Volume 5 (2017) Jeune chercheur

La mise en valeur touristique du patrimoine saharien : Le cas de « la route des ksour »

Amina Fellah et Dominique Royoux

Pour citer cet article Amina Fellah et Dominique Royoux, 2017, « La mise en valeur touristique du patrimoine saharien : Le cas de " la route des ksour" », Revue GéoDév.ma. Volume 5 (2017). Numéro spécial : « Tourisme durable et articulation entre littoral et arrière-pays en Méditerranée », en ligne : http://revues.imist.ma/?journal=geodev

Introduction L'Algérie dispose d'une richesse patrimoniale unique en son genre. En effet, en plus de son patrimoine naturel, le pays peut se satisfaire d’un important héritage culturel matériel et immatériel issu du passage de nombreuses civilisations et de son immensité géographique. La procédure de patrimonialisation en Algérie reste purement juridique, elle est régie par des dispositifs réglementaires qui n'ont aucun lien avec la réalité. Sur le terrain peu de ressources patrimoniales sont soumises à des actions de protection et de valorisation effectives. L'absence d'une vraie politique de mise en valeur du patrimoine culturel et naturel algérien laisse la majorité du patrimoine en état d'abandon et de déclin. Ce cas est parfaitement illustré par le patrimoine saharien et notamment par les ksour, témoins du savoir-faire des locaux qui ont su s'adapter et vivre dans des conditions climatiques marquées par la sécheresse et l'extrême chaleur, qui sont aujourd’hui laissés dans un grand état de délabrement. La mise en valeur touristique, par le biais du concept « Routes Culturelles » ou « Routes à thème », de ces ressources patrimoniales peut être une sorte de reconnaissance de ce patrimoine délaissé. Cet article s'intéressera donc au rôle que peut jouer le tourisme dans la valorisation du patrimoine des régions sahariennes. On se posera également la question de comment peut-on développer un tourisme durable dans cet espace connu par sa spécificité et sa fragilité ? Il s’agira également de mettre en lumière les routes culturelles au niveau mondial, leurs patrimonialisations ainsi que leurs rôles dans la valorisation du patrimoine et du développement local. On s'interrogera plus spécifiquement sur l'organisation du tourisme dans « la route des ksour » au sud-ouest de l'Algérie et la mise en valeur touristique de ce patrimoine culturel et historique. On étudiera également la question de manière inversée en se demandant comment développer un tourisme responsable et durable sur cette route historique ; mais aussi en s’interrogeant sur comment les routes culturelles peuvent-elles être un outil de développement du tourisme en Algérie à l'instar des itinéraires culturels européens ou des routes culturelles de l'Unesco. Pour essayer d'aborder les réponses à ces interrogations, notre article traitera d'abord le concept des routes culturelles (définition et genèse), avant de mettre en lumière un diagnostic et les projets mis en place dans le sud-ouest algérien et qui vont dans ce sens. 1. Les routes culturelles, une patrimonialisation à grande échelle : « Aux dernières années il est apparu un nouveau phénomène culturel, un nouveau type de patrimoine culturel - les itinéraires culturels. Ce fait exprime l’évolution historique de la conservation » (Krestev, 2003) En 1987 le Conseil de l'Europe a lancé son programme des itinéraires culturels par la labellisation des « Chemins de Saint Jacques de Compostelle » qui serviront de référence et d'exemples pour des actions futures (Thomas-Penette, 1997). À la nomination des chemins de Saint Jacques de Compostelle a succédé la certification d'autres itinéraires formés sur d'autres thématiques. Cela a donné naissance à un nouveau phénomène culturel : « la patrimonialisation des routes culturelles à thème ».

Une patrimonialisation par la labellisation Les chemins de Saint-Jacques, la route de la soie, les chemins de Saint-Martin de Tours, les voies européennes de Mozart, les routes des Vikings, la route des phéniciens, la route de fer ou la route des oliviers… sont des chemins de pèlerinage, des routes commerciales, industrielles, artistiques ou naturelles, qui ont été façonnés tout au long des siècles. Des histoires d'échanges et de dialogues se manifestent à travers ces itinéraires et ces routes thématiques de différentes échelles. Chaque route a sa spécificité, son rôle dans les rapprochements entre les différents peuples et les différentes cultures.

Qu'est-ce qu'un itinéraire culturel ou une route culturelle ? Les itinéraires culturels sont des parcours réels (physiques), virtuels ou imaginaires. Ils sont souvent organisés autour d'un thème, sujet, évènements, sites ou personnages historiques, qui constituent par la suite des parcours de découverte. Ils permettent de découvrir un héritage culturel, historique, ou naturel dans un territoire, une région, un pays, un ensemble de pays, un continent, des continents... «Il est très difficile de définir ce qu'est un itinéraire, car il peut y en avoir de physiques comme par exemple Saint-Jacques qui se base sur de la randonnée, d'autres itinéraires comme par exemple le réseau des villes Thermales ou encore les Routes de l'Olivier qui englobent tous les pays de la Méditerranée». (Berti, 2012) La définition des itinéraires culturels fait l’objet d’un débat scientifique et professionnel au sein des institutions qui s'occupent de leurs développements. Le Conseil de la Coopération Culturelle du Conseil de l'Europe base sa définition sur sa volonté de créer une identité européenne commune à travers une recherche d'une culture et une histoire commune. L'ICOMOS1, lui, oriente sa définition sur le fait qu'un itinéraire peut être considéré comme un patrimoine matériel et immatériel (monuments, sites patrimoniaux, traces physiques...). La Fédération Française des Itinéraires Culturels Européens, quant à elle, cherche à travers sa définition d'un itinéraire à mettre en avant les valeurs humaines et citoyennes d'une culture. « Chaque itinéraire n'est pas qu'un réseau de biens physiques, une série de coopérations ou un produit touristique. Toutes ces composantes sont inclues dans chaque itinéraire qui devient ainsi un ensemble de biens culturels complexes, systémique » (Berti, 2012). Les itinéraires culturels considérés ici comme des biens culturels, ont reçu, depuis la dernière décennie du siècle passé, un intérêt particulier des grandes institutions de niveau international.

1 International Council of Monuments and Sites. 2

En 1988, l'Unesco a lancé son programme décennal « Étude intégrale des routes de la soie : route de dialogue », et a inscrit « les chemins de Saint Jacques de Compostelle » sur la liste du patrimoine mondial de l'humanité. Une telle reconnaissance des routes culturelles a permis une patrimonialisation à une grande échelle. « Le niveau de patrimonialisation peut être plus ou moins grand, s'inscrire à une échelle régionale, nationale ou internationale » (Graham, Ashworth, Tunbridge, 2000, cité dans Bernier, 2007). A travers les chemins traversés dans le cadre d'un itinéraire culturel, on découvre des sites culturels ou historiques, des grands ou des petits patrimoines, des lieux en ville ou en milieu rural, des monuments célèbres ou des monuments très peu connus. L'inscription des chemins de Saint Jacques de Compostelle sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco a engendré l'inscription de nombreux lieux de culte situés sur ces chemins de pèlerinage. En , de grands édifices comme la cathédrale d'Amiens, ou la basilique Saint Sernin de Toulouse sont inscrits au titre des chemins de Saint Jacques de Compostelle, cette inscription leur a donné une renommée internationale. D'autres édifices moins connus ont également bénéficié de cette inscription, comme le cas de l'église de Saint-Léonard de Noblat (département de Haute-Vienne), cela a contribué à la mise en valeur de ce patrimoine peu connu situé dans une petite commune de 4.640 habitants à travers la reconnaissance d'une institution de niveau mondial. « La finalité du Conseil de l'Europe était la redécouverte culturelle, pas seulement celle des grands biens culturels mais aussi celle des biens culturels quotidiens, oubliés, dans des régions moins touristiques et connues afin de retrouver cette essence, ce fondement de l'identité européenne à travers toutes ses expressions », (Berti, 2012) C'est dans un même parcours de visite que les itinéraires culturels donnent l'opportunité de découvrir des grands patrimoines connus ainsi que des petits patrimoines oubliés dans des ruralités. Ceci conduit à une mise en valeur de l'ensemble des patrimoines faisant partie de circuits culturels soit par la préservation, la conservation, la promotion, la protection ou la reconnaissance de ces patrimoines par des grandes organisations et institutions nationales ou mondiales telles que l'Unesco, le Conseil de l'Europe, l'ICOMOS, l'État...

Pour un tourisme culturel durable Dans l'exemple des Itinéraires Culturels Européens, le développement du tourisme culturel durable reste la première priorité des porteurs de projets. En effet ils favorisent les actions en faveur de ce tourisme durable dans les parcours traversés. Les itinéraires culturels permettent de découvrir les sites culturels d'une façon itinérante. Cela signifie découvrir le bien culturel à travers un contexte d'ensemble de réseau dans lequel chaque bien culturel forme un élément composant de l'itinéraire. Les itinéraires culturels sont donc un nouveau phénomène du tourisme culturel. Ce dernier est aussi une expression récente employée par les institutions, les opérateurs culturels et touristiques ainsi que les responsables de l'aménagement du territoire mais la notion en elle- même n'est pas vraiment nouvelle puisque les premières formes de tourisme ont été culturelles (Thomas-Penette, 1997). L'organisation mondiale du tourisme définit le tourisme culturel comme « mouvements de personnes obéissant à des motivations essentiellement culturelles telles que les voyages d'études, les tournées artistiques et les voyages culturels, les déplacements effectués pour assister à des festivals ou autres manifestations culturelles, la visite de sites et de monuments, les voyages ayant pour objet la découverte de la nature, l'étude du folklore ou de l'art, et les pèlerinages ».

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On peut donc retirer de la définition que le tourisme culturel est une forme de tourisme qui s'appuie sur des voyages à motifs essentiellement culturels. Cette définition correspond parfaitement aux itinéraires culturels que ce soit d'un point de vue de la découverte culturelle ou artistique que d'un point de vue de la découverte des paysages comme c'est le cas de la route des Oliviers. Les itinéraires dans leurs formes actuelles sont donc une sorte de tourisme culturel itinérant, et contribuent au développement touristique des territoires concernés en incluant des valeurs culturelles qui mettent en avant des nouvelles fonctions de ce tourisme durable. La contribution d'un itinéraire culturel au développement du tourisme durable fait partie des critères demandés par les institutions qui les gèrent comme par exemple le conseil de l'Europe. Le développement durable rentre donc dans les premières préoccupations du Conseil qui cherche à l'appliquer dans tous les secteurs d'activités et notamment le tourisme. Intégrer la notion du développement durable dans les projets d'itinéraires signifie qu'un projet d'itinéraire est tout d'abord un projet territorial qui implique une interaction avec la population locale. Le projet doit donc prendre en considération la participation de la population qui est censée être consciente de son identité, de sa culture, de son histoire et de son patrimoine dans le développement de l'itinéraire culturel. Le Conseil de l'Europe et l'institut Européen des Itinéraires Culturels Européens cherchent à développer, à travers les itinéraires un tourisme qui respecte la nature, un tourisme à pied (le cas des chemins de Saint Jacques de Compostelle) et un tourisme vert. Ainsi ils encouragent à favoriser dans le tourisme les pratiques durables et à privilégier les transports doux et les produits locaux (spécialement les produits gastronomiques). Cette notion de durabilité se traduit également dans la transmission de l'héritage culturel et historique aux futures générations notamment à travers l'éducation. Prenons toujours l'exemple des chemins de Saint Jacques De Compostelle qui sont le plus impliqués dans la question du tourisme durable puisqu'ils sont des chemins réels et physiques.

Photo 1 : Les Chemins de Saint Jacques de Compostelle Source : http://www.pelerin.com/Pelerinages/Chemin-de-Saint-Jacques-de-Compostelle

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L'enjeu majeur de cet itinéraire est de s'inscrire dans l'époque et dans la modernité tout en conservant leur âme et authenticité2. Des actions, des pratiques et des équipements sont mis en place afin de répondre à cet enjeu, privilégier la marche à pied, utiliser des matériaux « amis » de la nature dans la construction des équipements par exemple l'utilisation du bois pour les signalétiques, la suppression des goudrons, les toilettes sèches ….

2. « La route des ksour » : un héritage à faire revivre « La terre conserve plus fidèlement la trace des chemins que de bonne heure ont foulés les hommes » (Vidal de La Blache, 2015) Au fil du temps, l'homme n'a cessé de se déplacer à travers le monde. Ces déplacements étaient liés à des migrations, des pèlerinages et souvent à des échanges commerciaux. Cela a engendré le traçage de plusieurs voies de communications terrestres et maritimes qui ont joué un rôle important dans la circulation des biens et des idées. Les anciennes routes des caravanes commerciales (la route de sel, de l'or, d'esclave,...) ont laissé leurs empreintes en sillonnant l’Afrique du Nord et particulièrement le , cet immense espace géographique qui relie l'Afrique du Nord à l'Afrique sub-saharienne. « À travers les dunes sahariennes, les couloirs (gassi) sont polis par le piétinement des caravanes » (Vidal de La Blache, 2015). Tout au long de ces routes caravanières qui traversent le Sahara, se répartissent des villages fortifiés « les ksour ». « La route s’imprime sur le sol ; elle sème des germes de vie : maisons, hameaux, villages, villes » (Vidal de La Blache, 2015). Ces Ksour, témoins de l'adaptation de l'homme à son environnement saharien connu par son aridité et son hostilité, ont souvent été des lieux de repos et de ravitaillements des caravanes. Aujourd'hui le Sahara algérien est semé de ce patrimoine architectural. Cet héritage risque cependant de disparaître à cause de la modification des modes de vie et du processus accéléré de l'urbanisation sur le territoire algérien. Afin de préserver et de donner une deuxième vie à ce patrimoine saharien, des programmes et dispositifs sont mis en place par des institutions internationales, nationale et locale. « Pour certains, le déclin des ksour, voire même leur agonie, est inéluctable ; pour d’autres de nouvelles dynamiques se mettent en place, signes d’une réappropriation patrimonial ». (Frérot, 2005) Dans le Sahara Algérien, l'Unesco et le Programme des Nations Unies pour le Développement sont les premiers organismes à initier un programme dont le concept est proche des routes culturelles en mettant en place un projet de mise en réseau des ksour à l'échelle territoriale « la route des ksour » (Mahrour, 2011) en intégrant la notion de la durabilité. D'autres études d'aménagement et de développement des circuits touristiques sur la route des ksour ont été menées par l'état algérien à travers ses directions du tourisme des wilayas du sud, notamment à la wilaya de Béchar et la wilaya d'Adrar. Mais l'idée de retracer l'ancienne route commerciale dans le sud algérien remonte au début du 20ème siècle avec la traversée du Sahara effectué par la mission Citroën en 1922. Cette dernière a permis de donner naissance au « tourisme saharien ».

2 http://www.compostelle-france.fr 5

« Les routes des ksour », le projet PNUD En 2000 et suite à l'adoption de la déclaration du millénaire par les Nations Unies, l'Unesco a mis en œuvre un plan d'action relatif au thème transversal de la lutte contre la pauvreté et l’extrême pauvreté. Le projet « Le Sahara des cultures et des hommes, vers une stratégie pour un développement durable du tourisme au Sahara dans une perspective de lutte contre la pauvreté » fait partie de ce plan d’action qui s’inscrit également dans le cadre du suivi du Sommet mondial sur l’éco-tourisme de Québec (2002), du Sommet Rio+10 sur le développement durable (2002), et du code mondial d’éthique du tourisme de l’OMT. Dans ce cadre, l'Algérie, pays qui dispose de la plus grande superficie du Sahara, a bénéficié d'un projet pilote « les routes des ksour » qui fut adopté lors de l'atelier international de Ghardaïa (Algérie) en 2003. Ce projet, d’un budget de 1.732.619 US $, est lancé en 2004, et a pour objectif de développer des activités de tourisme durable dans les régions sahariennes de l'Algérie afin de lutter contre la précarité de la population locale ainsi que de sauvegarder le patrimoine culturel et naturel local. Dans le cadre de ce projet sous-régional, qui concerne la wilaya de Béchar, Adrar et Ghardaïa, et plus précisément les localités de Taghit, Béni Abbes, Timimoun, El Atteuf, Aghlad et Guentour, plusieurs ateliers de formations pluridisciplinaires, stages, chantiers de restauration du patrimoine, aides à la création des petites entreprises, expositions, animations et films ont été mis en place au profit de la population locale. Effectivement ce projet de développement local repose sur la participation des autochtones dans ses différentes étapes. Il s'agit également de renforcer la coopération entre les différents acteurs afin de développer des circuits touristiques à caractère culturel en mettant en réseau certains ksour dans la région. Mais cela ne concerne pas seulement le territoire algérien car ce projet fait partie d'une initiative globale qui vise même à développer des circuits transfrontaliers qui traversent le Sahara sur le même principe que les routes culturelles de l'Unesco et les itinéraires culturels Européens.

Carte 1 : La route des ksour concernée par le Projet PNUD Source : Les routes des ksour, fiche de projet Algérie

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Dans la wilaya de Béchar, Adrar et Ghardaïa, les Ksour qui faisaient partie du champ d'intervention du projet pilote « les routes des ksour » ont la spécificité de se localiser aux pieds du et donc de bénéficier de paysages grandioses (Frérot, 2005) et remarquables qui leur donne un fort intérêt touristique. C'est pourquoi des formations en métiers du tourisme ont été menées dans le cadre de ce programme auprès de 300 personnes (habitants locaux). Certains de ces vieux ksour ont bénéficié des opérations de restauration et d'une mise en valeur lors de cette initiative. Les ksour étant abandonnés dans la majorité des cas par leur population au profit de la nouvelle ville, ils végétaient alors dans un grand état de délabrement. Ces opérations de réhabilitation leur ont donné une nouvelle vie car une partie de ces maisons des ksour ont été transformées en établissements d'accueil des touristes (hébergement ou restauration traditionnelle). D'autres ont su s’adapter pour devenir des maisons d'associations culturelles, des bibliothèques et même des hammams traditionnels. Dans cette optique, 150 jeunes ont été formés dans la réhabilitation des structures patrimoniales. Le système d'irrigation local « les foggaras », véritable modèle du savoir-faire local en agriculture, a eu sa part dans ce programme puisqu’un comité de sauvegarde a été mis en place par le projet.

Photo 2 : Maison traditionnelle réhabilitée en hébergement touristique Source : Fellah Amina Ces opérations de mise en valeur touristique des ksour permettront de donner une nouvelle fonction à ce patrimoine architectural saharien et participeront à sa sauvegarde et à sa protection vis-à-vis des dégradations souvent liées à l'abandon. Le projet « les routes des ksour » vise donc à développer un tourisme durable et responsable en mettant en réseau un patrimoine saharien exceptionnel, les ksour, et leurs environnements. Cela va donc à l’encontre de l'idée que le tourisme a un mauvais impact sur le patrimoine. «Depuis Lascaux ou Macchu Picchu, l’essor de l’écotourisme et du développement durable ont remis à

7 l’honneur l’idée voulant que le tourisme soit néfaste pour le patrimoine». (Noppen and K. Morisset, 2003). Ce patrimoine s’est vu octroyé une seconde jeunesse grâce à sa mise en tourisme. En effet la conversion des lieux patrimoniaux, qui étaient autrefois réservés à l'habitat, en des lieux d'accueil touristique a permis cette régénération. Donc en plus de redonner une nouvelle vie à cet héritage architectural, ces initiatives l’ont préservé pour les générations futures.

L'organisation touristique sur la route des Ksour dans la wilaya de Béchar La wilaya de Béchar, territoire situé au sud-ouest algérien, est considérée comme la porte du Sahara Algérien. Elle est composée de 21 communes, et dans chacune d’elles se trouve au moins un ksar. Trois de ces ksour, Le Ksar de Taghit, de Béni Abbes et de Kénadsa, sont les seuls de la wilaya classés au patrimoine national depuis 1999. Ce classement montre l'importance patrimoniale de ces établissements historiques qui sont malheureusement en état de dégradation et en voie de disparition. « Au début des années 1990, les ksour survivent, mais continuent à se dégrader » (Frérot, 2005). Les villes-ksar de Taghit et de Béni Abbes sont de notoriété nationale et même internationale. Cette notoriété s’est faite grâce à leurs paysages sublimes (erg et montagne), leurs gravures rupestres, leurs vieux ksour ainsi que grâce à leurs oasis. L’historicité des lieux a joué bien évidemment un rôle important dans ce succès populaire. En effet il faut rappeler que le noyau ancien du ksar de Taghit date du 7ème siècle et celui de Béni Abbes date du 15ème siècle. Cette composition paysagère a fortement contribué à l'attractivité touristique de ces territoires sahariens. Chaque année et durant toute la saison touristique ces villes-ksar attirent des milliers de touristes dont la majorité sont des touristes nationaux, admirateurs du désert. La saison touristique qui va de septembre à mai, marque l'arrivée des touristes algériens généralement de provenance du Nord du pays. Mais la période de la fin d'année reste le pic de la saison.

Tableau 1 : Nombre d'arrivés par semestre aux hôtels de la wilaya de Béchar en 2014

Source : Direction du Tourisme de la wilaya de Béchar Selon ce tableau, qui présente des statistiques officielles3 des nombres d'arrivés sur tout le territoire de la wilaya de Béchar, on observe que le quatrième semestre est celui qui inscrit le plus grand nombre de touristes sur l'année 2014. Un grand nombre de ces arrivés séjournent dans la wilaya pendant les vacances de la fin d'année (vers le 20 décembre au 10 janvier). Les touristes viennent généralement fêter le réveillon de la fin d'année à Taghit et Béni Abbes. Beaucoup d'agences de voyage situées au nord de l'Algérie et d'autres organismes

3 Ces statistiques ne représentent pas les chiffres réels des arrivés. Certains touristes choisissent des maisons d'hôte ou des gites non déclarés ou clandestins. 8

(associations, universités, entreprises,...) organisent des séjours à cette période de l'année mais beaucoup de touristes viennent aussi de leurs propres initiatives, la majorité d'entre eux visitent la région de manière récurrente. A cette occasion annuelle, Taghit et Béni Abbes sont témoins d’un déferlement de milliers de touristes qui prennent d’assaut leurs sites touristiques, leurs rues, et leurs structures d'accueil.

Photo 3 : Touristes escaladant les dunes à Taghit pendant le réveillon Source : Direction de Tourisme de Béchar En conséquence, et vu le manque d'établissements d'hébergement, un nombre important de touristes séjourne chez les habitants locaux. Certains habitants, suite à la forte demande, ont réaménagé leurs demeures (principales ou souvent secondaires) en maisons d'hôte ou en gîtes. Ce type d'hébergement alternatif est dans la majorité des cas non déclaré auprès des autorités compétentes. Cette situation a obligé les autorités locales à intervenir afin de réglementer ce nouveau phénomène socio-économique « le tourisme chez l'habitant » en forte augmentation dans la région ces dernières années. Couramment les habitants hébergent les touristes à des tarifs plus en moins attractifs et proposent souvent à leurs clients d'autres services liés à l'activité touristique (Guides touristiques, circuits touristiques, randonnées à dromadaires, soirées musicales, bivouac, restaurations, ...). Ces activités sont autorisées sous conditions d’être déclarées auprès des services de la mairie. Cependant la majorité des actifs dans ce domaine ne le font pas et préfèrent travailler clandestinement. Cela est également le cas des guides touristiques qui travaillent dans la majorité sans être déclarés alors que ce métier est réglementé par la loi et requiert un agrément pour les praticiens de cette activité touristique. Les activités d'hébergement sont également pratiquées par des associations locales. Dans certains cas d’anciennes habitations des ksour sont réhabilitées par des jeunes locaux regroupés en associations à caractère culturel et touristique. Le but de ce type d'associations est la préservation et la promotion du patrimoine et de la culture locale qui sont exposés au risque de disparition dans le contexte de la mondialisation et de la modernisation des modes de vie. Cette émergence du tourisme informel et donc non réglementée dans la région reste une menace pour l'économie locale et cela malgré ses effets positifs sur la population locale en matière de revenus. Dès lors aucun chiffrage sur le nombre exact des touristes qui visitent la région et sur la durée de leurs séjours n'est disponible; une situation qui complique la tâche

9 des services compétents au niveau local et donc national puisque la gouvernance en Algérie est totalement centralisée. En revanche, hors saison touristique, un nouveau phénomène touristique est en train de se développer dans la région notamment à Taghit : « Le tourisme sablo-thérapeutique »4.

Photo 4 : La pratique de la sablo-thérapie aux pieds de l'Erg occidental Source : Fellah Amina Il s'agit de quelques milliers5 d'estivants qui fréquentent les dunes du grand Erg occidental, où s'installent les enterreurs "Reddama"6 dans des petites tentes, durant la période la plus chaude de l'année (souvent entre mi-juillet et mi-aout). Les services touristiques, pendant cette période hors saison, sont restreints, ils se résument souvent à l'hébergement et la restauration (très peu d'animations culturelles et touristiques). La sablo-thérapie permet donc de développer un tourisme thérapeutique dans la région et générer une attractivité touristique à ces territoires dans une saison qui connait des températures extrêmement élevées et où aucune autre forme de tourisme n’est possible.

3. Le tourisme de circuit « la route des ksour », élément concepteur de l'image de la destination sud-ouest En 2008, l'Algérie a lancé son projet territorial à l'horizon 2030 « Le Schéma Directeur d'Aménagement Touristique » (SDAT, 2030), qui constitue le cadre stratégique de référence pour la politique touristique de l'Algérie. Une des dynamiques de ce schéma vise à structurer géographiquement le territoire algérien en sept Pôles Touristiques d'Excellence (POT), ces derniers sont une sorte de combinaison de villages touristiques d'Excellence et de circuits touristiques. Chaque POT en fonction de ses potentialités constitue une identité et une image de destination à part avec pour but d'assurer l'attractivité et la compétitivité de ces territoires. Selon le SDAT, qui mise en grande partie sur le tourisme saharien dans sa stratégie du développement touristique en Algérie, la région sud-ouest de l'Algérie, notamment les wilayas de Béchar et Adrar, est couverte par une structure nommée le Pôle Touristique d'Excellence Sud-Ouest « Touat- Gourara » : les routes des ksour. En effet, d'après cette appellation le SDAT met donc en avant les routes des ksour comme image touristique du pôle en favorisant

4 Une thérapie qui consiste à soigner certaines maladies (souvent le rhumatisme) en enterrant une partie du corps du malade sous le sable chaud au milieu des dunes. Cette activité est pratiquée par la population locale depuis les anciens temps. 5 L'absence de chiffres officiels 6 Les personnes qui pratiquent la sablo-thérapie. 10 le tourisme de circuit. Ce type de tourisme ne demande pas habituellement de grandes infrastructures touristiques contrairement au tourisme balnéaire ou thermal par exemple. Le tourisme de circuit est l’une des principales vocations du pôle, qui voit en lui un tourisme de caractère culturel permettant la découverte du patrimoine matériel et immatériel de la région. Il s'agira de mieux développer et organiser un tourisme de circuit déjà existant par le passé. Le tourisme de circuit a toujours constitué un produit phare dans le tourisme saharien. Les opérateurs du tourisme, et cela depuis l'invention du tourisme saharien, ont opté pour le tourisme de circuit qui repose généralement sur les bivouacs, méharées, trekkings, ... l'idée est souvent de faire revivre aux touristes les voyages d'autrefois notamment en caravane.

Figure 1 : Éléments composants la route des ksour Source : Fellah Amina Les circuits touristiques proposés par les voyagistes sur la route des ksour Généralement presque toutes les offres de circuits permettant de visiter la région sud-ouest de l'Algérie sont proposées par des agences de voyage et des tours opérateurs localisés au nord du pays ou à l'étranger. Les agences locales, peu nombreuses, focalisent leurs activités sur le tourisme émetteur. En analysant les offres de circuits touristiques proposées par les agences de voyages nationales, nous remarquons que tous les circuits sont proposés au départ du nord du pays. Les circuits en étapes commencent dans la majorité des cas d'Alger ou d'Oran et se font généralement en boucle, c'est à dire les villes de départ sont également les points d'arrivée.

Circuits proposés par L'Office National Algérien du Tourisme (ONAT) : L’O.N.A.T est le Tour Opérateur National, il est rattaché depuis 2011 au Ministère du Tourisme et de l’Artisanat en tant qu’entreprise non affiliée. Actuellement le tour opérateur est chargé de la commercialisation de la destination ALGERIE et du développement du tourisme national.

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« Face à la conjoncture économique actuelle, nous devons plus que jamais encourager et promouvoir le tourisme domestique et convaincre les citoyens de passer leurs vacances en Algérie pour économiser la devise ».7 Dans le cadre de ces activités dans le développement du tourisme national, en 2016, l'ONAT a mis en place un programme annuel d’une soixantaine d'offres touristiques diversifiées visant à organiser des voyages sur le territoire national et donc dans le sud-ouest algérien qui fait partie des destinations privilégiées. Plusieurs voyages sont programmés durant la saison touristique saharienne, avec différents programmes et différentes appellations. Le tour opérateur ONAT donne des nominations différentes à chaque programme en fonction de la période, de la durée du séjour et des étapes du circuit. On trouve par exemple le programme « Mini Saoura" », « Saoura" », « les jardins de la Saoura », « la route des ksour »... Les circuits proposés sont d’une durée de 8 jours en moyenne, les voyages se font en autocar et les touristes sont souvent accompagnés par des guides touristiques. Proposé en 7 jours, au départ d'Oran, le circuit « Mini Saoura » à titre d'exemple, parcourt 6 autres villes étapes : Ain Sefra, Taghit, Béni Abbes, Timimoun, Béchar et Tlemcen. Les deux dernières villes sont parcourues seulement sur le chemin de retour contrairement aux autres villes qui constituent des villes étapes dans le chemin aller comme celui du retour. Le voyage coûte autour de 50.000 DA par personne en pension complète, l'ONAT favorise les hôtels pour l'hébergement de ses clients. Le type d'hôtel dépend à son tour des villes étapes parcourues. Ce type de circuit organisé par un tour opérateur étatique, permet aux touristes, souvent nationaux, la découverte du patrimoine saharien surtout architectural et naturel, mais il ne permet pas la découverte proche de la culture locale saharienne, car aucun rapprochement entre les touristes et la population locale ne se fait tout au long du voyage. Concernant les retombés économiques, c'est surtout les hôtels qui bénéficient de ce type de voyage organisé, à l’inverse, les autres voyages organisés ou libres favorisent, eux, le tourisme chez l'habitant et donc la population locale.

Le projet d'aménagement des circuits touristiques à Béchar : une organisation spatiale de la route des ksour L'état Algérien à travers la direction du tourisme8 de la wilaya de Béchar a lancé une opération pour aménager des circuits touristiques en lien avec les ksour sur le territoire de la wilaya. En effet ce projet9 est une des démarches de la mise en œuvre de la deuxième dynamique du Schéma Directeur d'Aménagement Touristique (la création des Pôles Touristiques d'Excellence (POT). Ce projet lancé en 201010, a pour objectif l'aménagement d'un circuit touristique global liant les villes-ksour sur le territoire de la wilaya et également l'aménagement des sous circuits touristiques locaux. Vu la grande distance entre les villes-ksour (une moyenne de 80 km), ce projet prévoit pour le circuit global un itinéraire envisageable sur les routes existantes11 et/ou des pistes anciennes. Les circuits aménagés peuvent se faire en différents modes de déplacement. Un choix varié selon le circuit entreprit : des randonnées en méharée à travers le grand erg occidental, du trekking, en véhicule notamment type 4x4, en vélo ou moto, quad ou en camping-cars.

7 Directeur Général de l'ONAT, entretien avec la presse, aout 2016. 8 L'institution compétente du tourisme au niveau local (à l'échelle de wilaya) 9 Projet en cours de réalisation 10 L'étude de ce projet est lancée en 2010. 11 Routes nationales, chemins communaux 12

L'idée est de concevoir un itinéraire qui permette aux touristes de découvrir les différents éléments naturels du paysage saharien et leur immensité (hamadas, ergs, regs, oueds, montagnes, ...) ainsi que le riche patrimoine culturel et les sites à vocation touristique. Le circuit global parcourt 11 villes-ksar, prend la forme d'un itinéraire en longueur, et contrairement aux sous circuits en boucle il permettra la découverte du patrimoine des petites localités et des sites moins connus. Le circuit global fait partie d'un grand circuit régional. La wilaya Adrar, a lancé un projet similaire qui sera la continuité du circuit global de la wilaya de Béchar. Concernant l'hébergement le long de ces itinéraires dans « les haltes de repos », le projet privilège trois types d'hébergement afin de respecter son côté responsable et durable. Des gites implantés au cœur des palmeraies, des maisons d'hôtes à l'intérieur des ksour intacts et des campings. Les matériaux utilisés dans la construction de ces structures doivent impérativement être issus des produits locaux en respectant le climat saharien et l'environnement. La réhabilitation des points d'eau à l'intérieur de l'Erg est prévue ainsi que l'aménagement des sentiers pédestres à l'intérieur des palmeraies. Ces dernières forment des microclimats qui peuvent être des points de repos et des bons refuges dans les périodes de chaleur. Ces circuits créent des pratiques spatiales sous forme de mobilités itinérantes censées être organisées et cohérentes. En analysant la carte illustrant les circuits touristiques aménagés dans le cadre de ce projet, nous observerons que les sous-circuits couvrent presque la totalité du territoire de la wilaya, avec une concentration dans la partie sud-est de la wilaya qui s'explique par la concentration des villes Ksar sur cet angle du territoire. Les circuits sont créés autour des bassins de vie afin de relier les villes aux ksour à l'exception du sous circuit de Béni Ounif. Ce dernier ne fait pas l’objet de liaison ou de réseau entre villes, car il est formulé d'une seule ville-ksar étape. Ce circuit favorise la découverte des paysages naturels à côté du patrimoine culturel de la commune de Béni Ounif. En ce qui concerne le circuit global, il prend une forme linéaire tout en traversant le territoire de la wilaya en le coupant en deux. L'itinéraire longe l’Oued Saoura et les pieds de l'Erg occidental, il relie les principales villes-Ksar de la wilaya de Béchar et fait partie du grand circuit régional de la route des ksour. Ce projet d'aménagement touristique, n'est pas le seul projet lancé par la direction du tourisme sur le territoire de la wilaya Béchar. D'autres projets sont déjà réalisés tels que la création et l’aménagement des zones d'expansion touristique à , , et Beni Ounif. D’autres ZET sont en phase d'étude et d'autres sont également en cours de classement selon la réglementation algérienne. Afin de promouvoir le tourisme dans la wilaya de Béchar, la direction du tourisme a mis en place un centre d'information et d'orientation touristique ainsi qu'un plan promotionnel touristique qui met en avant la route des ksour et ses circuits aménagés. La réalisation d'autres équipements complémentaires à l'activité touristique est programmée; notamment la réalisation et l'équipement de deux centres de l'artisanat touristique à Taghit et Béni Abbes. D'autres grands investissements étatiques sont projetés par l'Office National Algérien du Tourisme, il s'agit de la réalisation de villages touristiques à Timimoun et à Taghit. Celui envisagé à Timimoun sera d'une capacité de 1200 lits et celui de Taghit de 300 lits. Ces investissements dans le secteur touristique de la wilaya de Béchar et d’autres projets similaires à la wilaya Adrar, montrent l'intérêt que porte l'Etat algérien au tourisme saharien. Ce dernier pourra être une vraie alternative de développement économique des régions

13 sahariennes qui sont restées longtemps en marginalisation géographique et économique malgré leurs richesses en matière de ressources naturelles et patrimoniales.

Carte 2 : Circuit global de la route des ksour Source : Direction du tourisme de la wilaya de Béchar

Conclusion L'intérêt porté aux routes culturelles dans le monde ne cesse de croître, ces dernières étant considérées comme un patrimoine à faire revivre. Développer un tourisme tout au long de ces routes est une façon de les mettre en valeur autrement. Les projets issus de « la route des ksour » au sud-ouest de l’Algérie, vont dans ce sens. En effet ils conçoivent les conditions de la mise en tourisme par l'aménagement des circuits touristiques ainsi que par l'initiation au concept de tourisme culturel durable et au développement local intégré. La valorisation touristique d'un ensemble du patrimoine saharien parcouru par la route des ksour pourra préserver cet héritage, aujourd'hui en situation de péril et de marginalisation. Mais pour cela il faudrait déjà prendre en considération la fragilité de l'espace en développant un tourisme durable et responsable afin d'éviter les effets négatifs du tourisme. Sur le terrain, un réseau de tourisme informel est déjà mis en place par les habitants dans les localités les plus touristiques de la route des ksour. Il est cependant évident qu’une organisation plus formelle et une réglementation semblent nécessaires pour mieux appliquer le concept de « routes culturelles ». Les exemples étrangers montrent que ces notions peuvent être bien maitrisées dès lors que ce tourisme est pris en main par des organismes spécialisés, des labels, des chartes éthiques, etc.

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