1 DICTIO.NNA1RE HISTORIQUE 'ES PEINTRES DE TOUTES LES ÉCOLES DEPUIS LES TEMPS LES PLUS RECULÉS JUSQU'A NPSJOURS , Ouvrage rédigé sur uu plan entièrement neid; a PRÉCÉDÉ D ' UN AnRECE DE L ' HISTOIRE DE LA PEINTURE, SUIVI DÉ LA NOMENCLATURE DES PEINTRES MODERNES, ET D ' UNE COLLECTION COMPLÈTE DE MONOCRAMMES. teAR ADOLPHE .SIRET. BRUXELLES.- LUIRAI RI E ENCYCLOPÉDIQUE DE P ÉR IC H ON. 1848 © ( Ù) Les Passerelles du Temps ¨ 2007 [email protected] …Ø INTRODUCTION. ABRÉGÉ DE L'HISTOIRE DE .LA PEINTURE. L'origine de la peinture est inconnue : c'est là un point non éternelles; nous nous contenterons maintenant d'indiquer d'une douteux qui porte en lui-même son explication et en quelque sorte manière succincte les caractères principaux de la peinture et les sa justification. En effet, l'instinct qui conduit l'homme à imiter influences tontes naturelles qu'elle a exercées sur les popula- les produits de la création a dû exister de tout temps et chez tous tions. les peuples. On peut donc trouver l'origine de la peinture dans le Trois caractères, puisant tous les trois leur origine dans le sen- . berceau du genre humain, et ne considérer que comme une ingé- timent des croyances religieuses, distinguent la peinture. Ce sont nieuse allégorie l'histoire de la jeune fille de Corinthe traçant sur comme autant de sources d'où vont découler des mondes nou- un pan de mur la silhouette dé son fiancé. veaux, soit que l'art frappe les yeux, soit qu'il parle au coeur. C'est Lorsque l'on est à la piste des premières apparitions de l'art en Égypte que nous trouverons le premier caractère dont se revêtit chez les peuples primitifs, on remarque que là peinture a suivi la peinture. En effet, la forme symbolique, c'est'i-dire.la pensée leurs phases historiques, c'est-à-dire qu'elle a grandi avec la civi- attachée à l'objet, fait irruption sur les monuments publics em- lisation et qu'elle a décru avec la barbarie. Chez lés peuplades preints d'un caractère religieux : sur les bandelettes des momies, imbues de croyances païennes ou chrétiennes, on voit la peinture sur des vases, sur des fragments de . pierre, sur tout ce qui doit devenir un langage de convention destiné à • transmettre soit'des enfin 'parler à l'homme d'une manière puissante et surnaturelle. inspirations païennes, soit des inspirations chrétiennes, et à Ce n'est pas ici une question d'art, c'est le besoin de donner une conserver dans le coeur des hommes la forme des idées qu'elle servit forme à la pensée, forme grossière il est vrai, mais dont le contour à représenter. Dans le principe ces signes conventionnels consis- presque incompréhensible tant il est défectueux, suffit pour repro- taient en des formes où l'imitation de la nature ne faisait qu'indi- duire l'idée qu'on a la mission de transmettre et qui par consé- quer exactement' l'objet qu'elle devait représenter. Les Égyptiens quent suffit à celui qui la transmet comme à celui qui doit la nous fournissent, d'une manière visible, une preuve de cette vérité. recevoir. En effet, les annales de ce peuple sont peintes sur le granit, et Le second caractère s'éloi rme considérablement du premier en présentent à l'humanité le tableau de son existence il y a deux ce qu'il est purement mythologiquee et essentiellement imitatif. mille ans. Les Indiens; les Persans, les Chinois ont aussi leur C'est le peuple grec qui lui donne naissance, c'est la peinture peinture symbolique qui, quoique moins déterminée, n'en laisse idéale, la forme et la pensée poétique à son plus haut degré. En pas moins aucun soupçon sur Vorigine d'un et né avec le besoin, effet, la peinture ne 'cherche à . reproduire ici que la perfection par conséquent avec l'homme. physique des dieux des Grecs, en réprouvant tout ce qui pourrait Si l'on vent une preuve frappante de cette vérité, qu'on daigne altérer la majesté de leurs traits. Ce n'est pas seulement la trans- se reporter à tine époque qui n'est pas encore si loin • de nous. mission d'une pensée de vénération ou d'amour, c'est l'art qui nait, Lorsque les Espagnols pénétrèrent chez les Péruviens, au milieu et sa naissance est déjà marquée par des tâtonnements qui an. de la barbarie la plus complète ils trouvèrent debout, comme joureitti, après une longue suite de siècles, nous ravissent' encore la déesse antique au milieu des ruines nouvelles qui s'amoncelaient d'admiration A ces majestueux préludes il est facile de prévoir autour des indigènes, ils trouvèrent debout la peinture mystérieuse le rôle immense que la Grèce jouera dans l'histoire de l'art. et symbolique, qui serait -peut être devenue le point de départ de Le troisième caractère est né avec le christianisme. On pourrait la civilisation dans cette île, si elle ne s'y était présentée à la pointe à la rigueur le confondre dans le second, parce que comme lui il du glaive. prend pour modèle la beauté physique; mais l'influence toute par- En Égypte nous voyons Hermès. Trismégiste pratiquer cet art ticulière qu'il a exercée sur les nations, et le nouvel élan qu'il que lui avaient communiqué les derniers descendants de Noé, lequel a puisé dans la naissance d'un Dieu, lui ont imprimé un cachet passe pour l'inventeur des hiéroglyphes. Dans le Pentateuque, Moïse moral et philosophique dont lesenre grec était totalement dé- recommande aux Hébreux de ne point imiter les figures peintes pourvu. Le type de cc caractère est puisé dans la Divinité, celui par les Égyptiens. Partout des monuments dignes de foi et la tra- des Grecs l'est dans le paganisme, ce n'est que le fond qui change, dition, autre croyance vénérée, nous montrent d'une [panière la forme est la même. Le type chrétien est un Dieu, une Vierge, complète que la peinture a existé chez les peuples primitifs, un martyr, puis l'humanité tout entière avec ses douleurs, ses non pas disgracieuse et sans action comme le prétendent les mo- joies, ses perfections, ses imperfections. Le type grec est l'Olympe, dernes, mais grande, sévère, groupant avec une certaine noblesse ses dieux dans leur majesté et dans la magnificence de leur ses personnages, distribuant ses plans avec entente, indiquant ses règne. Rien ici ne vous parle des sentiments vulgaires qui animent raccourcis d'une manière savante, et réunissant toutes les qualités l'homme clans toutes les conditions de la vie, tout est grand. qu'on a le droit de demander à la haute peinture. Aucune mesquinerie ne doit impressionner le visage du Dieu que C'est en Grèce, cette terre si poétiquement privilégiée, ber-, l'art présente à la vénération des hommes. On le voit, l'art grec est ceau de presque toutes les belles actions et de presque tous les beau, mais froid, puisqu'il réprouve' les contrastes moraux qui grands hommes, que l'art antique avec ses splendeurs fit sa pre- sont l'expression. L'art chrétien, au contraire, est moins pur mière' apparition Nous verrons plus loin comment elle s'éleva comme forme. mais plein de sentiment, puisque sa première pro- . au chez ce peuple si remarquable, et comment elle répandit dans duction a pour sujet le plus'grand martyr qu'il ait été donné le reste du monde des racines qui devaient produire des tiges Inonde de contempler. Nous aurons lieu plus tard de faire remar- quer l'influence que ce dernier caractère a eue non-seulement sur Lés 1,:gyptiens prétendent que la peinture a pris naissance chez eux (Pus., l'esprit des peuples, mais encore sur la tendance générale des arts. 1. X.tXV, sect. 5. Islam, Oma., l XIX, C. in). Ils (lisent aussi qu'ils ont connu la pein-. Voyons maintenant quelle a été la marche de la peinture chez ture six mille ans avant les Grecs. (Pus., I. XXXV, sect. 5.) Les Grecs , h leur tour, réclament la priorité. (ARISTOTEL. Tneoruttiar. apud L. VII.) les différents peuples de la terre. © ( Ù) Les Passerelles du Temps ¨ 2007 [email protected] …Ø VI INTRODUCTION. ÉGYPTIENS. puisque les uns l'appellent Manès et les autres Curbicos, du grec. Quoi qu'il en soit, Manès avait en Asie la réputation de tracer une De même que les Chinois et les Indiens, les Égyptiens ne faisaient ligne droite sans le secours de la règle, tout comme Giotto qui qu'enluminer, c'est-à-dire qu'ils remplissaient l'espace laissé vide traçait un cercle sans compas.. par le trait du dessin, de la couleur en rapport avec leur intention. Il paraîtrait que la mosaïque n'était pas inconnue chez les Per- Ce n'est que longtemps plus tard, et après que les Grecs eurent sans, mais ils se bornaient à appliquer cet art aux ornements em- inventé la partie de l'art, qu'on nomme leoclair-obscur, qu'ils don- pruntésdes Arabes. nèrent à leur peinture un certain relief. • r ! D'après le témoignage de Platon, qui vivait quatre cents ans avant l'ère vulgaire,'la peinture était exercée en Égypte depuis un temps immémorial. Aucune oeuvre n'a traversé cette haute antiquité pour INDIENS. venir jusqu'à nous et aucune preuve d'existence n'appuie l'asser- tion de Platon. Nous en sommes donc réduits à des suppositions -" L'art se résume, pour le peuple, a représenter des figures puisées dans les oeuvres du disciple de Socrate et dans quelques d'idoles et, d'animaux symboliques.
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