Plan de mobilisation des parties prenantes Date Subvention du CEPF : MAR-111388 AESVT AESVT-Maroc Réhabiliter et protéger les pratiques traditionnelles d'utilisation des terres nécessaires à la conservation de la biodiversité dans le Haut Atlas Central à travers le renforcement et la mobilisation du soutien approprié pour les aires et territoires de patrimoine communautaire. CAS DE LA ZONE CLE DE BIODIVERSITE OUEDS LAKHDAR-AHANSAL Résumé de la subvention 1. Organisation du bénéficiaire : Association des Enseignants des Sciences de la Vie et de la Terre/ Bureau National. AESVT-Maroc 2. Intitulé de la subvention. Réhabiliter et protéger les pratiques traditionnelles d'utilisation des terres nécessaires à la conservation de la biodiversité dans le Haut Atlas Central à travers le renforcement et la mobilisation du soutien approprié pour les aires et territoires de patrimoine communautaire. CAS DE LA ZONE CLE DE BIODIVERSITE OUEDS LAKHDAR-AHANSAL. 3. Numéro de subvention. MAR-111388 AESVT 4. Montant de la subvention (en USD). 249 463, 00 $ 5. Dates proposées pour la subvention. Janvier 2021 – Juin 2022 6. Pays ou territoires où le proJet sera réalisé. Maroc, Haut Atlas Central/Haut Atlas d’Azilal, Plus spécifiquement au niveau de la KBA Oueds Lakhdar-Ahansal 7. Date de préparation de ce document. 6 novembre 2020 8. Introduction: Le projet se veut contribuer au maintien des pratiques d’utilisation traditionnelles terres bénéfiques à la biodiversité par le biais du soutien aux communautés amazighes gestionnaires d’aires et territoires de patrimoine communautaire (APAC) dans la zone clé de Biodiversité Oueds Lakhdar Ahansal et la promotion de ces APAC comme outil essentiel pour l’atteinte des objectifs de conservation et d’amélioration des moyens de subsistance dans la région. 8.1 Présentation du site d’intervention du projet. La KBA Oueds Lakhdar-Ahansal, abritent plusieurs sites dotés d’une reconnaissance nationale et internationale, témoignant de son importante richesse naturelle mais aussi culturelle. Le Site Ramsar Haut Oued Lakhdar (Assif Lakhdar), qui préserve au moins deux populations de poissons patrimoniaux : le Barbeau du Ksob (Luciobarbus ksibi, Boulenger 1905), espèce vulnérable endémique des bassins des oueds Ksob, Tensift et Oum Er-Rbia, et qui est présent dans la zone inférieure du site (Oued Lakhdar) et la Truite de rivière (Salmo macrostigma, Duméril 1858)1. Le Site Ramsar Assifs Ahansal-Melloul, qui comme l’Assif Lakhdar, est le creuset d’une biodiversité exceptionnel. Cette biodiversité comprend outre les deux espèces patrimoniales cités pour l’Oued Lakhdar dont les populations sont en forte régression, des peuplements d'invertébrés aquatiques et ripicoles (en cours d'étude), parmi lesquels existeraient plusieurs endémiques locales (haut-atlasiques, marocaines et nord-africaines), au moins cinq espèces de 1 Non évaluée par l'IUCN (raison : données insuffisantes), mais dont les habitats sont en régression très rapide en Afrique du Nord (perdus ou modifiés à plus de 60%) ; sa présence a été confirmée à Tabant-Aït Bou Guemmaz, mais elle semble avoir disparu dans l'Aït Boualli. 2 Reptiles endémiques du Maroc, dont une Vipère monticole Vipera monticola inscrite sur la liste rouge de l'UICN, plusieurs espèces d'Oiseaux représentés par des sous-espèces endémiques ou en régression au Maroc, l'une d'elles Pipit farlouse ou Anthus pratensis étant inscrite sur la liste rouge de l'UICN, deux Mammifères classés sur la liste rouge de l'UICN : la Loutre Lutra lutra, espèce aquatique présente dans plusieurs localités du Site, et le Macaque Macaca sylvanus, espèce terrestre occupant les escarpements arborés surplombant les oueds, mais qui s'abreuve dans la rivière. Le SIBE Tamga au cœur de la vallée de l'Ahansal, dont la diversité écosystèmique est représentée par une pinède très originale à Pinus halepensis, et dont la richesse floristique de Tamga est estimée à 366 espèces et sous-espèces, réparties sur 62 familles. Les endémiques marocains présents à Tamga sont au nombre de 33 taxons. Nivellea et Feeria, sont deux genres monospécifiques endémiques strictes du Maroc. Parmi les taxons endémiques, 3 sont très rares au niveau du Maroc et 2 rares. Le site offre également du biotope à une faune très remarquable avec un nombre important d’espèces endémiques, rares et menacées dont le taux est de 40 % : (mammifères 27 espèces dont espèces intéressantes, endémiques ou rares ou menacées de disparition ; Avifaune : 94 espèces dont 31 espèces intéressantes, endémiques ou rares ou menacées ; Reptiles 25 espèces dont 16 espèces intéressantes, endémiques ou rares ou menacées). Outre le critère de biodiversité, la KBA Oueds Lakhdar-Ahansal a été retenu pour le projet car faisant figure à bien des égards de "bastion conservateur" de mode de gestion traditionnelle des ressources naturelles. Les institutions coutumières intervenant dans la gestion des ressources collectives, s’y maintiennent encore avec une certaine vigueur. Enfin la zone est « touristique » par excellence: environnement de qualité, architecture traditionnelle, traces fossilisées de dinosaures, arts populaires, coutumes et traditions… 8.2 Problèmes sociaux et environnementaux La zone du projet caractérisé par la massivité du relief, les configurations géographiques basses de certaines vallées et une histoire sociale et politique particulière, s'inscrit dans une problématique générale de la transformation d'espaces affectés de handicaps et dotés de ressources et de caractères spécifiques. Les connaissances et pratiques traditionnelles relatives à la gestion de l’eau et aux pratiques agropastorales construites sur des millénaires et qui ont façonnés ces paysages culturels sont aujourd’hui en déperdition. L’amenuisement des institutions et règles coutumières de gestion ont conduit par endroit à une désorganisation des systèmes collectifs et dans beaucoup de cas avivé les problèmes de droit coutumier et foncier sur les pâturages, engageant la mutation des structures sociales et des modes de vie. Si cette région témoigne d'une grande richesse végétale, elle est, en réalité très fragile, et présente les signes majeurs d'une crise ancienne et profonde de ses écosystèmes et des conditions de vie de ses habitants. La forte pression démographique entraine une surexploitation des ressources naturelles, en l’absence d’autres alternatives économiques et des faibles revenus d’une agriculture traditionnelle de subsistance, l'extension par défrichement de nouveaux terroirs est la seule réponse à la nécessité de nourrir une population rurale toujours en augmentation, d'autres formes d'exploitation de la végétation naturelle en compromettent également la pérennité, comme l'approvisionnement en bois-énergie, le pâturage du cheptel essentiellement ovin et caprin, l’ébranchage pour l'affourement "en vert" du cheptel en période hivernale (quand les animaux ne sortent pas) ou en période de sécheresse. Les différents types d'exploitation se pratiquant souvent simultanément. Sauf pour les forêts où les systèmes de mise en 3 défens traditionnels fonctionnent encore, la combinaison ébranchage/coupes/pâturage entraîne une forte diminution de la biomasse sur pied. La pression démographique se traduit par d'autres chamboulements importants de l'occupation des sols. Le défrichement ne s'attaque pas seulement à la forêt, mais également aux parcours herbacés de basse et moyenne altitude, réduisant ainsi l'espace vital du cheptel. Les conséquences de cette forte pression conjointe de l'homme et de l'animal sont souvent insidieuses, et parfois très visibles dans les paysages. La diminution du pouvoir-tampon des bassins versants (absorption des eaux de pluie et ralentissement de leur écoulement, par la couverture végétale et par les sols) entraîne une dégradation du cycle de l'eau qui vient s’ajouter aux effets néfastes du changement climatique. Outre la forêt et les parcours, des menaces réelles concernent également les cours d’eau. L'agriculture, avec le développement de l’arboriculture fruitière, commence à connaitre un usage de produits phytosanitaires. Les randonnées touristiques, fréquentes le long des vallées, peu impactantes des eaux pour l’instant, mais les déchets attribués aux visiteurs et le rejet des eaux usées dans les oueds, risquent de devenir problématiques. Certains points amont comme Zawiyate Ahançal et Anergui et aval comme Tilouguite méritent par exemple une grande attention vu qu'il n'y est prévu aucune gestion des rejets. Toutefois, la préservation de nombreux tronçons du cours d'eau est liée à l'encaissement fréquent de la vallée, qui limité l'expansion de l'habitat humain près de l'eau ; dans ces zones, les activités humaines sont restreintes au parcours traditionnel et au tourisme de nature, ce qui limite les prélèvements et la pollution des eaux naturelles. Le long de certains tronçons de cours d'eau utilisés pour l'irrigation, où l’eau est gérée selon un mode de partage traditionnel basé sur la rationalisation des parts d'eau par parcelle, et sur une utilisation raisonnable en période de pénurie, assure un écoulement permanent et donc la préservation de la biodiversité dulçaquicole. Pour toutes les raisons évoquées plus haut, la reconnaissance de ces territoires en tant qu’APAC offre la possibilité de mieux connaitre, respecter et intégrer les « savoirs et pratiques » traditionnels de conservation par les acteurs publiques et de concilier sur cette base, dans le cadre d'une démarche concertée sur le plan écologique, les prétentions gestionnaires des différents acteurs. Outre les
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