Recherches Historiques Sur La Puisaye, Saint-Fargeau, Toucy En
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RECHERCHES HISTORIQUES SUR LÀ PUISAYE ET SES SEIGNEURS DE LA MAISON DE BAH Lhistoire dune contrée nest souvent que celle dc ses seigneurs. Ayant terminé nos travaux lIitori(lI1es concernant .Jeanue de Bretagne, femme (le Robert de Cassel, au xivc siècle, duquel seigneur nous avons eu lhonneur dentretenir derniè- rement la Société des Sciences dAuxerre, nous sommes arrivé à Iolaude, leur ifiLe, comtesse de Bar et dame de Cassel, dont nous avons de même entrepris détudier linté- (1) Nous prions, avant tout, nos honorables lecteurs et coltèucs de nous excuser en ce qui concerne le style du présent opuscule. On pourra remarquer, comme aux précédents, quil est, à la ri- gueur, parfois incorrect et fautif. Tout cela ne serait sans doute pas arrivé, dans cette rédaction, un peu pressée, si notre origine nétait pas ilaiiiande. Certaines phrases de nos écrits se res- sentent malheureusement trop (]es habitudes de notre jcwle ùge et de la langue maternelle toujours chère ; niais nous (lirons avec Ovide De venian scriplis quorum non gloria nobis Causa, sed ulililas offleinin que fuit. Document il il M 1111 E 1 Ili 0000005563081 -6— ressaute histoire, comme celle de ses descendants de la maison de Bar, aussi seigneurs de Cassel (I). Par nos récentes recherches nous voyons que dans les cartulaires dits de la Dame de Cassel, conservés aux archives départementales de Lille, il est surtout question des actes administratifs et féodaux de cette Mande de Flandre. Ils sont pour la dernière moitié du même xive siècle. Un de ces cartulaires, le premier pour Iolande, et portant le n° B. 1511, renferme des documents qui concernent la Puisaye () et Saint-Fargeau, ville alors en quelque sorte le chef-lieu féodal de sa partie occidentale. Le troisième de ces cartulaires en contient aussi quelques-uns. Cest quen effet, vous le savez, Messieurs, Mande dont il sagit, petite-fille dIolande ou Hyolenz de Bourgogne, comtesse de Nevers, et qui fut quelques années comtesse dAuxerre, vers la fin du X1!le siècle, administra assez long- temps, comme dame suzeraine et douairière, le pays boisé et (J) La ?nai.çon de Bar, cest-à-dire la maison conilale des gouver- nants du Barrois. - La petite Province de Bar, faisant aujourdhui partie du département de la.Meuse, était bornée, au levant par le pays Messin, le Toulois et la. Lorraine ; au couchant, par la Cham- pagne; au septentrion par le duché de Luxembourg, et au midi par laFranelic-Conité. Sa longueur était de 32 lieues sur 16 de lar- geur; mais il est, à observer que le Toulois Li le Verdunois y étaient enclavés sans en être pour cela dépendants. Ses princi- pales rivières sont la Meuse, laMoselle, lAire, la Saux et lOrnaiii. Cest dans la ville haute de Bar-le-Duc, capitale du Barrais. quétait le château de la maison souveraine de Bar. (2) Cette contrée touchait au Gatinais-Orléanais et aux confins de lancien pays chartrain, auquel la Puisaye était en partie annexée à son cité sud-ouest. La Puisaye (pays de Puysaie ou puysayc, puisoye), réunion — 7 — montagneux de Puisaye, (I), situé à la droite de la Haute- Loire, et appartenant à lancien diocèse dAuxerre. Ce précieux registre concerne lannée 1370 et les sui- vantes, jusquen 1383. II en a déjà été question dans notre petit mémoire sur les archives de Lille regardant la Boar- gognc et Auxerre, lu à la société scientifique de lYonne, et qui a eu lavantage détre imprimé dans son bulletin de 1865. Si nous ne présentons, aujourdhui, que les derniers acles de la comtesse de Bar, Iolande, cestque les précédents, qui concernent la terre de Puisaye, se trouvent sans doute con- signés dans des archives autres que celles (le Flandre, telles (1 UC les chambres de dépôt danciens documents de Bar ou de 1)rincipalcment des cantons actuels de Saint-Fargeau et (te lIté- neau, de larrondissement de Joigny; puis, en grande partie, (les cantons de Toucy et de Saint-Sauveur (e), de larrondissement dAuxerre, avec dautres localités seigneuriales, contiguês du Nivernais, etc. La contrée puisoyenuc se distingue par un sol spécial aquatique et accidenté appartenant aux terrains SCCOiI- daires. On compte là 21,368 hectares de forêts sur une contenance totale dc 73,436 hectares. Ce pays était encore bien plus boisé autrefois. On distinguait ce pay s cii Puisaye mouvante ou dépendante dun fief- et cil Pnisaye non mouvante. Nous y reviendrons. I) Lét ymologie du mot Puisaye vient dc Puy, uoim ancien siguiliamil montagne Cil langue ccli iquc, et Say forêt. Du moins, des écrivains interpréteni ainsi le nom de cette antique contrée, la terre classique des vallées ombragées et de la solitude. - o La K Puisaye, qui a quelque chose de vague et de nivstérieux, dispo.. « saut lùine à la méditation, et linvitant, en quelque sorte, à « pénétrer les secrets dont elle senveloppe (M. l)éy). » i.a, Saint-Sauveur s une partie de son territofre ouste ce dehors de la Puisa ye, cest h-dire la Forierre, contrée montueuse, calcaire et sans CJU. 8— Nancy, par exemple. Les archives impériales de Paris en pos- sèdent aussi, peut-être même y en a-t-il à Auxerre? La Dame Iolande, dont il sagit, fut mariée à Henri, î e du nom, comte de Bar, dès 1340; et comme celui-ci mourut quatre années après cette union contractée, il est certain quelle gouverna dès 131,1 les domaines du feu comte, comme tu- trice de ses deux fils et comme douairière. Il doit indubita- blement ètre resté des traces de ces premiers temps de son veuvage. Avant dénumérer les sommaires dactes administratifs de douze années, à peu près, dIolande (le Flandre, qui ont rap- port à la Puisaye, appelée comté en ce temps, ainsi que le Pète Anselme nous lapprend, quil nous soit permis de dire, dabord, quelques mots sur ce pays et sur la manière dont cette terre et la seigneurie de Saint-Fargeau Saint-Fargeo1 ou Ferréol), arrivèrent avec Toucy à lantique et illustre mai- son de Bar (I). Disons de nouveau que, dans lignorance de lhistoire locale, et encore étranger à lAuxerrois il y a peu dannées, nous nous demandâmes si le pays, dit de Puisaye, nétait pas parvenu aux gouvernants de Bar par succession, après ma- dame Marguerite de Bourgogne, comtesse de Tonnerre dès 1273, et jadis reine de Naples et de Sicile par Charles, comte dAnjou, fière de Saint-Louis. Cette bonne princesse, mariée en 4268, mourut en 1308 (1) En Ol, Frédéric, comte du Bar, épousait la soeur dHugues Capot, qui était nièce de lempereur Othon-le-Grand. Tous les comtes et ducs de Bar se distinguèrent, dans la suite, dune manière fort honorable soit dans leurs administrations comtales et sei- gneuriales, soit dans la guerre. Leurs alliances furent aussi des plus nobles et mômes royales parfois. — g — laissant Robert de Cassel, son neveu, père dIolande de Flandre, héritier en partie de ses biens, avec le frère ainé de celui-ci, Louis I, comte de Nevers. Quant au comté de Tonnerre, il fut donné par elle h un autre neveu, Guillaume de Châlon, né de sa soeur Aux, com- tesse dAuxerre, et qui lui succéda aux susdits comtés. On sait que Robert de Flandre avait déjà obtenu de sa vénérable tante, soeur cadette dIolande de Bourgogne, comtesse de Nevers (I), et dès i29, (sept années après la mort du roi son mari), tous ses domaines du Perche, tels que Mont- mirail, Alluve, Brou, la Bazoche, etc., moyennant deux mille livres de rente. Cétait là une raison pour nous de penser que la Puisaye pouvait avoir été dévolue à Robert par le même testament de cette comtesse (si ce pays, voisin du Nivernais, eût été à elle), et quelle était échue ensuite h Iolande, la fille unique de ce prince de Flandre: cétait une erreur. Faute de renseignements, nous nous sommes aussi de- mandé si la Puisaye la plus restreinte nétait pas parvenue directement à Robert de Cassel par sa mère Iolande, com- tesse de Nevers, femme en secondes noces du comte de Flandre Robert III. Mais ces suppositions plausibles étaient aussi sans bases solides ; elles se sont évanouies devant les faits officiels étudiés depuis. Des dôcuments positifs flOUS prou- vent clairement, enfin, que la Puisaye, Toucy et Saint-Fargeau (I) Nous nous sommes occupé (le cette comtesse Yolande ou Ilyolenz, tille aillée dEudcs de Bourgogne, à propos des or,noiries dAuxerre e de Nevers. - Voir nos Recherches historiques à cc sujet, insérées dans le Bulletin des sciences de lYonne, du deuxiiinc semestre de 1866. -. 40 sont entrés dans la maison comtale de Bar dune toute autre façon, et dès le commencement de la seconde moitié du xii siècle, cest-à-dire pal le manage de Jeanne de ïoucy, lune des filles de Jean l (t) avec le comte du Barrois, Thibaut Il, mariage qui saccomplit en lannée 4255, selon divers auteurs. Nous ne pouvons, 'lu reste, affirmer que cette Jeanne, que beaucoup appellent baronne de Toucy, apporta au susdit comte de Bar la contrée entière de Puisaye, avec dautres localités importantes, situées particulièrement vers son côté nord-ouest, par exemple ; car il est prouvé que, à plusieurs époques, ce pays a varié détendue conventionnelle. IL fut subdivisé, miue avant Jeanne de Touey ; lors du partage de famille que fit cette dame, il le fut encore davantage, mais momentanément, comme nous le verrons l)IUS loin. Au viie siècle, la Puisaye, avec ses annexes, située au sud-ouest du département de lYonne, avait une étendue de huit lieues et I)]US de longueur, sur quatre à cinq lieues (1) Onzième seigneur de Tout:v et Saint-Fnr eaii qui iieut Pas dhéritiers mùles.