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5 place Camille Jullian 33000 Bordeaux • www.cinemas-utopia.org • 05 56 52 00 03 • [email protected] DERNIÈRES NOUVELLES DU COSMOS

Julie BERTUCELLI L'esprit humain est la chose la plus ex- des préjugés paresseux, par la routine France 2016 1h25 traordinaire et la plus imprévisible qui d'échanges normalisés… mais quand il avec Hélène Nicolas (Babouillec), soit. On peut passer à côté d'univers arrive qu'on franchisse la barrière des Véronique Truffert (sa mère), d'une richesse sidérale, sans rien com- rapports convenus, la récompense peut Pierre Meunier… prendre, sans rien voir, aveuglé par être immense et s'ouvrent à nous des

No 175 du 9 novembre au 13 décembre 2016 / Entrée: 6,50€ / La 1re séance: 4€ / Abonnement: 48€ les 10 places DERNIÈRES NOUVELLES DU COSMOS

mondes d'une inépuisable beauté. Le lot pour reprendre Hélène à la maison, film de Julie Bertucelli est l'histoire d'une l'a sortie de l'institution dans sa quator- de ces rencontres hors normes, littéra- zième année, l'a guidée pas à pas avec lement renversantes, qui pulvérisent les beaucoup d'intelligence, cherchant tous a priori, redonnent le goût de l'humain les moyens pour stimuler son intellect dans ce qu'il a de plus surprenant. jusqu'à cette découverte qu'Hélène était « Je n'en reviens pas encore d'avoir pu capable d'apprendre et de s'exprimer croiser sur ma petite route Babouillec et par le moyen d'un alphabet composé de son univers. Elle ne parle pas, mais elle petits carrés de papier plastifié, répartis entend et perçoit tout avec une intensi- dans une boîte en bois comme dans les té qui sidère ceux qui la rencontrent ou vieilles imprimeries : A, B, C… autant de la lisent. Pas l'ombre d'un apitoiement clefs qui vont, grâce au long travail d'un mais un humour cinglant. La force, l'in- amour obstiné, finir par révéler une écri- telligence, la poésie et l'énigme de ses vaine à l'intelligence pétillante et à l'écri- textes continuent à me subjuguer. Ses ture incandescente, une poétesse pleine réponses quand j'ai commencé à la fil- d'humour, de gaîté et de bienveillance… mer, son regard qui vous transperce À l'heure où Julie Bertucelli la rencontre, l'âme, ses rires communicatifs, son intui- elle travaille avec un metteur en scène qui tion et sa sensibilité remettent nos certi- adapte son œuvre au théâtre. On assiste tudes en question et nous font avancer à la première d'un spectacle construit vers une humanité plus grande. Hélène à partir de ses textes à la Chartreuse nous questionne sur la puissance du de Villeveuve les Avignon, pendant le cerveau et les limites de l'être social. Festival d'Avignon, qui nous laisse bou- Elle nous parle des échanges entre son leversés, surpris et bien plus que ça : monde intérieur, vaste et libre, et notre chamboulés. Babouillec, c'est la signa- monde trop occupé à tout mettre dans ture d'une magicienne de trente ans qui des cases » écrit la réalisatrice dont on nous vient d'un autre monde, une galaxie aime tous les films et particulièrement le toute proche et pourtant inaccessible précédent : La Cour de Babel (disponible enfermée dans les limites de son corps, en Vidéo en Poche). Cinéma généreux jusqu'à ce qu'à force de travail et d'obs- et subtil plein d'une empathie profonde tination, elle finisse par nous faire savoir pour des humains dont elle sait avec un que rien de ce qui fait notre monde ne lui talent magnifique faire entrevoir le côté échappe et à son tour nous donne des lumineux. nouvelles du sien, qui, comme le cos- mos, semble ne pas connaître de limites. Qui aurait pu imaginer que le cerveau Et Babouillec d'écrire à Julie, avec ses d'Hélène, cataloguée dès l'enfance au- petits carrés de papier : « l'œil goguenard tiste « très déficitaire » et placée dans une de ta caméra filme tout bas le haut de institution où elle restait enfermée dans nos êtres. J'adore. » Et nous, on adore son mutisme, incapable de communi- ce film solaire qui nous éclaire les yeux, quer en aucune façon… qui aurait pu l'esprit et l'âme. imaginait que ce cerveau pas comme les autres renfermait un potentiel immense Les livres de Babouillec, Raison et qui a bien failli ne jamais être découvert. Acte dans la douleur du Silence et Et puis un jour sa mère Véronique a dé- Algorithme éponyme, seront en vente cidé de ne plus accepter cette mise à à la caisse du cinéma, en partenariat l'écart, ce gâchis. Elle a laissé son bou- avec La Machine à lire. folle : on détruit les vieilles maisons, les livrer alors à une forme d’enquête pour vergers, les jardins pour construire des trouver le coupable, cherchant à recons- tours, des bâtiments modernes. La mai- tituer les circonstances pour permettre à son était le centre de ralliement de la fa- Rana de retrouver une vie normale. Cette mille, des couples, l’enracinement cultu- situation déstabilisante va être le révéla- rel passait par l’attachement à un lieu et teur de la complexité de leurs personna- LE CLIENT la rapidité avec laquelle la société évo- lités et de leur union, dans un contexte Écrit et réalisé par Asghar FARHADI lue contribue à perturber les rapports de relations sociales perturbées par une Iran 2016 2h03 VOSTF entre les personnages. accélération de l’histoire peu propice à avec Shahab Hosseini, Taraneh l’apaisement des individus… Alidoosti, Babak Karimi, Farid Quand le film commence, c’est la pa- Sajjadihosseini, Mina Sadati… nique générale dans leur immeuble : la C’est brillant, captivant et on retrouve démolition de bâtiments voisins ébranle la complexité et le charme qui ont Festival de Cannes 2016 : Prix les murs, provoque des fissures et dans fait la réussite des films précédents du scénario et Prix d'interprétation la panique générale qui saisit les occu- d’Asghar Faradi : A propos d’Elly et Une masculine pour Shahab Hosseini. pants, chacun emporte ce qui lui tombe Séparation tout particulièrement (dispo- Emad et Rana forment un couple harmo- sous la main, chacun se retrouve à - nibles en Vidéo en Poche). nieux de la classe moyenne iranienne. Ils cher un abri provisoire. Un camarade de Après Le Passé, tourné en France et sont beaux, ils sont jeunes, et trouvent théâtre leur propose dans l’urgence un en français, le cinéaste revient en Iran, dans leur pratique du théâtre une forme appartement toujours occupé par les et c’est bien dans cet ancrage profond de ressourcement, de liberté, comme affaires de l’ancienne locataire, dont ils que ses récits, s’attachant à creuser une respiration salutaire dans une socié- vont découvrir qu’elle avait sans doute toujours plus les ambiguïtés des rela- té hypocrite et policée, coincée dans un des mœurs légères, et que les voisins tions humaines, prennent toute leur va- climat d’obscurantisme politique et reli- n’appréciaient guère ses fréquenta- leur universelle : même s’ils prennent ra- gieux. Avec la petite troupe où ils font tions. Un soir, alors que Rana prend cine dans les spécificités de la société les acteurs, ils répètent La Mort d’un sa douche en attendant Emad, elle est iranienne, il est impossible de ne pas re- commis voyageur d’Arthur Miller, et agressée par un homme qu’elle ne ver- trouver là l’évolution anarchique de nos leurs rôles résonnent avec leur propre ra pas. Traumatisée, honteuse, se sen- propres sociétés, le chamboulement vie. Non seulement il y a une parenté tant coupable, elle refuse néanmoins de des valeurs, des repères, l’instabilité po- entre eux et leurs personnages mais en- porter plainte. Trimballant un sentiment litique et sociale générale… core il y a des fortes similitudes entre le confus d’insécurité, l’idée d’une menace Le prochain film de Farhadi devrait se New York de la pièce et le Téhéran du invisible la hante désormais sans qu’elle faire en Espagne, co-produit par Pedro film dont le visage change à une vitesse puisse en identifier l’origine. Emad va se Almodovar : on est curieux de la suite. L’ULTIMA SPIAGGIA Film documentaire écrit et réalisé Au milieu de la plage, un mur de démar- par Thanos ANASTOPOULOS cation poursuit sa course blanche jusque et Davide DEL DEGAN dans la mer. Il sépare depuis des décen- Italie 2016 1h58 VO(italien et triestin)STF nies, depuis l'époque de l'empire aus- tro-hongrois auquel fut rattachée Trieste Il n'est pas nécessaire de connaître sur jusqu'à la première guerre mondiale, l'es- le bout des doigts la longue et mouve- pace des hommes et celui des femmes. mentée histoire de Trieste, drôle de ville Seuls les enfants, jusqu'à l'âge de douze située à la frontière de la Slovénie, pas- ans, ont le droit de circuler librement de sée entre les mains de toutes les grandes part et d'autre du mur… C'est la toute puissances d'Europe au cours des der- dernière plage de ce genre en Italie et niers siècles, pour saisir le charme indo- même en Europe et, manifestement, cela lent du documentaire du Grec Thanos va durer encore longtemps. Anastopoulos et de l'Italien Davide Del Degan. Ici, dans l'intimité d'une plage Au gré des vents glacés ou du soleil de payante – comme beaucoup en Italie, plomb, une vingtaine de visages incon- se rejoue chaque jour une histoire faite nus deviennent, peu à peu, familiers. de souvenirs douloureux, de perspec- Avec leurs défauts, leurs outrances, leurs tives pas très gaies et d'un présent aus- habitudes et leurs fêlures. Le passé et si changeant que la météo capricieuse. l'avenir de Trieste est là, devant nous, Des vieux bonshommes attendent, en se presque nu et sans fard. Si le film s'at- chamaillant ou en nourrissant des chats tarde souvent en route, trouvant sans COPPÉLIA errants, l'instant proche où ils passeront cesse un personnage, une situation, un Léo Delibes l'arme à gauche. Des femmes viennent détail à filmer, faisant parfois trouver le Charles Jude chanter, cancaner, rire et baigner leurs temps long, c'est aussi parce que l'at- enfants. Certains parlent de leurs origines tachement des auteurs à leurs héros slaves, quand Trieste était le seul port anonymes est assez fort pour leur faire GRAND-THÉÂTRE de l'empire Austro-Hongrois, d'autres renoncer à couper dans les images gla- évoquent leur attachement au dialecte nées. Et souvent, le film prouve qu'ils ont BALLET triestin qui, bien entendu, fout le camp. eu raison. (B. Icher, Télérama) du 14 au 31 décembre

Charles Jude, chrorégraphie et mise en scène Marc Minkowski et Geoffrey Styles, direction musicale Ballet de l’Opéra National de Bordeaux Orchestre National Bordeaux Aquitaine

Photographie : Sigrid Colomyès - Opéra National de Bordeaux Nos de licences : 1-1073174 ; DOS201137810 - Octobre 2016 RÉPARER LES VIVANTS

Katell QUILLÉVÉRÉ Simon on connait juste l'essentiel : il est qui le resteront à tout jamais… C'est France 2016 1h40 aimé, il aime la vie, il est jeune et blond toute une chaîne solidaire, bienveillante, avec Tahar Rahim, Emmanuelle comme un ange. On sait aussi qu'il qui se met en route pour accompagner Seigner, Anne Dorval, Bouli Lanners, pousse le romanesque jusqu'à sortir de chacun dans son cheminement et dont Kool Shen, Monia Chokri, Alice Taglioni, la piaule de sa petite amie par la fenêtre, on va suivre un à un les maillons. De la Alice de Lencquesaing, Finnegan tel un Roméo ayant volé quelques bai- simple infirmière au grand professeur, Oldfield, Dominique Blanc… sers. C'est le petit matin et il file rejoindre en passant par le plus humble brancar- Scénario de Katel Quillévéré ses copains. Surfeurs unis comme des dier, tous sont importants, quelque soit et Gilles Taurand, d'après le mousquetaires venus flirter avec des leur rôle. À l'instant même où ils appa- roman de Maylis de Kerangal sensations exaltantes dans la fulgurance raissent à l'écran, on s'y attache spon- (Ed Gallimard / Verticales) des éléments, peut-être pour mettre à tanément puis on accepte de les laisser l'épreuve cet élan vital qui bouillonne disparaître sans nostalgie. Simples et ir- Pour que toute la magie de ce film opère en eux. Puis c'est rassasiés d'émotions remplaçables vaguelettes d'une grande (et elle est bien réelle), il faut l'aborder fortes, et heureux, qu'ils s'en retournent marée humaine, qui viennent miroiter l'esprit vierge, loin de sa genèse, en s'ef- aborder les moments plus classiques dans la lumière, qu'on admire quelques forçant d'oublier le roman de Maylis de de leur existence. L'ambiance dans la instants avant qu'elles ne retournent se Kerangal. Lâcher prise, accepter de ne camionnette est apaisée, la musique fondre dans l'anonymat d'une matrice pas y retrouver cette intimité si particu- les berce doucement, un peu trop… universelle. Ce sont autant de petites lière que permet la lecture. Un livre, on Jusqu'à s'endormir au volant… mains admirables toujours prêtes à soi- le parcourt à son propre rythme, on l'ar- gner, à perpétuer la vie, qui font preuve rête, on le reprend, on prend le temps de On ne s'attardera pas sur le destin brisé d'une humanité tout simplement intimi- l'habiller de nos chimères, d'imaginer les de Simon, on n'exploitera pas les larmes dante. personnages. Lire c'est déjà interpréter, légitimes qui pourraient en découler. Nul Il fallait du talent, une équipe investie adapter. L'adaptation de Réparer les vi- besoin de s'appesantir sur la tristesse de pour parvenir à ce sentiment de sym- vants à l'écran, c'est celle de la cinéaste la famille. C'est au contraire l'énergie de biose hors du temps, à cette forme de de son co-scénariste et elle vient forcé- vie qui va primer par delà la mort. On est concentration et de calme dans l'ur- ment télescoper celle des lecteurs. Plus dans le concret, le désir de réparer les gence. C'est un film pour les âmes sen- moyen de s'engouffrer dans les silences vivants qui s'entend autant pour les pa- sibles, sans une once de pathos gluant laissés entre les lignes. Qu'importe ! tients que pour les soignants et pour les qui vienne dégouliner dans les inters- Pour peu qu'on accepte une sensibilité proches. Il va falloir d'abord aider les pa- tices d'une scène. Nulle séquence cho- différente de la nôtre, c'est toute la ri- rents à comprendre la situation, essayer quante ou sanguinolente, aucun effet chesse d'un univers cinématographique de leur dire avec délicatesse que Simon spectaculaire. Certes rien n'est tu ou ca- touchant et formidable qu'on a à gagner. ne sera plus, mais que grâce à ses or- ché, mais tout est distancié, feutré. On Cela commence par un accident bête. ganes, des vies pourraient être amélio- y parle bien sûr du don d'organe, mais Mais quel accident ne l'est pas ? De rées ou sauvées, des vies d'inconnus plus encore du don de soi. Pieter Ampe & Jakob Ampe / CAMPO Jake and Pete’s big reconciliation attempt for the disputes from the past carré 15.11 Le génie du théâtre visuel mêlé à la comédie musicale, l’acrobatie et la danse !

Avec Collectif OS’O / Cie Gilles Baron / Collectif du Fennec / Collectif Nightshot Carte blanche à I Am Stramgram colonnes 15 + 16.12 Les artistes s’emparent des Colonnes pour une carte blanche inédite !

carrecolonnes.fr

abonnements et locations 05 57 93 18 93 / 05 56 95 49 00 CAPTAIN FANTASTIC Écrit et réalisé par Matt ROSS USA 2016 2h VOSTF avec Viggo Mortensen, Frank Langella, George Mackay, Samantha Isler, Annalise Basso, Nicholas Hamilton… Pas de confusion, pas d'a priori, pas de méfiance : le « Captain Fantastic » du titre n'a rien d'un super-héros en collant mou- lant gonflé aux stéroïdes dont la mission pseudo-divine serait de sauver l'humanité et d'abord les Etats-Unis d'Amérique. C'est même quasiment tout le contraire. Le personnage prin- cipal est un homme somme toute ordinaire qui a décidé de mener une vie qui l'est moins, et le film est une très belle fable philosphico-écolo-familiale, profonde sans en avoir l'air, qui porte un regard décalé autant qu'incisif sur l'occidental way of life traditionnel et dominant. Riche en idées, en proposi- tions, en contradictions, Captain Fantastic est aussi divertis- sant que stimulant – et parfois très émouvant – et peut se voir avec des enfants et ados à partir de 10/12 ans, échanges vi- vifiants à prévoir ! Bienvenue au sein de la famille de Ben Cash qui, au cœur des magnifiques forêts montagneuses du Nord-Ouest améri- cain, vit en quasi autarcie et autosuffisance avec ses six en- fants. Au programme, point de livraison de junk food, point de tablettes ni de consoles, mais entraînements pour le moins sportifs, nécessaires à la survie en milieu éventuellement hos- tile, pratique de la chasse, de la cueillette et entretien du pota- ger. Côté intellectuel, une éducation basée sur la découverte et l'étude des textes fondateurs de la démocratie américaine SING STREET et des œuvres de philosophes ou écrivains plus hétérodoxes. Écrit et réalisé par John CARNEY Chez les Cash on ne boit pas de coca, on ne regarde pas la Irlande 2016 1h46 VOSTF télé, on construit des cabanes et en guise de Noël, tradition avec Ferdia Walsh-Peelo, Lucy Boynton, Maria Doyle de moins en moins chértienne et de plus en plus mercantile, Kennedy, Aidan Gillen, Jack Reynor, Kelly Thornton … on préfère s'offrir des cadeaux (généralement des couteaux de chasse dès l'âge de 8 ans) pour célébrer la Saint Noam Dublin dans les années 80. L'année s'annonce morose pour Chomsky ! Conor. Le voilà qui se retrouve dans un lycée vraiment pas Ce monde à part, harmonieux, qu'on qualifierait volontiers de folichon,avec profs rigides et élèves violents qui le mal- paradisiaque, va vaciller, voire menacer de s'effondrer quand mènent. Rien désormais dans sa vie ne lui procure un apaise- la mère va décéder à l'hôpital, que toute la petite famille va ment, et seuls les autres souffre-douleur perdus dans cet uni- devoir traverser les Etats Unis et s'imposer à ses funérailles vers agressif tentent de se rapprocher de lui. au Nouveau Mexique, auxquelles elle n'est pas forcément la Jusqu'à ce qu'il tombe sur une vision de rêve : plantée en bienvenue… face de la sortie du lycée, la belle et gothique Raphina pose avec dédain le regard de ses yeux violets sur le jeune homme qui va n'avoir de cesse de trouver le truc qui pourra la séduire, l'emballer… Elle est plus âgée que lui, en a vu d'autres sans doute, celui qu'elle attend a une bagnole de sport à la mode et lui promet de l'emmener à Londres… Mais rien ne décou- rage Conor. Jamais à court d'imagination, il s'improvise lea- der d'un groupe de rock qui n'existe pas encore, lui propose de tourner dans un clip et entraîne dans son rêve une poignée de jeunots en mal de copains. Son grand frère, fan de vinyls, va sortir de sa léthargie schizophrène pour le coacher et ap- porter ses connaissances musicales au groupe qui s'impro- vise… C'est pas tout de raconter des salades, il va falloir que Conor les cultive pour rendre crédible son histoire : le clip se tour- nera, le groupe se montera… et la suite, je ne vous la raconte pas ! Le récit nous immerge dans un contexte tout à fait réaliste : l'Irlande des années 80 en pleine récession, le divorce tou- jours interdit, l'influence paralysante des très puissantes Églises catholiques et anglicanes irlandaises. Le côté tout à fait réaliste de la toile de fond rend encore plus réjouissante l'énergie formidable qui se dégage du film et de cette bande de jeunes ados irlandais, tous acteurs débutants et épatants. Dans le cadre de AGORA : LE MOUVEMENT Mercredi 16 NOVEMBRE à 17h Projection de VOYAGE AUTOUR DE LA LUNE Dans le cadre de Agora : Le Mouvement, la Ville de Bordeaux a confié aux réalisateurs Louise Lemoine et Ila Bêka un film autour du thème du fleuve et de ses deux rives. Une manière de rendre hommage au paysagiste Michel Corajoud, qui fut chargé de la rénovation des quais de Bordeaux, sans pour autant faire l’exégèse du projet. Agora : Le Mouvement, entre deux Agora (2014 et 2017), produit ou soutient des créations illustrant le projet urbain de Bordeaux ou ouvrant des pistes sur des sujets liés au paysage, thème retenu pour Agora 2017. VOYAGE AUTOUR DE LA LUNE

Écrit et réalisé par Ila BÊKA tateur voyage le long du fleuve au fil des et Louise LEMOINE courants et des marées, mais il est aus- France 2015 1h16 si plongé dans les remous intimes de Un film issu d'une commande artistique toutes les personnes rencontrées sur le de la Ville de Bordeaux. Acquis par le chemin des deux réalisateurs. Un film où MoMA de New York pour sa collection l’urbanisme prend un visage humain. permanente. Les auteurs, artistes, vidéastes, pro- ducteurs et éditeurs, Ila Bêka et Louise Voyage autour de la lune est un film iti- Lemoine travaillent ensemble depuis nérant, un journal intime urbain, un car- une dizaine d’années. Leur recherche se net de marcheur qui dessine au fil de son concentre principalement sur l’expéri- avancée une cartographie émotionnelle mentation de nouvelles formes narratives et psychologique de la ville de Bordeaux. et cinématographiques en relation avec Pendant 7 jours, Ila Bêka et Louise l’architecture contemporaine et le monde Lemoine ont arpenté, d’une rive à l’autre, urbain. Au travers d’un regard singulier les quais de Bordeaux, pour comprendre et hautement subjectif, pétri d’humour et l’identité d’un lieu qui a profondément d’humanité, leurs films redonnent corps changé dans l’imaginaire de cette ville. et vie à l’image statique de certaines Dans un langage cinématographique di- icônes de l’architecture contemporaine rect et intimiste, le film nous plonge dans en pointant leur attention sur les notions une expérience à double fond : le spec- d’usage. TA'ANG Un peuple en exil, entre Chine et Birmanie

Film documentaire de WANG BING porter avec soi. Certains aident dans les supplée à la dissémination des familles. Chine 2016 2h27 VOSTF champs de canne à sucre pour quelque Peuple déplacé, mais aussi éparpillé en argent, d’autres descendent quotidien- mille morceaux, recomposé par la force En Février 2015, le président birman, nement en ville pour chercher du travail. des choses : on s’inquiète des parents Thein Sein, déclare la loi martiale dans Peu à peu se dessinent les contours laissés derrière soi, trop vieux, trop l’Etat frontalier du Kokang, historique- impossibles de la condition de réfugié, faibles, peut-être exécutés ou enrôlés ment lié à la Chine, suite aux affronte- celle d’êtres « déplacés », pris dans un de force par les rebelles. ments entre les troupes gouvernemen- transit indéterminé qui a tout d’une at- L’image plonge dans l’obscurité, les vi- tales et les rebelles armés, transfuges tente inquiète : ni ici ni ailleurs, ni fixé sages n’étant éclairés ponctuellement de la guérilla communiste qui conteste ni en mouvement, ce peuple de l’entre- que par la luminosité froide des écrans, la légitimité de l’Etat central depuis l’in- deux campe sommairement sans sa- ou les reflets chauds des flammes qui dépendance de la Birmanie en 1948. On voir encore quand ni vers quoi il lui fau- les caressent. Le film s’abîme ainsi dans ne sait pas grand-chose des récents dé- dra reprendre la marche, avec en tête le de longues plages nocturnes, scènes veloppements de ce conflit assez peu souvenir douloureux du départ et aucun magnifiques d’exténuation, de confi- médiatisé, si ce n’est qu’il a déplacé point de chute à l’horizon. dences et de récits angoissés, brossées d’importantes populations villageoises, Wang Bing, qui tient lui-même la camé- dans des clairs-obscurs caravagesques. principalement les minorités chinoises ra, a depuis longtemps prouvé qu’il était Qu’on ne s’y méprenne pas : ce qui bou- (Ta’ang, Han, Daï), vers la zone trans- un cadreur hors pair, hyper réactif, phy- leverse, ici, ce n’est pas tant l’opportu- frontalière du Yunnan, une vallée fluviale siquement engagé dans les événements nité de la belle image, que la décision ceinte par de hautes chaînes monta- qu’il filme. Dans cette multiplicité et du cinéaste de rester le plus longtemps gneuses. cette urgence humaines, il prélève toute possible avec ses personnages, de les une série de portraits, individuels ou de accompagner jusque dans les profon- C’est à cette extrémité sud-occidentale groupe, glisse d’une personne à l’autre, deurs indistinctes de la nuit, où tous les de la Chine que Wang Bing, qui mène entrecroise les trajectoires, s’agrippe à capteurs sensibles de sa caméra cha- depuis plus de dix ans une œuvre docu- l’instant sur un geste, un visage, une ac- virent. mentaire magistrale sur les laissés-pour- tion, ou tout cela à la fois, pour ne plus compte de la croissance et du « socia- les lâcher. On trouvera peut-être que Ta’ang lisme de marché », est allé filmer les manque de contextualisation. Wang réfugiés, dont la situation résonne évi- Bientôt, la nuit tombe sur les camps Bing ne propose pas un traité de géo- demment avec un certain état migratoire (Maidihe et Chachang), la lumière et la politique, mais témoigne, et développe du monde contemporain. chaleur décroissent : il faut se trouver pour ce faire une saisissante qualité C’est d’abord sa précarité qu’il sai- une place sous les abris et les couver- d’« être avec », sacrifiant tout au pré- sit, dans un premier mouvement : les tures, et ceux qui n’y parviennent pas sent de ceux qu’il filme. Le documen- hommes bâchent et consolident des passent la soirée autour d’un feu, à ru- taire gagne ainsi à ne pas plaquer de abris de fortune, les femmes veillent tant miner les accidents du voyage. discours sur ses images, en prêtant foi que faire se peut sur les enfants, on se C’est l’heure d’appeler ses proches, et à l’« ici et maintenant » des situations af- nourrit avec les vivres qu’on a pu em- l’on se rend compte que le téléphone frontées. (M. Macheret, Le Monde) productione délégué

productione délégué

productione > Théâtre délégué Le Quat’sous

productione D’après les textes d’Annie Ernaux délégué Mise en scène Laurence Cordier 8 > 19 novembre

Adaptation croisée de trois romans d’Annie Ernaux, Les armoires vides (1974), Une femme (1998) et La > Théâtre en famille honte (1997), Le Quat’sous est une plongée au cœur de l’infiniment féminin. La metteure en scène Laurence La Belle au bois Cordier s’empare de cette langue dense et brute pour dépeindre un portrait féminin aux multiples facettes. dormant Trois voix, trois corps, trois générations donnent chair à ce texte aussi drôle que poétique, aussi tranchant que Texte et mise en scène Jean-Michel Rabeux sensible. 6 > 10 décembre Oui, il y a bien une princesse endormie, une forêt > Théâtre initiatique, le fuseau absolument interdit, le sommeil de cent ans, le fameux baiser qui réveille de la mort… Mais ici, le prince charmant a le look hip hop et sait à peine Par-delà les embrasser une princesse en mal d’amour. La méchante reine, en legging vert fluo et talons aiguilles, est en réalité marronniers - Revu(e) une ogresse à la faim dévorante. Et la bonne fée est Texte et mise en scène Jean-Michel Ribes follement excentrique tout de jaune vêtue, façon bouton d’or. Une version malicieuse et iconoclaste du célèbre 16 > 19 novembre conte de Perrault. En s’emparant de l’idéologie dadaïste, vieille d’un siècle, Jean-Michel Ribes nous offre une ode à la liberté > Théâtre d’expression et à la fureur de vivre, comme pour livrer bataille à l’absurdité du monde. Les Animals > Théâtre Texte Eugène Labiche Mise en scène Jean Boillot 7 > 16 décembre 2016 Spasmes Deux pièces zoologiques en un acte d’Eugène Labiche, Texte Solenn Denis La Dame au petit chien et Un Mouton à l’entresol, avec un Mise en scène Collectif Denisyak même sujet : le parasite. Et chez le maître du vaudeville grinçant, la bête n’est pas toujours celle qu’on croit ! 22 > 26 novembre Quiproquos en cascade, réparties fines, coups de théâtre Depuis qu’Amarante a été percutée par un chauffard, saugrenus… Tout l’art de Labiche est réuni dans ces deux sa mère a cinglé vers le large, son père a adopté l’allure pépites hilarantes. Dans une scénographie transformiste éloquente d’Elvis Presley et les jumeaux, Nacarat et originale, Jean Boillot dirige magistralement ces deux Marengo, se livrent à de convulsives danses à coup satires savoureuses et endiablées. Le jeu, étourdissant de peinture sur les murs de leur chambre. Cette et joyeux de cinq comédiens à la verve désopilante, constellation familiale aurait tout pour foutre le cafard n’impose aucun répit et laisse le spectateur pantelant… si la morte, véritable force de la nature, ne se laissait de rire. aller à des ruminations intérieures saisissantes de vie et d’aplomb. Solenn Denis tranche avec humour dans le vif de la vie familiale dans une déferlante d’énergie et d’émotions qui ne laissent aucun répit.

Théâtre du Port de la Lune Direction Catherine Marnas www.tnba.org

05 56 33 36 80 tallon design franck MademoiselleMademoiselle PARK Chan-wook tière japonaise qui vit dans un immense Mais le lieu le plus incroyable reste la bi- Corée du Sud 2016 2h25 VOSTF et inquiétant manoir aux côtés de son bliothèque du maître des lieux, inquié- avec Kim Minh-hee, Kim Tae-ri, oncle et tuteur, un homme irascible et tante, le plus souvent fermée : mélange Ha Jung-woo, Cho Jin-woong, inquiétant, un bibliophile obsessionnel fascinant de bibliothèque à l’ancienne Kim Hae-sook, Sori Moon… qui semble principalement obsédé par et d’espace de méditation japonais, le Scénario de Park Chan-wook sa collection de livres rares. Très vite tout magnifié par les cadrages sublimes et Chung Seo-kyung, d'après le la jeune servante découvre une jeune d’une image en format large. Même les roman de Sarah Waters, Du bout aristocrate totalement dépressive qui somptueux jardins japonais et leurs fa- des doigts (10/18) semble cacher un lourd secret et souffre meux cerisiers fleuris ont une connota- de sa réclusion dans cette prison dorée… tion morbide, car on peut se pendre à Voilà un thriller érotique et historique leurs branches… sublimement beau, divinement intel- On est tout de suite impressionné par ligent, délicieusement alambiqué, un la mise en scène et le choix des décors L’intrigue est – pour notre plus grand plai- véritable joyau comme on en voit rare- qui constitueront, tout au long de cette sir – tout à fait tortueuse et les manipula- ment. Au départ il y a l’œuvre de la ro- intrigue palpitante, le théâtre des cruau- teurs seront à leur tour manipulés et les mancière britannique Sarah Waters, Du tés. Il y a déjà ce manoir incroyable dont manipulés manipulateurs seront peut- bout des doigts, qui situait son action l’architecture est un mélange étonnant être une nouvelle fois manipulés… Nous dans le Londres victorien des années de construction victorienne ou gothique sommes pris dans les rets d’un récit à la 1860. L’histoire d’une jeune orpheline occidentale et d’aménagements japo- Rashomon (référence au chef-d’œuvre des classes miséreuses qui croyait voir nais traditionnels. Ainsi Hideko passe de Kurosawa), la même action étant dé- son avenir assuré grâce à une machina- le plus clair de son temps dans une crite selon trois point de vues, suspense tion par laquelle elle devait convaincre chambre à la décoration surchargée qui assuré jusqu’à la dernière séquence. une jeune héritière d’épouser un beau pourrait être celle d’une jeune aristo- Park Chan-wook, abandonnant la vio- garçon a priori bien sous tout rapport, crate anglaise, tandis que Sookee dort lence assumée de ses films précédents en fait un escroc déguisé en aristocrate, dans l’austérité de ce qui pourrait être (le plus célèbre et le plus réussi étant bien décidé à dépouiller la donzelle une un placard à futon derrière un paravent. sans doute le terrible Old boy), livre un fois marié. Le réalisateur coréen Park D’ailleurs beaucoup de choses se dé- thriller avant tout psychologique, magni- Chan-wook a adoré le roman et a dé- couvrent derrière un panneau entrouvert fique d’élégance et de classicisme raffi- cidé de le transposer dans la Corée des ou par le trou d’une serrure. Et il s’en né. Mais que les fans du maître du polar années 1930, alors sous occupation ja- passe des choses, derrière les portes, coréen soient consolés, il nous a quand ponaise. mais on ne vous en dira rien… sinon que même réservé quelques scènes croqui- Sookee vient d’être embauchée pour les deux jeunes femmes vont se rappro- gnolettes qui ne décevront pas les lec- s’occuper de Hideko, une jeune héri- cher dangereusement. teurs du Divin Marquis. haute comme trois pommes. Mais il est fasciné par la beauté de Cléopâtre, tra- péziste vedette de la troupe et maîtresse de l'athlète Hercule. Cléopâtre prend un malin plaisir à torturer Hans, qu'elle mène par le bout du nez, et à faire souffir FREAKS Frieda, qui voit clair dans son jeu cruel. Tod BROWNING Lorsqu'elle apprend que son minuscule USA 1932 1h05 VOSTF Noir & Blanc soupirant va hériter d'une grosse fortune, avec Wallace Ford, Leila Hyams, Olga l'écuyère décide de l'épouser. Et en dépit Baclanova, Roscœ, Henry Victor… et des efforts de Frieda, la noce funèbre a tous les « artistes » du cirque Barnum… lieu, et le repas qui suit la cérémonie est le début des humiliations pour Hans… COPIE NUMÉRIQUE RESTAURÉE Accueillie comme une des leurs par tous les amis de Hans, Cléopâtre va les re- Quand on a vu Freaks, pas question jeter violemment, submergée par le dé- de l'oublier. L'impression qu'il vous goût. Elle n'a aucune idée sur le coup de laisse est indélébile : son ambiance, ses l'erreur qu'elle commet. Elle ne voit pas images, ses personnages en font un film que les « monstres » ne le sont que parce unique, à part, diamant brut scintillant qu'on les exhibe. En dehors de la piste, définitivement dans notre mémoire. Aux dans leur vie quotidienne, ce sont des frontières du fantastique et de l'épou- êtres qui ont les préoccupations les plus vante, Freaks est en réalité un extraordi- humaines, les sentiments les plus uni- naire film d'amour de l'humanité, même versels. Le crime de Cléopâtre et d'Her- et surtout lorsqu'elle est cachée sous les cule, c'est de persévérer à considérer les apparences de l'anormalité, de la mons- « monstres » comme des monstres, à les truosité. Et à la fin de l'histoire, la mons- réduire à leur reflet. La vengeance des re- truosité en question est bien du côté des jetés sera terrible… physiquement normaux, dont l'âme et le Le film se déroule dans une atmosphère cœur se sont atrophiés… de cour des miracles. L'humour noir de Il était une fois le cirque de Madame certaines scènes (le mariage des sœurs Tetrallini, célèbre pour sa troupe de cu- siamoises) devient tragique lorsque les riosités de la nature, propres à assou- « monstres » décident de se venger de vir la soif de voyeurisme des badauds : Cléopâtre et d'Hercule… La révolte des lilliputiens, hommes troncs, femmes à damnés de la terre prend des dimen- barbe, sœurs siamoises… sions extraordinaires, entre les roulottes, Parmi les nains, Hans, Monsieur Loyal c'est une panique de fin du monde… miniature, est fiancé à Frieda, écuyère Magnifique ! REQUIEM POUR UN MASSACRE Mardi 29 NOVEMBRE à 20h45, Séance présentée par Frédéric Thibaut, co-programmateur du festival Extrême Cinéma organisé par la Cinémathèque de Toulouse, en présence de Vladimir Kolzov, assistant-réalisateur sur le tournage du film.

(Idi I Smotri) dars de la reconnaissance cinéphilique. teur fusionnent pour une plongée viscé- Comble de l’ironie : au lieu d’être loué rale et mentale de plus en plus halluci- Elem KLIMOV à sa juste valeur, ce film hors-norme natoire, une odyssée de boue et de sang URSS 1985 2h17 VOSTF couleur agonisa plutôt sous l’infamante éti- ponctuée de tirs d’obus et de massacres avec Alexeï Kravtchenko, Olga quette de « Nazisploitation » accolée par collectifs traçant les étapes constitutives Mironova, Liubomiras Laucevicius, quelques éditeurs vidéo peu regardants. d’un récit d’initiation implacablement Vladas Bagdonas, Victor Lorenz… Chef-d’œuvre instantané, éblouissant soumis au pire. Projection 35 mm – Copie issue de maîtrise narrative et technique, on des collections de la le nommerait pourtant, en accord avec Elem Klimov, qui travailla sur ce projet Cinémathèque de Toulouse J.G. Ballard, comme le « plus grand film durant près de dix ans et ne tournera de guerre » jamais réalisé que ça ne plus rien ensuite, dirigea son jeune ac- Biélorussie, seconde guerre mondiale. nous choquerait pas. Présenté à Cannes teur (devenu depuis une des stars du ci- Après avoir trouvé un vieux fusil, Florya, l’année de sa sortie, la critique goûta néma d’action russe) sous hypnose afin un jeune garçon, décide de s’engager peu sa brutalité sans fard, son traitement de le préserver psychologiquement des aux côtés des partisans pour combattre épique voire élégiaque des horreurs in- horreurs qu’il lui faisait tourner. Il n’en l’oppresseur nazi. Il ne se doute pas que finies du second conflit mondial. C’est va pas de même pour le spectateur, qui le chemin qu’il emprunte le fera passer, qu’il est malaisé d’être pris à témoin sort de la projection les sens altérés par de plus en plus brutalement, de la féli- de ce dont l’homme, dans des circons- la déflagration de ce film-monstre, dont cité de l’enfance à l’horreur du monde tances historiques précises, est capable la vision laisse des marques indélébiles. adulte. de faire ou d’endurer. C’est pourtant Imaginez la rencontre entre la puissance Requiem pour un massacre fait partie dans son titre original, « Viens et vois », de feu d’Apocalypse Now et la métaphy- de ces quelques rares œuvres dont on tiré du Livre de l’Apocalypse, que réside sique de L’Enfance d’Ivan de Tarkovsky se demande encore, abasourdis, com- la clé de ce véritable « voyage au bout et vous n’aurez qu’une mince idée de ce ment elles ont pu passer sous les ra- de l’enfer », où protagoniste et specta- que ce film unique vous réserve. PARMI LES RENCONTRES PROPOSÉES : LUN. 21 NOV. 20H30 SAM. 3 DÉC. LA MÉCANIQUE DES FLUX NUIT DE LA DIVERSITÉ Film - Débat 17h00 Courts métrages Cinéma Utopia Bordeaux 18h30 Performances et regards croisés 20h30 Concert JEU. 24 NOV. 20H Rocher de Palmer Cenon UN BOUT DE CHEMIN AVEC LES SANS PAPIERS DIM. 4 DÉC. 15H30 Conférence gesticulée ALDA ET MARIA Athénée municipal Bordeaux Film - Débat Musée d’Aquitaine Bordeaux MER. 30 NOV. 19H QUESTIONS DE DISCRIMINATIONS VEN. 9 DÉC. 18H30 Quizz - Débat - Musique CITOYENS EN MOUVEMENTS ! Centre social et culturel de l’Estey Bègles Débat - Musique - Expos Marché des Douves Bordeaux VEN. 2 DÉC 18H30 L’IMMIGRATION : SAM. 10 DÉC. 16H QUELLE PHILOSOPHIE SOMMES-NOUS PRÊTS À TOUT AVALER ? À L’ÉPREUVE DES PREUVES Film - Débat - Expo DES FAITS ? Centre social Bordeaux Nord Bordeaux Conférence philosophique et théâtrale Bibliothèque Grand Parc Bordeaux

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Direction Régionale de la Jeunesse, des Sports et de la Cohésion Sociale Aquitaine

AOC ORGANISÉS PAR : ALIFS, BOULEVARD DES POTES, CAFÉMUSIC, CENTRE SOCIAL ET CULTUREL DE L’ESTEY, CLAP SUD-OUEST, MC2A, O2 RADIO, RAHMI, ROCHER DE PALMER AVEC LE SOUTIEN DE : UNION EUROPÉENNE, FAMI, DRJSCS AQUITAINE, DRAC AQUITAINE, CONSEIL RÉGIONAL NOUVELLE-AQUITAINE, CONSEIL DÉPARTEMENTAL DE LA GIRONDE

Utopia_AOC2016_120x254mm.indd 1 14/10/2016 15:13 WILLY 1er Écrit et réalisé par Ludovic et Zoran BOUKHERMA, Marielle GAUTIER et Hugo P. THOMAS France 2016 1h22 avec Daniel Vannet, Noémie Lvovsky, Romain Léger, Eric Jacquet, Alexandre Jacques, Robert Follet, Geneviève Plet

Grand Prix du Fifigrot (Festival du Film Grolandais) 2016 À la mort de son frère jumeau, Willy, 50 ans, quitte pour la pre- mière fois ses parents pour s’installer dans la bourgade voi- sine. Sa devise, son mantra qu'il lance à la tête de son père qui lui annonce la décision prise avec sa mère de le placer dans un centre spécialisé : « À Caudebec, j’irai. Un appar- tement, j’en aurai un. Un scooter, j’en aurai un. Des copains, j’en aurai. Et j’vous emmerde ! ». Confronté à une solitude qu’il n’avait jamais envisagée mais qui s’impose à lui, impi- toyable, Willy part trouver sa place dans un monde qu’il ne connaît pas. Le point de départ de ce film pas banal est la relation d’affec- tion qu’ont nouée les quatre réalisateurs (déjà, un film réa- lisé à quatre, c'est une première !) avec un personnage as- sez incroyable, Daniel Vannet, qu’il serait hasardeux de définir comme inadapté tant il fait preuve de ressources inattendues. Il incarne, avec une force brute souvent renversante, avec un naturel qui emporte l'adhésion, un personnage inventé mais très inspiré de sa propre personnalité. Un personnage pas forcément aimable au premier abord mais qu'on apprend à aimer au fil du film, comme ça se passe dans la vie avec les LE(WIENER DOG) TECKEL personnalités anguleuses, rêches, pas dans les clous.

Écrit et réalisé par Todd SOLONDZ Willy 1er est une sorte d'hymne à la France d'en bas, quelque USA 2016 1h28 VOSTF part entre un film de Bruno Dumont et un épisode de Strip avec Julie Delpy, Greta Gerwig, Kieran Culkin, Tease. Mais il n’est pas question ici de caricaturer la misère, Danny De Vito, Ellen Burstyn… le film ne rit jamais de son personnage mais s’amuse avec lui. Les aventures, les ambitions et les déceptions de Willy for- Quel plaisir délicieux – qu'on souhaiterait presque interdit – de ment un récit initiatique rythmé, passant à toute vitesse du retrouver la douloureuse tendresse et la délicate cruauté du burlesque bricolé et souvent très réussi à une tension éprou- grand Todd Solondz (Bienvenue dans l'âge ingrat, Happiness, vante pour les nerfs. Rire et émotion sont au rendez-vous Life during war time pour ne citer que les plus aboutis de ses avec ce film déjà propulsé comme œuvre culte. films, dont Le Teckel fait assurément partie). Avec au rendez vous ses obsessions récurrentes : l'incommunicabilité dans la société américaine, l'hypocrisie et l'égoïsme de ses conci- toyens, la dérision de la condition humaine… Des thèmes traités évidemment avec l'humour formidablement grinçant qui est la signature du cinéaste. Le fil directeur du film est un chien qui ne paie pas de mine : le teckel au profil tout en longueur, le genre de petit clebs qu'on qualifie volontiers de rase-motte, de boudin de porte, ou de grande saucisse… Aux Etats Unis, c'est d'ailleurs ain- si qu'on le désigne, « Wiener dog », titre original du film : et la « wiener », c'est la saucisse de Francfort qu'on entoure de pain mou pour faire les hot-dogs. Clin d'œil au person- nage récurrent des films de Solondz, Dawn Wiener, ado com- plexée dans Bienvenue dans l'âge ingrat, puis un peu plus vieille dans Palindromes et qui est ici une grande fille un peu gauche incarnée par la toujours épatante Greta Gerwig. Le teckel du titre sera donc présent dans les quatre petites histoires distinctes qui composent le film, mettant en scène divers personnages représentant tous les âges de la vie – de l'enfant à la vieille femme. Chacun des épisodes, savoureux et très pince-sans-rire, est l'occasion pour Solondz de livrer une satire féroce des mœurs contemporaines : la futilité matérialiste des familles riches américaines ; le vide existentiel des trentenaires solitaires ; la cruauté, l'hypocrisie et la suffisance du monde de l'enseigne- ment du cinéma, sans oublier le ridicule achevé de celui de l'art contemporain ; la vacuité des vies passées à accumuler de la richesse… Comme toujours dans les Solondz réussis, c'est aussi tra- gique que jubilatoire. Et c'est par ailleurs d'une précision de mise en scène assez sidérante. CONCERTS SOIRÉE-DÉBAT Mardi 29 NOVEMBRE Vivants jusqu'à la mort organisée par l'association Pallia Plus (www.palliaplus.org). Projection de LA CHAMBRE D'EN FACE suivie d'un débat avec Tanguy Chatel, sociologue, auteur de Vivants jusqu'à la mort (Albin Michel), et le Docteur Patrick Lepault, conseiller médical ARS Nouvelle Aquitaine, référent soins palliatifs Éthique. Achetez vos places à l'avance, à partir du Samedi 19 Novembre. LA CHAMBRE D'EN FACE JEU 10.11 - GARAGE POP THE PACK AD

LUN 14.11 - SYNTHPOP FUNK PARCELS

VEN 18.11 - ELECTRO ROCK TAMPLE RELEASE PARTY

SAM 19.11 - ELECTRO STRAYBIRD RELEASE PARTY

MAR 22.11 - NOISE POP CIVIL CIVIC + FICTION

MER 23.11 BLACKMETAL OATHBREAKER + WIFE + THE RODEO IDIOT ENGINE Michael NOER retraite, vit au rythme des soins prodi- Danemark 2015 1h33 VOSTF gués à Max, victime d'une attaque cé- avec Ghita Norby, Sven Wollter, rébrale qui l'a laissé immobile et sans VEN 25.11 - POP SPLEEN WAVE Trine Pallesen, Jens Brenaa… presque aucune possibilité de communi- VEDETT Scénario de Michael Noer quer. Pourtant Lily tente de faire comme et Anders Frithiof August si, et quand une visite de la famille est + LE SUPERHOMARD annoncée, ou que l'anniversaire de Max C'est un sujet universel qui nous a approche, elle met un point d'honneur à concernés, qui nous concerne, qui nous préparer son mari, à le faire beau, pour MER 07.11 - ROCK PSYCHE concernera tous à un moment ou à un que les visiteurs n'aient pas un mouve- autre : que faire de nos derniers élans ment de recul à sa vue, pour lui assurer EL PERRO DEL MAR amoureux ou sensuels au crépuscule de une fête d'anniversaire comme avant… + MICHAEL NAU notre vie, pour parler fleuri ? Les étouf- fer au nom de la raison, de la résignation Mais quand vient s'installer, dans « la qui paraît-il viennent avec l'âge ? Ou au chambre d'en face », un nouveau et tru- JEU 08.11 - ELECTRO contraire braver les conventions qui vou- culent pensionnaire, que l'on surnomme draient rendre asexués les hommes et les le pilote, le cœur et les sens de Lily vont CRAYON femmes abordant la dernière partie du défaillir. Et malgré les regards obliques + OWEN RABBIT parcours ? C'est la question que pose, des autres pensionnaires – ils sont sur- avec délicatesse mais sans faux sem- tout jaloux ! –, malgré la réprobation de blants, ce très joli film danois. ses proches à qui elle annonce tout de Son héroïne, Lily, mariée depuis très go sa liaison, Lily va vivre pleinement ce longtemps (50 ans !) à un homme de- qui sera sans doute son ultime histoire IBOAT - BASSIN À FLOTS N°1 venu invalide, a mis ses désirs de côté d'amour. Comme si elle venait d'avoir 33300 BORDEAUX et le couple, réuni dans une maison de 18 ans ! INFOS & RESERVATIONS : IBOAT.EU

IBOAT_Utopia_Fev.indd 1 26/10/16 16:04 MAMAN A TORT

Écrit et réalisé par Marc FITOUSSI verte du monde du travail, elle veut, quelque chose de louche la touche au France/Belgique 2016 1h50 après ratage paternel et chipotages, le point que, se sentant pousser des ailes avec Emilie Dequenne, Jeanne Jestin, faire dans l'entreprise de sa mère qui, à de justicière, Anouk se lance dans une Annie Grégorio, Nelly Antignac, Camille contre-cœur, finit par confier la minette véritable enquête. Forte de pouvoir se Chamoux, Sabrina Ouazani… à ses voisines de bureau dans la grosse faufiler partout, parce que personne ne compagnie d'assurances où elle a dû se se doute que cette gamine à la bouille Satanés moutards ! Vous les avez dési- bouger pour parvenir au poste qu'elle d'ange et au front pur qui commence à rés, vous les aimez, vous vous décar- occupe, sans avoir démarré avec le ni- peine à voir pousser ses seins est bien cassez pour leur faire un avenir plus veau universitaire habituel. On devine plus agile dans le maniement de l'infor- beau que votre présent… et puis crac ! qu'elle a dû se montrer au top, constam- matique et des codes secrets que la Un beau jour voilà la puberté qui dé- ment sous pression, accepter des com- plupart des secrétaires polarisées par boule et vous réalisez que le père noël promissions, avaler des couleuvres et les potins méchants et les histoires de a fait son temps. L'angelot en qui vous des comprimés de lexomyl pour digé- fesses des autres… Anouk va découvrir fondiez tant d'espérances s'ingénie rer tout ça… Rien de tel, pour faire dé- la face cachée de l'entreprise, celle de alors à vous traquer dans vos derniers couvrir à la jeune pimbêche la cruauté sa mère, un monde bien plus compli- retranchements jusqu'à ce que vous du monde des adultes au travail – qui qué qu'elle ne l'imaginait, mais va réa- n'ayez qu'une envie, le renvoyer à l'autre pourrait très bien être le sien bientôt –, liser aussi qu'il se pourrait bien que se parent dont vous avez une chance sur que le monde des assurances, particu- pose à elle un jour l'alternative terrible : deux d'avoir divorcé… Voici venu le lièrement coincé entre les actionnaires faire un pas de côté ou se soumettre à temps de cette terrible adolescence qui qui exigent une rentabilité confortable ce qu'on attend d'elle… transforme les relations autant que les et les assurés qui viennent réclamer des corps et vous avez de plus en plus de droits de plus en plus difficiles à obte- Mené rondement, souvent drôle mais mal à comprendre ce qui se passe dans nir, face à un monstre multiforme et terriblement lucide, habité par des ac- le jeune cerveau en mutation, de plus sans humanité contre lequel la colère trices superbes, ce film est d'une formi- en plus de mal à affronter les questions s'épuise… Cet univers furieusement dable pertinence : en confrontant l'ingé- qui se font de plus en plus incisives, le moderne et aseptisé de vitres, d'alu nuité d'une gamine à un monde (le nôtre) regard qui se fait de plus en plus exi- gris, peuplé d'ordinateurs et de chiffres qui a un peu oublié les valeurs morales geant, les jugements qui font de moins ennuie d'emblée profondément Anouk. qu'on lui avait pourtant enseignées en moins de cadeaux. Cet âge est sans Jusqu'à ce qu'au hasard d'une récla- comme fondamentales, Fitoussi nous pitié. mation, elle soit confrontée aux consé- immerge simultanément dans la com- On en est là quand le film commence : quences humaines de la politique de la plexité des rapports mère-fille à un mo- elle est vraiment charmante Anouk, et boîte sur la vraie vie d'une vraie femme ment où de multiples bouleversements sa mère est bien belle, tellement plus et de son gamin, croisés à l'accueil en viennent signer la fin de l'enfance. Emilie compréhensive que son père un peu train de protester : mettre un nom, un vi- Dequenne a un charme fou, et la môme dépassé… Alors ce stage de décou- sage sur un dossier où elle sent poindre Jeanne Jestin est constamment juste. LETTRES DU MONDE LIBRES ! 13 e é D i T i ON

SAN IN DR STE HO O EL RA B D CIO O A H C N E A R K A VI K AN HE A ST SS JA P SC ME E U P Ü L LL T A B D A O A G Né AO N H N ER CH G U O C A P U RIS AR D S A FG O A TIA D M H L CO TE ST N J T O AR U I G A O A M NQ LI A V Y W O SM E ALB EV R A A N T E A ER E C D D N D TO JO IN I E N A S R A DD AL I IN A C S H H ED D T S O U R A A E R R L B N A C U O M H R O S

Festival des littératures du monde du 17 au 27 novemB re 2016 B ordeauX & nouvelle- a Q uitaine

& LETTRESDUMONDE33.cOM

Avec le soutien des villes d’Anglet, Angoulême, Artigues-près-Bordeaux, Bassens, Bègles, Blanquefort, Brive-la-Gaillarde, Bordeaux, Cestas, Dax, Eysines, Gradignan, Le Haillan, Le Taillan-Médoc, Mérignac, Périgueux, Agonac et Bergerac /Étranges Lectures, Saint-Médard-en-Jalles, Talence et l’Université Bordeaux Montaigne. En partenariat avec les librairies Comptines, La Machine à Lire, Le Passeur, Mollat, Olympique, La Zone du Dehors (Bordeaux), Librairie Georges (Talence), La Colline aux Livres (Bergerac), Le Gang de la Clef à Molette (Marmande), Librairie du Rivage (Royan), Librairie de Corinne (Soulac), Le Festin Nu (Biarritz). LETTRES DU MONDE 13e édition • « LIBRES ! » • Du 17 au 27 Novembre – Bordeaux et Nouvelle-Aquitaine À UTOPIA, LE CINÉMA DES ÉCRIVAINS : de l'écrit à l'image… ou de l'image à l'écrit Dimanche 20 Novembre à 11h, présentation par Ron Rash, romancier, poète et nouvelliste américain LUKE LA MAIN FROIDE (Cool hand Luke)

Stuart ROSENBERG USA 1967 2h05 VOSTF avec Paul Newman, George Kennedy, J.D. Cannon, Chuck Hicks, Strother Martin, Harry Dean Stanton… Scénario de Frank Pierson et Donn Pierce, d’après son roman Dans une petite ville américaine, Luke Jackson, complètement saoul, casse des parcmètres et se fait arrêter. Accusé de van- dalisme, il est condamné à deux ans d’incarcération dans un camp de travail. Au bagne, son arrogance et sa forte person- nalité lui valent rapidement la haine de tous, celle des gardiens Samedi 19 Novembre à 17h30, présentation comme celle de Dragline, le caïd du lieu. par Négar Djavadi, auteure et réalisatrice A la suite d’un pari, Luke avale cinquante œufs durs, forçant l’admiration des autres détenus. Ce morceau de bravoure très impressionnant a beaucoup fait pour la notoriété de Luke la Main froide. Mais, au-delà des séquences spectaculaires (ba- garres et évasions), le film est avant tout un témoignage viru- lent sur les conditions de vie dans les pénitenciers américains. UNE JOURNÉE Stuart Rosenberg fait partie de la mouvance de cinéastes pro- gressistes (Pakula, Pollack…) qui s’impose dans les années 60. Le sujet lui tient à cœur et il l’abordera à nouveau en 1980 dans Brubaker (avec Redford cette fois). Luke est un rebelle arrogant mais séduisant, un incorruptible individualiste et for- PARTICULIÈRE cené, un asocial charismatique. Il devient progressivement le (Una giornata particolare) révélateur des tensions, des rancœurs et des injustices qui se développent à l’intérieur de la prison. Loi du milieu carcéral, Ettore SCOLA Italie 1977 1h45 VOSTF abus des gardiens : la violence quotidienne de ce monde en avec , Marcello Mastroianni, vase clos, la fascination malsaine qu’elle peut susciter sont John Vernon, Françoise Berd… analysées avec lucidité et efficacité. Superbe composition de Scénario de Ruggero Macari, Paul Newman. Ettore Scola et Maurizio Constanzo Rome, 1938. Mussolini reçoit en grande pompes Hitler, avec qui il a signé, deux ans plus tôt, un traité qui lie l’Allemagne Nazie à l’Italie fasciste. Tous les Romains ont déserté leur mai- son pour aller voir la rencontre historique. Mais Antonietta (Sophia Loren), parce qu’elle a six enfants, se voit confinée dans son immeuble désert à s’occuper des tâches ménagères. Désert… non, puisqu’elle aperçoit, de l’autre côté de la cour, Gabriele (Marcello Mastroïani) qui lui n’a aucune envie de se rendre au défilé : présentateur viré de la ra- dio pour cause d’homosexualité, il se demande quelle gueule a le destin qui l’attend et ne tient pas du tout à voir le Duce dont le discours est retransmis intégralement par la radio qui l’a rejeté. Dans la chaleur de cette belle journée de Mai, une étrange re- lation va germer entre la mère de famille inculte, soumise aux désirs de son mari, fière de réaliser pleinement son destin de femme fasciste, et l’intellectuel contestataire écarté pour « non conformité », qui lui tient des propos qu’elle n’aurait jamais imaginés… D’une force rare, le film se concentre sur les deux person- nages et ne quitte pas le cadre de l’immeuble où ils vivent, il offre pourtant un portrait saisissant de l’Italie fasciste, son or- ganisation sociale, sa culture du soupçon, la surveillance quo- tidienne des autres… et l’omniprésence de la propagande, for- midable machine à décérébrer. Le Mois du film documentaire 2016 (Dé)jouer l’interdit, Du 8 au 25 Novembre NOV • DÉC Organisé par l’association Images en bibliothèques, le Mois du doc JEU 10.11 réunit près de 2000 lieux culturels, sociaux et éducatifs, en France et BD-CONCERT «Au Vent Mauvais» par dans le monde, qui diffusent plus de 1600 films documentaires au mois THE HYÈNES de Novembre. L’occasion de découvrir une diversité d’œuvres à travers Mer 16.11 - 14h des programmes originaux et éclectiques ! Cette année la bibliothèque de THEMATIK : COMMUNIQUER ET Bordeaux propose un choix de films qui ont bravé, déjoué ou joué avec PROMOUVOIR UN PROJET MUSICAL GRATUIT, SUR INSCRIPTION les interdits et la censure, usant du cinéma comme arme de liberté et de e JEU 17.11 TRANSROCK & LE PIN GALANT PRÉSENTENT : résistance. Un parcours à travers l’histoire du xx siècle et jusqu’à nos FEU! CHATTERTON AU PIN GALANT jours, de la Syrie à la France en passant par le Japon et les Etats-Unis. Programme complet sur bibliothèque.bordeaux.fr VEN 18.11 TRANSROCK & MA PROD PRÉSENTENT : COMPLET BOULEVARD DES AIRS À UTOPIA, Vendredi 25 NOVEMBRE à 20h30, séance sam 19.11 MA PROD PRÉSENTE : CLAUDIO CAPÉO présentée par Frederico Rossin, critique et historien du cinéma. JEU 24.11 Achetez vos places à l'avance, à partir du Mardi 15 Novembre. ALPHA BLONDY & THE SOLAR SYSTEM

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À LA ROCK SCHOOL BARBEY VEN 02.12 BASE & AUGURI PRÉSENTENT : PUNISHMENT PARK LES TROIS ACCORDS SAM 03.12 CRYSTAL CASTLES VEN 09.12 ROMAIN HUMEAU SAM 10.12 - 15H30 MOLOCH MONOLYTH À LA MÉDIATHÈQUE DE MÉRIGNAC

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MER 25 TRANSROCK & LE PIN GALANT PRÉSENTENT : PHILIPPE KATERINE AU PIN GALANT ! TOUTE LA PROGRAMMATION SUR : WWW.KRAKATOA.ORG

Écrit et réalisé par Peter WATKINS à placer en détention « toute personne USA 1971 1h28 VOSTF susceptible de porter atteinte à la sécu- avec Patrick Boland, Kent Foreman, rité intérieure ». Carmen Argenziano… Dans une zone désertique du sud de la Californie, non loin de la tente où siège Punishment Park, 45 ans après, a tou- le tribunal chargé de juger les prévenus jours la même virulence, la même (im) du groupe 638, les récents condam- pertinence, même lorsqu’on connaît mal nés du groupe 637 découvrent le « Bear le contexte de l’époque. Peter Watkins Mountain Punishment Park » et les règles est décidément un cinéaste hors norme, du « jeu » auquel ils vont devoir se sou- ne ratez donc pas la séance unique de ce mettre. brulôt contestataire… Contre la promesse de leur libération, ils 1970. Prétextant une aggravation du devront durant quatre jours traverser le conflit au Nord Vietnam, le président des désert à pied, sans eau ni nourriture, pour Etats Unis décrète l’état d’urgence et met atteindre un drapeau américain sans être en application une loi d’exception qui capturés par les forces spéciales armées l’autorise, sans en référer au Congrès, et motorisées lancées à leur poursuite… © Ludivine Martin

MÉRIGNAC - TRAM A (FONTAINE D’ARLAC) Projection d'un autre film de Peter Watkins, le même jour à 18h, à la bibliothèque du Grand Parc, LA BOMBE présenté par Frederico Rossin soit si facile ! Certes notre bel apôtre va y aller de son couplet biblique, se- mer la zizanie, contredire sa prof, Elena Lvovna, jusqu'à atterrir dans le bureau de la principale. Mais c'est là que ça se corse. Tout autre élève s'en serait sor- ti avec un blâme, une colle, mais pas Veniamin ! Charismatique, brillant, ce manipulateur autoritaire va tenir tête aux LEÉcrit et réalisé parDISCIPLE tout, c'est le lot de bien des parents. adultes jusqu'à complètement retourner Kirill SEREBRENNIKOV Les crises d'adolescence, les confron- son auditoire. En bout de course c'est Russie 2016 1h58 VOSTF tations qui tournent aux insultes n'ont l'enseignante qui se fait réprimander ! avec Petr Skvortsov, Viktoria Isakova, rien de surprenant. Ce qui l'est davan- À compter de ce moment, Elena Lvovna Svetlana Bragarnik, Anton Vasiliev… tage, ce sont les passages de la bible entame un féroce combat contre l'obs- D'après la pièce Martyr, que Veniamin déclame, exigeant le re- curantisme jusqu'à en perdre la me- de Marius Von Mayenburg pentir de la divorcée (donc pécheresse) sure. Athée, rationaliste, elle va étudier ! Ce serait presque drôle. Tout ça pour les Évangiles afin de démonter les ar- Veniamin est un adolescent à la gueule obtenir une dispense pour le cours de d'ange, troublé par la vie qu'il sent bouil- piscine !? guments fallacieux de son élève et leur lonner en lui et qui l'a sans doute déjà un duel, d'abord oral, va devenir toujours peu écorché. Mais ça on va tout aussitôt La piscine ! Nous y voici… Les corps à plus tendu, cruel, sanglant… l'oublier ! C'est la première originalité du demi dénudés, troublants. Surtout ce- sujet qui n'enfonce pas des portes ou- lui de cette donzelle filiforme en bikini La mise en scène percutante, rythmée, vertes. L'analyse est ailleurs, bien plus rouge qui sait comment attirer les re- ne laisse pas le temps de souffler. Les dérangeante. On met les pieds hors des gards. Veniamin, caparaçonné sous ses acteurs sont parfaits ! Difficile de ne sentiers battus et on ne sait pas où le vêtements sombres, a du mal à cacher pas rester rivé à son siège, subjugué chemin va nous conduire. En tout cas on son émoi. Sa camarade de classe ne et effrayé par la figure emblématique est vite embarqué et dépassé, comme semble d'ailleurs pas insensible à son du prédicateur tout aussi brillant que l'entourage du beau gosse. charme. Il suffirait d'un rien pour que monstrueux. Aussi délirant soit-il, on Première scène, nous voilà dans l'histoire s'achève de manière banale comprend le basculement des adultes, l'antre d'une famille de la petite ville de par des bécots et la découverte du sexe rendus d'autant plus malléables par des Kaliningrad. Un appartement rococo et opposé. Au lieu de cela, le prude se cla- années de soumission à la dictature de sombre, qui suinte la misère intellec- quemure dans la lecture de la Bible qu'il la pensée. C'est une analyse intempo- tuelle. À l'arrière plan une télé, éternelle ne lâche jamais… relle qui peut s'appliquer à toutes les compagne perpétuellement allumée, Sonne l'heure de la classe de biologie formes de fanatismes, d'extrêmismes. débite ses sornettes. Veniamin et sa où l'on enseigne les théories de l'évo- Démonstration implacable, s'il en fal- mère, usée, dépassée, qui lui demande lution, la contraception : toutes choses lait encore une, qu'en s'appuyant sur des explications, qui cherche à com- contraires aux textes sacrés ! Vous ima- les textes sacrés on peut tout aussi bien prendre et qui ne comprend rien. Après ginez la suite ? Ne croyez pas que ce faire la guerre que l'amour.

petits et plus illicites pour les grands. Ma'Rosa, qu'on imagine plus en mère courage qu'en dealeuse, revend du « cristal meth » (un dérivé de la métham- phétamine) pour améliorer l'ordinaire… MA’ROSA Si on jouait au jeu des sept familles, Brillante Ma MENDOZA gluer dans la misère ? Très vite aucun la seconde carte serait celle du père, 2016 1h50 VOSTF d'entre eux ne semblera irrémédiable- Nestor, qui semble vivoter sur le dos de avec Jaclyn Jose, , ment pourri. Il en faudrait peu pour que la petite boutique. Que ce dernier re- Felix Roco, … la plupart deviennent de bonnes per- çoive une dose de drogue en guise de Scénario de Troy Espiritu sonnes, menant une vie sans embûche cadeau d'anniversaire ne semble émou- dans une société normalisée avec un voir personne, même pas les gosses, Festival de Cannes 2016 : Prix d'in- président normal. Si seulement l'argent tant cela passe pour être un des rares terprétation féminine pour Jaclyn revenait aux travailleurs, si chacun pou- moyens d'évasion accessibles. Pour Jose vait acheter de quoi vivre dignement, eux c'est du pareil au même. Fille sans avoir à marchander, à supplier ou à comme garçons, en âge de travailler, Manille, organique et moite comme les voler. Mais on est presque au bout de la s'essayant tour-à-tour au labeur hon- dessous d'une fille malpropre… Peut- chaîne. Celle des laissés pour compte, nête ou aux magouilles. Mais il est fla- être la ville est-elle le premier person- abandonnés en pâture aux escrocs et grant que rien ne paie. Quelle que soit la nage du film, même si le Prix d'interpré- aux macs de tous ordres. Ici, même (sur- direction prise, la famille reviendra tou- tation féminine à Cannes est amplement tout ?) ceux censés défendre la veuve et jours à la case départ, celle de la misère. mérité pour l'actrice Jaclyn Jose. l'orphelin sont corrompus. À commen- Ainsi s'écoulent leurs jours, aucun ne En trois plans le ton est donné. Au pre- cer par les flics, comme on le verra… différant des autres… Sauf celui-là. Au mier, des mains s'agrippent à l'argent bout de la rue, trois mecs, arme au poing, qui file trop vite ; au deuxième, un pan- Grassouillette, mais sans mollesse, en- sortent précipitamment d'un véhicule neau publicitaire prophétise : « C'est ton core jeune mais les épaules déjà écra- et se dirigent très déterminés vers… la jour de chance » ; au troisième, l'orage sée par le poids des soucis et des ans, boutique de Rosa… Cette dernière est gronde, menaçant, comme pour réfu- Ma'Rosa fait son marché. Cinq portions arrêtée, les flics ont tôt fait de découvrir ter l'affirmation précédente, en dénon- de riz vapeur, deux brochettes de pou- la boîte à chaussures qui contient oseille cer le cynisme. C'est ainsi que débute let, quelques intestins de volaille… un et sachets de poudre. Va s'en suivre un cette plongée dans les bas fonds des repas chiche pour nourrir sa grande fa- terrible chantage, coutumier dans cette Philippines, grouillants, oppressants. Si mille. Pourtant elle n'arrive même pas ville déglinguée où la police corrompue vous aviez l'ombre d'un doute, Brillante à payer le vendeur ambulant. Dans le et toute puissante fait la loi… Mendoza l'assassine dans l'œuf : il ne quartier, elle est connue pour tenir une Mais plus que l'intrigue, c'est la manière dépeint pas son pays pour aguicher des échoppe minuscule « Rosa sari-sa- de la filmer que l'on retiendra. Cinglante, touristes en mal de cocotiers. Ses per- ri store », qui rame comme tout ce qui urgente. La caméra semble cueillir sur le sonnages sont plutôt du style affreux, existe dans le coin. Sur les étagères on y vif la réalité de ces vies, l'insécurité et la sales et méchants. Mais n'est-ce pas trouve pêle-mêle des cahiers, des gad- corrosion d'une société qui semble vou- le lot de tout humain qu'on laisse s'en- gets, des sucreries : classiques pour les loir étouffer toute étincelle d'humanité. Feuilleton CETA : SOIRÉE-DÉBAT Mardi 13 DÉCEMBRE à 20h30 rebondissements. Le 27 octobre, au matin, « le Logement : quand les citoyens CETA était mort ». font entendre leurs droits À 13 h, ressuscité ! Les 27 organisée par la Ligue des Droits de l'Homme Bordeaux et Gironde + 1 et le Canada allaient signer le 30 octobre. Projection du film documentaireAFECTADOS suivie d'un débat avec Entre temps, une pression un représentant de la PAH (Plataforma de Afectados por la Hipoteca) de écrasante de la Commission Barcelone. Achetez vos places à l'avance, à partir du Samedi 3 Décembre. européenne (les lobbys) et Dans le cadre d'une campagne sur le thème de la démocratie, la Ligue des du Gouvernement français, Droits de l'Homme, en partenariat avec le collectif girondin Alerte Logement sur le Parlement wallon. (LDH, Fondation Abbé Pierre, CFDT, Confédération Nationale du Logement, Union Départementale des Associations Familiales), les Amis du Monde Nous ne pouvons pas nier les Diplomatique et l'association Droit au Logement, vous propose cette soirée avancées significatives obtenues consacrée à la mobilisation citoyenne pour le droit au logement, à partir de par la vaillante résistance du l'expérience de la Plateforme des victimes du crédit hypothécaire (Platafoma de Afectados por la Hipoteca, PAH), association créée en 2009 à Barcelone. Gouvernement wallon, qui a fini par céder, et par nos mobilisations : difficulté, pour la Commission, d’éviter l’aval AFECTADOS, RESTER DEBOUT des Parlements nationaux ; l’application provisoire ne concerne pas l’arbitrage ; la Belgique ne ratifiera pas si le mécanisme d’arbitrage est maintenu en l’état et si l’accord a des effets socio-économiques et environnementaux néfastes... Néanmoins, les dangers du CETA demeurent, par ses mécanismes qui sont des attentats massifs à la démocratie (arbitrage, coopération règlementaire etc.). Notre combat continue plus que jamais pour exiger un véritable débat et une prise en compte de l’intérêt général nié par le CETA. Rares sont les élus qui ont pris Film documentaire de Silvia MUNT dans un désarroi immense : expulsés de connaissance du texte. Espagne 2016 1h23 VOSTF leur logement qu’ils avaient hypothéqué pour en financer l’achat, des centaines À nous de les informer. C’est l’histoire d’un groupe de gens qui de milliers de personnes devaient néan- ne baissent pas les bras, jamais, et s’or- moins continuer à rembourser leur crédit ganisent pour faire face aux difficultés qui tout en se retrouvant à la rue. Attac 33 se réunit, s’accumulent. Un collectif plein de vitalité A Barcelone, un collectif citoyen – im- et d’imagination qui s’acharne à trouver pulsé entre autres par Ada Colau qui al- en CA ouvert à tous, au quotidien les solutions qui vont per- lait devenir la Maire de la ville – s’orga- les 1er jeudis du mois, à 19h mettre à l’un ou à l’autre de remonter la nise pour aider les victimes de ces prêts pente, chacun devenant à son tour soli- toxiques : groupes de paroles, aide juri- 8 rue de la Course à Bordeaux daire de ceux qui sont un peu plus dému- dique, matérielle, logement de dépan- nis, un peu plus paumés dans une sorte nage… On voit le désarroi, la détresse, Attac Gironde : 0673431572 de processus permanent d’entr’aide, hu- l’humiliation de gens venus d’horizons www.local.attac.org:attac33/ main et chaleureux… et c’est un formi- les plus divers, mais surtout on voit tout dable espoir qui se met à germer. ce monde redresser la tête, reprendre es- www.france.attac.org La crise qui a frappé de plein fouet l’Es- poir et trouver dans le soutien du groupe [email protected] pagne en 2008 a laissé plein de gens la force de ne pas jeter l’éponge. DEUX RENDEZ-VOUS SUR L'HABITAT PARTICIPATIF Pour les deux projections, achetez vos places à l'avance, à partir du Lundi 21 Novembre Lundi 5 DÉCEMBRE à 20h30, SOIRÉE-DÉBAT sur « La Ruche », première expérience d'ha- bitat coopératif menée en Gironde (depuis les « Castors » au début des années cinquante !) Projection de BIENVENUE À LA RUCHE suivie d'un débat avec Loris de Zorzi, coopérative Axanis, Alexandre Crampus et Hugues Joinau, Dauphins Architecture, Nadia Macalli et Jean-Etienne Surlève-Bazeilles, ville de Bègles, Jean-Paul Lascar, réalisateur du film, et des habitants de La Ruche… BIENVENUE

Jeudi 1er DÉCEMBRE à 18h, dans le cadre du À LA RUCHE mois de l'Économie Sociale et Solidaire, Film documentaire de Jean-Paul LASCAR PROJECTION-DÉBAT : L'habitat participatif en Périphéries Productions France 2016 1h26 Nouvelle-Aquitaine, j'habite donc je suis. Réalisé avec le soutien de la Ville de Bègles, Axanis, et Bordeaux Euratlantique

Projection de MAS COBADO suivie d'un débat or- C’est l’histoire de l’aventure urbaine peu ordinaire qu’aura été ganisé et animé par les membres fondateurs de « la Ruche ». Projet pilote, expérimental à plus d’un titre, la Ruche se doublera rapidement d’une aventure filmique à part l'association HAPANA (HAbitat PArticipatif Nouvelle entière, impliquant totalement les futurs habitants et les pro- Aquitaine). Avec les acteurs du réseau de l'habitat par- fessionnels associés à l’opération. Unis dans le même but et ticipatif : groupes d'habitants, assistants à la maîtrise la même volonté – de concevoir et réaliser leur habitat - les acteurs de la Ruche n’auront jamais cessé d’échanger, d’ima- d'ouvrage, maîtres d'ouvrages sociaux, architectes… giner, d’inventer, pour produire au final une autre forme d’ac- www.lemois-ess.org/l-habitat-participatif-en-nouvelle- cession au logement, et travailler ensemble à l’éclosion du sa- voir-faire et du savoir-être appropriés. Car la Ruche, promise aquitaine-j-habite-donc-je-suis-/p16e975.html dès sa naissance à l’excellence écologique, allait autant se Tarif unique : 4 euros préoccuper de technicité et d’innovation que de solidarité, de lien social et de valeurs humaines. MAS COBADO un habitat participatif pour mieux vivre ensemble Film documentaire du collectif ON PASSE À L'ACTE France (Montpellier) 2015 49 mn Quartier des Grisettes à Montpellier. Un groupe de citoyens motivés pour habiter ensemble s'est lancé dans l'aventure de la construction de deux bâtiments d'habitation bioclimatiques, soit 23 logements, dont plusieurs en locatifs. Au lieu d'être de simples clients d'un promoteur immobilier, ils sont devenus collectivement acteurs de la conception de leur Le film, s’il faut le résumer en quelques mots, c’est l’histoire futur espace de vie, depuis le choix des architectes jusqu'à la de La Ruche par celles et ceux qui l’on vécue. Somme de mo- personnalisation de leur appartement. ments captés dans le temps réel des « ateliers », auxquels est Une place importante a été réservée aux espaces mutualisés : venu s’ajouter le récit « vécu » des protagonistes de l’aventure. salle commune, chambres d'amis, buanderies, terrasse, jar- Des dizaines d’heures de paroles captées lors des tournages, din. Chacun imagine déjà comment vont pouvoir s'organiser Bienvenue à la Ruche retient aujourd’hui la part noble, sen- les échanges de services… une nouvelle manière d'habiter sible et sincère, apanage du spectacle documentaire lorsqu’il pleine de promesses ! a le bonheur de s’arrimer à une réalité authentique et forte.

encourir la furie des adultes. Mais elle ne leur fait pas peur tant elle fait partie du paysage, régente les relations dans cette micro société qui ne connait en- core que le troc. La violence n'est qu'un moyen d'expression parmi d'autres et WOLF AND SHEEP on se calme souvent aussi vite qu'on a Écrit et réalisé par Shahrbanoo SADAT toire de grossièreté mais plutôt parce explosé. Afghanistan 2016 1h26 VOSTF qu'ils ont oublié les règles de conduite La jeune Sediqa malgré tout ne s'y fait avec Sediqa Rasuli, Qodratollah Qadiri, nécessaires à la survie des indispen- pas vraiment. Comme si elle pressentait Amina Musavi… Premier film jamais sables troupeaux dont dépendent le qu'autre chose peut exister. Peut-être réalisé par une femme afghane village. Pas de place pour l'attendris- aussi parce qu'elle est mise au ban par (Shahrbanoo Sadat a 26 ans) ! sement. Le film débute d'ailleurs par ses petites camarades qui se moquent l'image d'un joli mouton noir attaché à constamment de ses yeux bizarres. Cela Dieu, que les montagnes grisonnantes un piquet par une corde. L'animal in- ne lui laisse pas grand monde à qui par- d'Afghanistan sont belles quand les quiet observe les hommes tout en sem- ler. D'autant que les garçons font partie rayons du soleil embrasent les herbes blant comprendre que ces derniers ne d'un monde à part qu'il est interdit de rases et sèches ! Elles semblent sou- lui veulent pas que du bien et que son côtoyer, qu'on se contente d'observer dain se parer d'or, faisant presque ou- heure est proche. Le carcan de l'ani- du coin de l'œil. Jusqu'à ce que, faisant blier l'aridité du paysage. À leur pied, mal ne semble pas si éloigné de celui fi des interdits, elle se lie d'amitié avec un petit village aux humbles maisons en des gosses. Cette jeunesse-là n'est pas l'un d'entre eux, Qodrat.. pisé semble vaillamment résister à l'air celle de l'insouciance. Dès le plus jeune du temps, aux intempéries. La vie y est âge la communauté vous dresse, vous Shahrbanoo Sadat, la jeune réalisatrice, rude. Les gosses ont de grands yeux impose ses règles, et les responsabilités nous offre un portrait de son pays loin sombres et pétillants, le teint trop hâ- qui vont avec. Et celles des petits ber- des images d'Épinal, des sujets dé- lé à force de courir toute la journée au gers et bergères sont aussi grandes que jà traités par d'autres : la condition des soleil, à l'air libre. Encore tout jeunes et leurs silhouettes paraissent frêles sur les femmes, la guerre civile… Tout cela est pourtant l'on devine déjà les traces que flancs des collines. Petites taches ba- en arrière plan pour mieux laisser le laissera le temps sur ces peaux lisses, riolées pour les filles, costumes passe- spectateur s'imprégner de la réalité d'un qui rosissent volontiers de plaisir. Ils ne partout pour les gars. Les moutons sont milieu rural abrupt qu'elle connait bien. sont déjà plus de simples agneaux inno- précieux et les loups qui rôdent alentour C'est dans ce petit village, chargé de ra- cents. Dans leur bouche, les mots crus restent à l'affut du moindre manque de gots et de légendes, qu'elle a passé une qui fusent les font paraître sans âge. vigilance. partie de son enfance, tout aussi isolée Un vocabulaire qui dans nos contrées Mais quels que soient les risques encou- que son héroïne. Même si le film n'est en leur vaudrait au moins une punition. rus, la légèreté finit par reprendre ses rien une autobiographie, sans doute est- Mais ici, si on les punit brutalement par- droits. Fusent le rire, les espiègleries… ce pour cela qu'il nous touche profondé- fois, ce n'est pas pour une simple his- Alors les mômes oublient tout, quitte à ment : authentique et puissant. Recrutement 06 95 28 76 12 ou [email protected] Vidéo en Poche des films sur votre clé usb ! 5€ par film, sans DRM et en HD quand c’est possible, la résolution minimale étant celle d’un DVD ! Les fichiers sont lisibles par VLC, mais aussi sur les Freebox, et de nombreuses TV et boitiers multimedia. Vous pouvez consulter sur le site et à la caisse du ciné le catalogue complet : www.videoenpoche.info

tement rempli de bibelots. Tout de suite, le film est captivant dans sa manière d’investir les lieux comme par effraction, en silence, pour surprendre le couple âgé encore au lit… La Nana (aussi en Vidéo en Poche), le pré- cédent film des deux auteurs, montrait le quotidien banal et invivable d’une bonne dans une famille bourgeoise. Ces deux- là ont le chic pour rendre spectaculaire l’espace domestique, pour faire parler les moindres recoins d’un logement, y révéler des drames passés ou en puissance. Cette fois, une panne d’ascenseur transforme l’appartement en prison. Si monsieur peut encore emprunter l’escalier et aller faire les courses, madame, qui marche difficile- ment, est piégée par l’étage élevé. Laissée seule un moment, elle se laisse rattraper GOSHU LE VIOLONCELLISTE par son Alzheimer, au bord de rejouer toute seule une célèbre scène hitchcockienne souris des champs… Bien réels ou sortis de salle de bains. Un film d’angoisse ? GOSHU LE VIOLONCELLISTE Mais voilà que débarque la fille, Rosario, Ecrit et réalisé par Isao Takahata tout droit de l’imagination du musicien en panne ? Ils vont pointer leur museau et lui cocaïnomane en short, allergique au poil de chat. Elle voudrait, on le compren- Ce très beau dessin animé sera un vrai donner un tas de conseils, à s’ouvrir aux autres pour mieux s’ouvrir à la musique… dra vite, s’approprier l’appartement via un régal pour les yeux mais aussi pour les document notarial prêt à signer. Elle est oreilles des enfants à partir de 5 ans ! exubérante jusqu’au malaise, la mère et Réalisé il y a plus de vingt ans par l’un des LES VIEUX CHATS son compagnon l’accueillent froidement. maîtres du cinéma d’animation japonais, Sebastian Silva et Pedro Peirano Arrivera bientôt la compagne de Rosario, Goshu le violoncelliste est une merveilleuse une monitrice de parachutisme prénommée initiation à la musique à l’usage des petits. Il faut imaginer une rencontre entre une Béatriz mais se faisant appeler Hugo. Un Une initiation qui passe par la poésie des comédie italienne et un mélo mère-fille long bras de fer tragi-comique s’engage… images et la malice des situations, une d’Almodóvar. La mère est octogénaire, vit (Louis Guichard, Télérama) découverte qui fait la part belle à l’ima- avec son compagnon, un peu plus vaillant ginaire et à la curiosité. C’est beau, c’est qu’elle, en haut d’un immeuble résidentiel. et plus de 130 autres films au touchant, c’est intelligent, c’est ludique, pas Deux chats ventrus règnent sur l’appar- catalogue : www.videoenpoche.info d’aventures extaordinaires, de héros super, pas d’effets spéciaux… juste une belle histoire joliment racontée.

Goshu est apprenti violoncelliste qui rêve de pouvoir un jour égaler son idole : Ludwig Van Beethoven, rien que ça ! Mais pour l’instant il en est loin : timide, maladroit, emprunté, il se fait souvent enguirlander par son chef d’orchestre, qui lui reproche d’être toujours à la traîne, de jouer sans âme, sans inspiration. Pourtant Goshu est courageux, et sérieux, et persévérant, rien à redire là-dessus. Il travaille, il répète, il s’acharne, mais sans grand succès : franchement, ses progrès ne sont pas fulgurants… Heureusement, alors qu’il commence à désespérer, confiné, chez lui, il va recevoir l’aide inattendue de quelques personnages pour le moins surprenants… Il s’agit d’un groupe de petits animaux irrésistibles : un chat, un coucou, un blaireau et une LES VIEUX CHATS Vendredi 9 DÉCEMBRE à 20h MÉMOIRE DES VILLES MÉMOIRE DES HOMMES dans le cadre du colloque Interprétariat en santé : traduire et passer les frontières Projection suivie d'un échange avec le Docteur Claire Mestre, psychiatre, psychothérapeute, docteur en anthropologie, directrice scientifique et médicale de l'associationMana , et Moïse Touré, directeur artistique et metteur en scène de la compagnie Les Inachevés. Durée du film : 45 mn environ – Tarif unique : 4 euros. Achetez vos places à l'avance, à partir du Mardi 29 Novembre.

En partenariat avec l'association Mana et seulement des spectacles mais propose l'unité de consultations transculturelles d'interroger la société de manière iné- du CHU de Bordeaux, Les Inachevés, dite. L'académie est une tentative pour Journée mondiale académie des savoirs et des pratiques renouer le lien, retrouver le sens de l'ac- artistiques partagées (intergénération- cueil, le goût d'autrui. L'académie, c'est de lutte contre le SIDA nelles), ont mené un parcours sur la mé- réinventer des espaces de créativité dans à Bordeaux jeudi 1er décembre moire des patients exilés. la ville en faisant du théâtre la matrice créatrice, en empruntant d'autres che- Organisée par le Collectif Sida A travers un parcours créatif et ludique, mins, d'autres récits, d'autres fictions. mêlant oralité, photographie, vidéo et 33, De 13h à 18h30, Place de mouvement, les patients ont rencon- L'association Mana rassemble des acti- tré des artistes pour parler, se souvenir, vités de soin, de prévention, de formation la Victoire. Stand d’information rêver. Pendant 4 jours, 19 des patients et de recherche, et travaille en collabo- et de prévention, nombreuses ont participé à ces parcours, invités à se ration avec la consultation transculturelle souvenir des paroles, des chants et des de l’hôpital Saint-André et de la mater- animations. 20h, Rocher de gestes perdus. nité de Pellegrin. Les soins psychothéra- Palmer, prix libre Le film Mémoire des villes – Mémoire des peutiques y sont accompagnés par des hommes donne à voir le travail effectué pratiques de médiation culturelle et artis- lors de ces jours de rencontres humaines tique. Jeremy Malodj’ et artistiques et la poésie qui s'en dé- Kusillo Trio gage. Parallèlement, il invite le spectateur Ce travail a été réalisé par : à se questionner sur l'identité et l’exil, la L'équipe des Inachevés : Moïse Touré Arelacoyava mémoire, les émotions. (direction artistique et conception), Agnès Quillet (coordination et montage), Avec le soutien du Conseil La compagnie de théâtre Les Jacques Prunair (dramaturgie), Francis Inachevés, académie des savoirs et Viet (Chorégraphie), João Luiz Bulcão. Départemental de la Gironde des pratiques artistiques partagées L'équipe de Mana : Claire Mestre (direc- et de la Mairie de Bordeaux (intergénérationnelles), ne produit plus tion), Sopio Mchedishvili, Asmaa Benrefad. THEYo-yo MUSIC Ma & The OF Silk RoadSTRANGERS Ensemble Film documentaire grand bonheur dans une traversée vire- écoute, attentive, parfois émue. Entre de Morgan NEVILLE voltante, bigarrée : celle des routes de Kaylan Kalhor, l'Iranien obligé de fuir son USA 2016 1h36 VO(multi-langues)STF la soie, en anglais « Silk Road ». D'où pays, Wu Man, la Chinoise rescapée de le « Silk Road Ensemble » : projet ambi- la révolution culturelle, Kinan Azmeh, le The music of strangers est un docu- tieux, initié par Yo-Yo Ma, qui voit le jour Syrien exilé qui souffre de voir son pays mentaire formidable, un vrai remède à la en l'an 2000. Cinquante musiciens d'ex- en guerre, Cristina Pato, la Galicienne morosité et au repli sur soi. Entrainant, cellence, venus de pays longeant les débordante d'énergie et de joie commu- joyeux, spirituel, philosophique, profon- voies jadis empruntées par le précieux nicatives… on retrouve, en toute simpli- dément (géo)politique. Un film qui fait tissu, commencent à répéter ensemble, cité, les mêmes questionnements. naître des pensées solaires, des envies mêlant leurs traditions, leurs pratiques de solidarité, une force renouvelée pour instrumentales, leurs voix, leurs idées. Ces artistes qui transcendent leur art soulever des montagnes. Dans le fond, Dix jours d'atelier pour aboutir à un pre- semblent soudain fragiles jusqu'à se de- ce n'est pas étonnant que les artistes mier concert. Les instruments classiques mander à quoi ils servent. Qu'apporte la soient parmi les premières cibles des (violoncelle, clarinette…) s'allient à la pi- musique à ce monde ? Eux-même, que dictatures. Pensez comme ils sont dan- pa, au kamancheh, à la gaïta (que vous lui apportent-ils ? Et toujours revient la gereux : quelques notes bien senties et allez découvrir, si vous ne les connaissez notion de foyer, d'appartenance, de ra- voilà toute une armée qui a envie de se pas)… Mariage improbable mais parfai- cines… Mais qui pourrait mieux parler trémousser au lieu de marcher au pas ! tement réussi qui donnera l'envie à tout d'enracinement que ceux qui ont été dé- ce petit monde de continuer cette sur- racinés ? Ils ont flirté, parfois malgré eux, Dès les premières images, Yo-Yo Ma, prenante aventure. avec la dissidence et elle s'est ancrée en taquin, donne le ton. On découvre Treize ans après, les voilà devant un pa- eux. Peut-être n'était-il pas dans leur na- l'homme qui se cache derrière le vir- lais de rêve en Turquie en train de gal- ture de suivre les voies toutes tracées. tuose : l'œil pétillant, curieux de tout, at- vaniser un groupe de passants ravis. Et Tous, comme Yo-Yo Ma, ont fait ce pas tentif aux autres. Un grand bonhomme ce n'est que le début de ce qui est non de côté salutaire qui les conduit toujours qui n'a pas besoin de s'en vanter, qui fuit seulement un très beau voyage musi- plus loin, qui les relie au-delà des mots. les compliments et cache sa gêne sous cal pêchu, mais également une formi- Mus par la même passion, goulus de li- une bonne dose d'humour afin de gar- dable manière de revisiter notre époque, berté, ces chercheurs perpétuels partent der les pieds sur terre. On survole pu- son histoire contemporaine. Le par- explorer de nouvelles manières de pen- diquement son enfance, on devine un cours singulier de cette poignée de ser, de communiquer, rêvant d'une sorte peu de son intimité, on comprend sur- musiciens cosmopolites nous entraîne de langage universel qui briserait toutes tout sa quête de sens… Puis, la minute vers un cheminement universel. La ca- les barrières. « Il n'y a pas d'Est ou suivante, on est embarqué avec le plus méra s'attache à eux, les regarde, les d'Ouest. Il y a juste un globe. » DÉMOSPHÈRE GIRONDE gironde.demosphere.eu Agenda participatif sur Internet

DISQUAIRE - vinyles, nouveau- tés, rééditions, occasions - rock reggae electro hip hop metal funk 60's 70's pas de site de vente en ligne, mais un bon vieux « vente par correspondance » à l'ancienne [email protected] Facebook Total Heaven 6 rue de Candale, Bordeaux- Victoire • 05 56 31 31 03

Mettez votre PUB dans la gazette 05 56 52 00 15 CINÉMARGES CLUB #7 : Rencontre avec le réalisateur João Pedro Rodrigues pour la première projection du filmMardi 6 DÉCEMBRE à 20h30. Pour cette soirée, achetez vos places à l'avance, à partir du Samedi 26 Novembre.

descendant portugais de Charlemagne, qui renonça aux richesses pour devenir moine franciscain et dont la légende mé- diévale veut que de retour du Maroc, il fit naufrage et échoua sur les côtes sici- liennes avant d'être recueilli par d'autres L’ORNITHOLOGUE franciscains. Mais chez Rodrigues, qui João Pedro RODRIGUES val hors du temps et quête mystique au- nous livra quelques petits bijoux pasoli- Portugal 2016 1h57 VOSTF tant qu'érotique, surprend à tout instant. niens (souvenez-vous de Mourir comme avec Paul Hamy, João Pedro Rodrigues, Un voyage intérieur et fantastique. Car un homme, qu'il est venu présenté à Xelo Cagiao, Han Wen, Juliane Elting… c'est bien de lui même que Rodrigues Utopia Bordeaux sur l'invitation déjà Scénario de JP Rodrigues et João a nourri son personnage principal, qu'il de Cinémarges), le récit ne pouvait être Rui Guerra da Mata, inspiré très très va habiter au point de se substituer à lui une simple adaptation littérale et ortho- très librement de la vie mystérieuse sous forme d'apparition… doxe de la vie d'un saint : les pèlerines de Saint Antoine de Padoue Le personnage central, c'est Fernando, chinoises vont finir par ligoter et séques- un ornithologue – il faut savoir que trer l'ornithologue dont elles apprécient Prix de la Mise en Scène Rodrigues, avant d'être cinéaste, fut or- peu l'athéisme… tout en désirant sa au Festival de Locarno 2016 nithologue – qui a décidé de remonter musculature digne d'un Saint Sébastien en kayak le cours d'une splendide val- du Caravage. Fernando/Antoine va On savait le fantas(ti)que Joao Pedro lée du Portugal afin de mieux observer bien comme dans la légende rencon- Rodrigues susceptible de déchaîner les échassiers et rapaces qui nichent sur les trer Jésus mais pour mieux consommer passions de ses spectateurs enfiévrés. falaises qui la surplombent. Les quinze l'amour charnel avec lui… Autant dire En Août dernier, dans l'atmosphère esti- premières minutes sont d'un natura- que l'errance géographique et mystique vale du si beau festival suisse de Locarno, lisme fascinant, la mise en scène resti- de notre ornithologue égaré va vite se le dernier opus du cinéaste portugais a tuant toute la splendeur de la nature et transformer en quête érotique et mys- non seulement été primé mais a provo- des oiseaux observés au loin. tique aux multiples rebondissements. qué l'exaltation de la critique. Le cor- Le sort de Fernando va basculer quand Rodrigues filme les corps masculins respondant de Libération déclarait, tout la nature va reprendre ses droits et qu'il aussi superbement que la nature, il à sa dévotion après la projection, que va être emporté par un rapide, le laissant magnifie le très beau et charismatique « seule la stupeur empêchait ses spec- inanimé sur la rive, puis secouru par des Paul Hamy, auquel il se substitue à plu- tateurs de se jeter à genoux dans les tra- pèlerines chinoises de Saint Jacques de sieurs reprises, comme annoncé plus vées de l’auditorium ». Votre serviteur a Compostelle égarées ! Tout lecteur ayant haut, en autant d'apparitions poétiques évité la génuflexion, mais il faut bien re- sérieusement suivi son catéchisme dans et sidérantes. Mais après tout, Antoine connaître que Rodrigues nous a mis une ses jeunes années ou étant d'origine n'avait il pas selon la légende le talent sacrée claque tant son film inclassable, portugaise aura repéré l'allusion au des- de bilocation, tous les chemins menant entre western naturaliste, conte médié- tin de Saint Antoine de Padoue, ce riche à Padoue ? BACCALAURÉAT SING STREET Mardi 15/11 à 20h15 SÉANCES POUR LES À partir du 7/12 DU 9/11 au 9/12 CITIZEN FOUR + Débat MALENTENDANTS CAPTAIN FANTASTIC Projections de films français LA SOCIALE Mercredi 16/11 à 17h DU 9/11 au 12/12 DU 9/11 au 12/12 VOYAGE AUTOUR avec sous-titres spéciaux DE LA LUNE pour les malentendants LE CLIENT SUBLAND DU 9/11 au 13/12 24, 26 et 29/11 Jeudi 17/11 à 20h30 Les séances estampil- DERNIÈRES NOUVELLES ON REVIENT lées du symbole (oreille DU COSMOS SWAGGER DE LOIN + Débat barrée) dans les grilles DU 9/11 au 12/12 DU 16/11 au 12/12 horaires indiquent des projec- Vendredi 18/11 à 20h30 LE DISCIPLE TA’ANG TUEZ LES TOUS + Débat tions de films français acces- DU 23/11 au 13/12 DU 11 au 29/11 sibles aux personnes sourdes Lundi 21/11 à 20h30 et malentendantes, grâce à des LA FILLE DE BREST LE TECKEL LA MÉCANIQUE sous-titres spéciaux apparais- DU 23/11 au 13/12 DU 9 au 20/11 DES FLUX + Débat sant à l’écran (nous abandon- LA FILLE INCONNUE THE MUSIC OF Jeudi 24/11 à 20h30 nons pour l’instant le système DU 9 au 22/11 STRANGERS LE RADEAU Twavox, qui ne rencontre pas À partir du 7/12 DE LA MÉDUSE + Débat FOOD COP une adhésion franche et mas- DU 9/11 au 10/12 sive... c’est un euphémisme). TOUR DE FRANCE Vendredi 25/11 à 20h30 DU 16/11 au 13/12 5 séances SME sur cette ga- FREAKS PUNISHMENT PARK Du 1er au 12/12 + Présentation zette : RÉPARER LES VIVANTS UNE VIE Lundi 14 Novembre à 14h40 JULIUS ET LE PÈRE DU 23/11 au 13/12 Samedi 26/11 à 14h30 ; DERNIÈRES NOUVELLES DU NOËL BARTLEBY Lundi 21 Novembre À partir du 7/12 VOYAGE À TRAVERS LE + Rencontre + Lectures COSMOS CINÉMA FRANÇAIS à 18h30 ; UNE VIE Vendredi 25 L’ULTIMA SPIAGGIA Chaque Vendredi Mardi 29/11 à 20h30 Novembre à 14h20 ; LA FILLE DU 23/11 au 6/12 LA CHAMBRE DE BREST Vendredi 2 Décembre LE VOYAGE AU D’EN FACE + Débat LOUISE EN HIVER GROENLAND à 14h30 ; TOUR DE FRANCE DU 23/11 au 13/12 Vendredi 9 Décembre à 17h45 DU 30/11 au 13/12 Mardi 29/11 à 20h45 MA VIE DE COURGETTE LUNE NOIRE : REQUIEM DU 9/11 au 11/12 WILLY 1er POUR UN MASSACRE Du 9 au 22/11 LA COMÉDIE FRANÇAISE MA’ROSA Jeudi 1er/12 à 18h AU CINÉMA POUR DES DU 30/11 au 13/12 WOLF AND SHEEP MAS COBADO + Débat SÉANCES SCOLAIRES DU 30/11 au 13/12 1er spectacle filmé proposé : MADEMOISELLE Vendredi 2/12 à 20h30 DU 9/11 au 13/12 CHANTAL AKERMAN EXIL(S)-SUR-SCÈNE + ROMÉO ET JULIETTE Rencontre La Comédie Française innove en MAMAN A TORT LES RENDEZ-VOUS proposant, à l’intention du public À partir du 7/12 D’ANNA Lundi 5/12 à 20h30 scolaire, des spectacles filmés, Du 12 au 28/11 BIENVENUE À LA RUCHE MOI, DANIEL BLAKE + Débat DU 9/11 au 13/12 choisis parmi les grandes pro- TOUTE UNE NUIT duction de sa saison. Le premier MONSIEUR Du 10 au 29/11 Mardi 6/12 à 20h30 spectacle choisi est le Roméo et BOUT-DE-BOIS L’ORNITHOLOGUE + Juliette de Shakespeare mis en DU 9/11 au 4/12 LETTRES DU MONDE Rencontre scène par Eric Ruf. Le Cinéma des Écrivains LA MORT DE LOUIS XIV Jeudi 8/12 à 20h30 Les enseignants intéressés DU 9/11 au 12/12 Samedi 19/11 à 17h30 VILLES INTELLIGENTES peuvent donc nous appeler au UNE JOURNÉE + Débat 05 56 52 00 15 pour réserver MOUCHETTE PARTICULIÈRE des séances spéciales, le ma- Du 9 au 28/11 Vendredi 9/12 à 20h tin. Durée du spectacle filmé : Dimanche 20/11 à 11h MÉMOIRES DES VILLES LE MYSTÈRE JÉRÔME LUKE LA MAIN FROIDE – MÉMOIRES DES 2h45. Tarif : 4 euros par élève. BOSCH HOMMES + Débat Roméo et Juliette est disponible DU 9/11 au 12/12 SÉANCES SPÉCIALES Lundi 12/12 jusqu’aux vacances de Février ON REVIENT DE LOIN 2017. Prochain spectacle propo- Du 17 au 29/11 à 18h et 20h30 sé, à partir de Mars 2017 : Mercredi 9/11 à 20h30 TOUT CE QUE L’ORNITHOLOGUE LA SOCIALE + Débat LE CIEL PERMET Le Misanthrope de Molière, Du 6 au 13/12 et LOIN DU PARADIS mis en scène par Clément Lundi 14/11 à 20h15 Hervieu-Léger. RÉPARER LES VIVANTS LA MORT DE LOUIS XIV Mardi 13/12 à 20h30 DU 9/11 au 13/12 + Discussion AFECTADOS + Débat (D) = dernière projection du film. L’heure indiquée est celle du début du film ; soyez à l’heure, on ne laisse pas entrer les retardataires. Nous laissons le générique de fin se dérouler dans le noir, profitez-en, ne vous levez pas trop tôt. Les 5 salles sont accessibles aux personnes handicapées. www.cinemas-utopia.org PROGRAMME 15H 16H30 17H40 19H30 21H50 MER MA VIE DE COURGETTE M. BOUT-DE-BOIS JÉRÔME BOSCH LA MORT DE LOUIS XIV SING STREET 14H15 17H 19H15 21H30 MADEMOISELLE FOOD COOP RÉPARER LES VIVANTS CAPTAIN FANTASTIC 13H30 15H15 17H20 19H 21H45 NOUVELLES DU COSMOS LA FILLE INCONNUE MOUCHETTE MADEMOISELLE LE TECKEL 9 14H 16H40 18H45 20H45 LE CLIENT RÉPARER LES VIVANTS NOUVELLES DU COSMOS LE CLIENT NOV 13H40 15H45 18H 20H30 MOI, DANIEL BLAKE MOI, DANIEL BLAKE MOI, DANIEL BLAKE LA SOCIALE + Débat

14H45 Akerman 17H 19H45 21H30 4€ TOUTE UNE NUIT MADEMOISELLE NOUVELLES DU COSMOS FOOD COOP JEU TOUS LES JOURS 15H30 17H40 19H40 21H45 re NOUVELLES DU COSMOS LA SOCIALE RÉPARER LES VIVANTS CAPTAIN FANTASTIC LA 1 SÉANCE 15H 17H30 19H15 21H15 LA MORT DE LOUIS XIV WILLY 1er JÉRÔME BOSCH MADEMOISELLE 10 (SUR FOND GRIS) 14H30 17H15 19H30 21H LE CLIENT SING STREET MA VIE DE COURGETTE LE CLIENT NOV C’EST 4€ 15H15 18H15 20H30 MOI, DANIEL BLAKE MOI, DANIEL BLAKE MOI, DANIEL BLAKE

11H 14H45 16H30 17H45 20H15 VOYAGE À TRAVERS... WILLY 1er M.4€ BOUT-DE-BOIS LA MORT DE LOUIS XIV TA’ANG VEN 11H45 14H40 17H30 19H15 21H20 LA MORT DE LOUIS XIV MADEMOISELLE NOUVELLES DU COSMOS RÉPARER LES VIVANTS LE CLIENT 11H15 13H45 15H50 17H40 19H30 21H40 LE TECKEL LA FILLE INCONNUE JÉRÔME BOSCH LA SOCIALE SING STREET MADEMOISELLE 11 11H30 14H15 16H15 18H30 21H LE CLIENT NOUVELLES DU COSMOS RÉPARER LES VIVANTS LE CLIENT CAPTAIN FANTASTIC NOV 12H 14H30 16H45 18H15 20H30 MOI, DANIEL BLAKE MOI, DANIEL BLAKE MA VIE DE COURGETTE MOI, DANIEL BLAKE MOI, DANIEL BLAKE

11H15 Akerman 14H 16H20 17H45 19H30 21H50 RE4€NDEZ-VOUS D’ANNA LA MORT DE LOUIS XIV M. BOUT-DE-BOIS MOUCHETTE LA MORT DE LOUIS XIV SING STREET SAM 11H 14H45 16H30 18H15 20H30 MADEMOISELLE NOUVELLES DU COSMOS LA SOCIALE RÉPARER LES VIVANTS MADEMOISELLE 12H 13H50 15H40 17H50 19H40 21H30 LA SOCIALE LE TECKEL LA FILLE INCONNUE JÉRÔME BOSCH NOUVELLES DU COSMOS FOOD COOP 12 11H30 14H20 17H 18H30 21H RÉPARER LES VIVANTS LE CLIENT MA VIE DE COURGETTE LE CLIENT LE CLIENT NOV 11H45 14H30 16H45 19H 21H15 CAPTAIN FANTASTIC MOI, DANIEL BLAKE MOI, DANIEL BLAKE MOI, DANIEL BLAKE MOI, DANIEL BLAKE

11H 13H45 15H40 Akerman 17H30 19H45 21H30 M.4€ BOUT-DE-BOIS LA SOCIALE TOUTE UNE NUIT LA MORT DE LOUIS XIV MOUCHETTE SING STREET DIM 11H45 14H20 17H15 19H 20H45 NOUVELLES DU COSMOS MADEMOISELLE NOUVELLES DU COSMOS LA SOCIALE LE CLIENT 11H15 15H 17H20 19H15 21H15 TA’ANG LA MORT DE LOUIS XIV JÉRÔME BOSCH WILLY 1er FOOD COOP 13 11H30 14H30 16H45 18H15 20H30 LE CLIENT RÉPARER LES VIVANTS MA VIE DE COURGETTE RÉPARER LES VIVANTS MADEMOISELLE NOV 12H 14H10 16H15 18H45 21H MOI, DANIEL BLAKE MOI, DANIEL BLAKE LE CLIENT MOI, DANIEL BLAKE CAPTAIN FANTASTIC

11H15 14H10 16H 17H50 20H15 LA4€ FILLE INCONNUE LA SOCIALE MOUCHETTE MA VIE DE COURGETTE LA MORT DE LOUIS XIV + Discussion LUN 12H 14H30 18H 20H45 SING STREET TA’ANG CAPTAIN FANTASTIC RÉPARER LES VIVANTS 11H30 14H 15H50 17H45 20H FOOD COOP JÉRÔME BOSCH LE TECKEL LA SOCIALE NOUVELLES DU COSMOS 14 11H 14H40 16H45 18H30 21H MADEMOISELLE RÉPARER LES VIVANTS NOUVELLES DU COSMOS LE CLIENT MADEMOISELLE NOV 12H10 15H 18H15 20H30 LE CLIENT MOI, DANIEL BLAKE MOI, DANIEL BLAKE MOI, DANIEL BLAKE

15H 17H 19H15 Akerman 21H45 4€ MOUCHETTE FOOD COOP RENDEZ-VOUS D’ANNA CAPTAIN FANTASTIC MAR TOUS LES JOURS 15H30 17H45 19H30 21H40 re RÉPARER LES VIVANTS WILLY 1er SING STREET MOI, DANIEL BLAKE LA 1 SÉANCE 14H30 17H30 19H40 21H30 LA MORT DE LOUIS XIV LA FILLE INCONNUE LA SOCIALE MADEMOISELLE 15 (SUR FOND GRIS) 14H45 17H15 19H 21H LE CLIENT NOUVELLES DU COSMOS JÉRÔME BOSCH LE CLIENT NOV C’EST 4€ 15H15 18H 20H15 MOI,4€ DANIEL BLAKE MOI, DANIEL BLAKE CITIZENFOUR + Débat C'EST NOUVEAU ET C'EST UTILE (certains qui habitent loin nous le demandaient depuis longtemps). VOUS POUVEZ TÉLÉCHARGER NOTRE GAZETTE, AU FORMAT PDF, À PARTIR DE NOTRE SITE : cinemas-utopia.org/bordeaux/ : c'est tout en haut à droite

13H30 16H15 17H30 20H MER MADEMOISELLE M. BOUT-DE-BOIS LA MORT DE LOUIS XIV TA’ANG 13H40 15H30 17H15 19H30 21H30 LA SOCIALE NOUVELLES DU COSMOS SING STREET TOUR DE FRANCE CAPTAIN FANTASTIC 14H 15H45 17H40 19H45 21H40 SWAGGER TOUR DE FRANCE FOOD COOP SWAGGER LE TECKEL 16 14H30 17H Agora 19H15 21H LE CLIENT VOYAGE AUTOUR… NOUVELLES DU COSMOS RÉPARER LES VIVANTS NOV 14H15 16H30 18H 20H30 MOI, DANIEL BLAKE MA VIE DE COURGETTE MOI, DANIEL BLAKE LE CLIENT

15H15 17H45 19H30 Akerman 21H20 4€ WILLY 1er MOUCHETTE TOUTE UNE NUIT TOUR DE FRANCE JEU TOUS LES JOURS 14H30 17H50 19H40 21H30 re LA MORT DE LOUIS XIV LA SOCIALE NOUVELLES DU COSMOS LE CLIENT LA 1 SÉANCE 14H45 18H 19H50 21H45 TOUR DE FRANCE SWAGGER JÉRÔME BOSCH SWAGGER 17 (SUR FOND GRIS) 15H 17H30 20H30 RÉPARER LES VIVANTS MADEMOISELLE ON REVIENT DE LOIN + Rencontre NOV C’EST 4€ 15H30 18H15 20H45 MOI, DANIEL BLAKE LE CLIENT MOI, DANIEL BLAKE

11H15 Akerman 14H 17H40 19H40 21H30 RENDEZ-VOUS D’ANNA VOYAGE À TRAVERS... 4€ SWAGGER LA SOCIALE TOUR DE FRANCE VEN 11H30 14H10 17H15 19H 21H45 LA FILLE INCONNUE NOUVELLES DU COSMOS NOUVELLES DU COSMOS MADEMOISELLE CAPTAIN FANTASTIC 12H 14H05 17H20 19H30 21H50 SWAGGER TOUR DE FRANCE ON REVIENT DE LOIN LA MORT DE LOUIS XIV SING STREET 18 11H 14H20 18H 20H30 JÉRÔME BOSCH LE CLIENT RÉPARER LES VIVANTS TUEZ-LES TOUS + Débat NOV 12H10 14H30 17H 19H15 21H RÉPARER LES VIVANTS MOI, DANIEL BLAKE MOI, DANIEL BLAKE MA VIE DE COURGETTE LE CLIENT

11H 14H 16H 17H30 + Présentation 20H 22H TA’A4€NG FOOD COOP M. BOUT-DE-BOIS UNE JOURNÉE… TOUR DE FRANCE SING STREET SAM 11H45 15H15 17H15 19H40 21H45 SWAGGER NOUVELLES DU COSMOS LA MORT DE LOUIS XIV RÉPARER LES VIVANTS MADEMOISELLE 11H30 13H45 15H30 17H40 19H45 21H30 LA SOCIALE MOUCHETTE TOUR DE FRANCE ON REVIENT DE LOIN SWAGGER LE TECKEL 19 12H 14H30 17H 19H 21H RÉPARER LES VIVANTS LE CLIENT JÉRÔME BOSCH NOUVELLES DU COSMOS LE CLIENT NOV 11H15 14H15 16H30 18H15 20H45 LE CLIENT MOI, DANIEL BLAKE MA VIE DE COURGETTE CAPTAIN FANTASTIC MOI, DANIEL BLAKE

11H + Présentation 14H 16H15 17H20 19H15 21H15 LUKE4€ MAIN FROIDE LA FILLE INCONNUE M. BOUT-DE-BOIS LA SOCIALE MOUCHETTE ON REVIENT DE LOIN DIM 11H15 13H40 (D) 15H30 18H 20H15 NOUVELLES DU COSMOS LE TECKEL LA MORT DE LOUIS XIV NOUVELLES DU COSMOS SING STREET 11H45 13H50 Akerman 15H45 17H30 19H30 21H20 TOUR DE FRANCE TOUTE UNE NUIT SWAGGER TOUR DE FRANCE WILLY 1er SWAGGER 20 12H 14H30 16H40 18H15 20H30 LE CLIENT RÉPARER LES VIVANTS MA VIE DE COURGETTE RÉPARER LES VIVANTS MADEMOISELLE NOV 11H30 14H10 16H 18H30 21H MOI, DANIEL BLAKE JÉRÔME BOSCH MOI, DANIEL BLAKE LE CLIENT CAPTAIN FANTASTIC

11H 13H40 16H30 18H20 Akerman 21H LA4€ FILLE INCONNUE TA’ANG MOUCHETTE RENDEZ-VOUS D’ANNA SING STREET LUN 11H15 14H30 16H40 18H30 20H15 LA MORT DE LOUIS XIV TOUR DE FRANCE SWAGGER NOUVELLES DU COSMOS RÉPARER LES VIVANTS 11H30 13H45 15H50 18H 20H SWAGGER ON REVIENT DE LOIN FOOD COOP TOUR DE FRANCE LA SOCIALE 21 12H10 15H 17H30 20H30 CAPTAIN FANTASTIC LE CLIENT MADEMOISELLE LA MÉCANIQUE DES FLUX + Débat NOV 12H 14H15 16H 18H10 20H45 MOI, DANIEL BLAKE NOUVELLES DU COSMOS RÉPARER LES VIVANTS LE CLIENT MOI, DANIEL BLAKE

14H30 17H45 19H30 21H50 4€ FOOD COOP WILLY 1er (D) LA MORT DE LOUIS XIV SING STREET MAR TOUS LES JOURS 15H15 17H30 (D) 19H40 21H30 re NOUVELLES DU COSMOS LA FILLE INCONNUE NOUVELLES DU COSMOS MADEMOISELLE LA 1 SÉANCE 14H45 17H40 19H45 21H45 SWAGGER ON REVIENT DE LOIN TOUR DE FRANCE CAPTAIN FANTASTIC 22 (SUR FOND GRIS) 15H 17H15 19H10 21H RÉPARER LES VIVANTS LA SOCIALE JÉRÔME BOSCH LE CLIENT NOV C’EST 4€ 15H30 18H15 20H30 LE4€ CLIENT MOI, DANIEL BLAKE MOI, DANIEL BLAKE CERCLE DE SILENCE à Bordeaux, TOUS LES DERNIERS MARDI DU MOIS, Mardi 29 Novembre, de 18h30 à 19h30, place Pey-Berland. Pour protester de toute la force de notre simple présence silencieuse contre la situation faite en France aux étrangers sans papiers. Courriel : [email protected]

13H50 Akerman 16H15 17H20 19H40 21H15 MER RENDEZ-VOUS D’ANNA M. BOUT-DE-BOIS L’ULTIMA SPIAGGIA LOUISE EN HIVER LA MORT DE LOUIS XIV 14H30 17H30 19H15 21H40 LE CLIENT SWAGGER LE DISCIPLE LE CLIENT 13H40 15H30 17H50 19H45 21H45 TOUR DE FRANCE LE DISCIPLE NOUVELLES DU COSMOS TOUR DE FRANCE SING STREET 23 14H 16H30 18H 20H30 UNE VIE MA VIE DE COURGETTE CAPTAIN FANTASTIC UNE VIE NOV 13H30 15H45 18H20 20H45 RÉPARER LES VIVANTS LA FILLE DE BREST MOI, DANIEL BLAKE LA FILLE DE BREST

14H45 17H40 19H20 21H40 4€ MADEMOISELLE LOUISE EN HIVER L’ULTIMA SPIAGGIA ON REVIENT DE LOIN JEU TOUS LES JOURS 15H15 17H15 19H40 21H45 re NOUVELLES DU COSMOS LE CLIENT MOI, DANIEL BLAKE SWAGGER LA 1 SÉANCE 15H 17H30 19H30 21H15 LA MORT DE LOUIS XIV TOUR DE FRANCE LA SOCIALE LE DISCIPLE 24 (SUR FOND GRIS) 15H30 18H 20H30 UNE VIE UNE VIE LE RADEAU DE LA MÉDUSE + Rencontre NOV C’EST 4€ 14H30 17H 19H15 22H LA FILLE DE BREST RÉPARER LES VIVANTS LA FILLE DE BREST SUBLAND

11H Akerman 14H 17H40 19H40 21H45 TOUTE UNE NUIT VOYAGE À TRAVERS... 4€ MOUCHETTE RÉPARER LES VIVANTS LE DISCIPLE VEN 12H10 14H10 17H50 19H30 21H50 NOUVELLES DU COSMOS LE DISCIPLE LOUISE EN HIVER UNE VIE SING STREET 11H15 14H05 17H45 19H45 21H30 L’ULTIMA SPIAGGIA TA’ANG TOUR DE FRANCE SWAGGER MADEMOISELLE 25 11H30 14H20 18H 20H30 LA SOCIALE UNE VIE MOI, DANIEL BLAKE PUNISHMENT PARK + Présentation NOV 12H 14H30 18H15 21H LE CLIENT LA FILLE DE BREST LE CLIENT LA FILLE DE BREST

11H15 13H50 16H15 17H20 19H45 21H30 FOOD4€ COOP LE DISCIPLE M. BOUT-DE-BOIS L’ULTIMA SPIAGGIA NOUVELLES DU COSMOS MADEMOISELLE SAM 11H 15H 17H 19H20 21H45 LE CLIENT JÉRÔME BOSCH LA MORT DE LOUIS XIV LE CLIENT CAPTAIN FANTASTIC 11H45 14H 16H 17H40 19H30 21H50 LA SOCIALE TOUR DE FRANCE LOUISE EN HIVER SWAGGER LE DISCIPLE TOUR DE FRANCE 26 12H 14H30 18H 20H30 SUBLAND BARTLEBY + Rencontre + Lectures MOI, DANIEL BLAKE UNE VIE NOV 11H30 14H15 16H45 18H20 21H LA FILLE DE BREST UNE VIE MA VIE DE COURGETTE LA FILLE DE BREST LA FILLE DE BREST

11H30 13H50 16H20 17H30 19H15 21H15 MOUCHETTE4€ L’ULTIMA SPIAGGIA M. BOUT-DE-BOIS LOUISE EN HIVER ON REVIENT DE LOIN MADEMOISELLE DIM 11H15 13H40 15H30 18H10 20H15 TOUR DE FRANCE LA SOCIALE LE CLIENT RÉPARER LES VIVANTS TOUR DE FRANCE 12H 15H 17H20 19H45 21H30 LE DISCIPLE LA MORT DE LOUIS XIV LE DISCIPLE SWAGGER SING STREET 27 11H 14H 15H45 18H 20H30 UNE VIE NOUVELLES DU COSMOS MOI, DANIEL BLAKE UNE VIE LE CLIENT NOV 11H45 14H30 16H 18H30 21H LA FILLE DE BREST MA VIE DE COURGETTE LA FILLE DE BREST LA FILLE DE BREST CAPTAIN FANTASTIC

11H15 13H45 15H30 17H50 (D) Akerman 20H15 LE4€ DISCIPLE MOUCHETTE (D) LE DISCIPLE RENDEZ-VOUS D’ANNA RÉPARER LES VIVANTS LUN 12H 14H20 16H10 18H15 20H CAPTAIN FANTASTIC SWAGGER TOUR DE FRANCE JÉRÔME BOSCH NOUVELLES DU COSMOS 11H30 13H40 16H 17H45 20H10 ON REVIENT DE LOIN L’ULTIMA SPIAGGIA LOUISE EN HIVER LA SOCIALE LA MORT DE LOUIS XIV 28 11H 14H 16H20 18H30 21H MADEMOISELLE UNE VIE MOI, DANIEL BLAKE LE CLIENT MOI, DANIEL BLAKE NOV 12H10 15H 18H 20H30 LE CLIENT LA FILLE DE BREST UNE VIE LA FILLE DE BREST

14H30 17H30 (D) 19H40 21H15 4€ TA’ANG (D) ON REVIENT DE LOIN LOUISE EN HIVER LE DISCIPLE MAR TOUS LES JOURS 14H45 17H20 19H30 21H50 re MOI, DANIEL BLAKE TOUR DE FRANCE UNE VIE SUBLAND (D) LA 1 SÉANCE 15H15 17H15 Akerman 19H20 21H40 NOUVELLES DU COSMOS TOUTE UNE NUIT (D) L’ULTIMA SPIAGGIA SWAGGER 29 (SUR FOND GRIS) 15H30 18H 20H45 Lune Noire UNE VIE LE CLIENT REQUIEM POUR UN MASSACRE NOV C’EST 4€ 15H 17H45 20H30 LA4€ FILLE DE BREST LA FILLE DE BREST LA CHAMBRE D’EN FACE + Débat SOUTIEN À GEORGES IBRAHIM ABDALLAH : le 1er Mardi de chaque mois, de 18h à 20h, le collectif Libérons Georges 33 tient une table de presse devant le cinéma Utopia pour informer sur la situation de Georges Ibrahim Abdallah, qui entre dans sa trente-deuxième année de détention dans les prisons françaises. Contact Gironde : [email protected] et liberonsgeorges.over-blog.com

14H10 16H30 17H45 19H45 21H30 MER UNE VIE M. BOUT-DE-BOIS TOUR DE FRANCE LA SOCIALE MADEMOISELLE 14H30 16H45 19H10 20H45 MA’ROSA L’ULTIMA SPIAGGIA LOUISE EN HIVER MA’ROSA 13H50 16H10 18H 19H50 21H40 LE DISCIPLE WOLF AND SHEEP NOUVELLES DU COSMOS WOLF AND SHEEP LE DISCIPLE 30 14H 16H 18H30 21H VOYAGE AU GROENLAND LE CLIENT UNE VIE VOYAGE AU GROENLAND NOV 14H20 15H50 18H20 20H30 MA VIE DE COURGETTE LA FILLE DE BREST RÉPARER LES VIVANTS LA FILLE DE BREST

15H15 18H10 19H40 21H30 4€ LOUISE EN HIVER FREAKS NOUVELLES DU COSMOS MA’ROSA JEU TOUS LES JOURS 14H30 17H45 19H30 21H40 re MA’ROSA SWAGGER MOI, DANIEL BLAKE LA FILLE DE BREST er LA 1 SÉANCE 14H45 17H30 19H50 21H45 WOLF AND SHEEP LE DISCIPLE TOUR DE FRANCE VOYAGE AU GROENLAND 1 (SUR FOND GRIS) 15H30 18H Habitat Participatif 21H VOYAGE AU GROENLAND MAS COBADO + Débat LE CLIENT DEC C’EST 4€ 15H 18H20 20H30 LA FILLE DE BREST RÉPARER LES VIVANTS UNE VIE

11H30 14H 17H40 20H 21H45 VOYAGE AU GROENLAND VOYAGE À TRAVERS... 4€ MA’ROSA SWAGGER VOYAGE AU GROENLAND VEN 11H 14H10 17H15 19H15 21H MA’ROSA MOI, DANIEL BLAKE LA SOCIALE LOUISE EN HIVER RÉPARER LES VIVANTS 12H10 14H05 17H45 19H30 21H50 WOLF AND SHEEP L’ULTIMA SPIAGGIA NOUVELLES DU COSMOS UNE VIE TOUR DE FRANCE 2 11H15 14H20 18H15 20H45 LE CLIENT UNE VIE LE DISCIPLE LA FILLE DE BREST DEC 12H 14H30 17H30 20H30 CAPTAIN FANTASTIC LA FILLE DE BREST MADEMOISELLE EXIL(S)-SUR-SCÈNE + Rencontre

11H 13H45 16H 17H30 19H15 20H45 M.4€ BOUT-DE-BOIS MA’ROSA MA VIE DE COURGETTE LOUISE EN HIVER FREAKS LE DISCIPLE SAM 12H 14H30 17H 19H30 21H50 FOOD COOP UNE VIE LE CLIENT MA’ROSA SING STREET 11H30 13H40 15H30 17H50 19H45 21H30 LA SOCIALE WOLF AND SHEEP LE DISCIPLE TOUR DE FRANCE WOLF AND SHEEP MADEMOISELLE 3 11H15 14H10 16H15 18H15 20H15 22H15 LA MORT DE LOUIS XIV RÉPARER LES VIVANTS VOYAGE AU GROENLAND JÉRÔME BOSCH VOYAGE AU GROENLAND CAPTAIN FANTASTIC DEC 11H45 14H 15H50 18H30 21H MOI, DANIEL BLAKE NOUVELLES DU COSMOS LA FILLE DE BREST UNE VIE LA FILLE DE BREST

11H 13H50 16H10 17H15 19H 21H30 MA4€ VIE DE COURGETTE LE DISCIPLE M. BOUT-DE-BOIS (D) SWAGGER LE CLIENT LE DISCIPLE DIM 11H15 13H45 15H20 17H30 19H45 21H45 MA’ROSA LOUISE EN HIVER RÉPARER LES VIVANTS MA’ROSA TOUR DE FRANCE SING STREET 11H45 15H 17H20 19H10 21H40 WOLF AND SHEEP LA MORT DE LOUIS XIV WOLF AND SHEEP L’ULTIMA SPIAGGIA FREAKS 4 12H 14H15 16H20 18H45 20H45 VOYAGE AU GROENLAND MOI, DANIEL BLAKE UNE VIE VOYAGE AU GROENLAND MADEMOISELLE DEC 11H30 14H 16H40 18H30 21H UNE VIE LA FILLE DE BREST NOUVELLES DU COSMOS LA FILLE DE BREST CAPTAIN FANTASTIC

12H10 14H20 15H45 17H45 20H LOUISE4€ EN HIVER FREAKS LA SOCIALE SING STREET LA MORT DE LOUIS XIV LUN 11H 13H45 16H10 18H 20H45 RÉPARER LES VIVANTS LE CLIENT JÉRÔME BOSCH LE DISCIPLE MA’ROSA 11H30 13H50 15H50 17H50 20H15 SWAGGER TOUR DE FRANCE WOLF AND SHEEP L’ULTIMA SPIAGGIA UNE VIE 5 12H 14H 16H 18H20 20H30 Habitat Participatif NOUVELLES DU COSMOS VOYAGE AU GROENLAND UNE VIE VOYAGE AU GROENLAND BIENVENUE À LA RUCHE + Débat DEC 11H15 14H10 16H20 18H30 21H LA FILLE DE BREST MA’ROSA MOI, DANIEL BLAKE CAPTAIN FANTASTIC LA FILLE DE BREST

15H15 17H30 19H15 20H45 4€ SWAGGER LOUISE EN HIVER FREAKS RÉPARER LES VIVANTS MAR TOUS LES JOURS 14H45 17H40 19H30 21H40 re MA’ROSA NOUVELLES DU COSMOS MOI, DANIEL BLAKE LE DISCIPLE LA 1 SÉANCE 14H30 17H20 19H40 21H30 UNE VIE L’ULTIMA SPIAGGIA (D) WOLF AND SHEEP TOUR DE FRANCE 6 (SUR FOND GRIS) 15H30 18H 20H30 Cinémarges Club VOYAGE AU GROENLAND LE CLIENT L’ORNITHOLOGUE + Rencontre DEC C’EST 4€ 15H 18H15 21H LA4€ FILLE DE BREST LA FILLE DE BREST VOYAGE AU GROENLAND RAPPEL : POUR LES MOINS DE 14 ANS, TARIF UNIQUE 4 euros POUR TOUS LES FILMS UTOPIA est partenaire de la carte culture jeune « Bordeaux ma ville ». Pour les détenteurs de la carte, place à 4 euros (sauf Samedi, veille de férié, Dimanche et jour férié jusqu’à 19h)

13H45 16H 17H45 19H50 21H50 MER MA’ROSA JULIUS & LE PÈRE NOËL SING STREET MUSIC OF STRANGERS VOYAGE AU GROENLAND 13H30 15H40 17H40 19H20 21H RÉPARER LES VIVANTS MUSIC OF STRANGERS LOUISE EN HIVER FREAKS L’ORNITHOLOGUE 15H 17H30 19H30 21H45 UNE VIE WOLF AND SHEEP MAMAN A TORT LE DISCIPLE 7 14H 16H30 18H30 20H45 BACCALAURÉAT VOYAGE AU GROENLAND MA’ROSA BACCALAURÉAT DEC 14H10 16H45 18H15 20H30 LA FILLE DE BREST MA VIE DE COURGETTE MOI, DANIEL BLAKE LA FILLE DE BREST

14H30 17H15 19H40 21H30 4€ MADEMOISELLE L’ORNITHOLOGUE WOLF AND SHEEP BACCALAURÉAT JEU TOUS LES JOURS 14H45 17H20 19H15 21H re VOYAGE AU GROENLAND NOUVELLES DU COSMOS LOUISE EN HIVER MA’ROSA LA 1 SÉANCE 15H15 17H30 19H30 21H50 MAMAN A TORT TOUR DE FRANCE UNE VIE VOYAGE AU GROENLAND 8 (SUR FOND GRIS) 15H30 18H15 20H45 MUSIC OF STRANGERS LE CLIENT LA FILLE DE BREST DEC C’EST 4€ 15H 18H 20H30 BACCALAURÉAT LE DISCIPLE VILLES INTELLIGENTES + Débat

12H10 14H10 17H30 19H20 20H45 VOYAGE AU GROENLAND MUSIC OF STRANGERS 4€ SWAGGER FREAKS LE DISCIPLE VEN 11H 14H (D) 17H45 19H40 21H40 MA’ROSA VOYAGE À TRAVERS... TOUR DE FRANCE VOYAGE AU GROENLAND LA FILLE DE BREST 11H30 14H05 17H40 19H30 21H50 L’ORNITHOLOGUE MAMAN A TORT WOLF AND SHEEP UNE VIE SING STREET (D) 9 11H15 14H20 17H 19H10 21H LE CLIENT UNE VIE RÉPARER LES VIVANTS NOUVELLES DU COSMOS BACCALAURÉAT DEC 12H 14H30 17H20 20H BACCALAURÉAT LA FILLE DE BREST LA MORT DE LOUIS XIV MÉMOIRE DES VILLES... + Débat

11H30 13H50 16H10 17H50 19H15 21H40 LOUISE4€ EN HIVER MA’ROSA JULIUS & LE PÈRE NOËL FREAKS L’ORNITHOLOGUE LE DISCIPLE SAM 12H 15H 17H30 19H30 21H30 VOYAGE AU GROENLAND LE CLIENT VOYAGE AU GROENLAND MUSIC OF STRANGERS MADEMOISELLE 11H 13H30 15H30 17H20 19H40 21H45 FOOD COOP (D) MUSIC OF STRANGERS WOLF AND SHEEP MA’ROSA RÉPARER LES VIVANTS CAPTAIN FANTASTIC 10 11H45 14H20 17H 18H30 21H UNE VIE BACCALAURÉAT MA VIE DE COURGETTE UNE VIE BACCALAURÉAT DEC 11H15 14H 15H45 18H15 20H30 MOI, DANIEL BLAKE NOUVELLES DU COSMOS LA FILLE DE BREST MAMAN A TORT LA FILLE DE BREST

11H30 13H30 15H45 17H20 19H40 21H30 JULIUS4€ & LE PÈRE NOËL MA’ROSA LOUISE EN HIVER MA’ROSA FREAKS LE DISCIPLE DIM 11H45 13H45 15H30 17H50 19H50 21H50 MUSIC OF STRANGERS SWAGGER UNE VIE MUSIC OF STRANGERS VOYAGE AU GROENLAND TOUR DE FRANCE 11H 13H50 15H40 17H45 19H30 21H40 UNE VIE WOLF AND SHEEP VOYAGE AU GROENLAND NOUVELLES DU COSMOS MOI, DANIEL BLAKE L’ORNITHOLOGUE 11 12H 14H10 16H45 (D) 18H15 20H45 MAMAN A TORT LA FILLE DE BREST MA VIE DE COURGETTE BACCALAURÉAT LE CLIENT DEC 11H15 14H 16H20 18H40 21H15 BACCALAURÉAT LA MORT DE LOUIS XIV MAMAN A TORT LA FILLE DE BREST CAPTAIN FANTASTIC

11H 14H15 16H (D) 18H 20H30 LE4€ DISCIPLE SWAGGER (D) NOUVELLES DU COSMOS CE QUE LE CIEL… LOIN DU PARADIS LUN 11H30 13H50 15H50 (D) 18H10 20H TOUR DE FRANCE MUSIC OF STRANGERS LA MORT DE LOUIS XIV LA SOCIALE (D) UNE VIE 12H10 14H10 15H40 17H50 20H15 WOLF AND SHEEP FREAKS (D) MAMAN A TORT L’ORNITHOLOGUE MA’ROSA 12 12H 14H 16H30 18H20 20H45 VOYAGE AU GROENLAND BACCALAURÉAT JÉRÔME BOSCH (D) LE CLIENT LA FILLE DE BREST DEC 11H15 14H30 16H40 (D) 19H 21H LA FILLE DE BREST MOI, DANIEL BLAKE CAPTAIN FANTASTIC VOYAGE AU GROENLAND BACCALAURÉAT

14H45 17H30 19H50 21H40 4€ LE DISCIPLE (D) UNE VIE WOLF AND SHEEP (D) MUSIC OF STRANGERS MAR TOUS LES JOURS 14H30 17H20 (D) 19H30 21H45 re MA’ROSA RÉPARER LES VIVANTS MAMAN A TORT VOYAGE AU GROENLAND LA 1 SÉANCE 15H15 17H40 19H40 21H15 L’ORNITHOLOGUE (D) TOUR DE FRANCE (D) LOUISE EN HIVER (D) LE CLIENT (D) 13 (SUR FOND GRIS) 15H 17H50 20H45 BACCALAURÉAT MADEMOISELLE (D) BACCALAURÉAT DEC C’EST 4€ 15H30 18H15 (D) 20H30 LA4€ FILLE DE BREST MOI, DANIEL BLAKE AFECTADOS + Débat

CHANTAL AKERMAN, UN HOMMAGE AU LONG COURS Chantal Akerman nous a quittés voici un an. Cinéaste unique, libre et radicale, ses films sont à revoir ou découvrir en prenant le temps ; comme les longs travellings et les plans-séquences caractéristiques de son œuvre. Dans chaque gazette, nous allons vous proposer deux films disponibles dans sa vaste filmographie. Les titres choisis auront une thématique commune. Pour cette fois, voici deux films avec une de ses actrices fétiches, Aurore Clément. TOUTE UNE NUIT Écrit et réalisé par Chantal AKERMAN France/Belgique 1982 1h27 avec Aurore Clément, Natalia Akerman et tous les amis bruxellois Bruxelles, par une nuit d'orage. Dans un appartement, une femme attend. Dans un café, un homme et une femme, assis à deux tables voisines boivent une bière, échangent un re- gard, et s'enlacent pour une danse dans un plan inoubliable. Ailleurs, un homme glisse un mot sous une porte et s'en va. Derrière cette porte, une femme lit le billet et rattrape l'homme qui s'éloignait, tandis qu'ailleurs en- core une petite fille, une mallette et un chat sous le bras, quitte sa maison…

LES RENDEZ-VOUS D’ANNA Écrit et réalisé par Chantal AKERMAN ni de formation, ni d’initiation. C’est le France/Belgique/Allemagne 1978 2h02 voyage d’une exilée, d’une nomade qui avec Aurore Clément, Helmut Griem, ne possède rien de l’espace qu’elle tra- Tout ceci se passe par une nuit tor- Magali Noël, Léa Massari, Hans Zischler, verse… Les gens qu’elle rencontre… ont ride. L’impression de chaleur est es- Jean-Pierre Cassel… conscience confusément que les valeurs sentiellement donnée par la bande sur lesquelles ils ont construit leur vie sonore qui organise magnifiquement Jeune cinéaste, Anna voyage à tra- tremblent. Ils se posent la question du un riche tissu de timbres et de cou- vers l’Eurorpe pour montrer ses films. À bonheur. Quel bonheur et comment ? Je leurs : les voix, les pas, le vent, la chaque étape d’un trajet qui semble sans crois que nous sommes à la fin, au bout chanson qui passe et repasse, mais but, elle rencontre plusieurs figures, au- de quelque chose, et que nous allons aussi la rumeur de la ville. Alors que tant de solitudes : Heinrich à Essen, ins- commencer quelque chose dont nous ne film n’a pas été tourné durant l’été ! tituteur et amant impuissant d’un soir, savons rien… » Chantal Akerman en 1982 Sans rien récuser de ses principes il porte sur lui tout le poids de l’Alle- Les Rendez-vous d’Anna est d’une fac- de base : frontalité, plans fixes, ab- magne ; son amie polonaise Ida à la gare ture implacable : le statisme des cadres, sence de climax, Chantal Akerman de Cologne, elle lui parle de son fils qui au sein des continuels déplacements li- nous parle de gestuelle amoureuse pourrait l’épouser ; un inconnu dans le néaires d’une nomade dans l’incapacité en fragmentant son récit de tous ces train Moscou-Paris, il désire s’installer de s’approprier l’espace parcouru, reste personnages, et si le désir affleure de en France, pays des libertés ; sa mère d’une beauté sidérante et impose le film toutes parts, c’est essentiellement qu’elle n’a pas vue depuis longtemps comme pièce maîtresse inaltérée. Pour pour mener un magnifique ballet des à Bruxelles, elle lui confie son désar- Akerman, c’était une autobiographie fic- étreintes dans la ville. Le film inocule roi existentiel ; son amant à Paris, mais tive en forme d’accomplissement (retrou- sa fièvre, pousse à l’envie de sortir, une grande lassitude sépare le couple. Et ver les bras de la mère), mais qui finis- d’embrasser la nuit et des inconnus, puis elle se retrouve seule… sait également par dessiner les limites de de se repasser des compils de varié- « Le voyage d’Anna à travers l’Europe du son propre enfermement. Il était temps té italienne, de s’enivrer des spec- Nord n’est pas un voyage romantique, de passer à autre chose. tacles de Pina Bausch… SOIRÉE-DÉBAT Vendredi 18 NOVEMBRE à 20h30 L'État français et le génocide des Tutsi : une politique de collaboration organisée par Survie Gironde et le collectif Bordeaux Solidarités dans le cadre de la Semaines de la Solidarité Internationale Projection de TUEZ-LES TOUS ! suivie d'un débat avec François Graner, auteur du livre Le Sabre et la machette consacré au génocide des Tutsi, qui a notamment travaillé le rôle et le discours des militaires français, et sur la question de l'accès aux archives. TUEZ-LES TOUS ! Rwanda – Histoire d'un génocide « sans importance »

Film documentaire de Raphaël française en Afrique, impliquaient notre GLUCKSMANN, David HAZAN État jusqu'à un effroyable degré de col- et Pierre MEZERETTE laboration dans le dernier génocide du France 2004 1h37 vingtième siècle. Livraisons d'armes, soutien diplomatique, interventions mi- « Nous avions quinze ans et nous ne litaires, protection des extrémistes du comprenions pas que cette histoire était Hutu power, formation et encadrement aussi la nôtre. Pourtant c'était un géno- des Forces Armées Rwandaises… Les cide, et il avait lieu sous nos yeux. » massacres étaient pourtant connus, la Tuez-les tous ! commence par ces mots. logique génocidaire clairement identifiée. Il tisse, dès les premières images, le En 1994, François Mitterrand terminait lien qui nous unit aux massacres com- son second mandat, Édouard Balladur mis au Rwanda d'Avril à Juillet 1994. En dirigeait le gouvernement, Alain Juppé trois mois, plus de 800 000 personnes était ministre des affaires étrangères… furent méthodiquement exterminées. L'histoire du génocide des Tutsi est aus- Des femmes, des enfants, des hommes, si une histoire française. vingt-deux ans des nouveau-nés, des vieillards… Leur après, le voile se lève petit à petit : les unique crime était d'être nés Tutsi. grands médias révèlent une à une des réalités dérangeantes, la justice s'em- Les images sont fortes, les témoignages pare lentement des faits… La question éprouvants, les faits énoncés précis et ar- de la complicité, elle, reste brûlante. « Au gumentés. Alors qu'à Kigali la logique du Rwanda, il ne s'agissait ni de barbaries pire se mettait en place, à Paris quelques ancestrales, ni d'une soudaine explosion décideurs politiques et militaires, pour- de violence, mais d'une histoire politique, suivant le but de préserver l'influence et moderne. » Vendredi 2 DÉCEMBRE à 20h30, SOIRÉE CHILI – THÉÂTRE ALEPH organisée par les associations France-Chili Aquitaine et Pucéart Projection de EXIL(S)-SUR-SCÈNE suivie d'une rencontre avec Oscar Castro, fondateur et âme du Théâtre Aleph, et Jean-Michel Rodrigo, co-réalisateur du film, animée par Françoise Escarpit, journaliste. Achetez vos places à l'avance, à partir du Mardi 22 Novembre.

Danielle Mitterrand ou Claude Lelouch, pour ne citer que ceux-là. Régulièrement alimentée de nouvelles recrues, la greffe a fini par prendre ra- ( ) cine dans la banlieue rouge d'Ivry-sur- EXIL S -SUR-SCÈNE Seine, accompagnant les spectacles Film documentaire de Marina Aleph est né au Chili, porté par le d'une école ouverte accueillant les rive- PAUGAM et Jean-Michel RODRIGO souffle de 1968 et l'élection du socia- rains de tous âges et de tous horizons. France 2015 1h liste Salvador Allende à la tête du pays. C'est cette petite institution presque cin- avec Oscar Castro et ses Le 11 Septembre 1973, le coup d'état quantenaire qui résume l'histoire de tout compagnons du Théâtre Aleph… conduit par l'armée et le patronat met un pays, sinon d'une époque, que fait un terme à l'expérience démocratique, découvrir la caméra de Marina Paugam Prix du public du Meilleur documen- mais pas à celle d'Aleph. Internés dans et Jean-Michel Rodrigo. taire, Festival Biarritz Amérique Latine un camp de concentration, ses membres Prix du public, Rencontres du cinéma y recréent une véritable contre-société Nul sans doute ne résume mieux l'es- latino-américain de Bordeaux burlesque autour de leur « maire » Oscar prit qui anime cette entreprise de créa- Castro, convaincus que la véritable pri- tivité collective que son fondateur, Loin de se résumer à un divertissement son est de l'autre côté des barbelés. L'un Oscar Castro : « Nous n'avons pas fait bourgeois, le théâtre est aussi et d'abord d'entre eux, parlant de leurs bourreaux, du théâtre dans le camp de concen- un lieu de création d'entreprises collec- livre ainsi la clé de cette résistance para- tration, mais mis le camp de concen- tives à haute valeur ajoutée sociale et doxale : « S'ils nous voient tristes, ils ga- tration sur scène. Et nous n'avons pas politique. Le théâtre serait-il un luxe su- gneront une seconde fois. » Libérés en fait du théâtre en exil, mais mis l'exil sur perflu en temps de crise ? Et la comédie 1976, Castro et les siens s'envolent pour scène. » Et d'ajouter, facétieux et résolu un art malvenu, voire indécent, lorsque Paris… Là, ils s'efforcent de poursuivre à lutter contre la résignation ambiante : progresse le fascisme ? C'est par un non leur projet de création carburant à l'indi- « Jeune, je pensais que je pouvais chan- tonitruant, à la fois grave et amusé, que gnation et bénéficient du soutien décisif ger le monde. Maintenant, j'en suis sûr ! » répond à ces deux questions l'aventure d'illustres « autochtones » : Peter Brook, du Théâtre Aleph. Ariane Mnouchkine, Robert Doisneau, (I. Martinache, Alternatives Economiques) 190x254_aff-2COUL-UTOPIA-FAB.pdf 1 19/10/2016 13:50

Le Syndicat des Vignerons Bio de Nouvelle Aquitaine PRÉSENTE :

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Fonds Européen Agricole pour le Développement Rural (FEADER): l’Europe investit dans les zones rurales L’ABUS D’ALCOOL EST DANGEREUX POUR LA SANTÉ. CONSOMMEZ AVEC MODÉRATION. LES CINÉCONFÉRENCES MOLLAT-UTOPIA par Trudy BOLTER, professeur émérite Sciences-Po Bordeaux, spécialiste du cinéma américain, autour de l'actualité - toujours flamboyante -du mélodrame. Cinéconférence Mardi 13 Décembre à 18h à la librairie Mollat, au 91 rue Porte-Dijaux (Conférence – Extraits – Échanges). La veille, Lundi 12 Décembre à Utopia, Double programme avec deux chefs d'œuvre du genre présentés par Trudy Bolter. À 18h, l'ancien : TOUT CE QUE LE CIEL PERMET, de Douglas Sirk • À 20h30, le moderne : LOIN DU PARADIS, de Todd Haynes. Pour un film tarifs habituels, pour les deux films 8 euros. LOIN DU PARADIS (Far from heaven)

Écrit et réalisé par Todd HAYNES USA 2002 1h47 VOSTF avec , Dennis Quaid, Dennis Haysbert, Patricia Clarkson… C’est un film magnifique qui réussit le miracle de ranimer la flamme du grand mélodrame hollywoodien des années 50. Le plus beau, le plus fort, c’est que Todd Haynes réalise ce retour aux sources sans aucune idée d’hommage ni d’exercice de style, encore moins de parodie : il joue le jeu au premier degré, sans ironie ni arrogance. Le film est d’une sincérité absolue et on marche à fond : on est charmé, puis envoûté, puis boule- versé. En traitant avec la retenue, la distance, j’allais dire l’in- nocence imposées par le genre et le contexte des sujets aussi TOUT CE QUE explosifs que le racisme, l’homosexualité ou le machisme fon- damental de la société américaine, Loin du paradis leur donne un retentissement incroyable, une force nouvelle, et démontre dans la foulée à quel point ils restent d’actualité. Times are changing, mais pas tant que ça… LE CIEL PERMET Nous sommes en 1957. Frank et Cathy Whitaker sont l’image (All that heaven allows) vivante du bonheur américain provincial. Il est cadre supérieur, elle est femme au foyer. Il est beau et viril. Elle est superbe et Douglas SIRK USA 1955 1h29 VOSTF toujours merveilleusement apprêtée. avec Jane Wyman, Rock Hudson, Lorsque Cathy découvre l’homosexualité de Frank, ça lui fait Agnes Moorehead, Conrad Nagel, Virginia Grey… l’effet d’un tremblement de terre mais elle fait front, seule, ne Scénario de Peg Fenwick sachant avec qui partager son secret, surtout pas avec ses amies bien pensantes. C’est la quintessence de la veine « domestique » de Douglas Elle ne trouve compréhension et réconfort qu’auprès de Sirk. Un sublime mélodrame de proximité, transcendant la ba- Raymond, son jardinier. Raymond, veuf, père d'une petite fille, nalité pour en faire le théâtre somptueux d’une tragédie du et noir… quotidien. Stoningham, une petite ville endormie du Connecticut. Veuve mûrissante mais encore séduisante, Carey Scott mène une vie paisible et monotone, seule dans sa jolie maison depuis que ses grands enfants ont pris leur envol. Ned et Kay, les en- fants en question, redoutent que leur mère vieillisse dans une solitude qu’ils imaginent forcément douloureuse et n’ont de cesse de la pousser dans les bras du dévoué Harvey, quin- quagénaire certes aisé et attentionné mais terne à bâiller. Et c’est donc tout naturellement que Carey va gentiment igno- rer Harvey pour tomber follement amoureuse de Ron Kirby, le jardinier qui vient entretenir ses arbres, ses fleurs, ses herbes folles… Ron Kirby est jeune, en tout cas beaucoup plus qu’elle, il est beau, il a le sourire radieux et généreux. C’est la naissance d’un amour qui va redonner le bonheur à deux solitaires, qui ne demande rien à personne… mais à qui l’entourage de Carey, à commencer par ses deux andouilles de rejetons confits dans le conformisme, va demander des comptes… Et c’est ainsi que naît la tragédie, celle des cœurs purs et des corps triom- phants entravés, brisés dans leur élan par la médiocrité am- biante. AU ROCHER DE PALMER Dans le cadre de l'événement Recyclé pour l'hiver Salon d'artisans recycleurs, table ronde, ateliers… Dimanche 20 Novembre à 16h – Cabane du Monde Projection de LES GLANEURS ET LA GLANEUSE d'Agnès Varda. Entrée gratuite, réser- vation conseillée : communica- [email protected]

Un peu partout en France, Agnès Varda a rencontré des glaneurs et glaneuses, récupé- reurs, ramasseurs et trouvail- leurs. Par nécessité, hasard ou choix, ils sont en contact avec les restes des autres. Leur uni- vers est surprenant. On est loin des glaneuses d'autrefois qui ramassaient les épis de blé après la moisson. Patates, pommes et autres nourritures jetées, objets sans maître et pendule sans aiguilles, c'est la glanure de notre temps. LE VOYAGE AU GROENLAND

Écrit et réalisé par pas parce qu’on a pas fait inuit en se- (qu’ils cultivent joyeusement) et la matu- Sébastien BETBEDER conde langue, mais comme Thomas et rité de l’âge adulte (qu’ils ne veulent pas France 2016 1h38 Thomas, on parviendrait quand même à atteindre), ces deux pierrots traversent avec Thomas Blanchard, Thomas communiquer avec eux, à écouter leurs le film comme ils semblent avancer dans Scimeca, François Chattot, Ole chants, à partager leurs éclats de rire… la vie : en se laissant porter par les ren- Eliassen, Adam Eskildsen, Benedikte contres, révélant une palette de rêveries Eliassen, Judih Henry… Voilà le voyage au Groenland qu’on ai- et d’émotions douces amères dont on Film soutenu par la Région merait faire, nous aussi. Un voyage au comprend vite qu’elles illumineront ma- Nouvelle-Aquitaine en partenariat bout du monde qui donne du sens au ladroitement leur monde et le nôtre par avec le CNC. Accompagné nôtre, un voyage entre potes qui inter- la même occasion. par l’Agence régionale Écla roge, en toute simplicité, en toute fra- gilité, les liens maladroits mais sincères Voyage au Groenland, c’est donc l’équi- On aimerait pouvoir enfiler ses grosses qui nous unissent à nos frères terriens. pée polaire de Thomas et Thomas, deux bottes, son anorak doublé de plumes Mais ne croyez pas que dans ce film, on trentenaires très parisiens, très co- d’oie capable de résister fastoche à se prend la tête en bavardages inutiles, médiens et très intermittents, qui dé- des moins quarante, un gros bonnet c’est bien même tout à fait le contraire : barquent fraîchement depuis leur xxe à pompon… et passer de l’autre côté les regards font un peu, les quiproquos (arrondissement) dans le village de de l’écran, marchant dans les pas de font le reste et le comique des situations Kullorsua où vit Nathan, le père de l’un Thomas et Thomas, au cœur d'un pay- coupe court à tous les discours. d’eux. Au sein de la communauté inuit, sage immaculé qui ressemblerait au tout Car sous ses airs de documentaire qui ils vont découvrir les joies de la vie au premier jour du monde. La neige ferait pourrait contribuer aux grandes heures grand air 100% écolo, la déroutante et scrontch scrontch sous nos pas hési- des cycles « Connaissance du monde », sacrée chasse aux phoques, les plaisirs tants, on aurait d’abord un peu peur de Le voyage au Groenland ne se contente et angoisses d’une vie sans internet et tant de blancheur, de tant de silence, pas d’être visuellement très beau, il est puis aussi tester sous avis de grand froid alors on caresserait en douce le cla- aussi sensible, très lucide et très très drôle. la résistance de leur amitié. vier de notre téléphone lové au fond de C’est un comique tendre et presque ti- Parce que sous l’éclairage bleu gelé notre poche, histoire de se rassurer sur mide, à l’image des deux protagonistes de ce territoire filmé parfois comme s’il la proximité d’une civilisation connec- du film, un comique qui tient bien sûr du s’agissait d’une planche de bande des- tée… mais très vite, il faudrait se rendre décalage culturel et géographique, mais sinée, tout semble soudain prendre un à l’évidence : ici la 3G n'a aucune uti- qui se nourrit aussi du décalage tout autre sens : les déconnades complices lité. Plus encore : aucun sens. Alors on court des deux Thomas. Englués dans autant que les rapports père-fils, l’indé- irait voir les Inuits, on tenterait de les un no man’s land existentiel, coincés cision permanente tout comme le goût comprendre, on ne les comprendrait entre la nonchalance de l’adolescence des autres. À L’OCCASION DES DEUX CONCERTS DU GROUPE ODEZENNE

2bis av. Eugène et Marc Dulout - 33600 Pessac À LA ROCK SCHOOL BARBEY LES 25 ET 26 NOVEMBRE 05 56 46 38 41 • www.lesartsaumur.com TROIS PROJECTIONS DE SUBLAND PRÊT D’ŒUVRES le documentaire de Noël Magis consacré au groupe EXPOSITIONS Jeudi 24 Novembre à 22h, Samedi 26 Novembre PROGRAMME CULTUREL ACTIONS ÉDUCATIVES à 11h et Mardi 29 Novembre à 21h50, tarif unique 4€.

EXPOSITION JULIEN NÉDÉLEC NOUS COURONS POUR RESTER À LA MÊME PLACE 08•11•16 ➔ 04•02•17 LES ARTS AU MUR ARTOTHÈQUE VERNISSAGE MARDI 8 NOVEMBRE À 19H

Aquitaine et de TV7 Bordeaux Alix, Jaco et Mattia sont les membres d’Odezenne, un groupe de musique in- SUBLAND dépendant. Ils communiquent sur les réseaux sociaux, produisent eux même Film documentaire de Noël MAGIS leurs clips, organisent les tournées… France 2015 53 mn Mais leur vocation première est l’écriture. avec le groupe Odezenne Alors, il faut partir. 5 mois à Berlin pour Ce titre, une citation issue du livre Produit par Dublin Films créer un troisième album dans un lieu de Lewis Carroll : De l’autre côté du Avec le soutien de la région isolé de tout : Subland... miroir, est pour Julien Nédélec le point de départ de la réalisation de nouvelles œuvres qui se jouent entre le rapport au temps, la géographie et Le Café OBAMA : proposition originale, itinérante, évolutive et participative, avec la les paradoxes. question sociale comme prétexte et comme invitation. Espace social d’expression et de débat citoyen sur divers thèmes de la société mondialisée aujourd’hui. Visuel : Julien Nédélec, Missing time, 2015 - Collection Kerenidis Pepe Samedi 19 novembre à 18h au New York (4 cours Pasteur), Le Café OBAMA invite le pianiste Pierre De Bethman : Le Jazz peut-il s’affranchir de son passé ? Dans le La programmation culturelle cadre du projet Tranchées du Jazz (2017-2018), Centenaire de la première guerre est à découvrir sur mondiale. En 1917, les américains entrent en guerre aux cotés de la France. Cent mille www.lesartsaumur.com américains débarquent à Bordeaux, apportant aussi la culture américaine et le jazz. LA VISITE-GUIDÉE LE BORDEAUX NÈGRE : loin des circuits formels et des excur- sions guidées classiques, venez faire une promenade originale dans la mémoire des Bordelais, Noirs et Blancs, que l’histoire a conduit dans les Outres Mers vers l’Afrique, les Caraïbes, jusqu’en Louisiane. Tous les Dimanches. Inscription obligatoire par mail : [email protected] • www.memoiresetpartages.com SWAGGER

Écrit et réalisé par Olivier BABINET Déconstruire, comme le dit Ken Loach, ces confessions parfois intimes, l'écrin France 2016 1h24 le « récit des puissants », descendre le plus valorisant que le cinéma puisse avec les élèves du collège Claude dans les rues, squatter les cages d'es- offrir. À l'arrivée, l'alternance des té- Debussy d'Aulnay-sous-Bois… caliers, entrer dans les classes, et sur- moignages, des thématiques, des fan- tout prendre le temps de voir et d'écou- tasmes construit avec douceur et géné- On vous le dit tout net : vous allez res- ter, c'est tout le projet d'Olivier Babinet, rosité le portrait impressionniste d'une sortir de Swagger (prononcer swagué, qui a bossé pendant plusieurs années jeunesse pleine de rêves et de sève qui voir plus bas), estampillé « documen- avec les gamins du collège Claude affirme sa singularité. Qu'on se le dise, taire social » et « film sur les banlieues », Debussy d'Aulnay-sous-Bois. Dans un en plus d'être d'une rare intelligence, avec au minimum des étoiles dans les premier temps, les aider à se réappro- Swagger est un film incroyablement yeux, un large sourire en travers du vi- prier leur Histoire, leur imaginaire et leur beau à voir. sage – et une irrésistible envie de parta- image en animant un atelier de réalisa- ger autour de vous cette pépite solaire tion de courts métrages. Puis, très vite, Pour les non-comprenants et ampu- et inclassable. en baladant sa caméra autour d'eux, à tés du vocabulaire dans mon genre, Il s'agit ni plus ni moins, au-delà du pur leur hauteur, en mettant en scène, avec SWAG [swag], adjectif, est un angli- plaisir de cinéma que procure le film, eux, leur vie réelle, leur vie rêvée et enfin, cisme (ré-)apparu dans les années de décloisonner nos représentations. lors de magnifiques entretiens, sobres, 2000. Être (trop) « swag », nous dit le di- Sans chercher midi à quatorze heures, face caméra, en captant avec beaucoup co, c'est avoir du style, être charisma- aller à rebours des idées préconçues d'attention et de respect leurs paroles tique. Plus cool que « cool », c'est plus et des images toutes faites, simplistes sur des sujets aussi essentiels que leur largement se démarquer, être sûr de soi, et réductrices, véhiculées essentielle- perception de leur vie, leur environne- susciter l'admiration. C'est être chic en ment par une télévision friande de cli- ment, leurs espoirs, leurs amours, leurs toute circonstance. Par extension, le chés débiles et par un certain cinéma, ambitions. verbe « swagger », avoir le swag, venu qui n'a d'autre ambition qu'une diffusion tout doit du Songe d'une nuit d'été de en prime time sur cette même télévision. Le résultat, extrêmement élégant, soi- Shakespeare, signifie « rouler des mé- De fait, pour faire grimper l'audimat, les gné et touchant, est un euphorisant caniques », « parader », « plastronner », chaînes, infos comme généralistes, ex- mélange de documentaire et de fic- « avoir fière allure ». ploitent ad nauseam les sujets bien an- tion, qui oscille entre le témoignage et Et c'est peu dire qu'ils l'ont, fière allure, xiogènes, bien racoleurs, sur « les ci- le rêve éveillé. Avec une rare attention, les jeunes héros de Swagger (le film), tés », inépuisable réservoir à fantasmes Olivier Babinet met un point d'honneur Aïssatou, Mariyama, Abou, Nazario, en tous genres, dans lequel on s'em- à ne jamais laisser poindre le moindre Astan, Salimata, Naïla, Aaron, Régis, presse de confondre les populations en jugement, la moindre condescendance, Paul et Elvis. Ils illuminent littéralement un indiscernable magma sociologique, ni dans le propos du film, ni dans les l'écran. Et indéniablement, le film lui- une globalité « étrangère » et « problé- images. Tout à l'inverse des représen- même, mi-fiction, mi-documentaire, matique » qui ne trouverait de solution tations habituelles des ensembles de hors des genres, hors des modes, avec que radicale et impliquant l'utilisation du tours et de leurs habitants, il semble dé- une audace et une classe folles, a trop kärcher… terminé à donner à ces belles paroles, à le swag. PARTICIPEZ À LA CRÉATION ET AU FONCTIONNEMENT DE SUPERCOOP Supercoop, le projet de supermarché coopératif, cherche à récolter 25 000 euros à travers sa campagne de financement participatif sur KissKissBankBank. Le lien est : www.huit.re/KKBBSupercoop L’objectif ? Franchir un cap en finançant un deuxième poste salarié, du matériel pro- fessionnel et le local de sa première épicerie-école prévue pour 2017 ! Toutes les contributions sont les bienvenues, c’est votre soutien qui nous permettra de lancer Supercoop ! L’association compte déjà plus de 600 membres. 600 personnes soucieuses de tisser des liens avec des producteurs bio et locaux pour redonner du sens à leur consomma- tion. Le principe : dans ce futur supermarché, tout le monde met la main à la pâte 3 heures par mois pour bénéficier en retour de prix 20% à 40% moins chers ! Social, participatif, et tourné résolument vers l’écologie, Supercoop prépare la consom- mation et la production de demain. L’idée : relocaliser l’économie et mélanger les po- pulations. N’hésitez pas à nous contacter si vous êtes curieux ! Sur Internet www.supercoop.fr, par téléphone 05 56 85 64 78 ou après les séances du film Food Coop à Utopia, nous serons présents pour vous informer. PCA Paysans et Consommateurs Irrintzina, le cri de Associés, Bordeaux-Vallée de la génération climat l’Isle www.pca.nursit.com Entre 2015 et 2016, l’équipe de Fokus 21, ont filmé, avec leurs équipes, ces milliers Chaque Mercredi de 19h à de personnes qui mettent en œuvre des alternatives concrètes et des résistances non- 20h30 au cinéma, salle de la Cheminée, des petits produc- violentes pour la justice climatique et sociale. Irrintzina-le-film retrace l’émergence des teurs de Dordogne et de Gironde mouvements Alternatiba et ANV COP21 après qu’un pari fou ait été lancé par quelques apportent leurs légumes, leurs militant-e-s de Bizi ! depuis Bayonne, afin de déclencher une mobilisation sans précé- œufs, volailles, rillettes, pain, miel, dent en France pour la COP 21 et au-delà. Du Tour Alternatiba à vélo au Sommet des nougat, veau, bœuf, agneau, fro- pétroliers de Pau, l’équipe de Fokus 21 a suivi une nouvelle génération militante du mages de chèvres, jus de pomme, climat. légumes secs, huile… Vous pou- Irrintzina – nom du cri ancestral des bergers basques pour communiquer de collines en vez venir passer commande le collines – c’est bien le cri d’alarme sur l’effondrement en cours de notre monde. C’est dernier Mercredi de chaque mois. PCA, c’est ça. C’est aussi une dé- aussi un cri de joie poussé par des centaines de militant-e-s déterminé-e-s qui ont gustation de vin bio chaque mois, compris que si ensemble, ils et elles ne faisaient rien, personne ne le ferait à leur place. un pique-nique convivial en fin de Irrintzina a été tourné en total auto-financement, étant produit dans l’urgence et n’en- distribution et d’autres choses en- trant pas dans les cases de financement conventionnel. Comme dans un bon Irrintzina, core si vous le souhaitez. Le projet c’est le cœur, c’est la chaleur, c’est l’énergie de chacun-e qui fera ce film. Pour que est d’apporter par vos commandes le film puisse être achevé et diffusé dans de bonnes conditions, les équipes de réa- un soutien concret à une agricul- lisation et de montage ont besoin de soutien. Déjà plusieurs personnalités (Nicolas ture de proximité, sans pesticides Haeringer de 350.org, Edgar Morin, HK), organisations, médias alternatifs et collectifs ni engrais chimiques ni OGM, qui se démarque des procédés de locaux Alternatiba et ANV COP21, soutiennent ce projet. production agricole industriels Il nous reste peu de temps pour éviter de tomber dans le chaos climatique et éviter de dominants et de montrer qu’il franchir le seuil d’une augmentation de 1,5°. Il est important que le récit des mobili- reste possible de s’approvisionner sations pour la justice climatique et sociale se propage afin que nous soyons de plus en produits de qualité grâce aux en plus nombreuses et nombreux à réagir face à l’urgence climatique et ses causes. circuits courts. Nous vous atten- dons donc un de ces Mercredis Le lien du site : www.irrintzina-le-film.com pour rencontrer les producteurs et Le lien du Facebook : www.facebook.com/irrintzina/?fref=ts découvrir notre système si l’idée vous tente, vous convient. Financement participatif : zeste.coop/fr/decouvrez-les-projets/detail/irrintzina Contacts : irrintzina(at)fokus21.org LE MYSTÈRE JÉRÔME BOSCH Film documentaire de José Luis LOPEZ-LINARES Espagne 2016 1h25 VOSTF avec les interventions de Orhan Pamuk, écrivain, William Christie, chef d’orchestre, Cai Guo-Qiang, artiste plasticien, Nélida Piñón, écrivain, Salman Rushdie, écrivain, Hano Wijsman, historien, Sophie Schwartz, neuroscientifique, Renée Fleming, soprano… Jérôme Bosch et son Jardin des Délices – exposé depuis 1936 au Musée madrilène du Prado – ont marqué des gé- nérations d'artistes de tout poil, autres peintres comme Dali et plus largement les surréalistes, mais aussi artistes de BD, philosophes et évidemment historiens d'art. Le documenta- riste José Luis López-Linares, qui connait chacun des recoins du Prado, a eu tout le loisir de voir et revoir Le Jardin des Délices et de se laisser subjuguer par sa beauté vénéneuse et son vertigineux mystère. Il a ressenti l'impérieux besoin de confronter cette œuvre non seulement au regard des visiteurs – frappés parfois du célèbre syndrome de Stendahl –, mais à celui de prestigieux intervenants de tous horizons qui nous FOOD COOP font partager leur passion pour Bosch et leur ressenti face à une œuvre dont l'interprétation prête encore, cinq siècles Tom BOOTHE après sa création, à controverses. France 2016 1h37 VOSTF Devant ce triptyque « à vocation morale », évoquant l'eden, sa chute et ses conséquences littéralement infernales, four- Food Coop fait résolument partie de ces films toniques et millant de détails géniaux et grotesques – fruits géants dé- inspirants (exemple récent : Demain) qui peuvent faire avan- vorés par des lilliputiens, animaux fantastiques symboles du cer un tout petit peu le schmilblick et œuvrer pour une vie péché pour la plupart, scènes orgiaques à peine déguisées, meilleure. Au départ, un œnologue new-yorkais, parisien tortures insoutenables – on a toujours cherché comprendre si d’adoption : Tom Boothe. Il décide de réaliser un documen- Bosch était un moraliste rigoriste voulant montrer le pire pour taire sur une expérience extraordinaire, méconnue chez nous inciter à la vertu, ou un génie provocateur se vouant à la des- bien qu’existant depuis 1973 à Brooklyn. À une période où il cription du vice avec gourmandise. Le film voyage au cœur n’était pas encore question de l’importance du bio et des cir- d'une œuvre qui mériterait des heures de contemplation et cuits courts, dans une mégalopole où l’on peut acheter des permet de confronter les réflexions de grands noms de la lit- plats préparés à chaque coin de rue mais où il est très com- térature, de la philosophie, de l'histoire de l'art, des arts plas- pliqué de se procurer des ingrédients naturels de qualité pour tiques contemporains pour tenter de décrypter – peut-être en faire soi-même la cuisine sans débourser une fortune, la Park vain – un mystère qui se voulait dès le départ insoluble. Mais Slope Food Coop part d’une idée simple : si les consom’ac- même si aucune réponse définitive n'est donnée, l'enquête teurs se mettent ensemble pour monter leur propre super- est passionnante et excitante. marché et choisir eux-mêmes les produits, de préférence bio et de proximité, on devrait pouvoir consommer mieux et moins cher. Avec cette notion forte que seuls les participants- coopérateurs pourront acheter dans cette grande surface pas comme les autres. Concrètement, chaque coopérateur donne chaque mois 2 heures et 45 minutes de son temps pour les tâches essentielles (caisse, manutention, découpage, mise en rayon…) et au final peut bénéficier de bons produits large- ment moins chers que partout ailleurs dans New York. Seule la gestion économique du magasin est assurée par des sala- riés professionnels. Et 43 ans plus tard les résultats sont impressionnants : les membres fondateurs partirent 10 mais par un prompt renfort ils se voient aujourd’hui 17 000 ! Ils sont à la fois consomma- teurs, travailleurs et propriétaires, auxquels s’adjoignent 80 salariés, et la Food Coop génère 51 millions de dollars de chiffre d’affaires. Formidable succès ! Le documentaire de Tom Boothe plonge dans le quotidien de la Food Coop tout en discrétion, s’attachant à de mul- tiples exemples qui montrent bien la spécificité du lieu. Après avoir filmé cette expérience exaltante, Tom Boothe est passé à l’action : il est un des initiateurs de « La Louve », petite sœur parisienne de la « Food Coop » qui ouvrira dans quelques se- maines. Et à Bordeaux, Toulouse, Montpellier, Biarritz, Lille, Bruxelles… des projets fleurissent. Mauvaise nouvelle pour les tenants du capitalisme et de l’agro-industrie, réjouissante perspective pour tous les autres ! Jeudi 24 NOVEMBRE à 20h30 SOIRÉE AUTOUR DE L'HISTOIRE DU RADEAU DE LA MÉDUSE, proposée par El-libris et les Éditions Zeraq Présentation du livre de Jonathan Miles LE RADEAU DE LA MÉDUSE. Projection du filmLA VÉRITABLE HISTOIRE DU RADEAU DE LA MÉDUSE suivie d'une rencontre avec Philippe Mathieu, administrateur du Musée de la Marine de Rochefort, spécialiste de l'histoire maritime intervenant dans le film,Andrea Cappai, éditions Zeraq, et un membre de Grand Angle Productions - EDM, producteur du film.Rencontre animée par Agnès Hémar, agence El-libris. Organise son Achetez vos places à l'avance, à partir du Lundi 14 Novembre. Marché LA VÉRITABLE HISTOIRE de Noël Equitable DU RADEAU DE LA MÉDUSE et Solidaire Samedi 3 Décembre de 10h à 19h Dimanche 4 Décembre de 10h à 18h

A Bordeaux Halle des Chartrons

Près du Cours Portal Tram C, arrêt Place P Doumer Tram B arrêt CAPC

Documentaire-Fiction de Herlé JOUON contemporaine d’un historien passion- co-écrit avec Émilie DUMOND né, Philippe Mathieu, et celle menée il y a France 2014 1h30 deux siècles par Géricault – c'est la par- Co-production Arte et Grand Angle tie fiction du film –, La Véritable histoire Productions - EDM du radeau de la Méduse nous invite à dé- couvrir pièce par pièce cette stupéfiante 1816. Au large des cotes mauritaniennes page de notre histoire. se déroule l’un des plus effroyables Boutique Artisans Du Monde drames de l’histoire maritime et coloniale Il sera passionnant de prolonger la vision 30 rue du Parlement St Pierre française : celui du radeau de la Méduse. du film par la lecture du livre de Jonathan Une embarcation de fortune, surnommée Miles, qui nous offre un large récit em- 33000 Bordeaux « la machine », sur laquelle se sont en- blématique de commandants mesquins, Du mardi au Samedi tassées 147 personnes dont 15 seule- de victimes sacrificielles et d’artistes hé- ment seront encore en vie 12 jours après. roïques, qui semble trouver dans l’époque de 11h à 19h Mais de ce fait divers, porté à la postéri- actuelle un parallélisme parfait, qui en fait Tel : 05 56 44 23 33 té par le célèbre tableau de Géricault, qui non pas le compte-rendu d’un fait divers connaît vraiment l’histoire ? du xixe siècle, mais plutôt une anticipa- [email protected] A partir d’une double enquête, celle tion féroce et visionnaire de notre temps. Tarif unique : 4 euros MONSIEUR BOUT-DE-BOIS Film d'animation de Jerœn JASPAERT et Daniel SNADDON GB 2015 40 mn Version française D'après le livre de Julia Donaldson et Axel Scheffler POUR LES ENFANTS À PARTIR DE 3/4 ANS Par les créateurs du Gruffalo et de La Sorcière dans les airs (de vraies références dans le domaine du cinéma d'anima- tion pour enfants), une histoire à la fois tendre et rigolote, qui nous fait découvrir une famille pas comme les autres : Monsieur et Madame Bout-de-Bois et leurs trois enfants. Des personnages fondamentalement originaux, différents, et qui ont quelques difficultés à se faire accepter pour ce qu'ils sont – des êtres bien vivants ! – par leur environnement. C’est le jour de Noël. Dans leur arbre familial, Monsieur et Madame Bout-de-Bois regardent avec tendresse leurs trois rejetons déballer leurs cadeaux. Quelques semaines plus tard, par une belle matinée de prin- temps, Monsieur Bout-de-Bois part faire son jogging. Dans le parc, il tombe nez à nez avec un chien qui l’attrape comme un vulgaire bâton et le rapporte à son maître. Le jeu termi- né, Monsieur Bout-de-Bois s’imagine sorti d’affaire mais hé- las, une fillette s’empare de lui et débute alors une incroyable odyssée. D’abord utilisé comme brindille par des cygnes pour terminer leur nid, il est finalement jeté à la rivière. Il dérive, lutte contre le courant, affronte les flots démontés et se retrouve rejeté JULIUS ET sur une plage ensoleillée. Au milieu des vacanciers, Monsieur Bout-de-Bois a bien de la peine à se cacher. Passant de main en main, on s’en sert comme mât de drapeau sur un châ- teau de sable ou comme épée de chevalier, porte-baluchon, LE PÈRE NOËL stylo, arc, batte de base-ball ou boomerang, lui… Monsieur- Film d'animation de Jacob LEY Bout-de-Bois ! Il va devoir batailler pour rentrer chez lui sain Danemark 2016 1h20 Version Française et sauf… POUR LES ENFANTS À PARTIR DE 4/5 ANS En avant-programme : La Chenille et la poule – (Michaela Donini et Katya Rinaldi, Italie, 2013, 10 mn, sans parole) • Pik Imaginez un peu : un conte qui remet en question l'existence pik pik (Dimitry Vysotskiy, Russie, 2014, 4 mn, sans parole) du Père Noël ! De quoi révolutionner les 25 Décembre jusqu'à la fin des temps et semer le trouble chez les minots ! Mais rassurez-vous, Julius va montrer à tous ses amis que le père Noël existe bel et bien, de même que l'abominable Krampus. Vous ne connaissez pas Krampus ? Raison de plus pour ve- nir découvrir ce drôle de conte de Noël de nos cousins du grand Nord. 1930, Orphelinat des Grelots… Alfred, le directeur, raconte encore une fois à Julius comment il l’a trouvé le soir de Noël dans un couffin posé devant la porte. Julius a aujourd’hui 8 ans, il adore Noël, fabrique des étoiles, des guirlandes et des figurines pour décorer le sapin. Gregor et Paul, les aînés de l’orphelinat, l’ont pris en grippe et sont jaloux du « chou- chou » d’Alfred… Ils se moquent de lui, de ses créations et critiquent Noël. Ils vont même jusqu’à prétendre que le Père Noël n’existe pas et que c’est Alfred qui se déguise. Pour vé- rifier, Julius regarde dans l’armoire d’Alfred et découvre un manteau rouge et blanc… Il se sent trahi et va se réfugier dans l’atelier où il cache sa boîte secrète, qui représente un lac gelé sur lequel Julius a posé plusieurs personnages : un ange nommé Sophina, un cochon en pâte d’amande appelé Herman et une boule de Noël… Alors que Gregor et Paul sont à ses trousses, une voix sort de cette boîte et lui dit : « Viens nous rejoindre Julius, touche le lac ! » Pour échapper à ses assaillants, Julius touche le lac et se retrouve parachuté dans un monde magique où il est ac- cueilli par Sophina et Herman en chair et en os. Sophina lui explique qu’ils ont besoin de lui pour sauver Noël et qu’il doit combattre Krampus, l’affreuse créature qui a fait disparaître le Père Noël… La librairie Comptines 5 RUE DUFFOUR-DUBERGIER Bordeaux - 05 56 44 55 56

Samedi 19 novembre à 11h Dédicace Aurélia Coulaty, pour Les Fleuves, édit Amaterra Samedi 26 novembre à 16h La librairie Comptines, partenaire de Lettres du monde – Libres ! festival des littératures du monde propose La surprise party de Claudine Desmarteau Samedi 3 décembre à 16h Dédicace : Pops & Nathalie Bernard, pour le 3e volume de De poil et de fer, édit Lilly Jeunesse. Mercredi 7 décembre à 16h30 Rencontre - dédicace avec Jeanne Faivre d’Arcier pour son dernier livre Mystérieuse disparition au banc d’Arguin, édit Syros. Samedi 10 décembre à 16h Dédicace : Julien Béziat, pour le Le bain de Berk, édit Pastel. Renseignements & inscriptions au 05 56 44 55 56 Nos ouvertures exceptionnelles pour cette fin d'année les lundis 7, 14, 21 & 28 novembre de 14h à 19h, les lundis 5,12 & 19 décembre de 10h30 à 19h, Et les dimanches 11 & 18 décembre de 11h à 13h et de 14h à 18h www.comptines.fr LOUISE EN HIVER Film d'animation écrit et réalisé par Jean-François LAGUIONIE France 2016 1h15 avec les voix de Dominique Frot, Diane Dassigny, Anthony Hickling, J.F. Laguionie…

MAGNIFIQUE DESSIN ANIMÉ EN 2D destiné avant tout aux adultes, visible par les enfants mais pas avant 12/13 ans

Si Louise en hiver partage cette page de gazette avec Ma vie de Courgette, ce n'est pas parce que les deux films s'adressent au même public (Louise n'est pas vraiment des- tiné aux enfants) mais bien parce qu'ils sont aussi beaux l'un que l'autre, dans des styles totalement différents. Et on se dit que si l'enthousiasme qui accompagne Courgette pouvait re- jaillir un peu sur Louise, ce serait formidable !

Le nouveau film de Jean-François Laguionie, un des très grands noms de l'animation française (on ne citera que son dernier film en date, le très beau Le Tableau) est une mer- veille de délicatesse sensible, de poésie tendre, de mélan- colie douce, tant dans son écriture que dans son dessin. Un bonheur rare, à ne pas laisser passer ! C'est le dernier jour de l'été et Louise s'aperçoit que le dernier train est parti sans elle : elle se retrouve donc seule, abandon- MA VIE DE née de tous, dans cette petite station balnéaire, sans doute bretonne, aux rues désertes. Que s'est-il donc passé ? Le temps rapidement se dégrade, les grandes marées sur- viennent. C'est la tempête et les premières nuits sont diffi- COURGETTE ciles. Mais bientôt le beau temps pour offrir à la vieille dame Film d'animation de Claude BARRAS un automne exceptionnel… Louise commence alors à consi- France/Suisse 2016 1h06 dérer son abandon comme une sorte de pari. Elle va se Scénario de Céline Sciamma, inspiré du roman de Gilles construire une cabane sur le rivage, découvrir à 75 ans ce Paris, Autobiographie d'une courgette (Editions Paris-Plon) qu'est la vie d'un Robinson, et s'apercevoir qu'elle est plus résistante et débrouillarde qu'elle le pensait. Un vieux chien, Pour les enfants à partir de 7/8 ans et surtout pour toute Pépère, vient partager ses repas et ses parties de pêche. Un la famille, toutes les générations, bref pour tout le monde ! vrai compagnon de fortune… Ma Vie de Courgette – dont le titre évoque le surnom légumier Et peu à peu reviennent des images de son passé : Louise à 8 donné chez lui au petit héros – ne commence pas pour notre ans, confiée à sa grand-mère ; Louise à 18 ans, avec ses deux personnage principal sous les meilleurs auspices, c'est un amoureux et les petits drames de l'adolescence… euphémisme. Sa mère, depuis le départ du père (parti « avec C'est Dominique Frot qui donne sa voix à Louise. Elle n'est une poule », Courgette ne comprenant vraiment pas pourquoi pas pour rien dans l'empathie que l'on ressent pour cette ni comment on peut abandonner sa famille pour un gallinacé), vieille dame inoubliable. a sombré dans l'alcoolisme et malmène le malheureux gar- çon jusqu'au jour fatal où elle meurt brutalement – et dans des circonstances particulièrement difficiles à assumer pour Courgette – lors d'un énième débordement dû à l'ivresse. L'enfant se retrouve face à la police puis placé dans un or- phelinat… Heureusement le Foyer des Fontaines, qui accueille Courgette, n'a rien de sinistre ni de carcéral. Bien au contraire le ga- min, une fois les rites d'acceptation expédiés, les questions de mâle domination réglées, va y trouver réconfort, solidari- té et amour, d'abord auprès de ses compagnons d'infortune, Camille, Simon, Ahmed, Jujube, Béatrice, Alice, tous fracas- sés de la vie (l'un a son père en prison, la mère de l'autre a été expulsée de notre si beau pays des Lumières…)… La cra- quante Camille va même lui faire découvrir des sentiments inconnus. Courgette trouvera également attention et affection de la part des adultes, la directrice et les éducateurs du foyer bien sûr, mais aussi Raymond, le vieux flic moustachu qui se prend d'une véritable tendresse pour ce môme fragile et attachant, sur lequel il va veiller bien au-delà de ses obligations profes- sionnelles. A partir d'un livre formidable et bouleversant – destiné à un public plutôt adulte –, le réalisateur Claude Barras et sa scé- nariste Céline Sciamma (la réalisatrice de Tom Boy et Bande de filles) ont composé un conte magnifique, d'une humani- té vibrante, d'une originalité visuelle captivante, plein d'épa- tantes péripéties. Dans le cadre des AOC de l'Égalité et du Festival Migrant'Scène SOIRÉE-DÉBAT LUNDI 21 NOVEMBRE à 20h30 Migrants… Quelles frontières à l'arrivée ? Organisée par la Cimade Bordeaux, avec le soutien de l'agence régionale Écla Projection de LA MÉCANIQUE DES FLUX suivie d'une rencontre avec Nathalie Loubeyre, la réalisatrice, Bénédicte Michalon, chargée de recherche au CNRS – Migrinter, et Jean-Claude Guicheney, Ligue des Droits de l'Homme, animée par Pierre Coulon, président de la Cimade Bordeaux. Achetez vos places à l'avance, à partir du Vendredi 11 Novembre. LA MÉCANIQUE DES FLUX

Film documentaire Nathalie Loubeyre donne à voir et à en- de Nathalie LOUBEYRE tendre les migrations autrement que dans France 2016 1h23 une logique sécuritaire et déshumanisée Soutenu par la Région Nouvelle-Aquitaine de « flux » à contrôler ou de danger à ju- (conception), en partenariat avec le CNC guler. Elle présente des êtres humains qui Accompagné par l'Agence régionale Écla rêvent, souffrent, désirent, et décident de leurs vies. La Mécanique des flux est un documen- www.aocegalite.fr taire filmé aux points clés des routes mi- gratoires de l’Europe forteresse. Il donne des voix, des visages, des corps aux dits « migrants », « réfugiés », improprement appelés « clandestins », qui sont avant tout des êtres humains qui tentent de tra- verser les frontières à la recherche d’une vie meilleure. Ces portraits et ces paysages racontent la violence qui se cache derrière l’eu- phémisme de « contrôle des flux », exer- cé par les gouvernements nationaux et l’Union Européenne, notamment via Frontex, son agence de contrôle des frontières. Une violence qui s’exerce sur des hommes, des femmes et des enfants et qui révèle l’un des visages de l’Europe d’aujourd’hui. RENCONTRE avec PIERRE CARLES POUR LA PREMIÈRE, PROJECTION DU FILM, JEUDI 17 NOVEMBRE à 20h30 (Achetez vos places à l'avance, à partir du Lundi 7 Novembre)

Film documentaire de Pierre CARLES et Nina FAURE France 2016 1h41 VOSTF C'est un véritable tremblement de terre qui secoue en 2007 l'Equateur, pe- tit pays d'Amérique Latine : un défaut ON REVIENT DE LOIN de paiement ! Plus encore : le refus de payer une dette gonflée d'intérêts prohi- Opération Correa 2 bitifs qui n'en finissent plus d'enfler. Un ancien ministre démissionnaire, Raphael Correa, remporte alors l'élec- tion présidentielle, à la surprise géné- rale, en décrétant tout de go qu'il a déci- dé d'en finir avec les injonctions du FMI (Front Monétaire International). Le di- lemme en effet pour ce petit pays très pauvre était le suivant : fallait-il conti- nuer à consacrer huit milliards de dollars par an au paiement de la dette et deux milliards au développement du pays en continuant d'engraisser des prêteurs qui faisaient déjà main basse sur ses res- sources naturelles ou, convenait-il, au bout de réformes en profondeur écono- miques et sociales, d'inverser ce rap- port ? Aujourd'hui l'affaire est entendue : c'est huit milliards pour le développement et deux milliards pour les vautours. La pau- vreté et les inégalités ont baissé forte- ment, tandis que la classe moyenne a doublé en huit ans grâce à d'habiles politiques de re-distribution. Mais on peut s'en douter, ce président dont l'en- nemi était, pour de vrai, la Finance, ne s'est pas fait que des potos… On sait en effet que l'Amérique du Sud est de- puis toujours la chasse gardée du géant américain du nord et plus générale- ment de tous ceux qui ont des picail- lons à placer au plus haut taux pos- sible, et cet aimable intérêt pour ces Amériques d'en bas s'est toujours ca- ractérisé par une violence impitoyable contre tous les empêcheurs de laisser filer sans contrainte aucune le flux et le reflux des capitaux. On se souvient de tous ces rêveurs au destin contrarié : Arbentz au Guatemala, Allende au Chili, Manuel Noriega dit « face d'ananas » au Panama, Douglas Bravo au Brésil, Sandino au Nicaragua, des marxistes d'opérette de la petite Grenade délo- gés de vive force par les Marines, ain- si que du trépas violent de l'archevêque Romero, chantre de la « Théologie de la libération »… té aucun des films, nous avait déjà ré- et le faire. La chose, tout aussi facile à Autant dire que l'on ne peut douter au- galé d'un premier opus sur Correa, Les comprendre dans ce premier film, était jourd'hui que tout est mis en œuvre ici Ânes ont soif, portrait d'un chef d'état que parler pour dire quelque chose et bas pour se débarrasser, comme d'habi- progressiste en exercice avant qu'il ne prendre la sotte habitude de le faire pou- tude, du président de ce micro état, au- soit trop tard : on rappelle que Raphael vait vous attirer de terribles inimitiés et teur de surcroît de deux mauvaises ac- Correa fut victime d'une tentative de de gros emmerdements. C'est ce que tions supplémentaires : la rédaction de coup d'état en 2010, trois ans après nous rapporte ce second film sur le pré- la constitution la plus démocratique au son élection… L'ami Pierre Carles fai- sident Correa, On revient de loin. Mais monde et la protection accordée à Julian sait dans ce premier film le constat as- ce que nourrit aussi ce second opus, Assange, le lanceur d'alerte hébergé de- sez sidérant, pour nous qui sommes c'est le constat un peu triste que ce que puis 2012 à l'ambassade d'Equateur à nourris au lait tiède de la mamelle pré- l'on réclame en définitive à ce marxiste Londres. sidentielle hollandaise, qu'un président qui s'ignore, c'est ce qu'il ne peut don- Pierre Carles, dont nous n'avons ra- pouvait parler pour dire quelque chose ner, c'est à dire : la sainteté.

TOUR DE FRANCE

Écrit et réalisé par Rachid DJAÏDANI Le gamin rimailleur des villes, se trouve ironie, de toute cette connivence avec France 2016 1h33 confronté à un archétype du vieux grin- le spectateur qui est la marque de fa- avec Gérard Depardieu, Sadek, cheux des champs, lourd, râleur, hai- brique désagréable d'un cinéma fran- Louise Grinberg, Nicolas Marétheux, neux. Un veuf de cent et quelques kilos çais popu, chic et toc. Il fonce, prend Mabo Kouyaté… qui en veut à la terre entière d'avoir per- les clichés à bras le corps et non seu- du sa femme après que son fils l'a quit- lement on se prend à marcher, mais on C'est un gamin qui se donne des airs de té, un teigneux bouffi qui sent bien que se rend progressivement compte à quel dur à cuire, un petit poète du bitume pa- tout se fissure, tout se délite autour de point on a besoin de croire avec lui à risien qui joue un peu les stars, un peu lui. Sa cité ouvrière du Nord qui n'en finit cette belle histoire d'aujourd'hui. Une les caïds. Il a un beau brin de plume, un pas de tomber en ruines, sa vie d'arti- des (nombreuses) belles idées du film, doux visage et un regard de faux mé- san du bâtiment à la retraite qui s'étiole tient au prétexte improbable qui va gui- chant qu'il cache précautionneusement et se renferme au même rythme, comme der nos Laurel er Hardy des temps post- sous la visière de sa casquette ou der- a peu à peu disparu une certaine idée modernes sur les routes. Le prolo mi- rière un casque de moto. Comme di- de la société, de son pays, la France, santhrope est par ailleurs peintre du rait l'autre « il aimerait bien avoir l'air » blanche, catholique, fière, industrieuse, dimanche – passionné, en fait, de pein- mais il déborde clairement de sa pa- qui n'est plus qu'une curiosité folklo- ture. Et il a fait la promesse à sa dé- noplie de rappeur de base. Far'Hook, rique, un rêve perdu… La faute à l'autre, funte épouse de refaire le tour des ports donc, à la scène, vingt ans, bourré de l'immigré, le musulman, l'Arabe, aux de France pour les peindre, comme talent et un petit nom qui commence à jeunes à casquette, aux dealers, aux ga- Claude-Joseph Vernet à qui Louis XV se faire connaître même s'il peine à vrai- mins désœuvrés du voisinage dont le avait passé commande quelque trois ment percer, vu que dans le rap comme ballon de foot tape trop fort et trop sou- siècles plus tôt. ailleurs, pour les aspirants, la loi de la vent contre son mur. Le road movie sur fond de confronta- jungle est sans pitié. Et puis, en un rien tion entre la peinture du xviiie et le rap, il de temps, pour une brusque embrouille, Pas besoin de faire un dessin : de faut une sacré dose de naïveté doublée un clash imbécile avec un autre rappeur la confrontation improbable de ces d'un culot à toute épreuve pour s'em- du genre plutôt sanguin, notre Far'Hook contraires, de la cohabitation forcée du barquer dans un pareil périple sans ver- se voit instantanément et pour une du- vieux « souchien » atrabilaire et du jeune ser dans le fossé au premier virage un rée indéterminée tricard des rues de beur frondeur qui incarne pêle-mêle peu serré. Pari gagné, parce que Rachid Paris. Sous peine, quand même, de se toutes les causes de ses malheurs, va Djaïdani donne à son Tour de France prendre une balle, perspective qui le infailliblement naître une vraie, une belle tout en simplicité une délicatesse inat- convainc rapidement de se mettre au rencontre. L'un comme l'autre, bardés tendue. Aidé en cela par Sadek, épatant vert quelques temps. Bilal, son « mana- de certitudes, se trouvent contraints de pour ses débuts de comédien, et par un ger », plutôt roi de la débrouille, qui ne s'écouter mutuellement. Gérard Depardieu dans le droit fil de ses s'est pas toujours appelé Bilal, le charge Rachid Djaïdani met une rare ferveur à compositions récentes pour Guillaume de convoyer Serge, son paternel, qui raconter sa fable, se déleste de tout ju- Nicloux, Delépine et Kervern, irrésistible doit rallier Liévin à Marseille. gement, de tout second degré, de toute de monstrueuse beauté et d'humanité. Bordeaux ville « intelligente »… Toulouse, Avignon, Montpellier, SOIRÉE-DÉBAT Jeudi 8 DÉCEMBRE à 20h30 Grenoble… Paris, ces villes sont en- trées dans la course aux villes dites Villes du futur : trop connectées intelligentes. Soutenue par des fonds publics, privés, et grâce au label « La pour être intelligentes ? French Tech » Bordeaux développe deux quartiers qui vont servir de la- organisée par le collectif Stop Linky Bordeaux Métropole boratoire à ciel ouvert : les Bassins à Flot et Euratlantique. Sous l'impulsion Projection de LES VILLES INTELLIGENTES suivie d'un de Virginie Calmels, vice-présidente débat avec les enquêteurs de Pièces et main d'œuvre de Bordeaux Métropole, adjointe au maire de Bordeaux, sont encouragés : venus spécialement de Grenoble. Tarif unique : 4 euros le mouvement « French Tech », l'inno- Achetez vos places à l'avance, à partir du Mardi 29 Novembre vation sous toutes ses formes grâce à des pépinières d'entreprise. À Bègles, Les enquêteurs de Pièce et main d'œuvre s'opposent à l'incarcération bientôt se dressera la Cité du numé- rique. Et aujourd'hui ENEDIS (ex ERDF) de l'homme-machine dans le monde-machine depuis le « laboratoire déploie ses réseaux dits intelligents grenoblois », haut lieu du projet de « planète intelligente » via les tech- (smart grids), s'appuyant sur son nologies numériques. Ils sont notamment les auteurs de : L’Industrie compteur « communicant » Linky… À la croissance fondée sur les énergies de la contrainte ; RFID : la police totale. Puces intelligentes et mou- fossiles succède aujourd'hui la crois- chardage électronique ; Terreur et possession. Enquête sur la police sance verte numérique. Le nouvel or des populations à l’ère technologique (éditions l’Echappée). noir… (à lire l'excellentissime livre de Éric Sadin « La Silicolonisation du monde » - Editions L'Échappée.)

Le Collectif Stop linky Bordeaux Métropole organise des réunions pour LES VILLES INTELLIGENTES vous acceuillir, vous informer et des permanences pour vous aider dans vos démarches de refus, toujours dans la salle de la cheminée, au cinéma

Les réunions : Samedi 12 novembre 10h Samedi 26 novembre 10h Lundi 19 déc 18h30 Samedi 7 janvier 2017 10h Lundi 23 janvier 18h30

Les Permanences : Samedis 12, 19 et 26 Novembre et Samedis 3, 10, 17 Décembre de 11h à 14h. Pour monter en 3 clics votre dos- (Les villes du futur, deuxième volet) sur les réseaux intelligents, permettant sier de REFUS du Compteur EDF Linky. d'analyser la consommation des foyers Que vous soyez propriétaire ou loca- Film documentaire en temps réel et d'ajuster la production. taire, c'est celui qui paie sa facture de Jean-Christophe RIBOT Autre priorité des grandes villes : opti- EDF qui peut refuser. Apportez la pho- France 2014 53mn VOSTF miser les déplacements des piétons et tocopie : de votre facture d’électricité des voitures. Des métropoles comme + de votre pièce d’identité. Un chèque Pour cette première soirée du collec- Londres utilisent la modélisation des + photocopie de votre lettre EDF ou tif Stop linky, il sera question du dé- croisements des passants d'un carrefour ploiement à marche forcée des techno- afin de fluidifier le trafic. Poussant la lo- ENEDIS/ERDF ou ENVIE ou DIRECT logies du numérique, qui séduisent tant gique encore plus loin, les smart commu- ENERGIE ou ENERCOOP… qui vous in- de monde aujourd'hui, en particulier les nities de Shanghai numérisent la vie des forme que le nouveau compteur Linky élus de petites comme de très grandes citadins, de leurs achats à leurs examens va être posé chez vous. communes… et bien sûr un peu aussi du médicaux en passant par leurs activités Ou contactez stoplinky.bordeauxme- compteur Linky. bénévoles… Les cités « intelligentes » [email protected] pour envoi du pro- Le film commence par nous rappeler ce permettraient ainsi de réguler, pour le tocole par mail. constat alarmant : les ressources éner- bien et le bonheur de tous, l'ensemble gétiques traditionnelles s'amenuisent, la des secteurs de la vie urbaine… Pas for- crise écologique, climatique menace, la cément besoin d'être parano ou réaction- Deux nouveaux collectifs rejoignent population mondiale augmente… Dans naire pour que se réveille le cauchemar la fronde anti-linky : Andernos et ces conditions, comment faire pour gar- orwellien. Lanton ! der notre confort, notre électricité à Collectif Stop Linky Lanton : tous les étages, nostalgiques que nous Alors, faut-il rendre nos villes intelli- [email protected] sommes des trente glorieuses ? Le réa- gentes ? Ou au contraire fuir cette pers- après le Collectif stop Linky Andernos : lisateur nous emmène dans des villes pective ? Ce film ne répond pas à ces [email protected] comme Hambourg ou Paris qui parient questions mais contribue à les poser… MOUCHETTE Écrit et réalisé par Robert BRESSON France 1967 1h21 Noir & Blanc avec Nadine Nortier, Marie Cardinal, Paul Hébert, Jean Vimenet, Marie Suzini… D'après le roman de Georges Bernanos Nouvelle histoire de Mouchette COPIE NUMÉRIQUE – VERSION RESTAURÉE Qui est Mouchette ? Tout d’abord, un personnage d’adoles- cente apparu sous la plume de Georges Bernanos au début de Sous le soleil de Satan (1926), puis revenu sous une autre version dans l’avant-dernier roman de l’auteur, Nouvelle his- toire de Mouchette (1937). Ensuite, l’héroïne d’un des plus beaux films du cinéaste Robert Bresson. Mouchette, c’est un chardon poussé sur du fumier : une petite paysanne pauvre et furieusement solitaire, aux sabots crottés, aux frusques ra- petassées et à la bouille crasseuse, qui déambule, farouche, dans une dégaine d’indocilité sauvage. Difficile de résumer ce film de boue et de colère, sculpté dans Attention : une seule séance chaque semaine, l’humidité, la noirceur et le vent, qui fait tout sauf dérouler conventionnellement son histoire… Entre une mère à l’agonie le Vendredi (à 11h, le Vendredi 11 Novembre, et un père alcoolique, une masure mal chauffée et les bancs hostiles de l’école, Mouchette essuie des torgnoles, jette des à 14h les Vendredis suivants) mottes de terre sur ses camarades de classe, dit « merde » à ses parents et pleure parfois. Un soir, un braconnier ivre la violente à l’abri d’une grange : elle l’étreint et l’appelle son « amant ». Plus tard, une vieille folle lui lancera la phrase fati- VOYAGE À TRAVERS dique : « Et toi, Mouchette, as-tu déjà songé à la mort ? » … Bresson ne filme pas des situations, mais des gestes et des regards cadenassés les uns aux autres, dans la succes- LE CINÉMA FRANÇAIS sion desquels se lisent les mouvements intérieurs des person- nages. Il faut voir à ce titre la scène de chasse en ouverture, Film documentaire écrit et réalisé puis celle où Mouchette fait un tour d’autos tamponneuses, par Bertrand TAVERNIER France 2016 3h15 toutes deux extraordinaires : les trajectoires s’emballent dans avec Bertrand Tavernier et la voix d'André Marcon… un montage percussif d’une netteté vertigineuse… Et en re- tranchant toute intentionnalité du jeu de ses acteurs, le ci- Tôt ou tard, Bertrand Tavernier devait réaliser ce film. Depuis néaste touche à l’abstraction et, par là même, à l’universel… des décennies, au cœur de ses discussions enflammées, cré- (M. Macheret, Le Monde) pitaient, comme feux follets, les séquences qu’il rassemble aujourd’hui dans ce documentaire fleuve, aux allures de malle aux trésors. Ce passionné qui aime tant partager s’est embarqué dans un périple au cœur du cinéma français, des années 1930 aux an- nées 1970. Chemin faisant, il ne se contente pas d’aligner des extraits, de nouer entre elles des archives, il les illumine par un commentaire éblouissant, ouvrant des perspectives, poin- tant des détails, replaçant des éléments pour éclairer l’en- semble. Bertrand Tavernier n’a jamais été un tiède. Son montage bé- néficie de cette chaleur. Son éloge brillantissime et argumenté de Jacques Becker, « cinéaste amical », renvoie à sa première émotion, enfant, devant un film (Dernier atout) projeté dans un sanatorium où il était soigné. À partir de ce souvenir, Tavernier injecte tout au long de ce voyage des éléments de sa bio- graphie (effet d’un film sur lui, proximité avec un cinéaste ou un scénariste, correspondances avec son travail) au cœur des analyses qu’il dispense. Et ce mélange se révèle fécond, riche, passionnant, pertinent, enthousiasmant. Il parle de la « saveur » ou du « goût » des films, montre comment les per- sonnages mènent leur vie propre par rapport à l’intrigue (l’un de ses grands soucis)… À 75 ans, Bertrand Tavernier boucle la boucle de sa cinéphi- lie avec cet exercice de gratitude et de reconnaissance, bi- lan de toute une vie dans les images, aux accents d’autopor- trait. Ceux qui aiment admirer possèdent la vertu de partager leurs enthousiasmes. Bertrand Tavernier, de ce point de vue, est d’une folle générosité. Holà Tavernier, remettez-nous ça ! (JC Raspiengeas, La Croix) COMMENT ÉPOUSER UN MILLIARDAIRE Audrey Vernon HUMOUR JEUDI 10 NOVEMBRE

LES NUITS POLAIRES Les Anges au plafond MARIONNETTE LUNDI 14 & MARDI 15 NOVEMBRE

COME PRIMA Splendor in the grass & Alfred BD CONCERT MERCREDI 23 NOVEMBRE

FLAQUE Cie Defracto JONGLAGE JEUDI 1ER DÉCEMBRE

RIEN A DIRE Léandre CLOWN MARDI 6 DÉCEMBRE

www.lechampdefoire.org

BILLETTERIE : OFFICE DE TOURISME DU CUBZAGUAIS 05 57 43 64 80 EN LIGNE SUR : www.lechampdefoire.org

Licence 2-1084387 & 3-1084388 – Création graphique Célestin La Mort de Louis XIV Albert SERRA France 2015 1h56 avec Jean-Pierre Léaud, Patrick D'Assumçao, Marc Susini, Irène Salvagni, Bernard Belin, Jacques Henric… Scénario d'Albert Serra et Thierry Lounas.

Film soutenu par la Région Nouvelle Aquitaine et le Conseil départemental de la Dordogne, en partenariat avec le CNC. Accompagné par l’Agence régionale Écla La Mort de Louis XIV est d’une beau- té sidérante, tant par sa mise en scène, digne des compositions et de la lumière d’un Rembrandt, d’un Caravage, d’un de La Tour, que par l’émotion que procure la présence si particulière dans ce rôle de Jean-Pierre Léaud, acteur à nul autre pareil. Comme l’indique sans équivoque son titre, le film nous donne à voir les derniers jours de ce Roi que l’on appela Soleil et que l’on va pourtant découvrir s’enfoncer dans la nuit, au sens figuré de son agonie et au sens propre égale- ment, tout le récit se déroulant dans la pénombre de la chambre royale à peine éclairée par quelques chandelles.

Nous sommes au mois d’août 1715, le roi a 75 ans (âge tout à fait vénérable pour l’époque, et que peu d’hommes atteignent), il règne depuis 54 ans. En cette fin d’été, l’absolu souverain est frappé d’une douleur violente à la jambe. Les médecins qui se pressent en per- manence autour de lui croient d’abord à une simple sciatique mais quand la jambe commence à noircir, tout le monde comprend que l’affaire est beau- coup plus sérieuse, et qu’il convient d’amputer pour éviter une issue fatale. Mais à cette amputation le roi dit non. L’agonie durera près de deux semaines, une durée qu’Albert Serra semble rac- courcir. Mais à ce détail près, le cinéaste a respecté assez scrupuleusement le ré- cit de cet épisode tel que l’a retranscrit Saint Simon. On va voir défiler dans cette chambre bientôt funèbre tout ce que la cour compte de courtisans, de courtisanes (Louis XIV on le sait collectionna les maî- Lundi 14 Novembre, après la projection de 20h15, tresses), de conseillers, de médecins pour le moins charlatanesques… tous moment d’échanges entre vous, spectateurs, empressés de recueillir les dernières consignes ou faveurs du roi. Albert Serra et une ou plusieurs membres de l’équipe d’Utopia. dresse ainsi un portrait lucidement cruel de la vanité du pouvoir, bien dérisoire face à la mort qui s’avance. Car celle- tit-fils, le dauphin et futur Louis XV, alors diose, apportant à son rôle tout le poids et ci commence à enlever tout pouvoir et âgé de cinq ans – permettent au spec- toute la résonance de ses 60 ans de car- toute prestance au monarque. Alors tateur de respirer, ainsi que quelques rière aussi flamboyante que cahotique. qu’il est encore en capacité de parler au perspectives que laisse entrevoir la fe- « Albert Serra offre un magnifique ca- début du film, peu à peu il n’est qu’un nêtre sur les jardins de Versailles. La ca- deau à Jean-Pierre Léaud… En le consa- corps souffrant, suant, moisissant, qui méra peint magnifiquement ces scènes, crant monarque absolu du cinéma fran- peine à ingérer sans vomir quelque jouant à la perfection de la lumière sur le çais, il offre à son mythe un écrin beau nourriture. Quelques moments de grâce visage blême des courtisans ou sur celui comme un Rembrandt, que l’Histoire – avec ses chiens ou lors des derniers du roi souffrant. semblait attendre sans oser le deman- conseils donnés à son si cher arrière pe- Quant à Jean-Pierre Léaud, il est gran- der. » (I. Régnier, Le Monde) presse utopia 2016 s2 14/10/16 12:46

La compagnie Acteurs du monde propose L’ART D'ÊTRE ENSEMBLE Festival arts & sciences humaines à Bordeaux, 4e édition – partie II Samedi 26 novembre de 14h30 à 17h30, L’émancipation culturelle face à la prolétarisation dumonde. Conversation avec Roland GORI et Patrick GEFFARD. Entrée gratuite – Retirez vos places à l'avance, à partir du Mercredi 16 Novembre Roland Gori, psychanalyste, professeur émérite de psychologie et de psychopa- thologie cliniques, est à l’initiative, avec Stefan Chedri, de L’Appel des appels, une adresse aux professionnels du soin, du travail social, de la justice, de l’éducation, de la culture et de tous les secteurs dédiés au bien public, les invitant à résis- ◆ Le délirium du papillon ter à la destruction volontaire et systématique de tout ce qui tisse le lien social. Typhus Bronx • Clown caustique 16/11 Patrick Geffard, maître de conférences en sciences de l’éducation à l’université ◆ Come Out Paris 8, est membre du collectif L’Appel des appels. Les Petites Secousses • Théâtre 18/11 « C’est par le souci du récit, comme par les pratiques des arts, que nous pourrons ◆ Rien à dire Cie Léandre • Clown poétique 9/12 lutter contre ce monde de mort, que nous pourrons retrouver le goût de la culture et le sens de l’éducation populaire sans lesquels nous perdrions notre humanité ◆ Yoshiwara Ciné-concert • Jazz 13/01 dans l’homme autant que notre dignité démocratique. » Roland Gori ◆ Raging Bull Caliband Théâtre • Théâtre, hip hop 14/02 Lectures de textes par la comédienne Marie-Christine Aury. Textes de Simone Weil, Hannah Arendt, Albert Camus, Michel Foucault, ◆ Léo Spectacle visuel 18/03 Stefan Zweig, Pier Paolo Pasolini, choisis par Roland GORI. ◆ Ben Mazué Projection de BARTLEBY OU LES HOMMES AU REBUT. Chanson française 14/04 ◆ Les Grands Fourneaux Cie Max et Maurice • Cirque au resto 5, 6 et 7/05 ◆ Vincent Dedienne Seul en scène 12/05 ◆ Être le loup BARTLEBY OU LES Cie Lazzi Zanni • Théâtre 16/05

Festival Méli Mélo du 30 janvier au 8 février 2017 Marionnettes et théâtre d’objets HOMMES AU REBUT Bout à bout, Cie le Clan des Songes / Adapté et réalisé par Véronique TAQUIN L’habitant de l’escalier, Maesta France 1993 35 mn Noir & Blanc Théâtre / Les bottes jaunes, Le Point avec Daniel Gélin, Manuel Gélin, d’Ariès / Fastoche, Pierre Tual / Il y a Marc Dudicourt, Jean-François quelque chose de pourri, Elvis Perrier, Hugues Quester… Alatac / Silence, Night Shop Théâtre / D'après Bartleby d'Herman Melville Natanaël, Opéra Pagaï / Ressacs, Un homme de loi de Wall Street em- Gare Centrale / Boîte à outils Poum bauche un jeune copiste Bartleby. Poum, Théâtre Mu / Les 3 petits Employé modèle autrement plus efficace cochons, Théâtre Magnétic / Le ciel que Dindonneau et Pince-Nez, scribes incapables et ridicules. des Ours, Teatro Gioco Vita Mais lorsqu'on demande à Bartleby de comparer les copies, il répond : « j'ai- merais autant pas » (« i would prefer not Et bien d’autres … to »). Face à cette formule énigmatique, à Envoi du programme sur simple demande cette résistance passive, l'homme de loi 05 56 89 38 93 - www.signoret-canejan.fr reste interdit. Contre toute attente il pro- tège son nouvel employé, pour lequel il éprouve une profonde sympathie. plus copier du tout ! La formule se pro- Mais bientôt Bartleby aimerait autant ne page, la machine du bureau se dérègle… UNEStéphane BRIZÉ VIE France 2016 1h59 avec Judith Chemla, Jean Pierre Darroussin, Yolande Moreau, Swann Arlaud, Nina Meurisse, Olivier Perrier, Clotilde Hesme… Scénario de Stéphane Brizé et Florence Vignon, d'après le roman de Guy de Maupassant

Le Bleu des villes, Je ne suis pas là pour être aimé, Mademoiselle Chambon, Quelques heures de printemps, La Loi du marché… chacun des films de Stéphane Brizé nous est un moment précieux qui vient raviver le désir de ce cinéma rare et sensible habité de personnages fra- giles et attachants, qui forment d'un film à l'autre une sorte de chaîne continue d'une humanité a priori banale et pour- tant sublime… Il faudra qu'un jour on vous en propose une rétrospective, car il y a un vrai bonheur à se plonger dans la cohérence de l'univers de Brizé qui, d'une histoire à l'autre, construit une vi- sion particulière, gratifiante et subtile du cinéma et de la vie… et puis, tiens, on pourrait même l'inviter pour l'occa- sion… à noter qu'on a une tendresse toute particulière pour ceux concoctés avec Florence Vignon, co-scénariste pour Une vie, dont le point de départ est évidemment le roman éponyme de Guy de Maupassant. Adaptation libre qui s'éloigne de l'œuvre initiale pour mieux en traduire l'essence même. Superbe.

Jeanne (Judith Chemla, splendide) est ce que l'on appelle une belle personne, une belle âme. Non seulement elle a une grâce, une élégance innées, mais la bienveillance du regard qu'elle pose sur la nature, les autres, la vie semble la pré- disposer au bonheur. Nous sommes en 1819 lorsqu'elle sort du couvent où elle a reçu une éducation qui l'a ouverte aux arts, à la nature et rentre chez elle pour retrouver des parents aimants : un père passionné par le jardinage dans un rap- port à la terre qu'elle partage, une mère dont on découvrira plus tard qu'elle cultivait une nostalgie secrète pour un amour inavoué. Tout n'est ici que beau- té, calme et volupté et la caméra d'An- toine Héberlé capte les frémissements de la lumière en concordance parfaite l'excès de toute trahison ou mensonge ? Jeanne est incitée au pardon par le curé avec la réceptivité des personnages à la Julien de Lamare est d'ailleurs plutôt du coin, et la vie du couple continue mal- beauté des paysages qui les entourent. joli garçon, il plait aussi aux parents de gré la tromperie et le dédain de Julien, On sent le temps qui passe, ponctué par Jeanne qui lui lèguent pour son mariage mais les moments de réconciliation ne les changements des saisons, le rythme un coquet château. La jeune épouse dureront guère, jusqu'à ce qu'une nou- des jours… quitte donc la maison familiale et s'y velle idylle avec une voisine mariée trop installe avec son légitime époux. Les belle et imprudente soit la cause d'un Cette tendresse sans contraintes qui premiers moments sont heureux, mais basculement du destin de Jeanne… baigne la vie de Jeanne se traduit dans l'idylle prend vite du plomb dans l'aile le choix de son futur époux : à l'époque quand elle fait l'expérience de la pin- C'est l'histoire d'une vie. Celle d'une où on ne demandait guère leur avis aux grerie d'un homme égoïste, qui s'avère femme trop préservée et dont les illusions filles, ses parents lui conseillent d'écou- de plus infidèle et abuse de sa servante s'effritent peu à peu et qui va, malgré ter d'abord son cœur. Mais que peut sa- qu'il ne tarde pas à engrosser, malgré tout, s'inventer une nouvelle force pour voir un cœur si neuf qui n'a connu que elle, mettant fin ainsi à la longue et forte entrevoir à nouveau, sinon le bonheur, ce que la vie a de plus doux, préservé à amitié qui la liait à Jeanne. au moins le côté lumineux de la vie… LES ÉDITION #TRIBUNES6 DE LA PRESSE

3 jours de débats pour comprendre le monde >TnBA BORDEAUX 24-26 NOV. DÉBATS / ATELIERS RENCONTRES

POLITIQUE, ÉCONOMIE, RELIGION LE POUVOIR DANS TOUS SES ÉTATS

Avec Christiane Taubira, Rony Brauman, Laurent Jo rin, Bernard Guetta, Régis Debray, Daniel Schneidermann, Anne Méaux...

PROGRAMME & INSCRIPTION tribunesdelapresse.org ENTRÉE #TDLP GRATUITE LA FILLE INCONNUE Écrit et réalisé par Luc et Jean-Pierre DARDENNE Belgique 2016 1h46 avec Adèle Haenel, Olivier Bonnaud, Jérémy Rénier, Fabrizio Rongione, Louka Minnella, Christelle Cornil, Nadège Ouedraogo, Olivier Gourmet… Tous ceux qui identifient les Dardenne à un cinéma natura- liste, social, misérabiliste, ouvriront peut-être enfin les yeux (il serait temps) en découvrant leur magnifique et bressonien La Fille inconnue. Rien n’est plus travaillé, précis, minutieuse- ment sculpté, intelligemment formaliste et moralement com- plexe que le cinéma des frères liégeois. Leur dynamo est cette fois-ci le docteur Jenny Davin, une jeune généraliste qui refuse un soir d’ouvrir sa porte à une jeune femme en détresse parce que l’horaire est dépassé d’une heure. Elle apprend que celle qui sonnait a été retrou- vée morte sur une berge, sans identité, sans famille et sans sépulture. Davin en conçoit une culpabilité obsédante et n’a plus qu’un but : retrouver le nom de la fille inconnue et lui offrir MOI, DANIEL une dernière demeure digne. Davin, c’est Adèle Haenel, sainte laïque et guerrière, petit bloc obsessionnel qui rappelle ses devancières Rosetta ou Lorna. La différence, c’est que Jenny Davin n’est pas une vic- time mais une femme de la bourgeoisie dont le métier, ou plu- tôt la vocation, consiste précisément à réduire le malheur du monde, un peu comme si les deux frères étaient passés de BLAKE l’autre côté de leur caméra par le biais de Davin. Dans ce Ken LOACH GB 2016 1h41 VOSTF rôle portant tout le film, Haenel étincelle par son énergie, son avec Dave Johns, Hayley Squires, Micky tranchant, sa dualité enfantine et batailleuse, à la fois petite McGregor, Dylan McKiernan, Briana Shann… pieuvre et combattante, moteur crépitant de tous les plans Scénario de Paul Laverty du film. Bien que personnelle et intime, l’enquête du docteur Davin Ken Loach et son scénariste Paul Laverty, unis au sommet revêt bien sûr une dimension politique jamais explicitée… de leur art, nous offrent un film qui donne envie de ruer dans Comme toujours chez les Dardenne, la portée politique ne les brancards, invite à ne pas courber l'échine. Qui dresse découle pas d’un « vouloir dire » mais d’une histoire, de per- un tableau à la fois terrible et magnifiquement humain du dé- sonnages, de situations, de gestes très banals et concrets. labrement du modèle social anglais – mais on a tôt fait de Sec et tendu comme un thriller, politiquement plus parlant comprendre que notre sort n'est pas tant éloigné de celui de que la plupart des films à messages, La Fille inconnue est un nos voisins d'outre-Manche. Ils n'ont sans doute qu'une en- nouveau diamant brut de nos orfèvres de Seraing, leur plus cablure d'avance. Après des mois d'enquête sur le terrain, le éclatant et coupant depuis L’Enfant. (S. Kaganski, Les Inrocks) récit de Loach / Laverty est un condensé de situations si dra- matiquement ubuesques qu'il a même fallu les édulcorer pour les rendre crédibles à l'écran. « On a tous besoin d'un peu de vent dans le dos de temps en temps »… Petite phrase rayonnante qui scintille telle un clin d'œil bienveillant, un phare dans la nuit, celle de Katie. Car c'est bien la seule chose gentille qu'elle entende alors qu'elle arrive hagarde dans les bureaux du pôle emploi, érein- tée d'avoir tant couru, de s'être perdue dans cette ville qui lui est étrangère. Elle est là, brune et fébrile, encore essoufflée, flanquée de ses deux mômes, avec pour toute fortune dix livres en poche. Face à elle se dresse l'accueil hermétique d'une administration devenue aveugle et sourde, prête à la laisser à la rue, sanction disproportionnée pour dix malheu- reuses minutes de retard. Comment une institution « d'ac- compagnement » a-t-elle pu se transformer en ce purgatoire déshumanisé ? Alors, quand la voix chaleureuse de Daniel Blake s'élève pour venir à la rescousse de sa semblable, elle est comme une bouffée d'espoir, une petite fleur qui essaie de croître vaillamment en zone stérile. Elle porte en elle toute une philosophie de vie. Le vent qui apporte la force d'avancer au voilier épuisé le fait sans prétention, tout simplement, parce que c'est dans sa nature. Comme il doit être dans celle des humains de s'entraider. Même si la condition de Daniel n'est guère plus enviable que celle de Katie… SOIRÉE DE PRÉSENTATION DES TRIBUNES DE LA PRESSE Édition #6 – TnBA – Les 24, 25 et 26 Novembre Mardi 15 NOVEMBRE à 20h15, projection de CITIZENFOUR suivie d'un débat avec Jean-Paul Turquois, ancien journaliste au quotidien Le Monde, en présence d'Yves Harté, directeur éditorial de Sud-Ouest. Entrée gratuite, offerte par les Tribunes de la Presse. Retirez vos places à partir du Samedi 5 Novembre.

EN AUTOMNE À LA MANUFACTURE

LA TIERCE CITIZENFOUR Film documentaire de Laura POITRAS Glenn Greenwald, connu pour son travail USA / Allemagne 2014 1h53 VOSTF d'investigation en 2010 sur l'arrestation avec Edward Snowden, Glenn et la détention de Bradley Manning, qui Greenwald, William Binney, Jacob avait transmis des documents militaires Appelbaum, Ewen MacAskill… classifiés à Wikileaks. Cinq mois plus tard, Poitras et Greenwald Oscar 2015 du Meilleur rencontrent secrètement celui qu'ils ne film documentaire connaissent encore que sous le pseu- donyme de « Citizenfour » dans une Citizenfour est un document exception- chambre d'hôtel de Hong Kong. Un nel et sidérant, à la fois l'Histoire filmée reporter aguerri du Guardian, Ewen en train de se produire, le portrait pas- MacAskill, est aussi appelé en renfort sionnant du plus célèbre lanceur d'alerte afin de s'assurer que la réputation du des années 2000, et sans doute le film le prestigieux quotidien soit protégée dans plus emblématique de l'atmosphère des cette affaire. Durant huit jours, filmé par années post 11 Septembre. Laura Poitras, Edward Joseph Snowden, informaticien travaillant pour la NSA, va Janvier 2013. Laura Poitras travaille de- révéler aux deux journalistes un volume puis deux ans sur un documentaire dans considérable de documents décrivant les lequel elle veut traiter des dérives sécu- programmes de surveillance mondiaux ritaires américaines. Autant dire qu'elle mis en place par la NSA, tels la collecte est déjà « ciblée » par la NSA. Elle est des données de grandes entreprises du ET TOUJOURS LES EXPOSITIONS DANS LA VERRIÈRE alors contactée par un correspon- web (Facebook, Google, Apple…) par ET LA BONNE CUISINE D’ESTELLE EN GOGUETTE dant anonyme, sous le pseudonyme de le programme PRISM, l'espionnage de « Citizenfour », qui lui donne des instruc- câbles sous-marins de télécommunica- tions pour chiffrer leur correspondance, tions intercontinentales, et d'institutions dans le but de lui transmettre des infor- internationales comme le Conseil euro- mations confidentielles. Il lui demande péen à Bruxelles ou le siège des Nations d'impliquer le journaliste du Guardian Unies… LA FILLE DE BREST

Emmanuelle BERCOT Point de départ du film, le livre d'Irène tifiques, avocats et autres membres de France 2016 2h08 Frachon, Médiator 150 g, paru en 2010 divers comités à l’éthique douteuse) avec Sidse Babett Knudsen, et dont le sous-titre, rapidement censuré prêts à tous les cynismes pour préser- Benoît Magimel, Charlotte Laemmel, au moment de sa première édition, n'y ver les intérêts de la main qui les nourrit. Gustave Kervern, Isabelle De Hertogh, allait pas par quatre chemin : « combien Le Docteur Irène Frachon, c’est Sidse Lara Neumann, Philippe Uchan, de morts ? ». Le récit du film s'achève là Babett Knudsen, révélée à la télévision Patrick Ligardes… où la vie du bouquin commence… par la formidable série Borgen, puis se- Scénario de Séverine Bosschem 2007. Pneumologue au CHU de Brest, cond rôle au cinéma l’année dernière et d'après le docteur Irène Frachon relève au cours avec L’Hermine. Elle est de tous les le livre d’Irène Frachon Mediator de ses consultations un nombre préoc- plans, irradiant une énergie communica- 150 MG (Éditions Dialogue) cupant de pathologies cardiaques (val- tive, un sourire à faire fondre ce qui reste vulopathies) non expliquées. Sans être de la calotte glacière, à la fois intègre Ce film captivant et exaltant est le ré- une chercheuse, ni à la pointe de la et empathique, obstinée et combative, cit d'un combat exaltant et captivant. cardiologie qui n’est pas sa spécialité, mordante, percutante et souvent très Et pourtant, sur le papier, c'était per- Irène est un excellent médecin et un ex- drôle, même dans ses grands moments du d’avance. Une lutte à armes abso- cellent médecin veut comprendre, au- de doute. Un médecin ordinaire, peu au lument inégales entre un petit médecin tant par conscience professionnelle que fait des enjeux de pouvoir et du machia- d'une petite équipe d'un petit hôpi- par curiosité intellectuelle. Irène est de vélisme des laboratoires pharmaceu- tal de province et une armée d’experts surcroit une sorte de force de la nature, tiques, qui va se retrouver au cœur de en tout genre, de scientifiques dorés tendance pitbull joyeux, et lorsque com- sur tranche au service d'un géant fran- mence à se faire jour le lien entre les ac- l’arène médiatique. Politique, le film l’est çais de l’industrie pharmaceutique. Le cidents cardiaques et la prescription du sans aucun doute, en ce qu’il dénonce Docteur Irène Frachon, pneumologue, Médiator, elle n’est pas du genre à lâ- avec force les liens incestueux entre les contre l'omnipotent laboratoire Servier ; cher l’affaire, d’autant qu’elle lui rappelle agences sanitaires nationales et les gros l'enjeu : un médicament qui est en fait furieusement le cas d’un autre médica- labos… et la liaison se décline à l’infini un poison mortel, le Médiator 150 g. ment : l'Isoméride, commercialisé par dans bien d’autres domaines, industrie Passionnant par son sujet, édifiant par le même laboratoire Servier et retiré du agro-alimentaire, industrie-pétrolière… ce qu’il dénonce, bouleversant d'huma- marché en 1997 pour ses effets secon- Irène Frachon est le visage de la résis- nité, La Fille de Brest avance au rythme daires dévastateurs. tance autant que la voix des victimes. haletant d'un film à suspense, déga- geant une formidable force de convic- La suite, on la connaît mais après tout Ce film rend hommage à l'indispen- tion et d'émotion. Emmanuelle Bercot peut-être pas si bien que ça : le scandale sable lanceuse d'alerte en même qu'à place les êtres au cœur de la terrible ma- révélé d'un médicament prescrit depuis tous ceux qui se sont battus avec elle chine à broyer de l'humain qu'elle dé- 1976 malgré sa dangerosité déjà repé- (ses collègues du CHU, la scientifique peint, une machine de guerre qui avance rée, les morts advenues ou à venir, l’af- qui l'a soutenue à Paris, le député qui tête baissée avec pour seule ligne de frontement inégal entre une poignée de s'est mouillé à Toulouse, le modeste édi- mire le profit, et tant pis pour les dom- médecins intègres et une armada d’in- teur breton…) et qu'à ceux pour qui ils mages collatéraux. dividus sans foi ni loi (praticiens, scien- se sont battus, vivants ou morts. Calendrier des rencontres des Amis du Monde BACCALAURÉATBACCALAURÉAT diplomatique (AMD) : Les déjeuners diplomatiques le deuxième Lundi de chaque mois 14 Novembre et 12 Décembre à 12h45 au Poulailler place du 14 Juillet, Bègles. Tram C arrêt Musard Ce rendez-vous mensuel est l'occasion de faire, lors d'un repas, un tour d'horizon, de discuter, d'échanger sur le numéro en cours du Monde Diplomatique. Chacun pourra parler d'un article qui l'a intéressé ou qu'il souhaite découvrir. Cela permet de faire un pas vers une culture collective et conviviale. Mercredi 23 Novembre à 19h30 au Levain 26 rue de la république voit, usée avant l’âge… Puis on découvre un pays plus libre, moins corrompu, où à Bègles. tram C arrêt Musard son mari, Roméo (interprété par un ac- l’avenir n’est pas encore fermé à double Café Diplo autour d'un article teur exceptionnel : Adrian Titieni)… Un tour. Il ne reste plus qu’une étape à fran- homme mûr, empâté, qui résiste avec chir, presque une formalité pour cette du Monde diplo ; peine au poids des années. La char- brillante élève : réussir son baccalauréat Vendredi 2 Décembre à 19h pente lourde d’avoir trop ou mal mangé avec une moyenne de 18 sur 20. et bu, un sourire las qui ne parvient pas Ce matin-là, Eliza est prête à partir au ly- bibliothèque municipale du Haillan, à égayer un regard qui sans doute en a cée… Tout est normal, sa mère qui peine 30 rue de Los héros réunion trop vu. Si le bonhomme a le tour de taille à émerger, son père dans son rôle de publique sur la face cachée d’un notable, on peine à croire qu’il en ait mâle raisonnable, même s’il a dormi sur le niveau de vie. Rien dans l’appartement le canapé… d'Amazon avec JB Malet. modeste aux tons pastels, comme déla- Puis il y a cette pierre qui fracasse la vitre vés par l’usure des habitudes, ne laisse du salon, dont on peut se dire qu’elle est Contact : Jean Dominique présager que Roméo Aldea est méde- l’annonciatrice d’une vie brisée. Menace - AMD Gironde cin. On le comprendra plus tard, quand sous-jacente qu’on a du mal à interpré- Peyrebrune il arrivera à l’hôpital dans lequel il tra- ter, d’autant qu’on ne verra jamais la 06 85 74 96 62 vaille, après une brève escapade dans main coupable, pas plus qu’on ne com- [email protected] les bras d’une amante peu enthousiaste, prendra ses motifs. Le ton est donné : vivant dans un autre immeuble gris et inquiétant et grave. Ce n’est que le dé- court sur pattes. Murs et hommes sont but d’une chute inexorable où tout peut comme uniformisés dans cette société et va se déglinguer, éloignant chacun de post Ceausescu. la voie qu’il pensait s’être tracée. Les ap- Un seul être, pourtant, redonne un brin parences commencent à se lézarder et d’espoir à Roméo. C’est Eliza, sa fille d’autres vérités pas toujours bonnes à unique, fleur inattendue poussée sur l’as- entendre commencent à pointer leur nez. phalte de la routine, brise de fraîcheur qui L’écriture de Christian Mungiu nous tient vient apporter un peu d’air au marcheur par les tripes, nous dérange. Il ne nous exténué. Cette nymphette à la longue laisse pas plus le choix qu’à ses prota- chevelure blonde et sage, il la protège, gonistes, il nous happe et nous entraîne l’éduque, la prépare à affronter le monde. dans un tourbillon intense dont on se Exigeant qu’elle soit irréprochable, à demande sans cesse s’il va nous relâ- l’image de ce que devrait être la société, cher. Il procède à l’analyse fine d’une à l’image de ce qu’il dit être lui-même. relation éducative tout en disséquant, D’une voix patiente, retenue, susurrée… sans la moindre concession, une so- Construisant autour d’elle une ambiance ciété roumaine distordue par les trafics feutrée, un écrin de tendresse pour pro- d’influence, les compromissions, où tout téger ce trésor. Retenant ses mots, ses chez l’humain, de l’âme à la chair, se né- humeurs, son souffle, il lui martèle dou- gocie dans la plus totale amoralité. cement de beaux principes : l’honnêteté, Plus « classique », plus retenu que 4 mois, la droiture, l’excellence. Il essaie de l’ar- 3 semaines, 2 jours ou Au-delà des col- rimer à une destinée prometteuse, plus lines, Baccalauréat est sans doute le plus prometteuse en tout cas qu’un avenir en grand film de Cristian Mungiu, le plus ac- Roumanie. Et il pense être au bout de compli, le plus riche et in fine le plus in- ses peines lorsqu’arrive enfin la réponse tense. Il confirme le réalisateur roumain favorable d’une prestigieuse université comme un des plus importants du ciné- anglaise. Il voit déjà Eliza en route vers ma international actuel. La première projection, Mercredi 9 NOVEMBRE à 20h30, sera suivie d’un débat sur la sécurité sociale et son histoire, avec des représentants de l’Institut d’Histoire Sociale CGT, de la CGT CARSAT Aquitaine et de la CGT CAF Gironde. Pour cette soirée, schetez vos places à l’avance, à partir du Samedi 5 Novembre.

ciétale. « La Sécu, c’est le droit de vivre » résume l’historien Michel Etievent, un des intervenants du film, en rappelant le cas de ce paysan forcé, avant guerre (donc avant la Sécu), de vendre deux de ses trois vaches pour que son fils puisse se faire opérer de l’appendicite. La Sécu, c’est la vie au sens strict, confirme la so- ciologue Colette Bec : en 1945, le taux LAFilm documentaire deSOCIALE Gilles PERRET l’École nationale de la Sécurité Sociale, de mortalité infantile est de 108 pour France 2016 1h24 qui forme les futurs cadres. Il y trouve 1000 ; 9 ans plus tard seulement, il a été un amphi au nom de Pierre Laroque, divisé par trois (37 pour 1000) et c’est Il y a 70 ans, les ordonnances pro- haut fonctionnaire gaulliste et premier avant tout grâce à la Sécu. mulguant les champs d’application directeur général de la Sécu. Mais pas de la sécurité sociale étaient votées même une petite plaque à la mémoire de Gilles Perret prolonge ici l’exploration par le Gouvernement provisoire de la son ministre de tutelle, le communiste entamée avec Les Jours heureux (2013), République. Un vieux rêve séculaire Ambroise Croizat cité plus haut, dont qui était dédié aux avancées sociales émanant des peuples à vouloir vivre une responsable de l’école avoue d’ail- extraordinaires initiées par le Conseil sans l’angoisse du lendemain voyait en- leurs ne pas savoir grand chose. On aura National de la Résistance. Il en reprend fin le jour. Le principal bâtisseur de cet d’ailleurs une autre séquence sidérante les mêmes ingrédients : des images d’ar- édifice ô combien humaniste se nom- d’ignorance crasse dans le bureau de chives remarquablement choisies, des mait Ambroise Croizat. Qui le connait Pierre Rebsamen, ministre socialiste du précisions percutantes de spécialistes, aujourd’hui ? Travail au moment du tournage du film… des témoignages forts. Sans commen- Et si, bien plutôt que financier, le grand Mais au-delà du rôle plus ou moins taire ni voix off. Et sans passéisme : si trou de la Sécu était mémoriel ? C’est éminent de tel ou tel, c’est la Sécu elle- l’histoire, une fois de plus, occupe une une des questions qu’on peut se poser même que Gilles Perret met en vedette. place importante, tout le dernier tiers du après avoir vu La Sociale, le nouveau Pendant une heure et demie, la Sécurité film est tout à fait contemporain. En lui film de Gilles Perret (Ma Mondialisation, Sociale qui comprend, ne l’oublions pas, rappelant le passé, Gilles Perret aide le Walter, retour en résistance, Les Jours les branches maladie, retraite et famille, spectateur à mieux comprendre le pré- heureux, De mémoires d’ouvriers… au- n’est plus une histoire de déficit ou un sent et semble l’interroger sur l’avenir : tant de films qu’il est venu présenter à objet de débat « comptablo-technique » « Et maintenant, on fait quoi ? » (d’après Utopia)… Le réalisateur se rend ainsi à mais redevient une immense œuvre so- E. Renevier, Éco des Pays de Savoie) a garanti sans 3D Ciném

5 place Camille Jullian 33000 Bordeaux • www.cinemas-utopia.org • 05 56 52 00 03 • [email protected] BACCALAURÉAT

Écrit et réalisé par Cristian MUNGIU Après 4 mois, 3 semaines, 2 jours et Au- nie d’une vie. Une de ces constructions Roumanie 2016 2h08 VOSTF delà des collines, voici le nouveau et qui ont semble-t-il poussé partout dans avec Adrian Titieni, Maria Dragus, magnifique film de Christian Mungiu, ci- les années 80 : on pourrait tout aussi Lia Bugnar, Malina Manovici… néaste phare de cette vague roumaine bien se croire en France si on ne se sa- de plus en plus passionnante… vait dans une petite ville de Transylvanie. Festival de Cannes 2016 : Tout commence devant un immeuble bas Derrière la fenêtre, une femme affaiblie, Prix de la Mise en scène sur pattes et grisâtre comme la monoto- la mère, qu’on devine plus qu’on ne la

No 175 du 9 novembre au 13 décembre 2016 / Entrée: 6,50€ / La 1re séance: 4€ / Abonnement: 48€ les 10 places