BERTALI LIVRET Saga
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ANTONIO BERTALI (1605-1669) ANTONIO BERTALI (1605-1669) 1. Sonata à 6 8’16 7. Anonyme (ms Kremsier) : François Fernandez, violon (1,2,3,4,5,6,12,13,14) 2 vl, 1 alto, 2 ténor, vdg, cb, continuo Sonatina à Viola de Gamba 5’04 Luis Otavio Santos, violon (1,2,4,5,6,12,13) 8. Allemande-Variatio 2’08 Maia Silberstein, alto (1,5,13) 2. Leopoldus I (1640-1705) « accompagnamento 9. Courente-Variatio 2’24 di viole del Antonio Bertali » - Regina coeli 7’15 10. Sarabande-Variatio 1ma& 2da 4’34 Blai Justo, alto (1,5,13) alto, 2 vl, 3 vdg, continuo 11. Gigue 1mo&2da 1’32 Kaori Uemura, viole de gambe (1,2,5,13) vdg , continuo 3. Sonata à 2 8’32 Rainer Zipperling, viole de gambe (2) vl, vdg , continuo 12. Sonata à 3 7’27 Philippe Pierlot, viole de gambe (1,2,3,4,5,6,7-11,12,13,14) 2 vl, vdg, continuo Eric Mathot, contrebasse (1,5,13) 4. Sonata à 3 3’57 2 vl, vdg, continuo 13. Sonata à 6 « Tausend Gulden » 6’44 Giovanna Pessi, harpe (1,4,5,7-11,12,14) 2 vl, 1 alto, 2 ténor, vdg, cb, continuo Chris Verhelst, clavecin (1,6,7-11,13,14) 5. Sonata à 5 6’30 Violaine Cochard, orgue (2) 2 vl, 2 alto, viole, continuo 14. Chiacona 8’20 vl, continuo Francis Jacob, orgue (1,3,5,6,12,13,14) 6. Sonata IV à 3 6’29 & Carlos Mena (2) 2 vl, vdg, continuo Ricercar Consort - Philippe Pierlot Enregistrement réalisé à l’église de Bra-sur-Lienne du 21 au 24 septembre 2003 / Direction artistique, montage et prémastering : Rainer Arndt / Remerciements à Robert Kohnen pour son orgue italien (anonyme 1701) et à Monsieur Denne, curé de l’église de Bra-sur-Lienne / Design : LMY&R Portfolio / Couverture : Danaé de Bellucci – Musée des Beaux-Arts de Budapest / Photos : © Lou Hérion / Fabriqué par Sony DADC Austria / P et © MIRARE , MIR 9969 Regina Coeli n’implique nullement que le développement tous de bonnes connaissances et talents à la cour impériale de ces “nouvelles musicaux), tandis que la direction musicale Regina coeli laetare, Alleluia musiques” n’ait banni de la culture musicale était confiée au Hofkapellmeister et au Vice- Quia, quem meruisti portare, Alleluia la polyphonie ancienne : bien au contraire, Kapellmeister. C’est donc sous Ferdinand Resurrexit sicut dixit, Alleluia la juxtaposition et même la superposition II que commença la longue période de près Ora pro nobis Deum, Alleluia de styles et de techniques anciens et de deux siècles - connaissant une véritable modernes sont une caractéristique purement apogée sous Charles VI (1711-1740) - d’une baroque. Souvent, la bonne musique hégémonie musicale italienne, lorsque Bertali polyphonique (des compositeurs provenant Giovanni Priuli et ensuite Giovanni Valentini, du Nord) du siècle précédent maintenait tous deux anciens élèves de Giovanni Gabrieli Antonio Bertali, son rôle de mesure de qualité, reflétant en à Venise, devinrent les premiers valoroso nel violino. quelque sorte l’intemporalité du protocole Hofkapellmeister italiens. Les excellents qui gérait la cour, tandis que l’éphémère du contacts avec Venise et plusieurs autres quotidien était représenté par l’innovation régions d’Italie devaient encore se renforcer, Antonio Bertali musicale à travers les styles nouveaux lorsque l’empereur épousa Eléonore Sous les empereurs autrichiens de la maison d’origine italienne. Gonzague en 1622. La fidélité d’un des Habsbourg, les arts et tout compositeur comme Monteverdi à la famille particulièrement la musique jouèrent un Bien que les goûts musicaux de Ferdinand de l’empereur, ainsi qu’à son successeur Antonio rôle très important dans le cérémoniel de II fussent fortement orientés vers le style Ferdinand III (1637-57), à travers la dédicace l’affirmation du pouvoir de la cour et de italien, les compositeurs, instrumentistes de plusieurs compositions, dont le huitième l’empire. Surtout dès l’avènement de et chanteurs qu’il fit venir à Vienne devaient livre de madrigaux (1638) et la Selva Morale Ferdinand II et du déménagement de sa naturellement faire partie de la grande (1640) en est l’un des nombreux témoignages. cour de Graz à Vienne en 1619, la nouvelle institution musicale qu’était la Hofkapelle Bien que Ferdinand III fût le premier des capitale devint un centre musical de (la chapelle impériale), qui était avant tout empereurs autrichiens à avoir composé lui- renommée européenne, dont l’esthétique une organisation de musique ecclésiastique même de la musique, son second fils et était passée d’un goût assez traditionaliste engagée dans les services religieux de la successeur Léopold I (1657-1704) était bien de la prima pratica de souche renaissance cour. A sa tête, il y avait le prédicateur de la plus doué que lui : violoniste, flûtiste et aux styles concertant et monodique de la cour, un docteur en théologie, assisté d’un claveciniste, ce dernier composa des opéras, seconda pratica d’inspiration baroque. Ceci aumônier et de plusieurs chapelains (ayant de la musique de théâtre, des oratorios et 2 3 des sépulcres, plusieurs œuvres de musique est daté du 26 janvier 1631 - jour où il épousa la cour viennoise. Sa renommée dut s’accroître Tandis que les compositions pour grand sacrée, des pièces instrumentales et des la musicienne de cour Maria Toppa - et le encore dans les dernières années de sa vie ensemble avec cordes, vents, trompettes, cantates profanes. L’un de ses professeurs mentionne comme instrumentiste de la - il mourut à Vienne le 17 avril 1669 - alors cornets à bouquin et trombones servaient fut le musicien de cour véronais Antonio cour. Ce sera Giovanni Antonio Bertali qui qu’il géra de façon exemplaire la Hofkapelle surtout à des exécutions pendant les services Bertali. dans la préface au lecteur de ses Compositioni en continuelle expansion et qu’il contribua religieux ou de cérémonie, les œuvres de Musicali pour basson de 1645 le décrira au répertoire de musique sacrée (messes, plus petite envergure avaient une véritable Né en mars 1605 à Vérone dans la République comme “Sig.r Antonio Bertali altretanto psaumes, motets, antiennes, Magnificats, etc.). fonction de musique de cour. Dans le présent Sérénissime de Venise, Antonio Bertali (ou valoroso nel Violino”, le comparant au Malheureusement, une grande partie de enregistrement, les interprètes ont limité Bertali Bertalli, Bartali, Barthali) reçut sa formation dédicataire, Francesco Turini, organiste à ses œuvres manuscrites, bien qu’inventoriées leur programme à des sonates pour cordes musicale du compositeur et maître de Brescia. dans le catalogue de la collection privée de de une à six voix, mélangeant, comme cela chapelle de la cathédrale de sa ville natale, Léopold I, ne nous est pas parvenue. Les se faisait à Vienne, violons, altos et violes Stefano Bernardi, ainsi que du violoniste Bertali devait également jouir d’une excellente deux collections de musique instrumentale, de gambe, aux orgue, clavecin, harpe et Francesco Lauro entre 1611 et 1622. Dès réputation en tant que compositeur, puisque le Thesaurus musicus (sonates à 3, aujourd’hui contrebasse de la basse continue. 1620, il prit part aux exercices musicaux de la cour lui confia la composition d’œuvres perdu) et la Prothimia suavissima sive l’Accademia Filarmonica de Vérone, dont pour d’importantes occasions spéciales : Duodena Prima (et Secunda) sonatarum (24 Comme on l’a dit, Bertali était avant tout un il devint membre en tant que violoniste en on lui commanda la cantate Donna Real sonates à 3 et à 4), publiées à Dillingen en compositeur d’opéras et d’oratorios, c’est- février 1624. Probablement grâce au fait pour le mariage impérial en 1631, la Missa 1671 et en 1672, sont responsables de sa à-dire de musique de théâtre. Bien qu’en que Bernardi fut engagé au service de Ratisbonensis pour la diète impériale de renommée posthume immédiate. D’autres général le style de ses sonates s’inscrive Antonio l’archiduc (et frère de l’empereur) Carl Ratisbonne en 1636 et un Requiem pour la compositions instrumentales sont conservées encore dans la tradition de l’Italie du Nord Joseph, évêque de Breslau et de Bressanone mort de Ferdinand II l’année suivante. Ce dans des manuscrits des bibliothèques de de ses prédécesseurs et contemporains en 1622, Bertali entra à la cour de Vienne, n’est pourtant qu’après la mort de Giovanni Vienne, Paris, Kassel, Uppsala et Krome˘ríz Priuli, Valentini et Merula, on y trouve en 1623 ou en 1624 : une résolution impériale Valentini qu’il fut nommé Kapellmeister de (Kremsier). également des qualités qui définiront un de 1666 le mentionne comme étant “in die la cour, le 1er octobre 1649. Dans ses nouvelles style plus autrichien. Les sonates de Bertali 42 Jahr gelaisten Embsig angenehmen, fonctions, il se dédia avant tout à la promotion La grande majorité des œuvres annoncent en quelque sorte déjà celles de guten Dienst”. D’autre part, les premiers et à la composition de plusieurs opéras instrumentales de Bertali sont intitulées ses successeurs Schmelzer, Vejvanovsky documents attestant sa présence à Vienne (apparentés quant au style à ceux de Cavalli “sonate” et offrent au musicien et à l’auditeur et même parfois Biber (par exemple dans sont sa signature de témoin, posée en 1627 et de Cesti), contribuant ainsi largement à une variété inépuisable de formes, la virtuosité violonistique de la Chiacona). On et en 1628 sur le testament de deux musiciens une tradition naissante, qui se développa d’instrumentations (de une à quatorze voix remarquera les qualités théâtrales dans de la cour. Son certificat de mariage, conservé surtout sous Léopold I dans les années 1660 : pour instruments à cordes et à vent), de l’immense variété des émotions, ou mieux, aux archives du Stephansdom de Vienne, la production régulière d’opéras italiens à techniques de composition et d’émotions.