El\IBARGO: 5 JUILLET 1994 COMMISSION INTERNATIONALE D'ENQUETE SUR LES VIOLATIONS DES DROITS DE L'HOMME AU BURUNDI DEPUIS LE 21 OCTOBRE 1993 RAPPORT FINAL HUMAN RIGHTS WATCH/AFRICA FEDERATION INTERNATIONALE WATCH (New York, Washington) DES DROITS DE L'HOMME (FIDH - Paris) LIGUE DES DROITS DE LA PERSONNE ORGANISATION MONDIALE CONTRE LA DANS LA REGION DES GRANDS LACS TORTURE (O.M.C.T.) /S.O.S. Torture (L.D.G.L. - Kigali) (Genève) CENTRE NATIONAL POUR LA COOPE- NATIONAAL CENTRUM VOOR RATION AU DEVELOPPEMENT ONTWIKKELINGSSAMENWERKING (CNCD - Bruxelles) (NCOS - Brussel) NOVIB (Amsterdam) ..··---- _-_":_ --~-"/--"-- "'7:--:::::==-~::::::o-:::·-:::'::::"':"---~:-:-;-_-=-.=---.--- -- -_-,----- 1-~-~-0--- --- - Rwanda ·. Muge ra NGOZI ·. Kigamba • ,; ..... ... .. ... .. .. • ~- ~V • Kayongozi ~v .) ~ RUYIGI .Ruyigi :- CO N Lac Tanganyika -------~~""""--::-----::--;--;--~-.. -.~~~;~~""'--- ---~-;c;-,--;~--~:-:-~;:4·-~::::-::-~-::;:-:;:--::--;-:----:::-.c:--::;o:---,--;-;- ----------.-,.-,.-,- -- ---------- --------------------- --- ! . · ·Jlr!O" Carte administrative du r r~"... <) ii N ; n...:'.ê>'°" BURUNDI I ,- '"+.]' \ ~-2'"'00;--:--~-----------------nT·J-u------------------~..J)O~llO~~ 1 ~··•••• •• /cJ{;'\i DOSUNI !,. ECHELLE ·1 /1.000.000 -1 ·v<müNoo .. ·· lt\oit.M· IHEGA ! • : .···-· ~6 - \-- ·.!ClflUNOO~.-" • .: -1 .··· .. ::..··· ····./ GlîOUE/ I· t ·. 4"1l0- LEGENDE LIN/TE 0{ PROl'IN({ (/Nif { Di ((}liltUN{ ~~--~~--,~. - -- ,,--~~----------:c-~;-----=-;c-- -------------- ----__ _.: __ -_\ 1- -· _-- - --- - --- ~ - - TABLE DES MATIERES INTRODUCTION .•....•...•.•...•.•......•.........••...•.•.......•........•...•...•...•......•...............• 1 CONTEXTE HISTORIQUE ••••••......••...••.•••..••••...•...•.•.••.....•...........•......................... 6 LE PUTSCH DU 21 OCTOBRE 1993 ................................. : .................................... 14 LES CONSÉQUENCES DU COUP À L'INTÉRIEUR •......•...•......••••.•.....•.•......................•. 46 LE PAYSAGE DU BURUNDI APRÈS LE PUTSCH •..................•................................... .49 PROVINCE DE BUJUMBURA-MAIRIE ..••.....••...•.......•..•..••..........•........•...•............... 51 PROVINCE DE BUJUMBURA RURALE ...•.••.•................•...•...••.•...•...•...........•....•....... 54 PROVINCE DE BUBANZA ..•••.•.•.......•.....•...•.••.......•.•.....•.•.••.......•....•................••. 60 PROVINCE DE CIBITOKE ...•......................•..•........•............................•............... 67 PROVINCE DE MURAMVY A ....•.•.....•........•..•.....•............................................... 70 PROVINCE DE KAYANZA ...•..•.......••..•••...•..•....................•...•............•......•........ 74 PROVINCE DE NGOZI .........•........••........•........•...........•.........•.....•..•........•......•• 79 PROVINCE DE KIRUNDO ...•...........•.......•.••.......•....•.•.......••.................... .A ••••••••• 89 PROVINCE DE MUYINGA ..••...•........•.•......•.......•.............•....•........•...............•.... 95 PROVINCE DE GITEGA ••••.•..••..•....•....••.•..••......•.•....•.•.•.•.......•....•...............•..... 1OO PROVINCE DE KARUZI •••••...••.••....••.......•.•...•.•••..•••..•.•..•.•.•..••..••.......•..•.•..•..•.. 136 PROVINCE DE CANKUZO.•••...•.•...••....••••...•.•......•.•••..•.••..•....•.••...........•......••....• 145 PROVINCE DE RUYIGI .....•••.•...••....•.••••....•......•••.••..•...•.......••••........•..•...•..••...•• 147 PROVINCE DE RUTANA •••.•...•.•.......•...•.•.........•...•••.............•...........•.••...•......... 168 LES PLAINTES. ••......•.••••••....••....••...•......•......•....•.........•.......•....•..................•. 171 LES RÉFUGIÉS. ..•..........•....•.............•............................................................. 173 LE NOMBRE DE VICJ:IMES .•....................•....•.........•.•.......................................• 174 CONCLUSIONS .......•......•....•....•................•......•••......•..•.......•..•...•.......•....•..... 176 RECOMMANDATIONS. ......•...•.........•..•..•..........•••...•......•.......•...................•......• 181 ANNEXES - -- - -- ~------- - -- ------------ ------------e-.•, 1 INTRODUCTION J. Orj2jne. eomposjtjon et mandat de la Commjs5jon Le 21 octobre 1993, le président de la République et plusieurs hautes personnalités ont été assassinés par des éléments de l'armée burundaise. A la suite de ces assassinats, des troubles ont éclaté dans tout le pays, causant la mort de milliers de personnes et de nombreux dégâts matériels. Quelques jours après la tentative de coup d'Etat, la ligue ITEKA s'est adressée à plusieurs organisations non gouvernementales internationales pour leur demander d'organiser une enquête internationale sur les violations des droits de l'homme commises à partir de la nuit du 21 octobre 1993. Quatre organisations de défense des droits de l'homme et trois organisations de coopération au développement ont répondu à cet appel et se sont groupées pour organiser cette enquête aussitôt que les conditions le permettraient. Elles ont envoyé une mission exploratoire à Bujumbura au mois de novembre, composée de trois personnes, aux fins d'évaluer à quel moment et dans quelles conditions l'enquête pourrait avoir lieu. Il fut décidé au retour de cette mission que l'enquête aurait lieu du 26 janvier au 10 février 1994. Les 7 organisations concernées sont celles qui figurent en-tête de ce rapport - Human Rights Watch/ Africa - Fédération internationale des droits de l'homme - Ligue des droits de la personne dans la région des Grands Lacs - Organisation mondiale contre la torture (0.M.C.T.)/S.O.S. Torture - Centre national pour la coopération au développement - Nationaal centrum voor ontwikkelingssamenwerking. - NOVIB Les enquêteurs ont été désignés sur la base du principe de pluridisciplinarité. Ainsi, la commission fut composée de juristes (plusieurs avocats et professeurs d'université, un magistrat), journalistes, historiens, spécialistes de la coopération au développement. Certains cor.naissaient le Burundi, tandis que d'autres n'y avaient jamais été. Certains connaissaient bien l'Afrique, d'autres pas. Enfin, certains membres connaissaient le Kinyarwanda et le Kirundi ou possédaient ces langues de manière suffisante. La manière c:le composer la commission a ainsi permis de réunir en son sein une grande variété de points de vue. 2 La comm1ss1on avait pour mandat de rechercher et de décrire les violations des droits de l'homme commises dans le pays à partir du déclenchement de la tentative de coup d'Etat dans la nuit du 20 au 21 octobre 1993. Cette mission impliquait la recherche des faits et des responsabilités relatifs à l'assassinat du président de la République et d'autres personnalités, de même qu'une recherche des faits et responsabilités relatifs aux événements qui se sont produits dans le pays à partir du déclenchement de la tentative. La liste des membres de là Commission est la suivante : - Luc BONTE, secrétaire exécutif de la Fondation catholique de bourses d'études pour Africains. - Philippe DAHINDEN, juriste et journaliste. - Alison DES FORGES, historienne et conseillère à Human Rights Watch/Africa - Bara DIOKHANE, avocat au Barreau du Sénégal - Michel ELIAS, chargé de cours à l'Université Catholique de Louvain - Jean-Pierre GETTI, juge d'instruction près le Tribunal de grande instance à Paris - Eric GILLET, avocat au barreau de Bruxelles - Francesco MASCINI, NOVIB - Joseph MUDUMBI, avocat au barreau de Goma, président de la Ligue des droits de la personne dans la région des Grands Lacs - Rein ODINK, juriste - Filip REYNTJENS, professeur à l'Université d'Anvers - William SCHABAS, doyen de la Faculté de droit de l'Université de Québec à Montréal - Eric SOITAS, directeur exécutif de !'Organisation mondiale contre la torture Compte tenu de ce mandat, la commission s'est définie les termes de référence suivants 1. établir une chronologie des événements; 2. établir les circonstances de l'assassinat du président de la République et des autres personnalités le 21 octobre; 3. établir les circonstances des tueries qui se sont produites à Bujumbura et dans l'intérieur du pays, quels que soient leurs auteurs : tueries de fonctionnaires et autres par les militaires; tueries de Tutsi par les autorités civiles, directement ou par incitations; représailles (tueries, maisons brûlées, etc.) des deux côtés, etc.; 4. examiner s'il y a eu violence spontanée des deux côtés de la part de la population ou de groupes de populations; 5. étudier les cas où la violence a été évitée, circonscrite ou limitée; 6. étudier l'attitude des autorités par rapport au rétablissement du calme et de la sécurité, ainsi que le fonctionnement du système judiciaire et administratif dans la répression des crimes commis; 7. estimer le nombre de victimes; 3 8. pour chacun des points ci-dessus, déterminer les acteurs et les re sponsa bili tés; 9. recommander les mesures à prendre : pour organiser la répression judiciaire et administrative des crimes commis; pour créer des conditions de rétablissement de la confiance, de la sécurité, de la paix civile et de l'instauration d'un Etat de droit à long terme. Ces termes de référence ont été respectés par la commission, dans les limites de temps et de personnel dont elle disposait. Elle n'a bien entendu pas élucidé les événements ni déterminé les responsabilités de manière exhaustive. Quoiqu'elle ait travaillé dans 13 des 15 provinces et dans les camps de réfugiés des trois pays limitrophes, certaines communes n'ont pas été visitées, et un grand nombre de témoins n'ont pas
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