UNIVERSITÉ DE STRASBOURG ÉCOLE DOCTORALE DROIT, SCIENCE POLITIQUE ET HISTOIRE Centre d’Etudes Internationales et Européennes THÈSE présentée par : Chloé DUPONT soutenue le 10 juin 2014 pour obtenir le grade de : Docteur de l’université de Strasbourg Discipline/ Spécialité : Droit international public La participation de personnes privées à des opérations militaires. Aspects juridiques. THÈSE dirigée par : M. KARAGIANNIS Syméon, Professeur , Université de Strasbourg RAPPORTEURS : M. BALMOND Louis, Professeur, Université de Nice Sophia Antipolis Mme TERCINET Josiane, Professeur émérite, Université Pierre Mendès-France de Grenoble AUTRES MEMBRES DU JURY : M. MAULIN Eric, Professeur, Université de Strasbourg UNIVERSITÉ DE STRASBOURG ÉCOLE DOCTORALE DROIT, SCIENCE POLITIQUE ET HISTOIRE Centre d’Etudes Internationales et Européennes THÈSE présentée par : Chloé DUPONT soutenue le 10 juin 2014 pour obtenir le grade de : Docteur de l’université de Strasbourg Discipline/ Spécialité : Droit international public La participation de personnes privées à des opérations militaires. Aspects juridiques. THÈSE dirigée par : M. KARAGIANNIS Syméon , Professeur, Université de Strasbourg RAPPORTEURS : M. BALMOND Louis, Professeur, Université de Nice Sophia Antipolis Mme TERCINET Josiane, Professeur émérite, Université Pierre Mendès- France de Grenoble AUTRES MEMBRES DU JURY : M. MAULIN Eric , Professeur, Université de Strasbourg 1 A Dimitri, à Lola et à son petit frère, pour leur soutien précieux et leur patience, A Maman, présente dans mes pensées, et Papa, pour ses encouragements et son soutien permanents. 2 3 Liste des principaux sigles utilisés ATCA : Alien Tort Claims Act CDI : Commission du droit international CEDH : Cour européenne des droits de l’homme CIA : Central Intelligence Agency CICR : Comité international de la Croix-Rouge CIJ : Cour internationale de Justice CJCE : Cour de justice des Communautés européennes CPI : Cour pénale internationale FNLA : Front National de Libération de l’Angola GAO : General Account Office IPOA : International Peace Operations Association ITAR: International Traffic in Arms Regulation MEJA: Military Extraterritorial Jurisdiction Act MPLA : Mouvement Populaire de Libér ation de l’Angola OCDE : Organisation de Coopération et de Développement Economiques ODTC: Office of Defense Trade Control 4 OMI : Organisation maritime internationale ONG : Organisation non gouvernementale ONU : Organisation des Nations Unies OTAN: Organisation du T raité de l’Atlantique Nord OUA : Organisation de l’Unité Africaine SMP : Société militaire privée TPIR: Tribunal Pénal International pour le Rwanda TPIY : Tribunal Pénal International pour l’ex -Yougoslavie TVPA : Torture Victime Protection Act UA : Union Africaine UCMJ: Uniform Code of Military Justice UNITA: Union Nationale pour l’Indépendance Totale de l’Angola USC: United States Code 5 6 Sommaire INTRODUCTION GENERALE ............................................................................................................... 9 PARTIE I : LE DROIT APPLICABLE AUX PERSONNES PRIVEES PARTICIPANT A DES OPERATIONS MILITAIRES. .................................................................................................................................................. 24 TITRE I : LE STATUT DES MERCENAIRES ET DES EMPLOYES DE SOCIETES MILITAIRES PRIVEES ................................... 26 Chapitre 1 : Des règlementations internationales et nationales peu adéquates à la définition du statut des employés des sociétés militaires privées. .................................................................................. 28 Chapitre 2 : La définition du statut des employés des sociétés militaires privées. ....................... 93 TITRE II : LA RESPONSABILITE DES EMPLOYES DES SOCIETES MILITAIRES PRIVEES PARTICIPANT A DES OPERATIONS MILITAIRES . ....................................................................................................................................................... 145 Chapitre 1 : La possibilité de poursuivre les individus en droit international. ............................ 147 Chapitre 2 : Les possibilités de poursuites des employés des sociétés militaires privées offertes par les législations nationales actuelles. .................................................................................................. 164 CONCLUSION DE LA PARTIE I ......................................................................................................... 198 PARTIE II : L’IMPUTABILITE AUX PERSONNES MORALES DES ACTES DE PERSONNES PRIVEES PARTICIPANT A DES OPERATIONS MILITAIRES. ........................................................................................... 201 TITRE I : LA MISE EN CAUSE DE LA RESPONSABILITE DES SOCIETES MILITAIRES PRIVEES , PERSONNES MORALES DE DROIT PRIVE . .............................................................................................................................................................. 203 Chapitre 1 : Le débat relatif à la responsabilité des entreprises privées. ................................... 205 Chapitre 2 : La responsabilité civile et pénale des entreprises privées....................................... 232 TITRE II : LA MISE EN CAUSE DE LA RESPONSABILITE DE L’E TAT , PERSONNE MORALE DE DROIT PUBLIC . .................. 254 Chapitre 1 : L’application d’un critère organique, relatif à la qualité d’agents de fait ou de droit de l’État. ................................................................................................................................................... 255 Chapitre 2: Un critère matériel permettant de retenir la responsabilité de l’État pour les actes des personnes privées participant à des opérations militaires. ............................................................... 316 CONCLUSION GÉNÉRALE ............................................................................................................... 375 ANNEXES ....................................................................................................................................... 386 BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................................................. 408 7 TABLES DE LA JURISPRUDENCE CITEE ............................................................................................ 425 INDEX ............................................................................................................................................ 432 TABLE DES MATIERES .................................................................................................................... 434 8 Introduction générale 9 Les personnes privées participaient déjà dans l’Antiquité à des opérations militaires, attirées essentiellement par l’appât du gain. Si à cette période les questions juridiques découlant de cette par ticipation n’étaient pas primordiales, elles le sont devenues avec le temps, l’évolution du droit international et des droits de l’homme, la diminution des effectifs militaires et le recours croissant, relativement récent, aux services d’entreprises spécialisées dans ce domaine. Depuis l’Antiquité des soldats de fortune ont été intégrés dans des armées, à une période de l’histoire où ce n’est pas la conscription qui était habituelle, mais le recours aux mercenaires. Les Phéniciens et les Perses, par exempl e, avaient recours à des troupes composées d’étrangers, tout comme le pharaon Psammétique le 1 er1 qui chassa ainsi d’Egypte les Ethiopiens et les Assyriens. Pour le Professeur Eric David 2, le recours massif aux mercenaires durant l’Antiquité s’explique par la répugnance des marchands pour la guerre et par la difficulté à constituer une armée nationale car les travaux agricoles et l’élevage employaient déjà de nombreux hommes. En outre, le mercenariat permettait aux habitants des régions pauvres de travailler ou d’échapper au servage. Ainsi, les « Dix Mille » de l’Anabase de Xénophon qui partirent combattre Artaxerxès en Mésopotamie 3 étaient des Arcadiens, des 1 Psammétique 1 er régna de 663 à 609 av. J-C. 2 DAVID, Eric. Mercenaires et volontaires internationaux en droit des gens . Bruxelles : Editions de l’Université, 1978. 3 IVe siècle av. J-C. 10 Achéens et des Péloponnésiens qui étaient frappés par la crise économique faisant suite à la guerre du Péloponnèse. Sous la république de Carthage les mercenaires ont joué un rôle fondamental au cours de la première guerre punique, les carthaginois n’étant pas assez nombreux pour disposer d’une armée efficace. La démobilisation de ces mercenaires a été complexe et les carthaginois sont ensuite entrés en guerre contre les mercenaires eux-mêmes, ceux-ci refusant de quitter la cité car ils n’avaient pas été payés 4. Ces mercenaires étaient d’origines multiples : Celtes, Gaulois, Grecs, Libyens, Doriens, Ibère s,… Rome utilisa aussi les mercenaires lors de la seconde guerre punique afin notamment de défendre les territoires nouvellement conquis. Les mercenaires servirent également l’armée de l’Empire romain d’orient pendant près de mille ans. Lorsque les campag nes s’achevaient ou s’ils n’étaient pas payés à temps, les mercenaires constituaient alors des bandes de brigands qui mettaient à mal les pays dans lesquels ils sévissaient. Ainsi, les Almugavares, mercenaires catalans, participèrent à la chute de l’Empire romain d’Orient. Charles VII tenta de créer une armée nationale pour mettre fin à l’emploi des mercenaires mais il n’y parvint pas. Durant la guerre de Cent ans, on vit fleurir
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