Document généré le 3 oct. 2021 15:00 Séquences La revue de cinéma Bringing up Baby L’Impossible monsieur Bébé — États-Unis 1938, 102 minutes Patrice Doré Numéro 237, mai–juin 2005 URI : https://id.erudit.org/iderudit/47951ac Aller au sommaire du numéro Éditeur(s) La revue Séquences Inc. ISSN 0037-2412 (imprimé) 1923-5100 (numérique) Découvrir la revue Citer ce compte rendu Doré, P. (2005). Compte rendu de [Bringing up Baby / L’Impossible monsieur Bébé — États-Unis 1938, 102 minutes]. Séquences, (237), 19–19. Tous droits réservés © La revue Séquences Inc., 2005 Ce document est protégé par la loi sur le droit d’auteur. L’utilisation des services d’Érudit (y compris la reproduction) est assujettie à sa politique d’utilisation que vous pouvez consulter en ligne. https://apropos.erudit.org/fr/usagers/politique-dutilisation/ Cet article est diffusé et préservé par Érudit. Érudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif composé de l’Université de Montréal, l’Université Laval et l’Université du Québec à Montréal. Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche. https://www.erudit.org/fr/ L'ÉCRAN DVD BRINGING UP BABY DEAD RINGERS FILM > Riche d'un passé de pilote automobile, Howard FILM > Depuis plusieurs années déjà, le cinéaste David Hawks léguera à l'intention de ses screwball comedies, une Cronenberg s'amuse à notre plus grand désarroi à approfondir les prédisposition à l'embrayage et une tenue de route exemplaire. multiples variantes du corps humain. Tel Hitchcock, Majoritairement bénéficiaire, Bringing Up Baby demeure un Cronenberg, surnommé maître de l'horreur viscérale, subjugue modèle absolu en terme d'exécution et d'enchaînement scénique. grâce à ses scénarios habilement fignolés qui suggèrent Grand bien lui fasse : sorte d'After Hours avant la lettre, le film davantage par les atmosphères et dans lesquels s'entremêlent ses de Hawks coupe court à toute source d'ennui, enfilant par thèmes fétiches (mutation, désintégration de l'homme, peur pistons, courses effrénées, quiproquos délirants et dia­ de l'autre, etc.). C'est ainsi qu'il excelle dans Dead Ringers, logues d'anthologie. Rajoutez à cela le vol d'un os de bron- drame psychologique troublant qui relate les expériences tosaure, un léopard mélomane, une vielle tante à héritage et un personnelles et professionnelles de Elliot et Beverly Mantle, deux fox-terrier canaille, et vous obtiendrez un sublime foutoir, dans jumeaux identiques, éminents gynécologues qui partagent non lequel il reste tout de même encore place pour l'interprétation seulement les mêmes clinique et appartement, mais fré­ géante de Katharine Hepburn, irrésistible en décolleuse de quentent aussi les mêmes femmes. Dans ce monde urbain tuiles, et pour celle, généreuse, de Cary Grant, ponctuel au aseptisé à souhait, Cronenberg nous entraîne vers une descente rendez-vous pour les recevoir. Des atouts plein les manches, aux enfers inévitable où les faux-semblants restent unis jus­ la plus jouissive comédie américaine — ou peu s'en faut — qu'à la mort. Outre l'époustouflante prestation de Jeremy fut malgré tout inexplicablement boudée lors de sa sortie. Irons dans le double rôle, Dead Ringers est une belle étude sur la complexité des comportements de jumeaux identiques DVD > Le cinéaste Peter et une réussite quant à la qualité des trucages. Bogdanovich (The Last Picture Show) a toujours maintenu DVD > En plus de la version du Howard Hawks et Bringing Up film commentée par le cinéas­ Baby bien vissés sur un pié­ te, le personnage principal, le destal. Bonne nouvelle, le monteur Ron Sanders et le direc­ microphone lui est ouvert sur teur-photo Peter Suschitzky, ce qui devrait servir obligatoi­ plusieurs suppléments don­ rement de référence à toutes nent au long métrage toute sa pistes de commentaires; conta­ véracité. On apprend entre gieux d'enthousiasme — ne se autres de quelle façon ont été privant pas de rire à des répliques réalisés les effets de trucage qu'il connaît par cœur —, dans les scènes où l'on retrou­ Bogdanovich laissera courir ve à la fois Jeremy Irons et son sur celle-ci, éloges, expertise technique et éclaircissements double ; comment David ad hoc. Ayant côtoyé Hawks, il se remémore aussi certaines de Cronenberg a dû supplier l'ac­ ses confidences: » À chaque fois que je reçois un scénario trice Geneviève Bujold (sublime I) de jouer dans son film, intéressant, je me demande s'il est possible d'en tirer une elle qui avait d'abord refusé d'interpréter le rôle de Claire comédie, à défaut de quoi, j'opte pour le drame. » The Men Niveau, la femme que se partagent les jumeaux ; quelles illus­ Who Made the Movies se voit par la suite dédié entièrement au trations de la collection personnelle de Cronenberg ont été réalisateur de Scarface; télescopant ses faits d'armes avec de retenues pour représenter le long métrage; et combien d'ac­ rares entretiens, ce document nous informe notamment sur sa teurs canadiens et américains de renommée internationale ont technique (Yoverlapping) qui consiste à superposer bruyamment décliné le rôle principal lorsqu'ils ont lu la scène de l'examen des conversations, donnant à l'ensemble un rythme exalté et gynécologique. authentique. Le supplément suivant, Cary Grant: A Class Apart, fait quant à lui la part belle au légendaire Archie Leach. CHAPITRE MÉMORABLE > Exercice périlleux que de choisir un seul chapitre lorsque le film en contient un nombre incal­ CHAPITRE MÉMORABLE > Réglé comme du papier à musique, culable qui sont tous d'une grande force artistique. Mais le chapitre 4, Olives and the Love Impulse, appelle la rime puisqu'il le faut, le chapitre 18, La Confrontation, où l'on pauvre : hilarant, éblouissant, séduisant, rentre-dedans. Prenant retrouve une Geneviève Bujold qui vient d'apprendre que son figure de typhon, Katharine Hepburn s'amuse avec des olives, amant a un frère jumeau et qui demande à les rencontrer, s'initie à la psychologie masculine, déchire un costume et demeure mémorable. La joute psychologique et les dialogues prend racine dans les plates-bandes du pauvre Cary Grant. échangés relèvent du grand art. Voilà aussi pourquoi David Et avec grâce s'il vous plaît. Cronenberg est un maître. Patrice Doré Pierre Ranger • L'IMPOSSIBLE MONSIEUR BÉBÉ — États-Unis 1938, 102 minutes — • FAUX-SEMBLANTS — Canada 1988, 115 minutes — Réal.: David Réal: Howard Hawks — Scén.: Dudley Nichols et Hagar Wilde — Int.: Cronenberg —- Scén.: David Cronenberg et Norman Snider — Int.: Cary Grant, Katharine Hepburn, Charles Ruggles, Walter Catlett, Barry Jeremy Irons, Geneviève Bujold, Heidi Von Palleske, Barbara Gordon, Fitzgerald — Dist. : Warner Bros. Shirley Douglas — Dist. : Criterion. FILM ***** DVD **** SÉQUENCES 237 >• MAI - JUIN 2005 .
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