Discours De Georges Pompidou Motion De

Discours De Georges Pompidou Motion De

DISCOURS DE GEORGES POMPIDOU MOTION DE CENSURE 24 AVRIL 1968 Mots-clés : Assemblée nationale – Budget – Compétitivité/concurrence – Conseil constitutionnel – Constitution de 1958 – Construction européenne – Motion de censure – Opposition – ORTF – PDM – Plan de stabilisation de 1963 – Presse – Publicité – Radio – Républicains indépendants – Seconde Guerre mondiale – Télévision Lieux : Belgique – États-Unis – Pays-Bas – RFA – Royaume-Uni – Suisse – URSS Les 23 et 24 avril 1968, l’Assemblée nationale examine la motion de censure déposée la semaine précédente par la FGDS sur les problèmes de l’information, l’opposition socialiste élargissant ainsi le débat ouvert par la proposition de loi organique de Roland Dumas à propos de l’introduction de la publicité à la télévision. Georges Pompidou intervient à deux reprises la journée du 24 avril. Lors de la première séance, il répond à l’ensemble des orateurs qui ont pris la parole durant le débat. Lors de la deuxième séance, après un incident avec Valéry Giscard d’Estaing, il revient sur certains du débat. Cette deuxième intervention de Georges Pompidou est suivie d’une suspension de séance, avant la reprise à 23h35. Viennent alors les explications de vote, et le scrutin. Les résultats sont proclamés à 2h15 : la motion de censure est votée par 236 députés alors qu’il en faut 244 pour qu’elle soit adoptée. CONTACT À propos de ce document Institut Georges Pompidou 6 rue Beaubourg L'Institut Georges Pompidou, association reconnue d'utilité publique, 75004 Paris consacre ses eforts à la recherche sur l'activité de Georges Pompidou comme Premier ministre et comme Président de la République, par le 01 44 78 41 22 biais de colloques, de publications et de documentation en ligne, dans le recherche@georges- cadre d'un partenariat étroit avec les Archives nationales. pompidou.org L'Institut a entamé la saisie systématique des discours de Georges www.georges-pompidou.org Pompidou, dont il possède une collection presque complète (environ twitter.com/IG_Pompidou 1 mètre linéaire). Il s'agit de photocopies des originaux déposés aux www.facebook.com/ Archives nationales, fonds présidentiel 5AG2, cartons 1086 à 1091. InstitutGeorgesPompidou Certains textes peuvent se révéler incomplets ou partiellement lisibles. Les textes des discours prononcés à l'Assemblée nationale proviennent des compte rendus des débats publiés par le Journal ofciel et disponibles en ligne sur le site des archives de l'Assemblée nationale (http://archives.assemblee-nationale.fr/). La saisie a été assurée par les Institut Georges Pompidou – Discours de Georges Pompidou chargés de recherche de l'Institut, Cédric Francille et Émilia Robin, avec l'appoint de stagiaires recherche. Ces discours font l'objet d'un travail éditorial réalisé par Émilia Robin. Il s'agit d'une part de leur description par un jeu de mots-clés indexant les thèmes abordés. Il s'agit d'autre part d'une transcription à fns de consultation et de recherche : se reporter à nos originaux pour les éventuelles marques de correction ou encore pour la mise en page d'origine. Texte de la motion de censure Motion de censure déposée en application de l'article 49, alinéa 2, de la Constitution sur la politique antidémocratique du Gouvernement dans le domaine de l'information et notamment l'utilisation abusive des moyens audiovisuels mis à la disposition de l'État par la nation. L'Assemblée nationale, Constatant que malgré toutes les manœuvres gouvernementales, il a été démontré, dans le cadre de la commission spéciale chargée d'examiner la proposition de loi organique tendant à préciser et compléter l'article 34 de la Constitution, qu'il existe à l'Assemblée nationale une majorité contre l'introduction de la publicité de marques à l'ORTF ; Se refusant à laisser le Gouvernement, comme il prétend le faire, détourner le débat de son véritable objet et le placer fallacieusement sur le plan constitutionnel ; Prenant acte du fait, qu'avant même le débat parlementaire, le directeur général de l'ORTF a traité du problème de la publicité de marques, comme si la décision était déjà prise et même irrévocablement acquise, donnant des précisions sur les modalités du projet gouvernemental et taxant de « campagne d'intoxication » les déclarations des partis politiques à ce sujet ; Constatant qu'une fois de plus le Gouvernement vient de faire la démonstration qu'il considérait la télévision et les ondes comme son ofcine de propagande dont le rôle se trouve accru du fait du monopole et parce qu'il n'existe aucun moyen de réponse à l'ORTF ; Considérant que la politique gouvernementale, loin de se démocratiser, conduit le pays vers une conception chaque jour plus autoritaire et les citoyens vers un conditionnement qui risquent d'être dangereux pour l'avenir des institutions ; Qu'en agissant ou en tentant d'agir contre la presse en général et contre l'opposition républicaine en particulier, en confsquant à son proft pour sa propagande ou pour le compte d'une fraction politique – celle qui est au pouvoir – les moyens modernes de difusion nationale et régionale, le Gouvernement viole la Constitution, les lois écrites et non écrites de la 2 Institut Georges Pompidou – Discours de Georges Pompidou démocratie ; Considérant que la Constitution de la République en proclamant solennellement l'attachement du peuple français aux droits de l'homme tels qu'ils ont été défnis par la déclaration de 1789, confrmée et complétée par le préambule de la Constitution de 1946 et de 1958, a fait référence à la liberté d'expression de tous les citoyens ou des groupes de citoyens dont le droit à l'information objective et permanente est un aspect essentiel ; Que le Parlement, en votant la loi du 27 juin 1962, portant statut de l'Ofce de radiodifusion et télévision a précisé que devraient s'exprimer « les grands courants d'opinion et les principales tendances de la pensée » et que l'Ofce devrait avoir pour objet la difusion de l'éducation, de la culture, de l'information et de la distraction ; Considérant que l'installation des télévisions régionales et des bureaux régionaux d'information (BRI) marquèrent la première tentative faite par le Gouvernement en vue de réduire l'infuence des quotidiens d'opposition de l'aveu même du ministre de l'Information et que le monopole d'État se trouvait ainsi détourné de son objet pour servir un clan particulier et pour lutter contre des entreprises de presse privées ; Que depuis cette époque, par le déplacement du personnel récalcitrant, l'installation de véritables « commis d'ordre », le renouvellement des consignes données, l'encadrement des BRI, la télévision régionale n'est plus que le faire-valoir des élus ou des candidats de la majorité qui n'ont très souvent aucun titre à paraître sur les écrans régionaux alors que les élus de l'opposition sont systématiquement frappés d'exclusive ; Considérant que les avantages fscaux consentis à la presse pour lutter contre les difcultés économiques ont été supprimés ; que la perspective de l'introduction de la publicité commerciale à la télévision porterait un coup fatal à un grand nombre de quotidiens et d'hebdomadaires, qu'en refusant à la presse la protection du Parlement, le Gouvernement veut l'avoir à sa merci pour mieux contrôler l'orientation politique des survivants ; « Considérant que, cependant que la presse libre écrite et parlée est gravement menacée, le Gouvernement confsque, pour sa propagande personnelle, les antennes et les ondes de l'ORTF ; Que toutes les tentatives faites pour obtenir l'objectivité des émissions de l'ORTF réclamée par les parlementaires ont été brisées par le Gouvernement dès leur annonce ; que, par un faux semblant, il a laissé croire à l'opinion publique que l'opposition avait reçu un temps de parole et d'apparition convenable, ceci en confondant volontairement les diférents genres d'émissions ; Considérant que les exemples abondent et démontrent que le Gouvernement a, par une emprise chaque jour plus grande, d'abord réafrmé sa tutelle, puis installé son contrôle pour exclure des ondes les membres de l’opposition et désormais ceux qui ne représentent pas l'orthodoxie gouvernementale ; Que pour des raisons de propagande, de démagogie et de facilité, l'0RTF s'est éloigné de son rôle de service national, que les contraintes 3 Institut Georges Pompidou – Discours de Georges Pompidou gouvernementales sont telles que les ordres et les contre-ordres paralysent la difusion d'informations objectives et authentiques ; Que ces ordres émanent d'un véritable « organisme de censure », le service de liaison interministérielle (SLI) ; Considérant que le problème de l'information touche à l'exercice des libertés fondamentales des citoyens et que les agissements du Gouvernement en la matière doivent être dénoncés, Censure le Gouvernement. 4 Institut Georges Pompidou – Discours de Georges Pompidou Discours de Georges Pompidou (première séance) M. le Président – La parole est à M. le Premier ministre. (Applaudissements sur les bancs de l'Union des démocrates pour la Ve République et sur plusieurs bancs du groupe des Républicains indépendants) M. Georges Pompidou, Premier ministre – Mesdames, messieurs, j'aurai besoin, je le crains, de la courtoisie de l'Assemblée pour arriver jusqu'au terme de mon exposé. Si toutefois ma voix me le permet, je compte, après les dernières interventions, répondre aux diférents orateurs qui se sont succédé à cette tribune. Pour l'instant, je me propose de faire devant vous un exposé d'ensemble des problèmes que je considère comme les plus importants et qui sont au centre de ce débat. Comme M. Roland Dumas, je commencerai en citant le maréchal Foch qui, paraît-il, avait coutume de dire : « De quoi s'agit-il ? » On pourrait, à coup sûr, se le demander aujourd'hui. M. Roland Dumas avait déposé, pour déjouer les projets gouvernementaux concernant la publicité à la télévision, une proposition de loi organique. Quand l'ai accepté le débat sur ce terrain où il s'était spontanément, sans aucune incitation gouvernementale, placé, on a battu en retraite, en s'étonnant que le Gouvernement osât situer sur le plan constitutionnel un projet qui tendait pourtant à modifer un article de la Constitution.

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