ECOLE SUPERIEURE DES SCIENCES AGRONOMIQUES

DÉPARTEMENT AGRO- MANAGEMENT

MÉMOIRE DE FIN D’ÉTUDE En vue de l’Obtention du Diplôme d’Etude Approfondie Spécialisation Agro- Management

ÉTUDE TECHNICOTECHNICO---- ÉCONOMIQUE DE LA FILIÈRE POMME DE TERRE DANS LA RÉGION DE

Président du Jury : Professeur Sylvain RAMANANARIVO Examinateurs : Professeur Romaine RAMANANARIVO Docteur Rolland RAZAFINDRAIBE Rapporteur : Docteur Ingénieur Jean Marie RAZAFINDRAJAONA

Présenté par : Andry RAKOTONDRAINIBE

Soutenu le : 23 Avril 2007

Ecole Supérieure Mémoire de fin d’étude en vue de l’obtention des Sciences Agronomiques du Diplôme d’Etude Approfondie Département Agro- Management Auteur : Andry RAKOTONDRAINIBE Encadreur : Docteur Ingénieur Jean Marie RAZAFINDRAJAONA

Membres de jury : - Président : - Professeur Sylvain RAMANANARIVO - Examinateurs : - Professeur Romaine RAMANANARIVO - Docteur Rolland RAZAFINDRAIBE - Rapporteur : - Docteur Jean Marie RAZAFINDRAJAONA

Etude technico- économique de la filière pomme de terre dans la région de Vakinankaratra

Avril 2007

Résumé

La pomme de terre est une culture habituelle et déjà bien établie dans la Région de Vakinankaratra. Cette étude a permis de mettre en exergue l’importance de la filière pomme de terre pour les producteurs en premier lieu et pour la Région de Vakinankaratra en second lieu. La démarche effectuée se basait sur une approche participative qui est un segment du MARP, en passant par la recherche bibliographique approfondie, et un échantillonnage dont les résultats obtenus sont classés par l’utilisation du logiciel Word Mapper Pro et Excel, en se basant sur une approche filière. Les résultats obtenus sont classés par catégories bien distinctes : Environnement de la filière, Résultats techniques, et Résultats économiques. Le principal constat est que la filière pomme de terre est une source de revenu qui peut réduire la pauvreté. Et dans la même perspective, l’agriculture malgache doit dépasser la subsistance pour se tourner vers le marché, en passant par le rajout de valeur ajoutée à chaque maillon de la filière, pour aboutir à une agriculture performante qui devrait être un véritable moteur de croissance économique. Les producteurs devraient dépasser les techniques traditionnelles. Concernant l’organisation générale de la filière pomme de terre, une segmentation stratégique et une professionnalisation du secteur seraient un nouveau concept pour redynamiser et rendre porteuse la filière pomme de terre.

Mots clés : Pomme de terre (Solanum tuberosum), filière, législation, Vakinankaratra.

Ecole Supérieure Mémoire de fin d’étude en vue de l’obtention des Sciences Agronomiques du Diplôme d’Etude Approfondie Département Agro- Management Auteur : Andry RAKOTONDRAINIBE Encadreur : Docteur Ingénieur Jean Marie RAZAFINDRAJAONA

Membres de jury : - Président : - Professeur Sylvain RAMANANARIVO - Examinateurs : - Professeur Romaine RAMANANARIVO - Docteur Rolland RAZAFINDRAIBE - Rapporteur : - Docteur Jean Marie RAZAFINDRAJAONA

Etude technico- économique de la filière pomme de terre dans la région de Vakinankaratra

Avril 2007

Abstract

The potato is an usual and already very established culture in the Region of Vakinankaratra. Regarding the registration, this survey permitted to put in the first place, the importance of the path potato for the producers and for the Region of Vakinankaratra in second place. The done gait was based on an approach participative, that is a segment of the MARP, while passing by the deepened bibliographic research, and one sampling of which the gotten results are classified by the use of the software Word Mapper Pro and Excel, while being based on an approach path. The gotten results are classified by very distinct categories: Environment of the path, technical Results, and economic Results. By this survey, several reports have been observed on land, and some recommendations are brought there according to the adequate categories of ordering. Among the reports observed on land are: the lack of consistency of the path, the fidelity of the producers to the traditional techniques and the domination of ''Fihavanana'' in relation to the profit,…But the main report is that the path potato is a source of income that can reduce poverty. And in the same perspective, the Malagasy agriculture must pass the subsistence to turn toward the market, while passing by the addition of value added to every link of the path, to succeed to an effective agriculture that should be a real motor of economic growth. So to succeed to it, the producers should pass the traditional techniques. Concerning the general organization of the path potato, a strategic segmentation and a professionalization of the sector would be a new concept for redynamiser and return bearer the path potato.

SOMMAIRE

I - Remerciement II - Liste des annexes III- Liste des tableaux IV - Liste des figures et cartes IV - Liste des abréviations et acronymes

Introduction

I : Méthodologie

1- Matériels

2- Méthodologie générale d’approche utilisée lors de cette étude

II : Résultats et interprétations

1- Environnement de la filière pomme de terre

2- Résultats techniques

3- Résultats économiques

4- Transformation et commercialisation

5- Approche filière

6- Place de la pomme de terre dans l’économie de la région de Vakinankaratra

III : Discussions et Recommandations

1- Discussions

2- Recommandations

Conclusion générale BIBLIOGRAPHIE ANNEXES

REMERCIEMENTS

Je tiens à remercier vivement toutes les personnes qui m’ont épaulé de près ou de loin, tout au long de la préparation et la réalisation de la présente étude, plus particulièrement :

- Monsieur le Professeur Panja RAMANOELINA, Directeur de l’Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques ; - Monsieur le Professeur Sylvain RAMANANARIVO, Chef du Département Agro- Management ; - Madame le Professeur Romaine RAMANANARIVO, Responsable de la Formation Doctorale Département Agro- Management ; - Monsieur le Professeur Jean De Neupomuscène RAKOTOZANDRINY, Directeur Scientifique de la Formation Doctorale Département Agro- Management ; - Nos professeurs et enseignants au Département Agro- Management ; - Monsieur Harison RANDRIARIMANANA, Ex -Ministre de l’Agriculture, Elevage et de la Pêche, actuellement Ministre de l’Economie, du Plan, du secteur Privé et du Commerce ; - Les responsables de la Région Vakinankaratra et ses collaborateurs ; - Docteur Ingénieur Jean Marie RAZAFINDRAJAONA, pour ses conseils et dévouements lors de l’encadrement, qui a consacré une bonne partie de son précieux temps, déjà très chargé à me prodiguer encouragement ; - Ma famille, et particulièrement mes enfants et mon épouse pour leur soutien, encouragement, compréhension, et sacrifice ; - Les collègues à l’UPDR et les personnes ressources, qui m’ont beaucoup aidé à la réalisation de cette étude ; - Les partenaires sur terrain, entre autres : FIFAMANOR, les membres des GPS, les chefs fokontany, les producteurs, les guides,…

Qu’ils y trouvent ma profonde gratitude !

Cordialement Merci !

Andry RAKOTONDRAINIBE

LISTE DES ANNEXES

Annexe I : Généralité sur la pomme de terre (Source : l’Auteur)

Annexe II : Contexte général d’étude (Source : l’Auteur)

Annexe III : Résumé de la politique nationale pomme de terre (Source : MAEP- UPDR)

Annexe IV : Fiche produit : Pomme de terre - Analyse de la demande (Source : BAMEX)

Annexe V : Principaux pays producteurs de pomme de terre (Source : FAO)

Annexe VI : Production de plants de pomme de terre par variété Année 2006 (Source : FIFAMANOR).

Annexe VII : Equivalence calorique (Source : l’Auteur)

Annexe VIII : Seuil prix de vente de pomme de terre de l’année 2005 (en Fmg) (Source : UPDR)

Annexe IX : Localisation des différents bassins de production de pomme de terre (Source : UPDR)

Annexe X : Arrêté interministériel N° 6001/2004 du 25 mars 2004 relatif à l’exportation de Pomme de terre. (Source : Site MAEP)

LISTE DES TABLEAUX

Tableau n°1 : Population d’enquête………………………………………………………………………...7

Tableau n°2 : Les 3 périodes de plantation d’une année ……………………………………………….22

Tableau n°3 : La culture en saison sur tanety ……….……………………………………………….....22

Tableau n°4 : La culture en contre saison sur rizière……………….…….…………..………….……22

Tableau n°5 : La culture de saison intermédiaire……….………..…….………….……………….…..22

Tableau n°6 : Cycles de production des cultures de contre saison pour toutes les principales zones de production ………………………..…….…………...... …… ..23

Tableau n°7 : Différentes opérations pour la culture de pomme de terre de contre saison sur 1 ha de rizière ………..………………………………………………………..……..…….…..24

Tableau n°8 : Différentes opérations pour la culture de pomme de terre de saison sur tanety de 1 ha….26

Tableau n°9 : Les variétés de pomme de terre les plus utilisées dans la région

du Vakinankaratra …………………………………..…………………………………….31 Tableau n°10 : Production et vente de semences en collaboration avec les GPS : 2004- 2006… .33

Tableau n°11 : Coût de production de semence au niveau des GPS à Androkavato, FIFAMANOR..34

Tableau n°12 : Compte d’exploitation de culture de pomme de terre sur une superficie de 1 ha.. .36

Tableau n°13 : Coûts de production d’un Ha de pomme de terre chez CFAMA (Année 2005/2006)……..37

Tableau n°14 : Capacité de stockage de FIFAMANOR en pomme de terre ………………………….39 Tableau n°15 : Comparaison de pomme de terre commercialisée ……………………...……………40 Tableau n°16 : Les évolutions des prix dès la production aux marchés marquent une tendance à la hausse …………….…………………………………………..……..42

Tableau n°17 : Variation saisonnière des prix aux producteurs dans les zones

les plus productrice en 2006 (en ariary)……………………………………………………….. 43

Tableau n°18 : Liste des associations de producteurs de pomme de terre dans le Vakinankaratra .45

Tableau n°19 : Les rendements en pomme de terre des différents types de culture

dans la région de Vakinankaratra …………………………………………..……………49 Tableau n°20 : Différents maillons de la filière pomme de terre ……………………………..….50

Tableau n°21: Forces, faiblesses de la filière pomme de terre dans la région de Vakinankaratra………………………………………………….………………………...52 Tableau n°22: Synthèse technique de la filière pomme de terre de la Région Vakinankaratra ..54

Tableau n°23: Synthèse économique de la filière pomme de terre de la Région Vakinankaratra …………………………………………………………...55

LISTE DES FIGURES

Figure n°1 : Les principaux leviers utilisés pour l’étude technico- économique de la filière pomme de terre de la région de Vakinankaratra …….…………..…….…13

Figure n°2 : Flow sheet des interventions, et étapes obligatoires lors de la réalisation de cette étude ……………………………………………………………………….………..…15.

Figure n°3 : Illustration du cycle de développement de la pomme de terre ………………………...21

LISTE DE CARTE

Carte 1 : La Région de Vakinankaratra …………………………………………………………….….5

Carte 2 : Flux national de la filière pomme de terre ………………………………………...………53

ABREVIATIONS ET ACRONYMES

CAM : Centre d’Accès aux Marchés

CSA : Centre de Service Agricole

CTA : Centre Technique de Coopération Agricole et Rurale

CIP : Centre International de la Pomme de Terre

EPIC : Etablissement Public à Caractère Industriel et Commercial

FIFAMANOR : FIompiana FAmbolena NAlagasy NORveziana (Centre de Développement Rural et de Recherche Appliquée)

FOFIFA : FOibem-pirenena momba ny FIkarohana ampiharina amin’ny Fampandrosoana ny Ambanivohitra (Centre de Recherche Appliquée au développement rural)

GPS : Groupements de Producteurs de Semences

GTDR : Groupe de Travail pour le Développement Régional

INSTAT Institut National de Statistique

LPDR : Lettre de Politique de Développement Rural

MAEP : Ministère de l’Agriculture, de l’élevage et de la Pêche

MAP : Action Plan 2007- 2012

NORAD : Agence Norvégienne de Développement International

ODR : Opérations de Développement Rural

ONG : Organisation Non Gouvernementale

PADR : Plan d’Action de Développement Rural

PNVA : Programme National de Vulgarisation Agricole

PNUD : Programmes des Nations Unies pour le Développement

PS : Paysans Semenciers

ROR : Réseau Observatoires Ruraux

RRI : Initiative à Résultats Rapides

UPDR : Unité de Politique de Développement Rural

1

Introduction De par sa biodiversité, la vocation agricole de Madagascar est évidente, de telle sorte que le secteur primaire constitue la base de son économie. D’où le choix actuel du Ministère de l’Agriculture de l’Elevage et de la Pêche (MAEP) d’adopter la philosophie ‘’produire pour vendre’’ pour augmenter le revenu économique des paysans voulant se développer. De plus, la politique gouvernementale concernant la stratégie de réduction de la pauvreté s’est vue confortée et renforcée par la Vision « Madagascar, naturellement » en Novembre 2004, puis actuellement par le Plan d’Action Madagascar 2007-2012 (MAP) [Présidence de République, 2006].

Mais développer l’économie rurale implique que la recherche soit des moyens efficaces et durables pour améliorer le système de production des paysans malgaches.

La pomme de terre est à la fois une source de revenu et une nourriture de subsistance, à un prix plus ou moins abordable, selon la région, et la saison ; il est constaté également qu’à Madagascar la culture de la pomme de terre est bien établie, et pratiquée dans trois zones de production bien distinctes, à savoir : - les anciens bassins de production : Vakinankaratra, Arivonimamo, Andramasina, ; - les bassins d’extension sur les hautes terres, de Manjakandriana, à Ambatondrazaka vers le nord et d’Ambositra à Ambalavao vers le sud ; - les récentes régions de production sur les zones côtières : Antsiranana, Marovoay, Bekily et Ambovombe.

Cependant, 75% de la production nationale de pomme de terre sont localisées dans la région de Vakinankaratra, région où on observe la plus importante concentration des efforts et des appuis à la filière [MAEP- UPDR, 2002]. D’où par la suite, la raison d’entreprendre cette étude dans la région de Vakinankaratra, qui est une région phare pour le développement tant industriel qu’agricole de Madagascar.

L’objectif général de l’étude est de permettre aux intervenants de la filière pomme de terre malgache, d’avoir de plus amples informations nécessaires permettant d’intervenir pour une meilleure organisation de la filière pomme de terre à Madagascar. Il s’agit d’aider les décideurs politiques, techniques et les acteurs de la filière aux décisions communes à prendre, pour que la filière pomme de terre soit viable, se développe, et influence positivement le PIB national.

2 Les objectifs spécifiques de cette étude peuvent se résumer sur les aspects suivants : - Identifier les principales zones de production dans la Région Vakinankaratra, les types de circuits de commercialisation et les différents acteurs intervenant dans la filière pomme de terre, en appréciant l’importance des volumes produits et écoulés ; - Fournir des informations techniques et économiques de la filière pomme de terre d’amont en aval. Cette étude passe par l’état des lieux, l’identification et l’analyse ; - Orienter les actions d’appui futur aux ruraux malgaches sur le développement de l’activité en tenant compte de l’importance du secteur pour l’économie nationale en premier lieu et pour le micro économie en second lieu ; - Proposer des actions à envisager pour un meilleur développement de la filière pomme de terre malgache (actions d’ordre technique, organisationnel, social, commercial, …).

Dans cette perspective, la première hypothèse est la suivante : il est possible de produire la pomme de terre à grande échelle, de satisfaire en premier lieu la demande locale et par la suite le marché régional et de professionnaliser les acteurs de la filière. Et comme seconde hypothèse, la filière pomme de terre est une filière économiquement porteuse dans la Région de Vakinankaratra, moyennant une restructuration.

La dimension technique de la filière pomme de terre a été privilégiée pour permettre une analyse d’intégration des acteurs pour favoriser les techniques nouvelles, qui vont améliorer le rendement afin de changer le contexte micro et macro économique de la grande île.

Les résultats attendus de cette étude effectuée dans la région de Vakinankaratra sont : Résultat attendu 1 : Des références sur l’évolution et la dynamique de la filière pomme de terre seront obtenues, et les données et les informations disponibles sont répertoriées, pour permettre de cerner le contexte de la filière. Ce résultat attendu 1 peut s’obtenir par des entretiens avec des personnes ressources ayant une bonne connaissance de l’environnement économique, social, technique ou institutionnel de la filière. Résultat attendu 2 : Le contexte général de la filière sera cerné et tout les acquis concernant la filière pomme de terre sont capitalisés. En effet, pour ce résultat attendu 2, l’approche ‘’qualitative’’ va apporter des informations qui auront permis de comprendre les stratégies des agents de la filière, leurs motivations, liens et contraintes et celle-ci va être complétée par une approche ‘’quantitative’’ qui va apporter davantage d’indications sur les flux et les coûts.

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Dans cet ouvrage, la méthodologie est axée essentiellement sur l’étude de la filière pomme de terre dans la Région de Vakinankaratra, en analysant chaque segment de la filière pomme de terre tout en considérant les limites de l’analyse, en commençant par l’exploitation et l’analyse des documents déjà existant. Une des méthodologies de base est l’approche participative qui est un segment du Méthode d'Analyse Rapide et de Planification Participative (MARP) vu que l’approche est surtout basée sur le constat sur terrain.

Les résultats mettent en exergue les informations essentielles obtenues de l’étude technico- économique de la filière pomme de terre dans la Région de Vakinankaratra, en commençant par l’historique de la filière depuis la relance de la filière pomme de terre par le département ministériel responsable, plus tard suivi de la mise en œuvre de 3P (Partenariat Public- Privé) et des différents appuis de l’Etat entant que facilitateur. Néanmoins, des différentes interprétations suivent les résultats obtenus, pour permettre une analyse approfondie afin d’aboutir à une étude efficace.

Les recommandations portent essentiellement sur la professionnalisation de la filière pour que la filière pomme de terre soit viable. Les recommandations touchent tous les secteurs des activités susceptibles d’améliorer l’ensemble de la filière. Par ailleurs, afin de contribuer effectivement à la rentabilité de la filière, les recommandations citées dans cet ouvrage devraient être dynamiques et évolutives selon le contexte.

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I : Méthodologie

1 – Matériels 1.1- Zones d’enquête La zone d’étude concernant cette étude menée de Septembre à Novembre 2006, concernant l’étude technico économique de la filière pomme de terre dans la région de Vakinankaratra, se délimite d’abord sur les zones principales d’activités agricole se spécialisant dans la culture de la pomme de terre et de grande production, qui surtout sont concentrées dans les localités ou communes suivantes : • la zone de Soanindrariny - , Tsarahonenana-Sahanivotry, Tanambao (partie orientale du Vakinankaratra) ; • la zone d' II, , Mandriankeniheny- Befaritra (partie méridionale du Vakinankaratra), Androkavato, , Alakamisy- Ambohitsokona, Ambohibary-, (partie centrale du Vakinankaratra).

Par cette étude, on a constaté que la pomme de terre étant une culture habituelle dans cette région, elle est présente dans presque toute l’étendue de la région de Vakinankaratra ; dès lors on a étendu l’étude sur les zones suivantes : Ambatolampy, , , .

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Carte n°1 : La Région de Vakinankaratra

Source :UPDR (2003)

6 1.2- Population d’enquête Une visite de courtoisie chez le Chef de Région, et de son Directeur du Développement de la Région a été réalisée, et dans la même perspective le Directeur Régional du Développement Rural, représentant le MAEP dans la Région du Vakinankaratra, le chargé de Suivi- Evaluation du FIFAMANOR, et les maires ou les adjoints de certaines mairies ont été également visités avant de procéder à une réelle descente sur terrain.

La population d’enquête concernant cette étude est basée principalement sur les producteurs des zones pré- citées ultérieurement. Pour permettre un large résultat permettant de mettre en œuvre les méthodologies qu’on a prévu d’appliquer, les techniciens de la DRDR Vakinankaratra et du FIFAMANOR, les personnes ressources de la région, les membres des GPS regroupés en associations et les acteurs de la filière ont été également considérés.

Concernant les membres des GPS rencontrés, on a constaté que sous l’impulsion de FIFAMANOR et des appuis techniques de la DRDR par la CirAgri Vakinankaratra, des Groupements de Paysans Semenciers (GPS) de Tsarahonenana (zone de Soanindrariny) et d’Androkavato (Antsirabe II) se sont émergés du groupe par leur réputation de producteurs de semences commercialisées dans et/ou hors du Vakinankaratra.

Une soixantaine de ménage sélectionnée par zone d’enquête constitue la population d’enquête représentant les producteurs dans cette étude. Les classements des zones d’enquête sont selon l’obtention complète des résultats.

7 Tableau n° 1: Population d’enquête Zone d’enquête Nombre de ménage visité 1- Tsarahonenana - Soanindrariny 8 2- Sahanivotry - Ambohimiarivo 12 3- Tanambao 9 4- Manandona 11 5- Mandriankeniheny - Befaritra 8 6- Androkavato, Ambano 10 7- Alakamisy - Ambohitsokona 7 8- Ambohibary, Mandrosohasina, Belazao 10 75 Total

Source : L’Auteur

2 – Méthodologie générale d’approche utilisée lors de cette étude Vu le thème de l’étude, les recherches et les interventions pour aboutir à un bon résultat doivent être précises, donc nécessitent des moyens plus importants. Mais puisqu’on est limité par les moyens et le temps, il est nécessaire de préciser que, d’une façon générale, la logique de cette étude conduit à aller dans la profondeur même de la filière, en étudiant chaque segment des filières et sous- filière existant concernant la pomme de terre ; Mais puisque les limites ne permettent pas une recherche plus approfondie, c’est en cela qu’on va essayer de citer les différentes étapes obligatoires pour aboutir à une étude légère, mais prenant en compte les aléas de la filière pomme de terre de la région Vakinankaratra. La démarche effectuée se basait surtout sur une approche participative qui est un segment du MARP et d’un maillon d’une étude de filière, en passant par les étapes obligatoires permettant de limiter les activités sur terrain par les connaissances au préalable de l’environnement concernant l’étude, c'est-à-dire par la recherche bibliographique approfondie, suivi d’échantillonnage, et de condenser et de traiter convenablement les résultats obtenus des enquêtes sur terrain par le biais du logiciel Word Mapper pro.

2.1- Recherche bibliographique approfondie En amont de l’intervention donc, une collecte d’informations bibliographiques est nécessaire et importante pour capitaliser les informations et les études déjà réalisées auparavant. Cela va permettre de répertorier les données et informations disponibles qui vont aider à cerner le contexte de la filière et de préparer les fiches d’enquête, qu’on va essayer de limiter vu qu’on adopte une partie de

8 la méthodologie MARP, qui se base par une approche participative. Cette intervention va permettre en même temps d’obtenir des références sur l’évolution et la dynamique même de la filière pomme de terre. A ce stade, une série d’entretiens avec des personnes ressources ayant une bonne connaissance de l’environnement économique, social, technique ou institutionnel de la filière sera également réalisée.

Les observations sur terrain dans la région Vakinankaratra, suivi des entretiens qui ont été également privilégiés vont permettre de capitaliser tout les acquis concernant la filière pomme de terre. Mais en réalité, l’étude se basait en amont par une capitalisation des informations grâce à un ‘’desk research’’ approfondi, qui contribue à mieux cerner le contexte de la filière et de préparer les enquêtes sur terrain mise en aval de l’intervention.

2.2- Echantillonnage L’échantillonnage consiste à collecter des données bien définies, pour pouvoir les exploitées ultérieurement. En cela, des données ont été collectées auprès de dizaines de ménages, par rapport à chaque zone de production répartis sur des sites préétablis selon les zones les plus productives de la région de Vakinankaratra. La pratique utilisée est l'échantillonnage aléatoire simple et non stratifiée.

Relatif à cette étude, on a privilégié également les approches qualitative et quantitative qui vont être exploitées pour obtenir le maximum de données possibles.

En effet, l’approche qualitative a apporté des informations qui auront permis de comprendre les stratégies des agents de la filière, leurs motivations, liens et contraintes face à cette idée d’étude concernant la filière pomme de terre et celle-ci a été complétée par une approche quantitative qui a apporté davantage d’indications sur les flux et les coûts.

Toutefois, il faut préciser que les limites de véracité des données sur terrain sont basées sur la non utilisation de comptabilité sur papier des producteurs, car les chiffres sont basés sur des estimations avancées par les producteurs de faible niveau d’instruction, qui ne tiennent pas des livres de compte. Et concernant les données sur la commercialisation et la consommation, les données sont extrapolées à partir des informations supplémentaires recueillies, mais des chiffres provenant des institutions officielles comme l’INSTAT, MAEP(DSI et UPDR), FAO sont prises en considération .

9 2.3- Analyse de filière L’analyse de filière utilisée lors de cette étude consiste à analyser certain segments à partir de la production de la pomme de terre, au niveau des paysans ou des exploitations agricoles, puis de suivre le produit au travers des divers circuits pour aboutir aux marchés et à la consommation. [CIRAD- GRET (2004)]

L’étude se réalise aussi également par l’analyse d’une suite d’opérations, d’agents intervenant dans la filière et d’échange qui implique des flux physiques et leur contrepartie monétaire et les comportements des agents- acteurs guidés par leurs instincts d’intérêt économique et d’autre ordre. [Sen A. (1983)]

Et concernant l’analyse de flux dans cette étude, il semble indiqué de partir de la production au niveau des paysans ou des exploitations agricoles, puis de suivre le produit à travers des divers circuits de commercialisation et des divers stades de transformation si cela existe pour le cas de la pomme de terre à Madagascar, pour aboutir aux marchés et à la consommation, sans oublier la partie en amont concernant les fournisseurs d’intrants, de semences et de services qui concourent à la production. [CIRAD- GRET (2004)]

Comme annoncé au début de cette partie concernant la méthodologie, on a essayé de limiter les investigations nécessaires, tout en essayant de garder la pertinence et de garder les principaux objectifs de l’étude.

2.3.1 – Pratiques utilisées selon les différentes composantes

Tout d’abord, il est indispensable d’essayer de définir ce que c’est une filière. On peut donc définir une filière comme l'ensemble des interventions du processus de production à la consommation. Selon les cas, une filière va réunir la recherche, la production, une transformation, des activités de négoce pour définir la mise en circulation et vente des produits, pour finir à la consommation.

Plus précisément la filière de production c’est l’ensemble des agents économiques qui contribuent directement à la production, puis à la transformation et à l’acheminement jusqu’au marché de réalisation d’un même produit agricole. La filière retrace donc la succession des opérations qui, partant en amont d’une matière première ou d’un produit intermédiaire et aboutit en aval, après plusieurs stades de transformation/ valorisation à un ou plusieurs produits finis au niveau du consommateur.

10 Dans les mêmes contextes, l'analyse technico- économique de filière, c'est l'analyse de l'organisation, à la fois sur un plan linéaire et complémentaire du système, tout d’abord de technique et ensuite économique d'un produit ou d'un groupe de produits. C'est l'analyse de la succession d'actions menées par des acteurs pour produire, transformer, vendre et consommer un produit. Ce produit peut être indifféremment agricole, industriel ou autres.

Ces actions, menées successivement, parallèlement ou complémentairement, peuvent se découper en grands ensembles ou systèmes comme: la production, la transformation, la commercialisation, la consommation. Chacun de ces ensembles englobe une série d'actions plus ou moins importantes qui permettent de passer d'un ensemble à l'autre, dans une suite logique d'interventions; on parle ainsi d'actions situées à l'amont ou à l'aval de la filière. Ces ensembles peuvent, eux-mêmes, se décomposer en sous-ensembles.

En cela, on peut avancer que l'étude menée présentement est une analyse de certain maillon du système généré par un produit qui est la pomme de terre. C'est une étude non exhaustive de ceux qui interviennent dans la filière, de leur environnement, des actions qui sont menées et des mécanismes qui ont abouti à de telles actions.

2.3.2- Analyse technico- économique de filière penchant sur le concept de chaînes de valeur

Il faudrait préciser pour cette approche que plusieurs méthodologies ont été développées pour analyser les chaînes de valeur globale. Elles font partie de l’abondante littérature traitant d’une manière générale des chaînes de valeur.

La chaîne de valeur décrit l’ensemble des activités nécessaires pour mener un produit ou un service de sa conception, à travers différentes phases de production impliquant une succession de transformations physiques et d’utilisations de divers services, à sa distribution aux consommateurs finaux. La production, en tant que telle, est seulement l’une des étapes permettant de créer de la valeur ajoutée, qu’on peut dire que ce concept est presque ignoré par les différents acteurs de la filière pomme de terre. Il y a un ensemble d’activités dans la chaîne, toutes liées les unes aux autres.

11 L’intérêt de cette approche est de décomposer l’activité des agents en séquences d’opérations élémentaires et d’identifier les sources d’avantages concurrentiels potentiels. Ces principales sources apparaissent en comparant la chaîne de valeur d’un tel agent avec les chaînes de valeur des concurrents, lorsque cela est possible.

Il faudrait préciser que l’approche filière a été développée comme un outil neutre d’analyse mettant en évidence l’existence de circuits de distribution pour les biens agricoles. Cette approche a ainsi permis de montrer la manière dont les politiques publiques, les investissements et les institutions influent sur les systèmes locaux de production. Elle consiste donc à analyser quantitativement les flux de marchandise, les prix et la valeur ajoutée, tout au long de la filière, en utilisant les comptes de chaque agent.

12 2.3.3 - Les résultats attendus par rapport à l’analyse technico-économique de filière

Cette intervention permet de connaître d'une manière approfondie, les tenants et les aboutissants de tout l'environnement d'un produit. Elle permet de mettre en évidence:

• les acteurs qui interviennent d'une manière directe ou indirecte dans le système;

• les points forts et les points faibles du système et, à partir de là, d'établir précisément les politiques et les actions à mener pour renforcer les aspects positifs et faire disparaître les contraintes;

• la progression des coûts, action par action afin de déterminer la formation du prix final. A partir de là, elle permet une analyse comptable du système et un calcul de la rentabilité. C'est un outil de bilan financier global et/ou partiel d'un produit.

• les synergies, les effets externes, les relations de coopération et/ou d'influence ainsi que les noeuds stratégiques dont la maîtrise assure la domination par certains agents;

• les goulets d'étranglement et les liaisons intersectorielles;

• le degré de concurrence et de transparence des différents niveaux d'échanges;

Mais en cela, il est important de mettre en exergue que l'étude de filière en générale n'est pas uniquement économique, au sens strict du mot, ou comptable. Elle est aussi sociologique, géographique, politique et technique. [SIMON H. (1957)]

Beaucoup de facteurs interviennent sur la vie d'un produit, de sa phase initiale de production à sa phase terminale de consommation, c’est en cela qu’on va focaliser notre étude sur une étude plutôt technico- économique d’une filière, si n’est que quelques maillons de la filière.

2.3.4 - Les principaux leviers de la filière pomme de terre de la région de Vakinankaratra

Suite à l’analyse technico- économique entreprise et suite au traitement par Word Mapper Pro, on a obtenu les principaux leviers présentés en figure ci- dessous. Il est à préciser que les principaux leviers présentés ci- dessous ne sont pas exhaustifs, mais reflètent les propos qui ont été recueillît sur terrain, et les méthodes d’approche utilisées.

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Etude des segments de la filière pomme Le degré de de terre Les goulets concurrence et d'étrangleme de nt et les transparence liaisons de gestion inter sector

Les Approches synergies et qualitative et les effets quantitative externes Etude de la filière pomme de terre, dans la région de Vakinankaratra Les acteurs directs et Desk research indirects approfondi

Les points Discussions forts et les avec les points faibles personnes Etudes des flux du système ressources et les évolutions des coûts

Figure n° 1 : Les principaux leviers utilisés pour l’étude technico- économique de la filière pomme de terre de la région de Vakinankaratra

Source: L’Auteur

14 2.4- Méthode d'Analyse Rapide et de Planification Participative (MARP) Concernant cette quatrième méthode utilisée, il s’agit d’une méthode de recherche participative et d’un outil d’apprentissage qui rempli le vide laissé par les méthodes de recherche traditionnelles, qui ne permettent pas de mieux comprendre la réalité rurale. Cette méthode se trouve entre la recherche formelle coûteuse et longue et la recherche informelle trop courte pour donner de résultats fiables et qualifiés de « tourisme rural ».

La MARP est un ensemble d'approches et d'outils, utilisés pour permettre aux populations rurales et urbaines de présenter leurs connaissances sur leur situation et leur condition de vie. Il est important de préciser que cette technique établit un processus de communication plus proche et plus révélateur que les questionnaires .[RAZAFINDRAJAONA JM. (2006)]

Les bases fondamentales considérées lors de cette approche sont :

• Les processus d’apprentissage « en temps réel » : L’analyse est faite durant la recherche et non après.

• Le savoir local est ce qui reste, non l’interprétation de l’enquêteur.

• C’est une approche dynamique et flexible. Les outils et les techniques varient selon la situation.

• L’écoute et l’interaction avec la communauté sont à l’ordre du jour.

• Les personnes de la communauté étudiée sont les partenaires de la recherche et non les objets à étudier.

2.5- Traitement par Word Mapper Pro et Excel 2003 Le Word Mapper Pro est un logiciel de traitement et de statistiques des mots signifiants avancés par les gens rencontrés lors de l’entretien au moment de la descente sur terrain dans la région du Vakinankaratra. Le Word Mapper Pro développé par Grimmer Soft, est utilisé ici pour exploiter et traiter les résultats obtenus lors de l’utilisation de la précédente méthode d’approche participative qui est le MARP.

Le Word Mapper Pro recherche les moyens de rendre toujours plus parlantes les données lors du traitement. Pour cette étude, le Word Mapper Pro permet donc d'identifier les concepts clés contenus dans les textes, d'analyser les relations complexes qu'ils ont entre eux et de naviguer sur des cartes pour découvrir les thèmes qui nous intéressent.

15 Word Mapper Pro est utilisé ici pour extraire l'essentiel de l'information non- structurée, car il permet d'identifier les évolutions les plus fines de l'information dans le temps et de traiter d'important volume de données, car les thèmes sont classés par ordre d'importance décroissante et le logiciel permet l'élaboration de résumés et d’en sortir les thèmes clés. [RAMANANARIVO S. (2006)]

On a également utilisé l’Excel 2003 pour condenser les données en vrac qu’on a obtenu lors des descentes sur terrain. Les différentes étapes et méthode d’intervention sont présentées ci-dessous sous forme de flow sheet.

Présentation et Publication

Rédaction Compilation et Interprétation et exploitation discussion

Traitement des informations par Word Résultats Mapper Pro et Excel bruts

Collecte de données, Analyse du système Desk Research Sondage participatif social, technique, approfondi sur terrain économique, politique (Résultats bruts ) bassée sur un modèle

Hypothèse de Faits, Problèmes, recherche Constat

Sélection du thème

Etude technico- économique de la filière pomme de terre dans la Région de Vakinankaratra

Figure n° 2 : Flow sheet des interventions, et étapes obligatoires lors de la réalisation de cette étude.

Source : L’Auteur (2007)

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II : Résultats et Interprétations

1 - Environnement de la filière pomme de terre

1.1 – Environnement institutionnel de la filière

Dans les années 90, le Ministère de l’agriculture recommande la culture de pomme de terre pour être une culture nécessitant une intensification prioritaire. Suite à cette recommandation, le développement spatial de la culture de pomme de terre s'est rapidement étendu dans toutes les zones des hautes terres à travers divers organismes de développement rural comme l’ODR, le PNVA, SAHA- Inter coopération, FDP, en collaboration avec FIFAMANOR, voire vers les zones côtières, en partenariat avec des projets et ONG d’envergure nationale et régionale. [MAEP-UPDR 2002]

Et suite à la mise en œuvre de la politique 3P, depuis l’avènement du président Ravalomanana au pouvoir, les collaborations avec les autres institutions ou projets interviennent et se développent par les appuis au développement de la pomme de terre entre autres. On peut citer : SAF/FJKM, FAFAFI, FERT, CRS, LDI, Conservation Internationale/ANGAP (Marovoay, Ambanja), PISA/GTZ, PHBM (région d’Androy), IDEA, ADA, etc. Et cette intervention de l’Etat aboutit à la politique actuelle concernant la filière pomme de terre qui vise le développement de la filière même, c'est-à-dire de la recherche et production à la consommation, en passant par la valorisation post récolte ainsi que tous les aspects organisationnels et institutionnels.

1.2- Appui Lors de la descente sur terrain, et confirmé par les entretiens avec les hauts responsable de la région Vakinankaratra, on a compris que la région de Vakinankaratra se caractérise par la présence de nombreuses structures d’appuis pour le développement rural, en commençant par la structure décentralisée du MAEP, actuellement représentée par la Direction Régionale du Développement Rural (DRDR) et la station de recherche et de multiplication variétale de FIFAMANOR. Ce contexte facilite l’adoption par les producteurs de nouvelles variétés plus performantes et plus productives.

17 FIFAMANOR a de plus installé plusieurs Groupe de Producteurs de Semences (GPS) qui incitent les producteurs à se regrouper en association pour la production et la distribution de semences même dans les zones les plus reculées de la Région de Vakinankaratra ou des autres régions.

De plus, différents organismes d’appui technique existent déjà dans la région de Vakinankaratra entre autres le FOFIFA, les différents Projets- Programmes et ONG, …

D’ailleurs, naguère FIFAMANOR, et la CirAgri de Vakinankaratra ont collaboré pour la construction des chambres de stockage de pomme de terre à ventilation naturelle dans la région de Vakinankaratra qui sont gérées par les GPS. [FIFAMANOR (2006)]

1.2.1 – Le FIFAMANOR

Centre de Développement Rural et de Recherche appliquée, le FIFAMANOR œuvre dans l’encadrement des producteurs de la région d’Antsirabe depuis 1972.

Ses activités portent essentiellement sur la recherche variétale, la multiplication et la diffusion des semences, la vulgarisation de techniques culturales et de conservation.

Le FIFAMANOR est la seule institution habilitée à introduire des semences. Il travaille en étroite collaboration avec le FOFIFA et les GPS.

La promotion de la culture de pomme de terre est assurée par la FIFAMANOR depuis 1972 tant sur la production de semence qu'en vulgarisation. [FIFAMANOR (2006)]

1.2.2 - Le FOFIFA

Centre de recherche, il travaille sur les problématiques phytosanitaires et sur la complémentarité riz- pomme de terre sur les rizières. Et dernièrement, il étudie en collaboration avec le MAEP, et le FAO la substitution de NPK par le DAP.

1.2.3 - Les PP- ONG

Des projets-programmes et ONG de couverture nationale interviennent souvent pour le développement : SAF/FJKM, FAFAFI, CARE, FERT, LDI CARE, SAHA, Conservation international/Angap, …

Ils interviennent dans l’appui à la diffusion et à la multiplication des variétés produites localement par FIFAMANOR . [MAEP- UPDR (2003)]

18 1.2.4 - Les GPS

Les Groupements des Paysans Semenciers, organisés en fédération dans la région du Vakinankaratra, ils commencent à explorer le marché des semences au niveau national avec FIFAMANOR. Pour le moment, seule la production des semences est organisée au sein des GPS.

1.2.5- Projet à terme et non renouvelé

Un des projets arrivés a son terme et non renouvelé par les bailleurs, malgré ses actions positives est le Projet d’appui au programme de vulgarisation agricole (PNVA), dont parmi ses objectifs étaient d’augmenter la productivité agricole et le revenu des paysans dans le respect de l’environnement. Un volet de ce projet est l’appui et la redynamisation de la filière semence, pour cela 154 groupements paysans semenciers ont été mis en place en 1999, et 181 en 2000 ;

Le PNVA a enregistré pour la pomme de terre : une augmentation de rendement de 6,10 à 8,30 t/ha par rapport à la pratique paysanne. Malheureusement les actions entreprises par ce projet sont parties avec le projet. D’où, la nécessité de la pérennisation des actions des projets, par une bonne gestion des ressources, et des contrôles et suivi mieux structurés. [MAEP- UPDR (2003)]

2.- Résultats techniques

2.1- Evolution et dynamique du produit pomme de terre à Madagascar

Dans le début des années 70 où il n’existait pas encore les structures comme le FIFAMANOR, la production avoisinait le 1 à 4 tonnes par hectares, alors qu’actuellement dans les exploitations appuyées techniquement par le FIFAMANOR, la DRDR de Vakinankaratra et la DDR de la Région, le rendement avoisine de 15 à 20 tonnes à l’hectare.

Cette évolution est le résultat à moyen et à long terme de plusieurs années de recherche, d’amélioration des systèmes de production, de vulgarisation des innovations et de la présence plus ou moins permanente des techniciens du MAEP, et également des appuis des autres structures d’appui citées auparavant. Prochainement, l’appui technique du MAEP sera assuré et transféré par le service payant appelé CSA, qui sera présent dans tous les districts .

On a constaté aussi que concernant le marché régional de la pomme de terre malgache , pour l'instant, l'exportation est encore limitée avec les îles des Comores et Maurice , et avec un prix non attirant et motivant pour les producteurs, par contre les exportateurs arrivent à trouver leur compte, mais avec une marge très limitée .

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De 1975 à 2004, la pomme de terre de Madagascar a connu une évolution spectaculaire de la production passant de 121 000 à 325 000 tonnes avec une production actuelle (2006) autour de 500 000 tonnes. Pourtant, la technologie de transformation de même que pour les techniques culturales de la pomme de terre restent encore très peu développées. Alors qu’avec un accroissement annuel de la population voisinant 3%, il importe de rechercher un accroissement rapide de la production, nettement supérieur dans tous les cas, au moins à 3% par an, pour une production de subsistance à court terme. Ceci sera d’autant plus facile que le développement de l’agriculture bénéficiera du développement de l’agro industrie et des débouchés qu’elle offrira, que les réseaux routiers et pistes seront plus étendus , et que le cadre institutionnel et international sera plus favorable. [BAARVELD (2004)]

2.2- Appréciations de la fertilisation utilisée par les producteurs Et matière d’utilisation d’intrant qui est un des facteurs de développement de production, par le biais de l’augmentation de rendement, en faisant confiance à leur expérience acquise, les producteurs de pomme de terre de la région de Vakinankaratra utilisent différents types de fertilisants autres que l’engrais chimique NPK auparavant fortement conseiller par les techniciens, et actuellement changé en DAP diammonium phosphate qui serait moins coûteux , mais plus efficace et abondant donc plus accessible dans le marché local. [MAEP- UPDR (2002), FIFAMANOR (2006)]

Au lieu de se focaliser à ces engrais chimiques, les producteurs de la région de Vakinankaratra préfèrent utiliser les produits plus simple et bien sur très accessible à moindre coût comme le compost, la dolomie, et le ‘’doro kely’’ qui consiste à incinérer des fumiers organiques avant la plantation. Quant à l’utilisation des produits phytosanitaires, le dithane est le plus utilisé par les producteurs à une dose variant et en dessous de la norme demandée 3 kg/ha.

2.3- Différents cycles culturaux de la pomme de terre de Vakinankaratra

La culture de pomme de terre se faisait traditionnellement pendant la saison pluviale de septembre à mars. La culture de contre saison de la pomme de terre se pratique en avril – août, en moyenne et basse altitudes, et de juillet à septembre en haute altitude.

Et actuellement trois saisons de culture sont développées par les producteurs de la région de Vakinankaratra. La plantation durant la saison pluviale s’étend de septembre à décembre , celle de la saison intermédiaire de janvier à mars et celle de la contre saison d’ avril à août . Si la période de

20 plantation à Ambatolampy couvre 10 mois, de mi-mai à mi-mars de l’année suivante, la période creuse à Antsirabe est le mois de décembre. Cette pratique culturale se présente comme un moyen de sécurisation alimentaire en période de soudure mais aussi de valorisation des rizières.

Culture essentiellement d’altitude la pomme de terre peut pourtant s’adapter à différents types de sol, et se pratiquer sur différentes saisons de culture et dans différentes zones une fois la technique culturale maîtrisée .[Denowe, Wend (2006)]

21 2.3.1- Illustration du cycle de développement de la pomme de terre

Le cycle de la pomme de terre est très court de trois à quatre mois, et comporte 9 principaux stades de développement, depuis le semis jusqu'à la destruction de l'appareil végétatif. La plante se caractérise par un système racinaire superficiel qui doit être compensé par une bonne fertilisation. [Denowe (2006), Warner (2006)]

   1 - Semis 2 - Pré-levée 3 - Levée Plant présentant une pousse 2 jours 70% de levée avant l'émergence 20 à 30 jours

   4 - Emergence complète 5 - Début de formation 6 - Suite de la formation 30 à 40 jours du tubercule du tubercule 50 à 60 jours 70 à 90 jours

  ] 7 - Fin de la formation 8 - Maturité 9 - Destruction de du tubercule Sénescence l'appareil végétatif 85 à 120 jours 85 à 130 jours 85 à 130 jours

Figure n° 3 : Illustration du cycle de développement de la pomme de terre

Source : L’Auteur (2007)

22 Pour le cas de la région de Vakinankaratra, le calendrier cultural de la pomme de terre peut se résumé en 3 périodes de plantation par an.

Tableau n°2 : Les 3 périodes de plantation d’une année

Période Plantation Régions Saison pluviale Octobre à décembre Toutes régions Saison intermédiaire Janvier - Février Hauts Plateaux Contre saison Mai – Juin/Juillet Toutes régions Source : L’Auteur (Nov. 2006)

2.3.2- Synthèse des différentes saisons culturale de pomme de terre de Vakinankaratra

Tableau n°3: La culture en saison sur tanety

Travaux Janv Fev Mars Avril Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Déc Labour 1 Labour 2 Transport de fumier, trouaison, plantation Buttage et traiteme nt Récolte Source : L’Auteur (Nov. 2006)

Tableau n°4 : La culture en contre saison sur rizière

Travaux Janv Fev Mars Avril Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Déc Drainage Labour Emottage Tra nsport fumier, trouaison, plantation Traitement Phyto 1 Traitement Phyto 2 Buttage Récolte Source : L’Auteur (Nov. 2006)

Tableau n°5 : La culture de saison intermédiaire

Travaux Janv Fev Mars Avril Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Déc Raclage d’herbes Transport de fumier, trouaison, plantation Récolte Source : L’Auteur(Nov. 2006)

23 2.3.3- Développement de la culture de contre saison très marqué dans toutes les zones

Le développement de la culture de contre saison entraîne une valorisation des rizières en améliorant le rendement en riz et tout en facilitant les travaux de préparation rizicole. La part de la production de contre saison est toujours plus importante dans toutes les zones d’étude sauf pour Faratsiho. A partir des enquêtes sur terrain, cette part varie de 40 % à Antsirabe, 60% à Antanifotsy. Par ailleurs, 75% des exploitants dans la région de Faratsiho pratiquent la culture de contre saison en 2000, s’ils n’étaient que 25% en 1985, autrement dit une évolution de 50% sur 15 ans. On peut dire que la vulgarisation est toutefois une réussite, malgré le long moment d’attente de réaction de la part des producteurs.

Tableau n°6 : Cycles de production des cultures de contre saison pour toutes les principales zones de production REGIONS Janv Fév Mars Avril Mai Juin Juillet Août Sept Oct Nov Déc Ambatolampy +++++++++++++ ======Ambositra +++++++++++++ ======+++++++++++++++++ ======Andramasina ++++++++++ ======Antanifotsy ++++++++++++++++++ ======++++++++++++++++++++ ======Antsirabe ++++++++++++ ======Arivonimamo ++++++++++++++ ======++++++++++++++++ ======Betafo +++++++++++ ======Faratsiho ===== ++++++++++ ===== Manjakandriana ++++++++++++ ======

+++ : période de plantation === : période de récolte Source : MAEP- UPDR (2002)

Ce développement de la culture de contre saison entraîne d’une part une augmentation de la production, permettant une meilleure sécurisation alimentaire, surtout en période de la préparation de la campagne rizicole et d’autre part une augmentation de la production du riz et une sécurisation financière en faveur des petits producteurs. Et en plus de cette acquisition de technique, il faudrait par la suite apprendre à ces producteurs une meilleure façon de gérer leur finance, car on a constaté qu’une notion de gestion améliorera leur vie économique et sociale quotidienne, au technicien donc de voir le moyen d’inculquer cette notion de gestion pour que la pauvreté dans le milieu rural diminue.

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Tableau n°7 : Différentes opérations pour la culture de pomme de terre de contre saison sur 1 ha de rizière

Opérations Personnes affectées Nombre de jour d’intervention pour contre saison (H/J) Préparation du sol, par drainage Membre de la famille ou journalier 7 de la rizière payé par le producteur à 1.500 ariary/ (avec drainage) Labour jour 7 Emottage (morcelage des mottes 3 de terre) Transport d’engrais ou fumier 1 organique selon la pratique Plantation des tubercules 5 Traitement phytosanitaire, 3 traitement préventif des maladies fongiques par dithan e, contre le mildiou, la galle, … Buttage, pour favoriser la 5 x 2 croissance des tubercules Récolte qui se fait après 3 à 4 8 mois après la plantation Triage et calibrage 3 Transport vers le stockage 0,5 Stockage - Source : Entretiens avec les producteurs(Nov. 2006)

Pour la culture de contre saison d’un cycle généralement de 3 mois, cette pratique est surtout visible dans les parties producteur de riz de la région de Vakinankaratra, entre autres dans la partie Est d’Ambatolampy, comme Antsapandrano, Ambodifarihy, Tsinjoarivo,…La récolte se fait généralement à partir du mois de Juillet, c'est-à-dire en plein période de vacance scolaire. Mais cette période peut s’étaler jusqu’ à la fin de l’année pour prévoir la période de soudure (Décembre), et préparer la prochaine saison culturale du riz.

Il faudrait préciser également que pour la culture de pomme de terre sur rizière, techniquement et pratiquement la pomme de terre est associée à d’autres cultures comme celles du haricot, donc plus rentable pour les producteurs.

Et pour compléter le cycle annuel de production de pomme de terre, les producteurs de la région de Vakinankaratra pratiquent la culture de saison intermédiaire qui se fait surtout entre la culture de

25 saison et celle de contre- saison, pour être récoltée d’avril à juin, période à la quelle la pomme de terre se vend à prix supérieur par rapport aux autres saisons. Malheureusement, cette dernière pratique ne peut se faire que dans une certaines zones seulement de la région de Vakinankaratra, par exemple dans l’Ankaratra.

2.3.4- Différentes activités nécessaires pour la production de pomme de terre selon la pratique Dans la région de Vakinankaratra qui pratique plusieurs types de culture de pomme de terre pour pouvoir assurer la production pendant toute l’année, les cas tangibles et vus sur terrain sont la culture de saison sur tanety, et la culture de contre saison sur rizière, des pratiques devenus complémentaire après la crise du riz qui se sont produites à plusieurs fois.

La culture sur tanety se pratique généralement du mois de septembre à janvier. La récolte pourrait s’effectuer de janvier à mars selon les producteurs, et selon les dépenses effectués durant la fête de nouvelle an, ou le ‘’famadihana’’. Pour cette pratique, le cycle est plus long (4 à 5 mois) par rapport au culture de contre- saison.

Du point de vue des sols, de la partie Nord de la région jusqu'à la limite sud de , en passant par Befaritra- Mandriankeniheny, les sols des tanety sont du type andosols formés sur roches volcaniques alors que dans la partie Est et Sud-Est, d' au nord jusqu'à Manandona- Sahanivotry au sud, les sols sont du type ferrallitique, formés sur roches cristallines. Pour les rizières, les sols cultivés en pomme de terre appartiennent au groupe des sols hydromorphes minéraux.

26 Tableau n°8: Différentes opérations pour la culture de pomme de terre de saison sur tanety de 1 ha

Opérations Personnes affectées Nombre de jour d’intervention de saison sur tanety (H/J) Préparation du sol, piquetage du Membre de la famille ou journalier 7 terrain à labourer payé par le producteur à 1.500 ariary/ Labour jour 7 Désherbages 2 x 2 Incinération d’herbes 1 x 2 Transport d’engrais ou fumier 1 organique selon la pratique Plantation des tubercules 5 Traitement phytosanitaire, 3 traitement préventif des maladies fongiques par dithane Buttage, pour favoriser la 5 x 2 croissance des tubercules Récolte qui se fait après 3 à 4 8 mois après la plantation Triage et calibrage 3 Transport vers le stockage 0,5 Stockage - Source : Entretiens avec les producteurs (Nov. 2006)

2.4 - Techniques culturales

Pour la région de Vakinankaratra, les pratiques culturales sont encore traditionnelles : plantation par trouaison, utilisation de semences auto produites par les producteurs eux même et souvent proviennent des pommes de terre de mauvaise qualité non présentable sur les étalages, faible suivi d’entretien de la culture pluviale, et aucune mécanisation.

Les nouvelles techniques sont difficiles à faire adopter : les exploitants hésitent à investir par crainte d’éventuelles chutes de production dues à des facteurs non maîtrisés.

La culture améliorée et intensive n’est ainsi pratiquée que dans des zones avoisinant des services d’encadrement de producteur de semence comme le FIFAMANOR et de vulgarisation des techniques améliorées : triage de semences, culture sur billon, utilisation optimale des intrants selon la qualité de la terre exploitée.

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Résumé des techniques culturales locales dans la région du Vakinankaratra :

1 - Labour profond et préparation canaux d’irrigation ou de drainage 2 - Pulvérisation et affinage du sol 3 - Confection de billons 4 - Fertilisation et amendement : o Fumier 1.5 t/ha o Dolomie 250kg/ha localisé si pH< 5,5 o NPK : 300kg/ha (plantation) o Urée : 100 kg/ha (buttage) 5 - Dose semences : 2 à 2,5 t/ha ; semences de calibres compris entre 28 et 55 mm 6 - Plantation en billons o distance entre billons : 65-70cm o distance entre tubercules sur les billons : 30 cm o couvrir les tubercules 5 à 7 cm de sol 7 - Entretien o 1er buttage soit environ 2 semaines après levée + urée o 2ème buttage feuillage à 50% de couverture du sol 8 - Traitements phytosanitaires au besoin 9 - Récolte o signe de maturité : jaunissement et mort de la partie aérienne o défanage à 10-15 jours avant récolte o récolter par beau temps

2.5- Produits de qualité résultant de techniques maîtrisées La filière pomme de terre s'est développée grâce aux actions de recherche et de vulgarisation menées depuis de longues années par FIFAMANOR. Actuellement, cette filière bénéficie des technologies de pointe de production de semences améliorées et indemnes de maladies notamment de virus. FIFAMANOR dispose d'un laboratoire de culture in vitro à Antsirabe et d'une station de multiplication de semences de base et de pré- base à Tsiafajavona dans le massif d'Ankaratra à près de 2000 mètres d'altitude. [FIFAMANOR (2006)]

L'utilisation des semences améliorées est très courante dans la région du Vakinankaratra où le renouvellement des semences se fait généralement tous les 2 à 3 ans par l'intermédiaire des GPS appuyés par FIFAMANOR.

2.6- Système de culture de plus en plus amélioré

Dans les années 80, l'absence de rotations culturales favorisant l’apparition des maladies était pratique courante. Comme les terrains deviennent de moins en moins disponibles pour maintenir la pratique de la jachère traditionnelle, la rotation et l’association de culture notamment sur tanety et baiboho sont

28 actuellement pratiquées par de plus en plus de producteurs grâce aux actions de vulgarisation de nouvelle technique. La pomme de terre reste encore la meilleure culture utilisée comme tête d'assolement après une courte jachère. Seule la monoculture pour la production de semences est conservée par les producteurs.

Récemment aussi, on a constaté la prise de conscience des producteurs concernant l’utilisation des semences de qualité qui est un facteur déterminant d’une productivité élevée. [MAEP- UPDR (2002)]

2.7- Equipements agricoles traditionnels pour la plupart des producteurs

Pour la plupart des producteurs de pomme de terre de la région de Vakinankaratra, l’«angady» (bêche) reste le principal outil, comme dans la majorité des régions vouées à l’Agriculture. Mais depuis que les producteurs sont conscient de l’augmentation de la demande en matière de pomme de terre, l’utilisation des matériels améliorés comme la herse, la charrue, la charrette devient fréquente est spontanée. En plus, dans la région de Vakinankaratra plus de la moitié des producteurs de pomme de terre possèdent des bœufs, donc il leur sera plus facile d’accéder aux petits matériels agricoles à traction.

Mais selon les producteurs rencontré sur terrain, cette option ne serait envisageable sans une bonne organisation et mise en place d’organisme de financement rural (micro crédit) adéquat à leur conditions. Il a été avancé également par les producteurs, le souhait d’une mise en place d’une ‘’assurance capital risque’’ tout en étudiant le cas des producteurs malgache.

Pendant la politique de subvention où l’opération charrue a été lancée, l’accès à ce matériel agricole était facile. Mais depuis la politique de libéralisation économique, le manque de liquidités des producteurs malgache ne permet pas de renouveler ou d’accéder aux nouveaux équipements agricoles modernes et adéquats pour agrandir la surface exploitée et par conséquent augmenter la production agricole. Les équipements agricoles recensés actuellement dans les exploitations de la culture de pomme de terre se limitent à la possession des «angady» par toutes les catégories sociales.

Heureusement que ce faible niveau d'équipement est largement compensé par les formes d'entraide due au ‘’fiaraha monina malagasy’’, formes de travail très maintenues et très développées, la cohésion sociale est déterminante, surtout au cours des grands travaux (préparation du sol, récolte).

Cette forme d’entraide est principalement observée dans les zones de culture traditionnelle comme Faratsiho, Ambohibary. Par ailleurs, la plupart des travaux agricoles sont basés sur l'utilisation de

29 la main-d’œuvre familiale qui peut varier de 50% pour les producteurs moyens – avec un recours à des formes extérieures de travail (salariat et/ou entraide) – à 80% pour les petits producteurs avec un recours à l’entraide surtout pendant la saison pluvieuse où il y a chevauchement des opérations culturales. Une répartition des tâches est observée entre les hommes et les femmes. Les hommes s’occupent des opérations qui demandent beaucoup plus de force, tandis que les femmes et les enfants se chargent plutôt des opérations méticuleuses comme la plantation, l’épandage d’engrais, la récolte. Dans l’Agriculture malgache et plus particulièrement concernant la culture de pomme de terre, le concept genre est appliqué depuis fort longtemps.

Concernant les équipements agricoles, on a constaté que dans certaine zone, des producteurs aisés possèdent une charrue, une herse et une charrette pour le transport de fumier et des récoltes. Et on constate aussi qu’à Ambatolampy, la traction animale est plus utilisée en contre saison, alors que pour Antsirabe et Betafo, les animaux sont essentiellement utilisés pour le labour des rizières et des tanety.

2.8- Différentes variétés exploitées et production de semence par les producteurs nationaux

2.8.1- Variétés exploitées

Récemment FIFAMANOR a pu développer 10 nouvelles variétés productives, résistantes à diverses maladies, à cycle végétatif plus court (3-4 mois).

Par rapport a ce progrès technique, on constate que récemment les producteurs ruraux dans la région Vakinankaratra commencent à adopter de plus en plus les nouvelles variétés, notamment pour la culture de contre saison.

Mais les variétés traditionnelles (marakely et garana) restent encore majoritairement utilisées par plusieurs lieux de production malgré des rendements inférieurs à ceux des nouvelles variétés car elles ont une bonne tenue au stockage (encore traditionnel) et un goût apprécié par les consommateurs malgaches. [FIFAMANOR (2006)]

Récemment avec l’aide du gouvernement et par le biais du MAEP, la variété ‘’spunta’’ est une des variétés de pommes de terre à lancer dans la grande île grâce à sa capacité d’adaptation aux différentes conditions environnementales. A l’Ile Maurice par exemple, elle occupe 90% des cultures de pomme de terre. C’est peut être la raison pour que la spunta est la seule variété recherchée par le marché mauricien. [MAEP- UPDR (2006)]

30 Si le cycle végétatif des variétés anciennes était de 4 à 6 mois, les variétés nouvellement développées ont des cycles qui oscillent autour de 3 à 4 mois, attirant de plus en plus l'intérêt des producteurs ruraux. Cet intérêt se traduit par l’adoption croissante des nouvelles variétés précoces vue la possibilité de produire au moins deux fois dans l’année.

Dans les zones d’études, au moins trois nouvelles variétés et deux variétés locales sont utilisées dans les anciennes zones de production avec une variété traditionnelle et deux nouvelles variétés par producteur. Tandis que dans les nouvelles zones d’extension, et les localités difficilement accessibles de Faratsiho, Antanifotsy et Betafo, chaque producteur utilise au moins une variété traditionnelle et une nouvelle variété. En cela, il faudrait préciser que les nouvelles variétés sont plus utilisées en contre saison.

31 Tableau n°9 : Les variétés de pomme de terre les plus utilisées dans la région du Vakinankaratra

Variétés Caractéristiques

Meva Maturité : Demi précoce Forme tubercule : Ronde aplatie Couleur : peau blanche ; chaire jaune Dormance : 70 à 90 jours Stockage : Très bon Rendements : Saison pluviale : très bon Contre saison : bon

Pôta Maturité : Demi précoce Forme tubercule : Ovale Couleur : peau blanche ; chair blanche Dormance : 60 à 80 jours Stockage : Bon Rendement : Saison pluviale : Très bon Contre saison : Très bon

Spunta Maturité : Demi précoce Forme tubercule : Allongée Couleur : peau jaune pale ; chaire jaune Dormance : 80 à 120 jours Stockage : Assez faible Rendement : Saison pluviale : Moyen Contre saison : Très bon

Lava Maturité : Demi précoce Forme tubercule : Allongée Couleur : peau blanche ; chaire blanche Dormance : 40 à 60 jours Stockage : Mauvaise Rendement : Saison pluviale : Très bon Contre saison : Très bon

Source : FIFAMANOR (2006)

32 2.8.2- Production de semences

Une large majorité d’agriculteurs, 50 à 70% utilise leurs propres semences produites dans l’exploitation, qui quelque fois sujets à des problèmes de qualité.

En moyenne, pas plus de 1/3 des producteurs achètent des semences au niveau des producteurs agréé comme FIFAMANOR.

Selon les statistiques de la FAO, le besoin annuel de semence de pomme de terre pour la culture de pomme de terre est estimé approximativement à 75 000 t pour une zone de production d’environ 50 000 Ha. Le taux de rendement moyen de semence est estimé à 1.5 t/Ha.

La réalité est que la production actuelle de semence certifiée à Madagascar, par le FIFAMANOR, et les GPS agrées est de 200 à 250 tonnes, ce qui s’avère nettement insuffisant pour couvrir les besoins des cultivateurs et pour le renouvellement des plants au niveau national. Les intervalles de renouvellement de semence sont en effet assez longs : ils varient entre 2 ou 3 ans dans la zone de production d’intervention de FIFAMANOR et jusqu’à 7 à 9 ans ailleurs.

Et selon l’étude réalisée par Henk Baarveld, pour l’UPDR en 2004, il avançait qu’étant donné que les agriculteurs qui vendent leur production représentent environ 40% des surfaces cultivées, c'est-à-dire 20 000 ha et que la semence est renouvelée tout les 2 à 3 ans, le besoin en semence certifiée destinée à la production commercialisée peut être estimée à (20 000 x 1.5/2.5) = 12 000 t/an. Réserver la semence pour la production de pomme de terre d’exportation risque donc dans la situation actuelle de priver le marché local de la petite quantité disponible de semences certifiée. [Baarveld (2004)]

Et le constat est que la Spunta fait l’objet d’une demande accrue sur le marché local et sur l’exportation vers l’Ile Maurice. Mais compte tenu des standards de qualité exigés pour l’exportation vers l’île Maurice, seule une partie de la production sera exportée.

La réalité est que, pour pouvoir exporter 5 000 t de Spunta , selon la demande préalable par les mauricien, les besoins en semence certifiée sont estimés à 1 100 t . [Baarveld (2004)]

La variété spunta comme toutes les autres variétés de pomme de terre, appartient à l’espèce Solanum tuberosum et à la famille des Solanacées, généralement à tubercules gros, longs, uniformes, de couleur jaune. Une des qualités de la variété spunta est sa grande densité de production et le calibrage

33 uniforme et résistants aux maladies communes aux plantes et elle est protégée contre la verrue. La consistance en matière sèche est moyenne et la texture est assez bonne et est destinée à une consommation rapide. La spunta est une variété assez récente. Elle a un cycle végétatif de 3,5 à 4 mois et une dormance tournant autour de 4 mois. Cependant, cette dernière peut être écourtée jusqu’à 3 mois, si nécessaire, par pré germination en mettant la semence sur clayette en endroit atteint par la lumière ou la rallonger jusqu’à 5 voire 6 mois en la soumettant à l’obscurité totale, une technique déjà maîtrise par l’équipe de FIFAMANOR, les GPS, et certain producteurs qui ont obtenus des encadrement techniques adéquats.

Tableau n°10 : Production et vente de semences en collaboration avec les GPS : 2004- 2006

Quantité 2004 2005 2006 Production (en tonne) 406 181 292 Vente (en tonne) 215 220 133 Source : FIFAMANOR (2006)

Les semences multipliées à la station MIMOSA de FIFAMANOR proviennent de semences de la station d’altitude Tsiafajavona de FIFAMANOR.

Les semences multipliées par les semenciers encadrés par FIFAMANOR peuvent provenir : 1- soit de la station d’altitude de FIFAMANOR (1 200 Ariary/kg) 2- soit de la station MIMOSA de FIFAMANOR (600 à 800 Ariary/kg)

Un des principaux problèmes constaté par rapport à la semence est notamment le coût, selon les producteurs rencontrés ; c’est en cela qu’ils préfèrent la pratique traditionnelle d’autoproduction. Mais le problème majeur de cette pratique c’est que les pommes de terre utilisée sont souvent issu des pomme de terre de mauvaise qualité, dés lors la qualité serait perpétuellement mauvaise suite à l’utilisation de semence autoproduit de mauvaise qualité. Et à la fin, les producteurs seront les seuls perdant, car leur production vont évidement diminuer, et ne serait plus rentable et viable pour eux.

34

Tableau n° 11 : Coût de production de semence au niveau des GPS à Androkavato, FIFAMANOR

Kg Ariary / Kg Total en Ariary Produits Vente semences C2 20 000 200 4 000 000 Consommation 5 000 120 600 000 4 600 000 Coûts Semence C1 2 000 350 700 000 Crédit semence 2 000 37 74 000 NPK 11-22-16 400 1 200 480 000 Urée 46 % 100 1 100 110 000 Manure 32 000 10 320 000 Dithane 10 9 000 90 000 Decis 4 40 000 160 000 Préparation et plantation 20 10 000 200 000 Pulvérisation 20 10 000 200 000 Buttage et sarclage 20 10 000 200 000 Récolte et transport 20 30 000 600 000 3 134 000 Balance 1 466 000

Coûts de production Ariary/ ha Androkavato 3 134 000 CTHA 2 400 000 Ambohibary 3 000 000 – 3 500 000 Source : Baarveld (2004)

35 Vers la fin de l’année 2005, FIFAMANOR disposait de 40 000 t de semence de Spunta. De plus, ERS a importé 14 000 t de semence. Bien que cette semence soit destinée à la production de semence, les semences de gros calibre pourraient être utilisées pour l’exportation de pommes de terre alimentaire de Mai/Juin. [FIFAMANOR (2006)]

Ceci permettrait d’atteindre un volume d’exportation d’environ 165 000 t pour la période Mai/Juin de l’année suivante. Par ailleurs, bien que cela ne soit pas encore confirmé, le CTHA devrait importer 25 000 t de semence de Spunta, exclusivement réservée pour la production de semence. Le total de semence certifiée C1 (FIFAMANOR + ERS + CTHA) pourrait ainsi atteindre approximativement 400 000 t en 2005. Cette semence devrait être à nouveau plantée d’Octobre à Janvier pour la production de pommes de terre d’exportation en Février/Mai 2006. [BAARVELD (2004)]

3- Résultats économiques 3.1- Compte d’exploitation de production de pomme de terre Concernant la partie économique et financière, il est important de préciser que les producteurs malgaches ne tiennent pas de comptabilité écrite sur des livres de compte etc.… donc le seul moyen de monter un compte d’exploitation de leur activité de production se limite au seul souvenir des producteurs, et à l’évidence des différents aléas jouant dans la production de la pomme de terre. C’est en cela qu’on va essayer de capitaliser et de sortir donc le compte d’exploitation d’un producteur de pomme de terre de la région de Vakinankaratra.

Et dans la même perspective, la réalité fait que les producteurs sont généralement des ruraux, et ces ruraux malgaches sont d’une discrétion incomparable, il serait difficile d’obtenir des informations concernant leur finance, dés lors l’utilisation de la pratique d’intégration dans le groupe était une condition sine qua non pour obtenir des informations.

36

Tableau n° 12 : Compte d’exploitation de culture de pomme de terre sur une superficie de 1 ha

RUBRIQUES Nb ou Ct Prix unitaire Montant int° en ariary en ariary

Produit Semence sources FIFAMANOR (kg) 1 000 300 300 000 Buttage (H/j) 15 1 500 22 500 Récolte (H/j) 20 1 750 35 000 Sous- total : 357 500 Charges Engrais NPK (kg) 500 600 300 000 Fumure organique par charrette 50 5 000 250 000 Dithane (kg) 3 4 000 12 000 Irrigation (arrosage) 75 1 500 112 500 Drainage en H/j 7 1 500 10 500 Labour en H/j 30 1 500 45 000 Transport fumier (H /j) 30 1 500 45 000 Trouaison, épandage d’engrais, plantation (H/j) 40 1 500 60 000 Sous- total : 835 000

Autres charges Charge du personnel 20 1 500 30 000 Amortissement matériel 5 10 000 50 000 Transport 4 3 000 12 000 Transbordement 8 1 750 14 000 106 000 Résultat net d’ impôt 1 298 500 Impôt (ristourne et autres) 22% 285 670 1 584 170 Charges totales confondues 15 000 150 2 250 000 Production totale Bénéfice : 665 830 Source :L’Auteur- Entretiens avec les producteurs (Nov. 2006)

37 Le tableau ci-dessous est présenté comme référence pour permettre une comparaison de compte d’exploitation d’un producteur local utilisant les techniques traditionnelles (Tableau n° 12 ci- dessus ) avec le coûts de production du CFAMA pour une surface de 1 ha.

Tableau n° 13 : Coûts de production d’un Ha de pomme de terre chez CFAMA (Année 2005/2006) Production attendue : 24 t/ha minimum - Coût en Ariary -MGA Charges d’exploitation (Variables) Unité Quantité PU Montant % sur le coût total 1- Préparation du sol - Chargement dolomie Hj 2 2.000 4.000 0,1 - Ependage dolomie Hj 4 2.000 8.000 0,2 - Premier labour Ha 1 27.000 27.000 0,5 - Deuxième labour Ha 1 27.000 27.000 0,5 - Pulvérisation Ha 1 13.500 13.500 0,3 Sous-total 1 : 79.500 1,6

2- Plantation - Transport fumier Kg 7.000 20 140.000 2,8 - Transport semences, NPK et dolomie Kg 2.250 20 45.000 0,9 - Mise en sillon Ha 1 8.000 8.000 0,2 - Plantation Hj 30 2.000 60.000 1,2 Sous- total 2 : 253.000 5,1

3- Entretiens culturaux

- Sarclage Hj 30 2.000 60.000 1,2 - Ependage d’urée et buttage Hj 33 2.000 66.000 1,3 - Traitement phytosanitaire Hj 3 2.000 6.000 0,1 Sous-total 3 : 132.000 2,7

4- Récolte - Récolte Hj 100 2.000 200.000 4,0 Sous- total 4 : 200.000 4,0

5- Travaux post-récolte

- Manutention et transport Kg 24.000 20 480.000 9,7 - Nettoyage, séchage, triage, calibrage ; Hj 400 2.000 800.000 16,2 ensachage Sous- total 5 : 1.280.000 25,9 Sous-total charges en main d’œuvre (personnel 1.204.000 24,3 saisonnier) 6- Intrants et produits d’entretien

- Semenceaux de pomme de terre Kg 1.500 800 1.200.000 24,3 - Dolomie Kg 250 360 90.000 1,8 - Fumier de ferme Kg 10.000 30 300.000 6,1 - NPK/ DAP Kg 300 1.600 480.000 9,7 - Urée Kg 80 1.600 128.000 2,6 - Produits phytosanitaires (fongicides) - Fft 332.000 6,7 - Soubiques Unité 40 600 24.000 0,5 - Sacheries de 25 kg en filet Unité 624 500 312.000 6,3 - Gasoil Litre 57 2.250 128.250 2,6 - Huile moteur Litre 1 6.200 6.200 0,1 Sous-total 6 : 3.000. 450 60,7

Charges totales confondues ha 1 4.944.950 100,0 Source : CFAMA (2006)

38 3.2 - Analyse économique et financière de filière 1/ La pomme de terre est cultivée principalement par des petits producteurs cultivant entre 10 ares et 2 ha avec une prédominance des producteurs disposant de 10 à 30 ares. Calculé sur la base de 20 ares par producteurs, les 50 000 ha annuels intéresseraient de l’ordre de 250 000 petits et moyens producteurs.

2/ Les semences utilisées par les producteurs sont souvent à titre d’avance, en système de voucher ou à crédit pour le cas de FIFAMANOR, mais les autres intrants sont souvent payés à l’achat et cette pratique ne facilite pas la gestion des producteurs, car souvent ces producteurs disent qu’ils ne s’en sortent pas économiquement, et c’est le cas si on se réfère aux dépenses qu’ils ont entreprises. Ici on a pris le cas du CFAMA pour illustrer le coût élevé de la production de pomme de terre, car ce centre est parmi les seuls producteurs qui tient des comptabilités à la norme.

3/ Selon l’étude menée par la DSI- MAEP en 2006, la production annuelle de pomme de terre est estimée entre 500 000 à 650 000 tonnes dont 45% sont commercialisées (pour 34 % en 1986). Le flux de commercialisation est composé de deux axes principaux de distribution l’axe de distribution Nord dont le centre est Antananarivo marché de gros de Nosibe, l’axe de distribution Sud dont les centres sont Antsirabe pour la région Ouest Morondava et Fianarantsoa pour les régions côtières et la partie sud de Madagascar. 80% de la quantité commercialisée passe par le circuit Nord dont 70% sont consommées par Antananarivo. Pour le circuit Sud, la part de commercialisation représente les 20% restant, la ville d’Antsirabe consomme environ 6 000 tonnes.

Il existe une multitude de collecteurs dans les grands bassins de production. Néanmoins, des producteurs commencent à s’organiser et s’intégrer de plus en plus dans le circuit de commercialisation. Par exemple, les producteurs s’organisant plus ou moins en famille dans la partie Ambatolampy essaient de monopoliser l’approvisionnement de Toamasina, et dernièrement Antsiranana, alors que des groupements basés à Betafo et Antsirabe commencent à maîtriser de plus en plus la technique de stockage, et approvisionnent les grandes surfaces de la capitale.

39 4/ Le système de stockage est également la base du développement de la filière pomme de terre, mais le coût d’un magasin de stockage à la norme nécessite des investissement considérable, qui peuvent influencer le prix du produit ; c’est la raison pour la quelle les producteurs de la région de Vakinankaratra stockent leur récolte avec un système à ventilation naturelle jusqu’à maintenant. Seul FIFAMANOR dispose d’infrastructure de stockage d’une capacité de 150 tonnes en 2003, en plus ces infrastructures sont réparties sur trois sites. [FIFAMANOR (2006)]

Tableau n° 14 : Capacité de stockage de FIFAMANOR en pomme de terre

Zones Nombre Capacité en tonnes

Antsirabe 2 50

Betafo 2 40

Magasin central () 2 60

Source : FIFAMANOR (2006) Ainsi, le stockage peut constituer une contrainte majeure pour la commercialisation de la pomme de terre de qualité et à la norme requise.

5/ En ce qui concerne les prix aux producteurs par rapport au prix aux consommateurs, prix aux producteurs : 200 ariary/kg, contre prix aux consommateurs à Antananarivo : 400 à 450 ariary/kg , on constate les effets du transport et les marges prises par les intermédiaires sur la structure des prix de la pomme de terre. Souvent, on envoie la part de responsabilité au flottement du tarif du cours mondial du pétrole, qui influence le tarif du carburant à la pompe, et que les transporteurs répercutent sur le prix aux consommateurs, un phénomène presque inévitable. Mais un des phénomènes qui influence sur le prix de la pomme de terre, mais que l’on peut éviter, c’est l’existence exagérée des intermédiaires à chaque segment de la filière pomme de terre. La solution est une réorganisation de la filière suivie d’une professionnalisation des différents acteurs ou agents de chaque segment de la filière pomme de terre.

6/ Concernant l’économie globale de la filière pomme de terre, on constate que ce produit est devenu de plus en plus une culture de rente et concerne un grand nombre de producteurs. Si 34% de la production seulement ont été commercialisé vers les années 86, récemment elle dépasse largement ce chiffre comme atteste le tableau ci-dessous. [RAKOTOARISOA B., RAZAFINDRAIBE R. (2001)]

40 Tableau n° 15 : Comparaison de pomme de terre commercialisée

REGIONS DE PRODUCTION % COMMERCIALISE % COMMERCIALISE Année 1998 Année 2005

Ambatolampy 51 69

Faratsiho 47 65

Antanifotsy 46 72

Antsirabe 45 68

Betafo 60 62

Source : DRDR Vakinankaratra (2006)

4 – Transformation et commercialisation 4.1-Transformation

La technologie de transformation de la pomme de terre reste encore très peu développées. La pomme de terre est consommée en accompagnement du riz, avec ou sans viande, ou quelquefois tout simplement en nature comme les autres tubercules.

Pour le cas national, les produits transformés concernent seulement les frites et les chips produites de façon encore très artisanale. Néanmoins, la consommation de ces produits devient de plus en plus courante si on se réfère à la multiplication des distributeurs de frites et des chips.

Pour le moment, la seule forme de transformation de pomme de terre faite à Madagascar est "les chips". Alors que si on se réfère au prix affiché concernant les pommes de terre pré- cuites importées, qu’on trouve seulement dans les grandes surfaces de la capitale, on peut très bien percer et trouver des parts de marché encore viable à long terme ; car dans les grandes surfaces, le prix du sachet de 5 kg de pommes de terre prés- cuites, pour les pommes de terre frites est affiché à 15 000 Ariary, autrement dit le kg est à 3 000 Ariary.

Qu’est-ce qui empêche les producteurs de produire les mêmes pommes de terre prés- cuites ? Vu qu’à Madagascar la main d’œuvre est encore accessible en attendant l’automatisation des triages qui coûtera cher pour les paysans producteurs de pomme de terre. Sinon, dans ce concept de mise en place de système de triage automatique, une association travaillant en coopérative est une condition qui peut se faire à court terme, en attendant l’investissement à outrance qui peut réapparaître un jour.

41 Pour le cas de Vakinankaratra, généralement la commercialisation de la pomme de terre non transformée, donc d’aucune valeur ajoutée, est assurée par les producteurs eux-mêmes au marché de proximité, quelquefois par des collecteurs/ grossistes en dehors des zones de production.

4.2- Marchés locaux

Concernant les marchés locaux, on a constaté lors de l’étude que les pommes de terre de Vakinankaratra s’acheminent vers le sud, sud-est et sud-ouest (Toliara, Taolagnaro, Morondava), et ceux d’Ambatolampy passe par Antananarivo, et aboutit à Toamasina ; tel est en général le circuit standard de la pomme de terre de la région de Vakinankaratra.

Les marchés de gros d’Antananarivo absorbent 80% de la part commercialisée alors que les marchés d’Antsirabe consomment 15% de la part commercialisée. Ils approvisionnent la capitale (70%) et les marchés de Toamasina (13%), de Mahajanga (5%), Nord et Nord Est de l’île (12%). [MAEP- UPDR (2003)]

Des circuits directs d’approvisionnement, qui ne passent pas par les deux marchés de gros suscités, commencent à se mettre en place alimentant les zones côtières par une simple organisation familiale.

Récemment on a constaté que pour la région de Vakinankaratra, la pomme de terre dépasse son statut de culture alimentaire. Elle est considérée comme une culture de rente en priorité malgré l'existence d'autres cultures d'appoint comme les arbres fruitiers. Cette situation est surtout entraînée par : * l'influence de deux grands marchés de la pomme de terre : - le marché de Sabotsy dans la ville d'Antsirabe, lieu de concentration des productions environnantes d'Antsirabe I /II et de tout le Vakinankaratra, lieu de départ des productions vers le Sud et la Capitale - et le marché d'Ambohibary marché indépendant, lieu de rassemblement de la collecte des produits de la plaine et même ceux de Faratsiho pour Antananarivo et Antsirabe ; suivi de l'existence d'autres marchés locaux hebdomadaires, dits secondaires dans quelques localités de la région ; * la proximité de ces régions et des zones de consommation urbaine d'Antsirabe avec une voie de communication praticable toute l'année pour les zones de production périphériques et la traversée de la partie centrale par la RN7;

* l'implantation de FIFAMANOR dans cette région. [MAEP-UPDR (2003)]

42 4.3- Prix

Selon les acteurs principaux de la filière pomme de terre rencontrés sur terrain, les facteurs influençant les prix pratiqués sont :

* l’importance de l’offre, laquelle est aussi facteur de la saisonnalité de la production, notamment la mise sur les marchés de la production de contre saison ;

* le prix du transport, (variable selon le prix du carburant) ;

* et secondairement les variétés.

Tableau n° 16 : Les évolutions des prix dès la production aux marchés marquent une tendance à la hausse

Prix aux producteurs

Année 1997 1998 1999 2000 2002 2004 2006

Prix (Ariary/kg) 60 65 148 150 170 150 170

Prix sur les marchés d’Antananarivo

Année 1997 1998 1999 2000 2002 2004 2006

Prix (Ariary/kg) 135 160 180 210 280 270 300- 400

Source : MAEP –DSI (2004), et enquête sur terrain (Nov. 2006)

43 Tableau n°17 : Variation saisonnière des prix aux producteurs dans les zones les plus productrice en 2006 (en ariary)

Jan. Fév. Mar Avr. Mai Juin Juill. Août. Sep Oct. Nov. Déc. Antsirabe 150 150 150 170 150 180 200 200 180 150 180 190 Faratsiho 110 110 125 120 150 120 120 - - - 90 100 Ambatolampy 170 190 190 210 240 290 250 110 120 120 150 170 Antanifotsy 120 150 150 170 180 200 300 - - 170 180 180 Betafo 150 150 170 170 200 250 275 - 185 170 170 150 NB : les cases vides correspondent à des périodes où il n’y a pas de collecte et de vente de pomme de terre Source : DRDR Vakinankaratra (2006)

Durant les mois de mai – juin- juillet, on note des écarts de prix très importants entre les zones, allant du simple au double avec des prix très élevés dans les régions d’Ambatolampy, et Betafo.

Les raisons explicatives suivantes peuvent être considérées : • Sur Ambatolampy et Betafo, les semences améliorées sont plus recherchées. Les mois de mai, juin, juillet sont les périodes de plantation des pommes de terre de contre saison. De ce fait, la demande en semences est très importante et fait flamber les prix durant ces trois mois. Au niveau des autres régions, l’utilisation de semences tout venant qui sont de basse qualité et donc de moindre prix prévaut encore même si les saisons de plantation sont presque partout les mêmes. • Ambatolampy et Betafo sont d’accessibilité facile et attirent plus les collecteurs par rapport à d’autres régions. Ces zones sont aussi reconnues par leur popularité en terme de production de pomme de terre, d’où les concurrences qui règnent entre collecteurs. Les zones les plus productrices en saison intermédiaire sont Faratsiho et Antsirabe. Il est évident donc que la disponibilité soit plus grande dans ces régions et les prix plus faibles par rapport aux deux régions citées ci-dessus.

Concernant la variété spunta particulièrement, une demande plus ou moins importante a été faite par les mauricien et pour ne pas priver le marché local de la petite quantité de semences certifiées disponible actuellement tout en satisfaisant la demande de semences certifiées de Spunta pour l’exportation, il faut envisager un approvisionnement supplémentaire en semences certifiées, soit par le biais de la production locale, soit par l’importation, ou en combinant les deux alternatives.

44 4.4- Marchés régionaux

Concernant l’exportation en matière de pomme de terre malgache, la pomme de terre n’est exportée que sur les Comores dans les années 2000, et pour une quantité et valeur faibles : il n’a été enregistré que 50,27 tonnes pour l’année 1999, et 45,85 tonnes pour 2000. [MAEP-UPDR (2003)]

Le prix FOB à l’export de la pomme de terre est de 6,00 FF/kg en 2000. [Min. commerce (2000)]

Récemment, l’île Maurice sollicite la pomme de terre malgache. Pour l’île Maurice, la pomme de terre fait partie des produits agricoles dits stratégiques, car elle est généralement importée par un organisme d’Etat comme l’Agricultural Marketing Board (AMB), qui assure 50 à 100% de l’approvisionnement mauricien. [MAEP (2004), BAMEX (2006)]

Et concernant l’importation en matière de pomme de terre, Madagascar importe surtout de la pomme de terre sous forme de semences, pour améliorer la qualité et pour pallier le gap actuel de la production de FIFAMANOR.

Concernant l’exportation de la pomme de terre, les Comores et l’île Maurice sont les destinations de nos pommes de terre à l’exportation. N’empêche que la quantité demandée par l’île Maurice est encore loin d’être honorée, vu que c’est seulement depuis quelques années que les producteurs malgaches produisent la variété spunta demandée en quantité par l’île Maurice. [MAEP (2004), BAMEX (2006)]

Les opportunités d’ouverture sur le marché de la zone de l’ACP, et les SADEC, OMC,…sont à prospecter.

Il y a donc possibilités d’exportation sur l’île Maurice de l’ordre de 7 000 t par an et de considérer les autres pays de l’Océan Indien (Comores, Seychelles, Réunion).

5- Approche filière 5.1- Principaux acteurs de la filière 5.1.1- Producteurs et associations de producteurs

La culture de la pomme de terre intéressent de plus en plus les producteurs des régions productrices. Ces producteurs commencent à s’organiser pour écouler leur produit dans une meilleure condition. Tel est le cas des producteurs d’Ambatolampy qui tendent à monopoliser les marchés de Toamasina et d’Antsiranana.

45

La pomme de terre est cultivée principalement par des paysans sur des superficies très variées entre 10 ares à 2 ha. Et la commercialisation de la production est assurée soit par les producteurs eux mêmes, soit par les collecteurs/ grossistes.

L’approvisionnement des intrants est effectué par les opérateurs agricoles et leurs revendeurs, qui sont souvent installés dans des zones urbaines, éloignées des zones de culture.

Tableau 18 : Liste des associations de producteurs de pomme de terre dans le Vakinankaratra

N° Nom Localité/Adresse District Structure 1 Taratra Ambatolampy coopérative 2 Tsinjo Bemasoandro Est Ambatolampy coopérative 3 Mihary Belambo Est Ambatolampy coopérative 4 Manirisoa Ambatolampy coopérative 5 Meva Androkavato Antsirabe II coopérative 6 Faneva Manandona Antsirabe II coopérative 7 Fenomanana Ampamelomana Betafo coopérative 8 Ainga mandroso Ankabahaba Betafo coopérative 9 FARIMPAMA Roso Ambatonikolahy Betafo Association 10 Avotra Vohitsoa Belazao Antsirabe II Association 11 Vovonana Manandona Antsirabe II Association 12 Avotra Betafo Betafo Association 13 KOPRATA Betafo Betafo Association 14 Soanafindra Manandona Antsirabe II Association 15 VKMMV Mahafaly Antsirabe Antsirabe II Union de coopératives

Source : FIFAMANOR (2006)

En général les groupements de Betafo et d’Antsirabe II collaborent avec FIFAMANOR pour la production et la vente de semences ; les autres groupements auto - produisent leurs semences.

5.1.2- Collecteurs

Des collecteurs primaires ‘’mpandafo’’ constituent un premier maillon de chaîne commerciale.

Ils organisent le transport des pommes de terre à partir de petits marchés jusqu’à des points de collecte.

Les vrais collecteurs et les collecteurs- grossistes viennent acheter sur ces marchés spécialisés.

Dés ce premier maillon, une marge est déjà prise sur le produit pomme de terre. Et à chaque maillon, chacun essai de prendre sa part de marge jusqu’à ce que le produit arrive au consommateur.

En fait, les seuls qui ne trouvent pas leurs comptes sont les producteurs et les consommateurs.

46 5.1.3- Transporteurs

Ils constituent un facteur important sur la détermination du prix des produits agricoles. Leur rôle est très important, et ils sont conscients de leur apport dans la filière pomme de terre. Mais le flottement du prix du carburant influence leur part de marché. Monsieur Rafalimanana et ses frères sont l’un des plus grand transporteur de la région de Vakinankaratra. 68 % des camions transportant de la pomme de terre en provenance de la région de Vakinankaratra lui appartient. Il est reconnu par ses Mercedes 1513.

Concernant les transports, ils sont payés au poids de la marchandise transportée.

Mais n’empêche, selon les producteurs, ils implorent le transport ferroviaire dans le passé.

5.1.4- Grossistes ou demi- grossistes

Ce sont ces grossistes qui écoulent le produit sur les marchés de détail de la capitale et qui jouent le rôle d’intermédiaires pour les régions côtières. Ils sont parmi les plus gagnant de la filière. Mais selon, l’un d’eux ‘’il est normale qu’ils essaient de gagner plus, car ce sont eux qui utilisent plus d’argent concernant la filière pomme de terre’’. Leur marge est fixée entre 13à 15 du prix du produit.

5.1.5- Détaillants

Ils sont constitués par les marchés des quartiers, les marchés hebdomadaires, les épiceries et les grandes surfaces. Ils présentent une gamme variée de pomme de terre aux consommateurs notamment de la capitale .[ROR (2006)]

5.2.- Organisation de la filière 5.2.1- Intervenants Il est constaté que les agents intervenants au sein d’une économie nationale concernant la filière pomme de terre sont très nombreux. Toutefois, il est possible de les classer en quelques types selon la nature de leur activité principale : consommation, production de biens et services, opérations financières, distribution afin de faciliter les analyses macroéconomiques.

La filière pomme de terre a commencé son développement grâce aux actions de recherche et de vulgarisation menée depuis la mise en place de FIFAMANOR vers 1972, qui est le produit d’un accord bilatéral entre l’Etat Malgache et la NORAD. FIFAMANOR est devenu EPIC par décret n° 92-853 du 23/09/92, modifié par le décret n° 96-362 du 08/05/96 pour assurer sa pérennisation, vu

47 la mission d’intensification de la culture de pomme de terre qui a été recommandée comme prioritaire par le Ministère de l’Agriculture dans les année 90. Présentement, la filière pomme de terre bénéficie des technologies de pointe de production de semences améliorées et indemnes de maladies notamment de virus, par le biais de culture in vitro. FIFAMANOR travaille en partenariat avec le Centre International de la Pomme de terre (CIP) au Pérou, et dispose d’un laboratoire de culture in vitro à Andranomanelatra/ Antsirabe et d’une station de multiplication de semences de base et de pré- base à Tsiafajavona dans le massif d’Ankaratra à près de 2 000 mètres d’altitude. De façon globale, FIFAMANOR est le principal organisme d’appui pour la formation et la fourniture de matériel végétal pour tous les agents de la filière pomme de terre. [BAARVELD (2004)]

Actuellement, l’utilisation des semences améliorées produits par FIFAMANOR est devenue très courante dans la région de Vakinankaratra où le renouvellement des semences se fait généralement tous les 2 à 3 ans. Et les variétés vulgarisées, surtout par les Groupements de Producteurs de Semences (GPS) sont entre autres : les spunta, meva, pôta, lava. L’utilisation d’engrais chimiques ou du fumier est devenue une pratique courante, et provoque considérablement une augmentation de la production. [FIFAMANOR (2006)]

Il est observé aussi que pour la région de Vakinankaratra, la pomme de terre est actuellement cultivée sur trois saisons dont deux saisons en culture pluviale et une en contre saison sur rizière. En rotation culturale, la pomme de terre s’avère un bon précédent du riz en procurant une augmentation de rendement du riz de l’ordre de 30 à 45 %. Tout ceci explique la présence du produit sur le marché local pratiquement tout au long de l’année.

5.2.2- Structuration

Il est constaté lors de cette étude menée concernant la filière pomme de terre dans la région de Vakinankaratra, que la production proprement dite ne dispose d’aucune structure officielle. Chaque paysan s’occupe de leur parcelle de production, ‘’samy mandeha, samy mitady’’ . Néanmoins, la production de semences de culture est assurée par les GPS. Mais une grande partie de producteur (60 à 75%) s’auto approvisionnent en matière de semence, d’où l’existence encore de maladie qui frappe les petits et moyens producteurs.

Selon les producteurs, les prix et méthode de distribution et d’approvisionnement de semence améliorée doivent être revus, et un système de subvention doit être étudié par le ministère responsable.

48 Concernant les semences de pomme de terre, au début des années 80, il a été créé un groupement de paysans semenciers (PS), qui sont regroupés en GPS. Concernant la région de Vakinankaratra, ce groupement est devenu professionnel et organisé en fédération, et cette structure est reconnue dans toute l’île, et par les institutions existantes. L’existence de ce dernier facilite l’accès aux semences et à la diffusion spatiale et temporelle de la pomme de terre, sans prendre en compte le prix des semences qui influence l’envie des producteurs à l’utilisées . [FIFAMANOR (2006)]

Pour le cas de FIFAMANOR, une sorte de transfert de compétence est mise en pratique, par rapport aux paysans sélectionnés par rapport à leur bonne organisation et sérieux dans le métier de producteur de semence pour aboutir en aval, à une production améliorée et mieux structurée.

5.2.3- Destination de la production

D’une manière générale, la destination de la production se répartit de la manière suivante :

1 La vente où la part de l’exportation reste encore marginale 8t en 2002, 10 en 2004 et 65 t en 2005, 150 t en 2006 ; [BAMEX (2006)]

2 L’autoconsommation familiale pour subvenir au déficit alimentaire pendant les périodes de soudure et aux besoins alimentaires de la main-d’œuvre ;

3 La production de semence pour la prochaine saison pour ceux qui pratiquent l’autoproduction et la consommation animale.

Les coûts de production de pomme de terre alimentaire définit auparavant, sont en réalité très variables d’un système d’exploitation à un autre, d’une zone à une autre, et d’une saison à une autre. Mais, il faudrait préciser qu’à part ces aléas, d’autres facteurs influence également les coûts de productions, entre autres : le niveau d’intensification, le coût et l’importance de la main d’œuvre, le coût des intrants, …

En 2006 par exemple, ce coût sur la région de Vakinankaratra s’élève, sur une production en moyenne de 20t/ha, pour une saison pluviale, donc sur tanety et en culture mécanisée à 270 Ariary par Kg de pomme de terre produite et exportable contre 260 Ariary par Kg en culture de contre- saison attelée.

En ce qui concerne le CFAMA, son coût de production 2005/2006, hors frais fixes, s’élève à 205 Ariary par Kg, contre 250 Ariary par Kg chez ERS Mada ; la différence observée est due à l’utilisation par ERS Mada des engrais minéraux NPK et DAP (32,2% de charge contre 9,7% chez CFAMA). [MAEP- UPDR (2006), CFAMA (2006)]

49 Après les engrais minéraux, ce sont les semences qui occasionnent le plus de charges dans les comptes d’exploitation. Ces charges destinées à l’achat de semences sont encore plus importantes pour la Spunta que pour les autres variétés, à quantités égales.

Tableau n° 19 : Les rendements en pomme de terre des différents types de culture dans la région de Vakinankaratra

REGIONS Culture de saison Culture Culture de contre (t/Ha) intermédiaire saison sur rizière (t/Ha) (t/Ha) Ambatolampy 8 à 15 10 à 25 Antanifotsy 15 à 20 12 à 15 15 à 25 Antsirabe 15 à 30 7 à 10 12 à 20 Betafo 15 10 8 à 9 Faratsiho Selon Technicien 10 à 20 5 à 15 15 à 30 FIFAMANOR Selon Paysans 5 à 7 5 à 7 7 à 10 Source : FIFAMANOR, et enquête sur terrain (Nov 2006)

Avec un rendement de 15 t/ha et un prix de vente minimum de 80Ariary/kg, la culture dégage un bénéfice net variant de 2 Ariary/kg pour la saison pluviale à Antsirabe à 60 Ariary/kg pour la même saison à Betafo. Seule la récolte de contre saison à Antanifotsy crée une perte de 20 Ariary/kg. Dans le cas d’un rendement inférieur à 10t/ha à ce prix minimum, seule la culture issue de la saison pluviale de Betafo et celle de la contre saison de Faratsiho dégagent respectivement un bénéfice net de 10 Ariary/kg et 2 Ariary/kg.

50

Tableau n°20 : Différents maillons de la filière pomme de terre

PROCESSUS ACTEURS

Production : Producteurs traditionnels

Recherche Nouveaux producteurs (exploitant agricole)

Vulgarisation Chercheurs, techniciens, projets,

Collecte : Collecteurs, Collecteurs- grossistes, simple transporteur, (compagnie maritime, botry, …) Transport

Commercialisation : Grossistes, détaillants, consommateurs

Consommation locale

Transformation Transformateur

Exportation Collecteurs, Exportateur (professionnel, opportunistes)

Source : Enquête sur terrain (Nov. 2006)

6- Place de la pomme de terre dans l’économie de la région de Vakinankaratra 6.1- Quantité et disponibilité du produit

Les données officielles en 2005 font état d’une superficie cultivée d’environ 75 000 ha sur l’ensemble de l’île avec une production de 400 000 tonnes. Le rendement moyen est alors de l’ordre de 5 à 7 t/ha . [BAARVELD (2004)]

Une étude récente porte cependant une estimation d’une valeur nettement plus élevée de la production nationale pour une telle superficie. Selon cette récente étude, les rendements allaient de 8 à 25 tonnes/ha. Avec une estimation de rendement moyen réduite à 10t/ha, la production s’élèverait à 750 000 tonnes. Et environ 75 % de cette production annoncée provient de la région de Vakinankaratra. [MAEP- UPDR (2006)]

En terme de tonnage produit en culture vivrière, la pomme de terre se place en quatrième position derrière le riz, le manioc et la patate douce.

La plus grande partie de la production de pomme de terre malgache est destinée au marché local (Anosibe, Sabotsy, Ambohibary, …), même si la pomme de terre est considérée comme une denrée importante à la fois pour le marché local que pour l’exportation, du moins régionale.

51 6.2-Quantité de l’offre par rapport à des différentes demandes

Il a été constaté que l’accroissement de la production rizicole malgache a des difficultés pour satisfaire les besoins en riz de la population, malgré l’effort déployé par le MAEP, et face à l’accroissement démographique sans répit de consommateur malgache. Et selon les idées avancées auparavant, la pomme de terre est parmi les denrées qui a l’opportunité de palier à ce problème lié à l’insuffisance de la production de riz rencontré et qui parait difficile à résoudre, mais avec des volontés politiques plus affirmées, de la part des dirigeants et plus particulièrement de la part du MAEP ; à court terme, il serait possible de miser sur la production de pomme de terre malgache, vu qu’actuellement les demandes sont affirmées et évidentes et que les techniques culturales sont en voie d’être maîtrisées par les producteurs nationaux.

Selon les études menées conjointement par le CITE et le Ministère de l’Agriculture, la Province Autonome d’Antananarivo est la principale région productrice de pomme de terre avec 258 860 tonnes en 2000, et avoisinant les 500 000 tonnes en 2005 soit 90% de la production nationale. La région du Vakinankaratra (Antanifotsy, Antsirabe, Faratsiho, Betafo) à elle seule enregistre 73% de ce volume provincial . [MAEP- UPDR (2002) (2006)]

Par contre on constate, qu’en dehors des variétés Meva et Spunta, les nouvelles variétés très appréciées aussi bien par les producteurs que par les consommateurs se comportent moins bien au stockage. La variété Spunta, très recherchée pour la qualité de ses tubercules, est développée par les producteurs de Betafo et d’Antsirabe. Vendues de 400 à 600 ariary le kilo dans la région du Vakinankaratra, la production de ces semences, produites par FIFAMANOR et les GPS, n’arrive pas encore à satisfaire les demandes.

52 6.3- Forces et faiblesses de la filière pomme de terre

Suite à l’étude menée dans la Région de Vakinankaratra, concernant la filière pomme de terre, on a pu constater les forces et faiblesses de la filière indiquées dans le tableau ci-dessous.

Tableau n°21 : Forces, faiblesses de la filière pomme de terre dans la région de Vakinankaratra

Forces Faiblesses

- Infrastructure et compétences disponibles pour - Capacité très insuffisante en production de la recherche, la production de semences et la semence. Les besoins de l’île Maurice formation (FIFAMANOR et les ONG demandent une production supplémentaire de partenaires) 400 tonnes - Marché intérieur important mais non satisfait - Accès aux semences de qualité difficile pour les régions éloignées de FIFAMANOR - Possibilités pour Madagascar de disposer de la pomme de terre tout au long de l’année - Faible capacité de stockage - Désenclavement du grand bassin de Faratsiho - Insuffisance d’action de promotion de l a grâce aux efforts actuels de réhabilitation des pomme de terre notamment après la fin du projet routes au niveau national notamment celle PAPAT reliant Sambaina à Faratsiho. - Approvisionnement des zones côtières : zones - Une condition climatique favorable à cette déficitaires mais grevées par le coût élevé des spéculation permettant d’obtenir un bon transports terrestres (le transport par chemin de rendement de 25t/ha fer ne fonctionne pas encore normalement). - Un environnement politico-économique - Faible niveau des organisations paysannes propice à la production de semence de pomme de terre et de pomme de terre de consommation. - Prix d’achat fluctuants et imposés par les collecteurs

- Production insuffisante pour la variété Spunta. Source :L’Auteur(Nov. 2006), MAEP- UPDR (2002)

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Carte n°2 : Flux national de la filière pomme de terre

Source : MAEP - UPDR (2003)

54 6.4- Tableau de synthèse technique et économique Suite aux résultats obtenus et les interprétations qui s’en suivent, ci- dessous les synthèses technique et économique de la filière pomme de terre de la Région de Vakinankaratra.

Tableau n°22: Synthèse technique de la filière pomme de terre de la Région Vakinankaratra

RUBRIQUES CARACTERISTIQUES GENERALES Production de la région de Estimée à 350.000 tonnes de pomme de terre par an (soit Vakinankaratra ~60 à 75 % de la production nationale) Types de culture dominante Sur tanety: association de cultures (maïs pomme de terre haricot) et sur rizières riz- contre saison pomme de terre Rendement moyen 12-17 t/ha en contre saison, 7-10 t/ha en 2è saison, 10 tonnes /ha pour la culture de saison sur tanety, 15-25 t/ha en saison pluviale Rendement optimal 15- 35 t/ha selon la pratique, et la variété utilisée Altitude de la région de Variant de 1.000 à 2.000 m Vakinankaratra Climat et température de la région Tempéré – tropical d’altitude, Sèche : Avril à Octobre ; Pluvieuse : Novembre à Mars avec des grandes variations de température entre 18 à 20°C en moyenne Type de sol Poreux, bien aéré et bien drainé avec un pH de 5-6 Besoins nutritifs en NPK N : 80- 120 kg/ha, P : 50- 80 kg/ha, K : 125- 160 kg/ha Besoins nutritifs en eau 500-750 mm de pluie Quantité moyenne de semence Sur rizière : 1 200 kg/ha utilisée/ ha Sur tanety : 1 000 kg/ha Quantité moyenne de fumure Sur rizière : 14 t organique / ha Sur tanety : 24 t Source : L’Auteur (Nov. 2006), CIRAD- GRET (2004 ) et entretiens avec les personnes ressources et acteurs de la filière.

55 Tableau n°23 : Synthèse économique de la filière pomme de terre de la Région Vakinankaratra

RUBRIQUE RÉSULTAT et OBSERVATION Principales zones productrices Antsirabe II, Betafo, Faratsiho, Ambatolampy (Antanimalaza, Antsapandrano, Antanimasaka, , Belambo), Antanifotsy (limite Nord- Est Ambodinankaratra, , Ambohimandroso Nord et Nord - Ouest ) Superficies cultivées par famille (dans les zones de 30 à 50 ares production) Surface occupée par rapport à la surface agricole totale 68,5 % occupée par la pomme de terre de la région Quantité selon saison de production 70 % en saison pluvieuse 30 % en contre saison Production par exploitation Les exploitants disposent souvent de moyens de locomotion et d’une souvent de moyens de locomotion et d’une grande surface rizicole pour cultiver de la pomme de terre. Leur production peut atteindre 30 à 50 t par an. Type de culture Culture alimentaire, et culture de rente Pourcentage des produits commercialisés 50-65% Les types de relations dominantes entre les producteurs Le salariat l'emporte sur les entraides sociales Les agents commerciaux Peu de collecteurs sont des locaux et la plupart sont étrangers à la zone de production Prix aux producteurs 200 - 250 Ariary /kg Prix aux consommateurs 400 - 450 Ariary le Kg Prix moyen de transport Les coûts locaux de transport sont de 20 Ariary/kg Prix des semences 130 à 400 Ariary au marché local et 250 à 300 Ariary chez FIFAMANOR Le salariat agricole 1 000 Ariary en moyenne Charges de vente locale Aucune charge pour les producteurs; ristourne: 1- 2 Ariary/Kg Frais de transport entre village et point de collecte ou Frais en fonction de la distance et moyen de transport marché 10-20 Ariary/kg sur 1-20Km Moyens de transport de pomme de terre les plus usités Charrettes, chariot, rouettes bicyclette, pousse- pousse et camions. Destination pour commercialisation Antananarivo, Fianarantsoa, Toamasina, Mahajanga, Antsiranana, et Comores et Maurice pour le marché régional Destination des produits Marchés locaux:10-15%, Antananarivo: plus de 80%, vers le Sud: 5-10% Marchés principaux, secondaires et points de collecte Sabotsy, Ambohibary et Soanindrariny; Ambohimiarivo, Bemasoandro, Belazao, Ambano, Manandona, Antsirabe,Alakamisy; Androkavato, Tanambao,Tsarahonenana . Exportation de pomme de terre Pomme de terre de consommation:100 000 à 115 000 t et 35.000-40 000 t de semences Période de consommation Augmentation de la consommation de Novembre à Mars pour Niveau de consommation les ruraux (période de soudure) Source : L’Auteur (Nov. 2006), CIRAD- GRET (2004) et entretiens avec les personnes ressources et acteurs de la filière.

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III : Discussions et Recommandations

1- Discussions

1.1- Principaux constats concernant la filière pomme de terre de la Région de Vakinankaratra

Par cette étude réalisée sur terrain dans la région de Vakinankaratra, on a pu constater des points importants qu’on a classé par catégorie, suite au dépouillement des fiches d’enquête, réflexion relative au secteur pomme de terre, et selon les résultats après affinage par le logiciel de traitement Word Mapper Pro :

1.1.1- Constats techniques et organisationnel

Constat 1 : une filière trop longue

La filière légumes, notamment la pomme de terre est une filière longue, complexe et très atomisée, c’est-à-dire avec une absence de concentration, notamment au niveau des producteurs. Elle comporte de trop nombreux intervenants. On distingue trois grands maillons : la production, le transport et la mise sur le marché de la distribution. C’est la raison de la différence flagrante du prix de la pomme de terre chez les producteurs et chez les détaillants du quartier.

Constat 2 : un manque de cohérence

Parce que la filière pomme de terre est longue, avec les multiples agents intervenant, il est très difficile de garder une cohésion entre les différents stades et d’avoir une vision commune pour l’ensemble de la filière. Beaucoup d’initiatives pertinentes sont ainsi perdues. Et que les producteurs restent souvent perdant dans la filière.

Constat 3 : une difficile maîtrise du stockage Différents types de stockage traditionnels ont été utilisés par les paysans producteurs de pomme de terre, mais leur capacité reste en général limitée. FIFAMANOR a développé le stockage à ventilation naturelle qui était déjà fonctionnel dans les années 80. Ce type de stockage a une capacité de 5 à 50 tonnes et la durée de stockage varie de 2 à 6 mois suivant les variétés, l’altitude et la saison. Actuellement moins d’une dizaine d’association sont encore en possession de cette infrastructure de stockage dans la région de Vakinankaratra. Diffusé seulement dans les zones d’action de FIFAMANOR, ce type de stockage n’a pas pu être développé à large échelle. Seuls les producteurs

57 qui sont convaincus de sa rentabilité se regroupent pour construire le local. Constat 4 : des institutions de plus en plus intéressées par la filière

La culture de pomme de terre avait été limitée dans la région du Vakinankaratra, zone d’intervention de FIFAMANOR depuis 1972, la seule institution œuvrant dans le développement de la pomme de terre dans les années 70. Acteur spécialisé très actif dès l’introduction dans l’encadrement des producteurs de semences, FIFAMANOR constitue un maillon incontournable pour le développement de la pomme de terre à Madagascar. En collaboration étroite avec des institutions internationales de recherche, FIFAMANOR est le seul habilité à introduire, à maintenir et à multiplier sous forme in vitro des plants de pomme terre de qualité.

Constat 5 : la pomme de terre une filière porteuse quelquefois délaissée selon le prix

La région de Vakinankaratra est une zone d’intense activité Agricole, et polyculture confirmée. La pomme de terre occupe la première place sur rizière en tant que culture de contre-saison, et sur tanety, elle se trouve parmi les trois premières positions après le maïs et la patate douce sur le plan de production de la région. Selon les paysans- producteurs, c’est le maïs qui est la culture concurrente de la pomme de terre et ces deux cultures se substituent suivant leurs cours sur le marché.

Constat 6 : rendement varié selon la pratique

Dans les différentes localités de la région de Vakinankaratra, les gens cultivent la pomme de terre avec une extension beaucoup plus large sur rizière que sur tanety et avec des rendements très variés (5-15t/ha) selon les saisons, selon l'exploitant et selon la pratique et technique.

Constat 7 : technique maîtrisée par les producteurs

La culture de pomme de terre occupe une place importante dans le revenu de ménage des producteurs de la région, avec une possibilité de produire de la pomme de terre pendant toute l’année (trois récoltes par an) grâce à une complémentarité des zones de productions locales : une culture de saison (Janvier à Mi- avril), une de contre saison (Août à Novembre) et une dernière intermédiaire (Mars à Juin) et de constater également que la culture de pomme de terre est actuellement acquise et maîtrisée par ces producteurs, mais le manque concernant la production provient des autres intervenants de la filière, autres que techniques.

58 Constat 8 : monopole familial envers la filière

Il est à préciser également que dans la plupart des cas, les différents acteurs de la filière pomme de terre sont de la même famille, c'est-à-dire une famille entière maîtrise et monopolise la filière dès la production à la commercialisation en passant par le transport. Comme exemple concret, une famille d’Ambatolampy tente de monopoliser le marché de pomme de terre de la Région d’Antsinana (Toamasina), et actuellement cette même famille essaie de percer le marché de la Région de Boina (Mahajanga), en verrouillant complètement tout les éléments de la filière.

Constat 9 : Opportunité ou non du marché régional

Les producteurs de pomme de terre malgache ne semblent pas encore préparer à répondre aux signaux du marché mauricien ; ce sont plutôt les investisseurs mauriciens qui sont maintenant les mieux convaincus de la pertinence dudit marché. C’est peut être en cela qu’ils se sont installés à Faratsiho pour produire eux mêmes leur besoin, mais où en est la part de nos producteurs nationaux ?

Au lieu de doter du terrain à ces exploitants étrangers, ne faudrait –il pas résoudre les problèmes de nos producteurs nationaux qui se basent généralement sur le manque de moyen, en premier lieu le moyen financier, suivi de prés par le manque d’espace cultivable sécurisée, suivi d’autres problèmes mineurs, normalement facile à résoudre.

En cela une question se pose, le marché mauricien serait –il plus intéressant que le marché local ? Sûrement, les producteurs ont déjà les réponses.

1.1.2- Constats sociaux et autres

Constat 1 : les légumes, un produit en régression.

Actuellement les ménages malgaches consacrent une part de moins en moins importante à l’alimentation et aux fruits et légumes en particulier. C’est un environnement en régression. Les fruits et légumes ont perdu constamment de la valeur auprès du consommateur final.

Constat 2 : les dépenses ménagères malgache sont dominées par l’alimentation.

Pour l’ensemble de Madagascar 75% des dépenses totales des ménages sont consacrées à l’alimentation. Ce constat est beaucoup plus visible dans les zones rurales. De plus, la qualité de leur alimentation n’est pas évidente.

59 Constat 3 : les aliments de base des malgaches sont généralement les mêmes.

Pour les ménages malgaches, sept principaux types d’aliments composent les plats, ce sont le riz, la viande, le poisson et crustacés, les brèdes, les légumineuses, ‘’les pommes de terre’’ et les fruits. Mais leur importance diffère d’une ville à l’autre et d’une classe de revenu à une autre et aussi de l’habitude alimentaire des ménages.

Constat 4 : les aléas climatiques

La période de pluie, les cyclones et les fêtes coïncident habituellement à la période qui est la période de soudure.

Et cela n’aide pas les producteurs, car souvent ils tombent dans la ruine suite à des diverses formes d’endettement et pourtant ce sont eux qui travaillent dure sous la pluie et le froid.

Constat 5 : la pomme de terre est déjà bien établie dans la région de Vakinankaratra

Dés le premier constat, on peut avancer que, dans la région de Vakinankaratra, la pomme de terre baigne dans un milieu favorable, et la filière pomme de terre participe au développement de nombreux individu, entre autres les paysans, les transporteurs, les commerçants, la région elle-même.

Constat 6 : la pomme de terre pour la sécurité alimentaire

La pomme de terre est à la fois substitut et/ou complémentaire alimentaire pour bon nombre de paysans et même pour les citadins malgache et non seulement de la région de Vakinankaratra.

Constat 7 : la pomme de terre transformatrice sociale

Mais dans une vision plus sociale, on constate la venue des migrants, des gens qui viennent des régions avoisinantes et même des gens qui viennent des régions très éloignées comme la Région de Sud- Ouest (Toliara), et de Diana, d’où la naissance d’une nouvelle société de producteur de pomme de terre. Constat 8 : la sécurisation alimentaire Pour la plupart des producteurs, la stratégie de sécurisation alimentaire prime pour la culture de pomme de terre. La réduction de la période de soudure pour la saison pluviale et l’amélioration de la productivité du riz pour la culture de contre saison sont les deux axes stratégiques les plus pertinents. Du mois d’août au mois d’octobre, période au cours de laquelle le prix de la pomme de terre est le plus bas, bon nombre de consommateurs aussi bien en milieu rural qu’en milieu urbain ont l’opportunité d’augmenter leur consommation et améliorer la qualité nutritionnelle de leur

60 alimentation. La pomme de terre constitue ainsi l’aliment de base de la main d’œuvre lors de préparation rizicole. A ce moment là, le riz commence à être difficilement accessible.

L’amélioration de la productivité du riz après la culture de contre saison de pomme de terre entraîne une augmentation significative (20 à 30 %) de la production en riz récoltée après la culture de pomme de terre. La culture de pomme de terre est donc un facteur pour augmenter la production en riz qui reste la denrée la plus importante des malgaches. Constat 9 : Système d’exploitation de terrain basé sur le ‘’fihavanana malagasy’’ Dans le milieu rural malgache, la culture est généralement dominée par la relation sociale, basée sur le ‘’fihavanana’’. Dès lors, la mise à disposition gratuite des terrains auprès des voisins reste encore une pratique courante car la cohésion sociale est éminente. Dans la plaine de Faratsiho, par exemple, l’exploitation des rizières au cours de la contre-saison par un tiers n'exige aucune redevance en nature ni en numéraire. L’emprunteur doit seulement apporter du fumier de ferme comme clause de contrat verbal et informel pour que la prochaine productivité du riz soit améliorée après la culture de pomme de terre.

Quelque fois, dans les zones plus évoluées comme Ambatolampy, Antanifotsy, et dans les zones plus accessibles comme Antsirabe et Betafo où la relation économique est plus développée, ce mode d’exploitation des terres se transforme en système de métayage. Pour le cas d’Ambatolampy par exemple, il a été estimé qu’environ 40 % des exploitants ont recours au métayage. Et en contre partie, une famille possédant des terrains domine la filière.

1.1.3- Constats économiques

Constat 1 : une logique de volume, un marché banalisé

Le marché des légumes répond à une logique de volume; c’est par ailleurs un marché banalisé. Avec un produit moyen répondant moyennement à un besoin, l’offre produite pratiquée est confuse. Elle s’adresse au plus grand nombre sans jamais satisfaire pleinement les différents segments de consommation.

Il est confirmé par le MAEP- DSI que, depuis l’année 2005, l’offre concernant la pomme de terre, toute variétés confondues, n’arrivait plus à satisfaire la demande, aussi bien au niveau de la consommation locale que la demande régionale (exportation de spunta vers l’île Maurice). Constat 2 : le contraint de vendre leur produit à bas prix

Les producteurs sont souvent obligés de vendre leurs produits à un prix très bas, alors qu’après ils ont

61 besoin d’acheter pour leur consommation ou autres, à un prix plus élevé. Les producteurs sont toujours perdants, et le comble ils sont conscients de leur perte. Mais ils n’arrivent pas à solutionner leurs problèmes. En bref, ils ont un fort besoin d’encadrement.

Constat 3 : la pomme de terre dépasse l’autosubsistance

Actuellement, la pomme de terre est devenue une des sources importantes de revenus pour les producteurs locaux. Elle devient à la fois une culture alimentaire et une culture de rente et ce double rôle lui confère une place importante dans les activités agricoles des paysans de la région.

Constat 4 : le prix du riz est élevé par rapport au prix de la pomme de terre

La différence est importante entre le prix du riz et le prix de la pomme de terre. Et actuellement, la pomme de terre commence à être disponible sur le marché pendant toute l’année.

62 2- Recommandations

2.1-.Juridique et institutionnelle

2.1.1- Politique de qualité

Dans la situation actuelle, Madagascar souffre de graves handicaps dans ce domaine : embargo européen, absence de services de contrôle, absence de politique de qualité, de traçabilité, et surtout manque de personnel formé et compétent.

Or, une telle politique devient une condition sine qua non de succès à l’exportation vers les pays développés bien sûr, mais aussi vers certains pays en développement. Maurice, par exemple, a une administration exigeante dans ce domaine, et cela est justifié compte tenu de sa politique de tourisme haut de gamme.

La définition et la mise en oeuvre d’une politique de qualité ambitieuse sont donc une nécessité impérieuse, et il ne faudra pas hésiter à y consacrer des moyens importants. Une volonté politique de la part des dirigeant aussi est souhaitée, concernant cette mise en place de normes, qualité et tout le paquet qui devrait aller avec.

Madagascar doit se fixer comme objectif de développer dans les dix prochaines années une image de qualité sur quelques produits phares et sur quelques marchés d’exportation importants, comme le marché européen et le marché vers l’Asie.

Des labels de qualité devraient être développés dans le cadre d’Organisations Professionnelles ad hoc, avec des systèmes de contrôle (contractuels et étatiques) en mesure d’obtenir la confiance des grands importateurs (Grande Distribution).

2.1.2- Propositions d’axes stratégiques par la politique de promotion des PME Concernant la promotion des PME à Madagascar, une politique stratégique doit être mis en œuvre et les objectifs suivants sont des conditions sine qua non pour réussir :

Objectif 1 : Rendre les informations plus accessibles aux PME Objectif 2 : Adapter les formations aux besoins des PME Objectif 3 : Mieux encadrer les PME

63 Et en prenant en considération les axes stratégiques suivants: Axe 1 : Développer les appuis en matière d’informations Axe 2 : Améliorer les actions d’encadrement des PME Axe 3 : Améliorer l’accès au fonctionnement Axe 4 : Adapter la fiscalité à la réalité des PME

2.1.3- Axes pour le développement de la filière pomme de terre

Le développement de l’agri business, assurera des débouchés aux paysans, et créera de l’emploi et de la valeur ajoutée. Le pilotage de ce développement devra être assuré conjointement par le MAEP et le Ministère de l’Economie, du Plan, du Secteur Privé et du Commerce, dont le premier responsable actuel et l’ancien Ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche.

2.1.4- Politique d’installation de jeunes agriculteurs

 Vu que la population jeune domine en nombre pour les malgaches, la prise en considération des jeunes devrait être plus important. Une motivation importante est à voir, pour que les jeunes comprennent que la nation a besoin d’eux en tant que partenaires.

 Les institutions financières devraient considérer et voir les conditions de relancer les capitaux risques, comme dans les pays développés, tout comme le fonctionnement de la banque mondiale autrefois.

 Un certain niveau de formation professionnelle devrait être définie, prévoyant des conditions privilégiées d’accès à la terre et au crédit, ainsi qu’un accompagnement du jeune. Pilotée par la Tranoben'ny Tantsaha, et les Collectivités locales, cette politique doit être un moyen privilégié de faire évoluer et de renouveler le milieu professionnel agricole, du genre PROJER.

2.2- Sociale

2.2.1- Facteur humain et organisationnel

Du point de vue pratique, l’action de développement devra être différenciée en fonction de quelques grandes catégories de producteurs.

 Deux groupes cibles présentent le potentiel suffisant pour assurer un développement agricole rapide du pays dont les agro entrepreneurs et les agriculteurs traditionnels qui sont déjà partiellement tournés vers le marché.

64  Parallèlement, une politique spécifiquement orientée vers les jeunes agriculteurs permettra d’assurer la relève des élites paysannes.

 L’Etat et les collectivités locales développeront des politiques adaptées à ces groupes, en priorité dans les zones à haut potentiel, comme c’est le cas de la Région du Vakinankaratra.

 Pour les agriculteurs vivant en autosubsistance, des politiques privilégiant l’éducation des enfants et la création d’emplois non agricoles seront appliquées dans la mesure du possible.

 Un regroupement en coopérative à bût lucratif devrait faire partie des objectifs à court terme des producteurs de pomme de terre de la région de Vakinankaratra.

 Une création des activités à forte potentialité et régénératrice de revenu sera une meilleure façon de résister à la misère éternel des petits producteurs.

 Les interventions de l’Etat devraient prendre en considération les différentes structures des producteurs qui peuvent se regrouper en : petits producteurs, exploitant agricole.

Dans cette perspective, la politique de développement suppose la collaboration entre tous les acteurs concernés. Et en cela, les pivots de l’action seront :

 La mise en application de la politique de décentralisation et de déconcentration, avec un pilotage autant que possible local des projets, sous l’autorité des chefs de régions.

 Le pilotage interministériel de nombreuses politiques au niveau de l’Etat, sous la coordination de l’ Equipe Permanente de Pilotage (EPP).

 Un usage raisonné de la subvention comme moyen d’intervention de l’Etat et de ses projets de développement.

 Le partenariat avec les Partenaires Techniques et Financiers en vue de la mise en place de financement multi bailleurs visant la continuité de l’action (fonds de développement).

 Le développement de politiques de filières s’appuyant sur des Organisations Professionnelles et interprofessionnelles fortes et soutenues financièrement par l’Etat, et où les membres sont des acteurs à part entier.

65 2.2.2- Diversification de la nourriture

Entamer une éducation nutritionnelle au niveau des ménages malgaches, surtout dans le milieu rural, parait aussi important car cette éducation aurait pour objectif d’améliorer la qualité de l’alimentation et de créer une demande locale de consommation par la diversification de mode culinaire.

La pomme de terre devrait être plus accessible par les malgaches, vu le prix par rapport au riz. Il suffirait de penser à diversifier les recettes culinaires en suivant les divers émissions comme ‘’Sakafo Malin’’, ‘’Mafilotra’’,….

2.2.3- Formation initiale des ruraux

La formation initiale a été trop longtemps négligée, et le pays manque cruellement de techniciens niveau bac + 2 ou bac + 3, alors qu’il semble y avoir suffisamment d’ingénieurs agronomes.

Le manque de personnel qualifié est également un handicap du pays en matière de compétitivité dans le secteur agro alimentaire.

L’action dans le domaine de la formation des ruraux est devenue urgente et particulièrement importante. Il faut à la fois rationaliser et améliorer le système, le rendre plus accessible aux jeunes, et anticiper sur les besoins de formation en techniciens, créés par les programmes de conseil aux agriculteurs et par le développement escompté de l’agro industrie

L’action de l’Etat devra consister à :

 Evaluer les moyens humains et financiers à mettre en œuvre dans le cadre d’un plan.  Rationaliser le système en mettant en place un système normalisé de niveaux d’éducation, et de diplômes.  Viser une amélioration progressive de la qualité des établissements par un système de contrôle de qualité et d’agrément.  Organiser l’information des élèves et des parents sur l’offre de formation et son niveau de qualité, surtout pour les établissements privés.  Mettre en place un système de bourses permettant aux meilleurs d’accéder à cet enseignement même si leurs parents sont nécessiteux.

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2.3- Techniques

Le développement de la production se fera selon les axes suivants :

2.3.1- Amélioration des rendements et des performances économiques des producteurs

2.3.1.1-Amélioration de l’accès à la terre, maîtrise et sécurisation foncière.

Les grands objectifs dans le domaine de la réforme foncière devraient être :

 De répondre autant que possible à la demande de titres des paysans grâce à une décentralisation de la gestion.

 De réformer la législation du mode de faire valoir des terres.

 De faire naître un véritable marché foncier de la vente et de la location, par la généralisation de l’impôt foncier, qui donnera en outre des ressources utiles aux communes.

 De répondre aux besoins de sécurité des investisseurs.

 De donner aux collectivités locales les instruments de la maîtrise de leur développement avec les guichets fonciers.

2.3.1.2- Dans le domaine de l’amélioration des performances des producteurs, les grands objectifs seront :

 Le développement au niveau du district d’un système de conseil aux agriculteurs orienté par la demande, performant, visant en priorité les agriculteurs les plus aptes, et les zones à haut potentiel, par le biais des Centre de Service Agricole (CSA).

 De rendre le crédit plus largement accessible et moins coûteux.

 De mettre à la disposition des producteurs des paquets techniques : intrants, conseil, matériel leur permettant d’augmenter leur productivité.

 De développer l’offre et la demande de semences de qualité, et la mise à disposition de matériel génétique à haut potentiel.

67  D’améliorer l’information économique des producteurs et de leurs Organisations Professionnelles.

 Les techniques culturales traditionnelles persistent et ne permettent d’avoir que de faible rendement de moins de 5 tonne /ha, malgré les action menées conjointement par le MAEP, FIFAMANOR, les Projet- Programmes travaillant dans le développement rural,… Il faudrait miser sur une sensibilisation de masse concernant les techniques modernes, et l’utilisation de matériels mécanisés.

2.3.2- Extension des surfaces en culture sèche

Les moyens privilégiés d’extension des surfaces cultivées seront :

 La mise en œuvre des techniques agro écologiques pour répondre à la révolution verte à la malgache.

 La définition et la mise en œuvre de programmes de conquête des grands espaces de la moitié ouest du pays, dans le cadre de la décentralisation (pilotage local, implication de toutes les parties concernées : qui peut se condenser par les 5 collèges du GTDR).

2.4- Economique

 Comme il a été déjà annoncé dans les parties préalables, le secteur primaire occupe la première place dans l'économie nationale et emploie plus de 70% de la population active. Il est à l'origine de 80% des recettes à l'exportation. On sait que, Madagascar est importateur de riz pour pallier à l'insuffisance de la production locale et a des difficultés pour assurer l’autosuffisance alimentaire, surtout dans le milieu rural. D’ où la raison principale d’essayer de se tourner vers la pomme de terre. Cette dernière qui est une denrée qui peut combler la manque en matière de nourriture pour les Malgaches. En cela un changement d’habitude alimentaire est donc nécessaire, et vu aussi la différence de prix du riz par rapport à la pomme de terre.

 Si les produits des plantes à tubercules se trouvent en deuxième position après le riz en tant qu’aliment de base des ménages malagasy, la place et l’importance de la pomme de terre dans la consommation des ménages diffèrent selon la région, la période et les types de ménages.

Alors que dans les régions productrices, elle constitue un aliment de substitution du riz notamment en période de soudure. Elle est source de revenu non négligeable pour les paysans producteurs. La pomme de terre de par sa richesse nutritive et ses facilités relatives de conservation représente un produit qui pourrait pallier à ce déficit en nutrition vécu par certain nombre de Malagasy.

68  Le constat est flagrant si on essaie de comparer le coût du kilo du riz par rapport au kilo de pomme de terre et de ses apports en calorie et valeur nutritionnelle. La pomme de terre est presque complète si on se réfère à la valeur nutritionnelle de la pomme par rapport à celle du riz. Il est donc possible et envisageable de changer d’habitude alimentaire du moins pour certain.

En cela, on doit préciser dans la perspective ciblant la sécurité alimentaire qu’il faut multiplier les activités génératrices de revenu, assurer une diversification vivrière et réduire les comportements de marginalisation.

2.4.1- Marché national

Concernant le marché national, il faudrait dire que le concept de ‘’marché de niche’’ est non considéré pour le cas de la pomme de terre à Madagascar. En cela, on peut citer le prix de la pomme de terre à Anosy (Fort Dauphin), qui est à 1 000 Ariary le Kg.

La pomme de terre est un produit rare là bas ; dans la même perspective, Androy est la zone la plus productrice de ‘’bageda’’, des produits de la même type que la pomme de terre, et pourtant les Antandroy population locale n’ont jamais essayé de cultiver de la pomme de terre ; la population préfère manger des cactus en période de soudure, alors que là bas, la conservation serait plus facile que dans le Vakinankaratra et le sol est plus facile à travailler, le seul souci est la chaleur.

Alors qu’il serait intéressant de voir pousser des pommes de terre sur la partie où il y a les ‘’bageda’’. Cela sera plus rentable pour les populations, et la production de la région de Vakinankaratra, pourrait satisfaire d’autre marché de niche, dans les autres régions.

En cela on peut citer aussi en exemple le cas des producteurs de pomme de terre d’Ambatolampy, qui ont percé le marché de Toamasina. Comment, il serait possible qu’aucun malgache, sur les 15 millions n’a eu l’idée de vendre de la pomme de terre à Toamasina, et d’essayer de trouver des zones où l’on pouvait pratiquer la culture de pomme de terre, à part la zone de Mantasoa, et produire plus prés pour mieux rentabiliser, même à faible rendement ?

 La solution c’est d’innover la mentalité des malgaches, et de laisser place à la créativité.

2.4.2- Marché régional

Le marché régional est demandeur, en ne citant que le marché vers La Réunion et Maurice. Mais on constate que les volumes exportés sont faibles par rapport aux potentialités de production de la grande île. Ainsi, des opérateurs mauriciens, appuyés par leur gouvernement, souhaitent importer

69 entre 7 000 et 10 000 tonnes par an de spunta d’origine malgache, pour assurer le bon déroulement de cet éventuel marché, le Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche (MAEP) a établi en 2004 par décret un protocole pour la production et le contrôle phytosanitaire afin d’assurer la qualité de pommes de terre pour l’exportation.

Mais il faudrait se rappeler que pour assurer la quantité demandée par le marché régional, Maurice en particulier, une quantité de 500 à 1 000 tonnes de semences certifiées est nécessaire pour assurer la demande en pommes de terre destinées à palier ce marché dans l’immédiat. Or, la production de semences du FIFAMANOR, seul centre agréé par l’Etat pour produire des semences de pomme de terre, est actuellement de 200 à 250 tonnes de semences certifiées par an ; ce qui est largement insuffisant pour répondre à la demande pour la production locale et l’exportation. On constate donc que la filière pomme de terre souffre d’un manque en semences de qualité.

Pour palier à ce manque flagrant, des opérateurs malgaches ont déjà essayé de remédier à ce problème en important des semences. Mais malheureusement, cette action n’a pas résolu le problème, et fut abandonnée.

Parallèlement à ce problème de semence, l’étude menée dans la région de Vakinankaratra a permis d’identifier des obstacles à l’essor de la filière pomme de terre qui sont les suivants selon leur ordre d’importance cité par les acteurs de la filière eux même, et selon les observations faites :

1- un prix d’achat fluctuant et imposé par les collecteurs véreux,

2- une absence de sensibilisation des producteurs sur la qualité et le prix à l’export,

3- une absence de règles d’hygiènes minimales, en particulier en ce qui concerne les eaux de lavage,

4- un manque de capacité de stockage pour résoudre le problème de l’incompatibilité du calendrier de production et des demandes (besoins de l’île Maurice en Janvier alors que la plus grande récolte à lieu en contre saison),

5- un accès difficile, quelquefois volontaire- aux intrants,

6- une absence de normes officielles pour l’export, permettant de rassurer les pays importateurs

7- absence d’information, concernant la demande et le cours de produit

8- abondance exagéré de ‘’rabatteur’’, qui devrait être écarter du segment de la filière, pour que les producteurs trouvent mieux leur compte, et s’en sortent bénéficiaire .

70 Pour résoudre ces différents problèmes rencontrés, il serait intéressant de faire recours à une sorte de plate- forme pomme de terre, de la même sorte que la plate- forme riz, qui va réunir tous les acteurs de la filière, et de trouver en commun la solution propre aux problèmes que rencontre la filière.

Dans cette optique, il est donc important d’accroître la production de pomme de terre de qualité variétés sélectionnées et adaptées aux conditions locales et répondant aux exigences des marchés locaux et régionaux. Il faudrait en cela organiser la multiplication et la diffusion des semences de qualités adaptées aux normes ; vulgariser les techniques de production adaptées et améliorées par le renforcement de capacité des acteurs des différents niveaux, et à long terme améliorer la commercialisation en optant sur une meilleure valeur ajoutée sur le marché national et régional.

2.5- Organisationnelle

Pour réguler et solutionner les goulots de la filière pomme de terre de la région de Vakinankaratra, on doit faire recours à la segmentation stratégique qui serait un nouveau concept, de nouvelles règles du jeu.

La segmentation stratégique a pour objet de répondre positivement à l’ensemble de ces différents constats. Il s’agit concrètement de :

1 Fédérer la filière en plaçant le consommateur, et le producteur au centre de ses priorités.

2 Identifier des leviers de segmentation en phase avec les attentes des consommateurs.

3 Agir en cohérence à tous les stades de la filière.

4 Créer de la valeur supplémentaire pour nos produits Ainsi les recommandations sont :

• Réhabiliter les infrastructures routières des zones enclavées. C’est notamment le cas de Faratsiho dont la recommandation de réhabilitation a été déjà évoquée à l’issue des études antérieures • Améliorer la qualité des infrastructures commerciales urbaines pour offrir des produits de qualité: les marchés de gros. Aussi, les producteurs sont-ils à sensibiliser sur les moments propices de faire la récolte puisque les pommes de terre s’accompagnent facilement de terre.

Les mesures exposées ci- dessus favoriseront dans tous les cas la viabilité de la filière pomme de terre. Dans certains cas, il s’agira de conditions absolues.

71 Conclusion générale

L’approche filière fait partie d’un ensemble plus large incluant différentes approches sur l’analyse des chaînes, dont celles sur les chaînes de valeur et les chaînes de valeur globale. Elles présentent de nombreux aspects communs et peuvent être associées pour approfondir une analyse donnée. Cependant, l’approche filière est particulièrement recommandée pour présenter une méthodologie d’analyse de filière agricole comme c’est le cas ici présent, concernant la pomme de terre de la Région de Vakinankaratra.

Dans cette étude particulièrement, on a constaté qu’une intensification de la formation des producteurs de pomme de terre nationaux s’avère important pour compléter les efforts des structures déjà existant, car la pomme de terre est devenue une composante vitale des systèmes d’exploitation de la région de Vakinankaratra et elle mérite une attention égale à celle accordée aux autres produits céréaliers de base tel que le riz pour aider à garantir la sécurité alimentaire de millions de malgache.

Le constat aussi est que suite à la solide établissement de la pomme de terre à Madagascar, surtout dans la région du Vakinankaratra comme culture vivrière importante, la production de la pomme de terre est significative en termes économiques et sociaux.

Il a été constaté également durant cette étude, que si on vise le marché régional, ceci implique une volonté politique des dirigeants en premier lieu, ensuite l’exportation de 7 000 à 10 000 t de pomme de terre par an vers l’île Maurice, requiert le développement complet d’une nouvelle structure de production de pomme de terre, avec des multiples contraintes qu’il convient de dépasser. Et c’est là que doit intervenir le fonctionnement et l’organisation en partenariat du secteur public et du secteur privé.

Malgré ces différents constats, il est évident que la filière pomme de terre offre de nombreux avantages et opportunités qu’il convient d’exploiter et d’optimiser, premièrement en vue de réduire la pauvreté, et en second lieu de conquérir les marchés national et régional, et dans la même perspective de structurer la filière pomme de terre qui est une filière viable, surtout si l’exploitation excède une superficie de 1 ha. La partie foncière est donc un élément de base à considérer en matière de développement de la filière pomme de terre.

72 La réussite de la structuration et le développement à long terme de la filière pomme de terre reposent sur les points suivants :  La combinaison d’une production en altitude et dans les plaines qui va permettre une certaine continuité tout au long de l’année ; (conquête de nouvel espace)  Compte tenu des conditions climatiques favorables, la pomme de terre offre un potentiel de développement à condition d’une application de techniques de production améliorées et à la norme, moyennant des mesures d’accompagnement adéquates ;  Une bonne gestion de la filière par une ‘’plate forme pomme de terre’’ regroupant tout les acteurs de la filière encadré par les techniciens du MAEP ou prochainement par les CSA.

Concernant les deux hypothèses retenues au début de cette étude, il est important de préciser que ces hypothèses tiennent, car en effet l’objectif général est de mettre en œuvre une Agriculture performante qui serait un véritable moteur de croissance économique. Et dans tout cela, il est crucial de porter attention à l’aspect social, politique et économique des solutions à pendre, car pour que le développement rural soit effectif, les producteurs devraient être considérés comme des partenaires à part entière dans la filière. En bref, une volonté politique de la part des dirigeants est la base de tout développement d’un pays.

Références bibliographiques

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Annexe I Sources : L’Auteur (Nov. 2006), Heryvan (2006), Wend Ribe (2006) Généralité sur la pomme de terre 1 – Succinct historique de la pomme de terre Déjà près de 1000 ans avant J-C, seuls les habitants des Andes péruviennes connaissaient la pomme de terre, appelée papa en quechua. Mais la première description connue de la pomme de terre date de 1533, que l'on doit à Pedro de Cieza de León dans sa Chronique du Pérou . Introduite en Espagne en 1534, elle est cultivée par des moines de Séville en 1573 également sous le nom de papa . En deux siècles, la pomme de terre va conquérir l'Europe. D'abord en Espagne où elle prendra le nom de patata , puis l'Italie taratoufffli (petite truffe), l'Irlande potato , l'Allemagne puis la France. Elle est introduite en France vers 1540 et cultivée à Saint Alban d’Ay. Il s'agissait là de la variété dite « Truffole ».

Pendant plus de deux siècles, la pomme de terre ne fut cependant utilisée que pour nourrir le bétail, du moins en France. Les Anglais avaient de leur côté découvert le tubercule en 1586, au retour d'une campagne contre les Espagnols dans l'actuelle Colombie. Propagée aussi bien par les Anglais que par les Espagnols, la pomme de terre gagne le reste de l'Europe, et les nombreuses pénuries du XVIII e siècle vont encourager sa consommation par les Européens, l'Allemagne figurant au rang des précurseurs. Concernant la France, en 1757 elle fut cultivée en Bretagne, alors en période de pénurie, dans la région de Rennes par Louis René de Caradeuc de La Chalotais, bientôt suivi dans le Léon par mon seigneur de la Marche, surnommé « l'évêque des patates ». Mais c'est surtout Antoine Parmentier, de retour d'un séjour en captivité en Prusse, qui fait la promotion de la pomme de terre comme aliment humain et réussit à développer son usage dans toutes les couches de la société française. Il avait été capturé par les Prussiens pendant la guerre de Sept Ans (1756-1763) et avait découvert à cette occasion la pomme de terre, principale nourriture fournie aux prisonniers. Il faut noter plus d'UN siècle avant Parmentier, grâce à Jean Bauhin (1541-1612) et frère de Gaspard Bauhin, directeur des "Grands-Jardin" de Montbéliard, la patate était consommée pour pallier la famine qui sévissait dans le Comté de Montbéliard indépendant et devenu français en 1793. Par la suite, il réussit à obtenir l'appui des autorités pour inciter la population à consommer des pommes de terre. Il fait notamment usage d'un stratagème resté célèbre : il fait monter une garde légère autour d'un champ de pommes de terre, donnant ainsi l'impression aux riverains qu'il s'agit d'une culture rare et chère, destinée au seul usage des nobles. Certains volent des tubercules, les cuisinent et les apprécient. Le roi Louis XVI le félicite en ces termes : La France vous remerciera un jour d'avoir inventé le pain des pauvres . Leur emploi dans la cuisine populaire se développe alors très rapidement. À la fin du XVIII e siècle, 45 km² étaient consacrés en France à la culture de la pomme de terre. Un siècle plus tard, en 1892, cette surface était passée à 14 500 km², chiffre considérable dont il faut cependant souligner qu'il a nettement baissé par la suite. Actuellement, la production de pommes de terre n'occupe plus que 1 800 km², d'une part parce que la consommation humaine a fortement diminué, de l'autre parce que la consommation animale a disparu. Dans le monde, la production annuelle est d'environ 300 millions de tonnes, pour une surface cultivée supérieure à 200 000 km². (Source : Wikipédia) Concernant Madagascar, la pomme de terre fut introduite au XIXème siècle par des missionnaires français. Elle fut cultivée dans la région de Mantasoa avant de s’étendre à la région d’Antananarivo 1 puis de Vakinankaratra. Elle prend ainsi sa place dans la Région de Vakinankaratra, pour profiter du climat d’altitude qui lui est favorable.

2 – Description de la pomme de terre 2.1- Description technique La pomme de terre est un tubercule produit par l'espèce Solanum tuberosum , appartenant à la famille des Solanacées. Il s'agit d'un des légumes les plus consommés en Europe, Amérique du Nord et Amérique du Sud. Outre ses vertus alimentaires, la pomme de terre est largement utilisée dans l'industrie, sa fécule ayant de multiples destinations. La pomme de terre est une plante vivace herbacée dont le nom générique ( Solanum ) désignait chez les Romains une variété de morelle. Outre Solanum tuberosum , il existe de nombreuses variétés sauvages poussant en Amérique du Sud, par exemple S. jamesii , S. commersioni , S. maglia ou S. andigenum . Certaines de ces espèces, en raison de leur résistance au froid, de leur précocité, de leur résistance aux maladies, ont été utilisées pour améliorer les variétés cultivées en Europe. Contrairement à ce qu'on pense généralement, le tubercule n'appartient pas à la racine de la plante, mais à sa tige enterrée dont partent des rameaux plus grêles appelés rhizomes, à l'extrémité desquels se forment les tubercules. À la surface de ces derniers se trouvent les « yeux », ou bourgeons, qui ont la particularité d'être disposés de façon hélicoïdale. Ces yeux se transforment en germes après une période plus ou moins longue de repos. Le tubercule comporte une forte proportion d'eau, pouvant aller jusqu'à 80 %, ainsi que des matières amylacées (la fécule), du sucre, des matières albuminoïdes, des fibres cellulosiques, des éléments minéraux, des diastases et des vitamines (vitamine C, surtout présente dans la peau) et des toxines. Les fleurs, groupées en cymes, comportent cinq sépales et cinq pétales soudés formant une sorte de roue à cinq pointes. Elles sont généralement blanches ou mauves, mais parfois aussi bleues, pourpres ou violet foncé. (Source : Wikipédia)

2.2- Conditions de production de la pomme de terre 2.2.1- Semence Avec ces zones de montagne, la région de Vakinankaratra produit en même temps des semences et de la pomme de terre pour la consommation locale et d’exportation, la région est favorable à la culture de pomme de terre vu les facteurs climatiques, et les conditions édaphiques qui sont réunis. L’existence d’une grande surface de rizière permet également un large développement de culture de pomme de terre sur rizière, autrement dit de culture de contre saison à vocation commerciales. Le FIFAMANOR et les GPS sont les producteurs agréés en semence à Madagascar. Les GPS sont des groupements de producteurs de Semences appuyer techniquement par le FIFAMANOR. Et se trouve surtout dans la région de Vakinankaratra.

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2.2.2- Sol Le sol idéal pour la culture de la pomme de terre est le sol poreux, bien aéré et bien drainé avec pH de 5-6. Autrement dit certaine zone de la région de Vakinankaratra est une région idéale pour la culture de pomme de terre. Le sol de la région de Vakinankaratra qui est volcanique, est évidement une terre favorables aux activités agronomiques.

2.2.3- Fertilisation et amendement Malgré le sol idéal de la région de Vakinankaratra, un besoins nutritifs en NPK dont la composition est N : 80 à120 kg/ha, P : 50 à 80 kg/ha, K :125 à 160 kg/ha se fait observé, et actuellement l’utilisation de Di ammonium phosphate (DAP) est proposée par les techniciens, vu l’abondance du DAP sur le marché. Car il faut préciser que le NPK que nous utilisons font partie d’une commande spéciale pour Madagascar, vu que certaine composante de NPK se fait rare sur le marché spécialisé. Sinon dans les parties les moins reculées, par souci de l’environnement ou par obligation économique, on observe l’utilisation de ‘’zezi- pahitra’’, des fumures traditionnelles qui sont moins coûteux et conservent la qualité du sol à son état naturel.

2.2.4- Climat et maîtrise d’eau Le climat idéal pour la culture de la pomme de terre est le climat tempéré - tropical d’altitude avec une variation de température entre 18 à 20 °c. Autrement dit, la région de Vakinankaratra est idéale concernant la culture de pomme de terre. Et pour la gestion des réseaux d’irrigation qui est nécessaire pour la pratique sur ‘’tanety’’, et pas nécessairement sur rizière, elle consiste à entretenir et à exploiter les réseaux d’irrigation en vue d’assurer, au moindre coût, les fournitures d’eau dont les usagers ont besoin. Jusqu’à ce moment, seuls les producteurs s’organisent pour cette gestion de réseaux. Concernant la maîtrise d’eau, une gestion des périmètres irrigués est plus adaptée à la condition de producteurs de la région de Vakinankaratra. Cette gestion des périmètres irrigués consiste précisément à prendre des dispositions nécessaires non seulement pour assurer le fonctionnement hydraulique optimal des réseaux mais aussi pour atteindre les résultats agro- économiques et sociaux souhaités. En cela, on observe l’existence d’une association de producteur en AUE, appuyée techniquement par les techniciens de la Direction du Génie Rural DGR

2.2.5- Maladie et ennemie 2.2.5.a- Maladies * Maladies fongiques 2 La mildiou se caractérise par des taches vertes pâles sur les feuilles pures jaunes et brunes sur la face inférieure (duvet blanc) ; Au bout de quelques jours, les feuilles se dessèchent et la maladie s'étend sur les tiges qui brunissent, les tubercules peuvent être contaminés par les spores du champignon. L'épiderme prend une couleur brune. Les tissus sous-épidermiques présentent une couleur rouille 3 L’alternariose se caractérise également par des taches brunes arrondies sur les feuilles, les

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tubercules attaqués présentent des tâches brunes nettement affaissées. 4 La fusariose par contre se caractérise par une pourriture sèche, le tubercule se couvre d'un mycélium blanc. * Maladies bactériennes 5 Le flétrissement bactérien se manifeste par le flétrissement brusque de la plante. La pression avec le doigt du tubercule fait sortir un liquide blanc laiteux. 6 La galle commune se manifeste par la présence de taches ou croûtes tubéreuses.

2.2.5.b- Ennemis Les ennemis principaux de la pomme de terre sont : 7 Les nématodes qui s'attaquent aux tubercules où ils provoquent des galles facilement reconnaissables. En faisant une coupe à l'intérieur de ces galles, on peut trouver des femelles remplies d'œufs. 8 Les coccinelles se manifestent par leurs larves qui rongent les feuilles. 9 Les vers gris qui coupent les jeunes plants au collet 10 Les cochenilles qui piquent la base des tiges aériennes ou qui envahissent les bourgeons puis les tubercules dans les germoirs. - Les teignes par contre creusent des galeries dans les tubercules emmagasinés. 2.2.6- Conservation Pour conserver des pommes de terre longtemps, il faut déjà choisir des variétés tardives ou semi- tardives et les entreposer dans des endroits frais à l'abri de la lumière, des gelées, de l'humidité et des rongeurs. Une pulvérisation du charbon de bois pilé sur les tubercules retardera la germination. On peut les enfouir également dans du sable sec. Pour des quantités plus importantes, une fabriquera de silo serait la solution adéquate.

2.3- Envergure et utilisation de la pomme de terre 2.3.1- Dans le monde 310 millions de tonnes de pommes de terre sont produites sur notre planète. Cultivée dans plus de 150 pays, elle occupe le quatrième rang mondial des nourritures cultivées après le riz, le blé et le maïs. La consommation annuelle par habitant est de 80,3 kg dans les anciens pays de l'Est, 79,3 kg en Europe occidentale, 58,4 kg aux Etats-Unis, 20,6 Kg en Amérique latine, 11,7 kg en Asie et 8 kg en Afrique d’après la FAO. Environ 40 % de la production totale est cultivée en russie, 22 % dans la CEE, 20 % en Chine , 6 % en Asie et seulement 0,6 % en Amérique du sud, 0,6 % en Amérique du Nord, 0,4 % en Afrique, 0,2 % en Océanie. Ainsi, qui aurait pu croire que cette solanacée originaire des Andes et demeurée à l'état sauvage au Pérou pendant des siècles, prendrait au XXI e siècle une place universelle parmi les produits de grande consommation ? 4

Les principaux producteurs sont les suivants : 1. Chine : 45 000 km² - 66,8 millions de tonnes ; 2. Union européenne (à quinze) : 1,27 - 43,3 millions de tonnes ; 3. l'Union européenne à 25, le plus gros producteur est la Pologne, devant l'Allemagne . Le rendement moyen dans l'Europe des quinze est de 3.420 tonne/km² et de 1 670 tonne/km² en Pologne. 4. Russie : 3,29 - 35,9 millions de tonnes ; 5. Inde : 1,40 - 24,0 millions de tonnes ; 6. États-Unis : 0,51 - 20,8 millions de tonnes ; 7. Ukraine : 1,60 - 17,6 millions de tonnes ; 8. Pologne : 0,80 - 13,5 millions de tonnes ;

2.3.2-En Europe D'après les sources du C.N.I.P.T. (Comité National Interprofessionnel de la Pomme de Terre, 21 rue de Madrid, 75008 Paris), le premier producteur européen de pommes de terre de conservation est l'Allemagne : 1. Allemagne 6,6 millions de tonnes sur 179 000 ha 2. Grande-Bretagne 5,6 millions de tonnes sur 135 000 ha 3. France 4,3 millions de tonnes sur 104 000 ha 4. Pays-Bas 3,4 millions de tonnes sur 73 000 ha 5. Espagne 3,1 millions de tonnes sur 146 000 ha 6. Belgique 2,1 millions de tonnes sur 50 000 ha 7. Italie 1,6 millions de tonnes sur 64 000 ha 8. Portugal 1,2 millions de tonnes sur 87 000 ha

2.3.2.1- Quantité consommée par les français La pomme de terre tient toujours une place importante dans l'alimentation des français, avec près de 30 kg consommés par habitant par an, primeurs comprises. Il faut y ajouter 25 kg sous forme de produits transformés.

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Figure n° 1 : La consommation des français : une place majeure dans l’alimentation

Source : OMNIFACE- CNIPT

2.3.2.2- Lieux d’achat des français

La grande distribution représente près de 80 % des quantités achetées par les ménages en France et le commerce traditionnel marchés, magasins de fruits et légumes 20 %.

En 15 ans, les français ont modifié leurs habitudes d’achat et la grande distribution a pris le pas sur le commerce de détail. Toutefois, il est important de noter que les français fréquentent en fait plusieurs types de magasins pour acheter leurs pommes de terre - hypermarchés et magasins de fruits et légumes, par exemple – selon les besoins et les circonstances Figure n° 2 : Répartition des lieux d’achat de pomme de terre par les français

Source : OMNIFACE- CNIPT

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2.3.2.3- Produits dérivés La fécule de pomme de terre, appelée aussi amidon, a de nombreuses utilisations. Dans l'alimentation, elle peut remplacer la farine, être employée comme épaississant dans les sauces. On l'utilise aussi dans la pâtisserie industrielle et la confection des biscottes. Mais c'est dans l'industrie non alimentaire que se trouvent la plupart des débouchés : elle entre dans la composition de certains médicaments, dans celle du rouge à lèvres ou des couches pour bébés, dans la papeterie, le textile, le contreplaqué. Traité par eau chaude, l'amidon entre dans la confection du caoutchouc ou dans le glaçage du papier photo. On signalera pour mémoire l'empesage des cols ou poignets de chemises, aujourd'hui disparu. De même, l'amidon est moins utilisé qu'autrefois dans la fabrication de colles. (Source : Wikipedia.org).

2.3.3- A Madagascar Statistiquement Madagascar produit environ 500 000 tonnes de pomme de terre par an, sur une superficie totale de 49 000 ha. Cependant, la plus grande partie de cette production est écoulée sur le marché local (Source Dir Agri- MAEP- DSI) . Or actuellement vu l’accès de Madagascar au OMC, SADC, COMESA,... il existe un nouveau concept de marché à priori important mais nécessite une étude approfondie et sérieuse, entre autres le marché vers l’île voisine qu’est l’île Maurice. Une île voisine qui cultive un long partenariat d’affaires avec Madagascar. Une demande de 7 000 à 10 000T par an de pomme de terre de la variété Spunta a été avancée par les opérateurs mauriciens. Mais n’oublions pas que le bilan des premières exportations vers ce pays n’a pas été bien positif. Ainsi, les premiers quotas offerts par l’île Maurice n’ont pas encore été atteints. Mais quoiqu’il en soit, le quota a été à nouveau relevé par les autorités mauriciennes à 3 000 t pour l’année 2006. (Source : MAEP – DSI, DDP).

Pour Madagascar, la technique de production est maîtrisée, mais l’habitude alimentaire, ne permet pas d’augmenter la demande. Alors, il est évident que la production est insignifiante par rapport au autre pays plus consommateur, car plus la demande est forte, plus les producteurs vont pouvoir augmenter leur production, pour satisfaire la demande affirmée et confirmée. C’est alors le cas actuel concernant la demande faite par l’île Maurice. Comme utilisation nutritive, les pommes de terre sont riches en glucides et contiennent des protéines, minéraux en particulier du potassium et du calcium, et de la vitamine C néanmoins, on trouve plus de vitamines C dans les pommes de terre qui viennent d'être récoltées. Elles sont peu caloriques, moins de 80 kilocalories pour 100 grammes du légume, sous réserve d'être accommodées sans excès de matière grasse, 100 g de pomme de terres chips peuvent apporter plus de 500 kcal contre 80 pour 100 g de pommes de terre cuites à l'eau. Toutefois, elles présentent un index glycémique élevé de 57 à 86, ce qui selon les nutritionnistes peut favoriser la prise de poids, qui peut être indésirable pour certain, mais que certain individu par contre en voulait plus de poids, en ne citant que le cas de la sécurité alimentaire dans les pays pauvres comme Madagascar.

Depuis un certain temps, la pomme de terre a été accommodée de toutes les façons possibles à Madagascar, surtout dans le milieu urbain, par contre dans le milieu rural, limites sont les variations des produits cuits.

Pour le milieu urbain, les grands classiques étant les frites, la purée, les pommes de terre bouillies, le potage, les pommes sautées ou rissolées ou les salades composées.

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Il faudrait aussi avancer que pour stopper la dysenterie, manger la pomme de terre à l'état crue est efficace. 2.3.4.- Description nutritionnelle de la pomme de terre Pour le cas de Madagascar l’apparition et la consommation de la pomme de terre est récente, mais depuis elles ont été préparées de plusieurs façons possibles, les grands classiques étant les frites, la purée, les pommes de terre bouillies (ou à l'anglaise), le potage poireaux- pommes de terre, les pommes sautées ou rissolées ou les salades composées,... Tableau n°1 : Valeur nutritionnelle moyenne pour 100 g de pomme de terre crue (avec peau)

Vitamines Autres

Valeur calorique : 70 kcal Provitamine A : 5 mg Fer : 1,8 mg

Protides : 2 g Vitamine B1 : 0,11 mg Calcium : 9 mg

Glucides : 19 g Vitamine B2 : 0,04 mg Magnésium :10 mg

Lipides : 0,1 g Vitamine B6 : 0,25 mg Phosphore : 26 mg

Vitamine C : 19,5 mg Potassium : 255 mg

Vitamine PP : 1,2 mg Sodium : 2,4 mg

Fibres : 1,4 g

Source : L’Auteur

Tableau n°2: Valeur d’une portion de pomme de terre

Une pomme de terre bouillie, avec la Pomme de terre en purée, avec lait entier Volume/poids pelure, égouttée/150 g et beurre, 125 ml/111 g

Calories 129 117,7

Protéines 3 g 2,1 g

Glucides 29,9 g 18,5 g

Lipides 0,2 g 4,7 g

Fibres 2,4 g 0g alimentaires

Source : Desaulniers M, Dubost M., Université de Montréal, Canada, 2003.

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Annexe II Sources : L’Auteur (Nov. 2006), MAEP- UPDR (2002, 2004), Présidence (2006), Primature (2006), Heryvan (2006) Contexte général d’étude

1– Présentation de la zone d’étude : Région de Vakinankaratra 1.1- Localisation administrative La loi n° 2004- 001 du 17 Juin 2004 relative aux Régions stipule la mise en place des 22 régions comme vocation d’assurer le développement économique et social dans son ressort territorial, dont la Région de Vakinankaratra qui est composée de 5 Fivondronana : Antsirabe I (Chef Lieu), Antsirabe II, Ambatolampy, Betafo, Antanifotsy, Faratsiho. La région de Vakinankaratra est limitée par les coordonnées géographiques suivantes : entre 18° 59’ et 20°03’ de latitude Sud, et entre 46°17’ et 47°19’ do longitude Est. La région de Vakinankaratra fait partie des hautes terres de la province autonome d’Antananarivo, et se trouve à la limitrophe des trois provinces à savoir Fianarantsoa, Toamasina, et Toliara. Concernant le réseau routier, la région de Vakinankaratra est traversée par la RN7 reliant Antananarivo à Toliara. Réputée être la ville la plus propre de Madagascar, Antsirabe est surtout connue pour ses eaux thermales.

Située au centre sud de la capitale, elle est reconnue être la deuxième ville du pays. Actuellement, elle figure parmi les villes concernées par le PIC ou Pôle Intégré de Croissance. C'est-à-dire des villes stratégiques au développement économique de Madagascar. La région Vakinankaratra s’étend sur une superficie totale de 15841 km² et répartie en 3 sous- régions bien spécifiques :

1/ La partie centrale dominée par le massif volcanique de l’Ankaratra considéré comme la plus haute altitude de la Province d’Antananarivo et culminant à 2 644 m au Tsiafajavona. 2/ Le sud où l’Ankaratra a provoqué dans la partie occidentale des séries d’effondrements ayant favorisé la formation de dépressions à fond alluvial et présentant de nombreux cratères et lacs. Et la zone méridionale, dominée par la chaîne d’, constituée d’une succession de petites cuvettes au sol sableux, jonchée de blocs de quartzite de toutes tailles. 3/ L’ouest constitué par la pénéplaine de - où l’altitude descend jusqu’à 1000 m.

1.2- Biotique Avec une population totale autour de 1 600 000 habitants à dominance Merina et brassage Betsileo, la région est assez urbanisée car 22% de la population vit dans les grandes agglomérations telles que la ville d’Antsirabe et les chefs lieux des sous-préfectures périphériques.

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La région compte environ 152 000 exploitations agricoles. L’insécurité dans le moyen-ouest de la région a freiné les mouvements migratoires vers cette zone et la population se concentre alors dans la capitale régionale, Antsirabe.

Concernant le taux d’accroissement, un taux de natalité moyen de 30,5 pour 1 000, un taux qui est faible.

Comme partout à Madagascar, l’Agriculture constitue l’activité principale des populations rurales de la Région Vakinankaratra. Favorisée par les conditions agro-climatiques et humaines, une vaste gamme de cultures est recensée dans la région, entre autres la pomme de terre. La devise de la ville est : "Rano masina, rano manoro".

1.3- Abiotique Le climat de la région est de type « tropical d’altitude » dans les parties élevées de l’Est et du centre (Antanifotsy, Antsirabe I et II, Faratsiho) Par contre, la moyenne des températures dans le Moyen-Ouest (Mandoto) s’élève à plus de 6°C par rapport à l’Est. La moyenne annuelle de température n’atteint pas 17°C avec des maxima de 25°C (Octobre à novembre) et de minima de 5°C (Juin). L’amplitude est forte, en particulier en saison fraîche. Les gelées sont fréquentes à Faratsiho, à Antsirabe et à Antanifotsy. La grêle provoque parfois de nombreux dégâts. La pluviométrie décroît d’Est en Ouest dont la moyenne annuelle est supérieure à 1.300mm, mais la répartition mensuelle des précipitations impose un appoint d’irrigation. La région est traversée par la ligne de partage des eaux. Peu de données hydrologiques sont disponibles sur les fleuves (Onive, Mania, Kitsamby, Manandona).

En matière de pédologie, la région de Vakinankaratra est marquée par la dominance de 2 types de sols : - les sols ferralitiques qui sont propres à toutes la grandes parties de la région, humifères noirs ou « ando-sols », caractéristiques des régions situées au –dessus de 2 000m d’altitude et qui se distinguent par l’épaisseur de l’horizon supérieur humifère noir limoneux, très poreux et gorgé d’eau . Ils sont très variés et composés d’argiles latéritiques, très fertiles ainsi que des cuirasses imperméables, dépouillées d’éléments utiles, crevassées de « lavaka ». Ce qui les spécifie, c’est que dans l’ensemble, ils sont fragiles, compacts et difficiles à exploiter. Mais à la rigueur, ils peuvent être cultivés de plantes appropriées au milieu rural tel que le maïs, le manioc ou d’autres spéculations comme les pommes de terre et surtout l’arboriculture. - Les sols alluviaux réservés à la riziculture et dans les bas- fonds. A part celle du riz, les cultures de contre saison comme la pomme de terre, le petit pois et la tomate à Betafo et dans ses alentours sont aussi pratiquées. Ainsi, même si une inégalité importante de la fertilité du sol était constatée, la variété et la faculté de supporter les amendements laissent d’importantes exploitations. Mais l’exploitation incessante et accentuée de ces sols implique une dégradation considérable.

Il conviendrait aussi de parler de la situation du Vakinankaratra en général, vu cette grande diversité des activités agricoles et des produits mais également la richesse inestimable de son sous-sol dont le socle cristallin regorge de minéraux dont la supériorité de la qualité est reconnue mondialement.

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1.4- Potentialités économique

1.4.1- Secteur primaire L’Agriculture demeure jusqu’à présent l’activité la plus exercée par la population malgache. Les milieux ruraux de la région de Vakinankaratra pratiquent l’Agriculture et 98% des paysans en tirent profit pour leur subsistance.

Dans l’ensemble, la région est caractérisée par des terres volcaniques très fertiles. Mais l’existence des plaines de faible fertilité se fait sentir dans des lieux plus reculés (Mandoto, Antanifotsy…). De plus, quelques superficies de terrains sont constituées par des sols ferralitiques lessivés. Et d’après l’extrait des données de l’Annuaire statistique 1998 – 1999 du service de la statistique agricole du Ministère de l’Agriculture, la superficie totale mise en culture pendant la compagne agricole de la même année était de 171 495 ha, soit un taux d’exploitation de 70% de la superficie cultivable ; ce qui représentent 15% de la superficie générale de la région de Vakinankaratra. Actuellement, il est dit qu’une augmentation de 14% de la superficie cultivée est observée.

1.4.2- Secteur secondaire

En parlant du secteur secondaire qui regroupe l’ensemble des activités consistant en une transformation plus ou moins élaborée des matières première, la région de Vakinankaratra est caractérisée par les différentes industries textiles, les usines de transformation de tabac, l’industrie du bois, l'élevage de vache à lait pour l’agroalimentaire et d’autres entreprises du secteur secondaire.

En ne citant que l’industrie textile, COTONA est le "success story" du Vakinankaratra. "On ne peut parler du Vakinankaratra sans évoquer COTONA". La Cotonnière d'Antsirabe est, en effet, le "success story" de cette région dont les artisans ne sont autres que la famille Ismail. Une famille d'origine indienne et de confession ismaélienne établie à Madagascar depuis trois générations. Et en agroalimentaire, l’implantation de TIKO, STAR, SOCOLAIT, Impérial Tabaco, ….

1.4.3- Secteur tertiaire

Concernant le secteur tertiaire, la région de Vakinankaratra est célèbre par les différents cites qui son unique dans la région mais nombreux, entre autres son célèbre "Ranovisy" qui fait sa notoriété.

La ville d’Antsirabe est un centre industriel important situé au carrefour de deux importants axe routiers bitumés axe sud Antananarivo-Tuléar et axe ouest vers Morondava. La région compte près de 350 km de pistes en terre praticables en saison sèche et est traversée du nord au sud par la ligne de chemin de fer Antananarivo-Antsirabe. En plus des activités liées au riz rizeries/ décortiqueries, les agro-industries sont regroupées autour de la ville d’Antsirabe : laiterie, distillerie, brasserie, malterie, huilerie savonnerie ; minoterie, transformation du tabac, textile, industrie du bois. Le secteur minier est également important dans cette région. La région du Vakinankaratra est donc caractérisée par une forte potentialité dans les secteurs tertiaires et dispose d’une perspective d’avenir importante.

23 programmes /projets dont les actions sont liées à 16 produits sont actuellement mis en œuvre dans la région du Vakinankaratra. Ces projets sont répartis dans les cinq sous-préfectures avec un net déséquilibre en défaveur d’Antanifotsy et de Faratsiho.et dans une moindre mesure de betafo. Les deux premiers sont excentrés par rapport à la capitale régionale et mal desservis par les réseaux de routes et pistes rurales. 11

Globalement, les projets sont caractérisés par une orientation marquée en faveur des organisations paysannes et une approche intégrée des exploitations agricoles.

De plus, la région bénéficie de l’existence des organismes de recherche FIFAMANOR et FOFIFA et d’assistance des promoteurs ruraux ONG ainsi que d’un début perceptible d’intégration des filières favorisées par la présence d’unités de transformation et une mise en place d’une professionnalisation des agriculteurs. Concernant le domaine de santé, une centaine de médecins et environ 330 personnes soignants travaillent dans les 6 centres hospitaliers de districts et une centaine de centres de santé de base.

Et enfin concernant le secteur tertiaire, l’écotourisme constitue un secteur prometteur pour la région de vakinankaratra.

1.4.4- Potentialité économique définit par le PRD

Une région qui compte 202 000 exploitations agricoles, dont 75% de la population vivent en milieu rural et cultivent 67 produits différents, sur un sol fertile qui se prête aux cultures vivrières traditionnelles comme le maïs, le riz, le manioc, la patate douce, la pomme de terre… ; Mais aussi aux activités d’avenir comme le café et surtout les cultures maraîchères et fruitières ainsi qu’aux autres filières comme le blé et l’orge où la production n’arrive pas encore à couvrir les besoins des usines locales. La région de Vakinankaratra a encore une vaste potentialité en matière d’Agriculture. Les paysans, voire la région entière même, disposent donc d’une grande perspective, vu que 50% de surface exploitable seulement sont exploitée actuellement.

2- Document cadre macro- économique 2.1- MAP Le MAP est un plan d’action ‘’ambitieux’’ qui définit la feuille de route et les priorités de Madagascar de 2007 à 2012, en vue d’accélérer et de mieux coordonner le processus de développement et de faire un saut qualitatif. Le MAP décrit par les 8 engagements, les stratégies et les actions qui conduiront à une croissance économique rapide, contribueront à la réduction de la pauvreté,… conformément à la vision nationale « Madagascar Naturellement » et aux objectifs du Millénaire pour le développement. Pour le peuple Malgache, le MAP renforcera l’optimisme et la confiance en l’avenir. Le MAP est inéluctable pour monter un programme de développement. Dans le MAP, il est stipulé que ‘’pour obtenir des résultats probants au cours de la mise en œuvre de celui-ci, de nouvelles valeurs sont requises’’. Et que ces valeurs seront accentuées dans tous les aspects de la gouvernance et de l’administration, en cela il faut : du professionnalisme, du leadership partagé, des renforcements des capacités, de la participation et coopération, de l’utilisation des ressources, de la compétitivité, et enfin de la détermination de réussir.

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Dans le MAP, le développement rural est définit dans l’engagement 4, avec ses 6 défis dont : 1 - Sécuriser la propriété foncière 2 - Améliorer l’accès au financement rural 3 - Lancer une révolution verte durable 4 - Promouvoir les activités orientées vers le marché 5 - Diversifier les activités agricoles 6 - Accroître la valeur ajoutée agricole et promouvoir l’agrobusiness. Le ‘’plan’’ est prêt, il reste la mise en œuvre. C’est dans cette optique qu’on va tout d’abord cadrer la discussion sur les défis qui touchent directement notre étude concernant la pomme de terre de la région de Vakinankaratra. On sait que la région de Vakinankaratra est bénéficiaire du projet PIC, un projet de grande envergure, qui doit mener la région, à long terme, au développement même de ses populations rurales, qui sont toujours été mise à l’écart de tout développement envisagé. Mais est- ce que cela arriverait un jour chez les petits producteurs de pomme de terre de Faratsiho, ou de Betafo, en ne citant que ces districts qui sont encore facile d’accéder, mais pour les autres zones de production qui sont encore enclavées, les petits producteurs vont toujours rester des éternels petits producteurs de pomme de terre, en ‘’soufflant leur produit’’, qui reste des produits à des prix insignifiant, pourtant dans le monde la consommation de ce produit est importante. 2.2- PNDR Le Programme National pour le Développement Rural (PNDR) est le document de mis à jour du PADR. Ce document tient compte des nouvelles orientations du gouvernement et capitalise les différents documents existant concernant le développement rural (Vision Madagascar Naturellement, la Politique Générale de l’Etat, les politiques sectorielles ainsi que les différents documents et rapports des programmes/projets tant publics que privés). Le Document comprend six grandes parties. La première définit le PNDR, la deuxième présente la vision du monde rural. Le contexte de la pauvreté est traité dans la troisième partie du document. La quatrième partie présente la prospective du développement rural tandis que la cinquième évoque les grandes orientations du développement rural ainsi que les stratégies et tous les programmes y afférents. La sixième et dernière partie, quant à elle, décrit la mise en œuvre, les acteurs concernés par le développement rural et la méthode de suivi évaluation du PNDR. Le développement rural appelle la participation de tous les acteurs publics et privés. Le PNDR assure le cadrage des interventions de façon horizontale, intersectoriel et verticale aux échelons territoriaux et régionaux. Et ce cadrage s’exerce sur les départements chargés du développement rural et sur ceux qui doivent apporter leurs concours à la création d’un climat favorable aux acteurs que sont les organisations paysannes et les opérateurs économiques. Sur le plan territorial, le PNDR est un outil de mobilisation des régions autour de la thématique du rural dans une perspective de développement rural de proximité.

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2.3- PADR En matière de développement rural, le Plan d’Action pour le Développement Rural (PADR) était le référentiel unique de toute intervention (Avant la Vision : Madagascar Naturellement) . Par les GTDR, le PADR a mis en place des structures décentralisées qui pourraient assurer une meilleure coordination des actions engagées dans les différentes régions. La stratégie de développement agricole et rural est appuyée par le PADR, par le décret 99-022 du 20 janvier 1999, dont le secrétariat permanent est assuré par l’ Unité de Politique de Développement Rural (UPDR).

La décentralisation et la déconcentration par la mise en place des structures décentralisées et la responsabilisation des services déconcentrés à différents niveaux sous la coordination du PADR comme le GTDR permet une meilleure synergie et coordination d’action dans différentes régions, dont la Région de Vakinankaratra, et l’implication de la DRDR est le moyen de doper le secteur Agriculture, dont la filière pomme de terre.

A l’évidence, il est important de préciser qu’en parlant du développement rural, la population rurale est évidement assimilé à ce développement tant prôné. La population rurale qui participe activement à la vie active est économique du pays, mais souvent oublier, pourtant ils sont majoritairement dominants pour ces 80% par rapport à la population nationale. En cela, la stratégie retenue par le gouvernement malgache vise des objectifs de croissance économique forte et une amélioration de la qualité de vie des populations. Le taux de croissance ciblé par les documents de politique de base (6,3%) devrait permettre de faire doubler le PIB en 2011 ; ceci correspond à une croissance du PIB/ habitant de plus de 40%, autrement dit le passage de 235 US$/hab à 336 US$/ hab entre 2000 et 2010. Concernant plus particulièrement le milieu rural, en concordance avec les objectifs des dirigeants successifs, et conforme aux politiques sectorielles, les objectifs assignés au développement rural visent à : 1 Assurer la sécurité alimentaire ; 2 Contribuer à l’amélioration de la croissance économique ; 3 Réduire la pauvreté et améliorer les conditions de vie en milieu rural ; 4 Promouvoir la gestion durable des ressources naturelles ; 5 Promouvoir la formation et l’information en vue d’améliorer la production en milieu rural. Sur la base d’un processus global et participatif, un plan (PADR) a été élaboré pour constituer le cadre général de mise en œuvre de tout actions pour le développement rural. Parmi les orientations de référentiel de la lettre de politique de Développement Rural sont : 1 Incitation à l’émergence des acteurs économiques, partenaires du développement rural. En cela, les actions à mener sont :

- La modernisation de l’agriculture et développement des initiatives privées et du savoir-faire,

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- Diversification de la production et des exportations,

- Développement et pérennisation du financement du monde rural,

2 Accroître et promouvoir la production agricole avec une utilisation optimale ainsi qu’une gestion durable des ressources et des infrastructures. Les actions à mener sont :

- L’application des techniques et technologies appropriées,

- Préservation de l’environnement et gestion rationnelle des espaces ruraux,

- Introduction de mécanismes d’organisation, de gestion et de développement des infrastructures.

3 Assurer une disponibilité alimentaire suffisante dans toutes les régions. Les actions à mener sont :

- L’assurance d’une stabilité et d’une permanence des approvisionnements alimentaire,

- Préparation aux urgences.

L’impact de ces différents activités devrait se mesurer par : - l’évolution de la productivité, des rendements et des revenus, - l’évolution des stratégies paysannes (degré de monétarisation, dynamique de diversification, modernisation des techniques), degré d’intégration de l’économie agricole dans le marché, - efficience des filières de commercialisation.

2.4- PANSA La définition du PANSA (Programme de Sécurité Alimentaire) implique trois éléments distincts mais interdépendants dont : 1 Disponibilité des aliments : en quantité suffisante a travers l’auto production, la production domestique nationale, les importations commerciales ou les aides alimentaires.. 2 Accès aux aliments : accès physiques et aux ressources adéquates pour obtenir les aliments adéquats pour un régime nutritionnellement acceptable. Cet élément dépend généralement des revenus disponibles aux ménages, a la distribution des revenus a l’intérieur des ménages et aux prix des vivres. 3 Utilisation des aliments : utilisation biologiquement appropriée des aliments qui requiert un régime procurant suffisamment d’énergie et de nutriments essentiels, eau potable, hygiène adéquat et connaissance des ménages des techniques de stockage et d’utilisation des aliments, des techniques de bases en nutrition et des principes de base de gestion des maladies infantiles a la maison.

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Les principes directeurs de la mise en oeuvre du PANSA sont : 1 Gestion durable des ressources naturelles ; 2 Renforcement des capacités des communautés pour participer aux décisions ayant trait à la sécurité alimentaire ; 3 Amélioration de la santé en général et celle de la mère et de l`enfant en particulier ; 4 Promotion des échanges commerciaux Et Les approches innovatrices du PANSA sont: 1 Continuation entre les aides d`urgences et des actions de développement. 2 Inclure d`autres activités avec les aides alimentaires: infrastructures, formation techniques,…. 3 Nutrition/ Santé : Déviance Positive 4 Agriculture: Farmer Field School 5 Marché et Revenus: Marketing Territorial Approach Semences: Revolving seed loans 6 Recherche et développement adaptés aux besoins locaux.

3- Contexte poussant la réalisation de cette étude 3.1- Contexte national de la filière pomme de terre Pour le cas de Madagascar, l’essor de la pomme de terre se fera avec les disettes en riz des années 30 et plus récent la crise des années 80 et du début de ce millénaire (2003- 2004) (insuffisance importante du riz sur le marché) . Depuis la pomme de terre occupe une place stratégique dans une politique de sécurité alimentaire car elle tient la quatrième place en terme de production, et de substitution. De plus, elle contribue à la diversification alimentaire des différentes couches sociales malgaches. Le manque de riz sur le marché a donc encouragé les régions productrices et les producteurs à produire et les consommateurs malgaches à consommer davantage de pomme de terre de toute variétés.

3.2- Structures d’appui facteur innovant de la filière pomme de terre L’essor de la production des années 80 est du à l’appui des structures comme le FIFAMANOR. En cela, l’évolution de la production au niveau national a donc connu une augmentation spectaculaire. En effet, la culture de la pomme de terre en contre saison sur rizière présente un intérêt aussi bien alimentaire, agronomique que financier pour les paysans. En premier lieu alimentaire, car la pomme terre est un substitut au riz plus nourrissant que le manioc ou le maïs, agronomique ensuite car les rizières sont mieux valorisées, financier enfin, puisque la pomme de terre constitue une source de revenu pendant une longue période de récolte de juillet à novembre.

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3-3- Opportunité du marché régional Concernant la pomme de terre, récemment on a constaté en plus de l’importance du marché local, que l’île Maurice est de loin le pays de l’océan indien qui importe le plus de pomme de terre alimentaire. Ce tubercule représente quelques 2,57% de ses importations nettes, autrement dit le marché au niveau régional est estimé à 1,8 Mo US$, soit de l’ordre de 257 US$/t/an (source BAMEX) . L’île Maurice a elle seule consomme quelques 21 à 23.000 t de pommes de terre par an, alors que sa production nationale tangue autour de 11 à 14 000. L’île importe donc annuellement depuis 2003 environ 10000 t de pomme de terre, d’une valeur moyenne de MUR 116 Mo pour suppléer à cette production locale. Et dernièrement, les mauriciens sont installés à Faratsiho, justement pour la culture de façon très professionnelle de pomme de terre pour pallier le manque par rapport à leur besoin. Mais est-ce une bonne décision des décideurs malgache, de leur céder des terrains de bonne qualité où les producteurs malgache peuvent produire, du moins assez pour le marché local, sinon destiné tout de suite à l’exportation, pour les pommes de terre répondant à la norme exigée par l’île Maurice. Au lieu de rester tout simplement des simples employés cultivateurs qui travaillent éternellement pour les étrangers, en ne bénéficiant en aucun cas des avantages et des valeurs ajoutées qui peuvent se faire concernant la production de pomme de terre, pour devenir des exploitants agricole nationaux à leur tour.

4– Vision vers les marchés régionaux

4.1- Cadre général des échanges : OMC

Madagascar étant membre de l’OMC, ses relations commerciales doivent en principe respecter les règles définies par cette instance. Ce qui suppose que tout accord bilatéral ou régional entre Madagascar et ses partenaires commerciaux doit être compatible avec les règles de l’OMC. L’objectif général de ces accords est de favoriser le développement des échanges.

Madagascar bénéficie du système de préférence généralisé (SPG). Avec un revenu annuel par habitant de 260 $US, il est classé pays moins avancé (PMA), donc bénéficie aussi, dans le cadre des Accords de l’OMC, d’un traitement privilégié moins d’obligations et des périodes de mise en œuvre plus longues.

Mais, face à la norme et la qualité, Madagascar pourrait faire des progrès, car en ce qui concerne plus particulièrement les Accords sur les mesures SPS et sur les obstacles techniques au commerce (OTC), ceux- ci visent à empêcher que les normes sanitaires ou techniques soient utilisées dans un but de discrimination et de protection du marché intérieur. Avec la réduction des barrières tarifaires et non tarifaire, les normes peuvent en effet devenir des moyens très performants de protection. Ces accords reprennent donc le principe du traitement national et définissent un certain nombre de critères afin que les normes ne créent pas d’obstacles inutiles au essor du commerce.

Ces normes en général justifiées pour des raisons de santé publique, de protection des animaux ou de protection de l’environnement sont aujourd’hui un enjeu essentiel en matière de commerce et de compétitivité des produits. Or, ces normes définies généralement par des organismes de normalisation internationaux peuvent devenir un handicap difficile à surpasser pour des pays comme Madagascar.

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Pour le cas de la relation entre Maurice- Madagascar, certes les questions phytosanitaires présentent des obstacles majeurs, cependant, la partie mauricienne est prête à en discuter avec la partie malgache pour l’établissement de normes bilatérales entres les deux pays ‘’en gardant l’œil sur les normes internationales’’ pour reprendre le propos d’ARVIN Boolell, Ministre mauricien de l’agriculture, lors de la première journée de l’atelier Cross Border Investment de janvier 2006.

4.2- Commission de l’Océan Indien (COI)

La COI compte cinq Etats membres dont Madagascar, les Comores, Maurice, La Réunion (France), et les Seychelles. Et parmi ses principaux objectifs s’inscrit la promotion des échanges commerciaux entre ses membres. Ses activités sont financées par l’UE, par le biais du FED. Et dans le cadre de l’ajustement structurel, le pays s’est engagé, sur une base de réciprocité, à suivre le calendrier de désarmement tarifaire défini dans la loi de finances 1996 vis-à-vis des pays de la COI et du COMESA. A cet effet, depuis le 1 er janvier 2000, Madagascar et Maurice appliquent le taux 0% sur leurs échanges de produits originaires dans le cadre de la COI.

Les enjeux de l’appartenance de la grande île à cette organisation sont dans le tableau 2 ci- après.

Tableau n° 3 : Les enjeux de l’appartenance de la grande île à la COI

FORCES FAIBLESSES - Mise en œuvre d’une zone de libre- échange - Echanges régionaux encore faibles (à peine 3% des échanges extérieurs de Madagascar. En 2005, l’importation de produits alimentaires en provenances de Madagascar par Maurice n’est que 2% de son importation totale. - Présence d’économies fortes pouvant tirer les - Hétérogénéité des économies échanges et le développement de la région (Réunion, Maurice) - Problématiques communes du fait de l’insularité de tous les pays et développement des programmes régionaux pour y répondre - Appui de l’UE dans le cadre du Programme Initiative Régional

OPPORTUNITES MENACES ET CONTRAINTES - Accès aux marchés porteurs de Maurice et de la Réunion - Potentiel d’attraction pour de nouveaux investisseurs Source : UPDR

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4.3- COMESA

Madagascar est devenu membre du COMESA en 1995. Le COMESA regroupe actuellement 20 pays dont quatre pays de l’Océan Indien, à savoir les Comores, Madagascar, Maurice et les Seychelles.

Le COMESA a pour objectif d’approfondir et d’élargir le processus d’intégration entre les Etats membres. Et pour faciliter les échanges commerciaux dans les régions, les membres ont décidé d’utiliser le système douanier automatisé SYDONIA et le système EUROTRACE. L’objectif de ces systèmes est d’aider les entreprises à dédouaner plus rapidement les marchandises, de produire des statistiques récentes et exactes sur le commerce extérieur, de moderniser l’administration des douanes et d’accroître les recettes grâce à des gains d’efficacité. Pour le cas de Madagascar, le système SUDONIA++ a été adopté.

4.4- SADC

Madagascar est membre à part entière de la SADC depuis 2005. Cette organisation régionale, née en 1992, regroupe 15 pays, entre autre l’île Maurice et Madagascar dans la zone Océan Indien, mais aussi le géant Afrique du Sud.

La SADC a été créée pour servir des objectifs de sécurité et de solidarité régionales. Avec la fin de l’apartheid, elle a élargi ses compétences. Elle vise maintenant aussi à coordonner les politiques régionales et faciliter les investissements et les échanges régionaux.

En matière de commerce, le protocole actuel signé en 1996 et mis en œuvre en 2000 a pour objectif la libéralisation des échanges via la suppression des droits de douane et des barrières non- tarifaires. Ce protocole envisage aussi une coopération réglementaire régionale, la promotion des échanges commerciaux dans les services, les investissements transfrontaliers et la facilitation des échanges commerciaux. Il est prévu a mise en œuvre d’une zone de libre échange d’ici 2008.

L’entrée de Madagascar dans ce vaste marché revêt donc des enjeux non négligeables.

Les enjeux de l’appartenance de la grande île à cette organisation sont dans le tableau 3 ci- après:

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Tableau n° 4 : Les enjeux de l’appartenance de la grande île au SADC

FORCES FAIBLESSES - Homogénéité géographique des pays membres - Forte domination de l’Afrique du Sud - Marché SADC très important avec notamment, un - Une libéralisation complexe qui a du mal à se mettre en marché sud africain potentiellement porteur place - Des règles d’origine élevées difficiles à mettre en œuvre pour Madagascar - Une implication financière importante - Des pays déjà membres du COMESA

OPPORTUNITES MENACES ET CONTRAINTES - Facilitation de l’accès au marché sud africain - Pertes de recettes fiscales dues à des détournements d’échanges au profit de l’Afrique du Sud - Renforcement des liens politiques et économiques avec - Risques de forte concurrence des productions locales par l’Afrique du sud les produits sud- africains - Possibilité d’importation d’intrant et de produits finis - Coûts d’adhésion élevés (1 million US$) et participation bon marché ~500 millions US $/ an - Augmentation potentielle des investissements sud- - Problème d’efficacité des douanes malgaches africains - Règles d’origine de la SADC en conflit avec celles du COMESA et de la COI ; Possibilité de risque de conflit d’intérêts - Faible capacité institutionnelle pour Madagascar à suivre la mise en œuvre de ce nouvel Accord - Nécessité d’harmoniser les normes avec les Etats en relations commerciales

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Annexe III Sources : MAEP- UPDR (2002)(2004)

Résumé de la politique nationale pomme de terre Niveau Politique

Production - Développer la production de semence de qualité dans les régions

- Renforcer les capacités de négociation des paysans et pallier au problème de trésorerie durant les mois de juin- juillet

- Maintenir et renforcer les stratégies actuelles des producteurs sur les trois saisons de culture

Commercialisation - Améliorer l’accès et les recherches de nouveaux marchés

- Valoriser la qualité de la pomme de terre, apposition d’étiquette désignant la variété ; mieux s’occuper de la qualité des produits mis en vente

-Développer les structures et organisations paysannes assurant la commercialisation de la pomme de terre

- Prospecter le marché de l’océan indien

Consommation et - Entamer l’éducation nutritionnelle au niveau des ménages transformation - Créer un label par variété reconnu au niveau international

- Orienter la recherche vers la mise au point des technologies de transformation de la pomme de terre dont le marché dans ce secteur reste encore dominé des produits importés

Organisation - Développer un réseau fonctionnel régional, une plate forme d’échange d’information et de coordination régionales des acteurs de production, l’utilisation de semence, la commercialisation

- Inciter la création de groupements fonctionnels sur la transformation, la distribution et l’exportation

Institution - Favoriser la compétitivité des organismes de crédit

- Faciliter l’exploration de marché de semence et de produits de consommation au niveau de la région de l’océan indien

- Réviser les statistiques agricoles par l’amélioration des dispositifs de collecte d’informations

- Inclure la pomme de terre dans le programme de sécurité alimentaire

- La politique de décentralisation par la mise en place des structures décentralisées et la responsabilisation des services déconcentrés à différents niveaux sous la coordination du PADR.

Source : MAEP- UPDR

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Annexe IV

FICHE PRODUIT POMMES DE TERRE Source : BAMEX

ANALYSE DE LA DEMANDE

Nom Commercial Pommes de terre Nom Scientifique Solanum teberusum Marché Local - Régional Demande Totale 350.000 T environ sur le marché local Marché Potentiel Local : le marché local n’est pas suffisamment fourni, il y a Local : 10 500 000$ (210$/T) par an encore une demande non satisfaite de 50 000T/an en plus. Régional : 1 800.000$ (340$/T)/an* Régional : Une forte demande de la variété « SPUNTA » sur * Le gouvernement mauricien par le biais de les îles voisines et principalement l’île Maurice qui au total l’AMB propose d’acheter les pommes de terre représente un besoin de 7 000T /an. malgache à 340$/T

Qualité : A l’exportation, il faut parvenir à diffuser la variété Spunta et à bien maîtriser toutes les opérations « post-récolte ». Des normes Natiora existent déjà.

Conclusion : Marché très intéressant tant à l’intérieur du pays qu’à l’exportation régionale où Madagascar peut être compétitif, à condition de baisser les coûts de production en augmentant les rendements.

ANALYSE DE L’OFFRE Production : 291 000 T à 320 000T (Rapport annuel FIFAMANOR 2004 ) 1999 2000 2001 2002 Production de pomme de terre (en T) 286 000 294 000 296 000 321000

Source : MAEP/DSSE, 2004 Rendement moyen : 12 à 15 T/Ha en culture traditionnelle 25 à 30 T/Ha en culture améliorée Superficie Cultivée : 23 000 à 25 000 Ha ( Etude des filières des plantes à tubercules – Synthèse et recommandations ». CARE International – FOFIFA) Variétés Cultivées : Spunta, Pota, Meva, Lava, Miova

Légumes Prix moyen aux producteurs 2000 2001 2002 2003 Prix moyen aux producteurs (USD/kg) 0.078 0.0625 0.083 0.104

Source : Rapport annuel FIFAMANOR 2004 22

Principales régions de production : • la région du Vakinankaratra (Antsirabe, Betafo, Andramasina et Ambatolampy ) et de l’Itasy (Arivonimamo) et de Manjakandriana produisant plus de 80% de la production nationale • la région d’Ambositra ,Fianarantsoa et Ambalavao pour les cultures de contre-saison.

Principales régions d’expansion : * la région de Lac Alaotra Mangoro pour les cultures de contre-saison

Principales contraintes de production : o Manque d’intrants agricoles (insuffisance de production de semences surtout les gammes améliorées, système d’approvisionnement des engrais défaillant), faibles rendements o Faiblesse des mécanismes de financement pour les producteurs o Système de commercialisation désorganisé entraînant des prix non motivant pour les producteurs o Inexistence d’infrastructure de traitement post récolte et de stockage o Mauvaise qualité des produits. o Coût élevé de production

Potentiel de croissance rapide : Produit à très forte potentialité de croissance rapide car il est issu d’une culture de cycle court de 4 mois à deux saisons par an (pluviales et contre-saison). Les techniques améliorées de production sont maîtrisées permettant de tripler le rendement actuel.

Interventions : * Appui à l’amélioration du système d’approvisionnement en intrants (semences et engrais) * Mise en relation entre producteurs et exportateurs * Mise en place des normes de qualité * Formations des coopératives, associations et exportateurs sur la qualité * Appui à la mise en place des unités de traitement post récolte et de stockage * Appui à l’accès au marché régional

Conclusion : Produit prioritaire pour BAMEX qui interviendra pour améliorer l’approvisionnement en semences

Spunta, pour diffuser les normes Natiora, pour installer un centre de traitement post récolte de lavage, calibrage et conditionnement des produits. Produit important comme culture de contre-saison dans les systèmes anti-tavy.

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Annexe V

Principaux pays producteurs de pomme de terre

Production en tonnes. Chiffres 2004-2005 Données de FAOSTAT ( FAO ) Base de données de la FAO, du 14 novembre 2006

PAYS Production % Production %

Chine 70 036 279,00 21 73 036 500,00 23 Russie 35 914 240,00 11 37 461 488,00 12 Inde 25 000 000,00 8 25 000 000,00 8 Ukraine 20 754 800,00 6 19 462 000,00 6 États-Unis 20 685 670,00 6 19 151 080,00 6 Allemagne 13 044 000,00 4 11 624 000,00 4 Pologne 13 998 654,00 4 11 009 392,00 3 Biélorussie 9 902 100,00 3 8 185 000,00 3 Pays-Bas 7 487 700,00 2 6 835 985,00 2 France 7 255 378,00 2 6 680 817,00 2 Royaume-Uni 6 316 000,00 2 5 815 000,00 2 Bangladesh 3 907 000,00 1 4 855 000,00 2 Canada 5 170 790,00 2 4 850 000,00 2 Iran 4 180 000,00 1 4 200 000,00 1 Turquie 4 800 000,00 1 4 170 000,00 1 Roumanie 4 230 210,00 1 3 985 000,00 1 Pérou 2 996 090,00 1 3 284 223,00 1 Brésil 2 931 180,00 1 2 950 990,00 1 Japon 2 842 000,00 1 2 708 000,00 1 Belgique 3 229 622,00 1 2 653 949,00 1 Autres pays 65 752 492,00 20 65 297 137,00 20 Total 330 434 205,00 100 323 215 561,00 100 Source : Trade Map (2006), FAO (2006)

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Annexe VI

PRODUCTION DE PLANTS DE POMME DE TERRE PAR VARIETE Année 2006

quantité VITROPLANTS Variétés (nbre) MEVA 4 891 SPUNTA 4 510 POTA 120 MAREVAKA 4 072 MAILAKA 220 MAHAREVO 9 172 M13 (nouvelle variété) 4 375 INT RODUCTION (série O,U, SS) 752 DIAMONDRA 19 341 AVOTRA 1 040 TOTAL 48 493

SEMENCES DE BASE Variétés quantité (kg) TSIAFAJAVONA LAVA 840 ROSEVAL 450 DIAMONDRA 382 POTA 5 700 SPUNTA 4 010 MEVA 6 650 TOTAL 18 032

STATION MIMOSA Production sur 2 saisons MEVA 4 091 (saison pluviale 05/06 et SPUNTA 33 302 saison intermédiaire 06) MAHAREVO 1 610 DIAMONDRA 11 168 MAILAKA 550 MAREVAKA 1 190 POTA 373 TOTAL 52 284

SEMENCES DE CULTURE MEVA 103 600 SPUNTA 37 900 TOTAL 141 500 Source : FIFAMANOR (2006)

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Annexe VII

Sources : Denowe (2006), Wend (2006), PNUD (1999)

EQUIVALENCE CALORIQUE

KCAL pour 1 kg

RIZ 3,62

MANIOC FRAIS 1,24

MAIS GRAIN 3,64

HARICOT BLANC SEC 3,35

FARINE DE BLE 3,64

PAIN 2,60

POMME DE TERRE 0,71

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Annexe VIII

Seuil prix de vente de pomme de terre année 2005 (en fmg)

Seuil de rentabilité

1,500.0

1,450.0 Manjakandriana sl CS 1,400.0 Manjakandriana al CS 1,350.0 A mbatolampy CS 1,300.0 A mbatolampy SP 1,250.0 1,254.5 A mbositra CS 1,200.0 A mbositra SP 1,150.0 A ntanifotsy CS 1,100.0

1,050.0 A ntsirabe CS 1,029.2 1,000.0 A ntsirabe SP

950.0 Betafo SP

900.0 Faratsiho CS

850.0 832.8 810.4 800.0 803.0

767.5 768.2 750.0 753.0 723.0 700.0 689.0 Prix en fmg en Prix 650.0 627.3 600.0 608.5

550.0

514.6 500.0

450.0

416.4 418.2 400.0 405.2401.5 376.5383.8384.1 361.5 350.0 344.5 343.1 313.6 300.0 304.3 277.6 270.1267.7 251.0255.8256.1 257.3 250.9 250.0 241.0 229.7 208.2 209.1 202.8 202.6200.8 205.8 200.0 191.9192.1 188.3180.8 172.3 171.5 162.1166.6160.6 152.1 153.5153.6 150.0 150.6144.6 137.8 135.1138.8133.8 125.5127.9128.0 121.7 114.8120.5 100.0 101.4

50.0

- 5,000 10,000 15,000 20,000 25,000 30,000 Rendem ent en t/ha

Source : MAEP- UPDR (2003)

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Annexe IX

Source : MAEP- UPDR (2003)

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Annexe X Source : MAEP – UPDR (2004) ARRETE INTERMINISTERIEL N° 6001/2004 DU 25 MARS 2004 RELATIF A L'EXPORTATION DE POMME DE TERRE

LE MINISTRE DE L'AGRICULTURE, DE L'ELEVAGE ET DE LA PECHE,

LE MINISTRE DE L'INDUSTRIALISATION, DU COMMERCE ET DU DEVELOPPEMENT DU SECTEUR PRIVE,

LE MINISTRE DE L'ECONOMIE , DES FINANCES ET DU BUDGET,

LE MINISTRE DE L'EDUCATION NATIONALE ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE.

Vu la Constitution, Vu l'Ordonnance n°86-013 du 17 Septembre 1986, relative à la législation phytosanitaire, Vu la loi N°946038 DU 03 Janvier 1995, relative à la Législation semencière, Vu la loi n°087-024 portant régime national de la normalisation et de la certification des produits, biens et services; Vu le décret n°86-310 du 23 Septembre 1986, relatif à l'application de l'ordonnance n°36-013 du 17 Septembre 1986, relatif à la législation phytosanitaire; Vu le décret n°2003 - 007 du 12 Janvier 2003 portant nomination du Premier Ministre , Chef du Gouvernement; Vu le décret n°2003 -008 du 16 Janvier 2003, modifié et complété par le décret n°2004-001 du 4 Janvier 2004 portant remaniement de la composition des Membres du Gouvernement; Vu le décret n°2003 - 101 du 11 Février 2003, modifié par le décret n°2003 - 783 du 08 Juillet 2003 fixant les attributions du Ministre de l'Industrialisation, du Commerce et du Développement du Secteur Privé ainsi que l'organisation générale de son ministère; Vu le décret n°2003 - 166 du 04 Mars 2003 fixant les attributions du Ministre de l' Economie, des Finances et du Budget ainsi que l'organisation générale de son ministère ; Vu le décret n°2004- 028 du 13 Janvier 2004 fixant les attributions du Ministre de l'Education Nationale et de la Recherche Scientifique ainsi que l'organisation générale de son ministère; Vu le décret n°2004 - 037 du 20 Janvier 2004 fixant les attributions du Ministre de l'Agriculture, de l'Elevage et de la Pêche ainsi que l'organisation générale de son ministère.

A R R E T E N T

Article Premier : L'exportation des pomme de terre doit pour compter de la date du présent arrêté se conformer aux dispositions stipulées en annexe du présent arrêté; Article 2 : Les obligations respectives des différents intervenants pour l'exportation de pomme de terre sont : - de l’Administration : Suivi du respect de l'itinéraire technique agronomique, contrôle phytosanitaire aux champs, contrôle de qualité et de conditi onnement , le contrôle phytosanitaire aux frontières, avant l'embarquement. - des Organismes d'encadrement technique : demande d'agrément, organisation de l'encadrement, disponibilité de techniciens perm anents et formés sur la culture de pomme de terre d'exportation. - des producteurs : demande d'agrément, utilisation de semences de cultures certifiées,utilisation de terrain approprié, engagement de signaler des éventuelles anomalies de culture ou de la présence d'organismes nuisibles , engagement d'adopter les itinéraires techniques recommandés par l'encadrement. - et des opérateurs : opérateurs en règle vis à vis des obligations fiscales, demande d'agrément spécifique pour l'exportation de pomme de terre , acceptation des conditionnalités citées en annexe, capacité de conduite des opérations, à partir de la collecte jusqu'à l'envoi, prise en charge des frais d'intervention des agents de contrôle, obligation de présenter les agréments des producteurs et des organismes d'encadrement, demande de certification sanitaire et de qualité, engagement de soumettre les produits aux contrôles phytosanitaire, de qualité et de conditionnement. 29

Article 3 : Il est créé un Comité National d'Orientation et de Pilotage de la Filière Pomme de terre ayant pour mission d'orienter et de développer les activités se rapportant à l'exportation de pommes de terre. Article 4 : Il est créé au niveau des régions un Comité Régional de Validation et d'Agrément chargé de délimiter les zones de productio n de pomme de terre destiné à l'exportation et d'agréer les organismes d'encadrement technique. Article 5 : La nomination des membres et les modalités de fonctionnement des deux comités ci - dessus mentionnées, font l'objet de décisions du Ministre chargé de l'Agriculture. Article 6 : Les frais relatifs aux interventions des agents de l’Administration sont à la charge des opérateurs et font l'objet d'une ouverture d'un compte de régie de recettes et d'avances au niveau du Trésor. Article 7 : Le présent arrêté sera enregistré, publié et communiqué partout où besoin sera.

Fait à Antananarivo, le 25 Mar 2004 Le Ministre de l'Agriculture de l'Elavage et de la Pêche RANDRIARIMANANA Harison Edmond Le Ministre de l'Industrialisation, du Commerce et du Développement du Secteur Privé Mejamirado RAZAFIMIHARY Le Ministre de l'Education Nationale et de la Recherche Scientifique RAZAFINJATOVO Le Ministre de l'Economie, des Finances et du Budget Benjamin ANDRIAMPARANY RADAVIDSON

ANNEXE Fixant les procédures d'exportation de pomme de terre de Madagascar

On désigne par "Opérateur", tout organisme qui veut exporter de pomme de terre. Il doit être collecteur - conditionneur - exportateur et travailler en collaboration étroite avec des organismes d'encadrement technique. Ils sont liés aux planteurs par des contrats programmes fermes.

1. Productions de semences pour la culture de pomme de terre destinée à l'exportation. 1.1. Les semences de culture de pomme de terre destinée à l'exportation doivent être des semences issues de FIFAMANOR et/ou des Groupement de semenciers encadrés par FIFAMANOR et des centres multiplicateurs de semences agréés par le Ministère chargé de l'Agriculture; 1.2. Les semences doivent être certifiées par le Service Officiel de Contrôle des Semences du Ministère chargé de l'Agriculture.

2. Délimitation des zones de culture 2.1. Les zone s de culture de pomme de terre d'exportation sont délimitées au préalable par un "

3. Choix de terrain 3.1. Les parcelles de culture de pomme de terre destinée à l'exportation doivent être dans les zones délimitées par le Comité Régional de Validation et d'Agrément, 3.2. Le sol doit être sain, c'est-à-dire sans bactérie ni nématode et ceci constaté par la Direction régionale chargée de l'agriculture.

4. Choix du planteur 4.1. Les planteurs doivent être professionnels et encadrés par des organismes agréés, 4.2. La demande d'agrément est faite sur papier libre par les planteurs qui ont des contrats fermes avec des organ ismes d'encadrement pour leur suivi technique, 4.3. La demande d'agrément pour les planteurs se fait en début de saison de culture, 4.4. L'agrément est passible d'être retiré en cas de non respect des conditionnalités, 4.5. L'attestation d'agrément des planteurs est délivrée par le directeur régional chargé de l'agriculture, 7 jours ouvrables après dépôt et réception de la demande, 30

4.6. Les planteurs intéressés doivent satisfaire aux conditionnalités suivantes : 4.6.1. Respect de l'itinéraire technique 4.6.2. Expérience en culture de pomme de terre 4.6.3. Tenue de cahier de charges suivant modèle élaboré par les organismes d'encadrement.

5. Choix de l'encadrement technique des producteurs 5.1. L'encadrement technique des planteurs de pomme de terre destinée pour l'exportation est assuré par des organismes d'encadrement agréés, 5.2. L'attestation d'agrément spéciale pour l'exportation de pomme de terre est délivrée par un "Comité Régional de Validation et d'Agrément" dans un délai de 7 jours ouvrables après dé pôt et réception de la demande sur papier libre et est adressée au directeur chargé de l'agriculture de la région, 5.3. Le Comité Régional de Validation et d'Agrément est composé de : 5.3.1. La Direction régionale chargée de l'agriculture; service de l'int ensification agricole, service de la protection des végétaux, inspection phytosanitaire, 5.3.2. Les institutions régionales de recherche agricole, 5.3.3. La Chambre d'Agriculture Régionale (Tranoben'ny Tantsaha). 5.4. La demande d'agrément se fait en début de saison de culture, 5.5. Cette demande des organismes d'encadrement technique vaut demande d'inspection phytosanitaire aux champs, 5.6. L'agrément est passible d'être retiré en cas de non respect des conditionnalités, 5.7. Les organismes d'appui intéressés doivent satisfaire aux conditionnalités. 5.7.1. Travailler dans le domaine du développement rural, notamment l'agriculture, 5.7.2. Travailler en collaboration avec les opérateurs, 5.7.3. Avoir la capacité professionnelle requise, 5.7.4. Avoir des techniciens permanents et formés.

6. Pratiques culturales 6.1. Les conditions techniques à respecter se définissent comme suit : 6.1.1. Utilisation de semences certifiées 6.1.2. Respect des rotations culturales 6.1.3. Parcelle réservée pour une seule variété 6.1.4. Respect de l'isolement de la parcelle 6.1.5. Pas d'association de cultures 6.1.6. Usage de produits phytosanitaires avec respect des normes homologuées à Madagascar, 6.1.7. Respect des techniques et du plan de fumure établis par les techniciens des organismes d'encadrement agréés, 6.1.8. Pas d'utilisation de fumure contenant d'épluchures de pomme ou d'autres plantes de la famille de solanacées, 6.1.9. Deux sarclo- buttages obligatoires 6.1.10. Signalement obligatoire de la présence de tout organisme nuisible 6.1.11. Pour la récolte : favoriser la migration des sèves dans les tubercules afin de les rendre plus fermes à la récolte En culture de saison : arrêter la circulation de la sève avec la coupe de la partie aérienne En culture de contre saison : attendre la fanaison de la partie aérienne 6.1.12. Récolter en temps sec 6.1.13. Prendre les précautions nécessaires pour éviter les blessures des tubercules: par l'utilisation d'outillages appropri és pour l'arrachage 6.2. Le suivi du respect de l'itinéraire technique est assuré par : 6.2.1. Les producteurs pour la conduite de toutes les opérations culturales et le signalement de la présence d'organismes nuisibles ( maladie, insecte et toute anomalie de culture) 6.2.2. Les organismes d'encadrement constitués par les services techniques de l'administration, les organismes d'encadrement et le Tranoben'ny Tantsaha assurent le suivi du respect de l'itinéraire technique

7. Contrôle phytosanitaire aux champs et délivrance de certificat phytosanitaire 7.1. Le contrôle phytosanitaire est effectué sur demande des opérateurs, sur papier libre et avant la mise en place de la plantation. 7.2. Afin de garantir la qualité phytosanitaire des produits à destination de l'exportation, les agents chargés du contrôle sont habilités à visiter les cultures suivant un programme d'inspection établi par zone de culture. 7.3. La visite d'inspection doit être réalisée au moins deux fois par saison de culture. 7.4. Toutefois les planteurs sont tenus de conserver leurs plantations dans un bon état sanitaire et signaler la présence d'organismes nuisibles aux agents d'encadrement qui au cas de besoin feront appel aux techniciens de la Direction régionale chargée de l'agriculture; 7.5. Les agents chargés du contrôle peuvent procéder à des prélèvements d'échantillons aux fins d'analyse au laboratoire, lesquels prélèvements ne font pas l'objet de dédommagement. 7.6. Les agents chargés du contrôle peuvent prescrire des mesures phytosanitaires chimiques et/ou physiques qui sont exécutoires et à la charge des opérateurs jusqu'à l'embarquement. 7.7. Le contrôle phytosanitaire aux champs est sanctionné par un procès - verbal d'inspection établi en 03 exemplaires pour le planteur, 31 l'opérateur et l'agent verbalisateur suivant modèle disponible auprès du service de la quarantaine végétale. 7.8. Les conséquences financières relatives aux contrôles et inspections phytosanitaires aux champs effectués par les agents de l'administration sont à la charge des opérateurs notamment les frais d'intervention des agents (indemnités, hébergement, transport). 7.9. La certification phytosanitaire d'un envoi est établie à la demande des opérateurs sur présentation des produits à expor ter et sur la base des procès verbaux d'inspection aux champs. 7.10. Le certificat phytosan itaire est délivré par l'inspecteur phytosanitaire au plus tard 48 heures après dépôt et réception de la demande de l'opérateur.

8. Opérations post récolte 8.1. Pour les opérations de pré stockage les opérateurs sont tenus de respecter le temps de séchage (mettre en petits tas sous paille à 10cm du sol, à l'ombre et pendant 04 à 07 jours). 8.2. Les opérations de nettoyage des tubercules se font 10 jours au moins après la récolte pour la cicatrisation et la fermeté de la peau. 8.3. Conservation: Les tubercules doivent être conservés à 10cm du sol, dans un local sec, bien aéré et à l'abri de la lumière. Une vérification régulière doit être entreprise afin de retirer les tubercules qui commencent à pourrir ou à germer. 8.4. Avant la mise en sac, les tubercules doivent être secs, indemnes de terre et de blessures. 8.5. La curée de conservation peut s'étendre jusqu'à 3 mois dans les conditions appropriées.

9. Agrément des opérateurs 9.1. Les opérateurs intéressés pour l'exportation de pomme de terre doivent déposer une demande spécifique suivant formulaire établi auprès du Ministère chargé du commerce. 9.2. L'attestation d'agrément est délivrée par le Service de Conditionnement du Ministère chargé du commerce, sur la base des rapports de constatation établis, et 5 jours ouvrables après dépôt de demande par l'opérateur. 9.3. Le certificat d'agrément des opérateurs est un élément obligatoire à exiger dans les dossiers de douane. 9.4. La demande d'agrément se fait en début de saison de culture. 9.5. L'agrément est passible d'être retiré en cas de non respect des conditionnalités. 9.6. Les opérateurs intéressés doivent satisfaire aux conditionnalités suivantes: 9.6.1. Disposer d'un magasin de stockage et des moyens appropriés de collecte et de conditionnement notamment u ne chaine de lavage et séchage des produits agréés par le service de conditionnement. 9.6.2. Disposer de contrats programmes avec des organismes d'encadrement techniques agréés pour la production de pomme de terre. 9.6.3. Disposer d'une attestation d'agrém ent des organismes d'encadrement délivrée par le ministère chargé de l'agriculture. Ce document est un élément obligatoire à exiger pour la délivrance de l'agrément de l'opérateur. 9.6.4. S'engager à suivre l'assistance technique du CATEX (Conseil et Assistance Technique à l'Exportation) de la Direction de la Normalisation et de la Qualité en matière de qualité.

10. Contrôle de conditionnement et délivrance de certificat de conformité.

10.1. L'opérateur doit déposer une demande de vérification auprès du poste de contrôle de conditionnement au moins 48 heures avant expédition. 10.2. Les agents chargés de vérification peuvent procéder à des prélèvements d'échantillons aux fins d'analyse physique et en cas de besoins d'analyse chimique au laboratoire suivi d'un plombage des lots concernés. 10.3. Si les lots sont conformes, les agents chargés de vérification procèdent au plombage de conformité, et à la délivrance du Certificat de Contrôle du Conditionnement et d' Origine (CCCO). 10.4. En cas de non conformité, les lots sont refusés. Les opérateurs doivent s'acquitter de la taxe de non-conformité (Arrêté n°95 et 96 du 07 Juin 1947). 10.5. Les frais relatifs aux opérations de certification de contrôle de qualité sont à la charge des opérateurs (hébergement - transport - prestation de service). 10.6. L'étiquetage doit correspondre aux exigences stipulées dans l'arrêté n°3293/92 du 12 Juin 1992 concernant les fruits et légumes.

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TABLE DES MATIERES

I - Remerciement II - Liste des annexes III- Liste des tableaux IV - Liste des figures et cartes IV - Liste des abréviations et acronymes

Introduction …………………………………….………………………………………………….1

I : Méthodologie

1- Matériels ………………………………………………………………………………………………….4 1.1- Zones d’enquête ………………………………………………………………………………...4 1.2- Population d’enquête ………………………………………………………………………..….6 2 – Méthodologie générale d’approche utilisée lors de cette étude ………………………………………….7 2.1- Recherche bibliographique approfondie .……………………………………………..…….7 2.2- Echantillonnage………………………………………………………………….……………....8 2.3- Analyse de filière …………………………………………………………………………….....9 2.3.1 – Pratiques utilisées selon les différentes composantes .…….………………….9 2.3.2- Analyse technico- économique de filière penchant sur le concept

de chaîne de valeur …………………………………………………………….………….10

2.3.3- Les résultats attendus par rapport à l’analyse

technico- économique de filière ………………………………………………...…………12

2.3.4 - Les principaux leviers de la filière pomme de terre de la région

de Vakinankaratra …………………………………………………………………….…..12

2.4- Méthode d’Analyse Rapide et de Planification Participative (MARP) ……………….……....14

2.5- Traitement par Word Mapper Pro et Excel 2003……………………………………..……….14

II : Résultats et interprétations

1- Environnement de la filière pomme de terre …………………………………………………………….16 1.1- Environnement institutionnel de la filière ………………………………………….…16 1.2- Appui ……………………………………………………………………………..…....16 2- Résultats techniques ...………………………………………………………………………………...…..18 2.1- Evolution et dynamique du produit pomme de terre à Madagascar ……..……………18 2.2- Appréciations de la fertilisation utilisée par les producteurs ………………….…..19 2.3- Différents cycles culturaux de la pomme de terre de Vakinankaratra …………….…..19 2.4 - Techniques culturales…………………………………………………………...……..26 2.5- Produits de qualité résultant de techniques maîtrisées ……………………..…..……...27 2.6- Système de culture de plus en plus amélioré …………………………………………..27 2.7- Equipements agricoles traditionnels pour la plupart des producteurs ………….….…..28 2.8- Différentes variétés exploitées et production de semence

par les producteurs nationaux …………………………………………….….....…29

3- Résultats économiques …………………………………………………………………………………..35 3.1- Compte d’exploitation de production de pomme de terre …………………………...35 3.2 - Analyse économique et financière de filière ………………………………………...38 4 – Transformation et commercialisation ………………………………………………………………. …40 4.1-Transformation ……………………………………………………………..……… …40 4.2- Marchés locaux …………………………………………………………………… …41 4.3- Prix ………………………………………………………………….…………… ….42 4.4- Marchés régionaux ………………………………………………………………… ...44 5- Approche filière ……………………………………………………………………………………….. ..44 5.1- Principaux acteurs de la filière ………………………………………….…………… 44 5.2- Organisation de la filière …………………………………………………………….. 46 6- Place de la pomme de terre dans l’économie de la région de Vakinankaratra …………………………. 50 6.1- Quantité et disponibilité du produit ………………………………………………….50

6.2-Quantité de l’offre par rapport à des différentes demandes …………………………...51

6.3- Forces et faiblesses de la filière pomme de terre ………………………………….….52

6.4- Tableau de synthèse technique et économique …………………….……………...….54

III : Discussions et Recommandations

1- Discussions ……………………………………………………………………………………………...56

1.1- Principaux constats concernant la filière pomme de terre

de la Région de Vakinankaratra …………………………………………………………..56

1.1.1- Constats techniques et organisationnel…………………………………………...56

1.1.2- Constats sociaux et autres ………………………………………………………..58

1.1.3- Constats économiques …………………………………………………………...60

2- Recommandations ………………………………………………………………………………………62

2.1-.Juridique et institutionnelle ………………………………………………………..…………62

2.1.1- Politique de qualité …………………………………………………………..….....62

2.1.2- Propositions d’axes stratégiques par la politique de promotion des PME ………...62

2.1.3- Axes pour le développement de la filière pomme de terre………………….……...63

2.1.4- Politique d’installation de jeunes agriculteurs ………………………… ……….....63

2.2- Sociale ……………………………………………………………………………………...... 63

2.2.1- Facteur humain et organisationnel ……………………………………………...... 63

2.2.2- Diversification de la nourriture ……………………………………………………65

2.2.3- Formation initiale des ruraux ……………………………………………………...65

2.3- Techniques ……………………………………………………………………………..….....66

2.3.1- Amélioration des rendements et des performances économiques des producteurs..66

2.3.2- Extension des surfaces en culture sèche …………………………………………..67

2.4- Economique ………………………………………………………………………………….67

2.4.1- Marché national ………………………………………………………………...... 68

2.4.2- Marché régional ………………………………………………………………...... 68

2.5- Organisationnelle …………………………………………………………………………….70

Conclusion générale

Conclusion générale …………………………………………………….…………...…... 71 BIBLIOGRAPHIE ANNEXES