
UNIVERSITÉ LIBRE DE BRUXELLES FACULTÉ DE PHILOSOPHIE ET LETTRES ANNÉE ACADÉMIQUE 2012-2013 Etude des relations métaphysiques entre la logique modale et la philosophie des sciences : La logique des noms propres de Saul Kripke et ses implications épistémologiques et nomologiques dans les sciences du vivant MÉMOIRE PRÉSENTÉ SOUS LA DIRECTION DE M. MARC PEETERS EN VUE DE L’OBTENTION DU TITRE DE MASTER EN PHILOSOPHIE À FINALITÉ APPROFONDIE (ORIENTATION INTERUNIVERSITAIRE EN PHILOSOPHIE DES SCIENCES) QUENTIN HIERNAUX 1 Quentin Hiernaux Master en philosophie à finalité approfondie : 2013. Mots-clés : Kripke, logique modale, métaphysique, sémantique, (néo-)essentialisme, épistémologie, philosophie du langage, référence directe, intuition, désignateur rigide, sciences du vivant, nomologie (lois de la nature), nécessité physique, mondes possibles, biologie, taxinomie, classification, systématique, espèce naturelle, ontologie du procès, exobiologie, cryptozoologie. Résumé du mémoire. Étude des relations métaphysiques entre la logique modale et la philosophie des sciences : La logique des noms propres de Saul kripke et ses implications épistémologiques et nomologiques dans les sciences du vivant Le point de départ de la réflexion est La logique des noms propres de Saul Kripke. Nous donnons d’abord une introduction générale au problème de la modalité et à sa reprise par le courant analytique de la métaphysique dans lequel s’inscrit Kripke. Ensuite, nous détaillons le sens contemporain du concept de monde possible qui a permis de mener à bien ce projet de reprise métaphysique, notamment via La logique des noms propres . Une section anticipe les difficultés soulevées par les enjeux sémantiques et métaphysiques de La logique des noms propres pour les sciences. Nous insistons sur les principaux points d’accroche avec les sciences du vivant qui nous occuperont dans le cœur du travail : la définition et classification des espèces naturelles, l’essentialisme biologique et le statut des lois de la nature (ces questions étant liées dans notre propos). La fin du chapitre porte plus précisément sur les notions biologiques importantes des sciences de la classification dont nous aurons besoin pour cerner et tenter de résoudre les problèmes évoqués. Le chapitre II est un commentaire assez suivi du corps du livre de Kripke construit autour de la théorie de la référence directe. Il détaille les différences que l’auteur marque entre l’aprioricité et la nécessité ; expose ce qu’est le descriptivisme et sa critique ; présente l’approche causale de la référence ; comment fonctionne un désignateur rigide et quel est son rôle dans le débat sur l’identité transmondaine. Le rôle de l’intuition chez Kripke est aussi mis en avant. Le chapitre II se clôt sur des considérations de La Logique des noms propres spécifiquement relatives à notre problématique puisqu’il s’agit d’introduire la position essentialiste de Kripke qui porte tant sur les individus que sur les espèces et substances naturelles aussi étudiées par les sciences. Enfin, dans le chapitre III, nous disposerons des concepts philosophiques et scientifiques sur lesquels nous pourrons revenir pour tenter une approche cohérente des problèmes mis en évidence précédemment. Il s’agira de comprendre comment l’essentialisme peut s’interpréter selon la philosophie de la biologie, tant au niveau des individus dont la science traite, qu’au niveau des lois qui les gouvernent. Nous comparerons ainsi le statut épistémique et métaphysique de plusieurs approches taxinomiques et nomologiques dont l’ontologie du procès. Pour ce faire, nous aurons recours à des exemples avant de tirer les conclusions plus générales de notre interprétation. 2 Remerciements : Je voudrais remercier tous les professeurs de l’ULB, de l’ULG et de Saint Louis dont l’enseignement m’a fait grandir. Je tiens particulièrement à remercier mon directeur M. Marc Peeters et M. Sébastien Richard pour leur soutien et leur aide. Je remercie aussi mes grands-parents pour leurs encouragements, mes parents qui ont financé mes études, et ma mère pour ses conseils en orthographe. Je voudrais aussi remercier Michèle Landercy, une bibliothécaire extraordinaire qui m’a aidé à découvrir et aimer les livres depuis l’âge de 6 ans et qui a su me faire accéder aux lectures dont j’avais besoin jusqu’aux livres d’Histoire et de philosophie des sciences. 3 « On s’étonne de voir l’espèce impliquée dans des questions très concrètes (tel moustique transmet tel parasite) et les problèmes logiques et métaphysiques les plus abstraits. » (P. Lherminier, Le mythe de l’espèce ) « Les philosophes voient continuellement avec la méthode scientifique avant leurs yeux et sont irrésistiblement tentés de poser et de répondre aux questions de la façon dont la science le fait. Cette tendance est la source réelle de la métaphysique et mène le philosophe dans les ténèbres complètes. » (L.Wittgenstein, Le cahier bleu et le cahier brun) « Je fus, Plante superbe, en Vaisseau transformée. Si je crus sur un Mont, je cours dessus les eaux : Et porte de Soldats une nombreuse armée, Après avoir logé des Escadrons d’Oiseaux. En rames, mes rameaux se trouvent convertis ; Et mes feuillages verts, en orgueilleuses voiles : J’ornai jadis Cybèle, et j’honore Thétis Portant toujours le front jusqu’auprès des Étoiles. Mais l’aveugle Fortune a de bizarres lois : Je suis comme un jouet en ses volages doigts, Et les quatre Éléments me font toujours la guerre. Souvent l’Air orageux traverse mon dessein, L’Onde s’enfle à tous coups pour me crever le sein ; Je dois craindre le Feu, mais beaucoup plus la Terre » (T. L’Hermite, le Navire) 4 Table des matières Résumé du mémoire. Étude des relations métaphysiques entre la logique modale et la philosophie des sciences : La logique des noms propres de Saul kripke et ses implications épistémologiques et nomologiques dans les sciences du vivant ............................................................................................ 2 Chapitre I ............................................................................................................................................... 7 1.1 Introduction générale .................................................................................................................. 7 1.2 De l’émergence au déploiement de la métaphysique analytique ............................................... 13 1.3 Les bases de la logique modale ................................................................................................. 15 1.4 Présentation générale de la problématique ................................................................................ 16 1.5 Mondes possibles ...................................................................................................................... 18 1.6 Problématisation des enjeux principaux de La logique des Noms Propres ............................... 30 1.7 Introduction aux méthodes et problèmes de la classification des espèces naturelles ................ 35 Chapitre II : commentaire de La logique des noms propres (Naming and Necessity/nomination et nécessité) ............................................................................................................................................. 48 Introduction ..................................................................................................................................... 48 2.1 La nomination ........................................................................................................................... 48 2.2 L’ a priori et le nécessaire .......................................................................................................... 50 2.3 Désignateur rigide et description ............................................................................................... 59 2.4 Le descriptivisme ...................................................................................................................... 62 2.5 La critique du descriptivisme .................................................................................................... 65 2.6 Une approche causale de la référence ....................................................................................... 69 2.7 Identification des individus à travers les mondes et stipulation ................................................ 71 2.7.1 Présentation du problème ................................................................................................... 71 2.7.2 Le rôle de l’intuition chez Kripke par rapport à la solution de Lewis ................................ 74 2.8 Référence et essences (position de Kripke) ............................................................................... 86 2.8.1 Noms communs et espèces naturelles (le point de vue de Kripke sur la science) .............. 89 2.9 Supplément ................................................................................................................................ 94 Chapitre III : Penser les sciences à partir de la philosophie de Kripke ............................................... 95 Introduction ..................................................................................................................................... 95 3.1 Mise en évidence des difficultés suscitées par La logique des noms propres dans les sciences du vivant .......................................................................................................................................... 97 3.1.1 L’essence des individus .....................................................................................................
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