Notice Sur M. Élie Durand Et Sur L'herbier De L'amérique Du Nord Qu'il a Donné Au Muséum D'histoire Naturelle De Paris

Notice Sur M. Élie Durand Et Sur L'herbier De L'amérique Du Nord Qu'il a Donné Au Muséum D'histoire Naturelle De Paris

Bulletin de la Société Botanique de France ISSN: 0037-8941 (Print) (Online) Journal homepage: http://www.tandfonline.com/loi/tabg17 Notice Sur M. Élie Durand Et Sur L'Herbier De L'Amérique Du Nord Qu'Il A Donné Au Muséum D'Histoire Naturelle De Paris M. Éd. Bureau To cite this article: M. Éd. Bureau (1874) Notice Sur M. Élie Durand Et Sur L'Herbier De L'Amérique Du Nord Qu'Il A Donné Au Muséum D'Histoire Naturelle De Paris, Bulletin de la Société Botanique de France, 21:8, 325-330, DOI: 10.1080/00378941.1874.10827762 To link to this article: http://dx.doi.org/10.1080/00378941.1874.10827762 Published online: 08 Jul 2014. Submit your article to this journal Article views: 48 View related articles Full Terms & Conditions of access and use can be found at http://www.tandfonline.com/action/journalInformation?journalCode=tabg17 Download by: [46.161.57.50] Date: 05 June 2016, At: 06:33 S~ANCE DU 27 NOVE~BRE 1876. 32;) M. le Président fait à la Société la communication suivante: NOTICE SUR M. ÉLIE DUHAND ET SUR L'HERillEI\ DE L'AMÉillQUE DU l'lORD QU'IL A DONNÉ AU MUSÉUM D'HISTOifiE NATUP.ELLE DE PARIS, par lll. Éd. BUREAU. Les Français sont, de tous les peuples, celui flUÎ montre le plus d'attachement au sol natal. Tandis fjtle les hommes de race germanique ou anglo-saxonne entreprennent avec la plus grande facilité de lointains voyages, ou n'hési­ tent pas à s'ell.patrier pour chercher fortune, ceux de nos rares compatriotes CJUi se sont résignés à un exil volontaire restent ordinairement les yeux tournés vers la mère-patrie, conservant au fond du cœur le désir d'y rentrer le plus tôt possible; ct, lorSCJUC des liens contractés dans la patrie nouvelle ont dû les faire renoncer à l'espoir de finit· leurs jours au pays, ils ne négligent rien pom· se rendre de loin utiles à la France, et c'est pour elle qu'est leur dernière pensée. Tel fut, Messieurs, Je botaniste rlont je vous demande la permission de vous entretenir aujourd'hui. Plusieurs notices nécrologiques sur M. Élie Durand ont déji1 été publiées. On en trouve une dans les P1·oceechngs of' tite Acadcmy o{ na!w·al sciences of Pftiladc~Jhia, 30 septembre 1873 ; l\1. Cartier, un de ses amis, a bien voulu me remettre la traduction d'une seconde, lue à la réunion semi·annuelle du collége de pharmacie de celte même ville lt la fin de la même année; notre confrère l\1. le docteur Cosson a eu l'obligeance de m'en communiquer une troisième, par M. Charles Oes Moulins, extraite des Actes de la Société Linnéenne de Bordeaux·, t. XXIX, octobre 187:l; enfin une courte note, insérée dans le Bulletin de notre SDeiété, !. XX, 187 3, Revue biblt'ogra­ ]Jhique, p. 182, a annoncé la mort et r3ppelé les travaux de ·M. Élie Durand. Je n'ai pas l'intention d'écrire une nouvelle biographie de nott·e savant et généreux compatrioie. Je me contenterai de rappeler brièvement les princi­ paux traits de sa vie, eu rectifiant tjuelques détails erronés qui se sont glissés Downloaded by [46.161.57.50] at 06:33 05 June 2016 dans les notices précédenlcs, ct je m'auachcrai surtout à faire connaître la composition du riche herbi•~r qu'il a offert au Muséum de Paris. ÉLIE-:IlAGLOIHE DURAND, au prénom duquel on donna plus tard, en Amé­ rique, une désinence anglaise (ou plutôt latine), et qu'on appela Elias Durand, naquit à l\Iayenne (1 ), département de même twm, le 25 janvier 1794. Son père était receveur d'enregistrement. Ce fut dans sa ville natale qu'il fit ses classes, ct qu'il commença ensuite, sous la direction de l\1. Chevalier, phar­ macien ct savant distingué, l'étude de la pharmacie et de la botanique. En 1812, il vint passer un examen à Paris, où il suivit les cours de Thénard (1) Et non pas à Mayence, comme on l'a imprimé par erreur dnns notre Bulletin. On ne saurait d'ailleurs reprocher cette lég·èrc inexactitude à l'habile rédacteur de notre Revue bibliographique, qui l'a déjà rectifiée lui-n1ême (voyez la Revue dtl tome XXI, p. 48), et qui n'avait fait f[UC reproduire une faute typogrJpbirtue d'un article de M. Asa Gray, SOCIÉTÉ DOTANIQUE DE FRANCE. et de Gay-Luf~ac, qui li rent de lui un chimiste remarqua hie. llientôl la guerre l'culera à ses études et l'obligea de s'enrôler. Parmentier, alors in~pecteur général pour le service pharmaceutiqne de l'année, remarquant bientôt la valeur du jeune élève, (jUi \'enait de rcce1·oir son diplùmc, pl:~ça son llOlll en tète des candidats pré~eutés. .Elie Durand fnt illllllt'diatcnwnt attaché cmnme sous­ aide pharmacien au 5' corp~ d'obHervation sur l'Elbe <'l <lssista aux sanglantes batailles de Lutzen, Bautzcll, fa Katzbarh, Leipzig et Hanau. Aprè., la chute de l'empire, il donna sa délllissiou cl \int à Nantes, où il rnll\1 dan> le magasin de droguerie de M. Frctaud, dirigea les manipulations chimiques au Jal'din des 11/Jothicaires rt donna aux étudiants des !Pçons de botanique médicaiP. An retour de Napoléon, il rejoignit l'armée et y srnit jusqu'à la fin des Crnl-juurs. I.e~ opinions tnpoféoniennes de l\I. Dur~nd le renrlirent alors l'objet d'nue surveillance continnclle. l1 our y èchappPr, il résolut de partit· pour les Etals-Unis. 11 se rendit d'abord it Boston, où il fut accueilli pat• l'évêque «le cette ,·i!lr, ?~Jgr de Cheverus, depuis archevêque de Bordeaux, dont il était parent i~foigné. l'eu de mois aprt>s, il alla se fixe1· à Philadelphir, où il se maria ct passa les cinquante demi ères années de sa vie. Il y fo11da nue pharmacie (Jlli aCIJllil promplemenl nne grande réputation, et il publia des traraux uombreux et ~siÎillPS sur la science ph~mmct•ntiqne dans l'Jnm·ican Journal of' Plw1'11tacy el dans lé JuUI'il((l de phw·macù: de Pai'Ù; mais tous les moments qni n'étairnt pas pris par le~ dc\'oirs de sa proft•ssion étaient con­ ~acrés par lui itla botanique. En 18il2, Élie Durand se retira des affaires et se voua dès lot's ontièrement à sa science de prMilcction. Déjà en 1837, il arait exploré les vastes maré­ cages appelés /Jismall su·w11p, dans la Virginie ; en 1862, il fit un autre voyage dans les montagnPs de la Pennsylvani1~. Il ajon la d'ailleur~ à ses propres ncbcrches en aidant souvent de sa bourse les botanistŒ myageu;s. C'est ainsi qu'il acheta les collections de Nutlall ct un ceetain nomhrc c!'n~ll·es herbiers importants. Bicntüt il de1 int U:l des tllemhrrs le~ plus actifs de l' 1\eadémie Downloaded by [46.161.57.50] at 06:33 05 June 2016 des scie11ce8 naturl'lles de Philadelphie, dont il classa entièrement et augmenta consiMrahlemcnt l'hcrhiet·, ct dont il enrichit les publications. Voici du resle l'énulltération des travaux que l\1. E. Durand a publiés dans divers recueils : Baus le .Journal of the A.cademy of natw·al scienees of Philarlelp!Ua, loi. 1853-58 : " Plantœ Prattenianœ Califol'nicœ; Pfanlœ Kaneanœ Grœn• lanrlicœ " (description des plantes recueillie~ par K~ne daus ses deux VO)'ageH aux régions arctiques, et eu collaboration avec le docteur Hi!gard) ; " Plantœ lJennanuianœ » (compte rendu des collections faites par le doctem Het·mann, naturaliste attaché h l'expédition dirigée par le lieutenant Williamson, pour étudier l'établissement d'nu chett1in de fer du Mississipi à l'océan Pacifir(IJe). Cc dcmier trarail fut rrpris dPpui.-; d'une manière plus complète et a1ec des planche:.;, sons le nom de " Untanicill Heport ,, dans la publication intitulée : stANCE DU 27 NUVEMDRE l87h. 327 ExïJiomll'ons 1111d ·''urve.IJS jin· a raill'Oad-1·oute fJ'Oill the Jlissùsipt- !'iver to the Paàjic Ocean. Dans les Amc1·icon PltilosojJhical Transactions, 1860 : « A Sketch of the Botany of the basin of the great Salt-Lake of Utah. » Dans les Proceedin,qs of the Academy of' natural sciences of Philadel­ phia, 1861 : « An Account of the Arctic plants of Hayes's expedition. » Dans le Bulletin de la Socù!té d'acclt'matation (de Paris), t. IX, 1862 : " Sur les Vignes el les vins des États-Unis ", travail publié en trois parties, dont la troisième est une monographie sommaire des Vignes spontanées del' Amérique septentrionale. Cette monographie, précédée d'une introduction et augmentée d'un grand nombre de documents nouveaux, a été reproduite la même année dans les Actes de ta Société Linnéenne de Bordeaux·. On doit encore à Élie Durand des notices biographiques sur Kane, Nnttall et Michaux. On sait d'ailleurs maintenant en Amérique que plusieurs mémoires de ces deux derniers auteurs sont dus, en réalité, à la plume de Durand, qui poussait ainsi l'abnégation et le dévouçment à la science jusqu'à s'effacer devant des hommes dont la réputation était acquise, et à leur abandoniler le fruit de ses propres travaux. En18GO, il vint faire un voyage en France, et nous eûmes Je plaisir de le voir à une séance de la Société botanique de France(1). Il visita aussi le Muséum d'histoire naturelle, et ayant remarqué qu'un certain nombre de plantes de l'Amérique du i\Drd manquaient dans les collections botaniques, il résolut de faire à notre grand musée national le don de son riche her!Jiel'.

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