Phase II : « Rapport : diagnostic, analyse et évaluations prospectives » Page 1 Préambule La ville d’aujourd’hui, n’est plus comme celle de nos ancêtres, un espace convivial comptant sur ses propres atouts pour se développer et satisfaire les seuls besoins de ses habitants. Elle est plutôt un agglomérat plein de contradictions internes, de confrontations idéologiques, d’aspirations multiples et opposées, de référentiels dogmatiques et de prétentions conflictuelles. Au-delà de cette ébullition interne, la ville assume de nouveaux impératifs, édictés par l’extérieur : la compétition avec les pôles urbains limitrophes, la régulation de l’exode, l’attrait des investisseurs, le respect des normes écologiques,...etc. Tout ceci, à l’appui d’une bonne gouvernance, alliant la participation de tous les acteurs et assurant un développement durable. On conviendra de ce fait, que les pouvoirs publics, sont appelés à l’observance de comportements vigilants, à même de privilégier l’anticipation des situations, de favoriser l’introduction des réajustements en leur temps et notamment d’assouplir les procédures et les soubassements réglementaires de la gestion, pour laisser plus de latitudes aux instances déconcentrées et décentralisées, mieux placées pour s’adapter aux spécifiés locales et plus à l’écoute des desiderata des populations concernées. En somme, ces instances sont appelées à garder le rythme à l’égard de l’effervescence soutenue, qui guette les territoires et cherche par tous les moyens à les asservir par des procédés qui ne sont pas toujours limpides et innocents. En matière de planification urbaine, il y a lieu de souligner, de prime abord, que la logique qui prédominait jusqu’aux années 90 se résumait à l’élaboration, l’approbation et la mise en exécution d’un plan d’urbanisme pour chaque cité. On privilégie ainsi les perspectives d’ingénierie et d’architecture, enrobées dans un habit juridique consacrant leur opposabilité. Hélas, dessiner un plan, le faire accepter par le maître d’ouvrage et le faire exécuter, pour conformer la ville à ce qu’on lui assigne, est un procédé peu probant de nos temps. Désormais l’urbanisme des plans et des travaux municipaux est dépassé. Aujourd’hui la plupart des villes du Royaume présentent des caractéristiques différentes et vivent une mouvance, si importantes qu’elles disqualifient rapidement les documents d’urbanisme, qui ont été adoptés, aussi récents qu’ils soient. La ville de Taounate, ne pouvant échapper à ce nouveau dogme, les responsables de sa destinée, sont sollicités pour apporter le requis en perfectionnement au système de planification, afin de mieux appréhender son essor de croissance. Pour ce faire, l’étude du plan d’aménagement, se doit de s’assigner des objectifs qui, directement ou indirectement, aideront à prédisposer l’urbanisme, dans l’aire d’étude, à assumer pleinement son rôle de locomotion des actions de développement durable et de relance socio-économique aux assises fortes. Le présent rapport, Diagnostic élaboré à cet effet, de par ce qu’il porte en analyse synthèse multi critères et multi sectorielles, constitue un document d’importance capitale. Certes, il supportera et orientera les phases, qui lui succèdent. Nul n’ignorera l’importance de cette phase diagnostique, qui s’est attelée à mettre en exergue les atouts et potentialités du territoire et à mettre en évidence les carences, les dysfonctionnements et les contraintes, auxquels il est confronté. Ce rapport, de par sa dénomination : diagnostic, s’est essayé à mettre en évidence l’état des lieux de l’aire d’étude et les principales interactions de la ville avec ses environnements proches et lointains. Les réalités qu’il Révèle, pouvant parfois être qualifiées d’amère, sont purement la traduction des constats relevés par d’autres études sectorielles, dégagés des enquêtes effectuées par le B.E.T et ou exprimées par les services techniques compétents. Les requis en éthique professionnelle, en mutisme nécessaire, en fidélité scientifique et en neutralité absolue, sont les fondamentaux pour lesquels les membres de l’équipe, missionnée pour ce faire, sont intransigeants et pour toutes les phases de la présente étude. Cette rigueur, impose de rapporter les choses telles qu’elles sont constatées, pour mettre en exergue les potentialités réelles de la ville afin d’en rationalises l’exploitation et de mettre en évidence les manques et les insuffisances à dessein de vouer le P.A à ses missions de réajustement et de réglage. La participation effective et l’accompagnement rationnel, réservés par tous les partenaires concernés, constituent, non seulement, un soutien au BET, mais aussi une contribution riche pour la réussite et le bon aboutissement de cette étude. L’occasion est à saisir donc, pour adresser les expressions de hautes gratitudes à toutes les instances, qui ont bien voulu concourir à la réalisation de ce travail. Les Autorités Provinciales, Les Autorités Publiques chargées de l’urbanisme, les Ediles Locaux et les Administrations et Etablissements Déconcentrés, sont tous, vivement remerciés pour leurs bons offices à l’égard de ce faire. Les recommandations qu’ils développements, à l’occasion de la concertation qui portera sur ce diagnostic, seront, sans nul doute, d’un apport certain pour son enrichissement. La quémande leur est faite pour en conforter la teneur, par leurs contributions, attendues être conséquentes pour le restant des phases de cette étude. Phase II : « Rapport : diagnostic, analyse et évaluations prospectives » Page 2 Chapitre 1 : Etude des contextes Le but de l’analyse de l’environnement régional et provincial est d’essayer de comprendre, qu’une entité spatiale est à la fois vivante et dynamique. Elle ne peut de ce fait, être un simple champ d’application, exclusivement fermé aux influences extérieures et irrésistibles aux différents spectres mutualistes, antagonistes, endogènes ou exogènes. Elle est plutôt l’image et le produit de son contexte, avec lequel elle est en interaction permanente, sachant bien qu’aucune agglomération ne peut prétendre à une autonomie totale. La définition de cet environnement sera abordée par la présentation des contextes régional et provincial, qui sont développés à l’appui des données recueillies auprès des administrations territoriales et des services régionaux et provinciaux, et ce à l’occasion de l’établissement du présent rapport diagnostic. 1. L’environnement régional La région Taza- Al Hoceima -Taounate s’étend sur une superficie totale de 24.155 km², soit environ 3,4 % de la superficie nationale. Elle abrite une population de l’ordre de 1.807.113 ha, soit 6% de la population totale nationale. La région connaît une densité de 78 habitants au km², donc plus forte que la densité nationale, qui n’est que de 41 habitants au km². Cette région est limitée au Nord par la Méditerranée, à l’Ouest par la région de Tanger-Tétouan et Gharb-Chrarda- Beni Hssen, au Sud par la région de Fès-Boulmane et à l’Est par la région de l’Oriental. Carte n°1 : La ville de Taouante dans la région Taza-Al Hoceima-Taounate Source : monographie de la région Taza-Al-Hoceima-Taounate 2010. Inspection Régionale de l’aménagement du territoire Phase II : « Rapport : diagnostic, analyse et évaluations prospectives » Page 3 Concernant le milieu naturel, la région de Taza-Al Hoceima-Taouante s’implante sur quatre composantes topographiques différentes, à savoir : La région rifaine : le relief y est relativement haut et accidenté, allant jusqu’à 2.452 m d’altitude (la cime de Jbel Tidghine dans la province d’Al Hoceima) ; La région pré-rifaine : s’étend au sud des montagnes du Rif pour se dégrader progressivement et s’oriente de l’Ouest vers l’Est; La vallée de Moulouya : occupant la partie orientale est constituée par des plaines, centrées autour de Guercif ; La région Sud : est dominée, quant à elle, par la chaîne du Moyen Atlas, qui donne au relief un aspect accidenté, avec des montagnes d’altitude dépassant parfois les 2.500 m (Bouyablane : 3.180 m). A travers ces unités abruptes, s’intercalent d’autres formations géographiques telles que : la plaine de Nekkor et les plateaux désertiques de la province de Guercif. Carte n°2 : Unités géographiques de la région Taza-Al Hoceima-Taounate Carte adaptée par BET – Urba Artech A. Zoukh Carte adaptée par BET – Urba Artech A. Zoukh Source : monographie de la région Taza AL-Hoceima-Taouante, 2010. Inspection régionale de l’aménagement du territoire Phase II : « Rapport : diagnostic, analyse et évaluations prospectives » Page 4 Carte n°3 : Les ressources en eau de la région Taza-Al Hoceima-Taounate Carte adaptée par BET – Urba Artech A. Zoukh Source : monographie de la région Taza AL-Hoceima-Taouante, 2010. Inspection régionale de l’aménagement du territoire 1.1. Les caractéristiques démographiques D’après les données du recensement de 2004 et compte tenue de la création de la province de Guercif, la région se compose de quatre provinces, dont la population est répartie de la manière suivante : Tableau n°1 : Poids de la population par province en 2004 Provinces Taza Guercif Al Hoceima Taouante Total Nbre % Nbre % Nbre % Nbre % Nbre % Population rurale 365.599 65,50 127.380 69,00 277.181 70,10 600.041 89,8 1.370.201 75,80 Population urbaine 192.951 34,50 57.307 31,00 118.463 29,90 68.191 11,20 436.912 24,20 Total 558.550 100 184.687 100 395.644 100 668.232 100 1.807.113 100 Source : RGPH 2004. Au niveau de la croissance démographique, la population de la région est passée de 1.720.000 habitants en 1994 à 1.807.113 habitants en 2004 (répartie sur 306.804 ménages), soit une croissance de l’ordre de 5,06%. Dans le total c’est la population rurale, qui bénéfice d’un poids démographique important de l’ordre 75,80% de la population totale régionale, soit 1.370.201 habitants, contre 24,20% pour la population urbaine (436.912 habitants).
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