Inventaire des dossiers de réception des bulles et brefs relatifs aux cardinaux, archevêques et évêques Répertoire (F/19/2597/A-F/19/2608/A) Par Nadine Gastaldi Archives nationales (France) Pierrefitte-sur-Seine 2013 1 https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/IR/FRAN_IR_027859 Cet instrument de recherche a été encodé en 2012 par l'entreprise Numen dans le cadre du chantier de dématérialisation des instruments de recherche des Archives Nationales sur la base d'une DTD conforme à la DTD EAD (encoded archival description) et créée par le service de dématérialisation des instruments de recherche des Archives Nationales 2 Archives nationales (France) Préface Liste des bulles et brefs relatifs aux cardinaux, archevêques et évêques publiés au Bulletin des lois entre 1802 et 1876. Liens : Liens annexes : • Liste des bulles et brefs relatifs aux cardinaux, archevêques et évêques publiés au Bulletin des lois entre 1802 et 1876. 3 Archives nationales (France) INTRODUCTION Référence F/19/2597/A-F/19/2608/A Niveau de description fonds Intitulé Inventaire des dossiers de réception des bulles et brefs relatifs aux cardinaux, archevêques et évêques Localisation physique Pierrefitte DESCRIPTION Présentation du contenu 1. La législation relative à la réception, l'exécution et la publication des actes émanant du Saint-Siège. Les « articles organiques » du 18 germinal an X qui accompagnaient la publication de la « convention du 26 messidor an IX » passée entre le Saint-Siège et le gouvernement français (mieux connue sous le nom de Concordat de 1801) stipulaient à son titre I : « Aucune bulle, bref, rescrit, décret, mandat, provision, signature servant de provision, ni autres expéditions de la cour de Rome, même ne concernant que les particuliers Un décret du 28 février 1810 (art. 1) exclura de cette mesure les brefs de la Pénitencerie pour le for intérieur. , ne pourront être reçus, publiés, imprimés ni autrement mis à exécution sans l'autorisation du gouvernement. » (article 1 er). « Les décrets des synodes étrangers, même ceux des conciles généraux, ne pourront être publiés en France avant que le gouvernement en ait examiné la forme, leur conformité avec les lois, droits et franchises de la République française et tout ce qui, dans leur publication, pourrait altérer ou intéresser la tranquillité publique. » (Art. 2). Ce faisant, les articles organiques de 1802 ne montraient aucune originalité par rapport à la pratique de l'Ancien régime où la réception, l'exécution et la publication des actes romains — sauf ceux concernant le for intérieur — dépendaient déjà, depuis 1475 Ordonnance du 8 janvier 1475. , de la permission du roi Donnée directement ou, indirectement, par ses officiers ou juges. et où, notamment, les bulles dogmatiques devaient être publiées par lettres patentes enregistrées par les Parlements C'est ainsi que les actes du Concile de Trente ne furent jamais officiellement reçus en France et que l'Eglise de France en accusa seule, et illégalement, réception dans son assemblée de 1615. Ces procédures se faisaient au nom de la protection des libertés de l'Eglise gallicane, mais en réalité, elles visaient à sauvegarder le pouvoir royal. Au XIX e siècle, l'autorisation gouvernementale prend la forme d'un décret (ou, selon les époques, d'une ordonnance) ou d'un simple arrêté qui permet la publication ou la mise en œuvre de l'acte pontifical en cause. Ce décret (ou cette ordonnance) ou cet arrêté est rendu sur avis du Conseil d'Etat (traitement du dossier par la section de l'Intérieur ; avis rendu par l'Assemblée générale du Conseil) : « C'est également en Conseil d'État que sont reçus et enregistrés toutes les bulles et autres écrits de la cour de Rome. Les actes sont transcrits en latin et en français sur les registres et mention est faite par le secrétaire général du Conseil, sur l'original de l'acte que cette formalité a été remplie » (Béquet, Répertoire du droit administratif, 1891, t. 8, p. 156, art. 206). « Si l'acte émane de la cour de Rome, le décret qui en ordonne la publication contient toujours la réserve suivante : sans approbation des clauses, formules ou expressions qui pourraient être contraires aux lois de la République, aux franchises, libertés et maximes de l'Église gallicane » (Béquet, op. cit., 1891, t. 8, p. 156, art. 207). 2. Les actes romains relatifs aux cardinaux, archevêques et évêques. Parmi les documents émanant de la cour de Rome, se trouvaient les bulles et brefs relatifs aux cardinaux, archevêques 4 Archives nationales (France) et évêques qui touchaient à leurs nominations, à leurs attributions et aux dignités ecclésiastiques qui pouvaient leur être accordées. La nomination des archevêques ou évêques était strictement réglementée par la Conven-tion de messidor an IX et par les articles organiques de l'an X : « Le premier Consul de la République nommera, dans les trois mois qui suivront la publication de la bulle de sa Sainteté [relative à la démission de tous les archevêques et évêques français], aux archevêchés et évêchés de la circonscription nouvelle. Sa Sainteté conférera l'institution canonique, suivant les formes établies par rapport à la France avant le changement de gouvernement C'est-à-dire le Concordat de 1516. » (Convention, art. IV). « les nominations aux évêchés qui vaqueront dans la suite seront également faites par le premier Consul, et l'institution canonique sera donnée par le Saint-Siège, en conformité de l'article précédent » (Convention, art. V). « Le prêtre nommé par le premier Consul [comme archevêque ou évêque] fera les diligences pour rapporter l'institution du Pape. Il ne pourra exercer aucune fonction avant que la bulle portant son institution ait reçue l'attache du Gouvernement... » (articles organiques, titre II, art. XVIII). Le cas des archevêques ou évêques in partibus Infidelium n'est abordé ni par la Convention de messidor an IX ni par les articles organiques de l'an X. Les modalités de leur nomination diffèrent de celles des autres archevêques ou évêques puisqu'il faut distinguer ici les archevêques ou évêques in partibus nommés directement par le Pape ( proprio motu) de ceux nommés à la demande du gouvernement français en tant que coadjuteurs d'un archevêque ou évêque déjà en place, avec ou non promesse de succession ( cum futura successione) Après la mort du prélat, le coadjuteur nommé avec future succession devient archevêque ou évêque sans promulgation de nouvelles bulles. Mais pour les uns et les autres des prélats in partibus, une bulle d'institution canonique est promulguée qui doit être entérinée par le gouvernement français, selon la procédure établie pour les autres archevêques ou évêques, c'est-à-dire par décret, ordonnance ou arrêté pris sur avis du Conseil d'Etat. D'autres bulles ou brefs, en sus de la bulle d'institution canonique, sont expédiés lors de la nomination des archevêques ou évêques. D'après ce que nous livrent les dossiers conservés dans la sous-série F 19 (Cultes) du Centre historique des Archives nationales, on peut établir la liste suivante (dont l'exhaustivité n'est pas garantie) : . bulle annonçant au chef de l'Etat français la nomination en cause ; . bulle d'institution canonique ; . bulle attribuant ses facultés au futur archevêque ou évêque ; . bulle annonçant sa nomination au futur archevêque ou évêque ; . bulle(s) annonçant cette nomination à l'archevêque métropolitain concerné ou, à l'inverse, aux évêques suffragants concernés ; . bulle annonçant cette nomination au chapitre du diocèse concerné ; . bulle annonçant cette nomination au clergé du diocèse concerné ; . bulle annonçant cette nomination aux fidèles du diocèse concerné. 3. Réception, exécution et publication des actes romains relatifs aux cardinaux, archevêques et évêques. Les bulles d'institution canonique seront l'objet d'une particulière vigilance de la part du gouvernement français tout au long de la période concordataire. Une importante querelle entre le gouvernement français et le Saint-Siège autour de leur rédaction marquera les débuts de la III e République : la querelle du nobis nominavit. La formule « nobis nominavit » employée par le Pape pour exprimer le fait que le chef de l'Etat français nomme les nouveaux archevêques ou évêques était parfaitement traditionnelle, puisque reprise des termes du Concordat de 1516. Mais la III e République commençante la trouvait trop ambiguë et voulait que le « nobis » soit supprimé Cette querelle avait été précédée d'une autre concernant le terme « praesentavit » utilisé par la chancellerie pontificale en doublon de « nominavit ». Sur ces questions , cf. F 19 1952, et 1954-1957. En définitive, le gouvernement français n'obtiendra pas gain de cause et le « nobis » sera maintenu par la chancellerie pontificale. Cette présence comme ce maintien était, en fait, de peu de conséquence pour la France dans la mesure où, comme il a été dit plus haut, « le décret qui en ordonne la publication [des actes émanant de la cour de Rome] contient toujours la réserve suivante :sans approbation des clauses, formules ou expressions qui pourraient être contraires aux lois de la République, aux franchises, libertés et 5 Archives nationales (France) maximes de l'Église gallicane ». Malgré l'attention que le gouvernement français leur porte, les bulles d'institution canonique, sauf exception, ne seront pas publiées au Bulletin des lois, durant la plus grande partie de la période concordataire. Elles le seront en revanche sous la III e République où elles apparaissent à la suite du décret (ou de l'ordonnance) qui prescrit leur publication. ( Cf. annexe 1). Les autres documents qui accompagnent la nomination des archevêques ou évêques ne donnent, en général, pas lieu à réception ni à publication au Bulletin des lois. La réception semble ,en revanche, appliquée pour nombre d' autres bulles ou brefs : . conférant le cardinalat, . attribuant le pallium, . conférant le titre de comte romain et d'évêque assistant au trône pontifical, . autorisant le port d'une décoration aux chanoines, .
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