L’autonomie administrative et financière des collectivités territoriales décentralisées : l’exemple du Cameroun Landry Ngono Tsimi To cite this version: Landry Ngono Tsimi. L’autonomie administrative et financière des collectivités territoriales décentral- isées : l’exemple du Cameroun. Droit. Université Paris-Est, 2010. Français. NNT : 2010PEST2015. tel-00706008 HAL Id: tel-00706008 https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00706008 Submitted on 8 Jun 2012 HAL is a multi-disciplinary open access L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est archive for the deposit and dissemination of sci- destinée au dépôt et à la diffusion de documents entific research documents, whether they are pub- scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, lished or not. 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I UNIVERSITE PARIS-EST CRETEIL VAL-DE-MARNE U.F.R DE DROIT « Ecole doctorale Organisation, Marchés, Institutions » - OMI « Laboratoire de Recherche sur la Gouvernance Publique, Territoire et Communication » - LARGOTEC L’AUTONOMIE ADMINISTRATIVE ET FINANCIERE DES COLLECTIVITES TERRITORIALES DECENTRALISEES : l’EXEMPLE DU CAMEROUN TOME 1 THESE POUR LE DOCTORAT EN DROIT PUBLIC Présentée et soutenue en Septembre 2010 par Landry NGONO TSIMI MEMBRES DU JURY Christine HOUTEER Maître de Conférences à l’Université Paris-Est (Directeur de recherche) Monsieur Jean-François PICARD Professeur à l’Université Paris-Est Madame Laetitia JANICOT Professeur à l’Université Cergy-Pontoise Monsieur Narcisse MOUELLE KOMBI Professeur à l’Université de Yaoundé 2-Soa Monsieur Stéphane DOUMBE BILLE Professeur à l’Université de Lyon III II REMERCIEMENTS Le silence des mots pourrait-il parfois exprimer une profonde gratitude…, Alors, Madame Christine Houteer, MERCI. III SOMMAIRE INTRODUCTION GENERALE………………………………………………………………1 Titre préliminaire L’émergence historique du concept d’autonomie locale dans les Etats français et camerounais………………………………………………8 Chapitre 1. La décentralisation-soumission, l’ex-manière d’être de l’Etat unitaire classique..11 Chapitre 2. La décentralisation-autonomie, la manière d’être de l’Etat unitaire décentralisé..52 Conclusion du titre préliminaire……………………………………………………………...91 Première partie Recherche sur les éléments de définition de l’autonomie administrative et financière des collectivités territoriales décentralisées………………………………………………………...92 Titre 1 - La conciliation entre l’autonomie administrative et financière et les autres principes fondamentaux de la décentralisation territoriale…..94 Chapitre 1. La conciliation entre l’autonomie administrative et financière et la personnalité morale de droit public………………………………………...96 Chapitre 2. La conciliation entre l’autonomie administrative et financière et la libre administration des collectivités territoriales décentralisées…………119 Conclusion du titre 1………………………………………………………………………...147 Titre 2 - La notion d’autonomie administrative et financière………………………148 Chapitre 1. L’autonomie administrative…………………………………………………….150 Chapitre 2. L’autonomie financière…………………………………………………………171 Conclusion du titre 2………………………………………………………………………...212 Conclusion de la première partie……………………………………………………………214 Deuxième partie L’autonomie administrative et financière, le mythe d’une liberté renforcée des collectivités territoriales dans l’ordre de l’Etat unitaire décentralisé………………………………………………..216 Titre 1 - Un mythe producteur d’une relative liberté dans l’ordre de l’Etat unitaire Décentralisé…………………………………………………………………220 Chapitre 1. L’autonomie locale, un cadre de liberté ambigu dans l’ordre de l’Etat unitaire décentralisé……………………………………………………………………..221 Chapitre 2. L’autonomie locale de l’Etat unitaire décentralisé, un cadre de liberté éloigné du modèle des Etats régionaux ou autonomiques………………………………252 Conclusion du titre 1………………………………………………………………………...278 Titre 2 - Un mythe à valoriser dans l’Etat unitaire du Cameroun………………….279 Chapitre 1. Harmoniser la trilogie Compétences-Finances-Hommes………………………281 Chapitre 2. Moderniser l’Administration d’Etat……………………………………………339 Conclusion du titre 2………………………………………………………………………...395 Conclusion de la deuxième partie…………………………………………………………...396 CONCLUSION GENERALE……………………………………………………………….397 BIBLIOGRAPHIE…………………………………………………………………………..402 TABLE DES MATIERES…………………………………………………………………..421 1 INTRODUCTION GENERALE Les Lois constitutionnelles révisées des pays d’Afrique noire francophone1 ont singulièrement bouleversé la conception de l’autonomie locale en matière de décentralisation territoriale dans un Etat unitaire de type classique. Elles devancent en cela la révision de la Constitution française du 4 Octobre 19582, dont on connaissait déjà l’ampleur de l’influence enregistrée sur le constitutionnalisme africain. Ce constat sonne opportunément le glas d’une opinion fort répandue, bien que décriée par certains, selon laquelle « l’étendue des droits africains, en ce domaine (constitutionnel) comme en droit public en général, serait de peu d’intérêt, car ils ne représenteraient que de simples prolongements des droits des pays industrialisés et plus spécialement des anciennes métropoles. Ces droits ne seraient en outre que le produit d’une influence générale et omniprésente de modèles et conceptions élaborés ailleurs, en ce sens qu’ils auraient la 1 On peut citer : L. const. du 18 janvier 1996 (Cameroun) - Article 1er (2) La République du Cameroun est un Etat unitaire décentralisé. - Titre X : Des collectivités territoriales décentralisées- Article 55 (1) Les collectivités territoriales décentralisées de la République sont les régions et les communes. Tout autre type de collectivité décentralisée est créé par la loi. (2) Les collectivités territoriales décentralisées sont des personnes morales de droit public. Elles jouissent de l’autonomie administrative et financière pour la gestion des intérêts régionaux et locaux. Elles s’administrent librement par des conseils élus et dans les conditions fixées par la loi. L. const. du 14 avril 1996 (Tchad) - Article 2. La République du Tchad est organisée en collectivités territoriales décentralisées dont l’autonomie est garantie par la présente Constitution. - Titre XI : Des collectivités territoriales décentralisées- Article 203. Les collectivités territoriales décentralisées sont dotées de la personnalité morale. Leur autonomie financière, patrimoniale, économique, culturelle et sociale est garantie par la Constitution. Acte fondamental du 24 octobre 1997 (Congo) - Article 1er. La République du Congo est un Etat souverain et indépendant, décentralisé, indivisible laïc démocratique et social. - Article 169. Les collectivités locales de la République du Congo sont déterminées par la loi. - Article 170. Les collectivités locales ont la personnalité juridique. Elles jouissent de l’autonomie administrative, patrimoniale, financière, économique, culturelle et sociale. L. const. du 18 septembre 1992 (Madagascar) Préambule. Le peuple malagasy souverain […] convaincu que l’épanouissement de sa personnalité et de son identité est le facteur de son développement harmonieux dont les conditions essentielles sont reconnues comme étant : […] l’application de la décentralisation effective, déclare : - Article 2. La République de Madagascar est organisée en collectivités territoriales décentralisées dont l’autonomie est garantie par la Constitution. Ces collectivités territoriales concourent avec l’Etat au développement de la communauté nationale. - Titre VII : Des responsabilités et des principes d’autonomie effective des collectivités territoriales décentralisées- Article 125. Les collectivités territoriales décentralisées, dotées de la personnalité morale et de l’autonomie financière, constituent le cadre institutionnel de la participation effective des citoyens à la gestion des affaires publiques et garantissent l’expression de leur diversité et de leurs spécificités. - Article 127. Les collectivités territoriales s’administrent librement par des assemblées qui règlent par leurs délibérations les affaires dévolues par la présente Constitution et la loi à leur compétence. Ces délibérations sont exécutoires de plein droit dès leur publication. Toutefois, elles ne peuvent pas être contraires aux dispositions constitutionnelles, législatives et réglementaires. 4 septembre 1992 (Cap-vert). 2 Il s’agit de la révision constitutionnelle du 28 mars 2003. 2 caractéristique d’être sans réel impact, le mimétisme contribuant à leur ineffectivité, leur principal office étant de remplir des fonctions purement symboliques »3. Contre toute attente donc, outre son originalité sur des points tels que la protection des minorités et des autochtones, le statut des religions, le constitutionnalisme africain des années 1990 est marqué par l’existence d’« écritures de la Constitution propres à ces groupes de pays qui font que les questions constitutionnelles sont abordées de façon identique : les Constitutions sont rédigées selon un même type de plan, les compétences sont définies selon une même grille de répartition, les institutions communes s’y retrouvent systématiquement, les mêmes absences et silences s’y répètent. Autant d’éléments qui créent entre les textes français et ceux des Etats de succession française un effet de familiarité »4. De ces « airs de famille, particularismes religieux, sociaux ou juridiques »5, on pourrait même dire, qu’il se dégage un ensemble
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