Document generated on 09/26/2021 10:17 a.m. Séquences La revue de cinéma La Table Ronde et ses chevaliers Olivier Lefébure du Bus Vidéo : des images pour tous Number 177, March–April 1995 URI: https://id.erudit.org/iderudit/49694ac See table of contents Publisher(s) La revue Séquences Inc. ISSN 0037-2412 (print) 1923-5100 (digital) Explore this journal Cite this review Lefébure du Bus, O. (1995). Review of [La Table Ronde et ses chevaliers]. Séquences, (177), 51–52. Tous droits réservés © La revue Séquences Inc., 1995 This document is protected by copyright law. Use of the services of Érudit (including reproduction) is subject to its terms and conditions, which can be viewed online. https://apropos.erudit.org/en/users/policy-on-use/ This article is disseminated and preserved by Érudit. Érudit is a non-profit inter-university consortium of the Université de Montréal, Université Laval, and the Université du Québec à Montréal. Its mission is to promote and disseminate research. https://www.erudit.org/en/ THÉMATIQUE VHS LA TABLE RONDE NOSFERATU LE VAMPIRE Dans son livre-somme L'Âme romantique et le rêve, Albert Béguin décrit minutieuse­ ment la «hantise des arrière-mondes» propre à l'esprit allemand. F.W. Murnau appartient à cet esprit et avec Nosferatu, il décidait de rompre avec les décors sty­ lisés à la Caligari. (Il devait encore une fois, changer totalement de registre avec Nicol Williamson et Helen Mirren dans Excalibur Le Dernier des hommes, deux ans plus tard). Murnau choisit pour cette adaptation du Dracula de Bram Stoker de ET SES CHEVALIERS tourner lection en décors naturels. Le film quasi réaliste plonge ses racines dans les nappes les plus profondes de l'incons­ cient germanique avec son château hanté 'il est des distributions qui laissent rêveurs et gence, Knights of the Round Table est un beau vé­ des Carpates, le port où débarquent les des films sut lesquels on fonde bien des es hicule pouf stars qui se laisse agréablement regarder rats (oeuvre prémonitoire de l'avènement poirs, First Knight de Jerry Zucker qui devrait mais ne fait nullement vibrer d'Hitler, a-t-on dit), la petite ville hanséa- S tique, les trois maisons vides données sottit cet été, fait partie de ceux-là. Les Chevaliers de Dix ans plus tard, les studios Walt Disney s'inté­ comme domicile du vampire et le monstre la Table Ronde, Sean Connery en Roi Arthur et Ri- ressèrent aussi à la légende du Roi Atthut et ce fut lui-même (incarné par Max Schreck). Avec chard Gere en Lancelot du Lac, voilà qui est promet­ The Sword in the Stone. Là ce ne sont plus Atthur son maquillage excessif, son crâne chauve, teur Devant une telle affiche, on est en droit d'espé­ et Lancelot qui sont les petsonnages centraux de l'his­ ses griffes, ses longues oreilles pointues, rer un spectacle grandiose et lyrique à l'image de la toire mais Metlin l'enchanteur, plus proche de l'uni­ sa démarche saccadée et sa longue sil­ légende. vers de fantaisie de Disney. Destiné aux enfants, ce houette noire, Nosferatu réussit à braver Personnages légendaires et/ou historiques, le Roi dessin animé nous relate la rencontre de Merlin et du le ridicule, organisant autour de son per­ Arthut et ses preux chevaliers ont déjà inspiré de jeune Arthur, un garçonnet d'une dizaine d'années. sonnage une véritable symphonie de l'hor­ nombreux films qui ont relaté leurs exploits et aven­ Ensemble, ils vivront diverses aventures avant qu'Ar- reur, dont André Gide et Simone de Beau­ tures. Américains, Anglais et Français se sont intéres­ thur n'arrache de la pierre l'épée qui le fera roi d'An­ voir ont noté l'intense beauté. Séquences sés au sujet mais avec des approches et des résultats gleterre. Plein de fantaisie, de metveilleux et de re­ célèbres: le vampire sortant des cales du diamétralement opposés. marquables séquences fantastico-musicales, The voilier, la descente des croque-morts dans Knights of the Round Table de Richard Thorpe Sword in the Stone joue allègrement avec la légende la ruelle déserte, Nosferatu s'anéantissant est un film américain dans la plus pure tradition du Roi Arthur et le monde de la chevalerie. Les scé­ au chant du coq. Le succès du film fut hollywoodienne. À peine sorti du rôle d'Ivanhoe, Ro­ naristes ont, pour des raisons évidentes de spectacle, immense en Europe, plus mitigé en Angle­ terre et aux États-Unis où il devait cepen­ bert Taylor endosse l'armure de Lancelot du Lac tan­ fait la part belle au fantastique et à la magie qui bai­ dant avoir une abondante postérité. Parmi dis qu'Ava Gardner prête ses traits à Guenièvte. gnent tous les récits de cette époque. les meilleures nouvelles versions: Nosfe­ Tourné en Cinémascope et Technicolor, ce film à Sotti la même année que le Disney, Sword of ratu, fantôme de la nuit de Werner grand spectacle met avant tout l'accent sur l'histoire Lancelot avec Cornel Wilde dans le rôle-titre, ne re­ Herzog (1979) et le récent Dracula de d'amour impossible entre le chevalier et la reine. nouvelle nullement le genre. Comportant de nom­ Coppola (1992). Noblesse des sentiments, richesse des costumes, scè­ breuses batailles, le film est centré sur l'intrigue nes de bravoure, rien ne manque sauf l'essentiel: le amoureuse de Lancelot et Guenièvre. Sans intérêt. souffle épique! Filmé avec métier mais sans intelli­ Si le précédent film ne brillait pas par son origi- No 177 — Mars/avril 1995 SI monaute est projeté dans sacrer sa vie et n'aura de cesse que lorsqu'il l'aura le passé et se retrouve à la trouvé. Mais sa quête comme celle des Chevaliers est cour du Roi Arthur. pure et le moment venu, il sauta ne pas cédet à la Oublions de même le tentation de se l'approprier pour lui-même. Qui a dit très mauvais téléfilm de que Sean Connety ferait un excellent Roi Arthut? Clive Donnet, Merlin and The Sulord, avec les PS: Deux films français non distribués ici traitent ridicules prestations de également de la légende arthurienne. Il s'agit du très Malcolm McDowell en contesté Lancelot du Lac de Robert Bresson, film au Arthut et Candice Betgen style très dépouillé qui s'intettoge sur l'échec de la en Morgane pour nous quête du Graal et de Perceval le Gallois d'Éric Roh­ émerveiller devant le chef mer (avec Fabrice Luchini) dont les dialogues sont d'oeuvre de force et de des vets octosyllabiques comme dans le texte original lyrisme qu'est Excalibur. de Chrétien de Troyes dont il s'inspire très fidèle­ Servi par de merveilleux ment. comédiens peu connus Olivier Lefébure du Bus alors, le film de John The Sword in the Stone Boorman nous retrace la Films disponibles en cassette-vidéo ou en disque-laser: nalité, Camelot de Joshua Logan pat contre n'en vie et le règne d'Atthur (des circonstances de sa nais­ Knights of the Round Table (1953) (R.Thorpe) (E.U.) manque pas. Franco Nero en Lancelot du Lac vitil et sance jusqu'à sa mort en passant par la quête du Graal (V.QAng.) chantant dans un décor artificiel, voilà qui est original des Chevaliers). Ce qui frappe toujours en voyant ce The Sword in the Stone (1963) (W. Reitherman) (E.U.) (V.O. Ang. et V.F.) mais peu crédible. Comédie musicale théâtrale (jouée film, c'est l'harmonieuse imbrication de la violence de Sword of Lancelot (ou) Lancelot and Guinevere à Broadway par Richard Burton), Camelot ne réussit l'époque et du lyrisme propre à la légende (1963) (C.Wilde) (G.B.) (V.QAng.) jamais à nous faire croire aux personnages et à l'épo­ arthurienne, de la bestialité des combats moyenâgeux Camelot (1967) (J. Logan) (E.U.) (V.O. Ang.) que. Richard Harris et Vanessa Redgtave étaient et de la pureté des sentiments amoureux et d'amitié Monty Python and the Holy Grail (1975) (T. Gilliam pouttant parfaits pout les rôles d'Arthur et de qui unissent Arthur, Guenièvre et Lancelot. Com­ et T. Jones) (G.B.) (V.O. Ang.) Guenièvre mais les faire chanter dans un décor de ment ne pas être ému par cette main qui sott du lac Unidentified Flying Oddball (ou) A Spaceman in carton pâte était une monumentale etteur. Il ne faut et btandit l'épée Excalibur qui fera la gloire d'Arthur? King Arthur's Court (1979) (R. Mayberry) pas confondre chansons de gestes et variétés. Comment ne pas vibrer en entendant les chœurs du Excalibur (1981) (J. Boorman) (G.B.) (V.O. Ang. et V.F.) Arthur the King (ou) Merlin and the Sword (TV) À l'opposé de tout ce qui s'est fait, le film Monty célèbre Carmina Burana de Cari Orff lors de la ba­ (1983) (C. Donner) (E.U.) (V.O. Ang. et V.F.) Python and the Holy Grail est en revanche un pur taille à la fin de laquelle le jeune Arthur donnera son Indiana Jones and the Last Crusade (1989) chef d'oeuvre de non-sens et d'absurdité. L'histoire épée au chevalier qui conteste son autorité afin que (S. Spielberg) (E.U.) (V.O. Ang. et V.F.) reste la même: Arthut, Lancelot, Perceval et les autres celui-ci l'adoube? Rarement la puissance d'écrits aura se lancent dans la quête du Graal et mille aventures été aussi bien retransctite au grand écran. John Films non encore disponibles en cassette-vidéo ou en les attendent. Mais c'était sans compter l'humour Boorman a su donner à son film le souffle épique disque-laser: dévastateut des Monty Python, ces six Anglais icono­ indispensable à ce type d'histoire.
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