Conseil général des ponts et chaussées. Affaires soumises au Conseil général des Ponts et Chaussées durant la Première Guerre mondiale. Affaires enregistrées dans les répertoires du Conseil général des Ponts et Chaussées et des assemblées plénières. Stéphane RODRIGUEZ-SPOLTI Première édition électronique. Archives nationales (France) Pierrefitte-sur-Seine 2019 1 https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/IR/FRAN_IR_057145 Cet instrument de recherche a été rédigé dans le système d'information archivistique des Archives nationales, à partir des relevés effectués dans le cadre du Projet participatif Ponts et Chaussées. Ce document est écrit en français. Conforme à la norme ISAD(G) et aux règles d'application de la DTD EAD (version 2002) aux Archives nationales. 2 Archives nationales (France) INTRODUCTION Référence F/14/17794-F/14/17798, F/14/17827-F/14/17831 Niveau de description dossier Intitulé Affaires soumises en assemblée plénière et répertoires généraux. Date(s) extrême(s) 1914-1918 Nom du producteur • Conseil général des ponts et chaussées Importance matérielle et support 10 registres. Localisation physique Pierrefitte-sur-Seine Conditions d'accès Conformément aux dispositions de l'article L. 213-2 du Code du Patrimoine. Conditions d'utilisation Conformément aux dispositions de la salle de lecture du site de Pierrefitte-sur-Seine des Archives nationales. DESCRIPTION Présentation du contenu Les affaires. En 1914, 1529 affaires sont examinées par le Conseil général des Ponts et Chaussées. Pour 413, soit un peu plus d’un quart, un avis est rendu en assemblées plénières. 220 affaires sont instruites à Bordeaux lors du repli du gouvernement de septembre à décembre 1914. Durant les quatre années qui suivent, le nombre d’affaire examinées par le Conseil général des Ponts et Chaussées est assez constant. 809 en 1915, 807 en 1916, 762 en 1917 pour remonter à 956 en 1918. Si les avis rendus en assemblées plénières concernent entre 10 % et 12 % des affaires examinées durant les années 1915, 1916 et 1918, leur nombre s’élève à près de 16,27% en 1917. Pendant toute la période du conflit, la majorité des affaires, soit près d’un quart par an, concerne les infrastructures portuaires. Les affaires générales, en particulier les questions relatives au personnel, représentent, en moyenne, près de 20 % des affaires annuelles. Ces deux catégories reflètent à la fois l’effort de guerre sur les infrastructures portuaires mais aussi l’impact de la mobilisation du personnel. À noter l’apparition et le développement des nouvelles affaires relatives à la circulation routière, ainsi que celles concernant de nouveaux véhicules, comme des camions automobiles et des « tracteurs à adhérence totale »… qui annoncent les futurs tanks ou encore les nouvelles technologies aériennes. Assez logiquement, pendant l’ensemble de la période, plusieurs affaires concernent directement le conflit. Les personnels des Ponts et Chaussées sont, bien entendu, aussi concernés par la mobilisation. Dès 1914, dans les affaires générales, plusieurs affaires évoquent les discours prononcés en mémoire d’ingénieurs morts au front. D’autres ingénieurs, devenus hauts gradés dans le génie civil, sont personnellement remerciés par le ministre de la 3 Archives nationales (France) Guerre pour leur « concours dévoué et éclairé ». À la fin de la guerre, les sous-ingénieurs pourront bénéficier d’une promotion au grade d’ingénieur pour avoir assuré l’intérim des services pendant les hostilités. La mobilisation impacte aussi directement les activités du Conseil général des Ponts et Chaussées, en raison, notamment, de la situation des entrepreneurs mobilisés alors qu’ils participaient à des chantiers organisés avant le début des hostilités. Plusieurs départements se retrouvent en difficulté et alertent le ministère. Il en est de même pour les retards de livraison par certaines entreprises, comme Dyle et Bacalan qui doit fournir des chalands en Gironde. Certaines activités, comme les chargements et déchargements des navires fluviaux dans les zones impactées par les événements, sont réglementées. Les entrepreneurs sont donc aussi directement concernés. C’est pourquoi, dès 1915, ils saisissent le Conseil général des Ponts et Chaussées pour être indemnisés du fait des pertes dans les territoires envahis ou pour signaler des vols sur les chantiers. Dès 1916, le Syndicat professionnel des entrepreneurs des travaux publics de France demande au Conseil général des Ponts et Chaussées son avis sur une « réparation des dommages éprouvés du fait de guerre par les entrepreneurs ayant des contrats avec les administrations publiques ». Début 1918, suite à la réquisition des chevaux et l’entretien des cavaleries sous l’occupation allemande, les compagnies de halage des canaux situés dans la zone impactée par les opérations demandent également des indemnités. De même, certaines activités sont directement concernées par le conflit. L’utilisation de certains réseaux, notamment de chemins de fer, dans le cadre des opérations militaires engendre ainsi un coût supplémentaire de 15%. Dans le même domaine, les tarifs des chemins de fer sont augmentés. Enfin, plusieurs chantiers, tels que les ports et les voies de chemins de fer, bénéficient, dès novembre 1914, de l’apport d’une nouvelle main-d’œuvre : les prisonniers de guerre. Le rôle du Conseil général des Ponts et Chaussées dans le domaine de l’armement, qui se voit déjà durant les conflits du XIXe siècle, notamment pendant la guerre de 1870, se confirme en 1914. Si on peut relever des affaires concernant l’aménagement de champs de tir et de zone d’essais de torpilles, celles-ci sont le fruit de travaux qui ont commencé dès le début du XXe siècle. Des affaires « mixtes » entre le ministère des travaux publics et le ministère de la guerre apparaissent ainsi dans les répertoires. Qu’il s’agisse de matériels, comme des camions automobiles, « primés par le Ministère de la Guerre » ou d’aménagements de zone d’essais d’obus au large de certains phares, comme celui de Porquerolles. Enfin, au plus fort de l’effort de guerre, le ministère de la Guerre réquisitionne des matériaux sur les voies de chemins de fer, des usines électriques ou favorise l’installation de dispositifs aidant à la production de poudres. Il est à noter qu’en 1918 les travaux organisés pour l’effort de guerre, notamment dans les ports, sont maintenus à titre définitif et que le Conseil général des Ponts et Chaussées se pose la question du maintien des voies de chemins de fer aménagées à destination du front. La participation des Ponts et Chaussées aux améliorations techniques liées au conflit se traduit par plusieurs affaires. Ainsi, en 1916, le Conseil général des Ponts et Chaussées est sollicité pour lancer un concours pour des inventions participant à la défense nationale. Ainsi, de nouvelles inventions apparaissent, tels les dirigeables qui nécessitent, en 1918, « la construction de hangars pour dirigeables rigides ». Les rapporteurs. Du fait de la réorganisation des Ponts et Chaussées durant le conflit, les principaux rapporteurs sont rapidement représentés par les inspecteurs généraux et les ingénieurs trop âgés pour être mobilisés et restés à Paris. Âgés en moyenne d’une soixantaine d’années, ils assurent la continuité du service pendant tout le conflit, en conservant des liens étroits avec les subdivisons locales des ponts et chaussées. Ainsi, Charles-Henri Ribière (1854- 1921), directeur du service des phares et balises figure parmi les rapporteurs les plus mentionnés. Il en va de même pour Jules-Marie Barbé (1858-1920) ou Henri-Auguste Imbert (1854-1918). Liens : Liens annexes : Consulter les documents annexes ci-joint • CGPC_1914 • CGPC_1915 4 Archives nationales (France) • CGPC_1916 • CGPC_1917 • CGPC_1918 Type de classement Cet inventaire a été réalisé à partir des relevés effectués par Mme Arlette Nicoloso et M. Luc Requier dans le cadre du Projet participatif Ponts et Chaussées. Langue des documents • Français Institution responsable de l'accès intellectuel Archives nationales de France HISTORIQUE DU PRODUCTEUR Dès 1909, les ministères de l’Intérieur et de la Guerre étudient les mesures à prendre « en vue de régler, en cas de mobilisation, le fonctionnement des divers services départementaux qui doivent subsister pendant une guerre », notamment pour la zone frontière « qui peut être soumise à des incursions ennemies dès le début des hostilités ». Après une étude du préfet de Meurthe-et-Moselle et du Général Commandant le 20e Corps d’Armée, des notices d’instructions, destinées à chaque service, pour le maintien du service public servent de base aux études que chaque ministère doit alors mener. Par dépêche ministérielle du 24 février 1913, le Ministère des Travaux publics transmet aux ingénieurs en chef des Ponts et Chaussées de chaque département une circulaire relative au fonctionnement des divers services publics et à « l’organisation matérielle des divers organes qui subsisteront pendant la guerre ». Même si la circulaire est transmise à tous les départements, ceux d’un large quart nord-est du territoire, du Nord à la Haute-Savoie, sont particulièrement sensibilisés sur la nécessité d’organiser les moyens humains et matériels pour préserver l’entretien des voies de communication. Le Ministère des Travaux publics, dont dépendent les Ponts et Chaussées, diffuse le 31 juillet 1914 les mesures à prendre en cas de mobilisation. Il est prévu que : •Pour l’administration centrale, les fonctionnaires non soumis par les obligations de la loi militaire, ainsi que ceux qui n’appartiennent pas à la réserve active, pourront assurer le bon fonctionnement des services. •Pour les chemins de fer, la totalité des moyens de transport dont disposent les administrations et compagnies de chemins de fer peut être réquisitionnée par les autorités militaires. Une commission militaire supérieure des chemins de fer, instituée sous la présidence du Chef d’État-major général et comprenant des officiers d’État-major respectivement affectés à un réseau déterminé et les directeurs de ces réseaux, s’occupe des transports ferroviaires dans les régions non concernées par la zone des conflits. Au-delà de la base d’opérations, les transports sont ordonnés par le Commandant en chef des Armées.
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