UNE VOIX DU PÈRE-LACHAISE OU SES INSCRIPTIONS JUSQU’EN 1853, PAR PROSPER, CONDUCTEUR. rary U12 iv,o.f ïll. I pass’tl wilh a melancholy tasle, Throu<*b ail those beaps of fate.... Tbey like me once life possessM 53 Time wilf be "ben 1 sball resl. a / 91 Harvey. 1 — 4~ ■ - PARIS CHEZ L’AUTEUR, RUE DE LA ROQUETTE, 150; Et chez les Concierges et Conducteurs du Cimetière. 4853 • » » 4 * UNE VOIX DU PERE-LACHAISE PARIS. — TYPOGRAPHIE DE M*ne \e DONDEY-DliPRL rue Saint-Louis, 46, au Marais. UKtV£R8lTV OF ICUNOid URBANK a ABELLARD HÉLOÏSE . UNE VOIX DU PÈRE-LACHAISE SES INSCRIPTIONS JUSQU'EN 1853, PAR PROSPER, CONDUCTEUR. 1 pass’d witli a melaucholy taste, Tlnough ail those lieaps of fate.... Tliey like me once life possessM Time will be xvhen 1 shall rest. Harvey. PARIS CHEZ L’AUTEUR, RUE DE LA ROQUETTE, 13(i, Et chez les Concierges et Conducteurs du Cimetière. Digitized by the Internet Archive in 2017 with funding from University of Illinois Urbana-Champaign Alternâtes https://archive.org/details/unevoixduperelacOOpros PRÉFACE. Après avoir parcouru dix-neuf ans ce vaste champ de repos, il me sera peut-être permis d’en parler. La tâche que je m’impose me sera donc rendue facile par ce long laps de temps qui doit m’avoir familiarisé avec son site pittoresque, et ce qui est de quelque intérêt pour les visiteurs ; mais une chose à montrer aux étrangers dont ils sont souvent acides, les inscriptions les plus remarquables, m’a toujours été impossible, ce que l’on comprendra facilement. Le but que je désire atteindre en publiant ce petit ouvrage n’est rien moins que de vouloir reproduire fidèlement les épitaphes que je jugerai dignes de ^ quelque attention, de mentionner tous les noms qui se sont illustrés dans les sciences, les arts, la magistrature, le commerce, etc. ; enfin tous ceux qui se sont distingués d’une manière honorable. Si parfois j’en oubliais, je leur en demande pardon d’avance, et à ceux dont il m’a été impossible de - citer, « Que la terre leur soit légère. * VI Beaucoup de gens croient que ce Cimetière date de plusieurs siècles, que le Père Lachaise y est enterré, ce qui est une erreur très-grande. Ce n'est que le 1er mai 1804 que l’on a inhumé le premier corps (1) dans ce lieu, autrefois appelé Folie-Re- gnault,nom d’un épicier, propriétaire de ce terrain, qui y fit construire une petite maison de campagne. Le docteur François Lachaise, confesseur de Louis XIV, avait choisi cet endroit pour sa de¬ meure favorite; on y rencontrait alors Mmes de Montespan, de Lavallière, de Maintenon, à cette époque séjour de la distraction, aujourd’hui celui du deuil. La ville de Paris sentant le besoin de créer de nouveaux cimetières extrà-muros, acheta les cinquante-deux premiers arpents pour sa desti¬ nation actuelle, appelé alors Mont-Louis, mainte¬ nant cimetière de l’Est, et généralement Père La¬ chaise; avec les dernières acquisitions que l’on vient de faire, ce lieu a jamais célèbre couvrira près de deux cents arpens de terrain. Depuis son ouverture, que de larmes ont été ré¬ pandues ! Que de sanglots se sont échappés ! Que de gémissements se sont fait entendre ! Il faut être comme nous témoins de ces peines, lorsque nous conduisons pour la première fois les plus proches (1) 1er Prairial an XII. Beaumais Nicole, âgée de 2 mois. vu parents à la tombe des leurs; que de fois ai-je par¬ tagé ces chagrins ! le souvenir m'inonde encore les yeux ! . Si on doutait de ce que j’avance, que l’on demande si celaestexact à la sœur deM.Cantzeler, ex-consul, qui est venu de bien loin à la tombe de son frère, plusieurs fois ce fut la même scène ; à la famille du comte de Môrner de Stockohlm ; à la princesse Galitzin de Russie, dont le mari lui a été enlevé en 1842; à Mme Avrial de Paris, 4848; à Mme La- fuente, si la veille de son départ en 1851, elle n’est pas venue avec une autre personne porter des cou¬ ronnes à son époux, et n’a pas baisé la pierre du caveau provisoire où se trouvaient déposés les restes précieux de son mari! Tous vous répondront affirmativement. Oui ! nous y avons pleuré. Il faut que Ton soit séparés pour toujours pour se regretter à jamais. A peine sommes-nous hors de vue que notre cœur demande un soulagement qui est celui de verser des pleurs ; n’est-ce pas l’expres¬ sion lumineuse d’une révélation de l’âme, le doigt de la religion dont Dieu se sert pour nous tracer l’itinéraire de notre salut? La sensibilité n’est-elle pas inhérente à la civilisation? quel que soit le culte que Ton professe, y a-t-il des croyants sans croyance? Sans foi, que deviendrait le cercle qui nous protège contre le barbarisme? il serait immé- VUI diateiueni brisé, et les lois du paganisme entreraient en foule au milieu de nous avec toutes les horreurs de la malveillance ; la terreur, fille de la cruauté, s’y promènerait avec sa torche incendiaire, semant partout la désolation, l’épouvante. En 1831, un orateur distingué s’écrie au milieu d’une discussion chaleureuse: « L’accomplissement du devoir est une obligation de la vie. » Rien n’est plus vrai, car devoir et religion sont synonymes, l’un est le corollaire de l’autre, l’évidence peut en ressortir dans tout ce que nous faisons. Est-ce que ce que l’on fait religieusement, consciencieusement, n'est pas beau¬ coup mieux que ce que l’on produit avec in¬ différence? Revenons au sujet de ma petite entreprise, par¬ lons un peu de ceux qui s’assignent un rendez- vous dans les cieux ; sont-ils sûrs d’y être admis? là est la question. Pour y entrer il faut en être digne, cette clef ne se confie pas à tout le monde, au pre¬ mier venu ; puisque nous invoquons les prières des passants pour les autres, quien ont peut-être moins besoin que nous-mêmes, c’est que nous reconnais¬ sons déjà quelques difficultés; c’est un demi-aveu de notre impuissance. Si nous ne sommes pas suf¬ fisamment instruits, lisons Bossuet, parcourons Fléchier, consultons les prônes de Massillon ou de Bourdaloue, nous y trouverons à chaque ligne l’in- spi ration des grandes et sublimes pensées d’une con¬ viction vraie, irrécusable. Que nous dit l’Evangile? La mémoire du juste sera éternelle; n’est-ce pas la foi? Un savant étranger connu par ses sermons, que les royaumes unis de la Grande-Bretagne admirent ethonorent, Blair, nous dit aussi : (1) Celui qui cher¬ che la sagesse latrouvera! N’est-ce pas l’Espérance? Enfin Fénélon, dont l’autorité n’est point douteuse, nous prêche cette belle maxime: Heureux sont ceux qui peuvent faire le bien et qui le font ! N’est-ce pas la Charité? Pratiquons ces sages conseils, n’ou¬ blions point le Christianisme. Evitons les querelles, ne faisons jamais de mal, mais faisons tout le bien que nous pouvons. (1) « He who seeks after wisdom shall flnd it » v ' J . «Jî |. il Mi . • ° \* UNE VOIX DU PÈRE-LACHAISE LIVRE PREMIER. Ci-gît Élisabeth -Sophie DESNAUDIERE DE MÉ- NESSIER VTARD, elle fut pendant 30 ans dame de charité du 9e arrondissement, la protectrice des orphelins, la mère des pauvres, la consola¬ tion des affligés de toutes les classes; sa vie en¬ tière (68) ne fut qu’une suite de bonnes œuvres ; elle fit pendant 41 ans le bonheur de ma vie, j’en conserverai la mémoire jusqu’à mon dernier soupir. Dieu Jes a réunis. Jean-Nicolas FRANÇOIS, né en 1764, décédé le 9 mars 1844. Notre père chéri repose sous cette tombe, Son grand amour pour nous fut son guide en ce monde, 1 Nous étions tout pour lui; terre sainte et sacrée, Tu seras bien souvent de nos larmes arrosée ; Dès ses plus tendres ans il voyait l’avenir, Ah! grand Dieu, bénisde comme il sut nous bénir, Puisse le ciel sur lui étendre sa clémence, Et le bonheur du juste être sa récompense. Marguerite JOLY, femme LEFEBVRE, décédée en 1846, à l’âge de 74 ans : Elle consacra sa vie au bonheur des siens, que sa belle âme repose en paix... O toi qui nous donnas la vie, Toi que nous aimions tendrement, La mort seule, ô mère chérie, Nous cause le premier tourment. Tci repose Jean-Alexis BÉTEILLE, baron de l’em¬ pire, maréchal de camp, commandant de la Légion d’honneur ; né à Rodez (Aveyron), le 7 août 1763, décédé à Paris le 13 février 1844. Il partit simple volontaire et revint général. Campagnes d'Italie, d'Égypte, d’Espagne, bataille de Mondovi, des Pyramides, etc. Quinze bles¬ sures dont sept sur la tête ou le visage. A Eugène-Joseph DE NAEYER, né à Gand, décédé à Paris le 3 mai 1842, à l’âge de 55 ans. 3 — Nous l’avons aimé, ne le délaissons pas que nous ne l’ayons introduit par nos larmes et nos prières dans la maison du Seigneur. SAINT AMBROISE. Constant-N. POURCHET, âgé de 7 ans, en 1847. Objet d’amour, de deuil, d’éternel souvenir, Tu devais ne pas naître ou ne jamais mourir. Cécile BRION, veuve PRUDHON, décédée le 23 novembre 1846, âgée de 82 ans. Sous cet humide sol arrosé de nos pleurs, Repose notre mère, objet de nos douleurs. Nous croyions te guérir, ton heure était sonnée, La mort au teint livide à nos yeux t’a frappée.
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