SOWO LA MKOßE signifie « voie publique » en shikomor ancien. YA MKOßE est le nom du premier fe (doyen d’un clan et magistrat d’une chefferie) à avoir aménagé et entretenu des chemins pour relier les villages de la côte Est de Ngazidja entre Malé et Hantsindzi. Damir BEN ALI REMERCIEMENTS Ce numéro de ya mkoþe est le fruit d'un partenariat modèle développé entre deux institutions scientifiques, le CNDRS (Centre National de Docu- mentation et de Recherche Scientifique, Moroni) et le LACITO du CNRS (UMR 7107 “Langues et Civilisations à Tradition Orale”), Paris. L’appui financier du Service de Coopération et d'Action Culturelle de l’Ambassade de France à Moroni a permis la formation d'une secrétaire d'édition, sous la direction de Madame Françoise LE GUENNEC-COPPENS et l’encadrement technique de Madame Françoise PEETERS, respectivement chercheur et ingénieur au LACITO, ainsi que l'acquisition d'un équipement informatique en vue de l’édition de nos prochains numéros. Par l'intérêt qu'il a toujours témoigné à l'égard de la recherche et du développement, Monsieur Gérard SOURNIA, chef de Service de Coopération, a joué un rôle clef dans l’octroi des subventions nécessaires à la réalisation de ce projet. Je lui adresse mes plus chaleureux remerciements. Nous remercions également KomEdit pour son travail de promotion et de diffusion de la revue. Enfin que Mohamed AHMED-CHAMANGA accepte notre reconnaissance pour son aide bienveillante et désintéressée. ya mkoþe est publié par le Centre National de Documentation et de Recherche Scientifique des Comores (CNDRS), sous la direction du Directeur Général de l’Institution. Directeur de la publication : Ainouddine Sidi Membres associés au comité de rédaction : Mohamed Ahmed Chamanga (linguiste, INALCO-Paris), Mahmoud Ibrahime (historien), Masséande Allaoui (anthropologue, ancienne directrice générale du CNDRS), Moinaécha Cheikh Yahaya (linguiste), Moussa Said Ahmed (enseignant à l’ISFR), Moussa Issihaka (traditioniste, chercheur). Comité de lecture du numéro : Mohamed Ahmed-Chamanga (linguiste, INALCO-Paris), Françoise Le Guennec-Coppens (ethnologue, LACITO-CNRS) Ainouddine Sidi (Directeur du CNDRS), Ali Mohamed Gou (Archéologue, CNDRS), Damir Ben Ali (traditioniste, ancien Directeur du CNDRS) Françoise Péeters (Ingénieur d’étude, LACITO-CNRS) Coordination de ce numéro : Mohamed Ahmed-Chamanga Françoise Le Guennec-Coppens Françoise Péeters. Adresse de publication : Ya Mkoþe Centre National de Documentation et de Recherche Scientifique – CNDRS B.P. 169 Moroni – Comores Note aux auteurs : Les articles proposés doivent être saisis sur support informatique PC ou MAC (sous Word au format RTF). On joindra à la disquette une impression du texte sur papier. Les articles signés n’engagent que leurs auteurs. Toutes les correspondances doivent être adressées à : Monsieur Ainouddine SIDI CNDRS, B.P. 169 Moroni Comores. Télécopie : (269) 74 41 89 - e-mail : [email protected] Mise en page : Moinourou Said Charif et Françoise Péeters Photo de couverture : Le goba de Ndrouani, cliché CNDRS © CNDRS, 2002 ÉDITORIAL S'il n'est plus nécessaire de présenter la revue ya mkoþe, il nous a paru opportun d'attirer l'attention de nos lecteurs sur ce qu'elle est aujourd'hui, à travers ses diverses rubriques. Avec ya mkoþe, le CNDRS s'engage à promouvoir la recherche scientifique sur les Comores et dans les pays du Sud-Ouest de l'océan Indien, en partenariat avec des chercheurs et des institutions engagés dans ses programmes. La diversité des sujets abordés traduit bien le souci qui nous anime : celui de favoriser une approche pluridisciplinaire pour une meilleure appréhension de la société comorienne sous divers aspects : historiques, culturels, écologiques, etc. Ainsi, le lecteur intéressé par les problèmes d’environnement trouvera des données sur le cœlacanthe, la biologie végétale, la défo- restation, etc. Les amoureux de l’histoire et de la langue comoriennes n’ont pas été oubliés ; des articles très documentés dans ces domaines leur permettront de mieux s'imprégner des réalités de notre culture. Enfin, nous émettons le vœu de voir ya mkoþe attirer de plus en plus de scientifiques sur cet archipel au carrefour de l’Afrique conti- nentale et de Madagascar, où sont encore préservées une nature et une culture d'un intérêt exceptionnel. Ainouddine SIDI ya mkoþe 8-9 - février 2002 Sommaire HISTOIRE Ainouddine SIDI Quand la terre devient source de conflits à Ngazidja ........................................... 7 Mahmoud IBRAHIME Les Comores : La marche vers l'indépendance (1972-1975).............................. 23 LANGUE ET LITTERATURE Damir BEN ALI La tortue du jour de l’ide .................................................................................... 35 Mohamed AHMED-CHAMANGA L’élision en shingazidja (Comores).................................................................... 39 Ahmed JAFFAR Le phénomène de l’intégration accentuelle en shindzuwani (Comores)............. 51 ENVIRONNEMENT, DEVELOPPEMENT, SANTE Abdallah NOUROUDINE Pêche et développement aux Comores ............................................................... 55 Raphaël PLANTE Les pêcheurs et le cœlacanthe aux Comores....................................................... 61 A bord du N.O. Indian Ocean Explorer au large de la Grande Comore ............ 65 Houmadi NAOILDINE et Abdou AHMED Effets des émissions de gaz à effet de serre sur le climat dans l’archipel des Comores........................................................................................................ 67 Soiffaouiddine SIDI Quelques propositions de solutions pour la sauvegarde de la forêt à Anjouan............................................................................................................ 83 Said Omar SAID HASSANE Valorisation des oléagineux aux Comores : Le cas du pourghère (Jatropha curcas L.) .......................................................................................... 97 COMPTES RENDUS Ainouddine SIDI Deux mémoires de Sylvain MONTEILLET pour mieux comprendre le fait religieux dans l'évolution institutionnelle des Comores indépendantes 1. L’islam et l’évolution constitutionnelle des Comores aux lendemains de l’indépendance............................................................................................. 101 2. Constitution et Islam, religion d'État aux Comores et en Mauritanie.. ........ 102 Quand la terre devient source de conflits à Ngazidja Ainouddine SIDI Historien Les origines de la question foncière aux Comores ont déjà fait l’objet de quelques travaux universitaires1. Après l’étude de cas sur Anjouan, où il ne se passe pratiquement pas une seule année sans que l’on constate des heurts entre paysans de localités voisines, les travaux réalisés par le PANSAC et la Mission GRET2 permettent d’identifier les problèmes fonciers de Ngazidja, même si certains ne prennent pas en compte l’aspect historique des appro- priations des terres . L’histoire économique de l’archipel, celle de son peuplement et des systèmes de tenure qui en ont découlé font que les contraintes en termes de besoins en terres varient d’une île à l’autre. Dans nos précédentes publications3, nous avons indiqué que, d’une manière générale, la situation foncière à Ngazidja, bien que moins grave que celle d’Anjouan, est pleine d’incertitudes et de complexité. Nos recherches actuelles confirment qu'elle engendre nécessairement un certain nombre de conflits actuels ou potentiels. 1 On peut citer notamment notre thèse sur la Dépossession et conscience foncière aux Comores, le cas d’Anjouan (Sidi 1993). 2 PANSAC : Projet d’Appui à la Nouvelle Stratégie Agricole des Comores. Mission GRET : Groupe de Recherche et d’Échanges Technologiques d’Appui à la Mise en Œuvre de la Réforme Foncière en République Fédérale Islamique des Comores, composée de MM. Etienne Le Roy, professeur à l'Université de Paris I, spécialiste des questions foncières en Afrique, Mahamoud Said, ingénieur agronome, directeur régional du PANSAC à Anjouan, Régis Meritan, ingénieur agronome, conseiller technique de différents projets de développe- ment rural financés par l'aide bilatérale française entre 1987 et 1995, Mouhtar Rachide, directeur de l'Agriculture et en charge de la coordination du dossier relatif aux questions foncières au sein du Ministère du Développement Rural et de la Pêche (MDRPE). 3 Sidi ( 1993 et 1998a). ya mkoþe n° 8-9 -février 2002 8 Ainouddine SIDI Une île aux multiples conflits fonciers L’évolution des structures foncières de Ngazidja depuis les débuts du peuplement permet, comme nous l’avons indiqué plus haut, de mieux cerner la spécificité de Ngazidja où se pratique le manyahuli4, encore vivace dans l’île. Ici le morcellement des terres et l’accaparement de grandes surfaces par un petit nombre sont relativement limités. Mais l’existence de plusieurs régimes fonciers5 relevant de trois droits de sources différentes d’une part, la croissance démographique d’autre part, font que la terre est devenue une source majeure de conflits, soit entre villes ou villages liés à l’appartenance territoriale précoloniale (c’est le cas de Moroni/Ikoni, Mbude/Itsandra- Hamanvu/Hamahamet), entre propriétaires urbains et villageois (Fumbuni/ Villages de Mbadjini), entre individus ou villages situés sur les anciens domaines coloniaux et dont la situation n’a pas été apurée (Salimani/ Mitsudje), entre villages pour l’occupation de domaines de l’État (Dimadju/ Maweni, villages autour de la forêt du Karthala), ou enfin entre villages sur les uswayezi (Uzio/Kua/Wela, Haut Washili). Bien que quelques-uns
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