UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À MONTRÉAL LA POÉTIQUE DE L'ENFANCE CHEZ RÉJEAN DUCHARME ET J.M.G. LE CLÉZIO MÉMOIRE PRÉSENTÉ COMME EXIGENCE PARTIELLE DE LA MAÎTRISE EN ÉTUDES LITTÉRAIRES PAR JEANNE BRASSARD BRYAN SEPTEMBRE 2018 UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À MONTRÉAL Service des bibliothèques Avertissement La diffusion de ce mémoire se fait dans le respect des droits de son auteur, qui a signé le formulaire Autorisation de reproduire et de diffuser un travail de recherche de cycles supérieurs (SDU-522 – Rév.10-2015). Cette autorisation stipule que «conformément à l’article 11 du Règlement no 8 des études de cycles supérieurs, [l’auteur] concède à l’Université du Québec à Montréal une licence non exclusive d’utilisation et de publication de la totalité ou d’une partie importante de [son] travail de recherche pour des fins pédagogiques et non commerciales. Plus précisément, [l’auteur] autorise l’Université du Québec à Montréal à reproduire, diffuser, prêter, distribuer ou vendre des copies de [son] travail de recherche à des fins non commerciales sur quelque support que ce soit, y compris l’Internet. Cette licence et cette autorisation n’entraînent pas une renonciation de [la] part [de l’auteur] à [ses] droits moraux ni à [ses] droits de propriété intellectuelle. Sauf entente contraire, [l’auteur] conserve la liberté de diffuser et de commercialiser ou non ce travail dont [il] possède un exemplaire.» REMERCIEMENTS Toute ma gratitude va à Rachel Bouvet, ma directrice, pour son dévouement indéfectible et ses lectures remarquablement attentives. Ses précieux conseils m'ont permis de synthétiser ma pensée et de mener à terme la rédaction de ce mémoire, qu'elle a encadré avec une rigueur et une finesse sans pareilles. Je tiens également à remercier M. Jean-François Chassay, qui a su me guider avec un enthousiasme inspirant. Au cours de ce long travail de réflexion, j'ai eu la chance d'être bien entourée. Merci à ma mère, pour sa sollicitude infinie qui m'a aidée à maintenir le cap, à ma sœur, pour son regard éclairé, et à Hany, mon premier lecteur aux commentaires généreux. Leurs encouragements furent l'antidote le plus puissant contre le doute qui me guettait au tournant de chaque page. Merci aussi à mon père, qui, avec sa sensibilité pour les grands espaces, m'a transmis son admiration pour Le Clézio. Je n'oublie pas ma joyeuse tablée d'amies. Merci pour les pierres de courage, les bouffées d'air et les mots bienveillants qui ravivent la confiance. Ces remerciements ne sauraient être complets sans la mention de l'aide précieuse que m'ont accordée le Conseil de recherches en sciences humaines (CRSH), le Fonds de recherche du Québec - Société et culture (FRQSC) et Figura, le Centre de recherche sur le texte et l'imaginaire. Merci, enfin, à mon amoureux. Inespéré et inattendu, son soutien, depuis les balbutiements de ce mémoire, m'a permis de garder foi dans l'acte d'écrire ... TABLE DES MATIÈRES RÉSUMÉ ................................................................................................................................... v INTRODUCTION AU CONFLUENT DE LA MARGINALITÉ ET D'UNE PAROLE LIBRE .............................. 1 CHAPITRE! L'ENFANCE DANS LA LITTÉRATURE : FIGURE PARADOXALE ................................. 11 1.1 Quelle enfance ? ................................................................................................................. 11 1.1.1 Construction de l'enfance entre infans et puer .......................................................... 12 1.1.2 Qu'entend-on par récit d'enfance? ......................................................................... 13 1.1.3 L'évolution du récit d'enfance en regard de l'Histoire ............................................ 15 1.1.4 Deux conceptions divergentes de l'enfance ............................................................. 20 1.2 Topoï du récit d'enfance revisités par Le Clézio et Ducharme ............................................ 23 1.2.1 La famille .................................. '. ............................................................................. 23 1.2.2 La lecture ................................................................................................................. 28 1.2.3 L'éducation ............................................................................................................ .32 1.2.4 Les amitiés .............................................................................................................. .3 8 1.2.5 La recréation de la langue par les enfants ................................................................ .41 CHAPITRE II POÉTIQUE DUCHARMIENNE : CHARGE VERBALE CORROSIVE ET LUDIQUE ...... .46 2.1 Question de poétique .......................................................................................................... 46 2.2 Dynamique ducharmienne ................................................................................................. 48 2.3 Iode et Bérénice : narratrices « sans cœur et sans reproche » ............................................. .49 2.4 Jeu avec le lecteur: rejet et complicité ............................................................................... 57 2.5 Détruire pour résister : un élan vital .................................................................................... 61 2.6 Puer ludens et puer philosophus ......................................................................................... 62 2.7 Une écriture sauvage .......................................................................................................... 66 2.8 Alliance inattendue d'un papillon et d'un rhinocéros ......................................................... 69 CHAPITRE III POÉTIQUE LECLÉZIENNE: LA MARCHE DU SILENCE SANS FIN ............................... 73 3.1 Un art poétique ................................................................................................................... 74 IV 3.2 Temps immémorial et présent indéterminé ........................................................................ 77 3.3 Quête d'un langage vivant .................................................................................................. 82 3.4 Magie de la nomination ...................................................................................................... 86 3.5 Unité poétique et dépouillement ........................................................................................ 91 3.6 Place aux traditions orales : entre réel et imaginaire ........................................................... 96 3. 7 Bruissement des langues .................................................................................................. 100 3.8 Le merveilleux dans le regard de l'enfant ......................................................................... 103 CONCLUSION AVEC DES« YEUX D'ÉTERNITÉ » ............................................................................ 107 ANNEXE LETTRE DEJ.M.G. LE CLÉZIO .......................................................................................... 113 BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................. 115 RÉSUMÉ Point de fuite faisant converger la poétique de Réjean Ducharme et de J.M.G. Le Clézio, l'enfance agit comme un véritable levier du discours dans leur œuvre respective. Si les diverses stratégies textuelles qu'elle entraîne ont suscité l'attention de la critique tantôt ducharmienne et tantôt leclézienne, nul n'a mis en consonance ces auteurs contemporains à l'aune de leur attachement à l'enfance. Ce travail de réflexion vise à éclairer l'art avec lequel, à travers cette figure littéraire paradoxale, Le Clézio et Ducharme revivifient la langue dans quatre romans où transparaît la vision du monde de leurs personnages-enfants en marge de la société : L 'Avalée des avalés (1966) et L 'Océantume (1968) de Ducharme; Désert (1980) et Le Chercheur d'or (1985) de Le Clézio. Ce mémoire s'articule autour de deux axes principaux qu'éclaire le prisme de l'enfance : le refus de l'état du monde, refus qui se traduit par un rapport conflictuel à l'institution et aux traditions littéraires; la façon de faire de l'écriture un jeu brouillant les frontières de la prose et de la poésie. À la recherche d'une parole authentique, tous deux subvertissent les codes et jouent avec la matérialité des mots. Toutefois, des façons différentes de contourner les apories du langage seront mises en relief. Alors que Le Clézio, qui semble idéaliser davantage le rapport de l'enfant au monde, tente de renouer avec la sensibilité de l'enfant dont le regard va droit à 1'essentiel par une écriture qui tend, paradoxalement, vers le silence; Ducharme explore plutôt la liberté langagière et la dimension ludique, voire même cruelle, associée à l'enfance. MOTS-CLÉS : Réjean Ducharme; L 'Avalée des avalés; L 'Océantume; J.M.G. Le Clézio; Désert; Le Chercheur d'or; récit d'enfance; poétique; langage; littérature contemporaine d'expression française. INTRODUCTION AU CONFLUENT DE LA MARGINALITÉ ET D'UNE PAROLE LIBRE « À moi le prix nobel de la désinvolture1 », lance Réjean Ducharme en. 1966. « À Réjean Ducharme, pour la vie2 », déclare J.M.G. Le Clézio dans son discours de réception du Prix Nobel de littérature en 2008. L'homme insaisissable des lettres québécoises et le prolifique auteur franco-mauricien : deux esprits contestataires de l'espace littéraire francophone, deux écrivains majeurs de l'époque contemporaine. Leur rapprochement prend paradoxalement sa source
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