Simon Njami Public Disclosure Authorized MAM GALERIE ART CONTEMPORAIN

Simon Njami Public Disclosure Authorized MAM GALERIE ART CONTEMPORAIN

Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Simon Njami Simon par conçue Une exposition MAM GALERIE ART CONTEMPORAIN 1 27 “Aujourd’hui” Musée National 5 28 Bernard Ajarb Textes 32 Gabriella Badjeck 36 Moustapha Baïdi 5 Elisabeth Huybens 40 Bili Bidjocka 7 Mamma Alim Ahmed 44 Aurélie Djiéna 12 Simon Njami 48 Edie & Ngnogue 20 Simon Njami 60 Jean Emati 183 Rétrospective : Une 52 Sadrak (English) 64 Louis Epée Mbounja Vision Contemporaine 84 Marilyn Manga Bell 68 Angèle Etoundi Essamba 114 Lionel Manga 72 Samuel Fosso 152 Sadrak (Français) 76 Bienvenue Fotso 186 2006 183 Marina Galvani 80 Justine Gaga 188 2009 208 Marème Malong 90 William Kayo 190 2013 94 Koko Komégné 192 2014 98 Salifou Lindou 194 2015 102 Alioum Moussa 196 2016 106 Joël Mpah Dooh 198 2017 110 Alain Ngann 202 2018 128 Abdias Ngateu 132 Jean David Nkot 136 Boris Nzebo 140 Maurice Pefura 144 Joseph-Francis Sumégné 148 Pascale Marthine Tayou 158 Barthélémy Toguo 162 Grâce Dorothée Tong 166 Guy Woueté 170 Hervé Yamguen 174 Emile Youmbi 178 Hervé Youmbi 3 A celebration of Cameroonian contemporary artists Elisabeth Huybens Country Director, World Bank F rom fine arts to fashion, from urban to rural culture, from music to design and film, African artists and designers are at the forefront of global artistic and cultural innovation and expression. For more than ten years the World Bank has hosted an annual exhibition in its Cameroon Office, reaching beyond its traditional role to the vibrant community of Cameroon’s contemporary artists. This year, we bring this celebration to the National Museum. Aujourd’hui, between yesterday and tomorrow, has the artists, sensitive and generous social barometers, tapping into the traditions that surround them while examining and influencing social and technological change. Nourished by their diverse cultural heritages and by their varied professional trajectories, the artists present in Aujourd’hui bring 5 unique cultural references, history and traditions. At the same time, the If your dreams do not scare you, artworks resonate with shared transnational themes such as the search “ for identity, poverty, rapid urbanization, unfettered materialism, migration, they are not big enough social tensions, and injustice in all its forms. Ellen Johnson Sirleaf ” Yet these works are not dark. Au contraire, the art in Aujourd’hui is permeated by a joyful and ironic tone, a celebration of hope. The artists Mamma Alim Ahmed are not only working in constant dialogue with their peers and the reality Banque mondiale of Cameroon but engage with the global debates through works of extraordinary force, poetry, humor, and elegance. 2006 : l’exposition internationale itinérante Africa Remix, présentant un panorama de la création artistique contemporaine EH africaine, se tient à Stockholm, après Düsseldorf, Londres, Paris et Tokyo ; elle réveille les consciences et ennoblit les artistes. Le commissaire principal de cette exposition n’est autre que le Camerounais, Simon Njami… Yaoundé – Bureau de la Banque mondiale : Lorsque Markus Repnik, Représentant Résident de l’époque, entre dans mon bureau un matin, me parle d’ Africa Remix et m’annonce que nous allons promouvoir le travail des artistes Camerounais, je suis loin de m’imaginer que, treize ans plus tard, nous célèbrerons la dixième édition de notre exposition annuelle au Musée national de Yaoundé. J’imagine encore moins que Simon Njami en sera le directeur artistique. Et que nous nous retrouverions tous ici Aujourd’hui… 6 7 « On devrait donner plus de visibilité aux artistes », me dit Markus, « certains Tout d’un coup, cela devient une évidence : il est de notre devoir exposent partout dans le monde, mais sont peu connus du public dans leur de contribuer à leur rendre la reconnaissance qu’ils méritent. propre pays ». Il m’informe alors de la visite de Marina Galvani, curatrice C’est ici, chez nous, que tout devrait commencer. Je découvre de la Banque mondiale basée au siège à Washington et responsable du alors un Cameroun que je ne soupçonnais même pas, celui qui Programme d’art de l’institution. Elle prépare Africa Now, une exposition s’exprime dans les rues grouillantes de Douala ou encore dans qu’elle présentera en 2008 à Washington. Markus lui propose alors un ce lieu magique presque intime qu’est Bonendale. Aujourd’hui, partenariat entre le programme dont elle a la charge et le Bureau du c’est toujours par Bonendale que je me plais à clore mes visites. Cameroun. Marina vient acquérir des pièces pour la collection permanente Je découvre également Doual’art, sa Princesse et le combat de l’institution et va, à cette occasion, procéder à la sélection des œuvres qu’elle mène sans relâche pour que vive l’art et qu’émergent pour notre première exposition. J’exulte! L’art me comble, au point que de nouveaux talents. Et enfin l’élégante Galerie Mam de la très Markus doit me rappeler à l’ordre lorsque les magnifiques photos réalisées raffinée Marème Malong. Marème qui, comme elle le sait, joue par Angèle Essamba que Marina prévoit d’acheter me transportent dans un rôle primordial dans l’aboutissement de cette extraordinaire un ailleurs : «nous devons d’abord encourager les artistes dont le travail aventure. n’est pas reconnu ». C’est donc tout naturellement qu’au vu de mon enthousiasme pour ce projet, Markus me propose d’accompagner Marina Treize artistes sont sélectionnés par Marina. Nous leur offrons visiter les ateliers des artistes à Douala. un espace d’exposition, un public, un catalogue et de la visibilité sur notre site web. Toutes les pièces exposées sont mises Ce voyage s’avère une véritable révélation. J’apprends beaucoup de Marina en vente et plusieurs artistes voient leur travail entrer dans la et sors enrichie de nos longues conversations du soir et des échanges collection permanente de la Banque mondiale. Le vernissage de avec les artistes. Je fais des rencontres exceptionnelles : Goddy Leye, Guy la première exposition est très couru, nos partenaires viennent Woueté, Joël Mpah Dooh, Louis Epée, Salifou Lindou, Justine Gaga, les nombreux encourager les artistes. Mais pour autant, certains sont deux Hervé (Youmbi et Yamguen), Emati, Hako Hankson… Que de belles perplexes, des collègues au bureau s’interrogent : l’art relève- âmes ! Je prends ainsi conscience de la place cruciale qu’ils occupent t-il de notre domaine de compétence ? Est-ce vraiment notre dans la société et de la profondeur de leur travail, qui n’est rien d’autre que rôle de le promouvoir ? Les critiques fusent de toutes parts et le reflet de notre quotidien. Je suis surtout fascinée par le courage de tous remontent jusqu’à Washington. Un journal local titre même après ces artistes qui ont choisi de poursuivre leur passion et qui, envers et contre le vernissage : « La Banque mondiale justifie son intrusion dans tout, se surpassent pour nous offrir matière à rêver. l’art ». Ça semble donc mal parti. Mais Markus remet ça ! Il croit 8 9 fermement à ce projet : « l’art est un vecteur de développement », clame-t- aux femmes et à des sujets chers à notre institution, tels que la il. Vient alors la deuxième exposition en 2007, sans catalogue cette fois-là. marginalisation des albinos. Nous ratissons large pour trouver de Arrivé en fin de mandat, Markus quitte le Cameroun en 2008, me laissant ce jeunes talents et les exposer auprès de leurs aînés : les nouveaux projet sur les bras, la tête pleine d’idées et de doutes quant à la suite, mais crus de Doual’art, les écoles des beaux-arts de Foumban et surtout des souvenirs inoubliables comme la visite de l’atelier du célèbre Nkongsamba. Malgré certains obstacles, comme l’accident photographe Samuel Fosso au cours d’une mission à Bangui. survenu l’année dernière sur l’axe lourd alors que mes collègues Robert et Laurence me rejoignaient à Douala pour la préparation La passion est insidieuse. Comme le feu sous la cendre, elle sommeille en de notre exposition, nous pensons apporter notre modeste nous et n’attend qu’une occasion pour se révéler et s’imposer. Ce projet contribution à l’éclosion d’un marché de l’art au Cameroun. ne doit pas mourir. Il faut absolument en démontrer la pertinence. Je dois ici saluer la forte implication et le soutien sans faille de mes directeurs Aujourd’hui nous sommes au Musée national, peut-être un jour successifs qui en sont très vite convaincus : Mary Barton-Dock, Gregor nous retrouverons-nous au Pavillon du Cameroun à la Biennale Binkert qui dès son arrivée en 2013 trouve l’idée excellente et me donne de Venise. alors carte blanche pour une exposition annuelle. Il est toujours d’ailleurs très fier de reconnaitre des œuvres d’artistes camerounais au cours de ses Je souhaite ici exprimer ma profonde reconnaissance à Markus, voyages, comme lorsqu’il m’envoie des photos du travail de Joël Mpah Mary, Gregor et Elisabeth pour leur confiance, à Marina pour Dooh exposé dans le lounge de l’aéroport d’Abidjan. Quant à Elisabeth ses précieux conseils, à tous mes formidables collègues de la Huybens, elle adhère totalement au projet. Elle n’hésite d’ailleurs pas à le Banque mondiale qui ont contribué au succès de cette initiative défendre et le porter même lorsqu’il est fortement controversé en 2016, (ils se reconnaitront) − oui, nous récoltons aujourd’hui les fruits du avec l’introduction des peintres de la diaspora et notamment celle d’un travail d’une équipe soudée −, au public qui a toujours répondu certain Barthelemy Toguo dont les œuvres soulèvent un tollé au bureau et à notre petit rendez-vous annuel et a su jouer le jeu, à tous nos alimente les débats pendant plus d’une semaine.

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