Non, personne n’est hors du rêve. De là son immensité. VICTOR HUGO, Le promontoir du songe remier partenaire de la prestigieuse institution qu’est l’Opéra Orchestre national Montpellier Languedoc-Roussillon, Montpellier Agglomération se donne les moyens de promouvoir ce fer de lance de la politique culturelle territoriale via une offre artistique publique de qualité préservant, au profit de tous, le patrimoine et l’épanouissement qui s’y attachent. La rentrée démarre avec un concert symphonique exceptionnel le 7 septembre autour du très grand chef d’orchestre russe Guennadi Rojdestvensky et son épouse et immense pianiste, Viktoria Postnikova. Orfeo ed Euridice mis en scène par Chiara Muti, Elena, une coproduction avec nombre d’opéras français et le Festival d’Aix-en-Provence, Cosi fan tutte par Jean-Paul Scarpitta, Eugène Onéguine, l’un des sommets de l’opéra romantique, La Traviata par de jeunes chanteurs… Symphonie de talents et promesses d’émotions rares pour tous les publics, tel est le pari relevé par la nouvelle saison, d’autant que l’Opéra Comédie rénové est aujourd’hui une scène lyrique de tout premier plan qui, associée au remarquable Opéra Berlioz, attirent davantage encore les productions internationales, les chefs d’orchestres et les interprètes de renom (notamment Krassimira Stoyanova et Michelle DeYoung) et mettent à disposition de la création artistique des moyens de très haute technicité. Le point d’orgue sera sans doute la Symphonie n° 9 de Beethoven en avril. Cette année encore, la magie musicale opérera aux quatre coins de notre agglomération : concerts gratuits dans nos communes, éducatifs dans les écoles, et nombreuses actions pédagogiques et de sensibilisation dans nos équipements communautaires. Partir de grands événements pour les décliner, les mêler, partout et pour tous au quotidien : c’est notre conception d’une culture qui irrigue et entraîne notre territoire. Une politique culturelle accessible par le plus grand nombre que Montpellier Agglomération conjugue sur le mode de l’excellence, par son soutien actif, dans le domaine musical, à l’Opéra Orchestre national de Montpellier, mais aussi au Festival de Radio France Montpellier Languedoc-Roussillon, et au Conservatoire à Rayonnement régional de Montpellier Agglomération. La musique nous plaît, elle nous émeut, elle nous stimule, nous donne du plaisir, elle est partie intégrante du lien social. Jouissive « sucrerie » ou besoin fondamental ? Qu’importe, nul besoin de savoir pourquoi nous aimons la musique pour que la magie des notes opère ! Bons concerts à tous, LE PRÉSIDENT de Montpellier Agglomération 3 4 ette année encore, la programmation de l’Opéra Orchestre national Montpellier Languedoc- Roussillon est tout en éclats. On peut y voir la traduction concrète de l’investissement financier de la Région et nous sommes fiers de participer à donner au plus grand nombre un accès à des ouvrages symphoniques et lyriques connus ou moins connus, de permettre à tous les publics d’aller à la rencontre de grands chefs internationalement renommés, de grandes voix que bien des scènes lyriques mondiales pourraient nous envier, tout comme de jeunes artistes. C’est là que se déploie tout le talent de Jean-Paul Scarpitta : l’alliance de valeurs sûres et reconnues avec des paris artistiques sur de jeunes prodiges, de jeunes talents repérés sur les scènes européennes. Les artistes permanents de cette institution culturelle régionale clé s’exprimeront également sur tout le territoire du Languedoc-Roussillon. Que ce soit avec l’orchestre en formation complète ou restreinte, le chœur ou les actions de sensibilisation artistique auprès des scolaires, des personnes détenues, actions conduites par le service Action Culturelle et Jeune Public, la Région réaffirme l’ambition de voir rayonner les musiciens de l’Opéra Orchestre dans l’Hérault, le Gard, la Lozère, l’Aude et les Pyrénées-Orientales. Gageons que cette année encore, les publics de Montpellier, de la région et au-delà, seront conquis par les projets artistiques présentés et répondront présents à ces moments de rêve et d’émotion... CHRISTIAN BOURQUIN Président de la Région Languedoc-Roussillon Sénateur 5 ÉDITORIAL 6 LES PLIS DE L'ÂME Une ère nouvelle commence. L’Opéra Orchestre national Montpellier Languedoc-Roussillon a un héritage à transmettre, mais il doit se donner le loisir de repartir sur des bases nouvelles et inédites. Sa belle histoire de plus de trente ans l’appelle à se réinventer. Un calendrier nouveau, fondé sur la raison humaine, symbolise déjà une certaine rupture avec le passé. Les bouleversements vécus par l’Institution ne peuvent rester sans conséquence. Le vendredi 7 juin dernier, sous la nouvelle présidence de Bernard Serrou (à qui nous souhaitons avec enthousiasme la bienvenue), les membres du Conseil d’Administration ont voté à l’unanimité la mise en œuvre d’une feuille de route qui fixe une nouvelle orientation : • La création en janvier 2014 d’un Établissement Public de Coopération Culturelle : sa mission est de maintenir l’Opéra Orchestre national à la hauteur qu’imposent les exigences de l’art musical • La nomination d’un directeur de l’EPCC au 1er janvier 2014 • Après avoir élaboré la saison 2014-2015, mon départ est fixé à la fin juillet 2014, je n’ai absolument pas voulu entraver ni l’intérêt général, ni la création de l’EPCC. Le bilan de la saison qui vient de s’achever, en dépit du séisme et de la crainte d’autres secousses, reste révélateur d’un élan artistique suivi dans les salles par un public nombreux. Depuis ma prise de fonction en janvier 2011, je n’ai eu de cesse – contrairement à ce que pensent nombre de mes détracteurs – de dépeindre un acte moral ; c’est à dire honorer l’Institution, les personnalités les plus extraordinaires, les productions les plus essentielles de la musique et de l’esprit. Être contre l’esprit, c’est offenser systématiquement la vérité. La liste des artistes que j’ai invités est longue, il est important pour moi de les remercier tous, et de citer une nouvelle fois Riccardo Muti, Alain Lombard, Robert Wilson, Krzysztof Warlikowski… Donner leur chance à de jeunes chefs d’orchestre, chanteurs et metteurs en scène est un objectif auquel je consacre une grande partie de mon temps. Ouvrir notre Opéra Orchestre à l’Europe est un choix de toute importance : collaborer avec le Teatro Real de Madrid, et en particulier avec Gerard Mortier, a été un moment créatif. Après l’Opéra de Liège, celui d’Angers Nantes, nous devions cette saison coproduire avec le Théâtre de la Monnaie à Bruxelles, pour des raisons budgétaires nous avons dû y renoncer. Je tiens à rappeler que j’ai voulu le rapprochement des tutelles avec la Direction Régionale des Affaires Culturelles afin de maintenir haut et fort le label national. La fusion de l’Opéra Orchestre s’est illustrée par la création d’un signe de reconnaissance tout à fait singulier : l’enlacement des deux O. Notre logo est maintenant reconnu. Le site internet a été entièrement renouvelé ainsi que la communication placée sous ma responsabilité. Si je crois devoir écrire certains détails de ce travail effectué (ce que je n’ai jamais fait auparavant), c’est que les attaques sont rudes. 7 La nouvelle saison 2013-2014, dans un contexte de crise économique européenne, définit des champs de possibles sans en imposer aucun. Les nouveaux moments de musique choisis restent à mes yeux un potentiel artistique et humain. Ceux esquissés longuement préparés puis avortés et abolis, hélas ! échappent à toutes prédictions car ils étaient marqués par la cohérence propre à tout ce qui était pensé et engagé dans la saison. La saison qui s’annonce a donc subi des changements et des restrictions artistiques et budgétaires. Malgré nos engagements, il a fallu recomposer la programmation. Parsifal de Richard Wagner et La Dispute (opéra contemporain de Benoît Mernier, en coproduction avec le Théâtre de la Monnaie) ont dû être sacrifiés, certains concerts aussi. À mesure que se sont développés ces évènements contraignants, notre préférence est allée vers les voix les plus hautes, celles censées exprimer nos aspirations, nos élans, nos passions. Comment ne pas citer tout d’abord les voix des cantatrices qui font éclater, chacune à leur manière, la révélation de la lumière : Krassimira Stoyanova, Michelle DeYoung, Dina Kuznetsova, Doris Soffel, mais aussi Omo Bello, Kelebogile Boikanyo, Eleonora Buratto, Marianne Crebassa, Sabine Devieilhe, Erika Grimaldi, Marie Karall, Virginie Pochon… ? Le public attend ces voix, ces notes hautes, celles de l’oiseau de Paradis, qui l’élèveront pour quelques sublimes instants d’extase, comme si le divin lui même sortait de leurs lèvres. Le chant n’est–il pas le prolongement de la pensée ? Ces vocalises, ces trilles les plus pures, masquent sans doute une quête de la perfection, une quête de la beauté absolue, une quête du sens des valeurs de l’existence, allant vers le haut, toujours plus haut. La musique est révélatrice de notre état mental, comme de notre acuité physique. Si nous ne pouvons pas voler comme les oiseaux, la voix chantée, elle, en utilisant la colonne d’air, nous fait nous envoler. Jamais je n’ai ressenti le besoin de solidarité, d’amitié intellectuelle et artistique, de camaraderie humaine plus profondément qu’aujourd’hui où la culture est trop souvent abandonnée au profit d’autres exigences de la société. Depuis l’aube des temps, la culture a plus que sa place, elle est le seul remède à nos maux quotidiens. Elle seule développe le lien social. Quelle joie de porter au-delà même de la simple réussite, jusqu’à la perfection toujours, quelque chose que l’on sait universel ! Notre mission principale doit être en tout premier lieu de conserver en nous, passionnément, l’idéal de l’art, de la raison et de l’unité fraternelle, pour pouvoir agir au moment où l’absurdité de notre société se sera épuisée.
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