LES Cet ouvrage a été expliqué littéralement, traduit en français et annoté par M. F. de Parnajon, professeur au lycée Henri IV. Félix Achille de Parnajon, fils de Dominique Couillard et d’Adélaïde AUTEURS LATI NS de Parnajon, est né le 9 janvier 1829 à Fécamp (alors Seine-Inférieure). Il EXPLIQUÉS D’APRÈS UNE MÉTHODE NOUVELLE est autorisé à s’appeler de Parnajon par décision du tribunal civil du Havre en date du 25 octobre 1858. Son oncle Félix de Parnajon a été capitaine PAR DEUX TRADUCTIONS FRANÇAISES de frégate dans la Marine royale. Son oncle Léon Henri de Parnajon, com- manda le navire qui sauva tous les rescapés de La Méduse. Élève de l’École L’UNE LITTÉRALE ET JUXTALINÉAIRE PRÉSENTANT LE MOT À MOT normale supérieure de 1847 à 1850, il est agrégé de grammaire en 1850. Il FRANÇAIS a été professeur de sixième au lycée de Rouen de 1850 à 1852, de sixième EN REGARD DES MOTS LATINS CORRESPONDANTS au lycée d’Amiens de 1852 à 1853, de cinquième au lycée Henri IV de 1853 L’AUTRE CORRECTE ET PRÉCÉDÉE DU TEXTE LATIN à 1854, de quatrième au lycée Henri IV de 1854 à 1882, au moins. Il est nommé chevalier de la Légion d’honneur le 13 juillet 1882. Il est décédé le avec des arguments et des notes 18 décembre 1912, à l’âge de 83 ans à Paris-16ᵉ, 21, rue Vital. Son épouse Césarine Méhala née le 20 janvier 1836, était décédée le 30 novembre 1902 PAR UNE SOCIÉTÉ DE PROFESSEURS à Paris-16ᵉ. [Remerciements à M. Mark De Wilde.] ET DE LATINISTES Le texte de l’édition originale parue chez Hachette a été numérisé, lé- gèrement modifié et recomposé avecE T X. Publié par Gérard Gréco sur http://gerardgreco.free.fr. OVIDE © Gérard Gréco 2021 CHOIX DES MÉTAMORPHOSES (LIVRE 14) Version 3.0 du 10 mars 2021. Tous droits réservés. Il est toléré d’utiliser ce document dans un cadre scolaire ou universitaire sans but lucratif. La diffusion même électronique de ce document n’est pas autorisée. La recomposition de cet ouvrage est basée sur les travaux de Petr Bře- zina concernant la composition bilingue et plurilingue, publiés dans le bulletin du Groupe tchécoslovaque des utilisateursE deT X, année 2008, nu- méro 4, ISSN 1211-6661, et présentés au public francophone dans l’article « Éditions bilingues et TEX » qui est librement disponible sur son site web : https://web.archive.org/web/20130512105242/http://www.volny.cz /petr-brezina/libelli/bilingue.pdf Paris 1019. ― Imprimerie A. Lahure, rue de Fleurus, 9, à Paris. 2021 ARGUMENT du 葥atoRziÈme livRe du choix des mÉtamoRphoses d’ovide. AVIS RELATIF À LA TRADUCTION JUXTALINÉAIRE On a réuni par des traits, dans la traduction juxtalinéaire, les mots 1. Arrivée d’Énée en Italie. français qui traduisent un seul mot latin. 2. Un Grec nommé Achéménide, recueilli par Énée, ra- On a imprimé en italique les mots qu’il était nécessaire d’ajouter pour conte les dangers qu’il a courus dans l’île du Cyclope. rendre intelligible la traduction littérale, et qui n’ont pas leur équivalent 3. Un autre Grec, établi en Italie, raconte à Énée les aven- dans le latin. tures d’Ulysse chez les Lestrygons et dans l’île de Circé. Enfin, les mots placés entre parenthèses, dans le français, doivent être 4. Métamorphose des compagnons d’Ulysse. considérés comme une seconde explication, plus intelligible que la version 5. Établissement d’Énée en Italie. Métamorphose de ses littérale. vaisseaux. 6. Destruction d’Ardée. Le Héron. 7. Apothéose d’Énée. CHOIX CHOIX DESMÉTAMORPHOSES DESMÉTAMORPHOSES D’OVIDE. D’OVIDE. LIVRE QUATORZIÈME. LIVRE QUATORZIÈME. 1. — aRRivÉe d’ÉnÉe en italie. 1. — aRRivÉe d’ÉnÉe en italie. (V. 101-120, 155-157.) Ubi has præteriit, Dès qu’il (Énée) les eut dépassées, Has 1 ubi præteriit, et Parthenopeia dextra 101 et deseruit parte dextra et qu’il eut laissé du côté droit mœnia Parthenopeia, les remparts de-Parthénope, Mœnia deseruit, læva de parte canori de læva du côté gauche 2 Æolidæ tumulum, et loca feta palustribus undis, tumulum Æolidæ canori, le tombeau du-fils-d’Éole qui-sonne-de la 3 Litora Cumarum vivacisque antra Sibyllæ et loca feta et les lieux pleins [conque, Intrat ; et ut manes adeat per Averna paternos 105 undis palustribus, d’ondes marécageuses, Orat. At illa diu vultum tellure moratum intrat litora Cumarum, il entre dans les rivages de Cumes, Erexit ; tandemque, deo furibunda recepto : antraque vivacis Sibyllæ, et dans les antres de la vivace Sibylle, « Magna petis, dixit, vir factis maxime, cujus et orat ut adeat et il prie qu’il aille-trouver per Averna à travers l’Averne Dextera per ferrum, pietas spectata per ignes 4. manes paternos. les mânes paternels. Pone tamen, Trojane, metum : potiere petitis, 110 At illa erexit vultum Mais celle-ci leva son visage moratum diu tellure ; s’étant attardé longtemps sur la terre ; 1 tandemque, furibunda, et enfin, entrée-en-extase Quand Énée a franchi ces îles et laissé à droite les remparts de deo recepto, par le dieu qu’elle a reçu en elle, Parthénope, à gauche le tombeau du fils d’Éole à la conque retentis- dixit : « Petis magna, elle dit : « Tu demandes de grandes choses, sante, et ces lieux où croupit une eau marécageuse, il aborde aux ri- vir maxime factis, homme très-grand par tes exploits, vages de Cumes, pénètre dans l’antre de l’antique Sibylle et demande cujus dextera spectata toi dont la main droite a été éprouvée qu’il lui soit permis de descendre dans l’Averne, vers les mânes de per ferrum, à-travers le fer, son père. Longtemps la Sibylle tient ses yeux fixés à terre ; enfin pietas per ignes. la piété à-travers les feux. elle les relève, et inspirée par le dieu dont elle est possédée : « Tu Pone tamen metum, Dépose cependant ta crainte, demandes une grande faveur, dit-elle, illustre héros, de qui la va- Trojane : ô Troyen : leur s’est fait connaître dans les combats, et la piété dans l’incendie. potiere petitis, tu jouiras des choses demandées, Cependant, noble Troyen, rassure-toi, tes vœux seront exaucés ; tu cognoscesque, me duce, et tu connaîtras, moi étant guide, 6 OVIDE. CHOIX DES MÉTAMORPHOSES. ― LIVRE 14. 7 Elysiasque domos et regna novissima mundi, domos Elysias, les demeures Élyséennes, Me duce cognosces, simulacraque cara parentis. et regna novissima mundi, et les royaumes les derniers du monde, Invia virtuti nulla est via. » Dixit, et auro simulacraque cara parentis. et les fantômes chers de ton père. Nulla via Nulle route Fulgentem ramum silva Junonis Avernæ 1 est invia virtuti. » n’est impraticable à la vertu. » Monstravit, jussitque suo divellere trunco. 115 Dixit, et monstravit Elle dit, et elle indiqua Paruit Æneas, et formidabilis Orci ramum fulgentem auro un rameau brillant d’or Vidit opes, atavosque suos, umbramque senilem silva Junonis Avernæ, dans la forêt de la Junon de-l’-Averne, Magnanimi Anchisæ ; didicit quoque jura locorum, jussitque divellere et elle lui ordonna de le détacher Quæque novis essent adeunda pericula bellis. suo trunco de son tronc. Æneas paruit, Énée obéit, Inde ferens lassos averso tramite passus, 120 et vidit opes et il vit les ressources (l’empire) 2 Sedibus Euboicam Stygiis emergit in urbem 155 formidabilis Orci, du formidable Orcus, Troius Æneas ; sacrisque ex more litatis, suosque atavos, et ses propres ancêtres, Litora adit, nondum nutricis habentia nomen 3. umbramque senilem et l’ombre sénile magnanimi Anchisæ ; du magnanime Anchise 2. — un gRec nommÉ achÉmÉnide, Recueilli paR ÉnÉe, didicit quoque jura il apprit aussi les droits Raconte les dangeRs 葥’il a couRus dans l’Île du cyclope. locorum, des lieux qu’il devait parcourir, (V. 177-220.) quæque pericula essent et quels dangers étaient adeunda novis bellis. à affronter dans de nouvelles guerres. Quid mihi tunc animi (nisi si timor abstulit omnem 177 Inde ferens De-là portant 4 Sensum animumque) fuit, cum vos petere alta relictus tramite averso, par un sentier en-sens-contraire passus lassos ses pas fatigués, verras, sous ma conduite, les Champs-Élysées, le royaume le plus Troius Æneas le Troyen Énée reculé du monde, et la chère ombre de ton père. Aucune route n’est emergit sedibus Stygiis s’élève des demeures du-Styx fermée à la vertu. » Elle dit, et lui montrant un rameau d’or dans in urbem Euboicam ; dans la ville de-l’-Eubée ; la forêt de Proserpine, elle lui ordonne de le détacher de son tronc. sacrisque litatis ex more, et des sacrifices ayant été offerts selon la Énée obéit ; et il voit l’empire du redoutable Orcus, ses propres an- adit litora il aborde aux rivages [coutume, cêtres, l’ombre du vieil et magnanime Anchise ; il apprend aussi nondum habentia n’ayant pas encore quels sont les maîtres des contrées qu’il doit parcourir, quels périls nomen nutricis. le nom de sa nourrice. il doit affronter dans de nouvelles guerres. Puis, revenant d’un pas 2. — achÉmÉnide Raconte les dangeRs de l’Île du cyclope. fatigué par les sentiers qu’il a déjà suivis, le troyen Énée remonte du séjour des morts dans la ville de Cumes, et après avoir offert les « Quid animi « Quoi de pensée sacrifices accoutumés, il aborde au rivage qui ne porte pas encore fuit tunc mihi fut alors à moi le nom de sa nourrice. (nisi si timor abstulit (sinon si la crainte m’ôta omnem sensum tout sentiment 2 animumque), et toute pensée), « Quelles furent alors mes pensées (si la frayeur ne m’enleva cum relictus vos conspexi lorsqu’abandonné je vous aperçus pas tout sentiment, toute pensée), lorsque, abandonné, je vous vis petere alta æquora ! gagner les hautes mers ! 8 OVIDE.
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