Concours pour le musée des Antiquités égyptiennes du Caire 1895 Ezio Godoli et Mercedes Volait (dir.) DOI : 10.4000/books.inha.3362 Éditeur : Publications de l’Institut national d’histoire de l’art, Picard Lieu d'édition : Paris Année d'édition : 2010 Date de mise en ligne : 5 décembre 2017 Collection : InVisu ISBN électronique : 9782917902837 http://books.openedition.org Édition imprimée ISBN : 9782708408562 Nombre de pages : 256 Référence électronique GODOLI, Ezio (dir.) ; VOLAIT, Mercedes (dir.). Concours pour le musée des Antiquités égyptiennes du Caire 1895. Nouvelle édition [en ligne]. Paris : Publications de l’Institut national d’histoire de l’art, 2010 (généré le 11 janvier 2021). Disponible sur Internet : <http://books.openedition.org/inha/3362>. ISBN : 9782917902837. DOI : https://doi.org/10.4000/books.inha.3362. Ce document a été généré automatiquement le 11 janvier 2021. © Publications de l’Institut national d’histoire de l’art, 2010 Conditions d’utilisation : http://www.openedition.org/6540 1 Après les savants de la Commission des sciences et des arts qui avaient accompagné Bonaparte en Égypte, l’archéologue Auguste Mariette s’attache à mettre en valeur l’Antiquité égyptienne. Deux bâtiments faisant office de musée ont successivement abrité au Caire les objets découverts lors des fouilles entreprises sous sa direction, puis sous celle de Gaston Maspero. Sous le mandat de son successeur, Jacques de Morgan, le projet, ancien, de construire un véritable musée prend corps. Un concours d’architecture est organisé en 1894 par Honoré Daumet, président de la Société centrale des architectes en France, avec le soutien de l’opinion internationale. Le nombre élevé de participants et la variété des projets illustrent le retentissement et l’intérêt suscités par le concours, son sujet et le pays dans lequel il avait lieu. Fruit de la recherche internationale, des synthèses font à la fois le point des connaissances sur le déroulement du concours, les délibérations du jury, la construction du bâtiment, mais aussi sur le travail des architectes à la fin du XIXe siècle et les questions de style. Ces textes sont complétés de sources traduites en français (documents d’archives pour certains inédits, articles de la presse internationale), et de photographies, qui étayent les commentaires des spécialistes. Ce livre est le deuxième de la collection "D’une rive l’autre" mise en place par InVisu avec les éditions Picard. 2 SOMMAIRE Introduction Le concours, un observatoire privilégié de la fabrique de l’architecture Ezio Godoli et Mercedes Volait Un concours pour un nouveau musée Pouvoir, arts et archéologie : trois puissances en lice au Caire Hélène Morlier Un goût partagé pour l’Égypte L’engagement scientifique de la France La communauté italienne La prise du pouvoir par les Anglais Avant le concours : les musées de Boulaq et de Giza Hélène Morlier Le musée de Boulaq Le musée de Giza et le programme pour le nouveau musée Le contexte historique du concours Milva Giacomelli Programme du concours ouvert par le gouvernement égyptien pour l'érection d'un musée des Antiquités égyptiennes au Caire Husayn Fakhrî Objet du concours Conditions générales du concours Exécution du projet Envoi et réception des projets Pièces du projet Dispositions générales du projet Prescriptions générales Principaux prix applicables à la construction des bâtiments au Caire Renseignements divers Le concours dans la presse internationale « The Proposed New Museum at Cairo. » Projet de nouveau musée pour Le Caire Centralblatt der Bauverwaltung, Berlin. Schweizerische Bauzeitung, Zurich. New York Times, New York. The American Architect and Building News, New York. The Builder, Londres. Wiener Bauindustrie-Zeitung, Vienne Centralblatt der Bauverwaltung Schweizerische Bauzeitung NEW YORK TIMES THE AMERICAN ARCHITECT AND BUILDING NEWS THE BUILDER WIENERBAUINDUSTRIE-ZEITUNG Concours pour l’érection d’un musée des Antiquités égyptiennes au Caire Rapport au jury par M. Daumet, 20 mars 1895 Honoré Daumet 3 Les principales participations La participation française Marie-Laure Crosnier Leconte Le programme Les concurrents français La participation italienne et l’affaire Basile Milva Giacomelli Les informations sur le concours en Italie La désignation d’un membre italien de la commission La participation italienne au concours Musée Égyptien. Compte rendu critique des projets exposés au concours Résultat du concours et exposition des projets dans les commentaires de L'Imparziale Ezio Godoli L'Imparziale, Anno IV Concours international pour un musée des Antiquités égyptiennes à ériger au Caire : Notes et impressions Le projet d'Attilio Muggia M. Beatrice Bettazzi Le projet de Sebastiano Locati Luisa Erba Vie et œuvre de l’architecte Sebastiano Locati Sources documentaires et iconographiques à Milan et en Lombardie au XIXe siècle Le projet de Sebastiano Locati Le concours Les projets des architectes Guglielmo Calderini et Ulpiano Bucci Clementina Barucci La participation austro-hongroise et les projets de Rudolf Dick et de Ferdinand Martin Vittoria Capresi Le projet de Ferdinand Martin Le projet de Rudolf Dick La participation austro-hongroise Quelques éléments sur le projet grec de l'architecte Patroclos Campanakis et sa vocation pour les concours internationaux Vassilis Colonas et Lila Theodoridou Le musée égyptien du Caire Les autres concours internationaux Ses réalisations et la suite de sa carrière Après le concours Un chantier chaotique Marie-Laure Crosnier-Leconte Jury de concours et diplomatie, une adéquation délicate Marie-Laure Crosnier-Leconte 4 Questions de style Marie-Laure Crosnier-Leconte Tableau récapitulatif des projets exposés 5 Introduction Le concours, un observatoire privilégié de la fabrique de l’architecture Ezio Godoli et Mercedes Volait 1 Le concours ouvert pour le musée des Antiquités égyptiennes du Caire le 10 juillet 1894 n’est pas la première des grandes compétitions internationales ayant scandé l’histoire architecturale du XIXe siècle. En 1835, Londres avait lancé le procédé pour la reconstruction des Houses of Parliament. Ce ne fut pas non plus le plus retentissant du siècle : il attira 73 projets, alors que le concours pour l’opéra de Paris (1860-1861) avait suscité 171 propositions, celui à deux tours organisé pour le Reichstag de Berlin (1872-1882) avait reçu 102, puis 186 propositions, et la bourse d’Amsterdam (1884), 1991. Mais c’est la première manifestation du genre à se tenir outre-Méditerranée, et l’une de celles qui a été le plus abondamment commentée, si l’on en juge par les dizaines d’articles parus dans la presse professionnelle et généraliste dès l’annonce du concours et aux lendemains de son jugement. Son programme, et plus encore son contexte politique, ajoutent à sa saveur. L’objet même du concours pose la question de l’esthétique muséale : doit-elle être l’expression fidèle du contenu des collections ou bien endosser une symbolique plus universelle ? Son déroulement, dans la situation politique complexe d’un pays écartelé entre suzeraineté ottomane, occupation britannique, culture cosmopolite et mouvement national, en a fait une arène internationale, où se sont affrontées des conceptions tranchées de l’image que devait offrir un musée d’archéologie égyptienne. Il a ouvert un espace public où se sont exprimées avec force les rivalités professionnelles et nationales. À bien des égards, c’est un cas d’école. Il illustre à merveille les coulisses de pareille entreprise et les âpres combats que s’y livrent les architectes et leurs soutiens, sans qu’aient été toujours employées d’ailleurs les armes les plus honorables… De façon plus générale, c’est un bon révélateur du climat politique et culturel qui prévalait en Égypte au tournant du XXe siècle. Les concours2 sont d’excellents instantanés de la production architecturale d’un moment donné et un observatoire privilégié des débats qui agitent le monde de l’architecture comme les sphères du pouvoir et de l’opinion en matière de construction publique. L’analyse conduite par Alaa el-Habashi du concours pour la reconstruction de la mosquée Amr lancé en 1927 l’a amplement confirmé pour l’Égypte de l’entre-deux- guerres3. Il était tentant d’élargir l’enquête au concours de 1894. 6 2 L’opportunité d’engager une recherche approfondie sur le concours pour un nouveau musée des Antiquités égyptiennes au Caire a été offerte par le projet européen Musomed, qui s’était donné pour objectif d’expérimenter la constitution de nouveaux corpus documentaires fondés sur des sources hétérogènes et dispersées4. Une documentation la plus exhaustive possible a été ainsi rassemblée sur le concours à travers un dépouillement systématique de la presse architecturale européenne, en particulier française, italienne et anglaise, et la consultation de quotidiens paraissant en Égypte. Ce premier ensemble de textes a été complété par des recherches dans plusieurs fonds d’archives en Europe, qu’ils soient publics ou privés. Il en est résulté une information très riche qui, à défaut d’être complète, éclaire d’un nouveau jour la création d’un des plus fameux musées du monde, celui que les Égyptiens ont longtemps appelé familièrement Antikhana, littéralement le caravansérail d’antiques – du reste, on pouvait, à l’origine, s’y procurer en toute légalité des objets archéologiques, dans une grande salle prévue à cet effet, comme le précise le programme du concours (voir infra, Le programme du concours). 3 Le matériau rassemblé a permis de reconstituer, en premier lieu, la liste des architectes ayant soumis un projet au concours
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