Le Village Sous L'ancien Régime ([Reprod. En Fac-Sim.]) Albert Babeau

Le Village Sous L'ancien Régime ([Reprod. En Fac-Sim.]) Albert Babeau

Le village sous l'Ancien régime ([Reprod. en fac- sim.]) / Albert Babeau Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France Babeau, Albert (1835-1914). Auteur du texte. Le village sous l'Ancien régime ([Reprod. en fac-sim.]) / Albert Babeau. 1878. 1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF. Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 : - La réutilisation non commerciale de ces contenus ou dans le cadre d’une publication académique ou scientifique est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source des contenus telle que précisée ci-après : « Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France » ou « Source gallica.bnf.fr / BnF ». - La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. 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INTRODUCTION Faire connaître l'administration des campagnes sous l'ancienne monarchie; étudier la gestion des affaires communales par les habitants des villages; montrer la part qu'y prenaient le prêtre, le sei- gneur et le prince indiquer- le concours que tous apportèrent à l'instruction, à l'assistance publique, à l'agriculture; tel est le but et le programme de ce livre. Les institutions rurales différaient autrefois de celles des villes; l'administration des intérêts com- muns par les assemblées générales des' habitants du village était un de leurs caractères particuliers. Ce système primitif, comme celui des municipalités urbaines et rurales, est encore en vigueur de nos jours dans plusieurs contrées. On le trouve en An- gleterre, aux Etats-Unis, en Prusse, en Suède, en Suisse, comme en Russie'. Dans les agglomérations 1 Maurice Block, Les comrnunes et la liberté, 1876. où la population est restreinte, il semble le mode naturel de la gestion des intérêts communs'. L'espace présente les mêmes spectacles que le temps. On signale en Océanie les usages de l'âge de la pierre; la féodalité existait naguère au Japon; les municipalités rurales de l'Amérique du Nord offrent de singulières ressemblances avec nos an- ciennes communautés. Alexis de Tocqueville en a été frappé aux Etats-Unis. Assemblées générales des habitants pour voter les dépenses et nommer les agents communaux, collecteurs, asséeurs, commis- sairesde paroissesanaloguesaux marguilliers, select- men ayant quelques-unes des attributions de. nos syndics parfois les noms sont semblables; presque toujours les droits et les charges identiques s. D'au- tres traits caractéristiques, notamment dans l'orga- nisation des paroisses, se sont conservésau Canada, qui s'est longtemps appelé la Nouvelle-France. La Coutume de Paris y sort encore de loi; quelques droits féodaux y étaient perçus naguère mais les anciens abus ont disparu par le seul progrès des mœurs et des institutions, et le paysan canadien qui ne veut être désigné que sous le nom d'habitantIl, 1 Voir Leber, Histoire critiquedu pouvoir municipal, p. 332. De la Démocratie en Amérique, 8e édition, I, 98.–L'An- cien régime et la Révolutian, 4° éd. p. 96. 3 De Lamothe, Excursion au Canada, 1873. Tour du monde, t. XXX, p. 113. jadis porté par les membres de nos anciennes communautés, a gardé, en les conciliant avec les libertés modernes, quelques-unes des traditions et des franchises de la vieille France. Ces assembléesgénérales des habitants, qui frap- paient M. de Tocqueville en Amérique, n'attiraient point l'attention de nos pères. Pour les uns, elles avaient toujours existé et semblaient naturelles; pour les autres, elles étaient sans importance. On s'occupait peu à la cour des habitants des campa- gnes. On les regardait comme des personnes de basse et vile condition. Il n'y avait plus de serfs; il y avait toujours des vilains. A peine les regardait- on, sinon pour s'en étonner. « On voit certains animaux farouches, disait La Bruyère, des mâles et des femelles, répandus par les campagnes, noirs, livides et tout brûlés du soleil, attachés à la terre qu'ils fouillent et qu'ils remuent avec une opiniâ- treté invincible; ils ont comme une voix articulée, et quand ils se lèvent sur leurs pieds, ils montrent une face humaine, et en effet ils sont des hommes. Ils se retirent la nuit dans des tanières, où ils vivent de pain noir, d'eau et de racines; ils épar- gnent aux autres hommes la peine de semer, de la- bourer et de recueillir pour vivre, et méritent ainsi semé f. de ue pas manquer de ce pain qu'ils ont » 1 Œuvres de La Bruyère,édition G. Servois, II, 61. Le grand moraliste, qui traçait ce saisissant ta- bleau, dit ailleurs « On s'élève à la ville dans une indifférence grossière des choses rurales et champêtres '.» Il parlait des choses de la nature; il aurait pu parler aussi des institutions et des usa- ges. S'il avait retrouvé le dimanche, dans leur vil- lage, les animaux « farouches répandus par les campagnes, » et voués, comme le seront les culti- vateurs dans tous les temps, à la dure loi du tra- vail, il aurait vu des hommes, vêtus de leurs habits de fête, se réunir à la porte de leur église pour délibérer sur leurs propres affaires et nommer leurs agents; il les aurait montrés, dans ce jour de repos, se délassant des travaux de la semaine, re- prenant leur dignité, remplissant leurs devoirs de chrétiens et de citoyens, exerçant même comme citoyens des droits dont les habitants des villes avaient été privés. Si La Bruyère s'était occupé de côté de ce la vie rurale, quel tableau plus riant en eût-il pu tracer, auprès de la sombre peinture qu'il nous a présentée. L'administration des villages par les assemblées d'habitants a existé presque partout en France de- puis le moyen-âgejusqu'en 1789. Pendant les siè- cles où la monarchie a été l'arbitre des destinées du pays, les habitants des campagnes, protégés par le 1 Œuvres de La Bruyère, édition G. Servois, I, 295. pouvoir central contre le joug seigneurial, garantis par leur propre faiblesse contre l'action extrême de ce pouvoir, ont formé, au milieu du triple cercle de l'autoritémonarchique, du patronage seigneurial et de l'influence ecclésiastique, quarante mille as- sociations naturelles, délibérant sur leurs propres intérêts et choisissantleurs agents. Il y avait sans doute des exceptions; mais elles se xencontraient surtout dans les provincesrécem- ment conquises par la France, telles que le Rous- sillon et la Flandre. Il y avait aussi des différences; l'uniformité n'existait pas dans l'ancien régime; les règlements, comme les coutumes, variaient selon les provinces. Cependant, si les différences étaient parfois sérieuses entre les pays d'élection et les pays d'état, entre le nord et le midi, il y avait des principes généralement admis. Tel était celui qui faisait dériver les charges municipalesde l'élection, et les offices judiciaires 'de la nomination du souve- rain. Si ce principe, en ce qui concernaitles charges municipales, fut méconnu dans les villes à partir de la fin du règne de Louis XIV, il resta en vigueur dans les campagnes, sauf pendant une courte pé- riode où l'on essaya vainement d'y porteratteinte. Le régime des assemblées y dura jusqu'à la Révo- lution. Il subsista, au milieu des influences diverses qui l'avaient combattu et secondé, et qui formaient les éléments essentiels de l'état social et politique de cette époque; le pouvoir seigneurial, le clergé et la monarchie exerçaient un rôle dans la consti- tution du village, et pour la faire comprendre dans son ensemble, il nous a semblé nécessaired'étudier successivement leur action, après avoir parlé de l'administration que les habitants exerçaient eux- mêmes.

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