1 Le rugby à Montceau-les-Mines, 1908-2008 Dossier de recherche 2 Ce dossier est le résultat des recherches menées en 2007 et 2008 dans le cadre du centenaire du rugby à Montceau- les-Mines. Il complète la publication du livre , édité par Le rugby à Montceau-les-Mines, 1908-2008 l’écomusée du Creusot-Montceau. Il contient une version enrichie du texte de l’ouvrage, des notes de recherches archivistiques et bibliographiques, et le récapitulatif des résultats du Rugby Club Montcellien et du RCMB de 1945 à 2007 So m m a i r e Cent ans de rugby à Montceau- les-Mines, texte intégral 5 Bibliographie 56 Sour c e s 57 Chronologies (présidents, entraîneurs, internationaux…) 58 Annexes (sociologie, notes, archives transcrites, presse locale…) 62 Les résultats sportifs (RCM, MMB, RCMB) de 1945 à 2007 113 3 Avant-propos Lorsque le « Comité d’organisation du centenaire » a demandé à la Physiophile de travailler sur l’histoire du rugby à Montceau- les-Mines, puis a sollicité l’écomusée Creusot-Montceau pour la publication d’un ouvrage sur le sujet, nous nous sommes d’abord heurtés à quelques obstacles majeurs : le club ne disposait a priori d’aucune archive, le Comité de Bourgogne de rugby non plus, et la Fédération Française de Rugby –qui a fini par répondre à nos sollicitations après de longs mois- n’a été en mesure de nous fournir aucun document –un incendie aurait détruit toutes les archives antérieures à 1970. Nous partions donc sur des bases instables dans une exploration incertaine. Nous ne retracerons pas ici par le menu tout le chemin parcouru avec les uns et les autres, les entretiens avec les joueurs et les dirigeants des époques anciennes ou plus récentes, les difficultés rencontrées au moment de remonter à la source administrative des renseignements, ou le casse-tête des articles de presse non datés. Il y eut des tournants dans l’enquête, comme les échanges avec les anciens du club, ou la visite à Tournus à André Corbet, mémoire vivante et archiviste du rugby départemental, sans qui nous n’aurions sans doute pas pu collecter l’ensemble des résultats de l’équipe première depuis 1946. Mais sans entrer dans le détail il est important de savoir à partir de quoi nous avons travaillé, ce qui permettra de comprendre les lacunes et les éventuelles erreurs de ce travail. Pourquoi, par exemple, n’avons-nous pas établi la liste exhaustive des joueurs séniors du club depuis sa fondation, comme le club du Creusot a pu le faire en 2001 ? Tout simplement parce que ni le Rugby Club Montceau Bourgogne (RCMB), ni le comité de Bourgogne, ni la FFR n’ont pu nous fournir cette liste. La mémoire des anciens, la presse locale, les quelques licences conservées au siège du club furent des sources précieuses, mais incomplètes, et il nous était dès lors impossible d’établir une liste sans risquer d’oublier tel ou tel, ou d’écorcher le nom de certains. Pour la même raison, il a été très difficile d’établir des listes de dirigeants et bénévoles fidèles au club pendant des décennies parfois, et le recensement que nous avons tenté ne prétend pas à l’exhaustivité. Mais en dehors de la question technique, il y eut également un choix méthodologique à effectuer. Nous avons souhaité écrire un livre d'histoire, pas un livre d'hommage, ni un manuel sportif, ni un recueil journalistique. Notre objectif n’était pas d’honorer nominativement dans cet ouvrage les dizaines, voire les centaines de personnes qui ont permis au rugby de se développer dans le bassin minier depuis le début du vingtième siècle. Retracer cent ans de rugby à Montceau- les-Mines, ça n’est pas uniquement recenser les résultats sportifs du club depuis sa création ou évoquer la mémoire des acteurs méconnus, des gens de l’ombre qu’on craint toujours d’oublier. C’est d’abord s’intéresser aux origines de la pratique de ce sport dans cette ville, avant même la fondation du Rugby Club Montcellien. C’est comprendre comment ce sport s’est installé ici, s’y est enraciné, y a trouvé des hommes –des joueurs et des dirigeants- des structures, des soutiens financiers, des appuis politiques, un public, et comment ce mouvement a pu établir une renommée à l’échelle nationale. C’est tenir compte d’un contexte sportif, mais également social et économique –poids des Houillères, des commerçants et industriels locaux-, mais encore politique –implication de la municipalité, conflits internes au club liés à des enjeux électoraux. 4 Peut-être jugera-t-on que nous avons fait la part trop belle à telle période, ou à tels joueurs, entraîneurs ou dirigeants ; que nous avons trop atténué ou au contraire trop insisté sur les conflits internes au club ; que nous n’avons pas été assez « objectifs » sur tel dossier encore brûlant –la fusion avec Montchanin étant l’exemple emblématique- ; que les anecdotes sont trop peu nombreuses. Nous sommes confiants dans l’inventivité des critiques que suscitera sans coup férir cet ouvrage. Nous assumons pleinement notre subjectivité, nos choix et nos partis pris : ils ont toujours été discutés collectivement avec ceux qui ont bien voulu donner leur avis sur le travail en cours 1 . Nous sommes restés ouverts aux idées, aux suggestions, aux amendements à apporter à ce qui avait été fait. Mais les absents ont souvent tort, et si certains regrettent de n’avoir pas été consultés dans le cadre de ce travail, c’est qu’ils n’ont guère été ouverts aux appels lancés par voie de presse ou par contact individuel depuis le printemps 2007. Il leur restera la solution de compléter cet ouvrage par d’autres recherches, d’autres enquêtes, d’autres publications, et l’histoire du club et du sport à Montceau- les- Mines ne pourra que s’en enrichir. Thierry Bonnot, Michel Jeandet, Robert Kleingartner. Remerciements Nous remercions pour leurs témoignages MM. Bredillet, Germain, Guérini, Jeandet, Kleingartner, Kot, Labopin, Minard, Narbebury, M. et J-M. Rozier, Sémenta, Rué, Seurre, WawrzyniaK, Yahé, et mesdames Bredillet, Germain, Guérini, Labopin, Minard, Rué pour leur accueil. Nous remercions également MM. Derain, Guillon, Leclère, Ponceblanc, D. Rozier et le personnel du secrétariat général de la mairie de Montceau- les-Mines pour leur aide. Nous remercions tout particulièrement André Corbet, de Tournus, de nous avoir accueillis et ouvert ses archives, notamment l’ensemble des articles de presse concernant le RCM de 1947 à 1970, et la totalité des résultats du club en championnat de 1946-47 à nos jours. Notre travail n’aurait pas pu aboutir sans cela. Nous remercions également Karen Bretin- Maffiuletti, de l’UFR STAPS de Dijon, pour son aide et les pistes de recherche fournies. Nous remercions enfin, sans pouvoir les mentionner nominativement, toutes les personnes nous ayant prêté des documents, photographies ou coupures de presse, y compris ce qui n’a pas été publié ici, mais qui constitue désormais les archives du club. 1 Citons Jean-Michel Rozier, Roger Guillon, Guy Leclère, Philippe Yahé, Fabienne Coronel. 5 Cent ans de rugby à Montceau-les-Mines Par Thierry Bonnot, CNRS, La Physiophile. Aux origines On connaît la légende de l’invention du rugby, qui en situe l’origine en 1823, au cours d’une partie de football sur le terrain du collège de Rugby (ville située entre Oxford et Cambridge). William Webb Ellis prend ce jour-là le ballon à la main et le dépose derrière la ligne de l’équipe adverse. « Lég e n d e ? C’est possible. Mais ce sont de graves personnages qui ont apposé, sur le mur du bigside de la Rugby School, une plaque de marbre rose portant l’inscription suivante : « Cette pierre commémore l’exploit de William Webb Ellis qui, avec un joli mépris pour les règles du football telles qu’elles étaient pratiquées à son époque, prit le premier la balle dans ses bras et courut avec, donnant sa principale caractéristique distinctive du jeu de rugby » » (Lacouture 2007 : 16). La rupture entre le football-rugby et le football-association intervint en 1846. Ces deux appellations perduraient encore au 20 e siècle pour distinguer les deux pratiques. En 1871 fut créée la Rugby Union, fédération des joueurs respectant le code de Rugby. La diffusion de ce sport en France débuta juste après cette date, puisque le jeu à XV fut pratiqué d’abord au Havre en 1872. Les premiers compétiteurs sont Anglais, et les couleurs du Havre Athlétique Club sont bleu ciel et bleu marine, couleurs d’Oxford et Cambridge. Cinq ans plus tard, le rugby s’implante à Paris par sous influence anglaise, et les clubs parisiens (Racing et Stade Français) imposent leur suprématie à la fin du siècle. Le développement passe par les collèges et les lycées, et c’est par Bordeaux, en 1899, que débuta l’implantation sudiste du jeu. Après 1904, la suprématie se répartira entre les clubs de Toulouse, Bordeaux, Bayonne et Perpignan. La primauté méridionale du rugby en France est difficile à expliquer, et sans doute est-elle inexplicable sans avoir recours à la micro histoire des clubs et des parcours individuels, puisque les facteurs économiques, sociaux ou politiques ne peuvent suffire, sans même parler de données plus incertaines comme le « tempérament » bouillant des sudistes : que faire alors des grandes équipes que furent ou que sont encore Bourgoin, Grenoble, sans parler des clubs parisiens ? Et le flegme anglais empêche- t-il le quinze de la Rose de battre les sudistes Français ? Comme le fait remarquer judicieusement Jean Lacouture, il y a une quarantaine d’années, de nombreux clubs situés au nord de la ligne La Rochelle / Bourg-en- Bresse avaient de bonnes équipes, et l’équipe de France recrutait dans les clubs d’une vingtaine de département, contre une dizaine aujourd’hui.
Details
-
File Typepdf
-
Upload Time-
-
Content LanguagesEnglish
-
Upload UserAnonymous/Not logged-in
-
File Pages156 Page
-
File Size-