año y abarcaron las ciudades norteñas de Tánger, Tetuán y Nador. La cifra de 6.500 expulsiones ha sido obtenida según los datos aportados por asociaciones de de- fensa de los emigrantes en Marruecos, pues las autoridades no han dado ninguna cifra oficial salvo la de «entre 1.500 y 1.800» subsaharianos expulsados de la región de Tánger hasta el 31 de agosto. En esa fecha, el gobierno marroquí convocó a los embajadores africanos en Rabat para justificar su campaña de traslados masivos seguidos de expulsiones, les aseguró que lo hacía con respeto a los derechos humanos y les pidió su colaboración hacer las repatriaciones. Sin embargo, la ONG criticó el modo en que se desarrolló esta política: «Las campañas fueron acom- pañadas por el uso de la violencia durante los arrestos», explicó el comunicado, que subrayó que los efectivos de seguridad irrumpieron también en las casas donde estaban refugiados estos emi- grantes. La ONG deploró la muerte de dos emigrantes subsaharianos en la autopista después de que se caye- ran del autobús que les transportaba desde la ciudad de Tánger hacia un destino del interior del país.

La misma fuente indicó que esta campaña coincidió con las políticas migratorias adoptadas recien- temente por los países europeos, que «fueron impuestas a los países del sur» consistentes en la creación de centros de acogida de emigrantes o la devolución rápida de los candidatos que alcanzan

Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 39 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn las costas europeas. Por otra parte, la asociación marroquí Grupo Antirracista de Defensa de los Extranjeros Migrantes (GADEM) lanzó recientemente en las redes sociales una campaña de alerta «#CoûtsEtBlessures» (costes y lesiones) para hacer más visibles «las violaciones cometidas contra las poblaciones negras no marroquíes desde junio de 2018». GADEM explicó que el objetivo de su campaña es hacer un seguimiento, tanto sobre el terreno como a nivel institucional marroquí y europeo, de la evolución de la situación de la emigración desde junio pasado y hasta la celebración de la Conferencia Mundial sobre Migraciones de la ONU el próximo diciembre en la ciudad marroquí de Marrakech. Rabat, 25 sep (EFE).- La Asociación Marroquí de Derechos Humanos (AMDH), la mayor de Marrue- cos, denunció las campañas de arrestos realizadas por las autoridades del país magrebí contra los emigrantes clandestinos y la expulsión de más de 6.500 de ellos. En un comunicado, la AMDH deploró que esas campañas se intensificaron desde finales de junio de este año y abarcaron las ciudades norteñas de Tánger, Tetuán y Nador. La cifra de 6.500 expulsiones ha sido obtenida según los datos aportados por asociaciones de de- fensa de los emigrantes en Marruecos, pues las autoridades no han dado ninguna cifra oficial salvo la de «entre 1.500 y 1.800» subsaharianos expulsados de la región de Tánger hasta el 31 de agosto.

En esa fecha, el gobierno marroquí convocó a los embajadores africanos en Rabat para justificar su campaña de traslados masivos seguidos de expulsiones, les aseguró que lo hacía con respeto a los derechos humanos y les pidió su colaboración hacer las repatriaciones. Sin embargo, la ONG criticó el modo en que se desarrolló esta política: «Las campañas fueron acom- pañadas por el uso de la violencia durante los arrestos», explicó el comunicado, que subrayó que los efectivos de seguridad irrumpieron también en las casas donde estaban refugiados estos emi- grantes. La ONG deploró la muerte de dos emigrantes subsaharianos en la autopista después de que se caye- ran del autobús que les transportaba desde la ciudad de Tánger hacia un destino del interior del país.

La misma fuente indicó que esta campaña coincidió con las políticas migratorias adoptadas recien- temente por los países europeos, que «fueron impuestas a los países del sur» consistentes en la creación de centros de acogida de emigrantes o la devolución rápida de los candidatos que alcanzan las costas europeas. Por otra parte, la asociación marroquí Grupo Antirracista de Defensa de los Extranjeros Migrantes (GADEM) lanzó recientemente en las redes sociales una campaña de alerta «#CoûtsEtBlessures» (costes y lesiones) para hacer más visibles «las violaciones cometidas contra las poblaciones negras no marroquíes desde junio de 2018». GADEM explicó que el objetivo de su campaña es hacer un seguimiento, tanto sobre el terreno como a nivel institucional marroquí y europeo, de la evolución de la situación de la emigración desde junio pasado y hasta la celebración de la Conferencia Mundial sobre Migraciones de la ONU el próximo diciembre en la ciudad marroquí de Marrakech.

2018 está siendo uno de los más críticos en la salida de pateras desde las costas marroquíes, princi- palmente las del mar Mediterráneo, y entre los candidatos a la emigración hay tanto subsaharianos como marroquíes. EFE https://www.lavanguardia.com/vida/20180925/452030116797/ong-marroqui-denuncia-expul- sion-de-6500-emigrantes-clandestinos-del-pais.html

40 Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn EL UNIVERSO ONG denuncia desplazamientos forzados de migrantes en Mar- ruecos

28/09/2018

Redadas, violencia y desplazamientos forzados de migrantes. Un informe publicado este viernes por el Grupo Antiracista de Acompañamiento y Defensa de Extranjeros e Inmigrantes (Gadem) dibuja un panorama oscuro de los movimientos de los inmigrantes subsaharianos que llevan a cabo las fuerzas de seguridad marroquíes. Durante una de estas operaciones «realizadas regularmente» en el norte del país, unos 6.500 mi- grantes, entre ellos 121 menores, 17 bebés y 12 mujeres embarazadas, fueron detenidos entre julio y principios de septiembre, y desplazados a la fuerza, en autobuses hacia el sur del país, según pre- cisó el informe de la organización no gubernamental marroquí. Con el objetivo de «alejarlos lo más lejos posible de las zonas fronterizas», los demandantes de asi- lo, con visas válidas, por ende migrantes regularizados, fueron detenidos y desplazados hacia el sur sobre «la base de su color de piel»,indicó la misma fuente. «A las personas afectadas no se les presentó ninguna orden de arresto u otro documento oficial que probara que estas operaciones formaban parte de una investigación judicial», criticó Gadem. Las autoridades afirman que buscan luchar contra las redes mafiosas de traficantes y afirman que las operaciones de «reinstalación» son realizadas en un marco legal para alejar a los migrantes «de zonas vulnerables». La organización Amnistía Internacional denunció el 7 de septiembre una «represión de envergadu- ra» que calificó de «cruel e ilegal» y exhortó al gobierno marroquí a «poner fin a las detenciones discriminatorias». Marruecos, que antes era un simple país de tránsito, se ha ido convirtiendo gradualmente en un país de acogida a raíz de una nueva política migratoria adoptada en 2013. Desde el cierre progresivo de las rutas orientales (Turquía-Grecia) y del centro, a través de Libia, Túnez e Italia, ha aumentado la presión migratoria en Marruecos y las redes de traficantes de perso- nas se han hecho su lugar en el litoral norte del país, según las autoridades marroquíes. Desde principios de 2018, España registró más de 38.000 llegadas por vía marítima y terrestre, se- gún la Organización Internacional para las Migraciones (OIM). Las autoridades marroquíes mencio- nan por su lado, 54.000 intentos por cruzar a Europa que han sido abortados desde enero. Además, cada vez son más los marroquíes que intentan hacer esta peligrosa travesía. El martes, la Marina Real abrió fuego contra una embarcación rápida que transportaba marroquíes, dejando un muerto y tres heridos. (I) https://www.eluniverso.com/noticias/2018/09/28/nota/6975485/ong-denuncia-desplazamien- tos-forzados-migrantes-marruecos

Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 41 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn EL PUEBLO DE CEUTA Marruecos empieza a deportar inmigrantes a países de origen 24/09/2018

Después de que comenzaran a trasladar inmigrantes desde Tánger y Nador hacia el sur del país, Rabat ha dado un salto cualitativo en las deportaciones Las autoridades marroquíes han comenzado a expulsar a las personas procedentes de África Sub- sahariana detenidas en las últimas semanas en el marco de las redadas impulsadas el pasado agosto. Así lo informa eldiario.es en una crónica realizada desde Tánger por la periodista Sonia Moreno.La primera deportación se realizó la madrugada del viernes. Alrededor de 40 migrantes fueron trasla- dados desde Tánger al aeropuerto Mohamed V de Casablanca, desde donde fueron expulsados de Marruecos a Costa de Marfil en avión. Como ya informó EL PUEBLO, el pasado mes comenzaron a realizar las autoridades marroquíes deportaciones desde las zonas de Tánger y Nador hacia el sur del país, para evitar avalanchas en las fronteras de Ceuta y Melilla, si bien “La semana pasada detuvieron a un grupo de personas en la misma zona del barrio Mesnana. La última información que tenemos es que ya están en Costa de Marfil, porque se trata de un grupo de marfileños”, explica Garalo a eldiario.es, en un café de Tánger. La misma noche del viernes al sábado, este migrante de Mali relata que ya no pudo entrar al barrio de Mesnana, uno de los más poblados con migración subsahariana, debido al exhaustivo control policial que en los últimos días sigue aumentando. Durante la madrugada deambuló por las calles del centro de la ciudad y se acabó refugiando en un café abierto 24 horas al día. Por la mañana pudo volver a su barrio para descansar.

Las propias personas deportadas, que llegaron pasada la medianoche al aeropuerto Félix Hou- phouët-Boigny, han difundido varios vídeos explicando que ya habían aterrizado en Abijan, la capital administrativa de Costa de Marfil. En uno de ellos, al que ha tenido acceso eldiario.es, se recoge el testimonio de uno de los migrantes deportados. “Llegamos pasada la medianoche. La policía y los servicios secretos nos estaban esperando en el aeropuerto. Nos han hecho muchas preguntas. Nos dijeron que nos van a encarcelar. Después de unas horas nos dejaron en libertad, aunque otras per- sonas todavía están arrestadas. Según ellos, todos los ciudadanos de Costa de Marfil que no tienen documentación en regla van a ser repatriados”, asegura. Críticas de las ONG locales Las devoluciones, que se están ejecutando en coordinación con los representantes de las embajadas en los países de origen, han despertado las primeras críticas entre quienes defienden los derechos de las personas migrantes en Marruecos. La Asociación Marroquí de Derechos Humanos (AMDH) de Nador ha acusado a las autoridades marfileñas de ser “cómplices de las operaciones de deportación forzosa” tras la expulsión efectuada este viernes. La ONG marroquí, que denunció el martes la detención de 150 personas en Tánger, entre ellas 35 mujeres y siete niños, mantiene que “estas detenciones y devoluciones de mujeres embarazadas y menores no se pueden justificar porque la ley marroquí las prohíbe”; por lo que solicita “la libera- ción de las mujeres y los niños, y el cese de estas campañas de detención inhumanas en el norte”. Las deportaciones se producen en el marco de una preacuerdo entre los gobiernos marfileño y mar- roquí, por el que “todos los residentes marfileños que viven en el territorio marroquí y que no dis- ponen de ningún documento válido para su estancia serán repatriados en el menor plazo posible”, confirman a este medio fuentes periodísticas del país magrebí.

Por su parte, la investigadora Helena Maleno, portavoz de la ONG Caminando Fronteras en Tánger, informaba este jueves en su perfil de Facebook de que “cientos de personas fueron detenidas en Tánger, identificadas por sus embajadas” y se encontraban en las celdas de la comisaría de la ciudad. Asimismo, confirmaba las nacionalidades de los arrestados: Camerún, Senegal, Guinea Conakry y

42 Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn Costa de Marfil. Según un vídeo publicado por esta organización, los otros migrantes detenidos se manifestaron en las dependencias policiales al enterarse de las deportaciones. También se une a la denuncia el Grupo de Acompañamiento de Extranjeros e Migrantes (GADEM) con el informe Costes y lesiones, sobre la aplicación de la ley en el norte de Marruecos entre julio y septiembre, que se publica el próximo 25 de septiembre. La organización mantiene que “el objetivo de estas operaciones es eliminar, en la medida de lo posible, de las zonas fronterizas a todas las personas de raza negra que no sean nacionales de Marruecos”. https://elpueblodeceuta.es/art/32386/marruecos-empieza-a-deportar-inmi- grantes-a-paises-de-origen

ّ ALYAOUM24 السلطات ترحل آالف المهاجرين األفارقة نحو الجنوب 22/09/2018 توفيق السليامين

بعــد الصــورة القامتــة التــي قدمهــا التقريــر األخــر ملنظمــة العفــو الدوليــة بخصــوص طريقــة تعامــل الســلطات املغربيــة يف شــامل اململكة مــع املهاجريــن القادمــن مــن إفريقيــا جنــوب الصحــراء، يف ظــل أكــرب أزمــة للهجــرة الرسيــة بــن املغــرب وإســبانيا يف القــرن الحــايل؛ عــاد تقريــر جديــد تســتعد مجموعــة محاربــة العنصيــة ومواكبــة األجانــب واملهاجريــن )GADEM( لتقديــم تفاصليــه يــوم االثنــن املقبــل، حصلــت “اليــوم24” عــى نســخة منــه، لرســم صــورة ســيئة بخصــوص حملــة ترحيــل املهاجريــن األفارقــة غــر النظامــن منــذ يوليــوز املــايض مــن مــدن الشــامل إىل وســط وجنــوب اململكــة. التقريــر كشــف أرقامــا ومعطيــات مثــرة تفيــد أن األجهــزة األمنيــة أوقفــت ورحلــت بالقــوةمــا بــن يوليــوزاملــايض وبدايــة شــتنرب الجاري مــا يزيــد عــن 6500 مهاجــر إفريقــيغــر نظامــيإىل وســط وجنــوب اململكــة، مــن بينهــم نســاء وقــر أطفــال رضع.

وأضــاف أنــه “منــذ يونيــو 2018، متــت هاتــه العمليــات األمنيــة بشــكل منتظــم يف شــامل املغــرب، وبشــكل رئيــس يف الثغريــن املحتلــن ســبتة ومليليــة وطنجــة وتطــوان والناظــور ووجــدة”. وأضــح، كذلــك، أن “الهــدف مــن هــذه العمليــات واضــح: ترحيــل أكــرب عــدد ممكــن مــن املهاجريــن األفارقــة مــن املناطــق الحدوديــة”، مــربزا أن العمليــات األخــرة- التــي وصفتــه منظمــة العفــو الدوليــة بالقاســية وغــر القانونيــة- ليســت جديــدة يف حــد ذاتهــا. كــام جــاء يف التقريــر أن عمليــات االعتقــال وال حيــلت الجامعيــن للمهاجريــن إىل مــدن الجنــوب، تذكــر مبــا حــدث يف الســنوات األخــرة التــي شــهدت تعبئــة قويــة لألمــن لتحيــل املهاجريــن مــن الشــامل كــام حــدث يف فربايــر ومــارس 2017، أو يف فربايــر 2015 بعــد اإلعــالن نهايــة عمليــة التنظيــم األوىل مــن قبــل وزارة الداخليــة. ورضب املثــل مبدينــة تيزنيــت التــي ُرحــل إليهــا بالقــوة بدايــة هــذا الشــهر 1000 مهاجــر مــن شــامل اململكــة. هــذا دون احتســاب الذيــن ُرحلــوا إليهــا يف وقــت ســابق والذيــن ميكــن أن يكونــوا غــادروا املدينــة، نظــرا إىل هــدف املهاجريــن هــو العــودة إىل الشــامليف انتظــار الفرصــة املواتيــة لإلبحــار صــوب الجنــوب اإلســباين، فيــام باقــي املهاجريــن نقلــوا إىل “أكاديــر، وبنــي مــالل، والــدار البيضــاء، والداخلــة، والراشــيدية، وأســفي، وفــاس، والقنيطــرة، وجــدة، ومراكــش، والربــاط، ســطات”. وأشــار التقريــر إىل أن شــامل اململكــة كان دومــا يثــر االهتــامم، غــر أن سياســة الهجــرة الجديــدة التــي تبناهــا املغــرب منــذ 2013 مل تُنتهــك بســبب هــذا النــوعمــن التعامــل األمنــيالقمعــي. أكــر مــن ذلــك فالحكومــة املغربيــة حاولــت تربيــر التدخــالت، بالتأكيــد عــى أن الهــدف منهــا هــو “محاربــة شــبكات االتجــار بالبــرش”. ورغــم سياســة إدمــاج املهاجريــن األفارقــة التــي اعــرف بهــا التقريــر، إال أنــه يــرى أنهــا “تقتــر عــى التزامــات دون اتخــاذ الكثــر مــن اإلجــراءات الحقيقيــة وتســتثني رشيحــة كاملــة مــن املهاجريــن”، أي األشــخاص الذيــن مل يتمكنــوا مــن تســوية وضعهــم اإلداري خــالل عمليتــي التنظيــم اللتــن تــم إجراؤهــام يف عامــي 2014 و2017 أو يف إطــار إجــراء القانــون العــام الــذي يصعــب الوصــول إليــه، وفــق التقريــر. الحملــة األمنيــة لتحيــل املهاجريــن مل متــر دون تســجيل ســقوط ضحايــا، إذ كشــف التقريــر مــرع مهاجريــن. ويــرشح أنــه “بالقــرب

Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 43 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn مــن القنيطــرة، قفــز رجــالن مكبــ نال إىل بعضهــام البعــض مــن حافلــة، متوجهــة مــن طنجــة إىل جهــة أبعــد جنوبــا، للفــرار مــن التحيــل القــ ي”. رسوأوضــح أن الضحيــة األوىل تتعلــق مبواطــن مــايل يبلــغ مــن العمــر 16 ســنة فقــط. ومــات عــى الفــور نتيجــة اإلصابــة التــي تعــرض لهــا. أمــا الضحيــة الثــاين فينحــدر مــن غامبيــا، تــويف بعــد يومــن مــن الغيبوبــة يف املستشــفى. وأردف أن أرسة املهاجــر املــايل تعرفــت عليــه ودفــن يف املغــرب. مصــدر مطلــع بـــGADEM أكــد للجريــدة أن املرشفــن عــى التقريــر، قامــوا بالعديــد مــن الزيــارات امليدانيــة واملقابــ تال مــع املهاجريــن والنشــطاء الحقوقيــن والجمعيــات املعنيــة بقضايــا الهجــرة، مــربزا أن األرقــام التــي قدمــت دقيقــة وال ميكــن التشــكيك فيهــا. كــام كشــف أن أرسيت الضحيتــن تســتعدان بتنســيق مــع بعــض الهيئــات الحقوقيــة والجمعويــة ملتابعــة الدولــة املغربيــة قضائيــا. هــذا وكانــت هبــة مرايــف، مديــرة برنامــج الــ قرش األوســط شــامل أفريقيــا مبنظمــة العفــو الدوليــة، أدانــت الكيفيــة التــي تتعامــل بهــا الســلطات املغربيــة يف الشــاملمــع املهاجريــن الرسيــن، مؤكــدة أن: “هــذه الحملــة املروعــة عــى املهاجريــن والالجئــن يف املغــرب قاســية وغــر قانونيــة عــى حــد ســواء. إنهــا متثــل انتكاســا ًيثــر القلــق مــن قبــل حكومــة قدمــت يف عــام 2013 التزامــات جديــدة بشــأن سياســة اللجــوء والهجــرة لجعــل املغــرب بلــدا ًميتثــل للمعايــر الدوليــة.” ودعــت الجهــات املعنيــة يف اململكــة إىل التاجــع عــن سياســة ترحيــل املهاجريــن من الشــامل إىل وســط وجنوب اململكــة، إذ أوضحــت قائلة: “يجــبعــى الســلطات املغربيــة أن توقــف عــى الفــور هــذه املداهــامت التمييزيــة، وأن تفــيبااللتزامــات اإليجابيــة التــي تــم التعهــد بهــا خــالل الســنوات الخمــس املاضيــة الحــرام الحقــوق اإلنســانية للمهاجريــن”. وبــدل ذلــك نصحــت الربــاط بالحفــاظ عــى الصــورة اإليجابيــة التــي قدمتهــا منــذ 2013 يف التعامــل مــع املهاجريــن، ومــن أجــل ذلــك، أكــدت عــى أنــه “للمــي قدمــاً، يجــب أن تعتمــد )الربــاط( قانونــا للجــوءيحــدد اإلجــراءات والحاميــة الصحيحــة مبــا يتــامىش مــع القانون الــدويل”. http://www.alyaoum24.com/1147414.html

NADORCITY تقرير اسود حول ترحيل المهاجرين بالمغرب.. تكبيل وأصفاد و مداهمات 22/09/2018

قــال تقريــر حديــث صــادر عــن مجموعــة »محاربــة العنصيــة ومواكبــة األجانــب واملهاجريــن« )GADEM(، إن األجهــزة األمنيــة أوقفــت ورحلــت بالقــوة مــا بــن يوليــوز املــايض وبدايــة شــتنرب الجــاري مــا يزيــد عــن 6500مهاجــر إفريقــي غــر نظامــي إىل وســط وجنــوب اململكــة، مــن بينهــم نســاء وقارصيــن وأطفــال رضــع. وأضــاف التقريــر أن العمليــات التــي نفذتهــا الســلطات اســتهدفت عــددا كبــرا مــن النســاء والقارصيــن والرضــع، حيــث ثــم القبــض عليهــم ونقلــوا بالقــوة إىل مــدن أخــرى يف الجنــوب، وخضعــوا لنفــس املعاملــة مثــل البالغــن ، كــام تــم ترحيــل النســاء الحوامــل دون األخــذ يف االعتبــار وضعهــم والضامنــات املنصــوص عليهــا مبوجــب القانــون.

وأوضــح التقريــر أن هــذا الوضــع ليــس جديــدا لكنــه اتســم هــذه املــرة بالعنــف، فعــى ســبيل املثــال تــويف قــارص يحمــل الجنســية املاليــة أثنــاء ترحيلــه القــ ي رسمــن طنجــة إىل مدينــة أخــرى يف الجنــوب. التقريــر الــذي ســجل أحــداث التحيــل التــي حدثــت يف فــرة الصيــف معتمــدا عــى شــهادات ملهاجريــن جــرى ترحيلهــم، أكــد أن االعتقاالت متــت خــارج أي إطــار قانــوين وميكــن وصفهــا بأنهــا متييزية . وأشــار التقريــر أنــه يف وقــت ســابق مــن هــذا العــام تــم إلقــاء القبــض عــى أحــد األشــخاص الذيــن قدمــوا شــهاداتهم للمجموعــة، وأكــد أنــه تــم ترشيــده قــرساً لثــالث مــرات خــالل شــهر غشــت 2018، كــام تــم اعتقــال شــخص آخــر طالــب باللجــوء يف 10 غشــت 2018 ، وهــو مــا يتعــارض مــع القوانــن الدوليــة املنظمــة لحــق اللجــوء. وذكــر التقريــر أنــه متــت مداهمــة منــازل بعــض املهاجريــن يف أحيــاء »مســنانة«، و«بوخالــف«، و«برانيــس« ، باســتخدام القــوة يف الليــل أويف الصبــاح الباكــر، مشــرا اىل ان األشــخاص الذيــن يرحلــون يف معظــم األحيــان، يكونــوننامئــن ويضطــرون إىل تــرك كل يشء دون حتــى إغــ ق الأبــواب املنــازل التــي تأويهــم، ويخرجــون باملالبــس التــي يحملونهــا فــوق أجســادهم.

44 Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn ووفقــا لبعــض الشــهادات التــيجمعهــا التقريــر، تتعــرض منــازل املهاجريــن إىل النهــب مــن قبــل القــوات العموميــة، أو مــن قبــل النــاس العاديــن الذيــن يأتــون لنهــباملنــازل املهجــورة. وأضــاف التقريــر أنــه يف الناظــور متــتمالحقــة املهاجريــن يف املناطــق والغابــات املحيطــة باملدينــة، وتعرضــوا ملعاملــة مامثلــة لنظرائهــم يف طنجــة، مــن اعتقــال وســوء معاملــة وترشيــد قــرسي. وبحســب التقريــر ميكــن أن تصــل عمليــات التحيــل إىل مــا مجموعــه 500 شــخص يف يــوم واحــد، ووفقــا لألرقــام التــي قدمتهــا إحــدى الجمعيــات املحليــة بطنجــة ملعــدي التقريــر، فقــد تــم ترحيــل 1000مهاجــر إفريقــي إىل تيزنيــت بالجنــوب. وأكــد التقريــر أن عمليــات التحيــل انتهكــت حقــوق وكرامــة املهاجريــن األفارقــة املنحدرين مــن دول جنــوب الصحراء، ومتــت دون احتام القوانــن الوطنيــة والدوليــة، حيــث ثــمتكبيــل املرحلــن بأصفــاد ووضعهــم يف الحافــالت اتجــاه مــدن أكاديــر، بنــي مــالل، الــدار البيضــاء، الداخلــة، الرشيدية،آســفي، فــاس، القنيطــرة، وجــدة، الربــاط، ســطات، القنيطــرة، تيزنيــت، وال يتــم إعالمهــم بوجهاتهــم قبــل بــدء التحيل. وأبــرز التقريــر أن عمليــات التحيــل متــر يف ظــروف نقــل صعبــة للغايــة، فــال يحصــل املهاجــرون عــى األكل ويف أحســن األحــوال ال يتلقون ســوى القليــل مــن الطعــام، وأحيانــاً ال تتوفــر إمكانيــة الوصــول إىل املراحيــض عــى الطريق. وهــذه الظــروف عــاىن منهــا أيضــا حســب التقريــر، القــارصون واملــرىض والحوامــل ، وعــادة ال تــرك الرشطــة النــاس يف املــدن ، ولكــن عــى بعــد بضعــة كيلومــرات، أو حتــى عــى مســافات بعيــدة، عنــد مخــرج الطريــق الرسيــع، ويف النهايــة يجــد املهاجــرون أنفســهم يف مــكان ال يعرفونــه. وجــاءيف الشــهادات التــينقلهــا التقريــر ان بعــض أفــراد القــوات العموميــة طلبــوا مــن املهاجريــن أمــواال تــراوح مــا بــن 50 و300درهــم لــي ينزلونهــميف األماكــن التــي يريدونهــا. كــام عــرض التقريــر العديــد مــن الشــهادات ملهاجريــن أكــدوا تعرضهــم لعنــف جســدي و لفظــي وعنــري مــن قبــل أفــراد القــوات العموميــة ومصــادرة مــا ميلكــون مــن وثائــق وهواتــف، إضافــة إىل العنــف املبنــي عــى النــوع االجتامعــي ضــد املهاجــرات اإلفريقيــات. وأشــار التقريــر أنــه خــالل عمليــة التحيــل حــاول بعــض املهاجريــن القفــز مــن خــالل النوافــذ وبالقــرب مــن القنيطــرة ، قفــز رجــالن مكبــ نال إىل بعضهــام البعــض، مــن الحافلــة للهــروب مــن التحيــل القــ ي، رساألول تــويف عــى الفــور نتيجــة إلصاباتــه، والثــاين تــويف بعــد يومــن وهــو يف الغيبوبــة، واحــد مــن مــايل يبلــغ 16 ســنة مــن العمــر والثــاين مــن غامبيــا. وذكــر التقريــر حــاالت ألطفــال فصلــوا عــن أمهاتهــم أثنــاء عمليــات التحيــل، إضافــة إىل توقيــف 151 امــرأة مــن بينهــم 21حامــال قبــل عمليــات التحيــل. وأكــد التقريــر أن الكثــر مــن املرحيلــن مســجلون يف لوائــح مفوضيــة األمــماملتحــدة لشــؤون الالجئــن، مــام يعنــي أن عمليــات التوقيــف والتحيــل تتــم دون ســند قانــوين. وبحســب التقريــر فــإن إن بعــض األشــخاص الذيــن تــم إلقــاء القبــض عليهــم وترحيلهــم قــرسا الً يرغبــون يف العــودة ألماكــن إقامتهــم ســابقا، خوفــا مــن عمليــات جديــدة للرشطــة، وتتــمتغذيــة هــذا الخوف عــن طريــق التهديــدات املبارشة لبعــض أفــراد القــوات العمومية. وخلــص التقريــر إىل أن تعامــل الســلطات مــع الهجــرة مؤخــرا شــابته عــدة انتكاســات وتراجعــات خاصــة مــن الفــرة املمتــدة مــن يونيــو إىل شــتنرب 2018 ، وذلــك بســبب عمليــات التحيــل العنيفــة التــي قــام بهــا املغــرب والعنصيــة املتفاقمــة إزاء املهاجريــن. وســجلت األشــهر الثالثــة املاضيــة حســب التقريــر، العديــد مــن االعتقــاالت الجامعيــة والترشيــد القــ ي رسللمهاجريــن، مبــا يف ذلــك القــر والنســاء الحوامــل، وانتهــاكات لحقــوق اإلنســان وعنــف، علــام أن ســنة 2018 محوريــة باملغــرب حيــث سيســتضيف يف دجنــرب املقبــل الــدورة الحاديــة عــ ة رشللمنتــدى العاملــي حــولالهجــرة والتنميــة يف مراكــش الــذي ســيتم التوقيــع فيــه عــى امليثــاق العاملــي مــن أجــل الهجــرة اآلمنــة . .a68674_تقرير-اسود-حول-ترحيل-المهاجرين-بالمغرب-تكبيل-وأصفاد-و-مداهمات/https://www.nadorcity.com html

Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 45 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn LAKOME

ق منظمة حقوقية: األجهزة األمنية رحلت بالقوة 6500 مهاجر يإفري� إل وسط وجنوب البالد 22/09/2018

قالــت مجموعــة محاربــة العنصيــة ومواكبــة األجانــب واملهاجريــن )GADEM(، إن األجهــزة األمنيــة أوقفــت ورحلــت بالقــوة مــا بــن يوليــوز املــايض وبدايــة شــتنرب الجــاري مــا يزيــد عــن 6500 مهاجــر إفريقــي غــر نظامــي إىل وســط وجنــوب اململكــة، مــن بينهــم نســاء وقــر أطفــال رضــع. وأضافــت املجموعــة يف تقريــر لهــا ســينرش يــوم االثنــن القــادم، أنــه “منــذ يونيــو 2018، متــتهاتــه العمليــات األمنيــة بشــكل منتظــم يف شــامل املغــرب، وبشــكل رئيــس يف الثغريــن املحتلــن ســبتة ومليليــة وطنجــة وتطــوان والناظــور ووجــدة. وأشــارت املجموعــة أن الهــدف مــن هــذه العمليــات واضــح، وهــو ترحيــل أكــرب عــدد ممكــن مــن املهاجريــن األفارقــة مــن املناطــق الحدوديــة، ، وهــذه العمليــة ليســت جديــدة أو األوىل مــن نوعهــا. وأكــد التقريــر أن عمليــات االعتقــال وال حيــلت الجامعيــن للمهاجريــن إىل مــدن الجنــوب، تذكــر مبــا حــدث يف الســنوات األخــرة التــي شــهدت تعبئــة قويــة لألمــن لتحيــل املهاجريــن مــن الشــامل كــام حــدث يف فربايــر ومــارس 2017، أو يف فربايــر 2015 بعــد اإلعــالن نهايــة عمليــة التنظيــم األوىل مــن قبــل وزارة الداخليــة.

وأبــرزت املنظمــة أن مدينــة تيزنيــت لوحدهــا ُرحــل إليهــا بالقــوة بدايــة هــذا الشــهر 1000 مهاجــر مــن شــامل اململكــة، هذا دون احتســاب الذيــن حلــواُر إليهــا يف وقــت ســابق والذيــن ميكــن أن يكونــوا غــادروا املدينــة، نظــرا إىل هــدف املهاجرين هــو العــودة إىل الشــامل يف انتظار الفرصــة املواتيــة لإلبحــار صــوب الجنــوب اإلســباين، فيــام باقــي املهاجريــن نقلــوا إىل “أكاديــر، وبنــي مــالل، والــدار البيضــاء، والداخلــة، والراشــيدية، وأســفي، وفــاس، والقنيطــرة، وجــدة، ومراكــش، والربــاط، ســطات”. وأوضــح التقريــر أن الحكومــة املغربيــة حاولــت تربيــر التدخــالت، بالتأكيــد عــى أن الهــدف منهــا هــو “محاربــة شــبكات االتجــار بالبــرش”، مشــرا أنــه ورغــم سياســة اإلدمــاج التــي نهجهــا املغــرب بحــق املهاجريــن األفارقــة إال أنهــا “تقتــر عــى التزامــات دون اتخــاذ الكثــر مــن اإلجــراءات الحقيقيــة وتســتثني رشيحــة كاملــة مــن املهاجريــن”. وســجل التقريــر مــرع مهاجريــن بالقــرب مــن مدينــة القنيطــرة، حيــث قفــز رجالن مكبــ نال إىل بعضهــام البعض مــن حافلــة، متوجهة من طنجــة إىل جهــة أبعــد جنوبــا، للفــرار مــن التحيــل القــ ي، رسوالضحيــة األوىل تتعلــق مبواطــن مــايل يبلــغ مــن العمــر 16 ســنة فقــط، ومــات عــى الفــورنتيجــة اإلصابــة التــيتعــرض لهــاذ، أمــا الضحيــة الثــاين فينحــدر مــن غامبيــا، تــويف بعــد يومي مــن الغيبوبــة يف املستشــفى. https://lakome2.com/societe/1684

46 Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn Octobre 2018 LIBERATION Radioscopie d’un flux migratoire sans précédent

10/10/2018 Hassan Bentaleb 14.700 est le nombre de migrants en situation irrégulière arrivés en Espagne au premier semestre de 2018, soit le double de l’effectif enregistré durant la même période de l’année précédente. Les Marocains, les Guinéens et les Maliens se classent en tête des nationalités arrivées en Espagne. Une tendance à la hausse qui n’a rien de nouveau mais qui s’observe depuis ces dernières années. C’est ce qui ressort d’un document de l’Agence européenne de gardes-frontières et de garde-côtes (Frontex). En fait, l’année 2017 a enregistré un record au niveau du nombre de migrants irréguliers détectés en Espagne jamais enregistré depuis 2009. Les migrants originaires de Côte d’Ivoire, de Guinée et de Gambie ont représenté le plus grand nombre d’arrivées. Les ressortissants marocains et algé- riens dont le nombre est en hausse depuis le milieu de 2017 ont constitué près de 40% du total. La plupart des migrants ayant emprunté cette route provenaient d’Afrique de l’Ouest. Les ressortis- sants africains représentaient près des deux tiers des migrants en situation irrégulière arrivés sur les côtes de l’UE. Les experts de Frontex soutiennent que le contexte politique de protestation dans la région du Rif a ouvert la voie à de nouveaux départs en provenance de la côte ouest marocaine ainsi que l’utili- sation récente de puissants bateaux à moteur (des go fast généralement impliqués dans la contre- bande de cannabis), qui peuvent transporter un grand nombre de migrants en fort peu de temps. En outre, le démantèlement des camps de migrants de fortune au Maroc et en Algérie pourrait constituer un facteur d’incitation à la ruée des migrants vers l’Europe. L’année 2016 a battu le record dépassant le total annuel de toutes les années précédentes. Ce re- cord a été atteint malgré les activités de patrouille intenses et les entraves au départ des Marocains et des Algériens. Les détections à la frontière maritime en provenance des côtes marocaines et algériennes ont augmenté pour atteindre plus de 8.000 en 2016. La plupart de ces détections ont été signalées autour du détroit de Gibraltar, où la majorité des migrants ont opté pour de dange- reux petits canots pneumatiques en caoutchouc pour effectuer la traversée, certains équipés d’un petit moteur. Sur les 9.444 détections effectuées sur la voie maritime et terrestre, 8.662 (92%) ont déclaré être des mineurs majoritairement masculins et issus du Maroc ou de l’Algérie. Les enquêtes menées auprès de ces mineurs ont révélé qu’ils ont été envoyés par leurs familles pour gagner leur vie en Europe. En revanche, sur la route terrestre de la Méditerranée occidentale, le nombre de passages frontaliers irréguliers est tombé au minimum record de 47 détections seulement. Pourtant, et malgré ces hausses, les chiffres du Frontex indiquent que les Etats membres, dont le Maroc, ont signalé une baisse du séjour illégal entre 2016 et 2017, la deuxième année consécutive où une diminution du nombre de séjours irréguliers a été enregistrée. Cette tendance reflétait la diminution du nombre de passages irréguliers aux frontières extérieures de l’UE. Evolution du nombre des tentatives des passages irréguliers sur la route de la Méditerranée Occi- dentale. Radioscopie d’un flux migratoire sans précédent Frontex reconnaît, en outre, que le resserrement des contrôles aux frontières a eu pour consé- quence la hausse des tarifs de passage qui ont atteint plus de 1.000 euro, soit le double du prix moyen qui avoisinait les 500 euros il y a une année. Les passeurs proposent différents moyens en fonction des capacités financières de leurs clients - certains incluent même plusieurs tentatives. Les passeurs proposent souvent des passages à bord de petits canots pneumatiques qui demeurent les moins chers, de canots pneumatiques plus grands, de bateaux pneumatiques à moteurs puis- sants, de bateaux à moteur ou même de jet-skis. Ces derniers coûtent très cher. Il faut compter en

Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 47 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn moyenne 3.000 euros pour se rendre en Europe en 30 minutes environ. Habituellement, le passeur laisse le migrant sur le rivage puis revient rapidement sur la côte ouest africaine. Les Marocains choisissent généralement une option plus onéreuse, à savoir les bateaux pneumatiques équipés de puissants moteurs, capables d’effectuer rapidement la traversée vers l’Espagne et pouvant transpor- ter de 30 à 60 migrants. Dans le détroit de Gibraltar, certains migrants subsahariens organisent eux- mêmes la traversée sur des canots pneumatiques en caoutchouc, le moyen de transport le moins cher et le plus dangereux utilisé sur cette voie. Certains se cachent même dans des ferries dans l’objectif d’atteindre l’Espagne. Dans cette partie de la mer Méditerranée, la traversée dépend forte- ment des conditions météorologiques. Les lieux de départ et les types de navires utilisés changent donc constamment. https://www.libe.ma/Radioscopie-d-un-flux-migratoire-sans-precedent_a102183.html

Rabat et Madrid favorables à une migration légale, ordonnée et rationnelle La pression migratoire au centre d’entretiens entre Abdelouafi Laftit et son homologue espagnol 22/10/2018

Le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, a eu, samedi à Madrid, des entretiens avec son homo- logue espagnol, Fernando Grande-Marlaska, axés sur le renforcement de la coopération bilatérale dans les différents domaines d’intérêt commun. Dans une déclaration à la presse au terme de cette entrevue, Abdelouafi Laftit a qualifié cette réu- nion de «très importante», ajoutant qu’elle illustre, encore une fois, l’excellence des relations étroites entre les deux Royaumes et leur détermination à traiter toutes les questions d’intérêt commun. Il a indiqué que la réunion a porté notamment sur la question migratoire, en rapport surtout avec la pression de ces derniers mois, ainsi que les efforts consentis par le Royaume pour faire face à ces flux et combattre les réseaux s’activant dans le trafic de migrants. «Nous avons évoqué aussi d’autres aspects des relations maroco-espagnoles qui sont extrêmement importants pour les deux pays», a ajouté Addelouafi Laftit. Pour sa part, Fernando Grande-Marlaska s’est félicité de la tenue de cette réunion qui s’inscrit dans le cadre des contacts permanents entre les deux ministres et les deux pays. «Nous avons abordé principalement la question de la migration et les moyens de faire face aux flux migratoires importants, dont la majorité sont motivés par des raisons économiques», a dit le mi- nistre espagnol. Il a relevé, dans ce sens, que les deux Royaumes sont pour une migration légale, ordonnée et ra- tionnelle, dans le cadre d’une coopération d’égal à égal, ajoutant que l’Espagne est convaincue de la nécessité du renforcement de la coopération de l’Union européenne avec le Maroc dans le but de concrétiser cet objectif. «Le Maroc est et doit rester un partenaire privilégié et c’est dans ce sens que nous avançons», a dit Fernando Grande-Marlaska. Le ministre espagnol a fait savoir qu’Abdelouafi Laftit lui a transmis les remerciements de S.M le Roi Mohammed VI au Roi Felipe VI et au chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, pour les efforts de l’Espagne visant à rapprocher les préoccupations du Maroc en matière migratoire de l’Union européenne et à l’inciter à assumer avec plus d’intensité la coopération avec le Royaume dans ce domaine. Cette réunion s’est déroulée en présence de l’ambassadeur du Maroc en Espagne, Mme Karima Benyaich, du wali, directeur de l’immigration et de la surveillance des frontières, Khalid Zerouali et du wali, directeur général de la coopération internationale, Mohamed Moufakkir. https://www.libe.ma/Rabat-et-Madrid-favorables-a-une-migration-legale-ordonnee-et-rationnelle_ a102561.html

48 Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn HUFFPOSTMAGHREB

Nasser Bourita réitère le refus du Maroc d’abriter des centres d’accueil des migrants

03/10/2018

Pas d’accord. C’est par la voix du chef de la diplomatie, Nasser Bourita, que le Maroc déclare son opposition catégorique d’abriter des centres d’accueil pour migrants. Dans une interview accordée au quotidien allemand Die Welt, publiée aujourd’hui, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération réitère donc la position déjà exprimée: le Maroc ne sera pas une plateforme de -dé barquement hors de l’Europe. Refusant de “payer les dommages collatéraux” de l’échec des pays de l’Union européenne à gérer la question des migrants, le ministre a souligné qu’une compensation financière quelle qu’elle soit ne ferait pas changer d’avis le Maroc à cet égard. “C’est trop facile de dire simplement que c’est une opportunité pour le Maroc”, a-il précisé. Et de rappeler qu’aucun pays d’Afrique du Nord n’a montré un intérêt pour ce projet.

Critique, Bourita s’est interrogé sur l’approche qu’adopte l’UE estimant que celle-ci cherche à “rendre le problème de la migration plus grand qu’il ne l’est en réalité”. Et de rappeler que “les migrations englobent 3% de la population, dont 80% sont légales (...) Nous parlons donc de 20% de ces 3%”. Le ministre se dit, par ailleurs, convaincu que le Maroc devrait jouer “un rôle plus important sur le plan sécuritaire et migratoire”. Pour lui, l’UE adopte une attitude ambiguë vis-à-vis de son parte- nariat avec le Maroc: “Sommes-nous un vrai partenaire ou simplement un voisin dont on a peur?”. Sinon “comment demander au pays de l’aide dans la lutte contre le terrorisme, tout en le traitant comme un objet?”. A Bruxelles, l’UE était parvenue, le 29 juin dernier, à un compromis portant sur une “nouvelle ap- proche” visant la création de “plateformes de débarquements” de migrants en dehors de l’UE pour dissuader les traversées de la Méditerranée. Mais l’enthousiasme européen a eu un effet contraire sur l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), une agence onusienne basée à Genève, qui s’est prononcée tout de suite contre l’idée de création de centres d’accueil de migrants en de- hors de l’UE. “Toute solution à la problématique liée à la gestion migratoire doit être une solution européenne”, avait déclaré un porte-parole de l’OIM, Leonard Doyle, lors d’un point de presse. https://www.huffpostmaghreb.com/entry/bourita-reitere-le-refus-du-maroc-dabriter-des- centres-daccueil-des-migrants_mg_5bb4e437e4b0876eda9a60fa

L’Espagne demande à l’UE plus de fonds destinés au Maroc pour gérer l’immigration clandestine

08/10/2018

L’accélération du flux d’immigration clandestine du Maroc vers l’Espagne a poussé cette dernière à demander à l’Union européenne (UE) davantage de fonds destinés au gouvernement marocain pour contenir la migration. Selon El País, le gouvernement espagnol insiste pour que Bruxelles, où siègent les institutions européennes, “accorde un décaissement substantiel - et surtout rapide - à Rabat” afin de contenir les flux migratoires.

Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 49 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn “Alors que la situation devient urgente, Bruxelles prépare une réponse imminente”, précise le quoti- dien espagnol, rappelant que “malgré les chiffres modestes, l’Espagne est devenue le principal point d’entrées irrégulières en Méditerranée”, avec 42.000 arrivées jusqu’à présent cette année, soit le double du nombre enregistré par la route migratoire libyenne qui s’achève en Italie.

Alors que le Maroc demande depuis plus d’un an l’envoi de fonds et moyens qu’il considère comme indispensables pour gérer les flux migratoires irréguliers sur la route occidentale de la Méditerranée, de plus en plus empruntée par les migrants, l’Espagne semble désormais alignée derrière les revendi- cations marocaines. “Les demandes espagnoles commencent à avoir le ton de la plainte, une attitude inhabituelle pour un pays en général aligné sur la position officielle de l’UE”, souligne le quotidien espagnol, estimant que Madrid et Rabat ont désormais “perdu patience”. Ce week-end, des contacts téléphoniques ont eu lieu entre les autorités espagnoles et les autorités eu- ropéennes pour accélérer les procédures, selon El País, qui indique que des sources diplomatiques ont cependant refusé de préciser les montants réclamés pour le Maroc, même s’ils pourraient “dépasser les 30 millions” d’euros pour les besoins matériels les plus immédiats. Selon des sources officielles du gouvernement espagnol interrogées par El País, “le Maroc affirme son statut de partenaire responsable, mais considère que la réponse au phénomène de migration devrait être basée sur le principe de la responsabilité partagée”. Les contacts entre le Maroc, l’Espagne et l’UE, qui se sont accélérés ces derniers mois, devraient en- core se renforcer. Une réunion devrait ainsi avoir lieu prochainement à Bruxelles, selon le quotidien espagnol, dans l’attente d’une confirmation de la part des autorités marocaines. Début juillet, la Commission européenne avait approuvé trois nouveaux programmes relatifs à la ges- tion des frontières et à la migration en Afrique du Nord, pour un montant total de 90,5 millions d’eu- ros, dont une grande partie destinée au Maroc. 55 millions d’euros devaient en effet être alloués au programme de gestion des frontières du Maghreb afin de coopérer avec le Maroc et la Tunisie pour “sauver des vies humaines en mer, améliorer la gestion des frontières maritimes et lutter contre les passeurs opérant dans la région”. 6,5 millions d’euros supplémentaires étaient destinés à appuyer la stratégie nationale du Maroc en matière de migration adoptée en 2014 pour venir en aide aux migrants. https://www.huffpostmaghreb.com/entry/lespagne-demande-a-lue-plus-de-fonds-destines-au-ma- roc-pour-gerer-limmigration-clandestine_mg_5bbb1f34e4b0876eda9f90c7

L’UE déboursera 140 millions d’euros pour aider le Maroc à gérer l’immigration clandestine 22/10/2018

La Commission européenne prévoit un financement de 140 millions d’euros, dont 70 millions directe- ment accordés au gouvernement marocain, pour aider le Maroc à lutter contre l’immigration clandes- tine, selon El País. Cette aide, dont les premières tranches devraient être livrées avant 2019, sera principalement utilisée pour l’achat d’équipements pour contrôler les frontières, précise le quotidien espagnol, soulignant que cette aide reste “modeste” par rapport à celle destinée aux autres pays d’où partent des flux migra- toires vers les côtes méditerranéennes de l’Europe.

Ce financement intervient suite aux appels du pied répétés de l’Espagne et du Maroc pour que l’UE accorde des aides financières supplémentaires à ce dernier, par où passent la majorité des migrants

50 Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn clandestins souhaitant rejoindre l’Europe. “L’objectif est de faire face à l’afflux croissant de migrants vers l’Espagne, pays qui compte le plus grand nombre d’entrées irrégulières en Europe par la mer Méditerranée”, note El País. Les 70 millions d’euros directement injectés dans le budget marocain proviendront du fonds fidu- ciaire que l’UE alloue pour contenir les flux migratoires et qui a été reversé, en trois ans d’existence, en grande partie à la Libye - 237 millions d’euros contre 17 millions destinés au Maroc. Le reste de l’enveloppe financière sera géré par deux entités: 40 millions par la Fondation interna- tionale et ibéro-américaine pour l’administration et les politiques publiques, et 30 millions par le Centre international pour le développement des politiques en matière de migration (ICMPD),- dé taille le journal ibérique. “Contrairement aux 70 millions que le gouvernement marocain recevra directement, sans pro- grammes ni conditions, ces deux sommes pourraient prendre plus de temps à être mises en place car il ne s’agira pas de transfert direct mais elles seront liées à des projets spécifiques”, souligne la même source. Toujours selon El País, Bruxelles aurait élaboré un plan d’accompagnement prévoyant un soutien financier à long terme. “Des sources européennes estiment que ces décaissements pourraient s’éle- ver à environ 50 millions d’euros annuellement. Cela dépendra, en définitive, de l’évolution du phé- nomène migratoire”, souligne le quotidien. L’accord, qui aurait été finalisé jeudi dernier à Rabat lors du passage d’une délégation de l’UE dans la capitale, n’a pas encore fait l’objet d’une annonce officielle ou d’une réaction du côté marocain. https://www.huffpostmaghreb.com/entry/lue-deboursera-140-millions-deuros-pour-aider-le-ma- roc-a-gerer-limmigration-clandestine_mg_5bcda8a4e4b0d38b587a2249

Immigration: Le Maroc remercie l’Espagne pour les 140 millions d’euros promis par Bruxelles 29/10/2018

Le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a remercié, ce week-end à Rabat, son homologue espagnol Joseph Borell pour l’implication de l’Espagne auprès de l’Union européenne qui a promis d’accorder à Rabat 140 millions d’euros pour mettre fin à l’immigration clandestine. Joseph Borell prenait part ce week-end à un débat sur la gouvernance mondiale lors du 11e forum World Policy Conference au Sofitel de Rabat. Selon El Pais, il aurait souligné, lors d’un diner samedi soir avec Nasser Bourita, le rôle “important” de l’Espagne dans le processus de lutte contre l’immi- gration illégale.

“Nous avons commencé les discussions avec 70 millions d’euros, nous en avons maintenant 140, la moitié en soutien budgétaire direct et l’autre par le biais d’organisations de coopération” a-t-il rele- vé, ajoutant qu’il a été difficile de secouer l’inertie administrative de Bruxelles. “Mais tout le monde a fait preuve de bonne volonté. Et le ministre (Nasser Bourita, ndlr) a exprimé sa satisfaction et sa reconnaissance pour l’aide apportée par l’Espagne” a déclaré Borell, dont les propos ont été rappor- tés par le quotidien espagnol. Les deux ministres ont ainsi profité de leur rencontre pour examiner l’évolution des principales questions présentant un intérêt pour les deux pays, et ont réaffirmé leur volonté de continuer à approfondir les “excellentes” relations entre le Maroc et l’Espagne, indique un communiqué du mi- nistère des Affaires étrangères espagnol. Ils ont convenu d’avancer sur la coopération en matière d’immigration, “tant au niveau bilatéral et multilatéral, sur le principe de la responsabilité partagée, notamment en vue de la Conférence des Nations Unies sur le Pacte mondial pour les migrations qui

Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 51 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn se tiendra à Marrakech en décembre prochain” explique le communiqué. Comme tous les responsables espagnols en visite à Rabat, le ministre a salué l’engagement du Ma- roc dans la lutte contre l’immigration. “Le Maroc est un pays doté d’une très grande capacité orga- nisationnelle et administrative. Mais tout ce qu’il fait pour protéger ses frontières et faire face aux flux migratoires lui coûte cher. Et dans la mesure où cela a une valeur ajoutée pour les Européens, il est logique que nous contribuions à assumer ce coût. Ne le faisons-nous pas avec la Libye, ne le faisons-nous pas avec la Turquie? Ils ont le droit de réclamer l’attention” a soulevé Borell. Au fil des discussions, les deux chefs de la diplomatie ont convenu de la nécessité de promouvoir le partenariat euro-méditerranéen et de travailler ensemble à l’intensification des relations entre l’UE et le Maroc et entre l’Europe et l’Afrique. Des échanges sur des questions régionales telles que les crises en Libye et en Syrie, ainsi que la question du Sahara ont été abordées, précise le ministère espagnol dans son communiqué. https://www.huffpostmaghreb.com/entry/immigration-le-maroc-remercie-lespagne-pour-les-140- millions-deuros-promis-par-bruxelles_mg_5bd6d4f1e4b0a8f17ef97e21

À Madrid, le ministre de l’Intérieur Abdelouafi Laftit et son -ho mologue espagnol s’entretiennent de la question migratoire 21/10/2018

Le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, s’est entretenu, samedi à Madrid, avec son homologue espagnol Fernando Grande-Marlaska, en vue de renforcer la coopération bilatérale dans différents domaines d’intérêt commun. Les deux ministres ont principalement abordé la question migratoire et les moyens pour faire face aux flux migratoires importants, “dont la majorité sont motivés par des raisons économiques”, a déclaré Grande-Marlaska à la presse au terme de l’entrevue. Pour le ministre espagnol, les deux pays sont pour une migration “légale, ordonnée et rationnelle, dans le cadre d’une coopération d’égal à égal”. Pour réaliser ces objectifs, Grande-Marlaska a affirmé qu’il était nécessaire de renforcer la coopération de l’Union européenne avec le Maroc. Laftit a quant à lui indiqué que la réunion “très importante” a porté sur les efforts du Maroc pour faire face aux flux migratoire et combattre les réseaux s’activant dans le trafic de migrants, “surtout avec la pression de ces derniers mois”. “Nous avons évoqué aussi d’autres aspects des relations maroco-espagnoles qui sont extrêmement importants pour les deux pays”, a ajouté le ministre marocain. Avec 42.000 arrivées jusqu’à présent cette année, l’Espagne est devenue le principal point d’entrées de migrants en Méditerranée. En octobre, l’Espagne avait demandé à l’Union Européenne plus de fonds destinés au Maroc pour gérer l’immigration clandestine. Abdelouafi Laftit et son homologue ont également abordé dans ce cadre la question des mineurs clandestins non accompagnés. “Concernant les mineurs marocains se trouvant en Espagne, nous sommes disposés à trouver des solutions qui respectent les lois et les intérêts de ces mineurs”, a par ailleurs déclaré Abdelouafi Laftit. En juin dernier, un rapport d’une centaine de pages de l’ONG “Save the Children” dénonçait les trai- tements des clandestins mineurs par les autorités européennes. L’ONG pointait du doigt les ”échecs de l’accompagnement, protection et intégration des migrants mineurs en Espagne”. En 2017, au moins 60% des mineurs arrivés en Espagne étaient de nationalité marocaine.

52 Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn https://www.huffpostmaghreb.com/entry/laftit-rencontre-le-ministre-espagnol-de-linte- rieur-pour-discuter-de-la-question-migratoire_mg_5bcc8111e4b0a8f17eed8019

Le Maroc à la table du G6 européen sur la migration et le terro- risme

09/10/2018

Le Maroc a été convié à la table du G6 européen pour parler d’immigration et de lutte contre le ter- rorisme. Lundi 8 et mardi 9 octobre, les ministres de l’Intérieur des six plus grands pays européens (France, Allemagne, Italie, Espagne, Pologne et Royaume-Uni) se réunissent à Lyon, en France, avec deux commissaires européens et Jeff Sessions, le procureur général des États-Unis, pour évoquer ces sujets sensibles. Le Maroc, principal point de passage des migrants clandestins en Europe, est représenté par le mi- nistre de l’Intérieur Abdelouafi Laftit. “La question du retour d’immigrés marocains vers leur pays, notamment des milliers de mineurs non accompagnés en Espagne et en France, a été abordée”, rap- porte l’AFP. Selon Laftit, “c’est en cours de règlement”, a-t-il déclaré à l’agence de presse française. Cette réunion intervient en pleine crise migratoire en Europe, et alors que certains pays européens sont en désaccord sur les mesures à prendre pour gérer cette question. Les accusations se sont en effet multipliées entre la France et l’Italie en raison de la gestion et de la réception de bateaux hu- manitaires comme l’Aquarius, que l’Italie a refusé d’accueillir dans ses ports. Le ministre de l’Intérieur italien et leader de l’extrême-droite, Matteo Salvini, reproche notamment à la France de lui donner des leçons sur sa politique migratoire. Le Premier ministre français Edouard Philippe, qui remplace temporairement l’ex ministre de l’Inté- rieur Gérard Collomb, a adopté “un ton franc et direct” avec le ministre italien lundi soir lors d’un dîner entre les ministres européens, selon l’AFP, et a plaidé pour “une solution européenne” sur le dossier de l’immigration. “J’utilise rarement les mêmes mots et le même vocabulaire (que M. Salvini, ndlr), ça ne m’empêche pas d’être direct aussi”, a affirmé M. Philippe. Quelques heures avant de se rendre à Lyon, Matteo Salvini avait reçu à Rome la dirigeante de l’ex- trême-droite française, Marine Le Pen, avec laquelle il s’est engagé à faire de l’immigration le princi- pal argument électoral des élections européennes de 2019. Ce mardi, une réunion sur la lutte anti-terroriste et le retour des combattants européens doit avoir lieu en présence des commissaires européens à la migration, le Grec Dimitris Avramopoulos et le Britannique Julian King. https://www.huffpostmaghreb.com/entry/le-maroc-a-la-table-du-g6-europeen-sur-la-migration- et-le-terrorisme_mg_5bbc6f2ee4b0876edaa17b20

LE360 CAMPS DE RÉFUGIÉS: LA POSITION DU MAROC SUR LA MIGRA- TION DIVISE L’EUROPE 09/10/2018 Fayza senhaji

Le refus du Maroc d’abriter des camps de réfugiés sur son territoire a divisé les pays européens, qui semblent plus en désaccord que jamais sur les mesures à prendre pour résoudre la problématique de la migration.

Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 53 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn Le refus opposé par le Maroc à la proposition européenne de construire des camps de réfugiés en Afrique du nord a, semble-t-il, créé un climat de tension entre les pays du vieux continent. Dans son édition du mercredi 10 octobre, Al Massae rapporte qu’une nouvelle réunion a été tenue mardi, à ce sujet, entre six pays européens, le Maroc et un représentant américain, pour discuter de la problématique de la migration dans ce contexte où le Maroc refuse catégoriquement d’abri- ter des camps de réfugiés. La même source explique qu’Abdelouafi Laftit, ministre de l’Intérieur, s’est envolée en urgence, le jour même, pour assister à cette rencontre qui a rassemblé, en plus du procureur général américain, des représentants sécuritaires de six pays européens pour discuter à la fois du problème de la migration et de la menace terroriste. Etaient ainsi présents, autour de la table, des représentants de la France, de l’Allemagne, de la Pologne, de l’Espagne, de l’Italie et de la Grande-Bretagne, en plus des représentants marocain et américain. La publication précise que cette réunion a été tenue dans un contexte où des divergences de points de vue flagrantes persistent entre les responsables européens quant à la manière avec laquelle il faut gérer le problème de la migration. Pour rappel, des pays européens ont récemment proposé la création de plusieurs camps de réfugiés en Afrique du Nord, une proposition qui a fait sortir de ses gonds le Maroc qui y a opposé un refus catégorique. Le royaume estime que cette proposition est en contradiction avec sa politique migra- toire, tout en déplorant le fait de ne pas être impliqué dans la réflexion autour des solutions que cherche l’Europe pour résoudre les problèmes liés à la migration. http://fr.le360.ma/politique/camps-de-refugies-la-position-du-maroc-sur-la-migration-divise-leu- rope-176063

LUTTE CONTRE L’IMMIGRATION CLANDESTINE: LE PLAIDOYER DE L’ESPAGNE POUR LE MAROC

18/10/2018 Fayza senhaji Pour l’Espagne, l’Union européenne ne peut résoudre la problématique de la migration qu’en col- laboration avec le Maroc, un pays à qui l’UE n’accorde pourtant qu’une infime partie des aides oc- troyées dans ce cadre. L’Espagne appelle l’Europe à «rendre justice» au Maroc pour les efforts qu’il fournit dans la gestion de la problématique de la migration. C’est en tout cas ce que l’on retiendra de l’intervention du ministre espagnol des Affaires étrangères devant la Commission mixte dédiée aux questions euro- péennes au sein du Parlement espagnol. Al Ahdath , qui rapporte l’information dans son édition du vendredi 19 octobre, indique que l’appel du ministre espagnol concerne principalement les aides octroyées aux pays qui épaulent l’Europe dans la gestion de la problématique migratoire. Or, le Maroc, qui est l’un des principaux partenaires de l’UE dans ce domaine, ne bénéficie pas des mêmes aides profitant à d’autres pays. Le responsable espagnol estime ainsi que l’UE traite injustement le Maroc dans ce dossier. Il fait surtout la comparaison entre le royaume et la Turquie. Cette dernière reçoit, en effet, 6 milliards d’euros de la part de l’UE dans le cadre de la gestion de la question migratoire, tandis que le Maroc ne se voit accorder que 50 millions.

Le ministre espagnol a cependant annoncé, ajoute Al Ahdath Al Maghribia, que son pays s’était mis d’accord avec l’UE pour accorder 100 millions supplémentaires au Maroc, pays que l’Espagne consi- dère comme son principal partenaire sur cette question. La même source ajoute que le responsable a appelé l’Europe à réagir avant que la situation ne de- vienne incontrôlable et à faire de la question migratoire une opportunité et non un problème. Un défi qui, d’après lui, ne peut être relevé qu’en coopération avec le Maroc.

54 Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn

Rappelons que cette intervention survient quelques jours après la polémique qui a éclaté lorsque l’Union européenne a fait part de son souhait de voir les pays nord-africains accueillir sur leurs ter- ritoires des camps de réfugiés, pour lutter contre les importants flux migratoires vers le vieux conti- nent. Un souhait auquel le royaume s’est catégoriquement opposé, en affirmant qu’un tel projet ne coïncidait pas avec sa politique migratoire. http://fr.le360.ma/politique/lutte-contre-limmigration-clandestine-le-plaidoyer-de-lespagne-pour- le-maroc-176768 YABILADI Nasser Bourita rejette la création de centres d’asile, des agences européennes s’en chargent 04/10/2018 Ghita zine

Dans un entretien avec le quotidien allemand Die Welt, le chef de la diplomatie marocaine Nasser Bourita a insisté sur le rejet par le Maroc de toute création de centres d’asile pour limiter les flux migratoires vers l’Europe. Cependant, des collectivités territoriales agissent autrement. Cité ce mercredi par le quotidien Die Welt, Nasser Bourita, ministre marocain des Affaires étran- gères, réitère le refus du royaume d’accueillir des centres d’asile sur son territoire. Si ces derniers ont vocation à limiter les flux migratoires avant l’arrivée de ressortissants issus d’Afrique dans l’espace Schengen, le chef de la diplomatie estime que la mobilisation est animée par un enthousiasme «exa- géré» de l’Europe quant à la crise migratoire. En effet, Die Welt rapporte les propos du ministre à ce sujet : «Le Maroc est généralement contre toutes sortes de centres. Cela fait partie de notre politique migratoire et c’est une position au nom de la souveraineté nationale.» En parallèle, le média allemand évoque l’engouement de l’Union européenne (UE) à financer la mise en place de ces centres à l’extérieur de son territoire et via des agences de développement pour limiter ces flux, voire les arrêter avant même l’arrivée des migrants concernés en Europe. Un projet rejeté par les dirigeants de la rive sud «Les migrations couvrent 3% de la population mondiale, dont 80% sont légales, nous ne parlons donc que de 20% de ces 3%», a martelé encore Nasser Bourita auprès de Die Welt, signalant l’exis- tence d’un contexte politique et d’un discours largement véhiculé, selon lequel la crise et les flux migratoires non contrôlés seraient plus importants qu’ils ne le sont réellement. Contactée par Yabi- ladi, une source ayant requis l’anonymat estime que le ministre fait allusion aux centres de débar- quement externalisés, mais que l’enjeu serait bien plus stratégique. Précédemment, Die Welt a d’ailleurs indiqué qu’«aucun Etat d’Afrique du Nord n’est disposé à to- lérer pour le moment de tels centres sur son territoire, même si l’UE en fait la promotion depuis longtemps». Selon les observateurs internationaux cités par le média, le risque est que ces centres, en cas de mise en place, se retrouvent rapidement saturés si les migrants accueillis ne sont pas reconduits à leurs pays d’origine ou transférés vers la destination de leur choix dans des délais rai- sonnables. Ce scénario présage notamment un coup dur pour la situation des droits humains, de manière glo- bale. En revanche, des discussions seraient déjà en cours avec les pays d’Afrique du Nord, notam- ment le Maroc, la Tunisie, l’Algérie et la Mauritanie. Mais l’avancement des chantiers reste limité par le fait que les Etats concernés évoquent la question de la souveraineté. Ainsi, ce sont surtout les villes qui interviennent directement dans les négociations relatives à ce type de centres. Aux origines de la discorde Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 55 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn En décembre dernier, des associations locales et de défense de droits des migrants avaient alerté sur un projet de mise en place de centres similaires à Marrakech. Selon Les Echos, un premier pourrait même voir le jour en 2019, inspiré de l’expérience turque en la matière. Un second serait prochaine- ment créé dans la région de l’Oriental, notamment à Oujda. Pendant ce temps, l’Association marocaine des droits humains (AMDH) à Nador a alerté récemment sur l’existence d’une structure dans la ville. Jugée illégale, celle-ci servirait à accueillir des migrants en attendant leur expulsion et hébergerait des ressortissants soumis à un déplacement forcé. Pen- dant ce temps et au cœur de la discorde, autorité locale et autorité centrale revendique chacune sa compétence en matière de gestion de la migration. Contactée par Yabiladi, une source associative ayant requis l’anonymat nous éclaire sur les deux niveaux problématiques que pose cette situation, au regard des pratiques et du droit. D’un côté, les élus communaux «considèrent avoir la légitimité et la compétence de prendre en charge la mise en place de tels centres, du moment qu’ils reçoivent des migrants sur leur territoire». D’un autre, «il faut savoir que la gestion des flux migratoires est une compétence nationale, elle n’est pas propre aux collectivités territoriales», fait remarquer notre source. C’est ainsi que la société civile a alerté les autorités nationales, il y a plusieurs mois. Il n’en reste pas moins qu’«au niveau local, d’autres considérations sont prises en compte, notamment parmi les élus qui verraient dans les projets de ces centres une opportunité pour passer des marchés au plus offrant et en tirer les bénéfices financiers», ajoute notre interlocuteur. Les collectivités territoriales impliquées par des agences européennes Le projet de ces centres est conceptualisé dans une vision globale et à long terme, s’étendant jusqu’à trente ans, selon des documents de la Coopération internationale allemande (GIZ) obtenus par -Ya biladi et décrivant ce grand chantier. Il s’agit ainsi de constituer une ceinture qui commence par les points de passage en Afrique de l’Ouest (le Niger), pour traverser la Libye et la Mauritanie, puis arri- ver aux points de départ en Afrique du Nord que sont le Maroc, l’Algérie et la Tunisie. Selon notre source, les documents de la GIZ sur ce projet s’inspireraient d’un rapport de l’agence McKinsey «qui aurait été commandé par l’Allemagne, afin de dessiner les grandes lignes de la poli- tique berlinoise, et européenne par extension, en matière de migration à l’égard de l’Afrique». De fait, il est question de conceptualiser la régulation des flux migratoires à travers un principe d’«évaluation rapide de l’évidence». Notre interlocuteur nous explique que l’idée pour l’UE est d’être en capacité de «prendre acte rapidement de l’existence d’un risque de forte mobilité trans- frontalière et être présent sur les parcours concernés, dans le cadre de partenariats avec des collec- tivités territoriales, pour installer rapidement des programmes et fixer les populations là où elles se trouvent». Le principe aurait été pensé essentiellement au lendemain de la crise des réfugiés (2015) et l’accueil d’un grand nombre de migrants syriens en Allemagne. Par conséquent, ce dispositif a déjà été mis en place entre la Syrie et la Turquie. Anticipant un éventuel scénario qui se reproduirait depuis l’Afrique cette fois-ci, un programme de coopération décentralisé a été pensé pour la région, «sous couvert de soutien aux communes pour le développement de la gouvernance et de la démocratie participa- tive», explique encore notre interlocuteur. «En sous-main, l’objectif caché est de créer un réseau de clientèle qui peut être mobilisé lorsque les flux bougeraient. C’est dans le cadre de ces accords avec Marrakech ou Oujda qu’ont été financées des activités d’implémentation transversale de la question migratoire dans les plans d’action com- munaux (PAC).» Source associative A Oujda et selon des documents reçus par Yabiladi, la ville s’aligne entièrement sur cette vision. Elle intègre même la question migratoire comme un axe de son PAC à part entière, sans tenir compte de la dimension stratégique derrière le projet de créer ces centres. https://www.yabiladi.com/articles/details/69520/nasser-bourita-rejette-creation-centres.html

56 Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn Migration : L’Union européenne fait les yeux doux au Maroc 09/10/2018 Mohamed jaabouk

La Commission européenne a proposé au Maroc d’organiser une réunion sur le thème de la migra- tion. Celle-ci interviendra dans le sillage d’une rencontre technique tenue entre les deux parties en septembre. La Commission de l’UE a convié le Maroc à une prochaine réunion en vue d’examiner la question migratoire, indique EFE qui cite des «sources européennes». L’agence espagnole n’apporte pas de précision sur la date exacte de la rencontre entre les deux parties. L’agence espagnole ne précise toutefois pas la date ni si elle aura lieu avant le sommet des Vingt-sept prévu le 18 octobre à Bruxelles. Un rendez-vous capital pour l’UE au cours duquel, «les dirigeants de l’UE se pencheront sur la question des migrations. Un rapport sur les progrès réalisés sera présenté, comme convenu dans les conclusions du Conseil européen de juin», lit-on sur l’ordre du jour de la rencontre publié par le Conseil de l’Europe. Une réunion technique en septembre Les sources d’EFE révèlent que des représentants de l’UE et leurs homologues du royaume ont tenu une «réunion technique au début mois de septembre destinée à évaluer les besoins du Maroc sur le terrain». L’Union européenne s’est alors engagée à garantir une rapide mise en œuvre du programme convenu avec le royaume en août dernier, «en étroite coopération avec les autorités marocaines». Les mêmes sources affirment à l’agence espagnole que sur la question migratoire, défi commun aux deux parties, Bruxelles est «en contact permanent» avec Rabat. Le 6 juin, la Commission euro- péenne a annoncé avoir alloué 55 millions d’euros au Maroc et la Tunisie dans le but de «sauver des vies humaines en mer, améliorer la gestion des frontières maritimes et lutter contre les passeurs opérant dans la région». Une aide financière que le gouvernement El Othmani a jugé insuffisante alors que «le Maroc fournit un effort exceptionnel en matière de lutte contre l’immigration clandestine et le trafic d’être hu- mains», avait indiqué le 2 août le ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement lors d’un point de presse. Mustapha El Khalfi a d’ailleurs rappelé aux Européens que «le nombre des tenta- tives d’immigration avortées a doublé par rapport aux années précédentes». Malgré cette réaction, le Maroc continue de collaborer et a même renforcé sa surveillance des fron- tières de l’Europe. C’est ainsi que de nombreux déplacements de migrants subsahariens ont eu lieu de Tanger vers d’autres villes du centre du pays, mais aussi l’utilisation d’armes à feu contre des embarcations de migrants. https://www.yabiladi.com/articles/details/69665/migration-l-union-europeenne-fait-yeux.html

MIGRATION : L’ESPAGNE DONNE PLUS DE 2,5 MILLIONS D’EU- ROS EN ÉQUIPEMENT AU MAROC 31/10/2018

L’Espagne enverra 108 véhicules de différents types ainsi que des équipements informatiques au Maroc, au Sénégal et en Mauritanie, pour les aider à «renforcer le contrôle des flux migratoires irré- guliers», rapporte le quotidien espagnol El Pais.

Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 57 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn Au total, le royaume ibérique déboursera près de 3,2 millions d’euros dont le Maroc sera le principal bénéficiaire, précise la même source. En effet, le Maroc recevra avant la fin d’année «75 véhicules tout-terrain d’une valeur de 34 000 euros chacun, soit 2 550 000 euros au total», poursuit le quoti- dien qui cite un rapport du ministère espagnol de l’Intérieur. La livraison devrait se faire depuis le port d’Algésiras vers celui de Tanger. Cette aide avait été autori- sée par le ministre de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, dans une résolution datée du 23 août, bien que des sources au ministère soulignent que le rapport de livraison avait été signé le 2 août, précise El Pais. Le rapport souligne que les trois pays présentent «une insuffisance de moyens spécialisés pour me- ner à bien certaines activités [...] de lutte contre l’immigration irrégulière», tout en soulignant que le matériel envoyé «a fait preuve d’une grande efficacité», au niveau des frontières espagnoles. https://www.yabiladi.com/articles/details/70480/migration-l-espagne-donne-plus-millions.html

Immigration : Le Maroc «ne sera jamais le gendarme de qui que ce soit», affirme Bourita

26/10/2018

La coopération entre l’Afrique et l’Europe en matière de migration ne peut être exclusivement sé- curitaire, au risque de donner lieu à une externalisation du contrôle de ses frontières, a affirmé, ce vendredi, Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale. «La migration n’est pas une problématique sécuritaire, c’est une question de sécurité humaine», a-t- il insisté s’adressant aux journalistes africaines des médias d’une cinquantaine de pays africains, qui participent à la deuxième édition du Forum des «Panafricaines», dont les travaux, de deux jours, ont été ouverts vendredi à Casablanca. A cet égard, certaines «bonnes mauvaises idées» sont dangereuses, a-t-il fait observer, évoquant notamment les «centres de débarquement de migrants» qui, «au-delà de leur incapacité à répondre au symptôme, infectent le socle des valeurs qui sous-tendent la condition même d’humain». M. Bourita a fait observer, à ce sujet, que ces idées sont «non seulement inefficaces, mais également contre-productives, courtermistes et inévitablement dangereuses», soulignant notamment que le Maroc «n’a jamais été, n’est pas et ne sera jamais le gendarme de qui que ce soit». Il a, en outre, noté qu’à «ces solutions de facilité», le Maroc oppose une approche humaniste et solidaire adoptant à partir de 2014 une politique d’immigration et d’asile, pionnière dans la région. Cette politique a permis, à travers deux campagnes de régularisation lancées en 2014 et en 2017, de régulariser plus de 50 000 personnes, parmi lesquels 95% sont des ressortissants de pays africains, dont 18 819 migrantes femmes, a poursuivi le ministre. Au total, «plus de 60 000 dossiers ont été reçus et traités à un taux de satisfaction de plus de 80%». https://www.yabiladi.com/articles/details/70344/immigration-maroc-sera-jamais-gendarme.html

58 Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn JEUNE AFRIQUE

Migrants : Khalid Zerouali plaide pour « une nouvelle ère de coopération avec l’UE » 14/10/2018

Khalid Zerouali, directeur de l’immigration et de la surveillance des frontières, revient pour Jeune Afrique sur l’évolution des flux migratoires qui partent ou transitent par le Maroc et expose les contours de la coopération qu’il appelle de ses vœux avec l’Union européenne. Jeune Afrique : Le Maroc et l’Espagne font-ils face à une augmentation des tentatives de traversée de la mer Méditerranée ? Khalid Zerouali : Entre 2003 et 2015, nous étions à 32 000 tentatives en moyenne d’émigration irré- gulière au départ du Maroc avortées chaque année. Depuis 2016, ce nombre a dépassé les 65 000. C’est plus du double. Deux raisons expliquent la réorientation des flux de migrants vers le Maroc. D’abord, le renforcement des facteurs d’appel et d’attraction en Europe enregistrés dans le sillage des vagues de migrants et de réfugiés qu’a connues ce continent. Mais aussi le contexte sécuritaire qui a un impact sur la route migratoire passant par la Libye. Où en est la coopération maroco-espagnole en matière d’immigration ? Les réunions régulières du groupe migratoire permanent, créé en 2003, ont permis aux deux pays d’harmoniser leurs matrices d’analyse et de coordonner leurs actions, non seulement dans la lutte contre la migration irrégulière mais également dans la promotion des voies légale de la migration régulière. En ce qui concerne l’Union européenne [UE], les rencontres, ces derniers mois, du ministre de l’In- térieur avec le commissaire européen aux Affaires intérieures, Dimítris Avramópoulos, ont inauguré une nouvelle ère de coopération rénovée entre le Maroc et l’UE dans le domaine des contrôles fron- taliers et dans la lutte contre les réseaux. Les contours de cette coopération, que nous voulons durable et pérenne, et non juste conjonctu- relle, sont en cours de finalisation par les experts des deux parties. Le Maroc avait aussi lancé le Processus de Rabat en 2006. Où en est-il ? Est-ce un outil suffisant ? Le Processus de Rabat avait inauguré un chapitre inédit en mettant autour d’une même table les pays d’origine, de transit et de destination. C’est d’ailleurs devenu la référence en matière de nou- velles initiatives régionales et internationales. C’est un cadre qui offre une vision globale intégrant des solutions structurelles en amont, notam- ment à travers des initiatives de développement durable en Afrique. Mais sa mise en œuvre se heurte parfois à la primauté de la logique sécuritaire de certains pays du Nord. L’Europe a proposé l’ouverture de centres de rétention pour les migrants interceptés en mer en de- hors de ses frontières. Rabat a rejeté l’idée. Pourquoi ? Cette solution a déjà montré ses limites en Europe. Nous n’allons donc pas transposer une mesure vouée à l’échec. D’autant plus qu’in fine cette solution ne fera que déplacer un problème sans le résoudre sur le fond. Ce refus est également cohérent avec notre acceptation de la notion de res- ponsabilité partagée. https://www.jeuneafrique.com/mag/644624/politique/migrants-khalid-zerouali-plaide-pour-une- nouvelle-ere-de-cooperation-avec-lue/

Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 59 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn TELQUEL

L’Espagne demande au Maroc de « démonter le mensonge du rêve européen »

02/10/2018 Ghita Ismaili

Lors d’une réunion tenue mardi à Rabat, la secrétaire d’Etat espagnole à l’Immigration Consuelo Rumí a demandé, en pleine crise migratoire entre les deux pays, à son homologue marocain Abdelk- rim Benatiq de «démonter le mensonge du rêve européen». En déplacement officiel à Rabat, Consuelo Rumí, la secrétaire d’Etat espagnole à l’Immigration, a- de mandé au gouvernement marocain de « démonter le mensonge du rêve européen ». « C’est un rêve qui n’existe pas », a-t-elle souligné à l’issue d’une visite de deux jours dans la capitale marocaine. Un déplacement durant lequel elle s’est entretenue avec le ministre de l’Emploi et de l’Insertion pro- fessionnelle, Mohamed Yatim ainsi qu’avec le ministre délégué chargé des MRE et de la Migration, Abdelkrim Benatiq et la ministre de la Solidarité, de la Femme, de la Famille et du Développement social, Bassima Hakkaoui. « La patera n’est pas la solution », car « le chemin de l’irrégularité se termine mal« , a-t-elle insisté en faisant référence aux plus de 6.400 Marocains entrés illégalement en Espagne depuis le début d’an- née, rapporte l’agence de presse espagnole EFE. Selon Consuelo Rumí, les autorités espagnoles ont déjà commencé à renvoyer ces derniers vers leurs pays d’origine, « conformément aux accords éta- blis » entre le Maroc et l’Espagne, mais elle a toutefois refusé de donner des chiffres sur le nombre de migrants marocains concernés. Des demandes d’asile politique Consuelo Rumí a également fait savoir que la majorité des migrants marocains, entrés en Espagne cette année, sont d’origine rifaine. « Bon nombre d’entre eux » ont demandé l’asile politique en Es- pagne, une question qui « préoccupe » le gouvernement ibérique a ajouté la secrétaire d’Etat espa- gnole, citée par EFE. Toutefois, selon elle, l’Espagne n’accordera pas d’asile politique aux Marocains puisque les habitants du Maroc ne peuvent être considérés comme tels. Les demandes d’asile présentées par les Marocains originaires du Rif seront cependant traitées, comme la loi le stipule, a-t-elle ensuite tempéré. Lors de sa réunion avec les ministres marocains, Consuelo Rumí a aussi affirmé que l’Espagne s’est engagée à « être la voix du Maroc dans l’Union européenne ». L’objectif étant que l’UE puisse colla- borer « financièrement et matériellement » avec les pays qui soutiennent une forte pression migra- toire. Selon le ministère de l’Intérieur espagnol, l’Espagne a enregistré plus de 38.000 arrivées par voie maritime et terrestre depuis le début de l’année. Les autorités marocaines parlent, de leur côté, de 54.000 tentatives avortées de passage vers l’Union européenne depuis janvier. https://telquel.ma/2018/10/02/lespagne-demande-au-maroc-de-demonter-le-mensonge-du-reve- europeen_1612711

60 Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn 55 des 208 migrants entrés à Melilia renvoyés au Maroc

22/10/2018

Le gouvernement a appliqué le traité hispano-marocain de réadmission à 55 personnes, qui ont été reconduites au Maroc« , selon un communiqué. 140 autres migrants ont déposé une demande d’asile. Dix se remettent encore de leurs blessures et trois sont des mineurs, a détaillé la préfecture. Un migrant était mort dimanche peu après avoir pénétré dans la ville espagnole. « L’autopsie in- dique qu’il n’y a pas de lésion externe ayant provoqué le décès« , a souligné lundi la préfecture qui avait évoqué la veille un arrêt cardio-respiratoire comme possible cause. Un autre migrant est mort lors de la tentative de franchissement de la frontière côté marocain, où les autorités ont annoncé avoir arrêté quelque 141 migrants. Plusieurs associations catholiques d’aide aux migrants ont dénoncé dans un communiqué commun l’expulsion rapide de ces migrants. « La rapidité n’est pas toujours un signe d’efficacité quand la vie et le futur des gens est en jeu« , écrivent-elles. L’Espagne est devenue la première porte d’entrée de l’immigration clandestine en Europe, avec plus de 47.000 migrants entrés depuis le début de l’année, dont environ 5.000 par voie terrestre selon l’Organisation internationale pour les migrations. Elle est régulièrement épinglée par les autorités européennes pour son traitement de l’immigration, en particulier à Sebta et Melilia. Les autorités marocaines, qui évoquent 54.000 tentatives de passage avortées depuis le début de l’année, multiplient depuis l’été rafles musclées et déplacements forcés de milliers de migrants sub- sahariens, suscitant de vives critiques des défenseurs de droits de l’Homme. https://telquel.ma/2018/10/22/55-des-208-migrants-entres-a-melilia-renvoyes-au-ma- roc_1615195

Le Maroc appelle à un soutien «pérenne» de l’UE

04/10/2018

Dans un entretien accordé à l’agence de presse espagnole EFE, le directeur de l’immigration et de la surveillance des frontières au ministère de l’Intérieur, Khalid Zerouali, appelle à une aide «pérenne» de l’UE dans le contrôle des frontières pour soutenir les agents marocains qu’il dit «dépassés» par les flux migratoires clandestins. Le Maroc lance un SOS à l’Union européenne. Dans un entretien accordé à l’agence de presse es- pagnole EFE, le wali directeur de l’immigration et de la surveillance des frontières au ministère de l’Intérieur, Khalid Zerouali, affirme que le gouvernement marocain « commence à être dépassé » par la récente vague de migration clandestine. Il appelle ainsi les 27 de l’UE « à une implication perma- nente et durable » dans le contrôle des frontières. Le responsable rappelle également que le gouver- nement marocain a déjà déployé 13.000 agents le long des côtes méditerranéennes et atlantiques pour un coût annuel de « plus de 200 millions d’euros ». « Ce dispositif très coûteux a été mis sous pression […] Nous avons jusque là assumé nos responsa- bilités unilatéralement, mais nous commençons à être dépassés », confie Khalid Zerouali. Qualifiant de « positive » la collaboration avec Bruxelles, le responsable estime toutefois qu’elle doit être -réa daptée, à la vue de « l’urgence de la situation ». « Le partenariat politique avec l’Union européenne doit inclure le contrôle des frontières en tant que composante pérenne, et non pas comme une aide occasionnelle », considère le wali, tout en appelant à une injection de « ressources » financières, sans pour autant mentionner de chiffres précis. Tentatives de migrations clandestines à la hausse Entre septembre et août, 60 réseaux de migrations clandestines ont été démantelés dans le pays. Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 61 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn Selon les prévisions du directeur de l’immigration et de la surveillance des frontières au ministère de l’Intérieur, les chiffres concernant les tentatives de migration clandestine de cette année- pour raient être similaires à ceux de 2017. Une année lors de laquelle 64.000 tentatives ont été avortées. D’après le représentant du département d’Abdelouafi Laftit, le nombre de tentatives de migration clandestine aurait doublé en l’espace de quatre ans. Khalid Zerouali attribue notamment cette donnée à la hausse à la « flotte d’ONG actives dans- l’es pace méditerranéen qui encourage et guide les migrants ». Selon lui, cette aide des ONG alimente la rumeur selon laquelle certaines traversées sont gratuites. Une fausse information qui s’est notam- ment propagée dans le nord du pays où des candidats à l’immigration clandestine se sont rassem- blés sur les plages à la fin du mois de septembre. A ce sujet, Khalid Zerouali affirme « que le trafic d’être humain n’est pas un acte charitable et a un but lucratif, car toute traversée est soutenue par un réseau de trafiquants ». Des migrants « volontaires » au rapatriement Autre source d’inquiétude pour le représentant du ministère de l’Intérieur, le trafic de migrant as- suré par les go fasts, ces embarcations qui servent généralement à acheminer des drogues vers l’Europe. C’est à bord de l’une d’entre elles qu’était Hayat Belkacem lorsqu’elle a été tuée par des balles de la Marine marocaine. Se refusant à commenter cette affaire, Khalid Zerouali affirme que l’utilisation de go fasts témoigne d’un changement de « modus operandi » des trafiquants de drogue qui ont mis leur bateau au service de la migration clandestine. Egalement interrogé sur les déplacements forcés de candidats à l’immigration clandestine, Khalid -Ze rouali assure que ces derniers « ne sont pas emprisonnés, ou abandonnés au milieu du désert [mais] simplement déplacés vers le sud du pays afin de les dissuader« . Les arrestations ne concernent que « les organisateurs de la traite humaine », affirme-t-il. Au sujet des rapatriements de migrants, le directeur de l’immigration et de la surveillance des fron- tières au ministère de l’Intérieur indique qu’ils « sont volontaires dans 97% des cas ». Une opération qui concernerait entre 2.000 et 3.000 personnes par an informe le wali. La publication de cet entretien survient après la visite de la secrétaire d’Etat espagnole à l’immi- gration, Consuelo Rumí, au début du mois d’octobre à Rabat. Lors de son passage au Maroc, la responsable espagnole avait appelé son homologue marocain, Abdelkrim Benatiq, à « démonter le mensonge du rêve européen ». Avec EFE https://telquel.ma/2018/10/04/depasse-par-la-situation-au-nord-du-pays-le-maroc-appelle-a-un- soutien-perenne-de-lue_1612891

LE DESK

L’Espagne s’est engagée à être «la voix» du Maroc dans l’UE sur les questions d’immigration

02/10/2018 Javier Otazu Agencia

En visite à Rabat ce mardi, la secrétaire d’État espagnole aux Migrations, Consuelo Rumí Ibanez, a indiqué que Madrid allait s’engager « financièrement et matériellement » aux côtés du Maroc, mais a demandé à ses homologues marocains de « démanteler l’erreur du rêve européen » de l’esprit des candidats à l’exil. Rumi a présenté à Rabat plusieurs propositions visant à canaliser le flux des

62 Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn migrants marocains vers l’Espagne Le gouvernement espagnol s’est engagé à « être la voix du Maroc dans l’Union européenne » afin de collaborer « financièrement et matériellement » avec les pays qui soutiennent une pression migra- toire accrue, a déclaré aujourd’hui à Rabat la secrétaire d’État aux Migrations, Maria Del Consuelo Rumí Ibanez.

Rumí a effectué une visite de deux jours dans la capitale marocaine au cours de laquelle elle a ren- contré trois ministres : celle des affaires sociales, Bassima Hakkaoui celui de l’emploi, Mohamed Yatim, et le ministre délégué de l’émigration, Abdelkrim Benatiq.

L’un des messages que Rumí a transmis à ses homologues à Rabat est la nécessité de « démanteler l’erreur du rêve européen, c’est un rêve qui n’existe pas », a-t-il déclaré, faisant référence à l’attrac- tion des Marocains par l’Europe (plus de 6 400 entrés illégalement en Espagne depuis le début de l’année).

« LA PATERA N’EST PAS LA SOLUTION » « La patera », a déclaré Rumí devant Yatim, « n’est pas la solution », car « le sentier de l’irrégularité se termine mal ».

Cependant, et compte tenu du fait que l’émigration est un phénomène qui a également déplacé ses routes vers la Méditerranée occidentale (c’est-à-dire la route maroco-espagnole), Rumi a présenté à Rabat plusieurs propositions visant à la canaliser « par des voies commandées ». Elles suivent trois axes : la « migration circulaire » des travailleurs temporaires avec engagement de retour contractés annuellement, l’offre de cours de troisième cycle aux étudiants universitaires ma- rocains en Espagne et la formation professionnelle des Marocains en Espagne dans des « secteurs stratégiques » tels que le tourisme. . « L’Union européenne – a insisté Rumí – doit commencer à investir dans ces projets », car « elle doit comprendre que le Maroc est un partenaire stratégique sinon il en subira les conséquences », a-t-il déclaré aux médias. Le secrétaire d’État, qui avait vivement critiqué les sept années de gouvernement du parti populaire, caractérisé par « l’abandon » des politiques migratoires, a également abordé à Rabat d’autres ques- tions épineuses sur lesquelles peu de détails ont été fournis. LE REFOULEMENT DE MAROCAINS A DÉJÀ DÉBUTÉ… Par exemple, il a déclaré que les 6 400 migrants identifiés comme entrés illégalement en Espagne en 2018 commencent à être renvoyés « conformément aux accords établis », bien qu’il ait refusé de fournir des chiffres concrets. Bon nombre d’entre eux, presque tous originaires du Rif., ont demandé l’asile politique en Espagne, un sujet qui « inquiète » le gouvernement espagnol, mais Rumí a laissé entendre qu’ils ne seraient pas accueillis car « le Maroc n’est pas un pays dont les habitants sont pris en charge pour asile ou refuge ». Elle a précisé que les demandes d’asile émanant de ces rifains seront traitées parce que la loi le pré- voit, mais dans le cas des Marocains, ils donneront des « réponses expresses ». A propos des mineurs non accompagnés (appelés « menas »), parmi lesquels les Marocains sont majoritaires, Rumí a indiqué qu’elle avait abordé la question avec ses interlocuteurs et qu’ils avaient

Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 63 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn convenu de créer un groupe de travail mixte et interministériel pour étudier au cas par cas , leur situation, leur âge et leur origine. En ce qui concerne un éventuel processus de régularisation des Marocains installés en Espagne de- puis des années, souvent avec des enfants à leur charge, Rumí a évoqué une solution possible « à des cas spécifiques » et en collaboration avec l’Office de l’immigration. Les Marocains en situation irrégulière représentent plus de 200 000 personnes, ont confirmé des sources espagnoles et marocaines à EFE, et Rumi, qui a qualifié sa situation « d ‘irrégularité », a im- puté ce problème au précédent gouvernement du Parti populaire (PP). https://ledesk.ma/2018/10/02/lespagne-sest-engagee-etre-la-voix-du-maroc-dans-lue-sur-les- questions-dimmigration/

LA NOUVELE TRIBUNE

World Policy Conference : Rabat accueille les débats sur la ques- tion migratoire

27/10/2018

La politique migratoire adoptée par le Maroc est une « success story » qui sert de modèle aux autres pays, ont souligné, vendredi à Rabat, les intervenants à la 11-ème édition de la World Policy Confe- rence (WPC). Le Maroc est une expérience réussie en matière de gestion des questions liées à la migration inter- nationale, en accueillant un nombre important d’immigrés et en veillant à faciliter leur intégration, s’est félicité le sénateur polonais Bogdan Klich, ancien ministre de la défense et membre du parle- ment européen, lors d’un débat sur les migrations et l’avenir du multiculturalisme. Le Maroc, en collaboration avec l’Espagne et l’Union européenne (UE), a favorisé l’instauration d’une situation de paix migratoire et a largement contribué au contrôle des flux migratoires, a-t-il relevé, appelant à renforcer davantage cette coopération de migration et de sécurité entre les deux rives de la Méditerranée. « Nous sommes conscients des défis auxquels fait face le Maroc pour contrôler la situation et des -ef forts déployés pour protéger la frontière européenne », a-t-il dit, notant qu’après la fermeture de la route entre la Libye et l’Italie, le Maroc est devenu la cible numéro un et sera confronté à de sérieux menaces, notamment le transit des groupes terroristes. Il a, de même, évoqué l’élargissement des perspectives de coopération entre le Maroc et l’UE, ainsi que les réalisations communes dans différents domaines, ajoutant que la question migratoire et la lutte contre le terrorisme figurent à la tête des préoccupations. Il a regretté, en ce sens, la propagation inquiétante du populisme en Europe centrale qui risque de mettre en danger le processus démocratique dans la région. De son côté, l’ancien ministre français du Budget, Jean François Copé, maire de Meaux et avocat au barreau de Paris, a salué l’expérience remarquable du Maroc dans le domaine de l’immigration, ainsi que les progrès accomplis dans plusieurs secteurs. Sur la crise migratoire eu Europe, il a souligné la nécessité d’harmoniser la vision européenne, de trouver une solution européenne collective et un terrain d’entente et de concilier les positions et ce,

64 Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn en étroite collaboration avec les autres pays de la Méditerranée. Pour gérer la situation, il a appelé à une politique de voisinage basée sur des partenariats perma- nents et à miser sur la réussite du parcours d’intégration, ajoutant que dans les pays d’accueil les migrants doivent être acceptés à la différence de leur background et de leurs cultures… Pour sa part, Jim Hoagland, Conseiller de la rédaction du Washington Post, a relevé que la migration a une double facette: elle contribue à la croissance économique et démographique mais peut en- gendrer une crise humanitaire. Il faut reconnaître les différences culturelles et sociales et non pas les utiliser pour diviser et créer des tensions, a-t-il insisté, notant que l’arrivée au pouvoir des populistes n’a pas apporté des solutions à la question migratoire comme attendu mais au contraire elle a produit un changement malsain. Quant au ministre hongrois de la justice, Laszlo Trocsanyi, il est revenu sur l’installation des partis populistes à la tête des pays de l’Europe centrale et les retombées de cette vague de populisme sur la démocratie. Il a également appelé à accroître la solidarité entre les pays européens et à travailler ensemble pour faire face aux défis migratoires. Cette 11-è WPC, qui réunit plus de 250 personnalités de haut niveau de divers horizons, venus de plus de 40 pays, est l’occasion d’échanger les réflexions, préoccupations et solutions autour des bou- leversements incessants que connaît le monde. Fondé en 2008 par Thierry de Montbrial, président de l’Institut français des relations internationales (Ifri), cet événement international a été classé 3-ème meilleure conférence de think tank au monde en 2017, d’après le Global Go-To Think Tanks Index de l’Université de Pennsylvanie. Parmi les thèmes inscrits au programme de la WPC-2018, initiée sous le thème de la gouvernance mondiale (25-28 octobre), figurent également les futurs de la Russie, la religion et la politique en Chine, l’impact d’un monde connecté sur la gouvernance mondiale, les migrations et l’avenir du multiculturalisme, l’avenir de l’euro, les conséquences de Trump, l’initiative One Belt One Road, les enjeux stratégiques de l’Europe et le problème de la Corée du Nord. Les travaux de cette onzième édition porteront également sur les enjeux du commerce internatio- nal, l’éducation, le développement de l’Afrique, les questions énergétiques et le climat, l’état de l’économie mondiale et bien d’autres sujets. https://lnt.ma/world-policy-conference-rabat-accueille-debats-question-migratoire/ FRANCE 24

Maroc : des migrants entassés dans un parking de police avant leur expulsion

19/10/2018 Sara grira

La rédaction des Observateurs de France 24 a reçu une série de vidéos, tournées entre fin septembre et début octobre, montrant des migrants d’Afrique subsaharienne prisonniers au commissariat cen- tral de Tanger au Maroc. Entassés les uns sur les autres entre la cour et le parking du commissariat, ils sont maintenus en détention pendant plusieurs jours, voire plusieurs semaines, en attendant

Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 65 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn d’être expulsés, sans passer par la procédure judiciaire prévue à cet effet. Un migrant camerounais, renvoyé à Yaoundé, témoigne. Dans la cour du commissariat central de police de Tanger, il y a foule. Sur une vidéo, beaucoup sont à moitié nus, à l’entrée du parking du commissariat, et crient en chœur :»Liberté ! Liberté !». Sur une autre, on distingue à l’arrière-plan quelques agents en civil ne train de surveiller les détenus, tan- dis qu’un groupe entoure un migrant étendu par terre, inconscient, la tête en sang. Enfin, les deux dernières vidéos montrent les migrants à l’intérieur du parking cette fois, avec quelques matelas en mousse et couvertures de fortune ; sur l’une, ils protestent à nouveau, toujours avec le même cri (« Liberté !») devant les agents de police, tandis qu’ils sont entassés les uns sur les autres sur la seconde, dans un périmètre soigneusement barricadé. Vidéo filmée par un des migrants à l’intérieur du parking du commissariat central de Tanger. «Même si on est noirs, on est quand même des humains» Ces images ont été filmées ces dernières semaines dans le commissariat central de Tanger. Sté- phane, migrant camerounais arrivé au Maroc en 2014, y a passé plus d’un mois, avant d’être expulsé, le 17 octobre, vers Yaoundé. Il dénonce des procédures arbitraires et la violence policière : À mon arrivée au Maroc, j’ai d’abord travaillé comme ouvrier saisonnier dans la récolte de fruits. Mais je voulais trouver un emploi plus stable alors j’ai arrêté, et je suis devenu serveur. J’ai fait les démarches nécessaires auprès du Haut Commissariat pour les Réfugiés (HCR) de l’ONU, et j’ai obte- nu une attestation qui rendait mon séjour et mon travail au Maroc légal. «J’ai montré tous les documents que j’avais, mais la police n’a rien voulu savoir»

Ma femme, qui est aussi camerounaise, est tombée enceinte au début de l’année. Pour ses visites de contrôle, elle se rendait à l’hôpital Mohamed V de Tanger, et je l’accompagnais quand je pouvais. C’est en sortant d’une visite de contrôle que l’on s’est fait arrêter. C’est vrai que nos attestations du HCR étaient périmées depuis le mois d’août [l’attestation a une validité d’un an, renouvelable, NDLR], mais j’avais mon contrat de travail sur moi. Je l’ai montré à la police, ainsi que le document du HCR, j’ai tenté de leur expliquer que je n’avais juste pas eu le temps de le renouveler, mais les agents n’ont rien voulu savoir. Ils nous ont embarqués, chacun de son côté. La police m’a arrêté le 11 septembre et m’a enregistré le 17. Je me suis retrouvé avec une soixantaine de migrants subsahariens, tous parqués dans la cour du commissariat. Nous dormions sur place, à la belle étoile, sans couverture ni matelas. Nous avions droit à trois bouts de pain par jour : un , un deuxième à 15 heures et un troisième à 21 heures. C’est tout. Pour le reste, nous devions soudoyer les agents de police, afin d’avoir un peu de nourriture en plus. «Je n’ai même pas de quoi rentrer jusqu’à chez moi» Au bout de quelques jours, nous n’en pouvions plus de dormir à la belle étoile et à même le sol, nous avions froid et mal partout. Nous avons commencé à protester, à crier dans la cour du commissariat. Les policiers se sont alors décidés à nous mettre à l’intérieur du parking. Entre temps, les expulsions avaient commencé. Ils avaient d’abord commencé par les ressortissants d’Afrique de l’Ouest, les Sénégalais, les Ivoiriens, les Maliens ; ils emmenaient un groupe de quatre à cinq personnes chaque jour. À la fin, il restait principalement les Camerounais, dont le nombre avait augmenté, car il y a eu d’autres arrestations depuis la mienne. J’ai été expulsé vers Yaoundé le 17 octobre au soir. J’ai d’abord refusé d’embarquer, alors les policiers m’ont battu. Finalement, ils m’ont placé de force dans l’avion, les mains menottées. Je n’avais plus un sou en poche, je n’avais aucun bagage. Alors arrivé à l’aéroport de Yaoundé, j’ai dû y passer la nuit jusqu’à ce qu’un ami vienne me chercher le lendemain. Je ne suis pas originaire de la capitale mais de Douala, je ne sais pas comment je vais rentrer chez moi, ni qui va subvenir aux besoins de mes frères et sœurs désormais. Quant à ma femme, je sais qu’elle a été déportée par voie terrestre à Tiznit, dans le sud. Elle n’avait pas d’argent sur elle, alors elle a vendu son portable pour pouvoir revenir à Tanger. Elle est retournée

66 Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn à l’appartement que l’on partageait avec cinq autres Camerounais, mon cousin veille sur elle. Je ne sais pas si je pourrai les retrouver, c’est vraiment triste. «Ce n’est pas à l’appareil sécuritaire de mettre en place les procédures de renvoi» Il n’est pas rare que les pays maghrébins, notamment le Maroc et l’Algérie, organisent des missions de rapatriement des migrants subsahariens, avec le concours de l’Organisation internationale pour les migrations, via leur programme d’aide au retour volontaire et à la réintégration. Mais comme l’ex- plique le Président du bureau de Tanger de l’Association marocaine des droits de l’Homme (AMDH) Abdelmonem Al-Rifai, l’expulsion de Stéphane s’inscrit elle dans une démarche sécuritaire illégale : Ces expulsions s’inscrivent dans le cadre d’une campagne qui a été lancée par les autorités maro- caines du nord du pays depuis environ trois mois. Il ne s’agit plus d’expulsions individuelles, comme le veut la procédure habituelle, mais d’expulsions en groupe. Beaucoup sont simplement éloignés de la frontière nord, proche des enclaves espagnoles, vers les endroits les plus reculés du pays, où ils sont acheminés via des bus délabrés et dans des conditions inhumaines, sans eau ni nourriture suffisantes. D’autres sont carrément expulsés par avion. Il n’existe pas de véritable infrastructure pour héberger les migrants qui font l’objet d’une procédure d’expulsion, et les conditions de vie dans les centres d’hébergement rattachés aux tribunaux sont inhumaines, ce qui explique que les policiers choisissent de les garder au commissariat. De même, aucun budget n’est prévu pour les nourrir ou les soigner. Ils doivent donc se débrouiller seuls, en essayant d’amadouer les policiers. Normalement, il ne peut y avoir d’expulsion sans passage devant le juge. Ce n’est pas à l’appareil sécuritaire de mettre en place les procédures de renvoi, mais au tribunal d’émettre l’ordre de quitter le territoire. C’est en cela que l’on peut affirmer que cette campagne est illégale. De même qu’elle ne relève pas d’une démarche sécuritaire mais politique, car la police ne prête aucune attention au statut des migrants en question, qu’ils aient eu des titres de séjour périmés ou qu’ils soient même en cours de procédure de demande d’asile. https://observers.france24.com/fr/20181019-maroc-migrants-tanger-parking-police-expulsion RFI La route migratoire marocaine devient la plus empruntée de la Méditerranée

14/10/2018

La route migratoire marocaine via la Méditerranée est devenue la voie la plus pratiquée par les can- didats à la migration clandestine vers l’Europe. L’Espagne est désormais le premier pays européens dans l’accueil de migrants. Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) 42 000- mi grants sont arrivés en Espagne dont plus de 38 000 par voie maritime, soit le double du nombre enregistré par la route migratoire libyenne qui s’achève en Italie. Confrontés aux difficultés et aux sévices subis par les trafiquants en Libye, confrontés aussi à l’ab- sence des bateaux humanitaires de sauvetage face aux côtes libyennes, des milliers de migrants originaires d’Afrique subsaharienne tentent la traversée de la Méditerranée en partant du Maroc. Le flux migratoires de ceux qui tentent de prendre cette route de la Méditérranée occidentale pour arriver en Espagne, ne cesse de s’accroitre. Au cours du seul week-end dernier, plus de 1 800 mi- grants qui risquaient la traversée ont été secourus par les garde-côtes marocains et espagnols. Les opérations d’interception et de sauvetage face à la côte marocaine deviennent quasi-quotidiennes. Rabat et Madrid attendent l’aide de Bruxelles

Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 67 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn Aux migrants subsahariens se rajoute cependant des centaines de jeunes marocains qui rêvent de changer leurs conditions de vie en atteignant l’Europe. De plus en plus, des embarcations de fortune essaie de traverser depuis le sud de Tanger afin de ne pas être repérées par la marine marocaine et passent par l’Atlantique ce qui rend la traversée plus dangereuse. Devant l’accélération de ce flux migratoire Rabat et Madrid semblent perdre patience et pressent Bruxelles de fournir rapidement au Maroc les aides promises. http://www.rfi.fr/afrique/20181013-immigration-route-marocaine-devient-plus-empruntee-medi- terranee-migratoire L’ECONOMISTE Maroc-Espagne: Le passage à vide

03/10/2018 Mohamed chaoui

Le Maroc et l’Espagne semblent se tourner le dos. Un passage à vide que les deux voisins finiront par dépasser sous la pression de la géographie et des intérêts communs. Si Rabat s’intéresse à l’Afrique, Madrid est, par contre, préoccupée par ses affaires intérieures. «Le changement de gouvernement, qui a basculé de la droite vers la gauche, plonge l’Espagne dans une concentration sur ce qui se passe en interne. Le gouvernement de Pedro Sanchez est fragilisé par les scandales. Le limogeage de deux ministres sera probablement suivi par deux autres. Tout cela affaiblit l’efficacité de cet exécutif de gauche, souligne Mohamed Amrani Boukhobza, professeur des relations internationales à l’Université Ab- delmalek Saâdi de Tanger. D’autant qu’il ne bénéficie pas d’une majorité politique forte pour résister jusqu’au bout de son mandat. En face, le Parti populaire est aux aguets. Il est déterminé à récupérer le pouvoir si demain des élections anticipées sont organisées. En outre, la tradition veut que le premier voyage à l’étranger du chef de gouvernement espagnol nouvellement nommé s’effectue au Maroc. Or, cette fois-ci, cette coutume diplomatique, longtemps entretenue, est rompue. Rappelons que Pedro Sanchez est chef de gouvernement espagnol depuis juin dernier mais n’a toujours pas réussi à caler ce déplacement à Rabat. En effet, ce voyage a été reporté plusieurs fois. Officiellement, la raison invoquée est liée à l’agenda royal et à un désaccord sur le programme de la visite. Les marocains et les espagnols ne sont pas arrivés à un consensus sur les priorités à traiter. D’autres sujets historiques qui fâchent D’autres sujets historiques fâchent comme les enclaves de Ceuta et Melilla. Sur ce dernier préside, les autorités ont serré les vis au sujet des échanges commerciaux. Une situation qui déplaît à Ma- drid. Comme les visites de responsables espagnols dans les deux enclaves ne sont pas très bien vues par les marocains. Toutefois, la coopération en matière sécuritaire est totale. Elle a été qualifiée à plusieurs reprises «d’exemplaire» surtout sur le dossier de la lutte contre le terrorisme. L’entraide entre les deux pays continue sur la bonne voie. Ce n’est pas le cas d’autres grands sujets qui divisent les deux capitales, comme la vision de la gestion de l’émigration. L’Europe, confrontée à ce phénomène qui prend de plus en plus d’ampleur, essaie d’élaborer une vision commune.

68 Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn Sauf que dans le schéma esquissé, elle essaie d’exporter les flux migratoires à l’extérieur de l’espace européen. Le projet de création de centres de rétention des émigrés au Maroc et en Libye est avan- cé, notamment par l’Italie. Cette idée est catégoriquement rejetée par Rabat. Pourtant, les sujets de la migration devaient être un dossier traité en commun. D’autant que le Maroc a été souvent donné en exemple dans la coopération et la lutte contre l’émi- gration clandestine, indique le professeur Mohamed Amrani Boukhobza. Par ailleurs, le Maroc n’est plus considéré uniquement comme un pays de transit mais un pays d’accueil. Il s’est doté d’une po- litique d’émigration, mise en œuvre depuis 2013, sur instruction royale. Deux grandes vagues de régularisation ont profité aux étrangers clandestins dont une grande partie sont des subsahariens. L’Europe ne pouvait ignorer ces données et décider que le Maroc abrite des centres de détention des migrants refoulés. D’autant plus que vis-à-vis de l’Union européenne, le Maroc n’a pas profité de sa politique migratoire. Le seul pays qui en a tiré les bénéfices demeure l’Espagne, considéré comme la frontière extérieure de l’Europe. L’autre dossier qui envenime les relations bilatérales réside dans la confusion de la position espa- gnole sur l’affaire du Sahara marocain. Il faut reconnaître que sur cette question, les partis de gauche n’ont pas fait preuve de positions très claires à l’instar des formations de droite. En effet, les relations bilatérales ont été prospères avec des chefs de gouvernement comme Mariano Rajoy ou José Maria Aznar (exception faite de l’épisode de l’Ilôt Leila ou Pérejil). Au niveau des Na- tions Unies, si la France est en faveur du Maroc, l’Espagne en revanche tergiverse. Ce pays est confronté à sa société civile, favorable aux thèses des séparatistes du polisario. Des as- sociations sont mobilisées pour faire la promotion de la «cause» des séparatistes dans les meetings internationaux. Position tranchée Rabat n’a jamais cherché à surfer sur la vague du référendum de l’indépendance de la région de la Catalogne de l’année dernière. En effet, le référendum du 1er octobre 2017 s’était soldé par 90 % en faveur de l’indépendance du pouvoir central de Madrid. Le taux de participation avait atteint 47%. Cependant, ce référendum a été déclaré illégal par la justice espagnole. Près d’un mois plus tard, le Parlement autonome avait approuvé une déclaration unilatérale d’indépendance qui avait provoqué la mise sous tutelle de Madrid de la région autonome, une intervention levée depuis. Ces rebondis- sements intérieurs à l’Espagne n’ont pas impacté la position du Maroc vis-à-vis de son voisin. Rabat a continué à mener une politique de fermeté sur l’avenir de cette région autonome. Elle n’a jamais évoqué son indépendance. D’ailleurs, avant le lancement du processus de référendum, les autorités marocaines n’ont pas accepté la visite du président de la Catalogne pour la simple raison qu’il n’avait pas respecté la procédure diplomatique. Pour Rabat, ce déplacement devait s’effectuer à travers le gouvernement central espagnol. https://www.leconomiste.com/article/1034459-maroc-espagne-le-passage-vide

Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 69 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn GADEM DANS LA PRESSE LE MONDE Sous la pression de l’Union européenne, le Maroc fait la chasse aux migrants

15/07/2018 Charlotte bozonnet

Ils sont arrivés à 5 heures du matin, dans le quartier Boukhalef, à Tanger, tambourinant aux portes et ordonnant aux habitants de sortir de chez eux. « Il y avait plusieurs fourgons avec des policiers et les forces auxiliaires[forces paramilitaires dépendant du ministère de l’intérieur] », se souvient Do- natien*, un Camerounais de 35 ans, aujourd’hui à l’abri dans le sud du Maroc. En bas de l’immeuble, une cinquantaine d’hommes, de femmes et d’enfants sont déjà entassés dans un car. Emmenés au commissariat central, ils y attendront avec des dizaines d’autres ressortissants subsahariens jusqu’à 19 heures, sans eau ni nourriture. « Puis ils nous ont menottés pour nous mettre dans un bus. Dans le nôtre, on était trente-six, mais il y avait plus de quinze bus pleins », précise le Camerounais. Lire aussi : Au Maroc, les corps de 11 migrants repêchés après un naufrage Après plusieurs heures de voyage et une tension croissante dans le véhicule, les migrants obtiennent des petits pains, des sardines et de l’eau.« Puis, à 4 heures du matin, ils nous ont lâchés sur la route, à 17 km de Tiznit », à environ 900 km au sud de Tanger. Un Marocain passant par là en camionnette embarquera les femmes et les enfants jusqu’à la ville ; les hommes, eux, marcheront jusqu’au rond- point principal de la petite cité berbère, lieu de campement provisoire pour les migrants refoulés. C’était il y a un mois, mais Donatien reste marqué par la violence de ces heures-là et par l’ampleur des arrestations : « Comme si c’était une journée spéciale pour capturer tous les Blacks », dit-il. Des arrestations massives Donatien est l’un de ces milliers de Subsahariens qui ont été arrêtés et déplacés de force depuis cet été sur le territoire marocain. Selon le Groupement antiraciste d’accompagnement et de défense des étrangers et migrants (Gadem), au moins 7720 personnes ont connu ce sort entre juillet et sep- tembre dans la seule région de Tanger. Dans son dernier rapport intitulé « Coûts et blessures », et sa note complémentaire « Expulsions gratuites », l’association marocaine détaille le déroulement des dernières semaines avec des dizaines de témoignages à l’appui. Elle pointe des arrestations massives, parfois violentes, touchant de manière indiscriminée les personnes noires, sans prise en compte de leur statut, et sans cadre légal établi. L’ONG a répertorié quelque 89 cas d’expulsions du pays mais aussi des détentions de migrants dans des commissariats de Tanger dans des conditions déplorables. « Les personnes ciblées sont toutes non marocaines et toutes noires, sans distinction de leur situation administrative (…) », souligne le Gadem qui dénonce une politique discriminatoire du royaume. Vincent et Donatien partagent, en banlieue d’Agadir, un appartement de deux pièces avec une femme ivoirienne et son enfant. Leur loyer est de 1400 dirhams par mois. (Environ 140 euros). Situé à la pointe nord-ouest de l’Afrique, le Maroc est traditionnellement un pays de passage pour les migrants subsahariens qui rêvent de rejoindre l’Europe, mais ne peuvent le faire légalement. Par la mer, seuls les 14 km du détroit de Gibraltar séparent le Maroc des côtes espagnoles dont on aper- çoit les lumières au loin. Par la terre, il faut franchir les barrières des deux enclaves espagnoles en Afrique, Ceuta à l’ouest et Melilla à l’est, bouts de terre étroitement gardés par des barbelés constel-

70 Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn lés de lames de rasoirs. Face à cette présence, le royaume a toujours oscillé entre des périodes de tolérance et de répression, mais celle-ci n’avait jamais atteint cette intensité. Lire aussi : Vive émotion au Maroc après les tirs meurtriers de la marine sur un bateau de migrants Depuis la quasi-fermeture de la route migratoire allant de Libye en Italie, une partie des candidats au voyage semble s’être repliée vers le Maroc et l’Espagne. Madrid s’est ainsi considérablement ému de l’augmentation du nombre de personnes arrivant sur ses côtes : quelque 40 000 personnes - des Subsahariens mais aussi de nombreux Marocains - depuis le début de l’année contre 28 000 en 2017 et 14 000 en 2016, selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Début 2017 déjà, les forces marocaines avaient intensifié leur répression contre les migrants subsahariens présents dans le nord du Maroc. L’objectif étant de les éloigner le plus possible des zones fronta- lières en les déplaçant de force vers d’autres villes du pays : Marrakech, Casablanca, Beni Mellal, Agadir, Tiznit. Durcissement de la politique de Rabat Cette fois, un événement précis semble avoir entraîné le durcissement de la politique de Rabat : le 26 juillet, un assaut massif sur la barrière de Ceuta s’est soldé par des blessures pour quinze membres de la Guardia civil. Quelque 800 migrants (600 sont parvenus à passer) ont lancé des projectiles improvisés avec de la chaux vive et des excréments sur les policiers espagnols. Une « ligne rouge » a-t-elle été franchie pour Madrid ? Que s’est-il dit entre l’Espagne et le Maroc ? Toujours est-il que la réplique a été immédiate : côté espagnol, 116 migrants ont été re-expulsés vers le Maroc – une mesure sans précédent – ; côté marocain, les arrestations et les renvois de Subsahariens vers le sud se sont multipliés. Sous les allées d’un immeuble récent, à deux pas de la gare d’Agadir, une cinquantaine de migrants ont trouvé refuge. Ici, cohabitent des hommes originaires de Guinée, Gambie, Mali, Côte d’Ivoire, Cameroun, Nigeria et Sénégal dans des conditions très précaires. Dans la petite ville de Tiznit, aux portes du désert marocain, on ne devine leur présence qu’aux vê- tements séchants sur les rambardes d’une petite bâtisse inoccupée. A côté de l’hôtel Paris et son enseigne en forme de tour Eiffel, les migrants se sont installés comme ils ont pu. Quelques matelas et des couvertures pour dormir, des cartons pour s’isoler de la rue, des réchauds et des bassines pour les repas. Lire aussi : De plus en plus de migrants privilégient la voie terrestre pour gagner l’Europe Roland*, un Camerounais de 26 ans, est là depuis un mois. Il a été arrêté près de Tanger alors qu’il tentait de prendre la mer avec douze autres personnes. Ils avaient réussi à économiser 1 000 eu- ros, de quoi s’acheter un petit bateau pneumatique, des rames et quelques gilets de sauvetage. Ce n’était pas sa première tentative. Depuis son arrivée au Maroc en 2012, il n’a cessé d’essayer. « J’ai fait presque tous les passages : Tanger, Ceuta, Nador… Pour trouver une vie meilleure, comme tout le monde », avoue celui qui est parti de chez lui à 19 ans après une année de droit. Depuis 2015, il fait le va-et-vient entre Tanger et Agadir, au gré des tentatives de passage et des refoulements par la police. Tiznit voit régulièrement des migrants arriver. Ce jour-là, ils sont quelques dizaines. La semaine pré- cédente, leur nombre atteignait 150 à 200. Les autorités les laissent en paix, les habitants leur font l’aumône. Il n’y a pas de centre officiel pour les accueillir, mais un local – un restaurant vide – qu’ils peuvent occuper. Président d’une association locale, Amoudou, et enfant du pays, Lahcen Boumahdi met en avant la tradition d’accueil de la région. Progresser de ville en ville « Notre ville a une longue histoire d’émigration. Les gens d’ici savent. Ils ont été dans la même situa- tion en Europe. Alors s’il y a parfois du racisme, c’est minoritaire », explique-t-il. Loin de la tension qui règne dans le nord, les migrants restent là le temps de reprendre des forces et de récolter suffi- samment d’argent pour financer leur remontée vers les côtes. Beaucoup mendient aux feux rouges. Roland, lui, a arrêté. « Trop déprimant. » Il préfère donner un coup de main à des commerçants du marché deux fois par semaine pour 7 à 8 euros la journée.

Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 71 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn Il faut compter au moins 50 euros pour retourner à Tanger. Depuis la fin de l’été, les migrants ne sont plus autorisés à acheter des billets de bus ou de train aux grandes compagnies. Ils doivent progresser de ville en ville en achetant des places dans des voitures individuelles. Une solution plus coûteuse. Certains ont déjà commencé leur remontée. A Agadir, dans un petit appartement d’un quartier périphérique, Donatien*, Sam* et Vincent* vivotent en attendant de pouvoir poursuivre leur voyage vers le nord. Sur les étagères de la chambre : quelques vêtements, les affaires qui ont pu être attrapées lors de leur arrestation. A eux trois, ils racontent l’absurdité de la logique de fer- meture de l’Union européenne (UE), mais aussi les limites de la politique d’intégration du Maroc. Lire aussi : Enclave de Ceuta : une centaine de migrants forcent la frontière entre le Maroc et l’Es- pagne Sam, Camerounais de 26 ans, qui rêvait d’être footballeur, a passé plus d’un an et demi en Algé- rie avant de venir au Maroc. Rien qu’en 2014, il a tenté de passer en Espagne cinq fois, en vain. « Comme la technique du voyage ne marchait pas, j’ai décidé d’essayer de m’intégrer », explique-t-il. En 2015, il demande et obtient sa carte de résidence. Il se marie et devient papa. Il tente même de se lancer dans la musique. « Mais avec le temps, je me suis aperçu que ça n’évoluerait pas. Il n’y a pas de travail ici, alors j’ai repris le projet de partir. » Le jour où Sam et sa famille ont été arrêtés, ils s’apprêtaient à prendre la mer depuis Tanger. « Je ne sais pas si c’est le moment où l’Europe paie les Marocains pour nous expulser, mais en tout cas, chaque été, c’est pareil, on nous chasse », note-t-il, un peu las de ce retour à la case départ : « On va faire comme d’habitude, des petites économies jusqu’à ce qu’on ait assez pour retenter. » Campement de fortune Vincent, un costaud aux bras tatoués, est à 37 ans un quasi-professionnel des tentatives de passage. Il a passé trois hivers dans la forêt, celle de Cassiago, près de Ceuta, où des groupes de migrants se cachent en guettant le moment opportun pour tenter de franchir les barrières. Blessé à la jambe lors d’une escalade du grillage, il n’a plus essayé que par la mer. « Aujourd’hui, ce sont les Marocains qui tiennent le business. Ils se sont aperçus qu’il y avait de l’argent à se faire. Ils fournissent le bateau, le moteur, l’essence », raconte-t-il. Vincent, 35 ans, est arrivé au Maroc en décembre 2012. Il ne sait même plus combien de fois il a tenté de passer en Espagne. Il se rappelle qu’il a passé trois hivers dans la forêt de Cassiago, près de Tanger. Donatien et ses amis vivent dans un appartement en dur. D’autres n’ont pu que trouver refuge près de la gare d’Agadir dans un campement de fortune. Et il n’est pas facile de s’en approcher. Les au- torités marocaines ne souhaitent pas que les journalistes travaillent sur le sujet. Le 21 septembre, un journaliste de France Inter, venu effectuer un reportage à Tanger, a été expulsé vers la France. Un sujet d’autant plus sensible pour le royaume qu’il met en avant depuis dix ans une ambitieuse politique de séduction à destination de l’ensemble du continent. Rentré dans l’Union africaine en 2017, le pays avait lancé en 2013 une nouvelle politique migratoire, avec deux campagnes de régularisation de sans-papiers, principalement subsahariens, en 2014 et 2016. Quelque 46 000 demandes ont été acceptées. Dans ce contexte, la répression actuelle contre les migrants ne fait pas bon effet. « On attendra que ça se calme pour remonter à Tanger », prévient Vincent. Dans la grande ville du nord, à 800 km de là, rares sont les Noirs qui prennent le risque de se prome- ner dans les rues. Ceux qui ont encore un logement se terrent et évitent les déplacements inutiles. Ceux qui se sont retrouvés sans toit cherchent refuge là où ils peuvent, notamment sur le parvis de la cathédrale où vivotent des migrants abîmés par des années d’errance, loin de leur famille et en perpétuelle insécurité. Santiago Agrelo Martinez, archevêque de Tanger, est témoin qu’« à partir de juillet, il y a eu un changement d’attitude de la part des autorités et des forces de l’ordre. On est allé chercher les migrants non seulement dans les forêts mais aussi en ville, jusque dans les appar- tements », déplore-t-il. Opérations de refoulement Leur apporter de l’aide est aussi devenu plus problématique. Les distributions de nourriture à l’orée

72 Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn des forêts proches de Ceuta et Melilla sont devenues trop risquées pour les migrants. Même autour de la cathédrale, ceux-ci ne sont pas tranquilles. « La police est venue deux fois. Je leur ai expliqué que ces garçons n’ont rien fait de mal et ont besoin d’aide. J’ai le plus grand respect pour les autori- tés marocaines et pour la loi, mais ce qui se passe n’est pas acceptable », souligne l’archevêque de Tanger. Affecté mais inflexible, le franciscain de 77 ans fustige la politique de l’UE : « C’est l’Europe l’acteur principal de cette histoire. Elle traite ces gens comme s’ils n’avaient pas de droits inalié- nables. Le rejet n’est pas une politique. Il ne fait que les exposer davantage à la mort. » « L’Europe traite ces gens comme s’ils n’avaient pas de droits inaliénables » Mgr Santiago Agrelo, archevêque de Tanger. Mehdi Alioua, sociologue et membre fondateur du Gadem, rappelle que cette stratégie est celle de l’UE depuis la fin des années 1990 : « C’est la logique de l’externalisation. Il s’agit de repousser au maximum ceux qui veulent immigrer. C’est pour cela qu’on traite avec le Niger, le Soudan, etc. Mais le Maroc n’a pas à être le gendarme de l’Europe », ajoute-t-il, rappelant qu’au-delà des mauvais trai- tements infligés aux migrants, « une telle politique est à la fois désastreuse pour l’image du royaume sur le continent, mais aussi très coûteuse alors que le pays a bien d’autres besoins ». Lire aussi : 211 migrants secourus dans le détroit de Gibraltar, entre le Maroc et l’Espagne Depuis le début des opérations de refoulement, deux jeunes migrants sont morts en tombant du bus qui les ramenait dans le sud. Le 26 septembre, une jeune Marocaine de 22 ans a été tuée par des tirs de la marine sur un bateau qui tentait de passer en Espagne. Le 2 octobre, treize corps ont été repêchés après le naufrage d’une embarcation au large de la ville de Nador, à l’est. Et le 9, la marine a de nouveau ouvert le feu sur un bateau de migrants, faisant un blessé. Moment de repos pour ces migrants qui assistent à la messe quotidienne. Octobre 2018. S’agissant des refoulements, les autorités marocaines ont nié avoir commis des violations des droits humains, estimant qu’ils ont été effectués « dans le respect de la loi ». Le royaume s’est toutefois montré inflexible sur son opposition à l’installation de centres d’accueil en Afrique du Nord réclamée par l’Union européenne. « On ne peut pas demander au Maroc son aide sur la question migratoire et dans la lutte contre le terrorisme tout en traitant le pays comme un objet », a déclaré début oc- tobre le ministre marocain des affaires étrangères, Nasser Bourita, appelant à un partenariat « de confiance » et d’« d’égal à égal » avec l’UE. En sortant de Tanger, sur la route sinueuse qui mène à l’enclave espagnole de Ceuta, les jeunes migrants que l’on apercevait généralement marchant en bord de route ont presque tous disparu. Cachés dans les forêts des alentours, ou terrés dans d’autres villes du Maroc, ils finiront bien par remonter vers le nord pour retenter leur chance. *Tous les prénoms de migrants ont été modifiés. https://www.lemonde.fr/afrique/article/2018/10/15/sous-la-pression-de-l-union-europeenne-le- maroc-fait-la-chasse-aux-migrants_5369756_3212.html

Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 73 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn NEW YORK TIMES Morocco Unleashes a Harsh Crackdown on Sub-Saharan Mi- grants

22/10/2018 Aida Alami

RABAT, Morocco — In a widespread crackdown, sub-Saharan migrants in Morocco are facing arbitra- ry arrest, banishment to remote sections of the country and, lately, outright expulsion, analysts and rights advocates say. Rights advocates contend that the raids, which government officials acknowledge, began in the sum- mer and were coordinated with Spain and the European Union to stem the tide of migrants to the Continent. The Moroccan government says they were aimed at only undocumented migrants and human trafficking. The crackdown began in June and intensified in late July, after at least 600 migrants successfully crossed to the Spanish enclave of Ceuta in northern Morocco, rights groups say. Sub-Saharan mi- grants, even some with valid residency permits, described wholesale roundups in which they were herded onto buses with little more than the clothes they were wearing and taken to cities hundreds of miles to the south. Abdoulaye N., 31, a Senegalese immigrant who, like other migrants interviewed for this article, as- ked that only his given name be used for fear of reprisals, was one of those swept up in the raids. Please disable your ad blocker. Advertising helps fund Times journalism. Unblock ads Four years ago, he had settled in the city of Tetuan on the Mediterranean Sea, where he obtained a residency card and slowly integrated into Moroccan society. He sold cheap jewelry in the market, sent money home to his family and generally kept a low profile. ImageA section of the border fence encircling Ceuta, a Spanish enclave in northern Morocco, on the Strait of Gibraltar.CreditFadel Senna/Agence France-Presse — Getty Images Yet, one morning early last month, five plainclothes police officers burst into the apartment he shared with two other migrants and arrested them. Told the raid was part of a simple document check, they found themselves hours later on a bus that took an overnight trip 600 miles south to the desert city of Tiznit. Far from an isolated incident, their banishment is consistent with hundreds of other accounts, hu- man rights advocates say, leaving many sub-Saharans living in fear of arrest and displacement, often afraid even to stay in their homes. Gadem, a human rights group based in the Moroccan capital of Rabat, estimates that about 6,500 migrants have been arrested and displaced since the crackdown began. The government has also begun expelling some migrants, rights groups say. A total of 91 migrants including six minors have been expelled since the beginning of September. Another 37 remain in ar- bitrary detention, Gadem said in a recent report. Moreover, the group said, many migrants detained in the summer were dressed only in shorts and T-shirts and are now suffering from the increasingly cold nights. Gadem’s report on the expulsions was buttressed by the Moroccan Association of Human Rights, which published videos of groups of migrants being taken to the airport and deported. At the same time, the Moroccan Association of Human Rights in Nador, among other groups, has

74 Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn reported an uptick in attacks on migrants. As outsiders, they have never been welcomed by native Moroccans, who see them as soaking up state benefits in a country that struggles to provide jobs and health care for its citizens. Morocco’s crackdown on migration has extended to its own citizens. In late September, the Moroc- can Royal Navy shot and killed a young Moroccan woman who had boarded a boat full of migrants trying to cross illegally into Spain. The Moroccan authorities said the Navy opened fire after the boat refused to stop, but some nongovernmental organizations have questioned the circumstances. Migrants from sub-Saharan Africa took shelter while hiding from the police in the Boukhalef district of Tangier, Morocco, in September.CreditFadel Senna/Agence France-Presse — Getty Images For years, most migrants seeking entry to Europe went through Greece and Italy. But after those por- tals were shut down, the migrants turned their sights to Spain, where the arrival of undocumented migrants surged to 40,623 so far this year, making it the leading destination for migrants from Africa. Those numbers pale next to the million or so migrants and asylum seekers who entered Europe in 2015, but are about triple the number who entered in 2016. That, in turn, has led to rising anti-im- migrant political pressures in Spain. Traditionally, King Mohammed VI of Morocco has been publicly welcoming to sub-Saharan Africans. Yet, despite these proclamations of support, migration has often seemed intended as a lever to pry concessions out of Europe, said Helena Maleno Garzon, a human rights worker and founder of the group Walking Borders. Something like that seems to be occurring now, she says, citing a $275 million aid package from the European Union, agreed to last month, ostensibly to help with basic services and to support job creation. The Moroccan foreign minister, Nasser Bourita, acknowledged the crackdown, but said it was aimed at fighting unauthorized migration and human trafficking, and he vehemently denied that Europe was dictating Morocco’s migration policies. “Morocco does not play and will never play the role of policeman for the European Union,” he said. “Morocco will continue to be a host country for sub-Saharan Africans. What you call ‘expulsions’ are made according to the norms. Embassies of African countries are involved in the process for identi- fications.” Migrants climbed the border fence into the Spanish enclave of Cueta from Morocco in July.CreditTV/ Reuters Still, analysts say there is no denying that the two governments work closely together on the issue. “There are very intense and constant contacts at all levels between Spanish and Moroccan officials over the hot topics such as migration, security, coordination and other things,” says Haizam Ami- rah-Fernández, a senior analyst at the Elcano Royal Institute, a public policy research institution in Madrid. “Depending who you ask, the interpretations will differ,” he said. “When there is a high level of arri- vals, it is understood that it’s a message sent by the Moroccan authorities, saying we are not happy for this or that reason.” On a visit to Rabat this month, Consuelo Rumí, the Spanish state secretary for migration, said that Spain was ready to act as “the voice of Morocco in the European Union,” to help Morocco receive more financial and material aid in its efforts to control migration. Ms. Rumí also said her government would look to regularize the papers of some of the estimated 200,000 Moroccans who live in Spain without official residency. Whatever the motivation for the crackdown, human rights groups have denounced the raids. Gadem said that many migrants, like Abdoulaye N., did not realize they were being expelled until they were

Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 75 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn dropped off hundreds of miles from their homes, and that many reported harsh treatment, with people often confined for hours on end without access to food or toilets. The Moroccan Association of Human Rights shared videos and photosof the authorities piling black- skinned migrants into buses in Tangier, Tetuan and Nador and dropping them off in the south. Images of harsh police treatment also emerged in local news reports. A boat carrying 157 migrants was intercepted by the Spanish authorities in September.CreditMarcos Moreno/Agence France-Presse — Getty Images “It is shocking to see that young children are among those subjected to these brutal punishments, as well as U.N.-recognized asylum-seekers and refugees as well as registered migrants holding resi- dency cards,” Heba Morayef, Amnesty International’s Middle East and North Africa director, said in a statement. An estimated 70,000 sub-Saharans currently reside in Morocco, according to several organizations, though the numbers are difficult to verify. About 24,000 got their papers during a legalization -cam paign begun in 2014 and another 28,400 in a similar effort in 2017. Abdoulaye N. thought he was one of those who benefited from the program, until his arrest. “The legalization campaign is useless,” he said. “The fact is we have our residence cards and they still embarked us. At first, they left us at peace on the markets and in the streets. Now, they are preven- ting us from working with or without papers.” Rights groups say that some people have died during the roundups, usually under murky circums- tances. A 16-year-old boy from Mali arrested at the market in Tangier and an older man from Gambia, were found dead, handcuffed together near the city Kenitra, apparently after falling off a bus, the Moroc- can Association of Human Rights reported. “This is a huge step backward for Morocco,” Ms. Maleno Garzon, who has been based in Tangier for more than 15 years, says. “As Moroccans see authorities arresting these migrants, they automatical- ly assume they’re criminals and it nourishes racism and xenophobia.” The result is a growing hostility to migrants, whether legal or not. Many say they appear in public only in groups, to ward off attacks. “Even when you’re at work, your heart isn’t at peace,” said a 39-year-old woman from the Ivory Coast, who gave only her first name, Pelagie. “Our kids are terro- rized. We can’t even go out to food shop without the fear of getting mugged.” Patricia G., 36, also from the Ivory Coast, said: “There is a big difference between the official dis- course and the reality. We see that the king wants us to have our rights, but it’s not always easy with the authorities here.” https://www.nytimes.com/2018/10/22/world/africa/morocco-crackdown-sub-saharan-migrants- spain.html

76 Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn YABILADI

Maroc : Le GADEM s’inquiète du traitement des migrants dans le Nord 11/10/2018

Dans une note de suivi relative à la situation des personnes migrantes arrêtées dans le nord du Ma- roc, particulièrement à Tanger, le GADEM (Groupe antiraciste d’accompagnement et de défense des étrangers et migrants) dénonce la poursuite des «violences et les violations des droits des personnes noires non ressortissantes marocaines (…) à une échelle inédite depuis 2005». La note, que le GADEM publiera jeudi 11 octobre, décrit «la situation extrêmement préoccupante des personnes maintenues dans les commissariats à Tanger depuis plus d’un mois pour certaines». L’association dénonce notamment «l’accès restreint à la nourriture (pain, eau et lait seulement) et aux toilettes, l’absence de couchages (seulement des matelas à même le sol sans couverture), des violences quotidiennes et de nombreux blessés et des personnes gravement malades sans aucune assistance».

Le GADEM fait également état de témoignages selon lesquels à ce jour, au moins 89 personnes de différentes nationalités (dont 6 mineurs) ont été renvoyées dans leurs pays d’origine, après avoir été détenues à Tanger. L’ONG demande aux autorités marocaines, dont le ministère de l’Intérieur et de la Justice, de «mettre fin aux détentions illégales des personnes arrêtées (…), enquêter sur les allégations de traitements cruels, inhumains et dégradants dont ont été victimes des personnes noires non ressortissantes marocaines, suspendre les expulsions collectives hors tout cadre juridique, facilitées par les chan- celleries», entre autres. Elle rappelle par ailleurs que le Maroc a ratifié des engagements internatio- naux censés garantir les droits des migrants «à un traitement légal, individualisé, respectueux», en conformité avec ces engagements. Une conférence de presse est prévue demain à 11 heures, au siège de l’association (54 avenue de France, appartement 3, Rabat Agdal). https://www.yabiladi.com/articles/details/69711/maroc-gadem-s-inquiete-traitement-migrants. html

Le GADEM alerte sur la répression subie par les migrants au Ma- roc

02/10/2018 Achraf Elbahrassi Suite aux interventions régulières des forces de l’ordre menées au nord du Maroc, le Groupe anti- raciste de défense et d’accompagnement des étrangers et migrants (GADEM) alerte sur la situation des migrants dans son dernier rapport publié le 28 septembre. En deux mois, plusieurs de centaines de migrants ont été victimes d’arrestations arbitraires ou de déplacements forcés. Ce constat chiffré, le GADEM le dresse dans son dernier rapport intitulé «Coûts et blessures» qui éclaire sur la situation des migrants subsahariens entre juillet et septembre 2018.

Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 77 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn En effet, les interventions des forces de l’ordre se sont accentuées dans différentes zones au Nord du Maroc durant cette période, surtout autour des enclaves espagnoles de Ceuta et Melillia, mais aussi à Tanger, Nador et Oujda. L’objectif affiché de ces opérations est d’éloigner autant que possible les migrants subsahariens des zones frontalières. Le rapport sort dans ce contexte, se saisissant notamment de la situation des mi- neurs, des femmes et de toute autre personne jugée subsaharienne au faciès. Il revient également sur la recrudescence des arrestations sur fond de vigilance sécuritaire accrue. Les enfants et les femmes en première ligne Depuis le début du mois d’août 2018, le GADEM a recensé plus de 6 500 migrants subsahariens arrêtées principalement à Tanger, et déplacés de force vers d’autres villes. Parmi eux, 121 mineurs de 5 à 17 ans pour les plus âgés, mais aussi 17 bébés. Au cours de leurs interventions, les autorités marocaines ont même séparé des enfants de leurs parents, précise le rapport. Elles ont concerné tout autant des mineurs non accompagnés qui ont «vécu les mêmes expériences et violences que les personnes adultes, alors qu’ils ne devraient pas être concernés par ces éloigne- ments, mais bénéficier de mesures de protection adaptées», ajoute la même source. Dans ce sens, le rapport du GADEM a recueilli des témoignages dans plusieurs villes du pays, attes- tant du traitement auquel ont été soumis les ressortissants concernés sans tenir compte de leurs âges ou de leurs situations. «Il y avait même un bébé de huit ou neuf mois», témoigne auprès de l’ONG un ressortissant guinéen, rencontré à Tanger le 10 septembre dernier. Ces propos ne traduisent pas un cas isolé, puisque l’association a rencontré d’autres migrants qui se sont confiés. «En plus du bébé de huit mois, il y avait un autre bébé d’un an et deux mois», indique ainsi une ressortissante de Côte d’ivoire au GADEM, rencontrée le 11 septembre 2018. Par ailleurs, les femmes seules, avec enfants ou enceintes ont été aussi visées par ces opérations, l’ONG ayant identifié 151 cas de femmes arrêtées, dont 21 enceintes. «Il y avait aussi cinq filles. La femme enceinte et la femme avec son petit enfant étaient parties avant comme elles avaient peur que les forces auxiliaires arrivent. Une des filles qui était malade ils l’ont laissé devant la préfecture de police.» Témoignage d’un ressortissant camerounais auprès du GADEM, 13 août 2018. En plus des déplacements forcés incluant les enfants et leurs mères, les arrestations ont pris de l’ampleur en visant, plus tard, des subsahariens à l’intérieur de leurs maisons. Le GADEM a ainsi documenté plusieurs cas de violences, d’expulsions depuis les maisons, de confiscations et de vols d’effets personnels incluant même les documents administratifs. Recrudescence des arrestations : Tout le monde est concerné Signe alarmant des faits de violence visant de plus en plus les ressortissants subsahariens au Maroc, le GADEM recense le décès de deux migrants ayant tenté de fuir, après une intervention musclée de la police marocaine. Selon le rapport, les faits se sont produits «lors d’un déplacement forcé» près de Kénitra. «Menottés l’un à l’autre», les deux individus concernés «ont sauté du bus parti dans la journée de Tanger pour une destination plus au sud afin d’échapper au déplacement». «Le premier est mort sur place des suites de ses blessures. Le deuxième est mort après deux jours de coma à l’hôpital. Les deux hommes ont pu être identifiés par leur communauté et leur famille : l’un était malien et n’avait que 16 ans, il a depuis été enterré au Maroc. L’autre venait de la Gambie.» Coûts et blessures, rapport du GADEM. Que les migrants soient en situation administrative régulière ou non, les interventions des forces de l’ordre ne les ont pas épargnés. Dans une intensification de ces opérations, «tou-te-s les noir-e-s sans distinction» ont constitué une cible. «Ils arrêtent tout le monde, ils ne vérifient pas les papiers», témoigne un autre ressortissant de Guinée Conakry auprès du GADEM. En outre, même des per- sonnes ayant un titre de séjour obtenu dans le cadre de la procédure de droit commun ou de l’une des deux opérations de régularisation ont été déplacées de force.

78 Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn Selon l’association, le même cas a été observé du côté des détenteurs de visa en cours de validité, ou d’un titre de séjour de trois mois. Ainsi, la même source rappelle que les droits de séjour et de circulation sur tout le territoire marocain référant à la loi no 02-03 dans son article 41 n’ont pas été respectés. «On était quinze personnes arrêtées (...) L’un de nous avait un visa valide de trois mois. Il était ivoi- rien, il avait un passeport et il avait fait un mois seulement. Ils l’ont arrêté quand même.» Témoignage du ressortissant de Guinée Conakry, le 10 septembre 2018 à Tanger. Vu que les migrants avaient perdu leurs logements, ils n’avaient pas de solution autre que de vivre dans l’errance, ce qui les exposait à des situations dangereuses. En effet, ils trouvent leur refuge de fortune dans des forêts comme celle de Mesnana, ou encore dans un cimetière. Pire encore, le GADEM rapporte qu’une fois délogés, ces subsahariens ne peuvent plus revenir à leurs domiciles. Et pour cause, certains propriétaires leur interdisent de revenir pour éviter toute intervention policière. Plus loin, le rapport du GADEM indique que les forces de l’ordre se rendent presque quotidienne- ment dans ces refuges pour surveiller, voire menacer les migrants d’arrestations. «Ils ont donné 10 jours de délai. Sinon ils vont violer la loi pour rentrer et nous frapper.» Témoignage d’un ressortissant guinéen, le 6 septembre 2018 à Rabat Pour le GADEM, ces interventions font office de «prétextes» servant à contraindre les Subsahariens dans leur libre circulation. A cet effet, un dispositif policier les visant a même été mis en place à la lisière de certaines gares ferroviaires et routières. Ainsi, toute personne supposée être issue d’un pays subsaharien a été interdite de voyager vers des villes du nord du Maroc. Pour rappel, l’association marocaine des droits de l’Homme (AMDH) dans la section de Nador, a souligné que les autorités de la ville auraient créé un centre de détention illégal pour les migrants subsahariens, appelant à ouvrir une enquête dans ce sens et affirmant que certains migrants dépla- cés de force y avaient été admis. https://www.yabiladi.com/articles/details/69461/gadem-alerte-repression-subie-migrants.html

Tanger : Détenus depuis plus d’un mois au commissariat de po- lice, des migrants dénoncent

20/10/2018 Faiza rhoul Une centaine de migrants sont enfermés depuis plus d’un mois dans le parking souterrain du com- missariat de police de Tanger. Un traitement dénonçé par plusieurs associations. Plusieurs vidéos circulant sur les réseaux sociaux font état d’une «violation flagrante des droits de l’Homme» dans le commissariat central de Tanger, où une centaine de migrants sont enfermés, en attendant d’être renvoyés vers leur pays d’origine. Contacté par Yabiladi, Omar Naji président de la section de Nador de l’Association marocaine des droits humains (AMDH), dénonce des «arrestation illégales et des conditions d’enfermement déplo- rables». Une situation également dénonçée par le GADEM (Groupe antiraciste d’accompagnement et de défense des étrangers et migrants), précisant «l’accès restreint à la nourriture (pain, eau et lait seulement) et aux toilettes, l’absence de couchages (seulement des matelas à même le sol sans cou- verture), des violences quotidiennes et de nombreux blessés et des personnes gravement malades sans aucune assistance». Selon les informations de l’AMDH les migrants n’ont toujours pas été libérés, «quelques uns ont même été expulsés vers leur pays d’origine». A la date du 11 octobre dernier, le GADEM évoquait le renvoi de «89 personnes de différentes nationalités (dont 6 mineurs)», après avoir été détenus à Tanger. «Détention arbitraire et violence policière»

Témoignant pour «Les observateurs» de la chaîne France 24, Stéphane, migrant camerounais arrivé au Maroc en 2014, dénonce des procédures arbitraires et la violence policière. Détenteur d’une carte de séjour qui devait être renouvelée, Stéphane ainsi que sa femme ont été arrêtés à leur sortie de l’hôpital Mohamed V de Tanger, après une visite de contrôle suite à son accouchement quelques mois plus tôt. «C’est vrai que nos attestations du HCR étaient périmées depuis le mois d’août, mais j’avais mon contrat de travail sur moi. Je l’ai montré à la police, ainsi que le document du HCR, j’ai tenté de leur expliquer que je n’avais juste pas eu le temps de le renouveler, mais les agents n’ont rien voulu sa- voir. Ils nous ont embarqués, chacun de son côté.» Stéphane, migrant camerounais Après plusieurs tentatives, Stéphane a finalement été expulsé vers Yaoundé le 17 octobre. Sa femme et ses deux enfants ont été déportés par voie terrestre vers Tiznit, avant qu’elle n’ait pu regagner la ville du détroit à nouveau. Ce cas n’est pas le seul, le 17 octobre le GADEM dénonçait la tentative d’expulsion de M.M.C, un autre ressortissant camerounais, qui témoigne des multiples «violations des engagements internationaux et mépris de la législation marocaine» de la part des autorités ma- rocaines. Maroc : Le GADEM s’inquiète du traitement des migrants dans le Nord En effet, M.M.C a été conduit de force le lundi 15 octobre, aux environs de 10h, «par deux hommes en tenue qui l’ont embarqué, menotté et escorté par quatre membres des forces de l’ordre, à bord d’un véhicule de police». Arrivés à l’aéroport de Casablanca, vers 16h, «on m’a gardé dans la voiture et menotté jusqu’à 22h, un policier et deux militaires étaient dans le véhicule. On m’a seulement enlevé les menottes pour passer le contrôle de sécurité», raconte-t-il. On lui dira tout d’abord que «c’est mieux pour lui, au Maroc tu ne seras pas bien», avant de l’emme- ner de force à bord de l’avion. «Tabassé, il est menotté mains dans le dos : ‘j’étais très mal assis, j’ai commencé à pleurer très fort. Ils ont écrasé mes orteils avec leurs chaussures’», poursuit le GADEM. Le boucan fera réagir quelques passagers ainsi que le commandant de bord qui a refusé de l’em- barquer. A sa sortie, M.M.C. déclare avoir été placé dans une «salle froide» dans l’aéroport, selon lui, «dans le but de (le) torturer, de me faire voyager volontairement». Le forçant à prendre le vol suivant, il affirme avoir été «giflé au visage plusieurs fois et met en avant des blessures au tibia». Reconduit au commissariat de Tanger, «il a été isolé dans une salle où il a été gardé jusqu’à 22h30, et privé de nourriture, menotté pendant plus de 24 heures», précise le communiqué. «Violations flagrantes des droits de l’Homme» Le vrai problème pour Omar Naji est que «la plupart d’entre eux dispose de carte de séjour, que leur octroi le ministère de l’Intérieur. De ce fait, ces gens ne devraient même pas être arrêtés, encore moins expulsés». De plus, «leur arrestation depuis plus d’un mois n’est pas légale. Même une garde à vue ne peut durer un mois», s’exclame-t-il. Avis partagé par le GADEM qui évoque «des agissements des autorités marocaines qui contre- viennent aux engagements internationaux du royaume». Parmi ces derniers, «la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, signée et ratifiée par le Maroc le 21 juin 1993, repris par la loi marocaine à l’article 231-1 du code pénal», ainsi que «la Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et les membres de leur famille, ratifiée par le Maroc le 21 juin 1993 interdisant notamment l’arrestation ou la détention arbitraire des travailleurs migrants (article 16) ou garantissant le droit de faire appel des décisions d’expulsion (article 22)». https://www.yabiladi.com/articles/details/70104/tanger-detenus-depuis-plus-d-un.html

80 Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn Le Maroc laisse libre cours à une répression mal contrôlée contre les migrants subsahariens 25/10/2018 Aida Alami Des analystes et des défenseurs des droits humains alertent sur une vaste campagne sécuritaire à l’encontre des migrants subsahariens au Maroc, qui font face à des arrestations arbitraires, à des éloignements dans des régions reculées du pays et même, récemment, à des expulsions pures et simples du pays sans aucun respect des procédures légales.

Des défenseurs des droits de l’Homme affirment que les rafles, que reconnaissent les responsables gouvernementaux, ont commencé cet été et ont été coordonnés avec l’Espagne et l’Union euro- péenne pour endiguer l’afflux des migrants qui se rendent sur le continent. Le gouvernement maro- cain affirme pourtant que cette campagne sécuritaire ne visait que les migrants sans-papiers et les trafiquants d’êtres humains. La répression a commencé en juin et s’est intensifiée à la fin juillet, après qu’au moins 600 migrants aient traversé avec succès les hauts grillages de l’enclave espagnole de Ceuta, au nord du Maroc. De- puis, de très nombreux migrants subsahariens, y compris parfois des titulaires d’une carte de séjour valide, ont été raflé, dans la rue ou chez eux, et mis de force dans des bus, la plupart du temps sans la possibilité de prendre leur affaire à part les quelques les vêtements qu’ils portaient, pour être en- suite conduits dans des villes situées à des centaines de kilomètres au sud de leur lieu de résidence. Abdoulaye N., 31 ans, un immigré sénégalais qui, comme d’autres migrants interrogés pour cet ar- ticle, a demandé que seul son prénom soit utilisé par crainte de représailles, a été l’un de ceux qui ont été emportés lors de ces rafles. Il y a quatre ans, il s’était installé dans la ville de Tétouan, au bord de la Méditerranée, où il avait obtenu une carte de séjour et s’était lentement intégré à la société marocaine. Il vendait des bijoux bon marché dans les rues et réussissait ainsi à envoyait de l’argent à sa famille ne gardant que le strict nécessaire pour survivre dans cette société. Pourtant, le mois dernier, un bon matin, cinq policiers en civil ont fait irruption chez lui, dans l’appar- tement qu’il partageait avec deux autres migrants et les ont tous arrêtés sans aucune raison valable. On les informe que cela fait partie d’une simple vérification de documents mais une fois embarqués dans les fourgons de police ils finissent quelques heures plus tard dans un autobus qui les déporte la nuit même vers Tiznit à plus de 900 kilomètres au Sud.

Loin d’être un incident isolé, cette mésaventure est aussi celle de milliers d’autres migrants dont on peut retrouver les récits. C’est aussi ce qu’affirment les défenseurs des droits humains, laissant de nombreux Subsahariens dans la crainte d’être arrêtés et déplacés, craignant même de rester chez eux. Le Groupe antiraciste de défense et d’accompagnement des étrangers et migrants (GADEM), un groupe de défense des droits des étrangers et des migrants basés à Rabat, estime qu’environ 6 500 migrants ont été arrêtés et déplacés contre leur grès et en-dehors des procédures judiciaires depuis le début de cette répression contre les personnes étrangères noires de peau. Le gouvernement a également à expulser certains migrants, selon les enquêtes de plusieurs groupes de défense des droits humains, ce qui est une première depuis le changement de sa politique mi- gratoire voulue par le chef de l’Etat, le roi du Maroc, en 2013. Au total, 91 migrants, dont six mi- neurs, ont été expulsés depuis le début du mois de septembre. Et aux moins trente-sept autres sont toujours en détention arbitraire, a indiqué le GADEM dans un récent rapport. En outre, précise ce groupe antiraciste, de nombreux migrants détenus pendant l’été ne portaient que des shorts et des T-shirts lorsqu’ils ont été raflés et souffrent maintenant des nuits de plus en plus froides. Le rapport de GADEM sur les expulsions a été étayé par l’Association marocaine des droits humains (AMDH), qui a publié des vidéos de groupes de migrants emmenés à l’aéroport et déportés. Ceci rejoint les enquêtes de l’AMDH à Nador, qui a signalé une recrudescence de la répression contre

Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 81 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn les migrants. En tant qu’étrangers, ils n’ont jamais été accueillis par les Marocains d’origine, qui les considèrent comme des bénéficiaires des prestations de l’Etat dans un pays qui lutte pour fournir des emplois et des soins de santé à ses citoyens. La répression du Maroc contre la migration s’est étendue à ses propres citoyens. Fin septembre, la marine royale marocaine a tué par balles une jeune Marocaine qui était montée à bord d’un bateau rempli de migrants désireux de passer sans autorisation administrative en Espagne. Les autorités marocaines ont déclaré que la marine marocaine avait ouvert le feu après le refus du conducteur de s’arrêter, mais certaines organisations non gouvernementales ont exprimé des doutes sur les circonstances. Pendant des années, la plupart des migrants cherchant à entrer en Europe sont passés par la Grèce et par l’Italie. Mais après la fermeture de ces portails, il semblerait que les migrants aient réorienté leur route vers l’Europe à partir de l’Espagne, où le nombre de passages aurait atteint les 40 623 cette année, ce qui en ferait la première destination des migrants d’Afrique. Ces chiffres sont très faibles par rapport au million de migrants et de demandeurs d’asile qui sont entrés en Europe en 2015, mais ils sont environ trois fois plus nombreux qu’en 2016. Cela a, à son tour, conduit à une augmentation de pressions plus fortes contre les migrants en Espagne qui se reportent sur le Maroc. Pourtant, le roi Mohammed VI a clairement mis en place une politique d’accueil des migrants qui a été ouvertement faite pour les migrants d’Afrique subsaharienne. En même temps, face aux pres- sions de l’Union Européenne à mieux contrôler ses frontières, la migration, de manière générale, semble être aussi un levier pour Rabat qui tente, nous déclare Helena Maleno Garzon, militante des droits humains et fondatrice du groupe Walking Borders, d’arracher des concessions en sa faveur à l’Europe. C’est ce qui semble se produire aujourd’hui, dit-elle, citant un [programme d’aide de 275 millions de dollars de l’Union européenne, convenu le mois dernier, officiellement pour aider les services de base et pour soutenir la création d’emplois. De son côté, le ministre marocain des Affaires étran- gères, Nasser Bourita, a reconnu la répression, mais a déclaré qu’elle visait à lutter contre les migra- tions non autorisées et la traite des êtres humains. Il a nié avec véhémence que l’Europe dictait les politiques migratoires du Maroc. «Le Maroc ne joue pas et ne jouera jamais le rôle de gendarme pour l’Union européenne. Le Maroc continuera d’être un pays d’accueil pour les Africains subsahariens. Ce que vous appelez des ‘éloi- gnements’ sont faits selon les normes. Les ambassades des pays africains sont impliquées dans le processus d’identification.» Nasser Bourita, ministre marocain des Affaires étrangères Pourtant, les observateurs et les analystes de la réalité migratoire, affirment qu’il est indéniable que les deux gouvernements travaillent en étroite collaboration sur cette question. «Il y a des contacts très intenses et constants à tous les niveaux entre les responsables espagnols et marocains sur des sujets d’actualité tels que la migration, la sécurité, la coordination, entre autre question», explique Haizam Amirah-Fernández, senior analyste à l’Institut royal Elcano, une institu- tion de recherche en politiques publiques à Madrid. «Selon les personnes à qui vous posez la question, les interprétations seront différentes. Quand il y a beaucoup d’arrivées, il est entendu que c’est un message envoyé par les autorités marocaines, qui disent leur mécontentement pour telle ou telle raison». Haizam Amirah-Fernández, senior analyste à l’Institut royal Elcano Lors d’une visite à Rabat ce mois-ci, Consuelo Rumí, secrétaire d’Etat espagnole aux migrations, a dé- claré que l’Espagne était prête à agir en tant que «porte-parole du Maroc dans l’Union européenne» pour aider le pays à recevoir une aide financière et matérielle accrue dans ses efforts pour contrôler la migration. La responsable a également indiqué que son gouvernement chercherait à régulariser des migrants parmi les 200 000 Marocains qui vivant en Espagne sans résidence officielle.

82 Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn Quelle que soit la motivation de la répression, les groupes de défense des droits humains ont dénon- cé les opérations de police. Le GADEM a déclaré que de nombreux migrants, comme Abdoulaye N., ne se rendaient même pas compte qu’ils étaient expulsés avant d’avoir été déposés à des centaines de kilomètres de chez eux, et que beaucoup avaient été victimes de mauvais traitements, souvent confinés pendant des heures sans accès à la nourriture ou aux toilettes. L’AMDH a partagé des vidéos et des photos des autorités qui empilent des migrants à peau noire dans des bus à Tanger, Tétouan et Nador et les déposent dans le sud. Des images du traitement bru- tal de la part de la police sont également apparues dans les reportages de la presse locale. «Il est choquant de voir que de jeunes enfants figurent parmi les victimes de ces châtiments brutaux, ainsi que des demandeurs d’asile et des réfugiés reconnus par l’ONU et des migrants enregistrés détenant une carte de résidence», a déclaré Heba Morayef, directrice du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International, dans un communiqué. On estime à 70 000 le nombre de personnes originaires des pays d’Afrique subsaharienne résidant actuellement au Maroc, selon plusieurs organisations et chercheurs qui analysent leur situation, bien que leur nombre soit difficile à vérifier. Environ 24 000 personnes ont obtenu leurs papiers lors d’une campagne de légalisation lancée en 2014 et 28 400 autres en 2017 dans le cadre d’un effort similaire. Abdoulaye N. pensait être l’un des bénéficiaires du programme, jusqu’à son arrestation. «La campagne de légalisation est inutile car même avec nos cartes de résidence, ils nous ont -em barqués. Au début, ils nous ont laissés en paix sur les marchés et dans les rues. Maintenant, ils nous empêchent de travailler avec ou sans papiers.» Abdoulaye N. Les groupes de défense des droits des migrants indiquent que certaines personnes sont mortes pen- dant les rafles, généralement dans des circonstances obscures. Un garçon malien de 16 ans, arrêté au marché de Tanger et un homme plus âgé de Gambie ont été retrouvés morts, menottés ensemble près de la ville de Kenitra, apparemment après être tombés d’un bus, selon l’AMDH. «C’est un énorme pas en arrière pour le Maroc», déclare Mme Maleno Garzon, basée à Tanger depuis plus de 15 ans. «En voyant les autorités marocaines arrêter ces migrants, les Marocains sup- posent automatiquement qu’ils sont des criminels et cela nourrit le racisme et la xénophobie», dé- plore-t-elle. Résultat, plusieurs migrants disent ne sortir en public qu’en groupe, afin de repousser d’éventuelles attaques. «Même lorsque vous êtes au travail, votre cœur n’est pas en paix», affirme une ressortissante ivoirienne de 39 ans, qui n’a donné que son prénom, Pelagie. «Nos enfants sont terrorisés. On ne peut même pas aller à l’épicerie sans avoir peur de se faire agresser», dit-elle en- core. Pour Patricia G., 36 ans, également de Côte d’Ivoire, «il y a une grande différence entre le discours officiel et la réalité. Nous voyons que le roi veut que nous ayons nos droits, mais ce n’est pas toujours facile avec les autorités ici». * Traduction autorisée de l’article de Aida Alami «Morocco Unleashes a Harsh Crackdown on Sub-Saharan Migrants», paru dans The New York Times le 22 octobre 2018. https://www.yabiladi.com/articles/details/70289/maroc-laisse-libre-cours-repression.html

Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 83 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn HUFFPOST MAGHREB Le GADEM dénonce les expulsions abusives et les conditions de détention des migrants au Maroc

11/10/2018 Salma khouja GADEM - Fin septembre, le Groupe antiraciste d’Accompagnement et de Défense des Etrangers et Migrants (GADEM) publiait “Coûts et blessures”, un rapport à charge sur le traitement des migrants dans la région de Tanger. L’association organisait aujourd’hui une conférence de presse en son siège à Rabat, pour présenter un nouveau document complémentaire, baptisé “Expulsions gratuites”. Pour le GADEM, qui affirme que plus de 7.000 personnes ont été déplacées de Tanger vers les pro- vinces du sud au cours des mois de juillet-août-septembre, la situation des migrants à désormais empiré avec la multiplication d’expulsions. “On a reçu depuis le 2 octobre des informations de plus en plus concrètes d’expulsions”, affirme au cours de la conférence Camille Denis, coordinatrice du GADEM.

Dans ce nouveau rapport, l’association recense 89 personnes expulsés en dehors du territoire natio- nal entre septembre et octobre dernier, dont au moins six mineurs, “un chiffre jamais atteint depuis 2005”, affirment les membres de l’association. Des détentions abusives Au cours de la conférence, la coordinatrice a dénoncé longuement les conditions de détention de certains migrants, notamment au sein du commissariat central de Tanger, où se trouveraient les personnes visées par des expulsions. “C’est un lieu de tri, certaines personnes témoignent que des forces de l’ordre y contrôlent des passeport”. Ainsi le GADEM affirme que le commissariat sert de “base pour les expulsions”. Camerounais, Sénégalais, Guinéens... y seraient “entassés” au terme d’opérations ciblant “des personnes noires étrangères au Maroc”. Autant de personnes qui témoignent être restées plus d’un mois au commissariat. Certains affirment avoir été détenus dans un sous sol, dans ce qu’ils désignent comme des “garages”, avec des matelas à même le sol, sans accès aux toilettes le soir ni vêtements de rechange. “Quelques-uns ont été ar- rêtés en septembre quand il faisait encore très chaud, en short et en t-shirt, et souffrent maintenant du froid”, explique Camille Denis. “On parle de 142 personnes maintenues dans ce commissariat, dont 10 mineurs”. “Expulsions gratuites” “La décision de reconduite aux frontières ou d’une expulsion est prise par l’administration marocaine (le ministère de l’Intérieur). Elle doit être notifiée par écrit, motivée et communiquée à la personne concernée”, explique le rapport. Or selon le GADEM, aucune des personnes expulsées interrogées au cours de l’enquête n’a été informée de ses droits. L’association évoque notamment le cas d’un Camerounais blessé à la tête qui, après une courte hospitalisation, a été ramené au commissariat le soir même et expulsé le lendemain au Cameroun. Ces expulsions, à ne pas confondre avec des reconduites aux frontières, sont menées, selon l’asso- ciation, dans un cadre irrégulier. “Une expulsion n’a pas pour but de mettre fin à un séjour irrégulier, mais d’éloigner une personne étrangère dont la présence constitue une ‘menace grave pour l’ordre public’”. Reste que cette “menace grave pour l’ordre public” n’est pas défini par la loi et ouvre ainsi la porte à des interprétations pouvant justifier une expulsion. “Cette notion, du fait même du flou qui- l’en

84 Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn toure, ouvre la voie à l’arbitraire en l’absence d’une nomenclature claire et précise des actes qui peuvent être qualifiés d’atteintes à l’ordre public”, poursuit le rapport. Ainsi, pour le GADEM, cette qualification peut justifier “une décision d’expulsion prise à l’encontre d’une personne étrangère”. L’association observe cependant que ces expulsions visent principale- ment les personnes originaires d’Afrique de l’Ouest et Centrale, dénonçant leur caractère discrimi- natoire. La répression cible les noirs mais la restriction à l’immigration touche tout le monde” Camille Denis, Coordinatrice du GADEM Le GADEM a bien l’intention de maintenir la pression sur l’État alors que quelques semaines nous sépare de la Conférence mondiale de la Migration, qui aura lieu le 10 et 11 décembre à Marrakech. “En décembre, de nombreux gouvernements et organisations internationales seront présentes à Marrakech, avec un discours ultra consensuel. Il est temps que les gens se rendent comptent que sur le terrain, on est dans une situation assez catastrophique”, déclare Camille Denis au HuffPost Maroc. Et les répressions qui ne touchent pas que les migrants subsahariens. “Cet été, il y a eu des missions de police pour gérer le cas des mineurs marocains non accompagnés en France. Même au nord, il y a eu des déplacements de mineurs marocains vers les provinces du sud. La répression cible les noirs mais la restriction à l’immigration touche tout le monde”, nous dit-elle encore. Le GADEM dénonce les expulsions abusives et les conditions de détention des migrants au SALMA KHOUJA/HUFFPOST MAROC L’Union européenne dans une trajectoire “inquiétante” Une nouvelle politique répressive que certains incombent à la pression de l’Union européenne. Ce- pendant, pour Camille Denis, si les négociations avec l’UE ne sont pas toujours faites sur un parfait pied d’égalité, le Maroc n’est pas forcément victime de ces accords: “Le Maroc a toujours eu une certaine place dans la collaboration avec l’UE. Au Niger par exemple, on n’est pas du tout au même niveau, le contrôle de la migration leur est pratiquement imposé dans des cadres de missions an- ti-terroristes. Ici on parlera de coopération, le Maroc ne subit pas à ce point-là les choses et surtout, personne ne lui a demandé, quand il reçoit des fonds, d’agir de cette manière”. Pour Mehdi Alioua, membre fondateur du GADEM et sociologue, la question de l’externalisation des frontières de l’UE se fait de plus en plus préoccupante. “Sur la question de l’UE, on est préoccupé car depuis Schengen, l’Union prépare la question de l’externalisation du contrôle aux frontières. Jamais ils ne se sont souciés de la manière dont les pays limitrophes allaient contrôler les migrants. Des états européens prennent parole avec les pires dictatures d’Afrique comme l’Erythrée et le Sud Soudan. On commence à avoir des milices qu’on accusait, il n’y a pas si longtemps, de génocides, à qui on demande maintenant de contrôler des frontières de plus en plus éloignées de l’Union. Ils créent des situations conflictuelles, et nous ramènent en arrière”. Mehdi Alioua craint notamment que le manquement aux droits des migrants puisse, à terme, avoir des conséquences sur ceux des Marocains. “Quand l’État de droit n’est pas respecté pour les étran- gers, il ne l’est pas non plus pour les Marocains eux-mêmes. On demande donc à l’Union d’arrêter de donner des signaux sécuritaires dans des pays démocratiquement fragiles”. https://www.huffpostmaghreb.com/entry/migrants-le-gadem-alerte-sur-les-expulsions-abusives_ mg_5bbf4168e4b0bd9ed5576e7a

Le GADEM dénonce des mises en scène cherchant à accuser les migrants de violence 23/10/2018 Salma khouja GADEM - Depuis plusieurs semaines déjà, des organisations de défense des migrants au Maroc dé- noncent des arrestations, détentions, voire expulsions illégales de migrants dans la région du nord

Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 85 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn du royaume.dans la région de Tanger. L’association organisait aujourd’hui une conférence de presse en son siège à Rabat, pour présenter un nouveau document complémentaire, baptisé “Expulsions gratuites”. Pour le GADEM, qui affirme que plus de 7.000 personnes ont été déplacées de Tanger vers les pro- vinces du sud au cours des mois de juillet-août-septembre, la situation des migrants à désormais empiré avec la multiplication d’expulsions. “On a reçu depuis le 2 octobre des informations de plus en plus concrètes d’expulsions”, affirme au cours de la conférence Camille Denis, coordinatrice du GADEM. Cette semaine, le GADEM (Groupe antiraciste d’accompagnement et de défense des étrangers et mi- grants), a partagé sur son site de nouveaux détails inquiétants sur la situation des migrants à Tanger. Selon l’association, les autorités ont tenté de mettre en scène des affrontements entre migrants et la police dans le but de produire une vidéo les accusant de violence.

Ainsi, selon le GADEM, le samedi 20 octobre dernier, 38 migrants détenus au commissariat central de Tanger “hors tout cadre juridique dans le sous-sol”, ont été placés dans un bus toute la journée “sans eau ni nourriture”, pendant que dans le commissariat les autorités “fabriquaient de toute pièce des preuves”. “Mise en scène” D’après les informations reçues par le GADEM, les membres des forces de l’ordre présents dans les bus auraient informé les migrants qu’ils seraient transportés à l’aéroport “en vue de leur renvoi de force vers leur pays d’origine”, affirme le groupe. “Ils ne seraient finalement pas allés au bout de ce premier objectif, mais auraient mis en scène et filmé des violences à leur encontre allant jusqu’à se battre entre eux pour faire croire que les per- sonnes maintenues étaient les auteures de ces violences. Ils auraient également filmé des vitres qu’ils auraient eux-mêmes préalablement brisées ainsi que l’utilisation de drogues, afin d’accuser les personnes maintenues”. Des vidéos qui n’ont pas encore été révélées au grand public. Et pour cause, le GADEM affirme avoir justement réagi pour éviter toute diffusion de ces vidéos. “A notre connaissance, aucune vidéo n’a été diffusée pour le moment, le but pour nous étant de justement prévenir toute utilisation de ces mises en scène contre l’intérêt des personnes maintenues arbitrairement dans le commissariat cen- tral de Tanger” explique au HuffPost Maroc Camille Denis, coordinatrice du GADEM. “Nous voulions que l’information soit diffusée rapidement pour faire en sorte que cette information soit rendue publique et archivée avant toute utilisation éventuelle par les autorités marocaines”, continue-t-elle. Pour l’instant, le GADEM ne sait pas si les vidéos risquent toujours d’être dévoilées ou non. Les migrants de retour au commissariat A la fin de la journée, les personnes placées dans les bus “auraient finalement été reconduites au sous-sol du commissariat central de Tanger” précise le GADEM dans un communiqué. Toujours selon la même source, ce ne serait pas la première fois qu’une telle mise en scène est organisée par les autorités: “nous avons déjà des témoignages de personnes relatant des faits simi- laires lors d’arrestations à Tanger. Des migrants ont déjà été arrêtés, puis transportés près d’un lieu d’embarcations pour être pris en photo près d’elles afin de simuler un flagrant délit d’émigration irrégulière et justifier l’arrestation”, explique Camille Denis. L’association dénonce également des “expulsions abusives” commises par les autorités marocaines ces derniers mois. Le GADEM recense 89 personnes expulsées en dehors du territoire national entre septembre et octobre dernier, dont au moins six mineurs, “un chiffre jamais atteint depuis 2005”, affirment ses membres.

86 Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn “Rappelons que parmi les 38 personnes maintenues arbitrairement dans le commissariat central de Tanger se trouvent toujours huit mineurs, dont un demandeur d’asile, et quatre personnes grave- ment malades qui n’ont reçu aucun soin” précise l’organisation dans un communiqué. https://www.huffpostmaghreb.com/entry/le-gadem-denonce-des-mises-en-scene-cherchant-a-ac- cuser-les-migrants-de-violence_mg_5bcee2e8e4b0a8f17ef02541

Le Maroc renvoie dans leurs pays 141 migrants subsahariens ayant tenté de traverser la frontière avec Melilla 22/10/2018 Anaïs Lefébure Le Maroc a décidé de renvoyer vers leurs pays d’origine tous les migrants clandestins subsahariens ayant participé, dimanche 21 octobre au matin, à l’assaut de la clôture frontalière entre le royaume et l’enclave espagnole de Melilla, annonce ce lundi le ministère de l’Intérieur dans un communiqué. Environ 300 personnes ont tenté le franchissement et 200 y seraient parvenues. “Les forces publiques sont intervenues pour mettre en échec cette tentative d’assaut et ont procédé à l’arrestation de 141 clandestins”, précise le ministère, ajoutant que 12 militaires et un membre des forces auxiliaires ont été blessés à des degrés divers lors de cette opération, avant d’être évacués vers l’hôpital de Nador pour être soignés. Lors de la tentative de passage illégal de la frontière, une personne est décédée après être tombée du haut de la clôture et 22 migrants ont été blessés par les fils barbelés et transférés à l’hôpital pour recevoir les soins nécessaires, souligne le ministère. “Suite à ces actes illégaux, les autorités marocaines ont décidé de refouler vers leurs pays d’origine tous les participants à cette opération d’assaut et ce, conformément aux lois en vigueur”, conclut la même source. 55 migrants ayant réussi à franchir la clôture auraient par ailleurs été refoulés vers le Maroc par l’Es- pagne, selon l’activiste et militante des droits des migrants Helena Maleno, comme elle l’a annoncé sur Twitter: “Le gouvernement renverra en express 55 personnes qui sont entrées hier à Melilla. Dans le fan- tasme raciste de la ‘sécurité’ ils oublient l’obligation de se conformer aux droits humains”. Une information également annoncée par l’agence de presse espagnole EFE, qui précise que ce re- tour au Maroc se base sur l’application de l’accord de circulation et de réadmission des étrangers, signé en 1992 et réactivé en août dernier au grand dam des défenseurs des droits humains. Le gouvernement espagnol est régulièrement pointé du doigt par les ONG de défense des droits humains pour ces opérations de refoulement ”à chaud” des migrants clandestins, notamment per- mises par cet accord de réadmission signé entre l’Espagne et le Maroc en 1992. Les opérations d’arrestation et de déportation des migrants subsahariens par le Maroc vers le sud du pays ont été par ailleurs vivement dénoncées par le Groupe antiractiste d’accompagnement et de défense des étrangers et migrants (GADEM). Dans un rapport publié fin septembre, l’association condamnait ces “expulsions abusives” et déplorait les mauvais traitements et conditions de déten- tion vécues par les migrants subsahariens, témoignages à l’appui. Fin août, le ministre des Affaires étrangères Nasser Bourita, le ministre de l’Intérieur Abdelouafi Laftit et le ministre délégué chargé des MRE et de la migration Abdelkrim Benatiq ont rencontré les ambassadeurs africains à Rabat pour évoquer avec eux la question des migrants subsahariens clan- destins présents sur le territoire marocain.

Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 87 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn L’annonce du renvoi d’une partie d’entre eux vers leurs pays d’origine avait été faite à cette occasion, et chaque ambassade africaine a été chargée de participer à l’identification de ses ressortissants et à leur rapatriement. https://www.huffpostmaghreb.com/entry/le-maroc-renvoie-dans-leurs-pays-141-migrants-sub- sahariens-ayant-tente-de-traverser-la-frontiere-avec-melilla_mg_5bcdcc35e4b0d38b587a5e98 TELQUEL Violences et mauvais traitements des migrants arrêtés : un rap- port-choc du GADEM

12/10/2018 Anaïs Lefébure Sur la base d’une enquête de terrain auprès de migrants arrêtés par les autorités marocaines, l’as- sociation GADEM de défense des migrants dénonce des conditions de détentions «inhumaines», «violences verbales et physiques»,» expulsions et refoulements en dehors de tout cadre légal»... Pour Abderrahman Tlemçani, président du Groupe antiracisme d’accompagnement et de défense des étrangers et migrants (GADEM), « l’arsenal juridique compris dans la loi 02-03 qui réglemente la migration n’est absolument pas respecté ». Avec ses équipes, il a enquêté sur le terrain et par té- léphone auprès de migrants subsahariens arrêtés par les autorités marocaines, et a comparé leurs témoignages avec les dispositions légales en vigueur. Selon un rapport intitulé Expulsions gratuites et présenté le 11 octobre au siège de l’association à Rabat, le GADEM a recensé, de septembre à début octobre, 89 personnes expulsées en dehors du territoire, dont au moins six mineurs. « Un chiffre jamais atteint depuis les événements de Ceuta et Melillia de septembre et octobre 2005 », déplore le président de l’association. Et, ce sont au total 142 personnes, dont au moins dix mineurs, qui ont été arrêtées ou maintenues en détention en vue de leur éloignement du sol marocain. Arrestations violentes Selon les témoignages recueillis par le GADEM, les arrestations des migrants « se poursuivent à Tanger, principalement dans les quartiers de Branès, Boukhalef et Mesnana ». Et d’ajouter, que les forces de l’ordre peuvent faire irruption de manière violente dans les domiciles, comme en témoigne B., originaire du Sénégal : « Le 11 septembre, ils sont venus à huit heures à la maison. Deux per- sonnes en cagoule m’ont neutralisé et mis à terre. J’ai commencé à parler et à demander ce qui se passait. Deux ont commencé à me frapper au niveau des côtes avec des coups de poing ». Selon le rapport, les autorités arrêtent également dans la rue, comme le rapporte H., originaire du Cameroun : « J’étais en train de marcher quand j’ai été serré par un routard. J’ai couru et perdu une chaussure en route. Ils m’ont mis dans la voiture et ont arrêté 11 autres personnes en deux heures ». Dans une récente interview accordée à TelQuel, le directeur de l’immigration et de la surveillance des frontières au ministère de l’Intérieur, Khalid Zerouali, précisait « que parmi les migrants présents sur le territoire marocain, il y a une grande partie qui a accepté de s’installer chez nous et qui est la bienvenue. Il y a effectivement 50.000 régularisés, mais aussi ceux qui ne sont pas régularisés et qui ne sont pas dérangés parce qu’ils évoluent dans la société ».

« Détentions dans des conditions inhumaines » Une fois en « rétention » administrative au commissariat, les migrants rapportent des durées de sé- jour de plusieurs semaines, alors que la loi 02-03 fixe à 15 jours la durée maximale de prolongation

88 Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn du maintien. Au commissariat central de Tanger, les personnes sont « placées dans le sous-sol qui, d’après les vidéos et les descriptions auxquelles le GADEM a pu avoir accès, ressemble à un garage délimité par des barrières de sécurité (…) un espace insuffisant pour un groupe qui peut atteindre de 90 à 100 personnes », rapporte le GADEM. Sans évoquer les conditions dans lesquelles les personnes sont arrêtées ni celles qu’elles vivent une fois conduites au commissariat, le wali Khalid Zerouali affirmait dans un récent entretien à l’agence de presse espagnole EFE que ces arrestations ne concernent que « les organisateurs de la traite hu- maine ». Le responsable assurait également que les candidats à l’émigration clandestine « ne sont pas emprisonnés. » Les personnes « dorment à même le sol » et se plaignent du froid, signale de son côté le GADEM. Et d’indiquer qu’un seul sanitaire est prévu et qu’aucune douche n’est disponible : « De plus, le sanitaire n’est pas accessible la nuit et les personnes maintenues sont obligées d’uriner dans des bouteilles en plastique ». Pour se nourrir, elles reçoivent uniquement du pain, de l’eau et du lait, parfois une seule fois par jour. Déplacements « forcés illégaux » Dans le commissariat central de Tanger, les autorités procèdent, selon le GADEM, à un tri entre les « personnes à déplacer de force (dont les femmes et les enfants) et celles à expulser ». Les dépla- cements forcés « vers des villes plus au sud, principalement Tiznit, sont toujours opérés dans le but d’éloigner les personnes ciblées des zones frontalières » et « n’entrent dans aucun cadre juridique en vigueur ». Du côté du ministère de l’Intérieur, ces déplacements sont considérés comme une « réinstallation [des] migrants loin du danger« . Pour le département de Abdelouafi Laftit, comme l’indiquait Khalid Zerouali, les migrants sont « soit séquestrés dans des maisons par des réseaux de trafic d’êtres hu- mains, soit ils sont dans les forêts […] Nous protégeons ces migrants en ne les laissant pas s’installer dans les forêts, car ces opérations ont pour objectif de ne pas les laisser en proie aux réseaux de trafic ». Pour le GADEM, les voyages se font en bus, dans des conditions « insoutenables » : « Les gens al- laient aux toilettes dans le bus », rapporte le sénégalais B.« Ils ne nous ont pas donné à manger sauf des bouts de pain avec un peu de salade. On était menottés deux par deux », explique B.O., égale- ment originaire du Sénégal. Une version qui diffère toutefois de celle de Khalid Zerouali pour qui « le Maroc les transporte dans des cars de passagers, dans le respect total de leur dignité et des lois […] si une personne se sent injustement traitée [elle peut recourir] à la justice, mais également [au] CNDH qui a de très bonnes relations avec les associations de migrants. S’il y a des recommandations de la justice ou du CNDH, nous sommes prêts à coopérer« . Expulsions hors des procédures Alors que la décision d’une reconduite à la frontière ou d’une expulsion doivent être notifiées par écrit, motivées et communiquées à la personne concernée en vertu des dispositions légales, le GADEM a constaté, sur la période d’enquête, qu’aucune décision n’a été formalisée ni notifiée. « Chaque jour, dans le commissariat central, les forces de l’ordre procèdent à un appel des noms de personnes transférées à l’aéroport pour être renvoyées dans leur pays d’origine ». Ces appels quoti- diens peuvent donner lieu à des altercations entre les personnes maintenues et les forces de l’ordre, déplore le rapport : « notamment le 26 septembre, jour au cours duquel un ressortissant camerou- nais a été gravement blessé ». B., originaire de Côte d’Ivoire, rapporte son expulsion : « Le 28 septembre, ils m’ont appelé. Ils m’ont donné du pain et du lait. Ils m’ont menotté, mis dans le bus et en route pour l’aéroport ». Les personnes attendent ensuite dans le bus jusqu’à l’heure du vol, et passent par une salle d’attente où leurs menottes sont alors retirées « pour ne pas attirer l’attention des voyageurs », explique T., originaire du Cameroun. Les pays d’origine « participent activement aux expulsions » Selon l’association, « les autorités consulaires des pays d’origine participent activement aux expul- sions de leurs ressortissants. Pratiquement toutes les personnes interviewées parlent d’un entretien avec un représentant des autorités consulaires au commissariat central ou dans un bureau situé près

Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 89 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn du Grand stade de Tanger, dans le quartier Hay Hassani ». Pour A.B., originaire du Cameroun, « c’est un retour forcé réalisé en complicité avec les soi-disant représentants de nos pays ». Une fois arrivées dans leur pays d’origine, les personnes subiraient un interrogatoire à l’aéroport de destination, puis seraient relâchées généralement sans avoir pu emporter des affaires avec elles. Souvent, elles n’ont pas d’argent pour rejoindre leurs proches : « On nous avait promis de nous don- ner 100.000 francs (au départ du Maroc, ndlr), mais on ne nous a rien donné », témoigne B., expulsé au Sénégal. Khalid Zerouali précisait quant à lui que les autorités marocaines travaillent « avec l’OIM (Organisa- tion Internationale pour les Migrations) pour leur rapatriement : le ministère de l’Intérieur s’occupe des billets et l’OIM donne un pécule post-rapatriement. Depuis 2004, 22.000 personnes ont ainsi été rapatriées de manière durable, puisqu’elles sont réintégrées dans leur société ». Le président du GADEM, Abderrahman Tlemçani, qui a par ailleurs lancé une campagne de sensibili- sation intitulée Coups et blessures, souhaite « avoir une réaction de la part des autorités gouverne- mentales par rapport à ces constats » et ouvrir « un débat pour que ces situations puissent cesser ». https://telquel.ma/2018/10/12/violences-et-mauvais-traitements-des-migrants-arretes-un-rap- port-choc-du-gadem_1613939

Droits des migrants : quel cadre légal les autorités doivent-elles respecter ?

25/10/2018 Elsa walter Arrestations, détentions, déplacements forcés, expulsions... Est-ce légal ou pas ? Le juriste spécialisé en droit d’asile et migration, Younous Arbaoui, explique à TelQuel les contours du cadre juridique que les autorités marocaines doivent respecter dans la gestion de la question migratoire. Se basant sur des enquêtes de terrain ayant donné lieu à deux rapports (« Coûts et blessures » et « Expulsions gratuites »), le Groupe antiracisme d’accompagnement et de défense des étrangers et migrants (GADEM) dénonce le « non-respect de l’arsenal juridique compris dans la loi 02-03 qui réglemente la migration ». Un avis partagé par plusieurs associations de défense des droits des migrants, mais dont le wali Khalid Zerouali, directeur de l’immigration et de la surveillance des fron- tières au ministère de l’Intérieur, se défend. Alors que le ministère vient d’annoncer 141 nouvelles expulsions suite à la reconduite au Maroc des migrants ayant escaladé la frontière de Melilia le 21 octobre, Younous Arbaoui, responsable du Plaidoyer et Coordination de la Plateforme Nationale de Protection Migrants (PNPM) et chercheur invité en droit d’asile et migration auprès de l’Université Libre d’Amsterdam, décrypte à la lumière de la loi 02-03 et des traités internationaux signés par le Maroc, ce que les autorités marocaines ont le droit de faire ou pas en la matière. TelQuel : Quel est le cadre juridique pour les arrestations de migrants ne disposant pas de titre de séjour sur le sol marocain ? Younous Arbaoui : L’arrestation d’un migrant ne disposant pas de titre de séjour peut être effectuée suite au contrôle dans le cadre de l’article 40 de la loi 02-03 selon lequel le migrant doit présenter, à toute réquisition des agents chargés du contrôle, le document qui lui permet de séjourner sur le territoire marocain. Il est important de noter que, puisque la loi 02-03 ainsi que la Constitution, mentionnent la suprématie des conventions internationales, l’arrestation doit se faire en respectant

90 Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn les droits humains, et ce en particulier l’usage « proportionnel » de la force. Avez-vous connaissance d’arrestations effectuées en dehors du cadre légal ? Différentes organisations, en particulier le GADEM, ont enregistré et communiqué des cas d’arresta- tions collectives de migrants ayant des cartes de séjour. Cette pratique contredit l’esprit de l’article 40 de la loi 02-03. En général, les arrestations collectives ne sont pas conformes à cet article étant donné que l’administration ne contrôle pas au préalable si les personnes ont des titres de séjour avant de les arrêter. Le contrôle se fait souvent post-arrestation. Est-il légal d’arrêter des migrants mineurs ? Est-ce pratiqué par les autorités marocaines ? La loi 02-03 n’interdit pas l’arrestation des mineurs. L’arrestation et la détention des mineurs ne sont non plus interdites par la Convention internationale relative aux droits des enfants (article 37). Pourtant, il est important de noter que selon cette même Convention (article 37-b), l’arrestation, la détention ou l’emprisonnement d’un enfant doit n’être qu’une mesure de dernier ressort et être d’une durée aussi brève que possible. De plus, article 37-d de la convention dispose que les mineurs privés de liberté ont le droit d’avoir rapidement accès à l’assistance juridique ou à toute autre assistance appropriée, ainsi que le droit de contester la légalité de leur privation de liberté devant un tribunal et à ce qu’une décision rapide soit prise en la matière. Selon le GADEM, des mineurs ont été arrêtés au cours des mois derniers. Quelles sont les conditions légales de la rétention administrative des migrants arrêtés ? L’article 34 de la loi 02-03 réglemente la rétention administrative quand le migrant fait l’objet d’une décision d’expulsion ou de reconduite à la frontière, alors qu’il ne peut pas quitter immédiatement le territoire marocain. La rétention doit être « absolument nécessaire pour son départ » et doit être effectuée par « décision écrite motivée ». L’article 9 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques dispose que tout individu arrêté sera informe, au moment de son arrestation, des raisons de cette arrestation et recevra notification, dans le plus court délai. Quelle est la durée maximale, et dans quelles conditions doit-elle s’effectuer ? La durée maximale est de 26 jours (1+15+10 jours). Selon l’article 35 de la loi 02-03, quand un délai d’un jour s’est écoulé depuis la décision de rétention, le tribunal est saisi pour statuer après audi- tion de l’intéressé en présence de son avocat sur la rétention. La rétention prend fin au plus tard à l’expiration d’un délai de 15 jours. Ce délai peut être prolongé pour une durée maximale de 10 jours par le tribunal, en cas de menaces pour l’ordre public, ou si ce délai supplémentaire est nécessaire pour obtenir le document de voyage nécessaire pour réaliser le départ de la personne en question. Le migrant doit immédiatement être informé de ses droits par l’intermédiaire d’un interprète. De plus, le procureur du roi doit aussi immédiatement être informé. Selon l’article 36, pendant toute la durée du maintien de l’étranger, le procureur du roi est tenu de se transporter sur les lieux et de véri- fier les conditions du maintien. Pendant cette même période, l’intéressé peut demander l’assistance d’un interprète, d’un médecin ou d’un avocat et peut, s’il le désire, communiquer avec le consulat de son pays ou avec une personne de son choix ; il en est informé au moment de la notification de la décision de maintien. Il est important de signaler que selon le même article, la rétention doit se faire dans des locaux dont les modalités de fonctionnement et d’organisation doivent encore être fixées par voie réglementaire. Les autorités ont-elles le droit de faire irruption dans les domiciles ? Si oui, sous quelles conditions ? L’article 10 de la Constitution dispose que « le domicile est inviolable, les perquisitions ou vérifica- tions ne peuvent intervenir que dans les conditions et les formes prévues par la loi ». Selon l’article 62 du Code de la procédure pénale, les irruptions dans les domiciles ne peuvent se faire qu’entre 6 heures et 21 heures, cela sur autorisation écrite du procureur. Selon l’article 17 du Pacte interna- tional relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), « nul ne sera l’objet d’immixtions arbitraires ou illégales dans sa vie privée, sa famille et son domicile ».

Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 91 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn Les déplacements forcés vers le sud du pays en bus sont-ils légaux ? La loi 02-03 n’aborde pas les déplacements forcés au sein du territoire marocain. Mais selon l’article 41, l’administration peut interdire à un migrant ne disposant pas de titre de séjour de résider dans une ou plusieurs provinces. Pour prendre cette décision et si la personne en question refuse de la respecter, il est donc possible qu’un déplacement forcé soit effectué. Mais, selon le même article 41, l’interdiction de résidence doit être justifiée par l’attitude et les an- técédents de l’étranger. La décision doit donc être prise sur une base individuelle et ne peut pas être effectuée collectivement. Elle peut être individuellement justifiée, par exemple, quand un individu a tenté plusieurs fois de franchir les frontières maritimes sans respecter les lois en vigueur. On peut aussi justifier un déplacement forcé « individuel » par l’obligation positive de l’Etat consis- tant en la protection du droit à la vie. Selon l’article 6 du PIDCP, le droit a la vie est inhérent a la personne humaine et doit être protégé par la loi. L’Etat est donc invité à prendre des mesures pour protéger les vies. Ces mesures doivent toujours respecter les autres droits humains. Dans quel cadre juridique les autorités espagnoles peuvent-elles renvoyer vers le Maroc des mi- grants ayant passé la frontière de Sebta ou Melilia ? Dans le cadre de l’accord de 1992 relatif à la circulation des personnes en transit et à la réadmis- sion des étrangers entrés irrégulièrement. Cet accord ne permettait dans un premier temps que la réadmission des ressortissants marocains qui passent irrégulièrement la frontière. Concernant les migrants subsahariens, les gouvernements espagnol et marocain ont adopté, en 2005, suite à une arrivée massive à Sebta et Melilia, un « accord exceptionnel et spécifique » pour procéder au retour des migrants subsahariens entrés illégalement en Espagne. Dans quel cadre juridique le Maroc peut-il coopérer avec les États des ressortissants migrants pour les contraindre à retourner dans leur pays d’origine ? Dans le cadre des accords bilatéraux de réadmission ou des accords ad hoc entre le Maroc et les pays d’origine. Il est important de souligner ici que cette forme de retour forcé [il existe également un pro- gramme de retour volontaire, NDLR], est possible juridiquement parlant, mais il doit s’effectuer en respectant les droits humains, en particulier le principe de non-refoulement, l’usage proportionnel de la force et les autres droits qui sont en jeu au cours de la préparation du renvoi. Toute mesure prise pour préparer et réaliser le renvoi vers le pays d’origine doit donc respecter les droits humains. Il est aussi important de prendre en compte les risques que peuvent rencontrer les migrants dans leur pays d’origine, par exemple l’emprisonnement à cause de « l’émigration illégale » et la persécution dans le pays d’origine. https://telquel.ma/2018/10/25/droits-des-migrants-quel-cadre-legal-les-autorites-marocaines- doivent-elles-respecter_1615493

Kamleen, le collectif associatif qui veut concilier politique, mili- tantisme et culture

23/10/2018 Houssam Hatim Coding, cinéma, théâtre, musique, rencontres… Pour sa première édition, le collectif Kamleen veut faire de son événement une fête annuelle. Les quinze associations ambitionnent de réunir artistes, intellectuels, acteurs, associatifs, politiques et citoyens.

92 Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn Mouvement Clarté ambition courage (CAC), Debatear, Eac-L’Boulevart, Gadem, Tilila… Au total, ce sont quinze associations actives dans les sphères culturelles, sociales et politiques qui font la richesse du collectif Kamleen. Le choix de ces associations ? « On partage tous les mêmes valeurs de liberté et de vivre-ensemble », explique Nada El Harif, du mouvement CAC. « Certains vont les exprimer à travers le débat, le militantisme citoyen et/ou politique. D’autres le feront par le biais du théâtre, du cinéma, du cirque, de la musique des arts plastiques ou de la performance », poursuit-elle. Partir de ce qui existe déjà Créé en 2017, ce collectif ambitionne de créer un événement annuel où se retrouvent artistes, in- tellectuels, acteurs, associatifs, politiques et citoyens. Pour cette première édition, prévue les 27 et 28 octobre au Centre culturel de l’Agdal et à la salle Allal El Fassi, le mot d’ordre est simple : une fête où se rencontrent toutes les générations pour une déambulation collective de deux jours, mêlant spectacles, débats, projections et rencontres. « Une fête où l’on rêve collectivement de la société que nous voulons, en sachant qu’on peut y apporter chacun quelque chose de nouveau », espèrent les organisateurs. Après la parade d’ouverture, la fête sera inaugurée par « Code & Robotics for kids », deux ateliers programmés pour les enfants de 6 à 14 ans. S’ensuivra une conférence autour de la ville de Tanger et un spectacle de cirque, assuré par la troupe Colokolo. A 14 heures, le public aura rendez-vous avec Selma Mhaoud, auteur du livre Les champions nationaux – L’équation du développement au Maroc, publié dans la collection Les Presses de l’Université Citoyenne (fondation HEM) aux éditions En toutes lettres. Migration, Parlement et valeurs Le Groupe antiraciste d’accompagnement et de défense des étrangers et migrants (GADEM) pro- posera, le jour même, des activités tirées de sa mallette pédagogique « Vivre ensemble au Maroc ». L’atelier permettra à un jeune public (de 7 à 14 ans) de développer ses connaissances sur les mi- grations. Le septième art n’est pas en reste, avec la projection du dernier long-métrage de Faouzi Bensaidi, Volubilis, par l’Association des rencontres méditerranéennes du cinéma et des droits de l’Homme (ARMDCH). Au programme également, une pièce de théâtre-forum produite par l’association Tilila. Intitulée Bar- lamane Chari3 (« Parlement de la rue »), elle reproduit une scène du Parlement, avec une rencontre entre le député Omar Balafrej et le dramaturge , et permettra au public de prendre la parole. Au cours de cet exercice maïeutique, les deux intervenants feront parler les participants de leurs perceptions, de leurs vécus, de leurs choix et leurs préférences dans le but d’aboutir à un mind mapping des valeurs humanistes endogènes. Cette première journée sera clôturée par un concert assuré par l’association Eac-L’Boulevart. Corruption sexuelle et reddition des comptes Le 28 octobre, des films d’animation conçus par la Cimade et les associations Trombone et Cumulo Nimbus, aborderont les thèmes du parcours migratoire et de la discrimination lors d’une séance dédiée aux enfants âgés de 7 à 12 ans. La discrimination fera également l’objet d’une conférence animée par le Gadem et l’Institut Prometheus, suite à la publication du rapport « Etat des lieux des discriminations ». Simultanément, avec une master-class animée par le réalisateur Faouzi Bensaidi, la section maro- caine de l’ONG Transparency International abordera le thème de la corruption sexuelle, considé- rée comme « la grande oubliée du législateur marocain« . La photographie est également au pro- gramme, avec une exposition initiée par l’Institut Prometheus ainsi que son concours « Flouss Cha3b » (« Argent du peuple »), axé sur « l’action de sensibilisation sur la redevabilité et la reddition des comptes. » Le collectif Théâtre de l’Opprimé de Casablanca proposera un spectacle de théâtre de rue, avec un format qui réunit l’art de la Halqa et la technique du théâtre-forum. Une carte blanche sera offerte à l’intellectuel Ahmed Assid, suite au lancement de son émission sur YouTube « Éclairages ». Et de clôturer les festivités avec du Jazz Kamleen. https://telquel.ma/2018/10/23/kamleen-le-collectif-associatif-qui-veut-concilier-politique-militan- tisme-et-culture_1615074

Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 93 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn L’ÉCONOMISTE Maroc : Plus de 6.500 migrants arrêtés depuis août

04/10/2018 Le GADEM (Groupe antiraciste de défense des migrants) s’insurge contre le mauvais traitement des migrants au Maroc. Dans un rapport publié sur les derniers événements survenus dans les villes du Nord (Tanger, Nador...), le groupe a dénoncé les arrestations, les actes de violence et les déplace- ments forcés des migrants subsahariens dans d’autres villes, afin de les éloigner des enclaves de Sebta et Melilia. Au total, «plus de 6.500 personnes ont été arrêtées principalement à Tanger, et déplacées de force sur le territoire marocain depuis le début du mois d’août», souligne le document. «Ce chiffre pourrait être plus important encore en prenant en compte l’ensemble des opérations sur tout l’été et sur tout le territoire, et en considérant que les arrestations collectives et nombreuses pouvaient atteindre un total de 500 personnes en une journée, voire plus», ajoute le GADEM. D’après les investigations de terrain, les irruptions dans les domiciles se font dans les quartiers de Mesnana, Boukhalef et Branès, à Tanger «généralement de force, la nuit ou au petit matin». Plusieurs images et vidéos ayant circulé sur les réseaux sociaux et dans certains médias ont montré les conditions dans lesquelles les migrants sont mis dans des bus et transportés dans d’autres villes. Au moins deux migrants ont péri durant ses opérations à Kénitra. Le gouvernement s’est récemment prononcé sur cette question qui secoue les relations entre le Maroc et l’UE après les multiples cri- tiques des ONG. Le porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi avait affirmé qu’»il ne s’agit pas d’une opération de refoulement en dehors du territoire national». Le Maroc avait agi afin de lutter contre les réseaux de trafic d’êtres humains, avait-il avancé. https://www.leconomiste.com/flash-infos/maroc-plus-de-6-500-migrants-arretes-depuis-aout

Kamleen: Un festival citoyen à Rabat

25/10/2018 Il y aura du théâtre, du cinéma, de la musique, des ateliers pour enfants, du débat et même du co- dage. Pour sa première édition, le collectif Kamleen (tous ensemble) veut faire de son événement une fête annuelle, culturelle, sociale et politique. Les 27 et 28 octobre à Rabat, 15 mouvements ou associations, partageant des valeurs communes de liberté et de vivre-ensemble, réunissent autour d’eux artistes, intellectuels, acteurs, associatifs, politiques et citoyens pour un évènement pluridisciplinaire: «Kamleen, libres et engagés». «C’est une édition expérimentale, que nous espérons pérenniser. Il s’agit d’un travail collaboratif, horizontal, sans hiérarchisation où la culture est traitée comme un medium à part et non comme un moyen de divertissement», explique Nada El Harif, membre du mouvement Clarté Ambition Cou- rage. L’évènement se veut, selon ses promoteurs, «une fête culturelle et citoyenne, sans frontière entre les disciplines, pour tous et ouverte au public» et propose aux «enfants, jeunes et adultes, des es- paces d’expression, d’échange de valeurs, d’idées et de savoirs, d’ouverture, et de liberté». Durant 2 jours, une vingtaine d’activités seront proposées (conférences-débats, concerts, théâtre, perfor- mances, projections, animations pour jeune public), essentiellement concentrées au Centre culturel de l’Agdal et à la Salle Allal El Fassi, ainsi qu’un espace bibliothèque où des ouvrages sont mis à la disposition du public pour la consultation et des écrivains viendront à la rencontre du public.

94 Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn Des activités qui veulent pousser le public à «renouer avec la culture du débat, conjuguer les débats des idées à la fête», un appel à se réapproprier les espaces publics, culturels et politiques que lance le collectif Kamleen, afin que les acteurs, défenseurs et porteurs des valeurs d’ouverture, de liberté et de justice sociale puissent s’exprimer, se connaître et se reconnaître, et, ensemble, faire peau neuve. Au programme des festivités: une parade d’ouverture, des ateliers pour enfants initiés «Code & Robotics for kids», une conférence autour de la ville de Tanger et un spectacle de cirque, assu- ré par la troupe Colokolo. Toujours pour les plus jeunes, le Groupe antiraciste d’accompagnement et de défense des étrangers et migrants (GADEM) présentera sa mallette pédagogique et ludique «Vivre ensemble au Maroc». L’atelier permettra à un jeune public (de 7 à 14 ans) de développer ses connaissances sur les migrations. Des films d’animation conçus par la Cimade et les associations Trombone et Cumulo Nimbus, abor- deront également les thèmes de la migration toujours à l’intention des enfants âgés de 7 à 12 ans. La discrimination sera également le thème d’une conférence animée par le Gadem et l’Institut Pro- metheus, suite à la publication du rapport «Etat des lieux des discriminations». Du cinéma également à l’affiche avec le dernier opus de Faouzi Bensaidi, «Volubilis», présenté par l’Association des rencontres méditerranéennes du cinéma et des droits de l’Homme (ARMDCH). La projection sera suivie par une master-class animée par le réalisateur, tandis que la section maro- caine de Transparency International abordera le thème de la corruption sexuelle, considérée comme «la grande oubliée du législateur marocain». Sur fond de théâtre-forum, le parlementaire Omar Balafrej et le dramaturge Driss Ksikes, entame- ront une discussion avec le public autour de la pièce «Barlamane Chari3» (Parlement de la rue). Du théâtre encore avec la compagnie casablancaise le «Théâtre de l’Opprimé» qui propose du spec- tacle de rue entre halqa et théâtre-forum. L’intellectuel militant Ahmed Assid se voit offrir une carte blanche à l’occasion du lancement de son émission sur YouTube «Eclairage», tandis que l’Institut Prometheus aborde les thèmes de la réde- vabilité et la reddition des comptes par le biais d’une exposition photographique issue du concours «Flouss Cha3b» (l’argent du peuple), organisé par l’ONG. Le volet musicale est quant à lui confié à l’association L’EAC L’boulevart, initiatrice du festival alternatif L’Boulevard ainsi que des festivals de street art «Sbagha Bagha» à Casablanca et «Jidar toiles de rues» à Rabat. Parmi les fondateurs du collectif, né en 2017, on retrouve des associations actives dans les sphères culturelles, sociales et politiques du pays. «Des structures qui partagent les mêmes valeurs de liberté et de vivre-ensemble», précise Nada El Harif. A l’instar du collectif Clarté Ambition Courage (CAC), l’association l’EAC L’boulevart, la compagnie Daba Théâtre, l’Association des rencontres méditerranéennes du cinéma et des droits de l’Homme (ARMCDH), le Théâtre de l’Opprimé de Casablanca, la Source du lion, Think Tanger, le Groupe an- ti-raciste de défense des migrants (GADEM), l’Institut Prometheus pour la démocratie et les droits humains (IPDDH), l’association Tilila, Transparency Maroc, la Fondation HEM, les éditions En toutes lettres, Devoxx Morocco et Devoxx4kids (organisateurs de conférences Tech au Maroc). https://www.leconomiste.com/article/1035614-kamleen-un-festival-citoyen-rabat

Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 95 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn H24 Migrants: Gadem dénonce la politique «discriminatoire» du Ma- roc

11/10/2018 Le groupe antiraciste de défense et d’accompagnement des étrangers et migrants (GADEM) a dé- noncé ce jeudi 11 octobre la politique «discriminatoire» du Maroc vis-à-vis des migrants originaires d’Afrique subsaharienne, victimes, selon elle, de «violences et violations des droits de l’Homme». Entre juillet et septembre, pour la seule région de Tanger «le nombre de personnes victimes de dé- placements forcés est estimé a minima à 7.720 personnes», dont 174 femmes et 147 mineurs, selon le dernier décompte du Gadem. «Tous les témoignages parlent de violences et de traitement inhumains», a affirmé Camille Denis, une des représentantes de l’ONG lors d’une conférence de presse à Rabat. Le Gadem dénonce aussi «la situation extrêmement préoccupante» de migrants originaires d’Afrique subsaharienne retenus dans des commissariats à Tanger, affirmant qu’il y a actuellement 142 per- sonnes dans cette situation, «depuis plus d’un mois pour certaines». «La loi 02-03 autorise les autorités locales et services de police à contrôler la situation de séjour de tout étranger sur le territoire national. Au cours des vérifications opérées au niveau des locaux de l’Administration, ces étrangers jouissent des mêmes droits que les nationaux», a pour sa part précisé à l’AFP Khalid Zerouali, en charge de l’immigration et de la surveillance des frontières au ministère de l’Intérieur. Selon le Gadem, au moins 89 personnes de différentes nationalités, dont six mineurs, ont été ren- voyées dans leurs pays d’origine, après avoir été détenues à Tanger. «Ces expulsions se font hors cadre juridique», sans respect des procédures, selon l’ONG. «En respect des dispositions légales, aucun mineur ne peut être expulsé. Tous les retours vers les pays d’origine se font en pleine coordination avec les autorités diplomatiques des pays concernés», a pour sa part assuré Zerouali. Les «opérations de relocalisation visent fondamentalement à extirper les candidats de l’étau des réseaux de trafic qui s’activent dans le nord du royaume», a-t-il souligné. Depuis la fermeture progressive des routes orientale (Turquie-Grèce) et centrale, via la Libye (ou la Tunisie) et l’Italie, la pression migratoire s’est accrue au Maroc. Depuis début 2018, l’Espagne a enregistré plus de 38.000 arrivées par voie maritime et terrestre, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). https://www.h24info.ma/actu/migrants-gadem-denonce-la-politique-discriminatoire-du-maroc/

96 Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn Diapo. Au Maroc, les migrants ne renoncent pas malgré les re- foulements

25/10/2018 «Je reviendrai ici même si on me renvoyait dix fois»: expulsé du Maroc par trois fois, Achille, un Ca- merounais de 28 ans, ne renonce pas à son «rêve» de gagner clandestinement l’Espagne, malgré les rafles et les déplacements forcés des clandestins comme lui. Accompagné de sa femme et de son fils de deux ans, ce jeune Camerounais a été interpellé fin sep- tembre à Tanger, dans le nord du Maroc, alors qu’il s’apprêtait à embarquer dans un bateau pneu- matique. Après quatre jours passés au sous-sol d’un commissariat à Tanger, Achille et sa famille ont été ren- voyés, avec d’autres migrants, dans des bus à destination de Tiznit, à 800 kilomètres au sud. Ils sont plusieurs milliers à avoir subi le même sort, depuis que les autorités marocaines ont lancé l’été dernier une vaste campagne de «relocalisation», ces déplacements forcés de migrants vers le sud du pays, parfois accompagnés de rapatriement en avion vers les pays d’origine. Officiellement, il s’agit de «lutter contre les réseaux de trafic qui s’activent dans le nord du royaume», selon les autorités marocaines, qui évoquent 54.000 tentatives de passage avortées entre janvier et fin août. Pour les associations, cette campagne a été marquée par des «violations des droits de l’Homme». Mais les migrants ne sont pas pour autant découragés et ceux qui n’ont pas été renvoyés dans leur pays natal, reviennent par centaines à Tanger, avec l’objectif de gagner coûte que coûte l’Espagne, juste en face. C’est le cas d’Achille, arrivé au Maroc en 2015 au terme d’une odyssée longue et aléatoire. «Tanger est ma ville, je ne la quitterai que pour l’Espagne», déclare-t-il à l’AFP, entouré d’une quinzaine de Ca- merounais qui squattent un terrain vague à l’abri des regards, dans l’espoir de lendemains meilleurs. Certains tuent le temps allongés sur des matelas, d’autres sont à l’affût d’une éventuelle interven- tion des forces de l’ordre qui mettrait en péril leur rêve de rejoindre «l’eldorado» européen. - «Violences et violations» - «Nous vivons ici comme des animaux», se désole Wilfred, 35 ans. «Ces gens autour de moi sont mes frères, aujourd’hui ils sont Africains, demain ils deviendront Européens», espère-t-il. Ce Camerounais a eu plus de «chance» que d’autres: après son arrestation, il a été renvoyé en bus à Casablanca, à 380 kilomètres au sud de Tanger, car, assure-t-il, «ceux qui payent sont moins éloi- gnés» des côtes méditerranéennes. C’était sa troisième expulsion après deux autres vers Tiznit et l’Algérie. Les déplacements forcés suscitent des critiques virulentes des défenseurs des droits de l’homme. Le Groupe antiraciste d’accompagnement et de défense des étrangers et des migrants (Gadem) a dénoncé mi-octobre la politique «discriminatoire» du Maroc vis-à-vis des quelque 6.500 migrants originaires d’Afrique subsaharienne, dont 121 mineurs, 17 bébés et 12 femmes enceintes déportés entre juillet et début septembre.

Cette association a notamment fustigé la situation de Subsahariens «retenus dans des commissa- riats à Tanger», «hors cadre juridique», sans respect des procédures. Deux Maliens, dont un adolescent de 16 ans, ont trouvé la mort début août lors de l’un de ces trans- ferts controversés. Les autorités locales ont ouvert une enquête pour déterminer les circonstances de cet «accident».

Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 97 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn Selon les autorités, les «opérations de relocalisation visent fondamentalement à extirper les candi- dats de l’étau des réseaux de trafic qui s’activent dans le nord du royaume». - «Pas d’autre choix» - Ali, 20 ans, sait qu’il peut à tout moment être arrêté et renvoyé, mais ne renonce pas pour autant. «Seuls les faibles renoncent», souffle-t-il. «Je suis certain de pouvoir arriver un jour en Espagne, et c’est cet espoir qui me donne la force de me battre». Assis à ses côtés, Mohamed, 18 ans, est lui aussi «persuadé d’arriver en Espagne». Il est retourné à Tanger pour «rester proche» de son but. Mais le retour est semé d’embûches: les compagnies d’autocar à Casablanca «refusent de vendre des billets aux migrants clandestins», selon plusieurs témoignages recueillis par l’AFP sur place. Wil- fred assure avoir payé une dizaine d’euros un particulier qu’il appelle un «taxi-mafia» pour revenir à Tanger. Ceux qui reviennent se rendent généralement au quartier Boukhalef, à Tanger. Là vit une importante communauté de migrants d’origine subsaharienne, dont de nombreux candidats à l’exil. De là se pré- parent les traversées dans des embarcations de fortune, épopées dangereuses, parfois mortelles. Selon l’OIM , 43.000 migrants ont gagné l’Espagne depuis le début de l’année, dont 38.000 par voie maritime et 362 sont morts ou portés disparus en route vers l’Espagne. Wilfred reconnait «être pris d’angoisse quand il apprend que des migrants ont perdu la vie durant des traversées». Mais il ne veut pas «faire marche arrière», car «il n’a pas d’autre choix», confie-t-il. https://www.h24info.ma/actu/diapo-au-maroc-les-migrants-ne-renoncent-pas-malgre-les-refoule- ments/ LEDESK Expulsions, débordements racistes et traitements cruels des mi- grants: le rapport accablant du GADEM

12/10/2018 Soufiane sbiti « L’autre arrestation, le 11 septembre [la personne a été arrêtée une première fois le 7/09/18], ils [les forces de l’ordre] sont tous venus à 8h à la maison […] et pour éviter les représailles, quand ils ont frappé, on a ouvert. C’était une brigade antigang avec les cagoules. […] Deux personnes en ca- goule m’ont neutralisé et mis à terre. J’ai commencé à parler et demander ce qui se passait. Deux ont commencé à me frapper au niveau des côtes avec des coups de poings. » (Témoignage de B. Sénégal recueilli le 28/09/18 à Rabat) L’association GADEM ne manque pas de souligner qu’il s’agit ici d’arrestations arbitraires « de toute personne noire non ressortissant marocain », faisant fi de la régularité ou non de sa situation admi- nistrative. Cette pratique, comme l’affirme l’association, aurait pout but de satisfaire des « quotas journaliers fixant un nombre d’arrestations »

Un lieu focalise l’attention du GADEM, le commissariat central de Tanger : « Les personnes qui y sont maintenues ne sont plus déplacées de force sur le territoire marocain, mais expulsées directement vers leur pays d’origine ». Deux autres commissariats semblent également avoir le même but, celui

98 Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn de Beni Makada et celui du quartier d’Al Aouama. A l’intérieur de ces postes de police, des tris sont opérés pour distinguer entre les personnes à déplacer de force vers le sud du territoire, en l’occur- rence Tiznit et les personnes qui feront l’objet d’un éloignement du territoire. Les conditions à l’in- térieur sont plutôt précaires, selon les témoignages. « Il y a des blessés et des malades dans le commissariat. Beaucoup toussent, ont de la fièvre. Nous sommes tous constipés, on fait pas la selle. Deux semaines, sans selle. Une personne a fait les selles et le sang est sorti. Ils [les forces de l’ordre] lui ont dit d’envoyer un morceau de bois dans ses fesses pour faire sortir les selles. » (Témoignage de A. Cameroun recueilli le 3/10/18 par téléphone) « On nous a donné des couvre-lits. En haut, c’est pas une terrasse, c’est du zing. Il fait chaud làbas. Avant-hier [4/10/18], on a coupé l’eau des toilettes, des quatre toilettes. Deux jours. On doit aller chez les policiers ouvrir le robinet. » (Témoignage de J. Sénégal recueilli le 6/10/18 à Rabat) « Nour- riture : matin pain, midi pain, soir pain. Et du lait trois fois par jour. » (Témoignage de J. Sénégal recueilli le 6/10/18 à Rabat) « On nous donne du pain et du lait, rien d’autre. Ça fait trois jours que je ne mange rien. » (Témoi- gnage de A. Cameroun recueilli le 3/10/18 par téléphone) A part la déportation vers Tiznit, il est également question de refoulement vers le pays d’origine et de reconduite vers les frontières. C’est sur la légalité de cet éloignement que l’association qui pose problème selon l’association, le présentant comme « hors de tout cadre juridique ». Rappelant ce que disent les textes législatifs et réglementaires, le GADEM précise que toute déci- sion de reconduite à la frontière ou d’expulsion doit être prise par le ministère de l’Intérieur et être notifiée par écrit, motivée et communiquée à la personne concernée. Or, dans le cas des migrants subsahariens, aucun examen individuel n’a été réalisé. « Ces mesures d’éloignement du territoire sont prises à la suite d’arrestations massives et indiscriminées opérées à Tanger jusque tout début octobre 2018 », en rappelant la Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille, qui prévient de toute expulsion collective. « Ils sont menottés et mis dans les cargos [bus] direct pour l’aéroport de Casablanca » (Témoignage de A.A. Cameroun recueilli le 4/10/18 par téléphone) « Puis le jeudi [27 septembre 2018], j’ai été envoyé à l’aéroport dans un bus. Il y avait aussi cinq Guinéens et trois Ivoiriens. » (Témoignage de C. Cameroun recueilli le 3/10/18) « Ils [les forces de l’ordre] m’ont […] mis dans le bus et en route pour l’aéroport. Avec nous, dans le bus, il y avait des Guinéens, des Sénégalais, des Camerounais, au moins, mais y avait d’autres natio- nalités. Il y avait sept policiers avec nous et le chauffeur. » (Témoignage de B. Côte d’Ivoire recueilli par téléphone le 02/10/18) Concernant les expulsions, le GADEM affirme qu’elles sont opérées sur des vols commerciaux. Citant différents témoignages, l’association précise que les migrants sont séparés par petits groupes dans chaque avion et les menottes leur sont enlevées afin de ne pas attirer l’attention des autres passa- gers. « [Dans le bus pour aller à l’aéroport international Mohammed V de Casablanca] On était 5 ivoiriens. […] On était pas en groupe dans l’avion. Ils nous ont dispersés. 2 personnes, 2 personnes par vol. » (Témoignage de K. Côte d’Ivoire recueilli par téléphone le 6/10/18) Forcés de monter dans l’avion, souvent les autorités ne laissent aucun téléphone ni aucun moyen pour les personnes expulsées de contacter leurs familles une fois arrivées à leur pays d’origine. Transportés par la compagnie nationale (RAM), comme l’attestent certaines photos, les expulsés sans tout de suite livrés à eux-mêmes à leur arrivée au pays. « Je suis arrivé à l’aéroport, ils m’ont forcé d’entrer dans le vol. Quand je suis entré dans le vol, je n’avais rien sur moi comme téléphone, étant donné qu’on a pris mon téléphone. J’avais même pas d’argent pour dire que je vais arriver à l’aéroport, pour payer le transport pour arriver chez moi. Ils m’ont dit que nous, parce que nous étions le jour, 3, ils ont dit que non on va voyager comme ça sans un sous pour payer le transport dans nos pays. Nous on a dit « non, non on va pas voyager dans ses

Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 99 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn conditions » parce qu’on a même pas pour arriver dans nos pays. On va commencer à demander l’argent juste pour payer le transport. » (Témoignage de T. Camerounais recueilli le 4/10/18) « Et ils [les forces de l’ordre] m’ont promis, ils m’ont promis la prison. […] Et que si je ne rentre pas au pays, ils me promettent même de faire les mauvaises choses. (Témoignage de M. Cameroun, re- cueilli le 9/10/18 par téléphone) « J’ai refusé de voyager. Et moi je leur avais dit depuis que moi, je n’ai pas la famille au Cameroun pour dire que non je vais voyager. Que ma maman ne vit plus, mon papa ne vit plus. Ils n’ont pas voulu m’écouter, ils se sont foutus de moi. Ils ont dit que non ils vont me jeter au Cameroun comme ça sans même un seul franc, sans même un sou, pour payer le transport, pour aller nulle part. » (Té- moignage de T. Camerounais recueilli le 4/10/18) Comme l’indique la note du GADEM, ces expulsions ont lieu avec la collaboration des autorités consulaires des pays d’origine. A cet effet, un bureau a été installé près du grand stade de Tanger et où les représentants des autorités consulaires peuvent s’y déplacer afin d’y auditionner les per- sonnes menacées d’expulsion. Le rapport fait également état de plusieurs cas de violences portées par les forces de l’ordre à l’encontre des migrants subsahariens, dont notamment certaines durant une manifestation. En guise de conclusion, le GADEM appelle à mettre fin aux détentions illégales des personnes arrê- tées, à l’ouverture d’enquêtes « sur les allégations de traitement cruels, inhumains et dégradants dont ont été victimes des personnes étrangères et de suspendre les expulsions collectives hors de tout cadre juridique facilitées par les chancelleries ». L’association recommande également « l’ou- verture d’un débat et ouvert sur les objectifs et les finalités de la nouvelle politique migratoire du Maroc, à la lumière des événements récents et de prévenir les débordements racistes des fonction- naires, notamment lors des arrestations en masse », peut-on lire sur la note. https://ledesk.ma/enclair/expulsions-debordements-racistes-et-traitements-cruels-des-mi- grants-le-rapport-accablant-du-gadem/ RFI Maroc: une ONG dénonce le sort réservé aux migrants dans le nord du pays

14/10/2018

Le Gadem dénonce ainsi une politique raciste des autorités. Le groupe a également recensé 89 ex- pulsions hors cadre juridique. D’autres sont toujours en attente. Plus d’une quarantaine de personne serait ainsi encore détenue au sous-sol du commissariat central de Tanger. Conditions de détention terribles Camille Denis, coordinatrice générale du Gadem, décrit des conditions de détention terribles. Les migrants arrêtés « sont couchés à même le sol. Dans le rapport, on montre des photos avec des ma- telas qui sont vraiment les uns à côté des autres. Ils n’ont pas de couverture et ils ont les vêtements qu’ils avaient le jour de leur arrestation. C’était une période plutôt chaude, donc ils sont encore juste en tee-shirt et en short et se plaignent énormément du froid ».

Par ailleurs, « il y a une toilette qui est ouverte la journée. La nuit, elle est fermée, donc ils sont obli- gés d’uriner dans des bouteilles en plastique qui sont laissées juste à côté de leur tête. On a des pho- tos aussi qui en attestent. L’accès aux soins est extrêmement limité. On peut voir que des personnes qui ont des pansements. Quatre personnes en ce moment sont très gravement malades à l’intérieur

100 Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn et ne sont pas du tout soignées ». Gadem note enfin beaucoup de cas de violence quand les forces de l’ordre viennent le matin pour appeler les personnes expulsées ou à l’aéroport, au moment d’embarquer, quand certains résistent. http://www.rfi.fr/afrique/20181014-maroc-gadem-migrant-condition-detention-nord-tanger-ra- cisme LES INSPIRATIONS ÉCOS MIGRATION IRRÉGULIÈRE. LES DÉPLACEMENTS FORCÉS JUGÉS “ILLÉGAUX”

16/10/2018 Salaheddine Lemaizi

Le Groupe antiraciste de défense et d’accompagnement des étrangers et migrants (GADEM) mène campagne pour dénoncer «les violences subies par les personnes noires non ressortissantes maro- caines» lors des arrestations démarrées en août 2018. #CoûtsEtBlessures, c’est le hashtag choisi par l’association GADEM pour dénoncer «les arrestations et mesures d’éloignement mises en œuvre par les autorités marocaines, en dehors de tout cadre légal». Après un travail d’observation et de recoupement mené durant plus de deux mois, le GADEM publie ses conclusions. «Sur la base de témoignages recoupés, les violences et les violations des droits des personnes noires non ressortissantes marocaines se poursuivent à une échelle inédite depuis 2005», s’inquiète l’ONG. Alerte contre le racisme Le GADEM observe quatre violations des droits de ces migrations lors de leur interpellation à Nador, Tanger ou Tétouan. En premier lieu, «l’accès restreint à la nourriture (pain, eau et lait seulement) et aux toilettes; l’absence de couchages (seulement des matelas à même le sol sans couverture); des violences quotidiennes; de nombreux blessés et des personnes gravement malades sans aucune assistance». Le GADEM explique ces mesures sécuritaires d’éloignement par la coopération entre le Maroc et l’UE. «À nos yeux, le lien est évident entre les politiques répressives au niveau national et la coopération entre le Maroc, l’Union européenne et ses États membres sur les questions mi- gratoires». Pour le GADEM, il est nécessaire de «mettre fin aux détentions illégales des personnes arrêtées au titre de la loi n°02-03; d’enquêter sur les allégations de traitements cruels et de sus- pendre les expulsions collectives hors tout cadre juridique, facilitées par les chancelleries». D’après les témoignages recueillis par le GADEM, au moins 89 personnes de différentes nationalités (dont 6 mineurs) ont été renvoyées dans leur pays d’origine, après avoir été détenues à Tanger. L’association alerte aussi contre «les débordements racistes des fonctionnaires de police». Lors des détentions des migrants, le GADEM appelle à «garantir leurs droits à un traitement légal, en conformité avec les engagements internationaux du Maroc; respecter les garanties prévues dans la loi n°02-03, no- tamment l’accès à un avocat ou à un médecin». Enfin, le GADEM invite à «ouvrir un débat franc et ouvert sur les objectifs et les finalités de la nouvelle politique migratoire du Maroc, à la lumière des événements récents». http://www.leseco.ma/maroc/70739-migration-irreguliere-les-deplacements-forces-juges-illegaux. html

Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 101 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn MIGRATION IRRÉGULIÈRE. LE MAROC DIT STOP !

30/10/2018 Salaheddine Lemaizi

Après les assauts répétés contre les frontières à Melilla et Sebta, les autorités marocaines ont décidé de refouler vers le sud tous les migrants. Des associations dénoncent des abus. Le gouvernement défend sa position sécuritaire. Le 22 octobre dernier, le ministère de l’Intérieur annonçait sa décision de «refouler vers leurs pays d’origine tous les migrants subsahariens ayant participé à l’assaut du préside occupé de Melilla». Cette tentative avait eu lieu le 21 octobre. Elle s’est soldée par la mort et de 22 blessés parmi les migrants. Douze membres des forces de l’ordre ont été également hospitalisés pour des blessures plus ou moins graves. La décision marocaine est prise «conformément aux lois en vigueur», précisait le département Laftit. Que prévoient exactement «ces lois» ? Et quelle protection de ces migrants assurent-elles ? Que prévoit la loi 02-03 ? La loi relative à l’entrée et au séjour des étrangers, à l’émigration et l’immigration irrégulières donne de larges prérogatives à «l’administration» (Intérieur) pour refouler ou expulser un migrant. L’article 21 précise que «la reconduite à la frontière peut être ordonnée par l’administration». Les 114 mi- grants concernés tombent sous l’article 21 ou encore l’article 25 qui dit que «l’expulsion peut être prononcée par l’administration si la présence d’un étranger sur le territoire marocain constitue une menace grave pour l’ordre public». Pour l’association GADEM, cette dernière notion est «floue…et ouvre la voie à l’arbitraire». La décision de refoulement doit-elle être motivée par la justice ? À priori oui, si on se réfère à l’article 23 du texte. «L’étranger qui fait l’objet d’une décision de reconduite à la frontière peut dans les quarante-huit heures suivant la notification demander l’annulation de cette décision au président du tribunal administratif». Une personne qui fait l’objet d’une décision de re- conduite à la frontière doit être informée de ses droits et mise en mesure d’avertir un avocat ou son consulat (article 24). Dans les faits, cette procédure ne semble pas être respectée. «Les personnes arrêtées et ainsi éloignées du territoire ne sont pas informées des raisons de leur renvoi et elles ne reçoivent aucune notification de la décision», observe le GADEM dans sa note sur ce sujet intitulée «Expulsions gratuites». Combien de retours depuis août 2018 ? Le GADEM recense 89 personnes expulsées en dehors du territoire national entre septembre et début octobre 2018, dont au moins 6 mineurs, «un chiffre jamais atteint depuis les événements de Sebta et Melilla de septembre et octobre 2005», précise l’association. En tout, 142 personnes dont une dizaine de mineurs ont été arrêtées et maintenues au commissariat central de Tanger en vue de leur éloignement du territoire national. «Ce recensement n’est pas exhaustif mais concerne la période allant de mi-septembre au 9 octobre 2018», ajoute l’association. À cela s’ajoute le deuxième groupe du 22 octobre. Groupe qui est aujourd’hui détenu dans un centre d’estivage du ministère de la Jeunesse et des sports à Akerman près de Nador. . Comment se déroulent ces refoulements ? Au commissariat central de Tanger, la journée démarre pour les migrants arrêtés par un «appel» quo- tidien visant les personnes à refouler durant la journée. Par la suite, des fouilles sont réalisées dans les toilettes, les téléphones confisqués jusqu’à la montée dans l’avion avec les documents d’identité. Les migrants sont transférés de Tanger en avion jusqu’à Casablanca. «Des personnes conduites à l’aéroport Mohammed V tentent de résister pour ne pas être expulsées. Certaines parviennent à stopper la procédure et sont ramenées au commissariat, s », accuse le GADEM. Interrogé par Les Inspirations ÉCO, Driss El Yazami, président du Conseil national des droits de l’Homme dit «ne pas pouvoir donner de garanties sur le respect de la loi 02-03 lors de ces expulsions». Il préfère tempori- ser et dit «attendre les conclusions d’un rapport que le CNDH prépare sur ce sujet».

102 Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn Abderrahman Tlemçani Président du Groupe antiracisme d’accompagnement et de défense des étrangers et migrants (GA- DEM) «Il faut préserver le droit des migrants» Lors des opérations de déplacement ou de refoulement, la loi 02-03 est-elle respectée ? Absolument pas. Les refoulements se déroulent sans passage chez le juge et sans la présence d’un traducteur. Des migrants se voient obligés de signer un soit-disant document attestant que c’est un retour «volontaire» Comment avez-vous pu vérifier qu’il n’y a pas de respect de cette procédure ? Nous avons mené un travail de terrain durant des semaines. Ensuite, nous avons pris contact avec des avocats de Tanger et Tétouan pour nous confirmer l’absence de procédures judiciaires ! Dans ce contexte, quel est l’avenir de la Stratégie nationale d’immigration et d’asile (SNIA) ? C’est la question que l’on se pose. À l’annonce de la SNIA en 2013, nous étions enthousiastes. Nous avons siégé dans la commission de recours et nous avons contribué à cette stratégie. Aujourd’hui, le gouvernement avance vouloir lutter contre les trafiquants d’êtres humains. Or ceci ne passe pas par l’arrestation d’étudiants ou travailleurs détenteurs d’une carte de séjour. Hélas, ces arrestations sont d’abord basées sur le faciès. http://www.leseco.ma/maroc/71181-migration-irreguliere-le-maroc-dit-stop.html MOROCCO WORLD NEWS Mohcine Jazouli: Morocco Committed to a Pan-African Migra- tion Agenda

27/10/2018 Tamba François Koundouno

Morocco’s deputy minister in charge of African cooperation has stressed that Morocco views immi- gration as a gain rather than a threat. Jazouli made the remarks at this year’s Forum of African Women Journalists in Casablanca on Friday, October 26.

Titled “African Migrations, an Opportunity for the Continent, a Responsibility for the Media,” the forum discussed images often associated with human flows across and from Africa. At issue was also the responsibility of African media and political leaders to rise to the persisting challenge of African mobility. Meeting the challenges includes countering stereotypes and giving a balanced account of the reality of immigration, panelists concurred. While echoing the sentiment of stereotype-countering, Jazouli emphatically spoke of Morocco’s pan-African outlook in dealing with migration. He said that Morocco does not subscribe to the ap- proach of countries that perceive migrants as threats to social and cultural identity. “Study after study have established that migrants play a vital role in sustaining the economy and society of their host countries,” Jazouli said. In countries that have historically relied on the flow of people, he explained, the importance of migrants “is palpable in all sectors.” But, the Moroccan official maintained, in times of doubt and crisis, “Migrants quickly become scape-

Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 103 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn goats. They are unjustly and sometimes shockingly, accused of threatening social stability and natio- nal identity.” Migration and security go hand in hand in a number of countries. Morocco, however, wishes to “reverse the current trend.” As Morocco goes beyond the “migration as insecurity” trend, its engagement with migration-related matters is to help “deconstruct stereo- types” and actively contribute to the emergence of a prosperous and respected Africa. Committing to an African agenda At the 30th AU summit in January this year, King Mohammed VI presented his “African Agenda on Migration,” a fulfillment of his duties as the chair of the body’s policy framework on migration. The agenda prescribed cohesion and “unity of action.” Referring to the AU agenda on migration, Jazouli said: “The goal of the agenda is to propel Africa into a paradigm that sees migration as an opportunity for economic growth and a chance for the future of our continent. The creation of an African observatory on migration is consistent with that logic.” The mission of the observatory, Jazouli noted, is to define an African framework to “understand, anticipate, and act.” Jazouli’s comments come at a time when Morocco is being accused of racially profiling and discrimi- nating against its growing sub-Saharan population. Gadem, a human rights advocacy group, recently published a report that pointed an accusatory fin- ger at Morocco’s treatment of irregular migrants. According to the report, Moroccan police violently cracked down on migrants in northern Morocco, “gratuitously” expelling them in thousands. “All the testimonies we recorded spoke of violence and mistreatment,” a Gadem representative said at a press conference earlier this month in Rabat. Others have suggested that Morocco’s unprecedented brutalization of irregular sub-Saharans has its origins in the recently-signed Morocco-EU deal on migration. As Brussels has pledged €70 million to Rabat to help secure EU borders, Morocco had to keep its end of the bargain. But Jazouli was insistent on the pan-African foundation of Morocco’s immigration policy. Dismissing the narrative that Rabat’s migration policy is grounded in agreements with external partners, he said, “Morocco’s strategy with regards to migration sought to break away from any external diktat … Morocco’s national strategy [on migration] falls within the framework of the global compact on migration and the African agenda.” https://www.moroccoworldnews.com/2018/10/256255/mohcine-jazouli-morocco-com- mitted-to-pan-african-migration-agenda/

Migration ‘Mafias’ Challenge Government with Free Rides to Europe

02/10/2018 Safaa kasraoui

The Moroccan government is under pressure to come up with rapid solutions to confront the rising challenges of undocumented migration. The dream of reaching their El Dorado leads hundreds of Moroccans, both adults and minors, to northern Morocco and attempts to find a route to Europe.

104 Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn Recently, go-fast boats have concerned the navy and government. The boats offer Moroccans free rides to Europe, causing the government to ask why they are offering free transport. Migration networks typically charge irregular migrants fees as high as MAD 50,000 or more. Read Also: Prince Moulay Hicham Condemns Navy Fire on Migrants in Mediterranean Moroccan newspaper Akhbar Al Yaoum reported today that the boats are “trafficking mafias”- em ploying a new strategy against Morocco. The newspaper also reported the government’s views on why “mafias” have resorted to giving free rides. El Khalfi explained that pressure from the success of security measures caused migration networks to give free rides. Head of Government Saad Eddine El Othmani said that law enforcement thwarted 2,000 networks and rescued 20,000 migrants from the sea before they reached Europe. Read Also: Moroccan Navy Opens Fire on Migrant Boat El Othmani agreed that the strategy comes from security pressure on mafias, who are seeking to “confuse citizens and the homeland.” Moroccans should direct anger at migrant networks The latest incident hitting the headlines, in which the Royal Moroccan Navy shot at a migrant boat in the Mediterranean and killed a 20-year-old woman, has drawn increased attention to migration in Morocco. Some have criticized the government, saying it should never have authorized gunfire against mi- grants. Others are more concerned about how the government will stop migration networks from trafficking youth. El Othmani said on Saturday that citizens should direct their anger towards migration networks and not the government. Moroccan human rights activist Bilal Jouhari offered his personal point of view to Morocco World News today on the navy shooting. He said, “We should not be negative about the incident.” Jouhari added that authorities’ explanations of the navy gunfire should be taken into account. Seve- ral officials, including Moroccan Minister of Human Rights Mustapha Ramid, explained that the navy targeted the captain of the boat and not the migrant. The government emphasized that the navy shot the boat at night, and they had not seen migrants on board. A military source told AFP the migrants were hidden under a tarpaulin. Youth take risks for better life Jouhari said that it was a “mistake” which caused a crisis, especially in light of other social issues in Morocco. Jouhari, who did not speak for his organization, also serves as the communication manager for the Anti-Racist Group for the Defense and Assistance of Foreigners and Immigrants (GADEM). Jouhari explained that some media said that resorting to arms is not unprecedented for law enfor-

Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 105 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn cement, which fires on boats they suspect of trafficking drugs. Read Also: Military Source: Moroccan Migrants Shot by Navy Were ‘Hidden Under Tarp’ MWN also asked Jouhari if he believes that Moroccan youth are emigrating to avoid mandatory military service, which was introduced by the government in August but has not yet been passed by Parliament. On September 22, El Faro Melilla quoted Minister of Social Welfare Daniel Ventura, who said that some minors came to Melilla expressly to evade military service. In Jouhari’s opinion, compulsory military service has nothing to do with immigration and the Spanish official’s comment was just an opinion about the situation in Morocco. Instead, Jouhari brought up the lack of job opportunities. Jouhari related that Hayat, the 20-year-old woman who died in the navy shooting, was well edu- cated, but she could not find a job. Unemployment caused her to immigrate for better opportunities. “She studied law, but she belongs to the middle class, and this is why she could not find a job for herself in her country.” He added that youth do not hate their motherland, but they do not find good opportunities for themselves. He noted that some young engineers are offered a salary of only MAD 4,000 per month in Morocco, so they prefer to go overseas to find better opportunities. “When uneducated youth see that they have no future here, they don’t mind taking the risk of a new adventure looking for a better life.” He opined that the lack of entertaining zones, including theaters, sports stadiums, and cultural cen- ters could also cause emigration. Especially since young people have access to the internet, they may be attracted to Europe, deeming the situation there better than in Morocco. ‘The people want free irregular migration’ Throughout the year, Morocco has touted its efforts against undocumented migrants, especially sub-Saharans who cross the land border between Morocco and the Spanish enclaves of Melilla and Ceuta. In recent months, videos went viral on social media featuring hundreds of Moroccan migrants de- manding to be allowed to attempt irregular immigration. On September 22, a group of Moroccans wishing to emigrate protested, chanting the slogan, “The people want free irregular migration,” while maritime police made a surprise appearance to stop a migrant boat from taking on migrants. The death of Hayat on September 24 also sparked criticism and anger among the public. In recent months, the government has been pledging measures against undocumented migration. Government Spokesperson Mustapha El Khalfi said in August that the government aborted 65,000 undocumented migration attempts in 2017. El Khalfi also said that Moroccans account for 13 percent of the undocumented migrants who at- tempted to reach Europe in 2018. https://www.moroccoworldnews.com/2018/10/254479/migration-mafias-morocco-govern- ment-europe/

106 Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn Human Rights Group Accuses Morocco of Mistreating Sub-Saha- ran Migrants

16/10/2018 Tamba François Koundouno

While Morocco prides itself on its “humane and responsible” migration policy, a recent Gadem re- port has dealt a serious blow to Morocco’s immigration record. In a damning report titled “Gratuitous Expulsions,” Gadem, a Moroccan human rights advocacy group focused on migration, accused Morocco of mistreatment and discrimination toward its growing nu- mber of sub-Saharan migrants. The report especially focuses on Morocco’s recent “delocalization operations,” part of Morocco’s deal with EU partners to curb immigration to Europe. Gadem reveals, “In the Tangier region alone at least 7,720 migrants, including 174 women and 147 minors, have been forcibly displaced.” Although Morocco has announced major institutional reforms to ease the socio-professional inte- gration of sub-Saharan migrants, “These legal norms were totally sidelined” during displacement patrols, said Gadem President Abderrahman Tlemcani. Tlemcani said that his group’s paper is based on field-work in northern Morocco and intensive inter- views with sub-Saharans. “At least 89 people, among them six minors, have been expelled from Moroccan territory between September and October.” The activist group added, “These expulsions often happened in unlawful and very unjust circumstances without any respect [for immigration law].” From “violent arrests” to discrimination and continuous police patrols in northern cities, there is a striking discrepancy between the “dire” reality of migrants and Morocco’s official discourse on mi- gration, the report explained. “All the testimonies we recorded spoke of violence and inhumane treatment,” Camille Denis, a Ga- dem representative, said at a press conference in Rabat on October 11. According to Gadem’s interviews, police in Tangier and Nador even entered homes to arrest mi- grants, often subjecting them to “humiliating, inhumane and discriminating” detention conditions. But the Moroccan government has vehemently denied Gadem’s narrative. A government official who spoke to Moroccan outlet H24 said that the expulsions and arrests were needed to curb the migration flow to Europe, but “also to protect migrants.” In their dream to reach Europe by any means, the official explained, migrants “fall prey to human trafficking networks.” https://www.moroccoworldnews.com/2018/10/255450/human-rights-group-accuses-morocco- mistreating-sub-saharan-migrants/

Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 107 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn EL PAÏS Una ONG marroquí denuncia el traslado forzoso de 7.700 sub- saharianos al sur del país

11/10/2018 FRANCISCO PEREGIL

Los desplazamientos forzados de migrantes subsaharianos desde Tánger hacia ciudades marroquíes del sur comenzaron en junio y no han parado. El Grupo Antirracista de Acompañamiento y Defensa de Extranjeros y Migrantes (Gadem) dio a conocer este jueves en Rabat un informe en el que afirma que han sido trasladados desde el norte del país a otras ciudades del sur al menos 7.700 “personas negras no marroquíes”. De ellos, al menos 89 han sido devueltos a sus países de origen.

La ONG aclara que utiliza la palabra “negra” para insistir en el hecho de que todos ellos han sido arrestados y desplazados teniendo en cuenta el color de su piel y su procedencia de fuera del país. Los responsables de Gadem aseguran que ese dato de 89 expulsados, entre los cuales había seis menores, no se producía desde la crisis migratoria de 2005 registrada en las fronteras de Ceuta y Melilla. En septiembre de 2005 murieron tiroteados cinco inmigrantes subsaharianos cuando las fuerzas de seguridad de España y Marruecos intentaron detener el salto a la valla de 600 extranjeros. En oc- tubre de aquel año fallecieron tiroteados por las fuerzas marroquíes en la frontera de Melilla otros seis subsaharianos. En agosto pasado, durante un traslado forzado en autobús hacia el sur del país, dos migrantes de Malí fallecieron al saltar del autobús que les trasladaba, según denunciaron diver- sas asociaciones humanitarias. Uno de ellos era un adolescente de 16 años. Las condiciones en que se están produciendo los arrestos y traslados, según Gadem, están fuera de cualquier norma jurídica y son “una vergüenza” para Marruecos. La mayoría de las detenciones se produjeron en la ciudad de Tánger y alrededores. “En muchos casos, según el informe, los detenidos se veían obligados a dormir en el suelo de una comisaría. El panorama que describe Gadem solo encuentra precedente en la crisis migratoria de 2005. “Ha habido violencia cotidiana, represalias en caso de resistencia, numerosos heridos y enfermos no atendidos”, señala Abderramán Tlemçani, presidente de la asociación. Gadem cree que Marruecos desempeña un “juego peligroso y contradictorio” al pretender conten- tar por un lado a sus socios de la Unión Africana erigiéndose en “líder” de la migración y portavoz del “África de los pueblos”, mientras por otro quiere contentar a la Unión Europea mediante “una política extremadamente represiva y violenta contra los migrantes”. La asociación basa sus cifras de 7.700 desplazados y 89 expulsados en los testimonios recogidos entre los propios migrantes. Camille Denis, miembro de la asociación, asegura que las cifras podrían ser incluso mayores, pero ellos han decidido estimar a la baja las cifras que les facilitaban los propios migrantes con los que conseguían hablar. Entre los 26 testimonios recogidos para redactar el informe sobre los 89 expulsados a sus países de origen está el de una senegalesa que afirmaba el pasado 2 de octubre: “La policía ha venido a casa [en Tánger]. Han roto la puerta y se han llevado a todo el mundo salvo a mí, porque les he dicho que estaba embarazada”. Los migrantes suelen ir esposados de dos en dos en los autobuses que les transportan hacia el sur o bien a un aeropuerto para ser devueltos a sus países. Un senegalés comentó a la asociación su ex- periencia: “La primera vez que una persona quiso hacer sus necesidades le dieron una botella vacía. Después, condenaron la segunda puerta del bus para las necesidades. Había 24 personas en el bus”.

108 Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn El proceso de entrada en el avión que les llevará a su país desde el aeropuerto de Casablanca Mo- hamed V es relatado por un camerunés: “Si el autobús llega a las 16.00 horas al aeropuerto, per- maneces en el autobús hasta que salga el avión, aunque salga a las 21.00. Cuando saben que el avión va a despegar te hacen entrar en el aeropuerto. Cuando pasas delante de los pasajeros te quitan las esposas. Y después te las vuelven a poner”. Los migrantes que van a ser expulsados suelen ser detenidos antes en la comisaría central de Tánger. La ley señala que solo se les puede retener en dicha dependencia 24 horas, salvo que el presidente del tribunal de primera instancia autorice una prolongación de hasta 15 días. “Pero en la práctica”, según la ONG, la mayoría de los detenidos pasan entre tres días y un mes sin que exista una notifi- cación expresa del juez. En el momento en que Gadem hizo público este informe se encontraban detenidas en la comisaría central de Tánger 48 “personas negras”. “Algunos de ellos eran cameruneses arrestados desde co- mienzos de septiembre”, según la ONG. https://elpais.com/internacional/2018/10/11/actualidad/1539262806_102930.html

EL FARO DE CEUTA Una ONG denuncia a Marruecos por traslado forzoso de 7.700 inmigrantes de Tánger 11/10/2018

Una ONG de defensa de inmigrantes denunció hoy en Rabat al gobierno marroquí por el traslado forzoso y en ausencia de un marco legal de un mínimo de 7.720 emigrantes, todos ellos subsaha- rianos, desde la ciudad de Tánger hasta poblaciones del interior del país. Estos traslados forzosos comenzaron en julio pero se recrudecieron en agosto y septiembre, y reve- lan “prácticas discriminatorias y racistas”, al centrarse únicamente en personas negras de países del sur del Sáhara, como señalaron en rueda de prensa los portavoces de la asociación Gadem. Los traslados, que se producen mediante autobuses, tienen lugar tras redadas en las calles o los pisos donde los subsaharianos residen en Tánger, “sin ningún marco jurídico” y con frecuencia tras periodos indeterminados de lo que no son otra cosa que “detenciones administrativas arbitrarias”. Estas detenciones, de duración variable (a veces más de un mes), se están produciendo en “una suerte de garajes” donde los subsaharianos duermen hacinados, sin protección contra el frío noctur- no, sin acceso a cuidados médicos y con un solo punto de agua para decenas de personas, añadieron. Los menos afortunados de los subsaharianos detenidos son expulsados hasta sus países de origen, una medida que hasta el momento ha afectado a 89 personas (entre ellos seis menores de edad) enviadas a sus países en aviones de líneas regulares y con colaboración de sus propias embajadas. La expulsión o “conducción a la frontera” la han sufrido personas con todos sus documentos en re- gla, ya sea una tarjeta de residencia o un documento expedido por el Alto Comisionados de la ONU para los Refugiados (ACNUR). Para Gadem, todas estas prácticas ponen seriamente en duda la sinceridad del “proceso de integra- ción” emprendido por el gobierno de Marruecos en dos fases y que ha beneficiado ya a unas 50.000 personas, un proceso que las propias autoridades -y países aliados como Francia y España- ponen como ejemplo en el continente africano. La campaña de traslados forzosos ha sido justificada por el gobierno marroquí ante el cuerpo di- plomático europeo y africano en una reciente reunión en la que insistieron sobre la legalidad del procedimiento. Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 109 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn El wali (gobernador) del ministerio del Interior encargado de la vigilancia de las fronteras, Jaled Zeruali, defendió recientemente en una entrevista con Efe todos estos traslados, argumentando que el Estado “no puede tolerar el hacinamiento de 50 emigrantes” en un piso patera o su instalación en los bosques en la intemperie. EFE https://elfarodeceuta.es/una-ong-denuncia-marruecos-traslado-forzoso-inmigrantes-tanger/ FRANCE 24 ‘Europe or bust’ migrants undeterred in Morocco 25/10/2018

For scores of African migrants, it’s a case of «Europe or bust», no matter what Moroccan authorities throw at them in the way of detentions and being bussed hundreds of kilometres away. «I’ll come back here even if they send me back 10 times!» insisted Achille, a 28-year-old from Came- roon determined to reach Spain across the sea from the city of Tangiers in northern Morocco. In late September, together with his wife and two-year-old child, Achille was about to board an infla- table boat bound for Spain when they were caught in a police raid. After four days detained in the basement of a Tangiers police station, the family was transported with other migrants by bus to Tiznit, 800 kilometres (about 500 miles) to the south. Achille, who first made his way to Morocco in 2015 after a long and arduous journey, had previously been turned back to Casablanca. The same has happened to thousands of migrants since Moroccan authorities last summer turned the screws and launched a relocation campaign to distance them from the north of the country or in some cases to fly them home. The authorities, listing 54,000 foiled attempts to cross to Europe between January and end of Au- gust, say the north is where human trafficking networks operate. Despite alleged rights violations in the campaign being waged by Moroccan authorities, hundreds of migrants just keep returning to Tangiers unless they are repatriated. «Tangiers is my town, I will only leave it for Spain,» said Achille, circled by a dozen fellow Cameroo- nians squatting in an out-of-the-way lot dotted with trees, some of them killing time laying down on mattresses, others watching out for police. «We’re living like animals here,» said 35-year-old Wilfred. «These people around me are like my brothers. Today they’re Africans, tomorrow they’ll be Europeans.» - At mercy of ‘taxi mafia’ - Wilfred had it better than most the last time he was arrested: he was bussed to Casablanca, 380 kilometres away, because «those who pay are sent less far off». He had already been deported to Tiznit and across the border to Algeria. An anti-racist foreigners’ support group, GADEM, in mid-October condemned what it termed Mo- rocco’s «discriminatory» policies towards migrants from sub-Saharan Africa. Around 6,500 of them were deported between July and start of September, including 121 minors, 17

110 Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn babies and 12 pregnant women, it said. Sub-Saharan African migrants are being held at Tangiers police stations «outside any judicial framework», GADEM said. Authorities have launched an inquiry into the deaths of two young Malians, including a youth of 16, during a transfer operation in early March. The relocations are defended by the authorities as aimed at distancing and protecting migrants from the gangs of smugglers in northern Morocco. Ali, 20, knows full well that he can be caught any time but will keep trying to reach Europe. «Only the weak give up,» he whispered. «I’m sure I will be able to reach Spain one day, and it’s that hope that gives me the strength to battle on.» Even the return to Tangiers has its obstacles, such as bus firms in Casablanca refusing to sell tickets to migrants and leaving them at the mercy of a «taxi mafia», according to migrants questioned by AFP. The main point of return is the city’s Boukhalef district, which has a sizeable community of sub-Saha- ran Africans, many of them waiting to jump on a ramshackle boat for a perilous crossing to Europe. Morocco, which nationals of many African states can visit without visas, has become a major gateway for sub-Saharan migrants into Europe. More than 47,000 migrants have made it north to Spain since the start of 2018, including about 5,000 by land from two Spanish enclaves bordering Morocco, according to the International Organi- zation for Migration. It says 362 migrants have died out at sea or gone missing this year. https://www.france24.com/en/20181025-europe-or-bust-migrants-undeterred-morocco BLADNA.NL Marokko: NGO hekelt «geweld» tegen migranten

13/10/2018

De organisatie stelt dat deze migranten het slachtoffer zijn van «geweld en schendingen van de mensenrechten» in het koninkrijk, en voornamelijk in het noorden van het land. Tijdens een persconferentie op donderdag in Rabat verklaarde een woordvoerder van deNGO dat «alle getuigenissen over geweld en onmenselijke behandelingen» gaan. De Marokkaanse au- toriteiten worden ervan beschuldigd op «zwarte mensen» te jagen. «De doelwitten zijn allemaal niet-Marokkanen en zwart, ongeacht hun administratieve situatie (...), het is een racistisch beleid dat twijfel doet ontstaan over het migratiebeleid.», aldus de woordvoerder van GADEM. Ook de situatie van 142 migranten, waarvan sommigen al meer dan een maand in politiekantoren in Tanger worden vastgehouden, werd gehekeld. Hun situatie is volgens de organisatie «extreem zorgwekkend». Een verantwoordelijke van het Marokkaanse ministerie van Binnenlandse zaken vertelde aan per- sagentschap AFP dat de autoriteiten en veiligheidsdiensten volgens de wet het recht hebben om de verblijfsdocumenten van buitenlanders op eender welk moment te controleren. Deze buitenlanders hebben tevens «dezelfde rechten als Marokkanen» en er kunnen «geen minderjarigen worden uit- gezet». Alle terugkeren naar de landen van herkomst gebeuren bovendien in samenwerking met de autoriteiten van deze landen.

Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 111 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn ف ALYAOUM 24 تقرير يرصد ترحيل المهاجرين ي� المغرب.. العمليات شابتها يالكث� من الخروقات

13/10/2018 سهام فضل الله

يف تقريــر حديــث لهــا خلصــت مجموعــة مناهضــة العنصيــة والدفــاع عــن املهاجريــن واألجانــب “GADEM”، أن املغــرب نهــج سياســة قمعيــة وعنيفــة تجــاه املهاجريــن، الذيــن جــرى ترحيلهــم بالقــوة مــن مــدن الشــامل نحــو مناطــق الجنــوب، أبرزهــا مدينــة تزنيــت التــي تشــكل الوجهــة األوىل للمرحلــن بســبب بعدهــا عــن الحــدود الشــاملية للمملكــة. وذكــرت املجموعــة يف تقريرهــا أن مالحظيهــا، عــرب ربــوع اململكــة، ســجلوا ارتفــاع وتــرة عمليــات التدخــل العنيــف مــن طــرف قــوات األمن تجــاه املهاجريــن، ابتــداء مــن شــهر يوليــوز املــايض، قبــل أن تبلــغ أوجهــا غــداة شــهر شــتنرب املنــرم.

وبلغــة األرقــام الــواردة يف املصــدر نفســه، فقــد جــرى ترحيــل أكــر مــن 6500 شــخص بالقــوة وبشــكل قــرسي بــن شــهري يوليــوز وبدايــة شــهر شــتنرب املنصمــن مــن الســنة الجاريــة، علــام أن الذيــن تــم اســتثناؤهم مــن هــذه العمليــات القرسيــة ميثلــون أرقامــا ضئيلــة فقــط، منــذ ســنة 2013، بحســب التقريــر ذاتــه. املصــدر نفســه، أورد أن مدينــة طنجــة لوحدهــا كانــت تشــهد عمليــات ترحيــل مبعــدل يومــي بلــغ 500 شــخص خــالل فــرة الصيــف. وإلجــراء التقريــر ذكــرت املجموعــة أنهــا اعتمــدت عــى عمــل ميــداين أُنجــز يف مــدن الرباط والــدار البيضــاء وطنجــة، وبلغ عدد املســتجوبي 45 شــخصا معنيــا بشــكل مبــارش باملوضــوع، بينهم 11 امــرأة و19 رجــال و15 قارصا. وجهة مجهولة املرحلــون بالقــوة كان مــن ضمنهــم أطفــال قــارصون مل يجــر متتيعهــممبعاملــة خاصــة ومختلفــة عــن الكبــار، يقــول التقريــر. وأردف األخــر، أيضــا، أنــه باإلضافــة إىل القارصيــن، فالنســاء الحوامــل طالتهــن املعاملــة ذاتهــا، التــي وصفهــا بالقاســية دون اعتبــار لوضعهــن الصحــي. التقريــر عــرج، أيضــا، يف صفحاتــه يف حديثــه عــن طفــل قــارص مــن جنســية ماليــة، كان قــد لقــي حتفــه غــداة عمليــة للتحيــل القــرسي مــن مدينــة طنجــة إىل إحــدى مــدن الجنــوب. وأكــدت شــهادات املرحلــن – التــي اعتمدتهــا املجموعــة إلنجــاز تقريرهــا – أنهــم وخــالل عمليــات التحيــل مل يتوصلــوا بــأي إشــعار حــول ســبب توقيفهــم أو ترحيلهــم، والكثــر منهــم مل يكــن يعلــم مســبقا بالوجهــة التي ســرحلون إليهــا، إذ إن الكثــر منهــم كانــوا يجــدون أنفســهم يف أماكــن يجهلونهــا متامــا، ويف أحايــن كثــرة تفتقــد لســبل العيــش، إذ ال تتوفــر فيهــا ميــاه الــرشب، كــام يصعــب عليهــم تدبــر قوتهــم اليومــي. »خرق للقانون« املرجــع ذاتــه خصــص حيــزا للحديــث عــن اإلطــار القانــوين لعمليــات التحيــل، وأبــرز أن املــادة 40 مــن القانــون 03-02، املتعلــق بدخــول وإقامــة األجانــب باملغــرب، يؤكــد عــى أنــه “يجــب عــى األجنبــي تقديــم األوراق والوثائــق التــيرخــص لــه مبوجبهــا باإلقامــة فــوق الــراب املغــريب، عندمــا يطلــب منــه ذلــك مــن طــرف أعــوان الســلطة واملصالــح املكلفــة باملراقبــة”. وبنــاء عــى هــذه املــادة تقــوم مصالــح األمــن مبراقبــة الوضــع القانــوين لألشــخاص املوقوفــن، ويجــب أن تكــون لــدى الســلطات، بحســب مجموعــة GADEM، أســباب موضوعيــة تؤكــد أن الشــخص، الــذي يجــري التحــري معــه، هــو فعــال أجنبــي دون االكتفــاء فقــط، بتحديــده عــرب لــون برشتــه الســمراء ألن لــون البــ ة الرش ميكــن أن يكــون يف حــد ذاتــه ســببا يف القيــام بذلــك. كــام أشــارت املجموعــة أن عمليــات التحيــل القــ ي رسكانــت تســتوجب أن يكــون املعنيــون موضــوع قــرار خطــي صــادر عــن وزارة الداخليــة، يف الوقــت الــذي ال يوجــد فيــه أي دليــل عــى أن العمليــات نفــذت بنــاء عــى أمــر خطــي، وتوصــل التقريــر يف هــذا الصــدد إىل أن الســلطات املغربيــة مل تحــرم اإلجــراءات

112 Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn القانونيــة املتبعــة يف هــذا اإلطــار. »تربير غي مربر« اعتــربت مجموعــة “GADEM” يف تقريرهــا أن املغــرب حــاول مــرات عديــدة إظهــار الــدور الريــادي واملحــوري، الــذي يقــوم بــه عــى مســتوى محاربــة الهجــرة غــر الرشعيــة، وســعى إىل تربيــر التحيــل القــ ي رسوعمليــات االعتقــاالت التــي اســتفحلت أواخــر يوليــوز وأوائــل غشــت 2018، وخاصــة يف مدينــة طنجــة التــي تعتــرب ضحيــة ملوقعهــا الجغــرايف. “التوقيــف وال حيــل تالــذي الزال مســتمرا لغايــة اليــوم”، يــرى التقريــر أنــه ال ميكــن حجــب الســياق العــام املغــريب- اإلســباين – األورويب املتمثــل يف الســباق نحــو تبنــي سياســة مناوئــة للهجــرة، والتــي يدفــع مثنهــا املهاجــرون بالدرجــة األوىل.

وأبــرز املصــدر نفســه أن دور املغــرب املحــوري يف قضيــة الهجــرة، عــى مســتوى البحــر األبيــض املتوســط، تعــزز بشــكل كبــر منــذ إعــالن إســبانيا بوابــة رئيســة لدخــول املهاجريــن نحــو األرايض األوروبيــة، كــام ضغــط املغــرب، أيضــا، يف اتجــاه حصولــه عــى دعــم مــايل أكــرب مــن طــرف رشكائــه األوروبيــن، ســواء فيــام يخــص الهجــرة أو “يف تطويــر الحيــاة االقتصاديــة واالجتامعيــة يف اململكــة”. املواقــف التــي عــ ترب عنهــا الربــاط، حــول قضايــا الهجــرة طــوال شــهر غشــت وبدايــة شــهر شــتنرب مــن الســنة الجاريــة والعمليــات التــي اتخذهــا اتجــاه املهاجريــن، تظهــر بامللمــوس أن القــرار كان ســياديا ومدروســا بعنايــة. التعاون اإلسباين املغريب كــام عــرج التقريــر عــرب صفحاتــه عــى أعــداد املهاجريــن الذيــن حاولــوا أو متكنــوا مــن العبــور نحــو الضفــة اإلســبانية عــرب مدينــة ســبتة املحتلــة، إحــدى هــذه العمليــات مكنــت مــن دخــول 600مهاجــر أرايض الجــارة الشــاملية، وهــو مــا دفــع الســلطات اإلســبانية إىل اتهــام نظ تهــا ياملغربيــة بالتســاهل مــع املهاجريــن، وهــو الخطــاب ذاته الذي تبنــاه االتحاد األورويب، بحســب ما ذكرتــه صحيفة إلباييس اإلســبانية. املغــرب خــرج للــرد عــى رشكائــه األوروبيــن عــرب الناطــق الرســمي باســم الحكومــة، مصطفــى الخلفــي، الــذي أشــاد “باملجهــودات الجبــارة” التــي تبذلهــا اململكــة ملكافحــة الهجــرة، وهــو مــا متثــل يف املحــاوالت الكبــرة التــي جــرى إجهاضهــا مــن طــرف الســلطات املغربيــة، بيــد أن الربــاط تجــد نفســها وحيــدة بإمكانياتهــا املتاحــة يف محاربــة الظاهــرة وتحتــاج إىل دعــم من طــرف االتحــاد األورويب، عل حد قــول الخلفي. املجموعــة أشــارت، أيضــا، إىل قــرار املغــرب إغــالق معــرب ثغــر مليليــة الحــدودي يف 31 مــن يوليــوز الجــاري مــن أجــل تشــجيع االقتصــاد املحــي عــرب تحويــل العمليــات التجاريــة نحــو معــرب بنــي انصــار املجــاور للمدينــة، وهــو مــا أثــار غضــب الســلطات اإلســبانية. واعتــرب التقريــر أن كال البلديــن، إســبانيا واملغــرب، اســتغال موجــات الهجــرة للتصعيــد تجــاه املهاجريــن وتربيــر خــرق مقتضيــات حقــوق اإلنســان. كــام أشــار إىل أن قضيــة الهجــرة عرفــت نوعــا مــن التهويــل أكــر مــام ينبغــي، عــى اعتبــار أن إســبانيا مثــال التــي تتوفــر عــى 46 مليــون نســمة ال ميثــل الوافديــن الجــدد عليهــا ســوى 0.6يف املائــة مــن نســبة الســاكنة العامــة يف البلــد، وبالتــايل يصعــب الحديــث عــن غــزو وإغــراق للبلــد مــن طــرف املهاجريــن، بحســب التقريــر، كــام أن اإلمكانيــات املســخرة لذلــك مبالــغ فيهــا، مقارنة مــع معطيــات الواقع.

مجموعــة مناهضــة العنصيــة والدفــاع عــن املهاجريــن واألجانــب “GADEM” خلصــت يفاألخــر إىل أنــه يف خضم األحــداث التي عصفت بالعــامل، خــالل فــرة إنجــاز التقريــر واملتعلقــة بالهجــرة، تبــن أن املغــرب لعــب دوريــن متناقضــن، فمــن جهة، نصب نفســه كالعــب محوري وزعيــم مللــف املهاجريــن يف القــارة اإلفريقيــة، وتعامــل بحــزم مــع الجــارة اإلســبانية واالتحــاد األورويب، فيــام يخــص املوضــوع، لكنــه، يف املقابــل نهــج سياســة “القمــع والعــداء” تجــاه املهاجريــن املوجوديــن فــوقأراضيــه، بحســب املصــدر ذاتــه. يــأيت هــذا بعــد تبنــي املغــرب الســراتيجية وطنيــة للهجــرة واللجــوء ســنة 2013، والتــي اعتــربت بارقــة أمــل، كــام أنهــا تعــد خطــوة فريــدة مــن نوعهــا يف املنطقــة، لكــن هــذه االســراتيجية رسعــان مــا أظهــرت محدوديتهــا 5 ســنوات بعــد ذلــك، بحســب “GADEM”.

هــذا، وأشــاد التقريــر بالخطــوة التــي أقــدم عليهــا املغــرب عــرب محاولتــه، منــذ عودتــه ألحضــان االتحــاد اإلفريقــي، طــرح موضــوع الهجــرة عــى طاولــة االتحــاد والســعي إىل الخــروج مبوقــف قــوي وموحــد بــن دول االتحــاد حــول املوضــوع ملواجهــة االتحــاد األورويب وصالحياتــه. غــر أنــه وبعــد هــذه السياســة اعتــرب تقريــر “GADEM” أنــه يف الوقــت الــذي كان بإمــكان املغــرب أن يضطلــع بــدور مهــم بــن مؤسســتي االتحــاد اإلفريقــي واالتحــاد األورويب، اختــار يف املقابــل ســلك طريــق آخــر يــربيف العمــق كل مــا ســبق بناؤه ســابقا. وتوصــل يف األخي إىل

Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 113 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn أن حصيلــة 3 أشــهر األخــرة كانــت ثقيلــة بعمليــات التوقيــف والتحيــل القــرسي، والتــي شــابتها خروقــات لحقــوق اإلنســان طالــت أطفــال قارصيــن ونســاء حوامــل، وهــو مــا يجعــل مــن ســنة 2018 حافلــة بالنســبة إىل املغــرب. اململكــة اليــوم، وهــي عــى أعتــاب اســتضافتها الــدورة الحاديــة عــ ة رشللمؤمتــر العاملــي للهجــرة يف مراكــش، دجنــرب املقبــل، عليهــا أن تســارع لتغيــر األســلوب الذي تبنتــه أخــرا يف التعامل مــع املهاجريــن بحســب التقريــر، موضحــا أن املجتمــع الــدويل أشــاد ملــدة طويلــة باملجهــودات التــي بذلتهــا الربــاط عــى مســتوى سياســة الهجــرة، لكــن هــذه اإلشــادة، “قــد تشــهد تقاعســا يف حــال مــا اســتمر الوضــع عــى مــا هــو عليــه اليــوم”.6 ظروف ترحيل »مزرية« الظــروف التــي تتــم فيهــا عمليــات التحيــل القــرسي، وبنــاء عــى شــهادات مهاجريــن اســتقتها مجموعــة مناهضــة العنصيــة والدفــاع عــن املهاجريــن واألجانــب، أظهــرت أنــه جــرى تكبيــل عــدد مــن املرحلــن للحيلولــة دون هروبهــم أو تســببهم يف املشــاكل، كــام أن ظــروف التنقــل كانــت صعبــة للغايــة، وتتــم، غالبــا، خــالل الليــل أو يف الســاعات األوىل مــن الصبــاح. وأشــار الشــهود إىل أنــه عــادة مــا ميضــون يومــا كامــال دون أن تُقــدم لهــم أي وجبــات لــألكل، كــامال يســمح لهــم يف الطريــق باســتعامل املراحيض.واعتــرب التقريــر أن هــذه الظــروف يدفــع رضيبتهــا بشــكل كبــر النســاءالحوامــل واألطفــال والقارصيــن واملصابــن بأمــراض خطــرة أو مزمنــة. األمــر مل يتوقــف عنــد هــذا الحــد، بــل أكــد املســتجوبون مــن طــرف املجموعــة تعرضهــم ملعاملــة قاســية مــن طــرف الســلطات وصفهــا البعــض بالعنصيــة والحاطــة مــن كرامتهــم اإلنســانية، كــام يجــري تركهــم يف أماكــن يجهلونهــا بعــد ســلبهم وثائــق الهويــة أو اإلقامــة وطلبــات اللجــوء التــي بحوزتهــم، عــى حــد قولهــم. وخصــص التقريــر حيــزا للحديــثعــن فئــة األطفــال التــي يــرى أنهــا األكــر تــررا مــن عمليــات التحيــل القــرسي، فمــن بــن 45 مســتجوبا يوجــد 17 قــارصا، أكربهــم يبلــغ مــن العمــر 17 ربيعــا وأصغرهــم 5 ســنوات. واعتــربت “ ” أنGADEM مجــرد اســتجواب هــؤالء يعــد تعديــا عــى حقوقهــم،نظــرا إىل التدعيــات النفســية ملثــل هــذا الفعــل، مشــرا يف اآلن ذاتــه، إىل أن عمليــات التحيــل القرسيــة شــملت، أيضــا، مــن يتوفــرون عــى بطائــق اإلقامــة، والذيــن متــت تســوية وضعيتهــم القانونية، وهــو مــا ســبق وأن نفتــه الحكومــة ســالفا. https://www.alyaoum24.com/1155786.html HESPRESS عليوة: القمع ال يحل الهجرة السية .. و«كوكتيل متفجر« يهدد الشباب 09/10/2018 يوسف لخرض

يف األشــهر املاضيــة، واجهــت الســلطات املغربيــة موجــة هجــرة غــر رشعيــة كبــرة يف شــامل اململكــة، رافقتهــا عمليــات ترحيــل ونقــل آلالف املهاجريــن مــن دول جنــوب الصحــراء إىل مــدن الجنــوب وإىل بلدانهــم األصليــة؛ لكــن تعامــل القــوات العموميــة معهــم لقــي انتقــادات حقوقية. كــ امتصاعــدت وتــرة محــاوالت هجــرة املغاربــة عــرب قــوارب املــوت إىل الضفــة األوروبيــة بطريقــة غــر قانونيــة، وهــي الفــرة التــي عرفــت وفــاة الشــابة املغربيــة حيــاة بلقاســم عــى يــد البحريــة امللكيــة خــالل عمليــة ملواجهــة الهجــرة الرسيــة يف ســواحل شــامل اململكــة. تســارع األحــداث وتدفــق املهاجريــن بشــكل كبــر ورد الفعــل يف املقابــل جعــل سياســة الدولــة يف تدبــر هــذا الوضــع محــل تســاؤل، خصوصــايف ظــلً خضوعــه ملوازيــن قــوى مرتبطــة باالتحــاد األورويب واملســؤولية املفروضــة عليــه لوقــف زحــف »الهــروب الكبــر املســتمر« إىل القــارة العجــوزة. مــن أجــل تســليط الضــوء عــى هــذا املوضــوع، وجهنــا جملــة أســئلة إىل مهــدي عليــوة، املتخصــص يف علــم اجتــامع الهجــرة وأســتاذ باحــث يف الجامعــة الدوليــة بالربــاط، ورئيــس ســابق ملجموعــة مناهضــة العنصيــة ملواكبــة والدفــاع عــن األجانــب واملهاجريــن )Gadem(. ما تحليلكم للوضع الحايل للهجرة يف املغرب؟

114 Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn يتجــى أن الســلطات املغربيــة اتخــذت قــرار الحــزم يف الحــدود الشــاملية، وهــذا ميكــن أن ينتــج عنفــاً وضحايــاً ويوقــف تطــور السياســة الجديــدة للهجــرة واالندمــاج، كــام أنهــا أيضــاً ســتضعفُ الدبلوماســية املغربيــة يف القــارة اإلفريقيــة. فــإىل وقــت قريــب، كان هنــاك نهــج للتســامح، حيــث يتــم تركيــز حضــور القــوات العموميــة عــى الحــدود يف مدينتي ســبتة ومليلــة. وكانت هنــاك بعــض التجــاوزات، لكــن يجــب علينــا أن نفهــم أن رشطتنــا لديهــا مهمــة معقــدة، ورجالهــا يواجهــون أشــخاصاً يائســن يحاولــون بقوة اقتحــام املدينتــن؛ لكــن يبــدو أن مــا وقــع هــذا الصيــف يُشــكل قطيعة..

فهنــاك تغيــر يف اإلســراتيجية وعــودة للهــراوات النظاميــة، وهــذا أمــر ُمقلــق للغايــة؛ ألن عــددا كبــرا ًمــن املهاجريــن مــن دول جنــوب الصحــراء املســتقرين يف بلدنــا ويعيشــون يف ســ م المعنــا أصبــح ميتلكهــم الخــوف اآلن، ألن البعــض منهــم تعــرض لصدمــة بســبب العنــف الــذي مــورس خــالل الفــرة الســابقة، وقــد دفعهــم هــذا الوضــع إىل الخــوف مــن العنصيــة ومــن أن يصبــح املغاربــة رافضــن لهــم يف نهايــة املطــاف، ويــأيت يــوم تســكر فيــه أبــواب منازلهــم ورسقــة مــا ميلكونهــم. خالل متابعتكم ملا جرى لهؤالء املهاجرين، ما هي الحقوق التي جرى انتهاكها أثناء ترحيلهم إىل املدن الداخلية يف اململكة؟ أوالً يجــب أن نفهــم أن هــؤالء املهاجريــن جــرى نقلهــم قــرسا، ًوهــذا هــو االنتهــاك األول، ألن ذلــك حــدث دون أي إجــراء قانــوين ودون احــرام للقانــون املغــريب، خصوصــاً القانــون رقــم 02.03 الــذي يتحــدث عــن هــذه الحالــة وينــص عــى اإلطــار القانــوين ومســاعدة املحامــي. ثانيــا، ًاألشــخاص املرحلــون قــرسا ًتــم اعتقالهــم عــى أســاس لــون برشتهــم، حيــث توجهــت القــوات إىل األحيــاء التــي يقطنونهــا ورهبــوا الجميــع حتــى أولئــك الذيــن يتوفــرون عــى بطاقــة إقامــة ًبنــاء عــى لــون برشتهــم، وهــذا هــو تعريــف العنصيــة. أضــف إىل ذلــكأن القــوات املغربيــة قامــت بفرزهــم جامعيــا،ً وأطلقــت رساح بعضهــم ونُقــل آخــرون إىل املــدن الجنوبيــة؛ مــن بينهم نســاء حوامــل وأطفــال وحتــى الرضــع، والذيــن أطلــق رساحهــمألن لديهــم بطائــق إقامة وجــدوا مســاكنهم مكســورة وممتلكاتهــم مرسوقة. هل تظنون أن »الحريك« املغريب قد عاد من جديد؟ وما هي العوامل التي ميكن تفرس هذا األمر؟ هنــاك بالفعــل عــودة للهجــرة الرسيــة إىل أوروبــا، وهنــاك فرضيــات تتطلــب التحقيقــات امليدانيــة للوقــوف عــى صحتهــا؛ لكــن وجــب التذكــر أيضــا ًبــأن »الحريــك« مل يتوقــف أبــدا، ًألن املغاربــة اســتمروا يف الهجــرة مــع أو بــدون تأشــرة، والتفســر املحتمــل هــو عــودة فــرص العمــل يف إســبانيا. كــام أن هنــاك شــائعة مروجــة يف املغــرب تفيــد بــأن حملــة لتســوية الوضعيــة مرتقبــة يف الجــارة الشــاملية. كــام ال يجــب أن ننــى أيضــا ًأن إســبانيا هــيالدولــة الثانيــة حيــثيســتقر املغاربــة، وعــدد منهــم ذهبــوا إىل هنــاك بــدون تأشــرة، بفضــل الحريــك، واســتفادوا مــن التســوية القانونيــة مــع مــا يوفــر ذلــك مــن حقــوق اجتامعيــة، مبــا فيهــا الجنســية اإلســبانية، ولهــذا الســبب ينجــذب املغاربــة إىل إســبانيا ولديهــم معلومــات حــول مــا يحــدث هنــاك. هنــاك تفســر آخــر ميكــن أن نثــره وهــو مرتبــط بالتحــول الدميغــرايف واالجتامعي-الســيايس للشــباب املغــريب، خاصــة يف الشــامل والريــف حيــث ترتفــع البطالــة والهــدر املــدريس وتغيــب اآلفــاق والحريــات ومرافــق التفيــه، ومــع الزيــادة الكبــرة يف عــدد الشــباب نصبــح أمــام »كوكتيــل متفجــر«. ومعلــوم أن املغــرب يهيمــن عــى تركيبتــه الدميغرافيــة الشــباب، ومــن الناحيــة االجتامعيــة. كــامأن شــكل األرسة تغــر واملجتمــع املغــريب جعــل، بشــكل تدريجــي منــذ االســتقالل، املواطنــة وحقوقهــا وواجباتهــا يف ُصلــب عالقاتــه السياســية. كــام يتــم تشــجيع الشــباب منــذ طفولتهــم عــى التحــرر اقتصاديــاً عــن آبائهــم، أي الــزواج ومغــادرة البيــت، بعبــارة أوضــح »إديــر حياتــو«. ولهــذا الســبب، تقــدم لهــم الرأســاملية التجاريــة مجموعــة كاملــة مــن املنتجــات التــي مــن املفــرض أن متكنهــم مــن »عيــش حياتهــم« وتأكيــد شــخصيتهم؛ منهــا: املالبــس واألجهــزة اإللكتونيــة والدراســة والتكويــن، الســفر واملوســيقى، الســيارة والقــروض العقاريــة. لكــن هــذه املاليــن مــن الشــباب املغاربــة ال ميلكــون الوســائل املاديــة لتنفيــذ مشــاريعهم، مــا يعنــي أنهــا »معانــاة فضيعــة«؛ ألن هــذه اإلنجــازات مرتبطــة بشــخصيتهم. ويالحــظ أن رغبــات التحــرر الفــردي هــي اليــوم قويــة جــداً لــدى الشــباب، لكــن هنــاك فجــوة بــن الرغبة يف »عيــش حيــاة الفــرد« والظــروف املاديــة، وهــذا مــا يقــود العديــد مــن الشــباب إىل طــرق »الحريــك«. وقــد كانــت هــذه خالصــات أعــاميل البحثيــة التــي قمــت بهــا مــا بــن 2005 إىل 2009. ما تحليلكم لواقعة وفاة الشابة املغربية حياة بلقاسم؟

Revue de presse GADEM Juin-Juillet-Août 2018 115 Inscrivez-vous pour recevoir la revue de presse : http://eepurl.com/blldXn ال أعلــم أي يشء. كمواطــن مغــريب أشــعر بالحــزن الشــديد ملــا حــدث لهــؤالء الشــباب، وال أفهــم رد فعــل هــؤالء العســكريي، لقــد صدمــت بســبب مــا وقــع، وفكــرت يف أصدقائهــم وعائالتهــم،ليــس لــدي يشء آخــر ألقولــه إال العاطفــة، وأنــا جــد مســتاء أيضا ًمــن ردة فعــل الزعامء السياســيي، وقلــق جــدا ًعــى بلــدي.. أتــرى ال أملــك مــا أقولــه غــر العاطفــة، ويبــدو أن الغضــب يســبق املوضوعيــة املطلوبــة يف الباحــث. لننتقل إىل الحلول.. يف نظركم، كيف ينبغي عل املغرب أن يدبر عالقاته مع االتحاد األورويب فيام يخص تدفقات الهجرة؟

هــذا أمــر صعــب ألن االتحــاد األورويب ُميــارس الضغــط بشــكل غــر عــادل عــى بالدنــا مــن أجــل مراقبــة حــدود ليســت لنــا؛ فمنــذ 1992، وضــع االتحــاد نظامــاً لحريــة التنقــل داخليــاً، ونظــام تأشــرة موحــدة خارجيــا،ً وحــن فتــح حــدوده الداخليــة متــت إثــارة مســألة الســيطرة عــى الحــدود الخارجيــة بشــكل رسيــع. وقــد حــاول قــادة البلــدان األوروبيــة فــرض حــدود واحــدة، ومل ينجــح األمــر. ولذلــك وجــدوا حــالً آخــر وهــو تقليــل التأشــرات، وطلبــوا مــن الــدول املجــاورة، مــن املغــرب إىل تركيــا، املشــاركة يف املراقبــة. السؤال الذي يطرحه نفسه دامئا ًهو كيف ميكن تدبي هذه التدفق املتواصل؟ ال توجــد طريقــة لتدبــر األمــر، ألن األشــخاص اليائســن مســتعدون للمخاطــرة بــأي يشء للوصــولإىل أوروبــا، ومبــا أنهــم مطلوبــون يف بعــض الــدول أو لديهــمأفــراد عائالتهــم ينتظرونهــم فعزميتهــم تــزداد.. إذن، كيــف نريــد مــن مســؤولينا التعامــل مــع هــذا الوضــع؟ القــوة والعنف ليــس حــالً، لذلــك يجــب عــى األوروبيــن أن يتعقلــوا. القــوة والقمــع ليســا حــالً، ويف نظــري يتطلــب األمــر شــيئي يقــوم بهــام املغــرب منــذ فــرة طويلــة لكــن ليــس عــى نحــو جيــد: أوالً، الدبلوماســية مــن أجــل تخفيــض الطلــب عــى مراقبــة الحــدود وزيــادة التأشــرات، إضافــة إىل التكامــل االجتامعــي واالقتصــادي للمغاربــة واملهاجريــن الذيــن اختــاروا بلدنــا لنبنــي معهــم مســتقبالً أفضــل. عــى املســتوى الدبلومــايس، ميكننــا أن نفتخــر بزعامئنــا، حتــى لو كنــا ننتقدهم دامئــاً؛ لكن عل املســتوى السوســيواقتصادي يجــب بذل جهد أكــرب،ال ميكننــا اســتبدال املدرســن برجــال الرشطــة، ألن الشــباب املغــريب واإلفريقــي يف حاجــة إىل أن يكونــوا محبوبــن ويحظــوا بالعنايــة وال يتعرضــوا للــرب واإلذالل، لذلــك يجــب أن نعــود عاجــالإىل املشــاريع املفيــدة يف املبــادرة الوطنية للتنميــة البرشية والسياســات االجتامعية. https://www.hespress.com/interviews/407910.html

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