119 juillet 2017 Il y a quelque chose d’étrange avec la saison Le Scéno d’été. À son arrivée, c’est systématique, on 55 rue Barra 49100 Angers congédie l’actualité pour se consacrer aux pré- Fixe : 02 49 87 49 81 visions météo et conseils de Bison futé, et les Port. : 06 83 24 95 84 Unes nous imitent. C’est la pause. Un fottement dans la course efrénée qui nous Direction de la publication étreint toute l’année. Prendre son temps, c’est Suzie Macel, [email protected] un luxe et une nécessité à la fois, c’est en tout Publicité & conseil cas le privilège de l’été qu’on s’est empressé de Manon Vilchien [email protected] Conception graphique s’accorder pour cette édition spéciale. Dans Erwan Querval, [email protected] ce numéro 119, le Scéno prend le temps de se poser en festival, de paresser aux sons des Imprimerie : OFFSET 5 Editions chroniques d’Indiemusic, de lire quelques Le Scéno, SARL au capital de 3 000 € pages conseillées par les libraires indépen- N°119 - ÉTÉ 2017 / 25 000 exemplaires dants d'Angers, de partir à la campagne pour Dépôt légal à parution. découvrir le territoire et de méditer devant Siret : 484 896 691 quelques expos. Une petite sélection parmi Sortie n°120 : 14.09.17 les 1200 dates proposées dans cet agenda et le Bouclage : 01.09.17 double sur sceno.fr ! On vous laisse buller en paix, on va faire de même avant d’attaquer la rentrée qui promet encore des nouveautés pour les 12 ans du Scéno. Bel entracte d’été ! Vous aussi, profitez de cet espace ! Appelez-nous au 02 49 87 49 81 4 LA SÉLECTION MUSICALE DE L'ÉTÉ PAR INDIEMUSIC 5 Agent Blå Infnite Bisous Mount Eerie Real Estate Agent Blue [LP] w/love [LP] A Crow Looked At Me [LP] In Mind [LP] Ils sont Suédois, ont entre 17 et 20 ans Traversant la scène indé en toute tran- Expérience d’intimité et de chagrin, A Après quelques échappées solitaires, et érigent sur le fl de leur premier quillité, aperçu à la basse, aux percus- Crow Looked At Me nous plonge dans le quintet surf rock Real Estate s’est album une vision noire, mystique et sions, à la guitare ou au clavier chez le deuil de Phil Elverum à travers onze retrouvé pour un quatrième long-for- sinistre d’une « death pop » qui ne porte Mac DeMarco, Metronomy, Connan chansons composées et enregistrées au mat de transition. Le groupe new-yor- incontestablement pas la joie dans son Mockasin et même Beck, le discret Rory cours des semaines suivant le décès de kais brouille les pistes quand on serait cœur. Entretenant un rapport fusionnel McCarthy se lance désormais en solo sa femme, Geneviève Castrée. Le folk tenté de croire que son seul génie serait et incarné avec la mort, les cinq musi- avec Infnite Bisous ! Derrière cet alias, à tendance lo-f de l’artiste est ici plus de réinventer en perfectionniste rigide ciens de Göteborg guidés par la voix en on découvre w/love, un premier album dépouillé et tragique que jamais, on est les mêmes chansons. Car si de fraîches perdition d’Emelie Alatalo, immorta- solo d’un romantisme infniment pop, tout aussi pris à la gorge par les mélodies friandises jangle pop comme le déli- lisent le quotidien noir et critique mais teinté d’une légère couche de spleen. En décharnées typiques de Mount Eerie que cieusement mélodique Darling auraient terriblement sincère et envoûtant d’une seulement 34 minutes, l’artiste adopte par l’espace entre les notes, les silences ainsi tout aussi bien pu fgurer sur Atlas jeunesse en perte de repère et surtout un son moderne typique de la synthpop douloureux d’une honnêteté presque en 2014, ce canevas s’élargit à l’écoute d’espoir. Poussé par le label indé maison d'Homeshake ou de Soft Hair. Au fl de sufocante fragmentant chaque phrase. de Diamonds Eyes qui résonne comme Luxury, qui a su révéler ces dernières l’écoute, on découvre une très belle col- Loin de toute poésie ou de catharsis, un classique country, ou de Time avec années des talents suédois dont la presse lection de slows, de caresses mélodiques c’est la brutale réalité de l’absurdité de la sa touche bossa-nova et ses beats élec- spécialisée internationale rafole : d’Al- et de tubes sensuels, complètement à mort qui se dévoile sans ambages par des troniques. Impossible de résister à cette paca Sports à Westkust, en passant par feur de peau. Les arrangements minu- anecdotes de son quotidien ou des souve- suite de ballades entre guitares et syn- Makthaverskan et Te Sun Days, Agent tieux d’incontournables comme Teen Sex nirs déchirants. Chaque ligne de l’album thés, où un Martin Courtney au verbe Blå semble bien parti pour afoler les ou life + you se lovent dans nos oreilles et résonne de la détresse impénétrable d’un post-adolescent évoque avec une mélan- mélancoliques et autres nostalgiques nous enveloppent avec amour dans une amour coupé par la mort, d’une tentative colie contagieuse la solitude et l’ennui, d’une musique qui se jouait autrefois six douce rêverie intimiste, à savourer en désespérée de couvrir les croassements tout en produisant le meilleur moyen de pieds sous terre. Fred Lombard pleine contemplation estivale ! Etienne lugubres. Noé Vaccari s’en évader pendant l’été. Poiarez Charles Binick SORTIE LE 24.03.17 SORTIE LE 09.06.17 SORTIE LE 20.03.17 CHEZ TASTY MORSELS SORTIE LE 17.03.17 CHEZ DOMINO RECORDS CHEZ KANINE RECORDS / LUXURY CHEZ P. W. ELVERUM & SUN 6 LA SÉLECTION MUSICALE DE L'ÉTÉ PAR INDIEMUSIC 7 Polo & Pan Leif Vollebekk Foxygen King Gizzard & The Lizzard Wizard Twin Solitude [LP] Hang [LP] Caravelle [LP] Murder of the Universe [LP] Les Robinson Crusoé de l’électro, Polo Après quatre années de silence, le Dans le monde coloré de Sam France et Deuxième album des fous furieux aus- & Pan, mettent à l’eau leur premier Montréalais Leif Vollebekk s'écarte, de Jonathan Rado, il ne saurait exister de traliens sur une série de cinq annoncés album Caravelle. Ces deux anciens DJ avec Twin Solitude, des sentiers folk limites à l’excentricité de l’art. La preuve pour la seule année 2017, Murder of the du Baron viennent de sortir 12 titres et country qui jalonnent ses premiers réside dans cette symphonie théâtrale Universe délaisse la musique microto- dont émanent le soleil, la chaleur, la albums. Imprégné de l'univers pro- pour le moins ambitieuse qu’est Hang, nale (et les bananes volantes) au proft mer et les colliers de feurs. Un voyage fondément éthéré de Nick Drake, on un cinquième album sorti en début d'une esthétique résolument ancrée rythmé par des escales féériques au retrouve aussi sous l'instrumentalisation d’année. Véritable épopée pop, l’efort dans la science-fction et les séries Z. large d’une Plage isolée ou encore d’un du Canadien le fantôme bienveillant de navigue entre le glam, la psyché et les Construit en une vingtaine de morceaux Cœur croisé. Sur le fl de l’eau, danses Neil Young. Pourtant, ce troisième long- somptueux succès de Broadway, le tout répartis en trois grandes suites théma- endiablées et orgies sont également à format sonne comme l'afrmation d'une couronné d’un orchestre de quarante tiques, il retrouve la veine hystérique et prévoir avec les juvéniles Dorothy et identité forte, celle d'un compositeur qui musiciens qui en parachève les reliefs bizarre du génial Nonagon Infnity, paru Mexicali. Canopée nous fait quant à elle a mûri dans les limbes pop et folk une et la grandiloquence. Après le succès en 2016. Au programme, les rifs alam- traverser une forêt luxuriante qui mène patte manquant à ses ouvrages précé- en demi-teinte de …And Star Power, le biqués et galopants de Tales of an Alte- vers les paradis artifciels de Pays Ima- dents : à partir des deux solitudes sous duo renoue ici avec une écriture d’une red Beast, des interludes en voice-over ginaire. Se dégagent une quiétude et lesquelles le Canadien décide de placer richesse certaine et d’une folie sublime, qui donnent corps à un récit résolument un optimisme dont l’infuence électro- son album, il parvient à créer un maté- dont le plus bel accomplissement est la confus et régressif, quelques plans moto- nique n’est jamais bien loin (le saccadé riau dont la délicate mélancolie aurait succession des tableaux musicaux qui rik toujours aussi trippants, beaucoup de Naña). Ce disque insulaire dans lequel plutôt tendance à servir de médium uni- composent America. L’ensemble est exi- fun et surtout une récompense sonore vous plongerez tout l’été est aussi un fcateur. Des fulgurances de Vancouver geant, d’une densité complexe, mais jouissive lorsque débarque le rif tita- vrai cocktail de sensualité et de fraî- Time au violon à la guitare acoustique de avant tout d’un génie dément qui nous nesque du très subtil Vomit Cofn. Un cheur qui n’est pas sans rappeler celui de Telluride, rien ne dépasse de cet album ramène aux plus belles heures de ces plaisir un peu coupable peut-être, mais Papooz. Yann Puron parfaitement bordé par le talent. deux trublions de l’indie pop. communicatif. Maxime Antoine Julie Albesa Cassandre Gouillaud SORTIE LE 19.05.17 SORTIE LE 24.02.17 SORTIE LE 20.01.17 SORTIE LE 23.06.17 CHEZ ATO RECORDS CHEZ HAMBURGER RECORDS CHEZ SECRET CITY RECORDS CHEZ JAGJAGUWAR 8 INTERVIEW DE L'ÉTÉ : GEORGIO 9 Georgio : « J’ai l’impression d’être un peu seul sur ma planète » Loin des clichés mainstream et de la scène bling bling, Georgio trace sa route dans le monde du rap, sans s’y cantonner.
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