L’écrevisse à pieds blancs La reproduction de l’écrevisse La première phase, l’accouplement, se déroule une seule De toutes les écrevisses qui vivent en eau douce sur le territoi- fois, à l’automne, lorsque la température descend sous les re français, la plus caractéristique de la Gartempe est Austro- 10°C. Les oeufs sont pondus quelques semaines plus tard potamobius pallipes ou écrevisse à pieds blancs. Elle possède et gardés sur l’abdomen de la femmelle où ils incubent un aspect général rappelant celui d’un petit homard, avec pendant six à neuf mois (selon la température de l’eau). un corps segmenté présentant une paire de pinces de belle Les pieds blancs produisent une centaine d’oeufs, avec taille et 5 paires de pattes motrices. Cette écrevisse indigène prospérait dans nos cours un pourcentage d’éclosion parfois très faible. Par com- d’eau jusqu’à l’introduc- paraison : les écrevisses dîtes « américaines » pondent tion de nouvelles espèces jusqu’à 300 oeufs par cycle de reproduction et le rende- N°2 d’écrevisses d’Amérique du ment d’éclosion est fort. L’éclosion a lieu au printemps,de Nord et l’apparition simulta- la mi-mai à la mi-juillet. Les juvéniles restent accrochés à leur mère jusqu’à la seconde mue après laquelle ils de- Inf’eau née d’une nouvelle mala- die, la peste de l’écrevisse, viennent autonomes. En effet, pour grandir, l’écrevisse sort EDITO qui fait son apparition à la de sa carapace dans laquelle elle se sentait « à l’étroit ». Une année active, fin du 19ème siècle. La seconde carapace, molle au début de la mue, dur- La préparation du contrat de cit rapidement et voilà que l’écrevisse a mué. Durant la rivière « Gartempe » se pour- première année une écrevisse peut effectuer jusqu’à sept suit activement ; les commis- mues. La maturité sexuelle des pieds blancs est atteinte au sions du comité de rivière ont bout de deux à trois ans, alors que les écrevisses invasives travaillé tout au long de cette sont fertiles dès la première année. année. La peste de l’écrevisse Deux études sont en cours : C’est en Italie du Nord, en 1860, que la peste de l’écrevisse l’une sur le développement apparaît pour la première fois en Europe. Elle est due à la pré- touristique de la vallée de sence d’ un champignon (Aphanomyces astaci)qui fragilise la Gartempe par un groupe la carapace des individus infectés et engendre une baisse de d’étudiants de l’université de la vitalité entraînant la mort de l’individu. Son apparition s’est Clermont - Ferrand ; l’autre sur faite parallèlement à l’introduction de d’écrevisses d’Améri- la réalisation de l’état des lieux que du Nord. du bassin versant, pour bien ci- Dans la foulée, la maladie s’est propagée par la pratique bler les actions à mener par la de la pêche, le tourisme et le transport de salmonidés. Entre suite et évaluer leurs impacts. 1870 et 1940, la peste détruisit presque toutes les populations Des actions « tests » sur des ex- d’écrevisses indigènes de l’ouest à l’est de l’Europe. En Fran- ploitations agricoles en Creuse Le Contrat de Rivière Gartempe ce, la plus forte épidémie s’est produite entre les années 1878 et en Haute Vienne vont être et 1890. Il faut rappeler que les écrevisses « américaines » sont menées. Il s’agit d’expérimen- des porteuses saines (non malades) du champignon qu’elles ter des méthodes d’abreuve- Le projet disséminent sur leur passage. ment du bétail afin de préser- ver les berges de cours d’eau. Cette année, le Comité de Rivière du Contrat de rivière Gartempe, puis le Syndicat Mixte Enfin, des actions pédagogi- Contrat de Rivière Gartempe ont validé les cahiers des charges des études nécessaires Une écrevisse menacée ques auprès du grand public à la finalisation de l’état des lieux du bassin versant couvert par le Contrat de rivière Gar- tempe, qui ont été élaborés par les différentes commissions du Comité de Rivière. En France et tout particulièrement dans les territoires et des scolaires ont été lan- Ses exigences cées. Une exposition a été réa- concernés par le Contrat de Rivière Gartempe une mul- Le dossier préalable produit en 2002 traduisait un certain nombre de perturbations présen- L’écrevisse à pieds blancs présente des exigences écologi- lisée, elle est à disposition des titude d’écrevisses autochtones étaient présentes depuis tes sur le territoire concerné. Il était non seulement nécessaire de mettre à jour ce docu- ques fortes et diverses qui correspondent aux eaux douces collectivités adhérentes. plusieurs siècles. Des congénères étrangères (écrevisses ment, mais aussi d’approfondir les pistes de réflexions soulevées par les conclusions de ce de bonne qualité type « eaux à truites ». La seule difficulté Il faut donc remercier et saluer allochtones) ont été introduites dans leurs cours d’eau à premier état des lieux. majeure pour ces crustacés c’est la température : elle ne des fins d’élevage. Ce sont l’écrevisse américaine (Or- le travail réalisé par tous les ac- doit que rarement dépasser les 21°C sous peine d’entraîner la teurs de l’eau au service d’un conectes limosus), l’écrevisse de Louisiane (Procambarus Ce dernier recensait : mort des individus. seul intérêt général : notre ri- clarkii) et l’écrevisse californienne (Pacifastacus leniculus). Pendant la journée, les écre- vière « GARTEMPE ». Le mélange de ces différentes populations d’écrevisses à - des altérations de la qualité de l’eau, une eutrophisation ponctuelle et la présence de visses se tiennent dans des Remercions aussi toutes les col- considérablement modifié l’équilibre écologique des cours nitrates dans certains captages, terriers qu’elles ont creusés lectivités adhérentes et leurs d’eau. En effet, les « nouvelles » espèces introduites se po- - des activités humaines utilisant principalement l’eau (captages et prélèvements en ri- dans le sable, tandis qu’elles délégués au syndicat mixte ; sent, depuis plusieurs années, en sérieuses concurrentes. vière), sa force motrice, l’activité minière passée et la création de plan d’eau, sortent la nuit pour chercher ainsi que les partenaires finan- Plus grosses, elles se montrent plus territoriales, se reprodui- -une utilisation principale du territoire à but agricole, dont les changements de pratiques leur nourriture animale et ciers que sont l’Agence de sent en plus grand nombre (2 à 3 fois plus), se contentent ont notamment entraîné des modifications des abords de cours d’eau, végétale. Lors des périodes l’Eau Loire-Bretagne, la Région d’une mauvaise qualité d’eau. A cela s’ajoutent les dif- - un patrimoine riche et varié dont les sites encore peu mis en valeur ne bénéficient pas de hivernales, elles ne se nourris- Limousin, les départements de férentes sources de pollutions du milieu. Les nombreuses gestion cohérente, sent peu et restent cachées la Creuse et de la Haute-Vien- menaces qui pèsent sur cette espèce sont la cause de la - un peuplement piscicole faible, mais avec une très forte valeur patrimoniale (saumon, dans leur terrier. baisse de leurs effectifs et de leur possible disparition. ne. J.B.DAMIENS truite, ....) complété par la présence d’espèces emblématiques supplémentaires telles que la loutre, la moule perlière et l’écrevisse à pieds blancs dont les habitats diminuent, Adresse : - la présence d’espèces invasives allochtones (étrangères) qui concurrencent les espèces Syndicat Mixte autochtones (issues du territoire), Composition du Syndicat Mixte « Contrat de Rivière Gartempe », « Contrat de Rivière Gartempe » - une segmentation du cours d’eau, accentuée par la forte densité d’étangs, avec des structure porteuse du projet : 9, avenue Charles de Gaulle modifications de la morphologie limitant l’auto curage naturel de la rivière, et faisant obs- BP 302 – 23006 Guéret cedex tacle à la libre circulation piscicole (transparence migratoire), Lepinas, CIATE Creuse-Thaurion-Gartempe, C.d.C. Guéret – Saint-Vaury, Tél. 05 55 41 02 03 - le traitement des effluents domestiques (souvent vieillissant sur certains secteurs) et ponc- S.I.A. Gartempe-Ardour, La Souterraine, S.I.A. du Bassin de la Gartempe, Fax 05 55 41 13 01 tuellement industriels sont aussi à l’origine de perturbations. S.I.A.Brame-Asse-Salleron, Blond, Limoges [email protected] Les enjeux l’étude « Qualité des Eaux et Milieux Aquatiques » qui débutera cette année. Suite à ce constat, trois enjeux ont été dégagés : Le Syndicat Mixte • Les espèces emblématiques : un axe pour la restauration La Commission « Tourisme et Les structures adhérentes sont : des espèces en danger, la protection et la mise en valeur des Patrimoine », poursuit ses travaux dans le domaine du milieux (reconquête des milieux, rétablissement de la trans- développement touristique en s’appuyant sur le patrimoine - la Communauté de Communes Creuse-Taurion-Gartempe, parence migratoire, limitation de l’impact des seuils et des naturel ou bâti préservé et à préserver du Bassin-versant de - la Communauté de Communes de Guéret – Saint-Vaury, étangs, et gestion cohérente à l’échelle du bassin). la Gartempe. Le poste de Président de cette commission est - le Syndicat Intercommunal d’Aménagement de la Gartempe • Protection de la ressource en eau, afin d’avoir une ressour- vacant. Sous la présidence de Mme Anne RICHTER, cette com- et de l’Ardour, ce en eau suffisante en quantité et en qualité, mais aussi de mission a élaboré le cahier des charges de l’étude portant sur - le Syndicat Intercommunal d’Aménagement du Bassin de la restituer des eaux usées traitées de qualité. le « Schéma de Développement Touristique de la Vallée de la Gartempe, • Vers un développement durable du bassin versant : trouver Gartempe ». - le Syndicat Intercommunal d’Assainissement Agricole des un équilibre entre une agriculture économiquement viable et Bassins de la Brame, du Salleron et de l’Asse, le respect des milieux naturels, relancer la dynamique touris- - les communes de La Souterraine, Blond et Limoges.
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