Papiers Jean Guiraud (1660-1953)

Papiers Jean Guiraud (1660-1953)

Papiers Jean Guiraud (1660-1953) Inventaire (362AP/1-362AP/243) Par F. Aujogue Archives nationales (France) Pierrefitte-sur-Seine 2006 1 https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/IR/FRAN_IR_025019 Cet instrument de recherche a été encodé en 2012 par l'entreprise Numen dans le cadre du chantier de dématérialisation des instruments de recherche des Archives Nationales sur la base d'une DTD conforme à la DTD EAD (encoded archival description) et créée par le service de dématérialisation des instruments de recherche des Archives Nationales 2 Archives nationales (France) Préface Table des abréviations Liens : Liens annexes : • Table des abréviations 3 Archives nationales (France) INTRODUCTION Référence 362AP/1-362AP/243 Niveau de description fonds Intitulé Papiers Jean Guiraud Date(s) extrême(s) 1660-1953 Nom du producteur • Audollent, Georges (1867-1944) • Petit de Julleville, Marguerite (1871-1927) Localisation physique Pierrefitte DESCRIPTION Présentation du contenu Dates extrêmes : 1660-1953. Importance matérielle : 136 cartons (362 AP 1-243), 15,40 ml. Modalités d'entrée : dons, 2002, 2003, 2007, 2011. Conditions d'accès : libre, sauf 362 AP 15, 21, 26, 29, 34, 37, 45-46, 49, 55, 207, 210, 225, 227-228 et 230 sur autorisation du donateur. Instrument de recherche : répertoire numérique détaillé par Françoise Aujogue, 2003-2008, 452 p. INTRODUCTION Vie de Jean Guiraud L'enfance, les racines, 1866-1876 Jean-Baptiste Hippolyte Guiraud, est né à Quillan, dans le département de l'Aude, le 24 juin 1866. Il est le quatrième et dernier enfant vivant de Guillaume et Adélaïde Guiraud, née Escudié, le couple ayant perdu son premier enfant, une petite fille morte en bas âge. Son père est issu d'une famille de modestes paysans audois, enracinés à Villemagne, un village situé à une vingtaine de kilomètres au nord-ouest de Carcassonne, tandis que sa mère est née de parents ouvriers originaires de Montolieu, distant de quelques kilomètres. Guillaume Guiraud avait, très tôt, montré des dispositions pour les études, et, encouragé par son père, avait réussi le concours d'entrée à l'école normale primaire de Carcassonne. Devenu instituteur, il instruit ses enfants et les stimule à son tour, leur inculquant rigueur, discipline et goût du travail. L'aîné de ses enfants, Paul, né en 1850, est intelligent et travailleur. Guillaume Guiraud l'inscrit au petit séminaire de Revel (Haute-Garonne), puis au lycée de Carcassonne où il multiplie les succès scolaires. Son père décide de l'envoyer à Paris pour y préparer le concours d'entrée à l'École normale supérieure et met tout en œuvre pour lui payer ses études ; il vend la totalité de ses biens et quitte l'enseignement afin de trouver un travail plus rémunérateur. Il devient comptable dans une fabrique de draps, mais ne réussissant pas à subvenir comme il le voudrait aux besoins de sa famille, il trouve un associé et achète une usine. Victime de la crise économique qui frappe l'industrie drappière languedocienne, il doit rapidemment renoncer à cette affaire après y avoir englouti toutes ses économies. Il retrouve un emploi de comptable. Pendant ce temps, son fils concrétise les espoirs mis en lui : en 1870, il est reçu deuxième à l'École normale supérieure de la rue d'Ulm ; la guerre, puis de très graves ennuis de santé, 4 Archives nationales (France) retardent son entrée à l'École. Adélaïde Guiraud, qui s'était dévouée au chevet de son fils aîné de retour au foyer familial, meurt en 1872, épuisée. Les difficultés ne cessent de s'abattre sur Guillaume Guiraud qui est à nouveau chômeur. Il quitte Carcassonne pour Narbonne et emmène avec lui Jean, son cadet, âgé de sept ans. Marie, l'aînée de ses filles, se fait engager comme répétitrice dans la pension où est entrée sa cadette, Berthe, lui permettant ainsi de suivre des études. Jean Guiraud, déjà animé de profonds sentiments religieux, est admis dans les confréries enfantines narbonnaises des Pénitents bleus de Saint-Just et des Pénitents blancs de Saint-Paul. Il participe activement aux processions qui se déroulent régulièrement dans la ville. Les années d'études, 1876-1889 En 1876, Jean Guiraud entre comme interne au lycée de Carcassonne, ayant réussi avec succès l'examen qui lui permet de bénéficier d'une bourse de gratuité. Bon élève, il marche sur les traces de son frère ; comme lui, il développe son goût pour l'histoire et sa vocation s'affirme : il sera professeur dans l'enseignement supérieur et pourra se consacrer, parallèlement, à des travaux d'érudition. Devenu bachelier, il fait transférer sa bourse d'internat à Paris et entre au prestigieux lycée Louis-le-Grand où il passera deux années. Auguste Burdeau, professeur à Louis-le-Grand, futur député et président de la Chambre, l'un des meilleurs amis de son frère Paul, est son correspondant. Ses condisciples ont pour nom Victor Bérard, Romain Rolland, Fortunat Strowski. Jean Guiraud travaille avec acharnement ; en juin 1884, il est deuxième au concours général des lycées et collèges de Paris pour la composition d'histoire moderne. L'année suivante, il récidive, et réussit également le concours d'entrée à l'École normale supérieure qu'il passe pour la première fois. Deux mois après la rentrée, il retrouve son frère Paul, fraîchement nommé maître de conférences d'histoire ancienne à l'École alors dirigée par Georges Perrot. Paul Guiraud n'enseignera qu'une année rue d'Ulm avant de rejoindre la faculté des Lettres. Parmi les autres professeurs de Jean Guiraud figurent Gabriel Monod pour l'histoire, Vidal de La Blache pour la géographie, Brunetière pour la langue et la littérature françaises, Ollé Laprune pour la philosophie. Il obtient du directeur l'autorisation de suivre les cours d'histoire ecclésiastique de l'abbé Duchesne à l'Institut catholique ainsi que celui sur les sciences auxiliaires qu'il dispense à l'École des hautes études. Insatiable, Jean Guiraud assiste également aux cours d'histoire de l'art du Moyen Âge et de paléographie dispensés à l'École des Chartes par Robert de Lasteyrie et par Auguste Molinier. Rue d'Ulm, Jean Guiraud retrouve un certain nombre de ses camarades de Louis-le-Grand et sympathise avec des anciens. Il se rapproche des étudiants catholiques qu'il côtoie à la Société de Saint-Vincent-de-Paul, et en particulier à la conférence Saint-Médard où ils se réunissent chaque dimanche. Comme ses camarades, Jean Guiraud visite des familles nécessiteuses dans le quartier Mouffetard. Les dimanches de carême, il va régulièrement écouter les conférences du père Monsabré à Notre-Dame. L'été, durant les vacances, il donne des leçons de latin au jeune Raoul de Riencourt qu'il accompagne avec ses parents à Gouy-Saint- André dans le Pas-de-Calais et dans leur propriété en Suisse ; il nouera avec eux des relations durables. A l'issue de la première année d'École normale, il réussit l'examen de licence ès lettres et, à la fin de la troisième, décroche son agrégation d'histoire et géographie. En 1888, avec l'appui de Gabriel Monod, il obtient la faveur d'une quatrième année à l'École normale supérieure avec promesse d'un séjour à l'École française de Rome. L'École française de Rome, 1889-1892 Jean Guiraud s'installe au Palais Farnèse à l'automne 1889, bientôt rejoint par Romain Rolland. Il retrouve les normaliens Stéphane Gsell et Édouard Jordan, ainsi qu'Auguste Audollent, rencontré à Louis-le-Grand ; il fait la connaissance de Camille Enlart et André Baudrillart. Plus tard arriveront Jules Gay, Edmond Courbaud, Jules Toutain, Léon Dorez et Frédéric Soehnée. Le directeur de l'École, Auguste Geffroy, suit avec intérêt les travaux de ses protégés et leur ouvre le cercle de ses relations. Jean Guiraud en bénéficie et rencontre de nombreux prélats et savants italiens, ainsi que quelques diplomates et des ecclésiastiques français. Il se lie avec deux pensionnaires de la Procure de Saint-Sulpice, l'abbé Georges Ardant et l'abbé Georges Audollent, frère d'Auguste, futur évêque de Blois, ainsi qu'avec l'abbé Louis Guérard, l'un des chapelains de Saint-Louis-des-Français. Les trois hommes demeureront des amis fidèles. Jean Guiraud profite de l'ouverture des archives « secrètes » du Vatican décidée par le pape Léon XIII. Il participe à l'édition des registres pontificaux du XIII e siècle par l'École française de Rome et publie, pour sa part, les registres du pape Urbain IV (1251-1264). Il participera également à la publication de ceux de Grégoire X (1272-1276) et de Jean XXI (1276-1277). La fréquentation des archives du Vatican et les rencontres diverses qu'il y fait l'incitent à choisir comme sujet de sa thèse de doctorat L'État pontifical après le grand schisme, études de géographie politique. 5 Archives nationales (France) Outre ses thèses latine et française, il rassemble énormément de matériaux pour ses futures publications scientifiques. Sa rencontre, d'abord épistolaire, avec un dominicain de Lyon, le père François Balme, lui ouvre de nouveaux champs d'investigation historique. Jean Guiraud s'intéresse désormais à saint Dominique et au monastère qu'il avait fondé pour accueillir les jeunes filles hérétiques converties par ses prédications, à Prouille (Aude), non loin de Villemagne. L'illustre archéologue romain, le commandeur Gian Battista de Rossi, le guide dans les catacombes dont il devient bientôt un familier, se plaisant à les faire visiter lui-même aux Français de passage que lui adresse Auguste Geffroy. C'est grâce au savant italien que Jean Guiraud obtient, en 1891, le privilège de rester une année supplémentaire à l'École française de Rome. A la fin de cette troisième année, il aura l'occasion de parcourir, pour ses travaux, de nombreuses régions d'Italie, fouillant les archives et les bibliothèques.

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