Jean, cardinal Verdier (1864-1940) Table Brouillon d'une esquisse de biographie (cent cinq mille signes et cinquante-cinq pages) Ce texte "brut de décoffrage" m'a permis de rédiger la notice ci-dessus. Certains de ces éléments seront utilisés pour "mon" Sacré-Coeur au 20e siècle et, par Samuel Pruvot, pour la biographie de Mgr Charles1. Vue d'ensemble de sa vie : 6 La famille de Jean Verdier et Jean Verdier par rapport à sa famille : 6 Une pension sur mesure : 7 Le petit séminaire de Rodez et le petit séminaire de Paris : 7 Le cardinal Bourret et le premier Ralliement, le cardinal Verdier et le second : 8 Le grand séminaire, Rome et la Solitude : 9 La compagnie de Saint-Sulpice (1850-1914). Une vision "sulpicienne" du monde ? : 9 Quatre postes en neuf ans : Périgueux, Saint-Irénée I et II, Saint-Just : 11 Supérieur d'Alix-Francheville : 11 Saint-Sulpice Paris : 12 De la formation des séminaristes en général, de leur formation sociale en particulier : 12 La réforme des "Carmes" : 13 La formation en séminaire universitaire, l'esprit des "Carmes", le séminaire proprement dit, les anciens : 14 Le cardinal Dubois, Mgr Baudrillart, M. Verdier et la "Catho" : 15 L'Institut d'études sociales : 16 La philosophie à la "Catho" : 17 La théologie fondamentale et la Revue pratique d'apologétique : 24 La théologie dogmatique : 22 L'exégèse : 23 La théologie morale et la nouvelle chaire de théologie morale pratique et pastorale : 24 Le moraliste : La famille : 24 L'école : 25 La question sociale : 26 Benoît XV et la patrie : 27 L'Action française et le "verdiérisme" à la "Catho" et à l'Archevêché : 28 Les promotions ecclésiastiques et les nominations : 31 1930 Le supérieur général de Saint-Sulpice et l'archevêque de Paris : 35 Les prêtres : Leur formation permanente, ses encouragements : 35 Les "avis" : vie du clergé et vue du diocèse de Paris : 36 La crise du clergé : 37 L'Action catholique de France : 38 Le secrétariat général de l'A. C. F. et Montmartre : 38 La Fédération nationale catholique : 39 Les jeunes : 40 L'oecuménisme : 42 1931 La dimension internationale de la foi catholique : 42 1932 Le pacifisme : 43 Les Chantiers : 44 1933 1 Ce prêtre de Paris (né en 1908, ordonné en 1935, mort en 1993) est l'objet d'une thèse à l'Institut d'études poli- tiques de Paris par Samuel Pruvot, dirigée par Philippe Levillain et suivie par Serge Baisaient. La thèse s'intéres- sera à la période 1908-1959. La biographie complète comprendra la période 1959-1985-1993 grâce à d'autres travaux et en particulier au Sacré-Coeur de Montmartre, t. III, 1914-1995 (à paraître aux éditions de l'Atelier), étude de l'a. du présent article. Il y a déjà une bibliographie étoffée sur Mgr Charles. 1 Les Juifs : L'antisémitisme et les Juifs chrétiens. Lettres au grand rabbin et au cardinal van Roey : 47 1934 - 1935 Les anciens combattants, les Croix de feu, le 6 février 1934 : 49 1936 - 1937 Le Front populaire et l'appel de Montmartre : 53 1938 - 1939 Vers le 150e anniversaire de la Révolution : 58 1939 - 1940 La drôle de guerre et la mort : 59 Le "verdiérisme" ? (à venir) Sources et bibliographie : 62 Témoignage Les archives Les imprimés de Jean Verdier Notices, biographie, contributions importantes Esquisse de biographie du cardinal Verdier Jean Pierre VERDIER est né et baptisé le 19 février 1864 à Lacroix Barrez (Aveyron, diocèse de Rodez). Sa formation générale et sacerdotale a duré vingt-cinq ans. Il a travaillé quarante ans (1889-1929) à l'ombre des séminaires tenus par la compagnie des prêtres de Saint-Sulpice et vécu onze ans sous les projecteurs de l'actuali- té comme cardinal-protecteur et supérieur général de cette société et, surtout, comme cardinal-archevêque de Paris, en étant légat a latere plusieurs fois durant cette dernière décennie. Il meurt le 9 avril 1940 à l'archevêché (VIIe arrondissement). La famille Verdier est peu présente dans les biographies que nous avons consultées. Le père tient la forge du village et exploite, avec son épouse, une petite ferme. Le nombre des enfants n'est pas précisé. Un cou- sin germain devient maire vers la fin du siècle2. Mgr Baudrillart3 , recteur de l'Institut catholique de Paris, men- tionne, le 7 octobre 1914, la mort d'un neveu officier de M.4 Verdier5. Ses dispositions familiales retiennent peu l'attention. Cependant M. Pressoir, son plus proche collaborateur pendant dix-sept ans au séminaire des Carmes, 2 Chanoine P. BOISARD, Le cardinal Verdier, Flammarion, 1946, p. 8 et Joseph GEORGES, Le cardinal VER- DIER, chef spirituel, Paris, Éditions documentaires nationales, 1940, p. 8. 3 Avant-propos et préface de Paul Christophe, dans Alfred BAUDRILLART, Les Carnets du Cardinal, t. I, Cerf, 1994. 4 Comme de tous les Sulpiciens de l'époque, à la manière du grand siècle, on disait monsieur X. On employait aussi l'expression qui se généralise au cours du siècle, le "père Verdier". L'expression le "bon père Verdier" est le fait des proches. Témoignage oral de Mgr Charles à l'A. Témoignage écrit dans Jean PRESSOIR, "Souvenirs d'un "fils" sur le cardinal Verdier", Études, t. 243, n° 9, 5 mai 1940, p. 244. 5 Alfred BAUDRILLART, Les carnets d'un Cardinal, 1er août 1914 - 31 décembre 1918. 1994, p. 83. 2 apprend à ses lecteurs un geste de dévotion filiale6. Dans l'église de son village natal, qu'il a restaurée, il a offert un vitrail où sa mère, paysanne en prière, et lui, jeune abbé, sont représentés. Dans une lettre préface à un ou- vrage collectif intitulé À nos mères et lié à l'association des mères de prêtres, le cardinal Verdier laisse transpa- raître son "culte", comme dit M. Pressoir, pour la sienne7. Saura-t-on davantage de choses précises dans ce do- maine de sa vie8 ? Pourra-t-on établir quelques corrélations entre son histoire et les modalités de son enseigne- ment sur la famille ? Les parents (conseillés par le curé ? par le maître d'école ? ) estiment insuffisants les services de la paroisse et de l'école communale (même si, à l'époque, elle est une "école avec Dieu") par rapport à la vocation sacerdotale de Jean. L'enfant de huit ans est mis en pension chez un prêtre pendant cinq mois pour être initié au latin et faire sa première communion. Une telle pratique est-elle courante pour un jeune pâtre, comme il se dési- gnait parfois9? Dès que c'est possible, vers neuf ou dix ans, en septième ou sixième, le jeune Verdier entre au petit séminaire Saint-Pierre, un des quatre tenus par les prêtres du diocèse de Rodez10. De nombreuses fois, il est "prix d'excellence", "chef de division", "préfet de congrégation", "président du petit et grand Athénée". Il y ob- tient le baccalauréat en 1881. Il faudrait préciser ces années capitales pour la formation. Des études générales peuvent y aider, mais l'application au cas particulier est très difficile11. Il a, toute sa vie, pu tenir des conversa- tions et prononcer des discours en latin, comme à Prague, en 1935, lors d'une légature a latere. Virgile lui a été familier jusqu'à sa mort. Manifestement ses professeurs n'ont pas fait leur le combat de Mgr Gaume contre les 6 Études, t. 243, 5 mai 1940, p. 244. 7 Ouvrage publié par un groupe d'évêques et de prêtres. NN. SS. Beaussart [auxiliaire de Paris, voir la lettre en date du 24 septembre 1935 du cardinal Verdier annonçant l'élévation de M. l'Archidiacre R. Beaussart à l'Épis- copat. Mandements, t. II, n° 63, p. 157-164] ] et Rivière, évêque de Monaco, [ancien curé de Saint-Thomas, Paris. Voir la lettre du cardinal Verdier du 17 mars 1936 annonçant cette nomination. Mandements, t. II, n° 74, p. 243-248], dom Gaspar Lefebvre, o. s. b., R. P. Huel de l'Oratoire, chanoine Lieutier. Paris, Gabriel Enault, 1938, 236 p. 8 Claude Langlois annonce, dans le sillage de son Catholicisme au féminin, Cerf, 1984, et de sa conférence de l'année 1993-1994 à l'E. P. H. E., une publication sur le "désir féminin de sacerdoce" au XIXe siècle. La valori- sation du rôle des "mères" de prêtres y prendrait place comme une des "réalisations" variées qui l'a manifesté. 9 P. BOISARD, Le cardinal Verdier, Flammarion, 1946, p. 6. 10 Chanoine P. BOISARD, Le cardinal Verdier, Flammarion, 1946, p. 8 et Joseph AGEORGES, Le cardinal VERDIER, chef spirituel, Paris, Éditions documentaires nationales, 1940, p. 12. 11 Jean LEFLON, "Les petits séminaires en France au XIXe siècle", R. H. É. F., t. LXI, n° 166, jan-juin 1975, p. 25 - 36. 3 classiques païens dans les collèges catholiques (et, ici, a fortiori, dans les petits séminaires)12. Jean Verdier aurait été heureux dans ce "collège pour les pauvres" qu'était, pour certains, au siècle dernier, un petit séminaire, mais est-ce si sûr ? En gardait-il un bon souvenir ? On aimerait pour cela préciser l'attitude de l'archevêque de Paris par rapport à "Conflans", le petit sémi- naire de la capitale13, pour souligner les continuités et les différences dans sa vie, au sein de la question scolaire et de la question du recrutement sacerdotal (abordées ci-dessous). Le cardinal Dubois avait envisagé des réfor- mes (lesquelles ?) et un transfert à Bagneux14. Son successeur n'y a pas donné suite15, alors que l'institution sem- ble en pleine évolution16. Il y nomme, comme supérieur de Saint-Sulpice et comme archevêque de Paris, en 1931, M. Osty, sulpicien, professeur à l'Institut catholique, bien que la Compagnie n'ait jamais eu vocation pour les petits séminaires17? Jean Verdier avait-il souffert du niveau des études de son petit séminaire ? Que voulait-il faire en choisissant un prêtre universitaire et humaniste qui se montre très exigeant sur le plan intellectuel ? Cette opération ne convint pas à tous.
Details
-
File Typepdf
-
Upload Time-
-
Content LanguagesEnglish
-
Upload UserAnonymous/Not logged-in
-
File Pages60 Page
-
File Size-