Centre, Indre Lureuil Présentation de la commune de Lureuil Références du dossier Numéro de dossier : IA36010551 Date de l'enquête initiale : 2015 Date(s) de rédaction : 2016 Cadre de l'étude : inventaire topographique L'architecture rurale du parc naturel régional de la Brenne Désignation Aires d'études : Parc naturel régional de la Brenne Milieu d'implantation : Présentation de la commune de Lureuil Géographie, géologie et paysages La commune s’étend sur 2204 hectares, son extrémité nord-ouest est au contact du département de l’Indre-et-Loire (commune de Bossay-sur-Claise). Les altitudes sont comprises entre 90 et 152 m N.G.F. Lureuil s’intègre traditionnellement à l’ensemble paysager appelé "Grande Brenne" dont elle forme la limite occidentale. Son paysage est, pour partie, indubitablement brennou : de nombreuses prairies, des bois, des étangs, des landes et quelques cultures sur les sols oligotrophes. Mais c’est également une zone de transition avec les plateaux calcaires du pays blancois (au sud) et de la Touraine voisine (au nord-ouest). Son paysage est plus exactement marqué par trois ensembles morphologiques : un plateau "cabossé", la vallée du Mortalane et le massif de buttons1 du bois de Lureuil. Le plateau cabossé couvre le nord, le nord-est et le centre de la commune. Les reliefs sont peu marqués, les sols, pauvres, desséchés l’été et prompts à retenir l’eau l’hiver. Des étangs de pisciculture y ont été préférentiellement implantés au milieu de prairies. Ces contraintes sont induites par un sous-sol original, largement dominant à Lureuil, composé d’un remplissage d’argiles, de sables et de grès daté de l’ère Tertiaire : la "formation géologique de Brenne". Si le grès est bien présent, les buttons restent rares hormis dans le "bois de Lureuil", dans l’est de la commune, où s’interrompt la chaîne des buttons qui traverse, par un axe nord-ouest-ouest/sud-est-est, la Grande Brenne. C’est un point haut du territoire (152 m, la Bordonnerie). Les pentes y sont parfois fortes. A l’extrême sud au sud de la commune, le plateau "cabossé" disparaît progressivement : dans le secteur de la Chauvelière-Bigoureau, débute le plateau dit blancois au sous- sol calcaire (Jurassique). La vallée du Mortalane, tournée vers le sud-ouest, débute au nord-ouest du bourg. Ce petit cours d’eau, appelé également ruisseau de Lureuil, prend sa source entre la Ribellerie et la Mailleterie. Long de près de 7 kilomètres, il traverse la commune de Tournon-Saint-Martin pour se jeter à l’est du hameau du Coudray dans le Suin. Ce ruisseau a assez fortement entaillé les couches géologiques du Tertiaire, minces dans ce secteur, pour faire apparaître, sur une surface très limitée, dans le centre-ouest de la commune, les niveaux calcaires et marneux du Crétacé. Cette géomorphologie de petite vallée légèrement encaissée se lit progressivement dans le paysage à partir du hameau de l’Étang Plaut. Bien qu’on connaisse un certain nombre de sources (notamment celle des Rües), le chevelu hydrographique ne marque, hormis le Mortalane, quasiment pas le paysage lureuillois. Au début du 21e siècle, la ressource géologique exploitée à Lureuil est le kaolin, argile du Secondaire située jusqu’à plusieurs dizaines de mètres de profondeur sous les dépôts détritiques du Tertiaire. Il est exploité en carrières à ciel ouvert dans l’ouest de la commune, à la Bordellerie, à Fontmaur, aux Renardières et à Pazereux. Archéologie Cette commune n’avait jamais fait, jusqu'à la mise en œuvre d’un inventaire croisé en 2010, l’objet de prospection archéologique au sol (Benarrous 2010-2012). Depuis, plus d’une trentaine de sites a été inventoriée. 24 septembre 2021 Page 1 Centre, Indre, Lureuil Présentation de la commune de Lureuil IA36010551 Dès les temps préhistoriques, Lureuil a été fréquenté par l’homme comme en témoigne la présence d’outils en silex taillés datés du Paléolithique et du Néolithique. Cependant aucun véritable site d’occupation n’a été, à ce jour, découvert. La Protohistoire est également mal connue dans la commune. Vue d'un ferrier (atelier de réduction du minerai de fer) antique aux environs de la Fertauderie. Les indices d’occupation se rapportant à la période gallo-romaine existent mais ces traces (autres que celles liées au travail du fer) restent pour l’instant relativement discrètes (Fertauderie, Bigoureau, Ribellerie, etc). Les vestiges archéologiques de loin les plus nombreux sont ceux de la sidérurgie ancienne. Ces ferriers se présentent sous la forme de dépôts de scories parfois associés aux vestiges rubéfiés des fours de combustion et assimilables à des ateliers de réduction du minerai de fer pré-modernes. Les recherches ont montré que le minerai de fer est accessible en surface de Lureuil sous forme de billes : les pisolithes. Aussi la densité constatée en ferriers laisse supposer l’existence à Lureuil d’anciennes forêts où les charbonniers œuvraient en concertation avec les ferrons et peut-être les mineurs. Le lieu-dit de la Fertauderie, "Fertanderie" sur la carte de Cassini, puis "Fretauderie" sur le cadastre ancien. (Archives départementales de l'Indre) Ces ferriers recensés à Lureuil ne sont pas toujours datés. La pratique sidérurgique est toutefois confirmée dès l’Antiquité dans le nord de Lureuil (Fertauderie). Il se pourrait qu’elle se soit poursuivie jusqu’au Moyen Age central, comme pourraient en attester quelques petits sites et indices de fréquentation découverts aux environs du lieu-dit Brenne (Benarrous 2010-2012 ; Benarrous et al. 2011). En outre, un texte du milieu du 12e siècle mentionne un lieu appelé "forêt de Brenne" (foreste nostre Brenie) où les moines de l’abbaye de la Merci-Dieu (La Roche-Posay, Vienne) avaient été autorisés, par les seigneurs du Blanc, à faire paître leur bétail et à ramasser le bois mort (Clouzeau 1905). Cet espace forestier a disparu suite aux déboisements agricoles, au surpâturage ou peut-être à un charbonnage excessif lié à la pratique sidérurgique. Quelques sites et indices de sites médiévaux (haut Moyen Age et Moyen Age central) ont été inventoriés à la Ribellerie, aux Renardières, à Brenne et vers Fondebert. Une fouille préventive, en 2010, réalisée sur le parvis de l’église de Lureuil, à l’emplacement de l’ancien cimetière paroissial, a permis la mise au jour de plusieurs sépultures par inhumation datées de l’Époque moderne (Benarrous 2010). Histoire Vue générale du colombier de l'ancienne commanderie de Malte. L’histoire médiévale et moderne de Lureuil est intimement liée à celle de sa commanderie hospitalière. Cet établissement militaire est mentionné pour la première fois en 1246 (Domus hospitalis de Lorelio). Il est vraisemblablement évoqué, sans être nommé, en 1218 au sujet d’une terre de Baudrussais (Lingé) dite de l’hôpital (terra de Baudru… de Hospitali). La "maison" de Lureuil est affiliée, dès sa création, à l’ordre de l’Hôpital de Saint-Jean de Jérusalem. A l’Époque moderne, au sein de l’ordre de Malte, elle dépendra du Grand Prieuré d’Auvergne. La date de sa fondation est inconnue mais peut être raisonnablement située au milieu ou dans la seconde moitié du 12e siècle. Peut-être cette implantation ecclésiastique a-t-elle participé à la formation du "glacis monastique" séparant la Touraine du Poitou. Si tel est le cas, elle a pu être orchestrée par des seigneurs poitevins (Benarrous 2009 ; Benarrous et al. 2011). 24 septembre 2021 Page 2 Centre, Indre, Lureuil Présentation de la commune de Lureuil IA36010551 Le siège de cette châtellenie était situé dans le bourg actuel. Celui-ci est évoqué pour la première fois vers 1150-1160 (villa que dicitur Lorul) tandis que la paroisse est attestée au plus tard au 13e siècle (Clouzot 1905 ; Péricard 2005). Depuis la fin du Moyen Age jusqu’à la Révolution, la mouvance seigneuriale de la commanderie s’étendait sur l’actuel territoire communal de Lureuil et l’ouest de celui de Lingé. Le seigneur-commandeur avait droit de haute, moyenne et basse justice dans le ressort de sa châtellenie située en "pays" de Poitou. De cet établissement, dépendaient huit maisons membres dont les commanderies des Vigneaux (le Blanc), de l’Hopital-sous-Mazerolles (Cléré-du-Bois), de Selles- sur-Nahon, de Saint-Nazaire (Oulches), de Nuret-le-Ferron, de la Salle (Mézières-en-Brenne) et de Launay-sur-Creuse (Tournon-Saint-Pierre, Indre-et-Loire) (Aude et al. 2014). L’établissement est supprimé à la Révolution, le "château" de la commanderie et ses dépendances détruits dans la première moitié du 19e siècle. Seuls le colombier et des viviers ont survécu. On connaît d’autres fiefs de moindre importance et dont certains ont peut-être relevé directement de la châtellenie de Lureuil tel celui de Brosse, connu dès le 16e siècle, ou celui de Fontmaur (Plaux 2013 ; Aude et al. 2014). Citons à l’extrême sud de Lureuil, le fief de la Chauvelière qui dépendait, au 18e siècle, des seigneuries blancoises du Donjon et de Chateau-Naillac (La Véronne 1962 ; Plaux s.d.). Ancienne église de Lureuil. Photographie, avant 1898. (Collection privée). La paroisse de Lureuil, implantée dans l’ancien diocèse de Bourges, est incluse dans le pays coutumier poitevin jusqu’à la Révolution. Elle n’a intégré la généralité de Bourges qu’en 1650 (élection du Blanc). Elle a dépendu par ailleurs du bailliage de Montmorillon (Poitou 1997). En 1790, la paroisse de Lureuil (diocèse de Bourges) devient commune du département du Bas-Berry. Un décret du 22 mars 1813 fixe de nouvelles limites entre Tournon-Saint-Martin et Lureuil qui gagne les hameaux de Pazereux, de Girauderie et de la Chauvelière (Poitou 1997 ; Plaux 2013). Lureuil atteint son pic démographique en 1851 (527 habitants). C’est également au milieu du 19e siècle que, suite à l’achèvement de la construction de la route dite de Blois (actuelle D975, de la Trimouille à Châtillon-sur-Indre), le bourg de Lureuil connait un accroissement de son bâti, tout particulièrement le long de cet axe routier (actuelle rue de la Mairie).
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