AGENCE DE L’EAU ARTOIS-PICARDIE Évaluation des services rendus par les zones humides Dans le bassin Artois-Picardie ÉTUDES DE CAS LA VALLEE DE LA SOMME AVRIL 10 99 rue Duhesme . 75018 Paris . Tel (+33) 6 15 21 93 22 Économie et Politiques publiques EURL RCS Paris 504 317 678 00010 . [email protected] Commanditaire – Titre du document AEAP – ÉVALUATION ECONOMIQUE DES SERVICES RENDUS PAR LES ZONES HUMIDES La vallée de la Somme I- PRESENTATION PHYSIQUE DE LA VALLEE DE LA SOMME I-1. Présentation générale de la vallée et des zones humides La vallée de la Somme, d’une superficie d’environ 20 000 ha, s'étend deux départements : l’Aisne et la Somme. Elle constitue le plus vaste complexe tourbeux alcalin de vallée de la France voire même du nord-ouest de l’Europe. L’exploitation de la tourbe depuis le Moyen- âge a généré la plupart des étangs actuels (source : Pôle Relais Tourbière). Artère fluviale majeure pour le nord du bassin pari- sien, au cœur de plateaux limoneux parmi les plus fer- tiles d’Europe, la vallée et son bassin versant ont été profondément anthropisés. Elle traverse plusieurs grandes agglomérations, en particulier Saint Quentin (dans l’Aisne), Péronne, Amiens et Abbeville (dans la Somme). I-2. Le réseau hydrographique naturel et artificiel La Somme prend sa source à Fonsommes, commune du département de l'Aisne. Le fleuve, long de 245 km, conserve sur toute sa longueur une orientation vers l'Ouest mais décrit de nombreux méandres. La vallée forme un ensemble complexe de cours d'eau, de ma- rais, d'étangs et de canaux. ECOWHAT – ETUDES DE CAS – SOMME - MARS 2010 - PAGE 2 Commanditaire – Titre du document AEAP – ÉVALUATION ECONOMIQUE DES SERVICES RENDUS PAR LES ZONES HUMIDES Figure 1: Réseau hydrographique de la Somme (source : AMEVA) Après sa source à Fonsommes, la Somme rejoint le ca- nal de Saint Quentin, qu’elle longe presque jusqu’{ Ham. Un enchevêtrement important se produit dès l’amont de Saint Quentin entre la rivière et ses diffé- rents bras, les fossés d’échange avec le canal, les ma- rais plus ou moins drainés et le canal lui-même. L’étang d’Isle constitue le premier véritable plan d’eau (artificiel) de la Vallée. Plusieurs vannages le mettent en relation avec le canal de la Somme. A partir de Béthencourt (juste en aval d’Ham), com- mence le secteur des étangs de la Haute-Somme : les marais de la vallée deviennent des plans d’eau per- manents. Au total, la Haute-Somme représente 50km de linéaire environ entre Béthencourt et Bray sur Somme pour une largeur de plan d’eau d’environ 500m soit une superficie de zone humide de 2750ha. Le fond de vallée est en partie marécageux. A Froissy (aval immédiat de Bray sur somme), on trouve la confluence entre la Somme et le canal, qui devient désormais jusqu’{ Abbeville une rivière cana- lisée, ponctuée d’écluses et de bras de décharge. Dans ce tronçon, intitulé « Vallée Moyenne », les étangs con- tinuent d’occuper largement la vallée en dehors du ECOWHAT – ETUDES DE CAS – SOMME - MARS 2010 - PAGE 3 Commanditaire – Titre du document AEAP – ÉVALUATION ECONOMIQUE DES SERVICES RENDUS PAR LES ZONES HUMIDES canal jusqu’{ Amiens. Désormais distincts de la ri- vière, ils continuent d’être plus ou moins en continuité hydraulique avec la Somme par l’intermédiaire d’un grand nombre de déversoirs. A la traversée d’Amiens, les Hortillonnages forment sur 250 ha un réseau de petits jardins bordés de canaux et plans d’eau en con- tinuité totale avec la Somme. D’Amiens { Abbeville, dans la zone de la Basse Vallée, trois zones d’étangs alternent : Amiens-Picquigny, l’Etoile-Fontaine et Pont-Rémy-Abbeville. A Abbeville commence la zone de la Somme maritime. La Somme se jette dans la Manche par la baie de Somme au ni- veau de Saint-Valery-sur-Somme après un parcours de 245 km. Dans notre étude, nous nous intéressons à la vallée de la Somme de sa source (Fonsommes) à Abbeville. La Somme maritime est, en effet, trop particulière pour être traitée avec le reste de la vallée. Figure 2 : Entités paysagères de la Somme (Source : DIREN Picardie) ECOWHAT – ETUDES DE CAS – SOMME - MARS 2010 - PAGE 4 Commanditaire – Titre du document AEAP – ÉVALUATION ECONOMIQUE DES SERVICES RENDUS PAR LES ZONES HUMIDES I-3. Régime hydrologique La Somme est caractérisée par une pente très faible, des eaux lentes et un débit très régulier, alimenté par un suintement ininterrompu. Le débit moyen au niveau de Péronne est de 7 m3/s. A Hangest-sur-Somme (entre Amiens et Abbeville), il ateint 27 m3/s. Le débit de la Somme a été observé durant une période de 46 ans (1962-2008) à Abbe- ville (cf. figure ci-dessous). Figure 3 : Débit moyen mensuel (en m3/s) à Abbeville (source : Banque Hydro) La Somme présente des fluctuations saisonnières de débit très peu marquées. Les hautes eaux se déroulent en hiver et au début du printemps, et se caractérisent par des débits mensuels moyens oscillant entre 38,3 et 42,4 m³ par seconde, de janvier à mai inclus, avec un maximum fort léger en mars (42,7 m³ par se- conde). Les basses eaux ont lieu en été, de fin juin à fin septembre, avec une baisse du débit moyen mensuel allant jusqu'à 26,9 m³ par seconde en septembre. Dès le mois d'octobre, le débit remonte très doucement (données : Banque Hydro). I-4. Contexte géomorphologique et géologique Le département de la Somme appartient { l’espace géologique du bassin parisien. Son socle principal est constitué d’une couche de craie d’environ quatre cents mètres d’épaisseur. On trouve, au dessus de ECOWHAT – ETUDES DE CAS – SOMME - MARS 2010 - PAGE 5 Commanditaire – Titre du document AEAP – ÉVALUATION ECONOMIQUE DES SERVICES RENDUS PAR LES ZONES HUMIDES cette couche de craie, des sables et de l’argile d’origine tertiaire. On peut également noter la présence d’une épaisse couche de limon. La texture des sols varie d’est en ouest. Dans le San- terre et le Vermandois (de la source à Amiens), le socle de craies est recouvert d’une épaisse couche de limon pouvant dépasser les 20m avec quelques buttes témoins tertiaires. Cette couche a un intérêt majeur pour le renouvellement de la fertilité des sols et donc pour leur exploitation agricole. En effet, elle constitue une très bonne terre agricole, facile à travailler, à la fois perméable et suffisamment humide pour la cul- ture. Dans l’Amiénois (Amiens et en aval), le socle de craie affleure les pentes fortes. Le limon recouvre les plateaux et les pentes les plus douces. L’argile à silex apparaît sur le haut des pentes. Il supporte des sols bruns peu épais qui au labour se mélange { l’argile pour donner des sols très lourds. L’ensemble consti- tue une terre caillouteuse, froide, mal drainée et ex- plique la présence de prairies naturelles et les structures bocagères. I-5. Hydrogéologie de la vallée de la Somme La nappe de la craie, d’un volume considérable, est présente sur tout le territoire. Elle est libre dans la Somme où elle est alimentée directement par les pré- cipitations. Sa profondeur est variable : de 60 m au ni- veau des plateaux à moins de 1 m en vallée humide. Les marais du complexe alluvial de la Somme sont es- sentiellement alimentés par la nappe de la craie : soit directement via des sources dans les marais tourbeux eux-mêmes, soit via la rivière Somme et ses affluents, dont la nappe de la craie alimente les sources pour l’essentiel (sources artésiennes). Selon la définition de la DCE, la zone d’étude comporte 3 masses d’eau souterraines : Craie de la vallée de la Somme amont Craie de la moyenne vallée de la Somme Craie de la vallée de Somme aval ECOWHAT – ETUDES DE CAS – SOMME - MARS 2010 - PAGE 6 Commanditaire – Titre du document AEAP – ÉVALUATION ECONOMIQUE DES SERVICES RENDUS PAR LES ZONES HUMIDES I-6. Relation entre la nappe de la craie et le réseau superficiel Une étroite communication existe entre l’ensemble des cours d’eau de la vallée et la nappe de la Craie. Ce- pendant, les échanges varient selon les saisons. Le réseau superficiel est principalement alimenté par la nappe de la Craie. En effet, durant les périodes de faibles précipitations, la nappe peut représenter 90% de l’alimentation de la Somme et de ses affluents. Après une recharge hivernale, importante, le niveau de la nappe est haut. Elle alimente alors abondam- ment et durablement les cours d’eau, au moins jus- qu’au début de l’été. A la fin de la période sèche ou lors de séquences plu- vieuses abondantes, ce sont les hautes eaux de cer- tains cours d’eau qui contribuent au rechargement de la nappe souterraine. La nappe est alors alimentée par les pluies efficaces qui s’infiltrent dans les sous-sols perméables. ECOWHAT – ETUDES DE CAS – SOMME - MARS 2010 - PAGE 7 Commanditaire – Titre du document AEAP – ÉVALUATION ECONOMIQUE DES SERVICES RENDUS PAR LES ZONES HUMIDES II- LES ZONES HUMIDES DE LA VALLEE DE LA SOMME : PATRIMOINE ECOLOGIQUE ET « INFRASTRUCTURES NATURELLES » Une évaluation économique complète des zones hu- mides suppose, tout d’abord, de connaître toutes les fonctions remplies par celles-ci ainsi que de savoir dé- tecter les effets de ces fonctions pour finalement en déduire le service rendu et lui attribuer une valeur économique appropriée. II-1. Un milieu d’une grande valeur écologique La vallée de la Somme bénéficie d’une biodiversité remarquable. C’est pourquoi, elle fait l’objet d’un cer- tain nombre de statut de protection.
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