112 1JC nuire ciivuyc SpeCfcli au DfCll FP les constructeurs français hors circuit Ligier privé de moteur, effet condamné au silence après sa rupture avec Tout cela sent évidemment le coup monté, Alfa-Romeo. mijoté même depuis des semaines. « La presse Laffite de sesjambes et Le dernier épisode des malheurs de Ligier italienne appartient au groupe Fiat ou elle n'a Tambay de volant, il ne illustre à merveille la nouvelle donne de la rien à lui refuser », rappelle-t-on chez Ligier. formule 1. Celle-ci repose sur une loi d airain : D'ailleurs le journaliste par lequel tout a dé- reste qu'Alain Prost pour courir le plus télévisé des championnats marré est lui-même lié à la firme de Turin. Il pourfaire entendre « la du monde, il faut d'abord un moteur. Et pour organise chaque année une semaine de ski pour espérer gagner, il faut un moteur compétitif, ce les pilotes de formule 1 dans une station qui Marseillaise» suries qui devient de plus en plus rare et bien sûr de appartient au groupe. Que vient faire Fiat dans anneaux de formule 1 cette galère ? Elémentaire : la fabricazione de ous, les Français, vous êtes im- Giovanni Agnelli a racheté Alfa-Romeo au payables. Vous réussissez le tour gouvernement italien en octobre 1986. Et aus- de force d'avoir des moteurs fran- sitôt réorganisé les activités sportives de ses - çais enfermés dans des caisses à marques : à Ferrari la F 1, à Lancia les rallyes et , Viry-Châtillon et des Fi françai- à Alfa l'obscur championnat des voitures de ses immobilisées à Vichy, faute de groupe A (voitures de série construites à 5 000 moteur. Et vous trouvez encore le moyen de exemplaires). Pas question de Ligier. venir pleurer chez les autres. » L'ingénieur Du coup, celui-a, le capot vide, cherche un britannique part d'un petit rire méchant. Il moteur et n'en trouve pas. A cela deux raisons. passe devant le stand de l'écurie Ligier, sur le Ligier n'est plus une écurie forte. En dépit de circuit de Jacarepagua, à Rio de Janeiro. Le ses deux solides sponsors (Gitane et le Loto) qui stand est vide. A deux jours du premier Grand le placent sur le haut du panier financier, en Prix de la saison 1987. dépit de ses pilotes et de ses ingénieurs de Dans le dos de l'ingénieur, le tonnerre des premier plan, l'écurie n'a pas gagné un Grand turbos ébranle l'air torride, éclate dans les Prix depuis près de six ans (Laffite, Canada tympans et ressort par la poitrine. Là-bas, au 1981). bout de la ligne droite, les monoplaces rétro- Pourtant Guy Ligier avait réussi une bonne gradent pour attaquer une grande courbe qui opération au printemps de 1986 en signant un se referme sèchement. Les échappements cra- contrat avantageux avec Alfa-Romeo. Les . Ita- chent des flammes, les voitures tanguent et liens devaient lui fournir gratuitement leur disparaissent comme aspirées. nouveau moteur. En même temps, le construc- Grand Prix du Brésil 1986. Feu vert, la terre. René Arnoux teur vichyssois s'affranchissait de Renault (au- explose, la meute des F 1 se rue dans la ligne plus en plus cher (près d'un million de francs quel il avait versé 30 millions de francs en droite des stands elle se précipite sur la pre- pièce pour les meilleurs). 1986). La Régie avait subordonné la poursuite mière courbe. AYrton Senna, l'idole de Sao Donc, un beau jour, René Arnoux a craqué de son activité en formule 1 à la conclusion Paulo, et Nigel Mansell le Britannique, en- devant la presse italienne. Ce qui a fait aussitôt d'un accord avec une grande écurie comme trent de front dans le virage. Les roues dépolies craquer le contrat qui liait Alfa-Romeo et l'écu- Williams ou McLaren. Et elle avait échoué. se touchent. Mansell sort de la piste Senna rie française en principe jusqu'en 1989. René Mais Guy Ligier avait une deuxième raison passe. Il termine deuxième derrière 'Nelson Arnoux, 39 ans, 7 victoires en Grand Prix, est de ne pas trouver de moteur. Celle-là tient Piquet, l'homme de Rio, et devant Jacques un très bon professionnel. Il a porté les cou- aujourd'hui à la pénurie endémique qui frappe Laffite. Des moteurs Renault équipent la Lo- leurs Ferrari pendant près de trois ans. Il désormais la formule 1. Il y a trois ans, six tus du Brésilien comme la Ligier du Français. connaît bien la presse transalpine, il sait très écuries pouvaient se battre pour le titre de La saison commence bien, elle continue mieux bien comment éviter de se faire piéger. Pour- champion du monde avec cinq moteurs turbo. après avec deux victoires de Senna mais tant, à 18 jours du premier Grand Prix de la Aujourd'hui, elles sont à peine quatre avec s'achève mal par le retrait définitif de la Régie. saison 1987, René Arnoux parle. Il n'en peut trois moteurs : McLaren (TAG-Porsche), Lo- Après dix saisons d'une vaine lutte pour un plus. Le nouveau quatre-cylindres Alfa-Ro- tus (Honda), Williams (Honda) et peut-être titre de champion du monde. meo qui équipe les Ligier a des qualités certai- Ferrari s'il s'avère que la Scuderia a pu combler Pourtant, Renault-Sports possède dans ses nes. Il est compact, léger. Il tourne bien. Mais il son retard sur ses rivales. cartons 50 moteurs de formule 1, 50 six-cylin- casse. Arnoux ne se prive pas de le dire. Et il se L'absence de Ligier et de René Arnoux dres turbo de 1 500 centimètres cubes. Mais plaint du mangue de techniciens qu'Alfa met à s'ajoutant au départ de Jacques Laffite, privé l'aventure est finie. Tant pis si ce matériel, la disposition de Ligier. La presse italienne, de ses jambes de champion, et de Patrick Tam- promis au musée des occasions perdues, vaut notamment « Tutto Sport », « la Gazzetta bay privé de volant, il ne reste qu'Alain Prost au bas mot 30 millions de francs. Tant pis s'il dello Sport »,et la RAI répercutent ces déclara- pour espérer entendre un jour « la Marseil- s'agit là d'une somme équivalente au budget de tions. Avec la conséquence qu'on connaît : laise ». Heureusement, avec la nouvelle la Lola-LC, la petite écurie de formule 1 que Alfa envoie à toutes les rédactions européennes McLaren et son nouveau moteur TAG-Por- vient de fonder Gérard Larrousse, l'ancien un communiqué plutôt sec qui met fin à son sche, il paraît que le double champion du patron de Renault-Sports. Tant pis surtout si contrat avec la firme de Vichy. Ensuite seule- monde a toutes les chances de remporter un Guy Ligier aurait pu être sauvé par ses mo- ment, les dirigeants de la marque consentent à troisième titre d'affilée. teurs. Le baroudeur des circuits se retrouve en téléphoner à Guy Ligier... OLIVIER PÉRETIÉ • 78 LE NOUVEL OBSERVATEUR 1NOTRE ÉPOOUE.
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