13/04/13 Revue De La Presse Congolaise De

13/04/13 Revue De La Presse Congolaise De

13/04/13 REVUE DE LA PRESSE CONGOLAISE DE CE SAMEDI (CongoForum) Les seules nouvelles vraiment originales de la presse en ce jour sont les résultats sportifs et le décès, hier, de l’éditeur de L’Observateur . Cela mis à part, l’on a droit à l’habituelle récapitulation des nouvelles de la semaine. Il est donc question du mécontentement social, de l’insécurité, du dialogue national… La présence, dans la presse internationale, de documents sous forme photographique nous oblige à présenter la présente RP en format PDF, avec toutes nos excuses envers les lecteurs à qui cela occasionnera des difficultés. Condoléances Mankenda Voka, éditeur du journal L’Observateur , un quotidien paraissant à Kinshasa, est décédé vendredi 12 avril à son domicile. Selon les toutes premières informations, reprises par Radio Okapi , l’Editeur de l’Observateur a succombé à une crise de tension vers 9h30. Mankenda Voka était âgé de 70 ans au mois de mars dernier. Digitalcongo évoque avec « un sentiment de douloureuse consternation », la « disparition inopinée de … l’un des baobabs de la presse congolaise à qui la rédaction du site web digitalcongo.net (MMC) rend un vibrant hommage ». Dialogue national Radio Okapi annonce que l’Union des patriotes congolais (UPC) de Thomas Lubanga Dylo, détenu à la Cour pénale internationale (CPI) réclame l’organisation d’un dialogue politique en République démocratique du Congo (RDC) pour tenter de trouver des solutions aux questions sécuritaires et celles liées à la souveraineté nationale. Dans une conférence de presse tenue vendredi 12 avril à Bunia, le président national intérimaire de ce parti, le député John Tinanzabu Zeremani, a décrié l’existence d’une multitude de groupes armés actifs dans l’ensemble du pays.La RDC,dit-il, est dans l’insécurité de l’est à l’ouest et du nord au sud : «Je commence par le Sud, où il y a eu les Bakata Katanga qui ont manifesté dernièrement. Ils sont partis planter leurs drapeaux sans qu’on ne tire sur eux dans la ville de Lubumbashi. En Ituri, il y a [le chef milicien]Cobra Matata qui est là. A Aru (Province Orientale), il y a encore des [groupes armés qui viennent] de surgir là bas. Au Nord-Kivu, il y a le fameux M23 qui fait l’actualité. Il y a combien des Maï Maï qui s’appellent de tous les noms ? ». La RDC est en proie à l’activisme des groupes armés. Samedi 23 mars, des miliciens sécessionnistes Maï-Maï Bakata Katanga sont entrés à Lubumbashi, capitale du Katanga. Après des accrochages avec les FARDC, ils se sont rendus au bureau local de la Monusco où ils ont déposé leurs armes. Le lendemain, plus de 200 d’entre eux ont été transférés dans la prison militaire de Ndolo à Kinshasa où ils sont, depuis, entendus par l’auditeur militaire.Dans la Province Orientale, le chef milicien Cobra Matata, leader de la Force de résistance patriotique de l’Ituri (FRPI), sème la terreur dans ce district. Il a demandé, mardi 26 mars, d’être amnistié par le chef de l’Etat. Depuis le mois de mai, la province du Nord-Kivu est constamment sous menace des rebelles du M23, mais aussi d’autres groupes armés locaux et des rebelles des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR). Suite à cette situation, les Nations unies ont décidé, le 28 mars, de créer la Brigade d’intervention de la Monusco pour neutraliser les groupes armés actifs dans l’Est de la RDC. Cette force est boudée par le M23. Les responsables politiques et militaires de ce mouvement ont organisé des meetings populaires, appelant les populations des territoires qu’ils occupent à protester contre le déploiement de cette brigade. Vendredi 12 avril, le mouvement rebelle a affirmé qu’il ripostera s’il était attaqué par la Brigade d’intervention des Nations Unies. « Nous n’avons pas le droit d’attaquer le contingent de l’ONU. Mais s’ils venaient à nous attaquer, nous avons le droit de riposter, de nous défendre », a déclaré le lieutenant-colonel Vianney Kazarama, porte-parole militaire du M23, cité par l’AFP . Pour le député John Tinanzabu, le Gouvernement devrait convoquer d’urgence un dialogue politique pour traiter de toutes les questions liées à la souveraineté nationale. Ce dialogue devrait, selon lui, «permettre à tous les Congolais de contribuer, la majorité comme l’opposition et la société civile, pour qu’on trouve des solutions aux problèmes de ce pays. C’est notre pays à nous tous. Tout ce qui se passe au Congo, c’est parce qu’il y a eu échec de la réconciliation nationale » . Ce responsable de l’UPC a souhaité que tous «les Congolais se retrouvent et se parlent. Il faut que le chef de l’Etat prenne ses responsabilités, il avait promis [la tenue des concertations nationales] pourquoi il tergiverse ? C’est ça le questionnement». (Il faut, pour comprendre ce qui se trame, remonter à l’origine de tous les maux : les élections frauduleuses de novembre 2011, dont les résultats ont été très discutés. C’est alors que les commentaires négatifs tombaient de partout, que JKK a brusquement décidé un retournement des alliances. De fin 2008 à fin 2011, la thèse officielle était que le Rwanda était un allié, que tous les ennuis venaient du FDLR et que Ntaganda était indispensable à la paix. Subitement, le Rwanda devenait un ennemi et il fallait arrêter Bosco Ntaganda. Cela prenait dans le sens du poil l’opinion congolaise et la communauté internationale. Mais il ne pouvait échapper à personne que cela allait rallumer la guerre, d’autant plus qu’au lieu d’arrêter Ntaganda par surprise, on annonça à grand bruit l’intention de le faire. Le bandit n’a bien sûr pas attendu les gendarmes ! Comment ne pas en retirer l’impression que le pétard qui a éclaté à Goma a été allumé volontairement et en connaissance de cause par le pouvoir, en vue, précisément, de créer la psychose d’urgence nationale dont il s’est efforcé, ensuite de profiter. Il lui devenait facile de prétendre que « l’opposition tient le même langage que le M23 ». Pour gérer ce climat d’urgence, un gouvernement fut mis en place sous l’habituelle étiquette de « technicien ». Mais, le Congolais cultivant volontiers l’hyperbole, l’on parla des « jeunes technocrates surdoués ». Il est probable qu’au départ il en avait pour environ six mois. La « crise de l’Est » s’est prolongée plus que prévu, du fait d’une très large internationalisation - CIRGL, SADC, ONU – qui n’avait sans doute pas été intégralement prévue au départ. Pour les besoins intérieurs, les négociations de Kampala, jamais réellement commencées et conçues pour ne mener nulle part, suffisaient. La RDC a désormais une assemblée où la majorité « MP sans R » est assez différente de l’ancienne Majorité AMP : elle est beaucoup plus inconsistante et polymorphe. Dans de nombreuses circonscriptions, les membres de la MP se concurrençaient entre eux parce que la MP est une coalition basée uniquement sur la préférence pour JKK à la Présidence. La composition du gouvernement est perçue par maint politicien comme devant servir, non à mettre the right man in the right place , mais à récompenser le meilleur colleur d’affiches. Autrement dit, à récompenser les meilleurs agents électoraux de JKK, même si pour être eux-mêmes élus ils sont passés par la très petite porte. Bien entendu, ils ont tous fraudé, mais ils étaient si nombreux à le faire que, les fraudes s’annulant, il n’est pas exclu qu’à certains endroits les voix des électeurs aient pu se faire entendre. Si un portefeuille ministériel est attribué sur base de performances publicitaires, et soumises en sus à des dosages par partis, régions et ethnies, il ne faut pas s’étonner que le résultat n’ait rien d’éblouissant. Or, quand les « grands machins » - CIRGL, SADC, ONU – se mêlent de quelque chose, ils vous font perdre un mois aussi aisément que l’on croque un biscuit. L’on n’avait pas prévu non plus, sans doute, que Ntaganda aurait suffisamment peur de ses propres mandants pour se réfugier à la CPI. Le gouvernement provisoire a donc duré. Cela fatigue notamment au PPRD et JKK a eu la mauvaise surprise de découvrir que les premiers ennemis de son Premier ministre Augustin Matata Ponyo se recrutaient dans la majorité, et dans sa propre famille politique. Tous vouent une inimitié profonde à Matata jusqu’à conspirer pour son départ mais les uns et les autres pour des raisons diverses. Il y a les caciques qui ne ne sont pas toujours remis de la frustration de voir la Primature échapper au PPRD, donné pour le prétendant naturel au poste avec sa «majorité mosaïque» de 150 sièges à l’Assemblée nationale. Eux travaillent pour recomposition du gouvernement. De l’autre côté, des « jeunes turcs » face à un Matata pas prompt à la pratique des prébendes caractéristiques de la classe politique congolaise. Du point de vue du pouvoir, une chute ou un remaniement profond du gouvernement ne doivent pas avoir lieu avant que l’on en ait fini avec la « concertation nationale ». L’idéal serait bien sûr qu’elle connaisse le même sort que Kampala : l’évanouissement progressif dans le néant des projets inaccomplis. A tout le moins, il faut qu’elle se tienne de manière suffisamment contrôlée, pour ne mener à aucun changement autre que cosmétique, ce qui pourrait consister, par exemple,en un remaniement ministériel. Le véritable partage de l’entrecôte aura donc lieu plus tard que prévu, au cours de l’opération « silence dans les rangs », fallacieusement présentée comme « concertation nationale ».

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