DÉCEMBRE 2014 GILAD JOUE BEETHOVEN —— —— vendredi 05 20h15 Bruxelles Flagey samedi 06 18h30 Lille Auditorium du Nouveau Siècle lundi 08 20h Lille Auditorium du Nouveau Siècle (Avant-concerts “Rencontre avec Yann Robin” : 06/12 à 17h30 et 08/12 à 19h) (Concert flash “Electro flash” avec Yann Robin : mer. 10/12 à 12h30) mardi 09 20h Valenciennes Le Phénix jeudi 11 20h Caudry Théâtre vendredi 12 20h Boulogne-sur-Mer Théâtre — Ludwig van Beethoven (1770-1827) Concerto pour piano n°4, en sol majeur, op.58 * (32’) ENTRACTE Yann Robin (né en 1974) Backdraft ** (15’) 1ère fois à l’o.n.l. Ludwig van Beethoven (1770-1827) Symphonie n°7, en la majeur, op.92 * (40’) Direction Jean-Claude Casadesus * / Yann Robin ** Piano Jonathan Gilad * / Wilhem Latchoumia ** Violon solo Fernand Iaciu Avec le soutien de Musique Nouvelle en Liberté Nous vous demandons de bien vouloir respecter le plus grand silence pendant le concert notamment en éteignant vos portables. Merci également de ne pas prendre de photographies et de ne pas filmer. LUDWIG VAN BEETHOVEN Concerto pour piano n°4, en sol majeur, op. 58 Esquissé probablement dès 1803 et achevé en 1806, le Quatrième Concerto a été composé à une période particulièrement féconde pour Beethoven. Sa genèse est contemporaine de celle d’autres grands chefs-d’œuvre, comme la Quatrième Symphonie, le Concerto pour violon, la Sonate Appassionata ou encore la version remaniée de Léonore (unique opéra du compositeur, qui sera plus tard renommé Fidelio). Des ébauches du concerto ont d’ailleurs été retrouvées dans le carnet d’esquisse de l’opéra. L’œuvre n’est donnée que deux fois à Vienne du vivant de Beethoven : elle est jouée une première fois en mars 1807, lors d’un concert privé au palais Lobkowitz, et est créée publiquement au Theater an der Wien le 22 décembre 1808, avec le compositeur au piano. C’est la dernière fois que Beethoven, dont la surdité ne fait que s’accroître, exécute un concerto en public. Le Quatrième Concerto sera également joué à Leipzig en 1809, suscitant les éloges des commentateurs de l’époque : “cette œuvre de Beethoven est la plus merveilleuse, la plus étrange, la plus difficile de toutes celles qu’il a écrites”. La pièce présente en effet une écriture éminemment neuve et originale, qui tend à faire éclater le “moule” du concerto dans son acception classique. Avec un goût marqué pour l’imprévu et la surprise, le compositeur fait chanter le piano, qui semble improviser sa partie au gré des réponses de l’orchestre. Dans l’emblématique mouvement central, le discours musical offre une dramaturgie quasi opératique, qui marquera l’esprit de musiciens fameux. Si Vincent d’Indy suggère “la lutte entre deux personnages de caractère différent”, Liszt, quant à lui, y voit une possible narration du mythe d’Orphée dialoguant avec les furies. S’il n’indique aucune “intention” précise dans sa partition, Beethoven ouvre néanmoins la voie à ce que les romantiques appelleront un peu plus tard la “musique à programme”. YANN ROBIN Backdraft Des gestes naissent parfois dans une pièce, ne se développent et prolifèrent réellement que dans une seconde et finissent finalement par s’estomper jusqu’à disparaître dans une dernière lorsque le matériau arrive au bout de lui-même, à extinction. À moins qu’en cours de cheminement ces gestes ne se soient métamorphosés et aient ouvert de nouvelles voies à l’imaginaire, au son. Back (retour) – Draft (ébauche), pièce faisant appel à un ensemble de dix-sept instrumentistes, repose sur cette idée de retour, sur cette idée qu’un geste déjà esquissé puisse (re)prendre vie au travers d’un nouveau projet, dans un nouveau contexte. Au-delà de cette recontextualisation du geste, du matériau, Backdraft se place dans la continuité de pièces faisant déjà métaphoriquement référence au feu, cet élément souvent associé aux volcans (forge de Vulcain), à la puissance divine ou bien à l’Enfer fréquemment représenté comme le royaume des flammes éternelles. “Backdraft” est la traduction de “explosion de fumée” ; phénomène qui peut survenir lors de l’inflammation d’une atmosphère confinée, saturée de gaz imbrûlés et de particules de graphites, sous l’effet d’un apport d’oxygène extérieur. Yann Robin LUDWIG VAN BEETHOVEN Symphonie n° 7, en la majeur, op. 92 Cinq années séparent la création du Concerto n°4 et celle de la Septième Symphonie. Années riches tant d’un point de vue musical (avec des compositions comme le Concerto n°5 ou les Symphonies 5 et 6) que d’un point de vue personnel (Beethoven est fortement ébranlé par ses amours malheureuses mais également profondément affecté par les guerres napoléoniennes). Parti se reposer en cure à Teplice, il trouve l’inspiration pour son nouvel opus symphonique dans ce lieu entouré de collines boisées, où règnent le calme et la sérénité. Achevée en mai 1812 à Vienne, la partition est créée le 8 décembre de l’année suivante. L’œuvre remporte un succès considérable, le second mouvement étant même intégralement bissé. Dans cette symphonie, le rythme tient une place prépondérante : chaque mouvement a son rythme propre, et chaque rythme son caractère particulier. C’est sans doute ce qui fit dire à Wagner que cet opus était une “apothéose de la danse”. Sa genèse au milieu des bois inspira à Romain Rolland le sous-titre de “Symphonie des forêts”. Se pose alors la problématique de l’intention, déjà rencontrée avec le Quatrième Concerto. En effet, il n’y a pour cette symphonie aucune indication particulière du compositeur (contrairement à la Sixième sous-titrée “Pastorale”, ou à la Troisième dite “Héroïque”). Néanmoins, il faut savoir que Beethoven avait projeté de publier une édition complète de ses œuvres, dans laquelle seraient apparues des explications détaillées sur la signification de chacune. Projet avorté, mais qui montre à quel point les œuvres de Beethoven sont signifiantes. Symphonie de la danse ou des forêts, il appartient à chaque auditeur de se créer son propre univers poétique à l’écoute de ce chef-d’œuvre de la musique orchestrale. Laure Lalo Jean-Claude Casadesus Direction En 1976, Jean-Claude Casadesus crée l’orchestre national de lille qui s’est imposé depuis comme une formation de référence rayonnant au cœur de sa région, en France et à l’étranger. Plus de trente pays sur quatre continents les ont accueillis, à l’instar de la Chine où ils se sont rendus pour la troisième fois en septembre 2014 pour 3 concerts dans le cadre de France-Chine 50. Parallèlement, Jean-Claude Casadesus se produit sur les grandes scènes internationales à l’invitation des prestigieux orchestres de Paris, Tokyo, Séoul, de l’Orchestre National de France ou du Symphonique de Berlin. Ses prochains engagements le mènent à Moscou, Sao Paulo ou encore Singapour pour retrouver des formations avec qui il collabore régulièrement. Il a déjà gravé une trentaine d’enregistrements salués par la critique et écrit deux livres remarqués, Le plus court chemin d’un cœur à un autre (publié chez Stock en 1997) et La partition d’une vie (paru aux éditions Écriture en 2012). Compositeur pour le cinéma et le théâtre à ses débuts, il est un ardent défenseur de la musique contemporaine qu’il promeut activement avec les résidences de compositeurs initiées à l’o.n.l. en 2001 et en présidant l’association Musique Nouvelle en Liberté. Jean-Claude Casadesus est également directeur artistique de “lille piano(s) festival”. © Ugo Ponte / o.n.l. Ponte © Ugo Jonathan Gilad Piano Né à Marseille, Jonathan Gilad commence l’étude du piano au CNR de Marseille puis suit l’enseignement de Dmitri Bashkirov à Madrid et à Salzbourg. Entre 1992 et 2000, il travaille auprès de Tatiana Dernovski et, de 1999 à 2001, il étudie à la Fondation Internationale de Piano de Cadenabbia (Lac de Côme) où il a l’occasion de se perfectionner auprès de Karl Ulrich Schnabel, Leon Fleisher et Fou Ts’ong. Il a eu l’occasion de se produire dans de nombreux festivals et de prestigieuses salles, tant en Europe (Paris, Saint-Pétersbourg, Orchestre de la Suisse Romande, Maggio Musicale de Florence) qu’aux États-Unis (Boston, Chicago) sous la direction de Daniel Barenboim, Sir Neville Marriner, Zubin Mehta, Seiji Ozawa, Vladimir Spivakov, Yuri Temirkanov, Alain Lombard ou encore Tugan Sokhiev. Il joue régulièrement en musique de chambre avec des partenaires tels que Julia Fischer, Danjulo Ishizaka, Frans Helmerson, ou encore Viviane Hagner et Daniel Müller-Schott avec lesquels il forme un trio. Il a publié un disque chez EMI dans lequel il interprète des œuvres de Mozart, Beethoven et Brahms. Par ailleurs, il a gravé avec Daniel Müller-Schott et aux côtés de Julia Fischer, les trios de Mendelssohn, disque récompensé par un “Diapason d’Or”. Toujours avec Daniel Müller-Schott, il a enregistré un CD consacré au répertoire pour violoncelle et piano de Mendelssohn. © A. Detienne Yann Robin Direction Yann Robin fait ses études musicales à Aix-en-Provence puis au CNR de Marseille avant d’intégrer le Conservatoire de Paris (CNSMDP). Lauréat de nombreux prix (Académie des Beaux-Arts, Fondation Salabert, Sacem...), il suit le cursus informatique de l’Ircam entre 2006 et 2008. Il est à cette même période compositeur invité à l’Orchestre national de Lille. Compositeur- chercheur à l’Ircam de 2008 à 2009, il est pensionnaire de la Villa Médicis à Rome de 2009 à 2010, où il initie un nouveau festival de musique contemporaine, le Festival Controtempo dont il assure toujours la programmation. Il reçoit des commandes d’orchestres tels que l’Ensemble Orchestral Contemporain pour Art of Metal, l’Orchestre philharmonique de Radio France pour Inferno en 2012 ou l’Orchestre philharmonique de New York et la Casa Da Musica à Porto pour Backdraft, également en 2012.
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