La Route Des Chaumières Parc Naturel Régional Des Boucles De La Seine Normande La Route Des Chaumières

La Route Des Chaumières Parc Naturel Régional Des Boucles De La Seine Normande La Route Des Chaumières

LA ROUTE DES CHAUMIÈRES PARC NATUREL RÉGIONAL DES BOUCLES DE LA SEINE NORMANDE LA ROUTE DES CHAUMIÈRES Au départ de la Maison du Parc, la Route des Fruits (62 km) et la Route des Chaumières (53 km) se complètent de façon parfaite. Tandis que la première mène à l’Est vers Jumièges, Duclair et Anneville-Ambourville, la seconde, par Vatteville, Aizier et Vieux-Port, gagne à l’Ouest les confins La Route du Marais Vernier, là où l'estuaire s'élargit sur de vastes plaines alluviales. Un symbole des Chaumières de la maison rurale... La chaumière, comment se définit-elle ? A priori, c’est une maison couverte de chaume, comme il en subsiste encore tant en Normandie. Mais par abus de langage, ou comme image exem- plaire de l’habitat campagnard, elle est devenue de- 1 2 3 4 5 6 puis longtemps synomyme de maison rurale, et plus volontiers ici, de maison à colombage. ... ou l'image d'Epinal d'une Normandie traditionnelle ? Une structure de bois... Tout autant qu’un symbole de la maison rurale, La structure porteuse est une succession de cadres composés de pièces de bois verticales et la chaumière est l’image d’Epinal d’une Nor- horizontales : mandie traditionnelle, véhiculée par la réclame des premiers élans du tourisme. La littérature également • Les poteaux (1) sont les éléments verticaux disposés à intervalles plus ou moins réguliers qui déterminent s’en est mêlée, qui traduit une vision quelque peu am- des travées. Suivant leur rôle et leur position, ils sont dits poteaux corniers lorsqu’ils sont à l’angle de la biguë de sa réalité. Pour quelques uns, elle est nid maison, poteaux d’huisserie quand ils encadrent portes et fenêtres ou poteaux intermédiaires dans les douillet et propret, comme en témoigne l’écrivain ré- autres cas. gional Hector Malot : “…dans un enclos planté de • Les sablières (2) sont les éléments horizontaux des façades. Le plus souvent au nombre de deux : la sablière beaux pommiers, une maisonnette de paysan à l’air basse (dite sole ou semelle) et la sablière haute (panne sablière), elles se voient parfois adjoindre une sablière propre et coquet, en tout cas en excellent état d’entre- intermédiaire. Ces pièces couvrent rarement toute la longueur de la maison, notamment la sole qui doit s’in- tien. Le toit de chaume couronné de petites flambes terrompre aux portes : le charpentier a recours alors à des longueurs fractionnées nommées demi-soles qui dont les petites feuilles vertes jaillissaient d’un tapis peuvent se situer à des hauteurs différentes. orné d’orpins en fleurs, n’avait pas un trou ; les murs, • Les sommiers sont les éléments de refend, qui joignent les poteaux correspondants des façades opposées. en charpente apparente avec remplissage de bauge, Ils servent d’entrait aux fermes de la toiture qu’ils supportent, et dont ils assurent la rigidité. D’un seul tenant, ils étaient soigneusement peints, le bois noir, le mortier conditionnent par leur longueur - généralement comprise entre 4,50 m et 6 m - l’étroitesse des maisons à pans ... et de roseau d’argile mêlé de paille chaulé, de sorte que cette blan- de bois. cheur, rendue plus éclatante par le noir qui l’encadrait, Une couverture végétale : telle est donc la caractéristique originelle de la chaumière. Sur les plateaux rendait la maison toute lumineuse au milieu de la ver- A ces structures porteuses, il convient d’adjoindre les éléments de remplissage : dure intense qui l’enveloppait. Point de fumier à l’en- céréaliers, le chaume était autrefois paille de blé ou de seigle. D’abord confiné dans les zones maréca- tour, mais au fond un poulailler, de l’autre une étable geuses de la vallée et récolté dans des roselières locales, le roseau, aujourd’hui uniformément utilisé, est coupé qui sont étroites - pour répondre aux contraintes du climat océanique. à vache, auxquels on arrivait par deux petits sentiers • Les huisseries (3) au ras de l’eau en hiver, puis mis à sécher avant d’être lié en bottes. La couverture exige des tiges jeunes et de , ensemble de pièces de bois qui forment la trame interne de ces structures et main- que le pas journalier avait seul tracé sur l’herbe plus • Le colombage (4) faible diamètre. tiennent le hourdis. Les pièces verticales sont les colombes ; quelques unes, en oblique, contribuent à la courte et plus drue.” rigidité des pans de bois : ce sont les liens ou écharpes, situés dans les angles, et les entretoises. Lorsque Sur la charpente, le couvreur dispose des gaulettes, petites tiges de noisetier qu’il lie aux chevrons pour former la façade comprend une sablière intermédiaire, le registre supérieur, où les efforts du charpentage sont le clayonnage qui recevra les bottes de paille ou de roseau. En commençant par la base du toit - méthode moindres, s’orne souvent de décors : croisillons ou croix de Saint-André, losanges accolés ou sécants, che- traditionnelle en Normandie -, il dispose côte à côte des poignées de fétus en javelles de 25 cm de diamètre, vrons… La densité du colombage, le nombre des pièces obliques ou la nature du décor sont très variables l’épi vers le haut ; il les réunit au moyen d’osier ou de seigle mouillé - aujourd’hui par du fil de fer galvanisé -. et définissent des modèles locaux. Ainsi est constituée l’assise qui fixe l’épaisseur de la couverture. Puis il progresse vers le haut, tassant et égali- sant le chaume, maintenu très serré, avec une batte, La toiture, en milieu rural, est généralement dotée d’une charpente à entrait et poinçon. Ce toit comprend souvent coupant les brins avec une cisaille pour égaliser la des croupes et au moins une demi-croupe débordante, appelée queue de geai, qui protège l’escalier extérieur. surface. Au faîte, les tiges sont rabattues et liées entre La substitution de l’ardoise au chaume, initiée au XVIIIe siècle dans les campagnes, n’a pas été systématique. elles. Une épaisse couche de glaise délayée coiffe le La tuile plate, dite tuile normande, souvent remplacée également par l’ardoise au XIXe siècle, est réservée aux tout, plantée d’iris dont les rhizomes maintiennent la édifices les plus importants : manoirs, maisons de maître, églises… terre et assurent le taux d’humidité voulu. Si les colombages, soumis aux aléas climatiques, sont le plus souvent en chêne, d’autres ressources locales Enfin, le chaumier taille les rives et égouts du toit et sont employées comme l’orme pour les structures intérieures, ou dans la vallée le peuplier, que les insectes conclut par un peignage général. Une forte pente est n’attaquent pas, pour le chevronnage. indispensable pour accélérer l’écoulement des eaux : 55 à 60°. Si les baux de ferme prévoyaient souvent par précaution le renouvellement des toitures de chaume tous les 18 ans, celles-ci pouvaient durer 30 ... de terre, de pierre... à 40 ans pour la paille de blé, un peu plus pour le seigle, et un demi-siècle pour le roseau. • Le soubassement ou solin (5) est un muret de pierre locale (blocs de craies, moellons calcaires ou de silex) posé sur des fondations peu profondes. Sa hauteur, qui se situe le plus souvent entre 0,30 m et 0,80 m, peut varier d’une travée à l’autre. Un pignon ou un rez-de-chaussée de pierre sont des formes extrêmes du développement de ce soubassement. • La cheminée est l’épine dorsale de la chaumière ; de pierre (en partie basse seulement) et de brique, elle constitue par sa masse un facteur essentiel de stabilité de l’édifice. • Le hourdis (6) est le matériau de remplissage. Si le plus connu est le torchis, mélange d’argile ou de limon, de paille hachée, de foin, de crin ou poil de vache, la nature du hourdis diffère beaucoup d’un lieu à l’autre : de petits blocs ou moellons de calcaire assemblés au mor- En savoir plus... "Les toits de chaume des bâtiments, au sommet desquels poussaient des iris aux feuilles pareilles à des Un abri de misère tier de chaux grasse, de la blocaille de silex et aujourd’hui Hébergement, restauration, sites et monuments, la brique sont utilisés à cette fin. La technique de pose sabres, fumaient un peu comme si l’humidité des écuries et des granges se fût envolée à travers la paille." activités de loisirs, location de vélos... Guy de Maupassant Pour d’autres au contraire, elle est en quelque sorte le comble de l’inconfort et de l’insalubrité. A com- e Office de Tourisme mencer par le Larousse illustré du XIX siècle qui la définit comme"Une habitation rustique, pauvre, le 6, Grande Rue - 27500 Bourneville poinçon plus souvent couverte de chaume", et trouve bon d’ajouter en citation : "La chaumière n’est du goût que de Sauvegarde et mise en valeur Tél. 02 32 57 32 23 ceux qui ne l’habitent pas". www.tourisme-quillebeuf.com Depuis longtemps, le Parc naturel régional des Boucles de la Seine Normande s’est consacré à la [email protected] Il est vrai que ses ouvertures sont mesurées, le jour rare, les plafonds si bas qu’il faut souvent, pour lo- arbalétrier sauvegarde et la défense de la construction traditionnelle, notamment à travers les études et projets ger une armoire, ou lui couper les pieds, ou lui ôter sa corniche. Edifiante est la description qu’en laisse, sur l’utilisation du torchis, par des stages de formation des artisans et des habitants et par le prêt à l’asso- en 1832, au Marais Vernier, le médecin Leprieur : "Nous voulons prendre un moment de repos. Une ciation du torchis, d’une centrale à torchis ou un malaxeur.

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