La Pensée Symbolique Des Fo Du Dahomey

La Pensée Symbolique Des Fo Du Dahomey

UNIVERSITE DE NEUCHATEL FACULTE DES LETTRES La pensée symbolique des Fo du Dahomey TABLEAU DE LA SOCIETE ET ETUDE DE LA LITTERATURE ORALE D'EXPRESSION SACREE DANS L'ANCIEN ROYAUME DU DAHOMEY THESE présentée à la Faculté des lettres de l'Université de Neuchâtel pour obtenir le grade de docteur es lettres par Claude SAVARY GENEVE Editions Médecine et Hygiène 1976 La Faculté des lettres de l'Université de Neuchâtel, sur les rapports de MM. les professeurs Jean Gabus et Pau! Mercier, autorise l'impression de la thèse présentée par M. Claude Savary, en laissant à l'auteur la responsabilité des opinions énoncées. Neuchâtel, le 5 décembre 1975 Le doyen : Rémy Scheurer I Table des matières Pa^e - Introduction III - VI 1ère partie : TABLEAU DE LA SOCIETE TRADITIONNELLE DES FO DANS L'AIRE DE L'ANCIEN ROYAUME DU DAHOMEY - Chapitre 1er Le site d'Abomey 1. Le cadre géographique 1 2. L'habitat 4 3. Les voies de communication 12 4. Histoire du peuplement fo et de l'ancien royaume du Dahomey 14 5. La langue 52 - Chapitre 2 Vie économique 1. Généralités 63 2. Agriculture 66 3. Activités annexes 75 4. Artisanat 76 5. Commerce et échange 94 - Chapitre 3 Vie sociale et politique 1. Structure de la famille 101 2. Mariages et succession 111 3. Situation sociale et politique 125 - Chapitre 4 Vie religieuse 1. Introduction 137 2. Organisation religieuse 143 3. Le culte des ancêtres 188 4. La divination 218 5. Les pratiques magiques 234 II 2ëme partie ETUDE DE LA LITTERATURE ORALE. LE SYMBOLISME A TRAVERS QUELQUES GRANDS THEMES DE LA TRADI­ TION ORALE - Chapitre 5 La royauté 1. Les chants de louanges kpâligâ 245 2. Les chants et rythmes du tambour dogba 267 3. Les chants du tambour agbaja 278 4. Les histoires mimées du Toxòsu Adomu 292 - Chapitre 6 Les cultes vodû 1. Collège de Mahu-Lisa 315 2. Collège de Xëbioso 331 3. Collège de Sakpata 334 4. Litanies et chants des Kënësi 347 - Chapitre 7 La divination et les rites funéraires 1. Chants pour un Faille 353 2, Chants funéraires (agôxà) 360 Conclusion 373 Bibliographie 379 Glossaire 388 E a H A T U M uire p. 13 4e para^r.: rébellion 17 note 4 : Lasupibetò 19 le paragr.s C'était en somme 27 2e : agrandi . piate-forme 38 3e s s'enivrer • enceintes le 44 : en dehors le : échec 49 3e 50 3e : canonnière 54 le : premier 88 2e s rafraîchissement 102 2e ; créée 106 2e : surnoms le : un mari sensé • •• 119 le 122 : Le cas ... 138 s pluridimensionnel 145 note 1 : châtiment 8e ligne : irascible 158 dernière lignes un sacrifice ... 184 première lignes chasse-mouches 191 3e para^r«: mêlée d'huile ... 194 dernière ligne: Ce sacrifice ... 212 3e paragr«: une grande calebasse ... 222 2e " : qui interdit le maïs •.• 226 2e ligne : Avec un râteau 5e ligne s gifles 257 et 309, notes 3 et 2î jeu de taots ... 274 av.-dernière phrases qu'on Va découvert 306 8e ligue s Tout a brûlé ... 312 8e chant : Celui qu'onnomme l'oiseau .. 327 2e paragr.s des peuples africains ... 350 373 Ill INTRODUCTION La thèse qui suit est Ie fruit d'un travail de recherche sur le terrain au Dahomey (de 1966 à 1967) et d'un dépouille­ ment minutieux des données bibliographiques parues depuis la découverte du Dahomey jusqu'à nos jours. Au sujet de cette bibliographie, je dois signaler que, la plupart des anciens ouvrages étant épuisés ou difficiles à se procurer, il m'a fallu attendre leur récente réédition pour pouvoir en prendre connaissance, ce qui naturellement a retardé quelque peu la rédaction de ce travail. C'est en 1964 en effet que le professeur Jean Gabus me proposa de choisir le Dahomey, pour y mener des recherches ethnologiques devant aboutir à un travail de thèse. A cette époque, M. Gabus avait été chargé par 1'UNESCO d'étudier la sauvegarde et l'aménagement des Palais royaux d'Abomey, siège d'un musée historique, ainsi que la création de divers musées et centres culturels au Dahomey (Musée d'histoire â Ouidah, Musée national à Cotonou, Maison des Artisans à Abomey)(1). Grâce à une bourse du Fonds national suisse de la recherche scientifique, je pus me rendre au Dahomey en avril 1966 et y connaître ma première expérience de terrain. Par la suite, un second séjour plus bref en 1973 (mission du Musée d'ethnogra­ phie de Genève) me permit de contrôler ou de compléter cer­ taines de mes informations antérieures, principalement dans les domaines de la religion et des techniques artisanales. Initialement, ma mission avait pour but de rassembler une documentation complète sur les collections d'objets conservés au Musée historique d'Abomey, d'en établir l'inventaire, le sens social et religieux, etc., en corrélation avec l'étude de la société qui les avait produits (2). C'est pourquoi, je limitai mon terrain d'enquête à la ville d'Abomey, capitale de l'ancien royaume du Dahomey et centre vivant des tradi­ tions du peuple f_ô, et â sa campagne immédiate. Je fus cepen­ dant amené à dépasser ce cercle restreint et â m'intéresser aux ethnies voisines, telles que les Nago-Yoruba, les Maxi ou les GU. Dès mon arrivée à Abomey, lors de mon premier séjour, j'a­ vais été impressionné par la richesse des traditions orales. Essayant de comprendre le rôle de la royauté en tant qu'êlé- 1) Cf. en particulier Gabus 1964, p. 95 et 121. 2) Cette documentation existe sous forme de fiches et pour­ rait ultérieurement faire l'objet d'une publication. IV ment constitutif de la société traditionnelle dahoméenne, je m'étais attaché à l'étude des chants de louanges royales (kpâligâ). C'est à ce moment-là que j'eus l'idée d'étendre mes recherches à d'autres aspects de l'oralité, par exemple les rythmes de tambours, les chants et devises des collèges de vodû, ceux de la divination, de même que les chants improvisés lors des funérailles. A mes yeux ces dif­ férentes traditions orales me paraissaient très significati­ ves de l'expression de la culture f_S ou dahoméenne, puisqu'on peut y découvrir sous une forme symbolique des éléments es­ sentiels pour la compréhension de l'organisation sociale et religieuse» C'est la raison pour laquelle j'intitule ce tra­ vail "La pensée symbolique des Fo du Dahomey". Ce titre peut sembler un peu prétentieux pour une étude qu'il faut plutôt envisager comme une première tentative d'approche que comme l'aboutissement d'une recherche exhaustive. Je ne doute pas en effet que d'autres chercheurs aprofondissent le sujet et parviennent à des résultats plus probants que les miens. J'ajouterais aussi que la transmission de la connaissance se faisant toujours en Afrique noire sur le plan oral, on peut avec raison postuler que l'étude des traditions orales constitue le premier pas vers l'explication des phénomènes socio-religieux qui sont à la base des sociétés ou des cultu­ res traditionnelles africaines. En outre, il me semble qu'en laissant la parole aux peuples qu'il étudie l'ethnologue ris­ que moins d'imposer sa propre vision des choses, et par con­ séquent se trouve en mesure de redonner une certaine "authen­ ticité" à son travail. Afin de faciliter la compréhension des textes en langue vernaculaire figurant dans la seconde partie de cet ouvrage, il m'a paru utile, en m'appuyant sur mes propres observations et sur celles déjà publiées par de nombreux auteurs, de don­ ner un aperçu de la société traditionnelle de l'ancien royau­ me du Dahomey, en relevant les principaux changements qu'elle a connus depuis la colonisation jusqu'à ce jour. J'aimerais encore remercier tout spécialement le profes­ seur Gabus qui a éveillé en moi l'intérêt des études ethnolo­ giques et m'a encouragé à faire ce travail, ainsi que M. Paul Mercier, professeur à la Sorbonne (Paris), qui a bien voulu accepter la tâche de second rapporteur. De même, ma recon­ naissance va à tous mes amis dahoméens qui m'ont témoigné une confiance et une bonne volonté que je n'oublierai jamais. Je citerais notamment ici Dada Sagbaju Glele, représentant des familles royales, Da Agoli Agbo, descendant du dernier roi d'Abomey, les chefs de collectivités royales et princiêres: Da Gbexàzï, Da Adâdeja, Da fjimavo, Da Gezoje, ainsi que MM. Vincent Kinhoué et Protêt Tchaba, guides au Musée d'Abomey, Nae Xwajile, responsable du centre de Djèna, Baba Anagokò, prêtre de Sakpata, sans oublier mon dévoué interprète M. Justin Lissan. J'aimerais leur assurer que j'ai toujours pris V soin de ne pas trahir le message qu'ils m'ont confié et je m'excuse auprès d'eux et de mes lecteurs pour les erreurs que j'aurais pu commettre dans cet ouvrage. Je tiens aussi à remercier les Autorités dahoméennes, no­ tamment le Ministère de l'Education nationale à Porto-Novo/ qui m'ont autorisé à mener des recherches ethnologiques à Abomey, ainsi que le directeur du Musée historique d'Abomey, M. E.-C. d'Oliveira, qui s'est très amicalement intéressé à mes travaux. Enfin, j'exprime ma gratitude au département de l'Instruc­ tion publique du canton de Neuchâtel qui a bien voulu parti­ ciper aux frais de publication de cette thèse. Les cartes et dessins ont été mis au net par les services du Musée d'ethnographie de Genève. Les photos sont de l'au­ teur. VI Note à propos de la transcription phonétique Les termes en langue vernaculaire (soulignés, sauf dans la deuxième partie) ont été transcrits selon le système le plus couramment admis, gui est celui du "Dictionnaire fon-fran- çais" du R.P.

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